In Stellis Memoriam
Pas à moi... pas à toi... à elle...
Remarque générale : ce n'est pas le tome 2 ou le tome 4... non, non...
Autocritique : Je dois vraiment aller trop vite sur certaines choses... parce que Ginny et Cyrus (Sandrine), ça a commencé il y a longtemps... la première fois qu'ils ont été au Terrier... Ron l'a dit après qu'ils ne se sont pas quittés... et puis il y a eu le cadeau... la jalousie d'Hermione... mais pas de PoV de Ginny... vrai... pas sûre de bien le sentir celui-là mais ça viendra peut-être... Sinon rappel quand même, ils ont onze ans... hein...rien de torride à en attendre non plus...
Petite Etoile Jaune...Où aura lieu le Tournoi ? Mais as-tu lu le discours de Dumbie ? Je sais c'est chiant à lire les discours mais quand même... Il aura lieu à Beaux-Bâtons ...Mais quelle est cette 'spirale' que tu n'aimes pas ?
Louloute... Pourquoi ai-je l'impression que tu as en permanence un chapitre de retard ?
Csame... J'ai vu pour le résumé... ça me gonfle... merci de lire toujours...
Médaille pour Godric qui est maintenant avec nous... Merci pour tous tes compliments... Ce qui c'est passé au Brésil ?... hum... OK, j'essaierais d'y revenir...
Médaille pour Cérulane qui s'est enfin « décidée à me laisser une review... » C'est elle sui le dit...
Sky Black... trop d'honneur... pourvu que la suite te plaise autant...
Alixe... Imaginons Rogue avec une petit lapin dans les bras... va-t-il l'éviscérer ? Suspens total... Merci à Alana pour ses éclats de rire – faire rire plusieurs fois ces béta-readers, moi je dis que c'est ça le bonheur...
11- Aux limites du hasard...
« T'as trop de chance d'être remplaçant quand même ! »
« Hum », répondit Cyrus en haussant les épaules.
« Il finira dans l'équipe », affirma Archibald péremptoire.
« En tout cas, je t'ai pris plusieurs fois en photo en vol », ajouta Colin avec un certain contentement, « et ton frère aussi... Tu lui as demandé alors ? »
« Quoi donc ? »
« Tu sais... l'autographe... »
Cyrus leva les yeux au ciel et s'arrêta.
« Colin... je vais être très clair... Jamais je ne ferai ça. Un : parce que c'est débile, deux : parce qu'il me rirait au nez... au mieux ! »
Cyrus ressentit une certaine satisfaction en voyant Archibald appuyer ses paroles d'un signe de tête catégorique. Colin rosit.
« Mais c'est juste... »
« Colin ! », gronda Cyrus. « C'est non, OK ? Si t'es en mal de célébrité, demande donc un autographe à Malefoy! C'est un vrai prince de sang, lui ! »
Le blondinet hocha la tête, visiblement impressionné par l'autorité de Cyrus. Ils reprirent leur descente du Grand Escalier en silence jusqu'au moment où ils virent un attroupement inhabituel au bout du couloir du premier étage. Juste vers ces toilettes des filles qui sont hantées par Mimi Geignarde, remarqua Cyrus. Archi le consulta du regard et ils changèrent de direction pour aller voir ce qui se passait. Colin sur leurs talons.
Cyrus se rappela soudain du Drago Malefoy en larmes qui y avait passé une nuit, l'année dernière, à cause de Harry et ses copains... Ils avaient fait vraiment très fort ! Hum il faudrait que je réfléchisse à un truc à faire avec Gin et Archi...d'aussi fort... et peut-être Herman aussi... Pas Colin en tout cas ! Un truc marrant... Parce que le coup du journal, c'était pas mal mais pas très drôle. En tout cas pas pour l'instant.
Ginny lui avait assuré qu'elle écrivait tous les deux jours en prenant soin de raconter méticuleusement ses journées et de demander des conseils débiles sur les cours, les profs, etc... Elle lui avait dit que le Journal lui répondait... des trucs bien Serpentard... que les sorciers purs méritaient plus que les autres, qu'elle n'avait pas eu la chance de naître dans une famille qui reconnaissait ses mérites mais qu'elle pouvait changer cela par ses choix... Cyrus sourit... Trop gentille cette Ginny vraiment parce que lui aurait sans doute déjà jeté ce journal au feu... Hum... C'était quand même curieux que Narcissa n'ait pas encore reproché à Drago que le journal soit tombé dans des mains si banales... Peut-être que Ginny y parlait de lui et que Narcissa avait décidé d'être patiente...
« Je sais que c'est toi ! » - hurla soudain Rusard « Toujours toi ! Sept ans maintenant que je te supporte ! T'en prendre à une pauvre et douce créature comme elle ! »
Bizarre ce tutoiement, pensa Cyrus en accélérant – il adorait voir Rusard enrager, surtout si c'était pas dirigé contre lui ! Les deux autres lui emboîtèrent automatiquement le pas.
« Non ce n'est pas moi ! », répondit une voix plus jeune mais tout aussi véhémente. « On l'a juste trouvée ! »
Harry ? Qu'est-ce que Harry a encore inventé ! Cyrus accéléra encore et atteint rapidement le groupe qui, très curieusement, s'écarta immédiatement pour le laisser passer. Et ça... ça figea le sourire de Cyrus... Pourquoi ont-ils tous l'air d'avoir si peur ?
«Comme par hasard ! J'espère que cette fois ton père te punira comme tu le mérites cette fois ! »,fulminait Rusard. «Miss Teigne... Miss, réponds-moi... Tu l'as tué ! »
« Non ! »
« M. Rusard », commença une autre voix, des larmes dans la voix. « Il faut nous croire, on y est pour rien ! »
Hermione ?
Cette fois, Cyrus se glissa au premier rang.
Ce qu'il vit alors était si invraisemblable qu'il ne put qu'ouvrir la bouche de surprise.
Miss Teigne gisait raide, comme morte, au milieu d'une flaque d'eau sombre où se reflétaient des lettres rouges... comme du sang... peintes sur le mur blanc... Ces lettres proclamaient : « La Chambre est ouverte. Sangs impurs prenez garde !»
Harry, Ron et Hermione faisaient face à Rusard qui se tournait alternativement vers eux et vers sa chatte. Tous trois étaient très pâles. Une nouvelle blague qui a mal tournée ? - s'interrogea Cyrus. Hum, Remus va les écorcher vifs ce coup là !
« C'est quoi ce délire », murmura Archibald dans son dos. « La Chambre ? Quelle chambre ? »
« La Chambre des Secrets bien sûr », proclama alors Justin à haute voix – et en surveillant sa réaction du coin de l'œil. Cyrus nota qu'une partie de l'assistance hochait la tête. Justin, Justin, allez, pas toi... Tu vas pas t'y mettre ! Une putain de vieille légende toute moisie !
« Et ouais », ajouta une voix traînante qui ne ressemblait à aucune autre. « A force de lire la biographie de Serpentard, Harry s'est reconnu... un parent moldu, un don de Fourchelang... un destin hors du commun ! »
Cyrus sentit la moutarde qui lui montait au nez comme à chaque fois que Malefoy s'en prenait à lui ou à sa famille. Heureusement que je ne suis jamais en cours avec lui, je l'aurais déjà transformé en soupière ! - ragea-t-il intérieurement.
Mais il y eut un autre mouvement de foule dans son dos et deux professeurs entrèrent en scène. Severus ET Minerva... Hum, ça va chauffer !
« Que ce passe-t-il ici !? », aboya de manière prévisible Rogue.
« M. le sous-directeur, ces élèves, ces élèves ont tué mon chat », accusa immédiatement Rusard d'une voix geignarde.
« Jamais de la vie ! », s'insurgea Harry.
« Ça suffit ! », l'interrompit McGonagall dont les yeux lançaient des éclairs de mauvais augure. « Vous parlerez quand on vous interrogera, Potter-Lupin ! »
Cyrus sentit la frustration de son frère et il dut se forcer à ne pas intervenir. Il ne supportait jamais de voir Harry malheureux. C'était plus fort que lui...
Le concierge recommença ses plaintes, expliquant qu'il était parti à la recherche de sa chatte qui avait disparu et qu'il avait surpris le trio sur les lieux encadrant l'animal mort...
« Et ces peintures infâmes, ce sont eux aussi ! C'est sûr ! Ils recommencent, comme l'année dernière ! M. le directeur est trop gen... »
« Cet animal n'est pas mort », le coupa alors sèchement Rogue qui s'était accroupi pour examiner Miss Teigne. « Elle est pétrifiée... profondément pétrifiée mais elle vit... Il faut l'emmener à l'Infirmerie pour voir ce que l'on peut faire... »
Ces nouvelles informations furent avidement commentées parmi les élèves mais elles ne détournèrent pas Rusard de sa colère.
« Il faut demander à ses trois démons ce qui lui ont fait ! », hurla-t-il de nouveau.
McGonagall consulta du regard Rogue qui s'était relevé et époussetait ses coûteuses robes de soie.
« M. Rusard », commença alors le maître de potions avec son habituelle dangereuse onctuosité. « Autant je suis tout prêt à considérer que ces élèves puissent être les auteurs de ce stupide message... »
« Non ! », hurla Ron avec colère.
« Weasley ! », aboya McGonagall. Harry posa la main sur le bras de son ami.
« ...autant je serai étonné qu'ils aient pu se révéler capables d'un acte magique aussi compliqué », termina Rogue, imperturbable.
Cyrus vit un certain soulagement dans le regard de son frère.
« Néanmoins, tout ceci mérite une enquête... et je pense que M. le directeur voudra la mener lui même. Nous allons donc aller le prévenir tous les deux et conduire Miss Teigne à l'infirmerie. Professeur McGonagall, ces élèves appartiennent à votre maison, n'est-ce pas ? »
Comme si tu en doutais, vieux renard, ne put s'empêcher de sourire Cyrus.
« Oui, M le sous-directeur », répondit Minerva. « Vous direz à M. Le directeur qu'il pourra les trouver dans mon bureau.»
Le redouté maître de potions se tourna alors avec les élèves assemblés et gronda : « Qu'est-ce que vous faîtes encore là, vous tous !? »
Et ces quelques mots furent plus efficaces que le vent glacé de l'hiver pour vider le couloir.
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« Bien, j'espère que vous avez des explications ! »
La phrase leur tomba dessus sèche et froide dès qu'ils eurent posé une fesse sur les chaises qui faisaient face au bureau de la directrice des Gryffondors. Harry grimaça. Il surprit alors le regard insistant de ses amis. En plus, ils veulent que je parle pour eux !
« M. Potter Lupin, puisque Melle Granger et M. Weasley semblent penser que c'est à vous d'expliquer, je vous écoute... », confirma leur professeur de Métamorphose. Harry leva des yeux désespérés vers celle qui lui avait si souvent raconté des histoires, avait si souvent plaidé en sa faveur quand il faisait des bêtises... mais cette Minerva là semblait bien avoir disparu...
« Professeur... » - commença-t-il tout doucement - « quand nous sommes arrivés sur les lieux... la peinture et Miss Teigne y étaient déjà... »
Harry n'aima pas l'éclair des yeux de Minerva.
« Commençons donc par le commencement, M. Potter-Lupin, que faisiez-vous là ? »
Harry déglutit.
« J'avais... j'avais entendu... une... un bruit » articula-t-il avec difficulté.
« Un bruit ? » répéta McGonagall sur un ton presque ironique. « Quelle sorte de bruit ? »
Harry se retint de chercher l'aide de Ron ou Hermione. Il était après tout celui qui les avait amenés dans cette histoire. Il s'obligea à penser rationnellement. Remus allait venir et il devrait bien le dire. Minerva le connaissait ; elle allait le croire. Ça ne servait à rien de s'enfermer dans le silence ou de cacher la vérité.
« Un serpent, professeur »
Un étrange silence suivit cet aveu.
« Un serpent ? Comme c'est commode, n'est-ce pas ? » - siffla soudain McGonagall. « Qui d'autre l'aurait entendu sinon vous, n'est-ce pas, M. Potter-Lupin ? Vous espérez que je croie un mensonge pareil ! »
Elle frémissait de colère, et Harry sentit ses amis rétrécir à ses cotés. Elle se leva et arpenta le sol derrière son bureau comme une lionne en cage.
« Jamais, jamais...jamais, tu m'entends, Harry... » - reprit-elle, abandonnant brusquement tout formalisme. « Jamais on avait osé me prendre ainsi pour une imbécile ! Pas même ton père, Harry... je veux dire James – qui n'était pourtant jamais à court d'un mensonge, - ne m'a ainsi prise pour une imbécile ! »
Elle hurlait maintenant. Comme jamais Harry ne l'avait vu hurler – ni contre lui, ni contre quiconque. Et les discrets coups qui résonnèrent alors à la porte passèrent inaperçus.
« Je ne sais pas si vous êtes responsables pour Miss Teigne » - reprit-elle à, peine plus bas, « le professeur Rogue avait l'air d'en douter... Je ne sais pas si vous avez peint ce message indigne... 'Sangs impures, prenez garde'... Harry ! »
Elle darda un regard brillant et accusateur sur l'adolescent qui n'osait pas bouger... Me croira-t-elle si je lui jure que non ?
« Mais je suis dans le regret de partager l'opinion de M. Rusard... M. le directeur a été trop gentil avec vous l'année dernière ! »
Elle tapa sur son bureau pour ponctuer cette dernière phrase, masquant sans le vouloir le bruit de sa porte qui s'ouvrait. Un toussotement poli la fit soudain sursauter.
« M. le directeur », reconnut-elle, pâlissant d'un coup.
« Excusez-moi, professeur, pour ce qui peut ressembler à une intrusion », dit Remus avec une certaine légèreté, « mais vous étiez si... concentrée... que vous n'avez pas semblé entendre mes coups sur la porte. »
McGonagall faillit presque rougir. Et Harry songea que c'était une autre chose qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'observer auparavant.
« M. le directeur », répéta-t-elle une seconde fois, visiblement troublée.
Lupin finit d'entrer et referma calmement la porte derrière lui. Il s'avança sans rien ajouter jusqu'au bureau. Ses yeux ne quittèrent pas ceux de Minerva qui ne dit et ne fit rien.
« Vous permettez ? »
Sans attendre la réponse, il s'assit d'une fesse sur le bureau et dévisagea longuement le trio qui semblait, depuis son entrée, partagé entre la crainte et l'espoir. Il soupira.
« Vous serez sans doute heureux d'apprendre que le diagnostic du professeur Rogue a été confirmé par Mme Pomfresh... Miss Teigne est pétrifiée... une pétrification totale et puissante qui semble totalement hors de portée de tout élève de cette école... et j'ose ajouter de la plupart de ses professeurs... Cette pétrification ressemble en effet à un acte de magie noire... »
Les trois enfants ne le quittaient pas des yeux. Il sentit la surprise de Minerva sans avoir besoin de se retourner.
« C'est bien de la peinture, et non du sang – comme le rumeur l'a un moment voulu, qui a servi à écrire ce message... Rien de bien sorcier, comme diraient nos amis Moldus... »
Personne ne sourit pourtant.
« C'est un vrai mystère donc... » - conclut-il sur un ton presque rêveur.
Le silence s'installa jusqu'à ce que Lupin reprenne :
« Harry, Ron, Hermione... qu'est-ce que vous fichiez là ? »
Une fois de plus, Harry comprit qu'il allait devoir parler pour eux trois.
« J'ai... j'ai déjà essayé d'expliquer au prof... »
« Harry, je te préviens que je ne souhaite pas entendre de telles sottises une seconde fois ! », l'interrompit sèchement McGonagall.
« Minerva », intervint doucement Lupin. « J'ai bien entendu ce que vous pensiez de ses explications au travers de votre porte... comme sans doute quiconque qui passait par là... »
Le professeur de Métamorphoses entendit visiblement le reproche.
« Mais j'aimerais néanmoins me faire ma propre opinion, si vous le voulez bien ».
« Bien sûr, M. le directeur », murmura-t-elle.
Harry hésita. Il avait rarement vu Remus donner tort à un de ses collègues en public - et certainement pas à Minerva. Mais rien, aujourd'hui, ne semblait habituel.
« Harry », insista encore son père.
« Je... Nous descendions... comme tout le monde... le Grand Escalier... et... et j'ai entendu... » Il hésita encore et plongea des yeux suppliants dans ceux de son père. « Je L'ai entendu » dit-il simplement.
« Le serpent ? »
« Lupin ! » s'insurgea Minerva. « Vous n'allez tout de même pas accorder un quelconque crédit à... »
« Minerva », répondit aussi vivement Remus, se tournant vers elle pour la première fois, « Harry rêve de serpent depuis cet été. Il en entend un dans les couloirs de Poudlard depuis la rentrée... Maugrey et Tonks ont déjà cherché par deux fois des explications à ce phénomène sans résultat... »
Le professeur ouvrit et ferma la bouche puis elle demanda d'une voix étonnamment timide.
« C'est donc là le sens de votre question de l'autre soir ? Les prémisses d'un Animagus ? »
Harry reçut cette hypothèse en plein coeur. Animagus ? Animagus ? Pourrait-il être un... serpent ? Après tout, il était Fourchelang ! Mais un serpent... La tête lui tourna.
« Comme vous me l'avez répondu l'autre soir et comme les évènements d'aujourd'hui tendent à le prouver... tout ceci n'a rien à voir malheureusement avec un Animagus » - répondit très doucement Lupin.
Hermione ouvrit la bouche – sans doute pour demander des détails sur tout ce qu'elle venait d'entendre – mais Harry lui marcha sur le pied pour la faire taire.
« Donc, tu as entendu le serpent », reprit Remus en se retournant vers les trois jeunes gens, comme si cela était une conversation tout à fait normale, « et que disait-il ? »
Harry haussa les épaules.
« Il disait... Comme d'habitude... il parlait de sang... de mort... Il a aussi dit que maintenant rien ne pourrait plus l'arrêter... » Son cœur battait dans ses oreilles. « Tu crois... » - commença-t-il.
« Non Harry, le serpent n'est pas ton Animagus », répondit Lupin avec un sourire triste. « Malheureusement ou heureusement... je ne sais pas... N'est-ce pas, Minerva ? »
Minerva déglutit et dit doucement.
« Harry, ce que tu sembles vivre ne ressemble en rien aux prémisses d'un Animagus. »
Un nouveau silence s'installa, chacun semblant ruminer toutes les informations qui venaient d'être échangées et, de nouveau, c'est Remus qui le rompit.
« Ecoutez-moi bien vous trois... Quelque soient les explications qui je vais tenter de donner ce soir au repas, nombreux sont ceux qui vont penser que vous êtes les coupables. » Il avait détaché les derniers mots et le trio échangea des regards sombres. « Je sais que ça ne va pas être facile pour vous et je vous demande de ne pas répondre aux provocations... »
Les trois hochèrent la tête.
« Hum... je vais aussi imposer de nouvelles mesures de sécurité... qui pourront aussi être comprises comme une punition collective en attendant que le 'coupable' ne se dénonce... »
Harry leva des yeux surpris, Ron fronça les sourcils et Hermione ouvrit la bouche.
« Tout le monde... je dis bien tout le monde... sera consigné dans les salles communes en dehors des heures de cours. Les entraînements de Quidditch sont suspendus et pour se rendre à la bibliothèque, il faudra avoir l'autorisation d'un préfet qui consignera les allers et venues des uns et des autres... »
« Mais si tout le monde croit que c'est nous... » - objecta Harry.
« Si quoi que ce soit se produit avant Noël et que vous êtes clairement hors de cause, ces rumeurs cesseront d'elles même », répondit son père. Harry soupira. « C'est tout ce que je peux faire pour l'instant... Je veux aussi que tu me tiennes au courant des tes cauchemars et de ce que tu entends... tous les jours, Harry, OK ? Mais je t'interdis formellement d'essayer de savoir d'où vient cette voix ! Tu m'entends, Harry, ça ressemble trop à un piège qui te serait destiné... Pas deux fois, Harry hein ? »
Les amis d'Harry pâlirent plus que lui. Lui se contenta d'acquiescer. Il avait bien compris. Il n'y aurait pas toujours quelqu'un – un frère, une amie, un parrain... – pour partir à sa recherche...
« Et je compte sur vous deux pour lui faire entendre raison », ajouta Remus. Ron et Hermione promirent dans un murmure. Lupin leur offrit son premier sourire : « Allez, filez directement dans votre salle commune... directement, hein ! Si vous ne voulez pas vous retrouver de nouveau dans mon bureau !»
Les trois amis acquiescèrent de nouveau et quittèrent la pièce avec un regard nerveux pour Minerva qui n'avait pas ouvert de nouveau la bouche.
« Pardon, Minerva », dit tranquillement Lupin une fois que la porte se fut refermée.
« Pourquoi ne m'avez-vous rien dit ? » demanda doucement la vieille dame – balayant du même coup l'idée même qu'elle puisse lui en vouloir.
« Harry veut tellement être comme 'tout le monde' », répondit Remus comme si cela expliquait tout.
« Cette histoire de serpent », commença Minerva, une note d'incrédulité dans la voix.
« C'est une histoire très sérieuse, Minerva » répondit le directeur de Poudlard en se levant du bureau et en lui faisant face. « Albus pense que quelqu'un a ouvert la Chambre des Secrets... »
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« Je vais descendre... »
« Ils connaissent le chemin ! »
« S'ils tombent sur Rusard... »
« Je croyais que tu l'avais prévenu... »
« Oui. Tu aurais dû voir sa tête ! »
« Le pauvre... ça ira mieux quand Miss Teigne sera guérie ! »
« Mademoiselle Tonks ! Vous étiez bien moins sensible à ses malheurs quand vous étiez élève ici », se moqua Remus.
« Dans combien de temps les plants de mandragore seront-ils prêts ? », demanda-t-elle, ignorant superbement sa dernière pique.
« Des mois ! » - regretta franchement Remus.
La jeune femme soupira, ratura le parchemin qu'elle corrigeait avec une certaine lassitude et demanda :
« Tu les as invités tous les six ? »
« Oui... Je me suis dit qu'Archibald se sentirait plus à l'aise comme ça... »
Elle posa sa plume et se tourna à demi pour demander.
« C'est dur ? »
Remus leva les yeux au plafond comme s'il le voyait pour la première fois, soupesa sa réponse et finit par murmurer.
« Je crois que ça va. »
Elle se contenta de continuer à le regarder. Elle aussi, elle pouvait se taire. Il reprit d'ailleurs assez vite, sans doute content qu'elle insiste :
« Les premières fois que je les ai vus ensemble, j'ai trouvé ça aussi étrange que quand j'ai vu Cyrus dans cet aéroport moldu... mais ... comment dire... je sais à quel point Cyrus n'est pas Sirius... enfin... qu'il est PLUS qu'un Sirius rajeuni... tu comprends ? »
Elle acquiesça.
« Alors... aucune jalousie aurait de sens... ou alors il aurait fallu que je prenne la même potion... Ce que je n'ai jamais eu aucune envie de faire... Si ça se trouve, on ne serait même pas amis ! »
Elle pouffa.
« Mon dieu, Remus mais tu peux pas arrêter trente secondes de couper les cheveux en quatre ! Bien sûr que vous seriez amis ! »
« Pas si sûr... » - grommela Lupin.
Mais des coups retentirent contre la porte qui s'ouvrit aussi tôt. Cyrus entra le premier et se jeta dans les bras de son père avec sa légèreté habituelle. Harry se laissa sans doute plus facilement embrasser que bien des fois – mais Remus savait combien cette fin d'année était difficile pour lui. C'était difficile d'être soupçonné par la moitié de l'école, c'était difficile de faire presque chaque nuit des cauchemars, c'était difficile d'entendre des voix de serpent... Au moins, cette fois, il acceptait son aide... et une fois de plus, il pria qu'il était à la hauteur ! Les autres le saluèrent avec une once de timidité pour Hermione et Archibald.
« Et bien finalement Rusard ne vous a pas embêté », dit joyeusement Tonks en se levant à son tour pour leur dire bonjour.
« Tu parles ! » grommela Harry. « Il m'a encore dit que Papa était trop gentil et trop crédule, que lui s'il était à sa place...»
« Un truc qui a vachement de chance de se produire », commenta Cyrus avec acidité. Ron pouffa.
« ...je verrais ce que je verrais... »
Remus soupira.
« On ne peut pas vraiment lui reprocher, Harry »- dit il doucement.
« Oh moi, je m'en fiche, s'il n'y avait que lui... » - répondit Harry, avec amertume.
Tonks et Remus échangèrent un regard entendu. Il était temps que le trimestre se termine. Il n'y avait eu aucun autre incident à regretter... à part les cauchemars de Harry... et Lupin avait dû accepter de réduire les règles imposer quelques semaines plus tôt. Pourtant les professeurs se relayaient pour faire des rondes la nuit. Pourtant l'ambiance restait explosive. Les accusations volaient – et pas seulement contre Harry... Remus avait dû recevoir dans son bureau les protagonistes d'un nombre sans précédent de duels toujours basés sur des accusations infondées et des soupçons incroyables. Les étudiants d'origine moldue se méfiaient des sang purs, les sangs purs se méfiaient les uns des autres...les plus jeunes accusaient les plus vieux... les plus âgés soupçonnaient les plus jeunes... les différentes maisons ne se parlaient plus...Tout le monde semblait avoir oublier l'union qui avait un instant saisit l'école avec la nomination d'Aethel Weald.
« Saleté de serpent ! », grommela Cyrus. Ginny sembla alors se pétrifier. Et Ron et Hermione lancèrent au frère d'Harry un regard qui apprit à Remus que cette scène n'était pas la première.
« Arrête » grommela Ron en venant prendre sa sœur par les épaules. « Tu sais bien combien toute cette histoire impressionne Ginny ! »
Archibald intervint pour la première fois – et Remus comprit tout de suite qu'il soutenait toujours Cyrus quoi qu'il arrive.
« On peut quand même bien en parler, non ? »
Tonks prit la parole avant lui.
« Moi, je crois que justement vous ne faites tous que cela... Je vous entends dans les couloirs... et si je pense qu'il ne sert à rien de se cacher la face, c'est tout aussi inutile de ruminer les quelques informations que vous avez encore et toujours... Vous vous pourrissez la vie... Laissez-nous donc ce soin », dit-elle doucement, et Lupin ne put qu'apprécier l'assurance qu'elle avait prise en quelques mois.
« Oui », confirma-t-il. « Le serpent et Miss Teigne se sont pas invités à ce goûter ! »
Mais aucun des adolescents ne sourit vraiment à sa boutade. Ron continuait de tenir la main de sa sœur qui semblait toujours plus blanche que d'habitude. Cyrus boudait – soutenu par Archibald et Harry semblait perdu dans ses pensées. Géniale ambiance ! - songea Remus.
Seule Hermione semblait être passée à autre chose. Comme à chaque fois qu'elle venait dans cet appartement, elle examinait avec curiosité les différentes photos disposées au dessus de la cheminée.
« C'est Aesthelia Da Sylva y Marin, là avec vous tous ? » demanda-t-elle soudain en désignant une photo de groupe. Sa petite voix sembla remplir toute la pièce et agir sur tous ses occupants. Tonks se figea un battement de seconde. Cyrus et Harry échangèrent un regard indéfinissable. Les Weasley sentirent la tension et se tournèrent vers elle et Archibald haussa les épaules.
« D'où te vient cette connaissance des ethnomages brésilens ? » demanda Remus sur le ton de la conversation.
« Et bien... l'autre jour... à la bibliothèque... je... » Elle rosit et jeta un regard furtif en direction de Cyrus. « Hum... je me suis demandé... ce qui c'était passé... quand...pourquoi ta maman... était morte, Cyrus... Mais j'ai pas trouvé grand-chose... seulement qu'elle avait écrit des dizaines d'articles... sur les magies amazoniennes traditionnelles... toujours avec la même personne... Aesthelia Da Sylva... qui elle même avait l'air très très connu... j'ai trouvé une photo d'elle dans un livre... Pas de Laelia Coelho Lupin... »
Tonks toussota. Remus sourit.
« Quelle enquêtrice cette Hermione... » - commenta-t-il. « Et donc ? »
« Rien... professeur » dit la jeune fille en évitant les yeux ambrés.
Harry et Ron vérifièrent qu'ils pensaient bien la même chose. Hermione mentait, elle en avait sans doute déjà tiré une théorie.
« C'est juste étonnant qu'elle... qu'elle ait si peu écrit seule... Non ? » reprit-elle après un instant de réflexion.
Remus sourit de nouveau.
« Si » répondit-il calmement. « Je pense qu'il doit manquer certaines de ses publications à la bibliothèque... »
« Aesthelia », ajouta alors Cyrus d'une petite voix émue, et tous les regards se tournèrent vers lui. « Aesthelia était... était son amie, son professeur... son modèle »
Le regard perçant de Hermione ne résista qu'une minute aux grands yeux gris brillant.
« Excusez-moi... j'en avais fini par... »
« Je crois même que j'ai un volume brésilien où elles sont en photos ensemble ! », ajouta brusquement Remus. La jeune fille se tourna vers lui. « Tu veux le voir ? Viens avec nous Cyrus... tu sais moi, le portugais... »
Pour une fois, l'enfant aux yeux gris obéit dans la seconde. Tonks ne laissa à personne le temps d'ajouter quoi que ce soit alors que Remus, Hermione et Cyrus passaient dans l'alcôve qui servait de bureau.
« Vous m'aidez à dégager cette table ? Linky va arriver avec le thé ! » - lança-t-elle aux quatre adolescents restés dans le salon. Harry s'empressa d'entrer dans son jeu et les autres se secouèrent.
Dans l'alcôve, Remus prit un volume au hasard et murmura un charme qui les enferma tous les trois dans une bulle de silence. Hermione pâlit légèrement mais on sentait une certaine excitation au fond de ses yeux. Le comportement même de Remus semblait confirmer tous ses raisonnements les plus fous.
« Hermione... » - commença Remus après un bref regard à Cyrus comme on cherche une approbation. « Hermione tu es, me semble-t-il, allée assez loin toute seule pour que nous t'aidions à faire le dernier pas... » Cyrus fit un geste brusque d'assentiment. « Malheureusement je ne peux pas le faire maintenant... Tout le monde n'est pas prêt à cela... Ce soir, à la fin du dîner, traînez dans la Grande Salle, je viendrais vous chercher. Ce serait bien si Harry était avec vous. »
De nouveau Cyrus hocha seulement de la tête. Une gravité peu commune alourdissait son regard.
« Vous n'êtes pas obligé, professeur », murmura Hermione, soudain moins sûre de vouloir tout savoir.
« C'est trop tard Hermione... bien trop tard pour l'innocence... » - dit Remus plutôt gentiment. Il se sentait incapable de cacher la fascination teintée d'amertume qu'il ressentait pour cette petite sorcière de douze ans qui était allée seule plus loin que les Malefoy et le Ministère réunis...
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Après ? On semble notamment parti pour les souvenirs de Cyrus...et quelques nouvelles du serpent... Pour l'instant ça s'appelle « trop tard pour l'innocence... »
