In Stellis Memoriam

In JKR Honorem

Bienvenu à Roudoudou et Harana... Merci pour des compliments aussi bien tournés... ça fait du bien les compliments !

Coupe du 3e œil, Juliette... ben oui, c'est bientôt la fin ! Aïe...

Palme de la constance Godric, Alinem, Ryan... merci de ne jamais oublier de reviewer...

Citation à l'Ordre Lupus Magnus pour Lunenoire... Oui je l'aime bien comme ça Remus – attentif ET Maraudeur...

Citation à l'Ordre de l'Impatience Lupini Fillae – d'ailleurs, ça fait plusieurs semaines que je veux te demander : pourquoi 'Fillae', t'es plusieurs ? J'essaie de poster chaque mardi... et si tu savais combien il y a eu de version de ce chapitre ! Faut au moins une semaine entre les deux, visiblement... ne serait-ce que pour mettre d'accord mes trois re-lectrices !

D'ailleurs...Ordre de l'intransigeance pour Alana Chantelune...Médaille du compromis pour Alixe et Lot de Consolation pour Vert (t'inquiète pas on aura notre revanche...)

21- Découpe, Vif d'Or et Orchidée

Quand le sac craqua, Cho laissa échapper un petit cri de surprise et de dépit. Harry s'enfonça dans l'encoignure d'une porte, vérifiant encore une fois que personne n'arrivait derrière lui. Il sourit un instant en s'imaginant expliquer à Minerva que l'idée d'une telle stratégie venait de son père. Mais il ne se laissa pas longtemps aller à la rêverie, il avait encore du pain sur la planche.

Marietta et Cho ramassaient les livres et cahiers éparpillés en discutant à voix basse quand Harry arriva sur les lieux de son forfait.

« Je peux vous aider ? »

« Oh Harry, bonjour... » - l'accueillit Cho de sa petite voix. Marietta lui refit un sobre signe de tête. « Mon sac a craqué »

« Pas de chance » - compatit Harry sans rougir. Puis avisant la pile de livres déjà reconstituée « M'étonnes pas : t'es bien chargée, dis-moi !»

« Tu sais, les révisions », répondit machinalement la jeune fille mais en le regardant par dessous ses longs cheveux noirs.

Harry s'accroupit et réunit des parchemins couverts de notes. Il ne savait pas trop quoi dire maintenant. Surtout avec Marietta... Marche qu'à moitié ta stratégie, Papa !

« Alors, prête pour samedi ?», lança-t-il finalement. Cho sourit. Et Harry prit ce sourire en plein cœur.

« Cédric n'est pas moins excité que Dubois », lui apprit-elle.

« Ça m'étonne pas de lui », répondit Harry avec sincérité. Je suis sûr que tu iras au bal avec lui, rumina-t-il sombrement.

Marietta toussota.

« Je ne veux pas te presser, Cho, mais... »

« Oh... vas-y, Marietta », répondit négligemment son amie sans quitter Harry des yeux. « J'ai encore à réparer mon sac. Garde-moi donc une place.»

« D'accord », répondit l'autre d'un air entendu et Harry dut s'obliger à fermer la bouche. Il se faisait des films ou... ou Marietta les laissait délibérément seuls ? A cette seule pensée, son cœur s'accéléra encore.

« Marietta se fait beaucoup de soucis pour l'examen de potions de demain », expliqua alors Cho d'un air très naturel quand son amie eut disparu.

« Oh », répondit Harry brillamment. Eh bien, mon garçon, va falloir trouver mieux.

« Tu es toujours aussi bon en potions ? »

« Ça va », reconnut Harry. « Un peu plus difficile que la première années mais... »

« Un peu plus difficile ? », se moqua Cho.

« Hum... en fait, pas vraiment» admit-il avec un sourire. Non, quelque soit l'intransigeance de Severus à son égard, ses potions précises et équilibrées ne trouvaient de rivales que dans celles de Drago Malefoy... Sauf que les siennes, je n'oserai jamais les boire ! - commentait Ron à chaque fois.

C'est dans leurs pensées, que les deux adolescents continuèrent de rassembler les affaires éparpillées jusqu'à que, une nouvelle fois, Cho brise le silence :

« Bon, je crois que j'ai tout. Voyons ce sac maintenant... C'est fou ça... Regarde, c'est pas la couture qui a lâché ! »

« Fais voir ?! » répondit Harry en évitant de la regarder. « Alors ça, c'est... curieux... »

« Surtout que c'est un sac presque neuf » - renchérit la jeune fille.

« Ah bon ? Heureusement, ça a pas l'air très grave. Reparo !» - ajouta-t-il effleurant le sac de sa baguette.

« Joliment fait. Merci, Harry. Tu allais aussi à la bibliothèque ? »

« Heu, non... », balbutia Harry pris par surprise. Ben oui, qu'est-ce que je fais là déjà ?! « En fait, j'ai accompagné mon père jusqu'à sa classe...je voulais son avis sur mes choix d'options. »

« Ah, je me disais bien que c'était toi avec lui tout à l'heure. » Tout en parlant, Cho avait remis ses affaires dans son sac et s'était relevée. « Alors ? »

« Alors ? » ,répéta Harry perdu.

« Alors, ces options ? »

« Heu... Soins aux créatures magiques et ... Arithmancie »

« Arithmancie ?! », s'exclama Cho avec une réelle surprise. « C'est ton père qui veut ? »

« Non, c'est moi ! », répondit Harry assez agacé qu'elle puisse croire qu'il était incapable de choisir quelque chose de réputée plus difficile tout seul. Était-ce que tout le monde allait penser ? Mais Cho lui lançait un regard admiratif, et il se décida à être plus aimable.

« Moi, mon père voulait - qu'est-ce qu'il a insisté ! », indiqua-t-elle. « Mais j'ai refusé. »

« Pourquoi ? »

« D'abord... d'abord, ça m'a l'air vraiment... vraiment très... ardu. Et puis... et puis, tu sais, moi, je n'ai pas tes facilités. J'ai bien assez de travail comme ça ! »

« Je... », commença à se défendre Harry mais, devant le regard entendu de sa compagne, il abandonna : « Hum... on verra bien... Je regretterais peut-être. »

Comme le silence s'installait de nouveau, ils firent quelques pas dans le couloir, dans la direction que Cho avait pris avant que son sac ne craque. Ils marchèrent un moment comme cela, puis Cho reprit, moqueuse.

« Et maintenant, tu vas à la bibliothèque ? »

« Heu... heu non... enfin... »

« Parce que là, tu as laissé passer l'escalier pour retourner dans le Grand Hall », insista-t-elle.

Bravo Harry, comme si elle ne savait pas que tu as grandi ici... T'as plus qu'à dire la vérité !

« Hum... écoute Cho... en fait, je... je suis content d'avoir l'occasion de te parler... seule », se lança-t-il.

« Oui ? »

« Hum... ça va peut-être te paraître... étrange... » Prions pour qu'elle ne trouve pas cela ridicule ! « ... et c'est sans doute trop tard... mais... mais je voulais savoir si... si éventuellement... tu accepterais... de... de... »

Cho s'était arrêtée et le dévisageait fixement :

« D'aller avec moi au bal », marmonna Harry – s'interdisant fermement de détourner les yeux. Il avait remarqué que Cyrus ne détournait jamais les yeux quand il parlait aux filles.

« Samedi ? »

« Oui », murmura –t-il baissant finalement les yeux. Et maintenant elle va me dire : « non, Harry, désolée... »

« Oui », entendit-il contre toute attente. N'en croyant pas ses oreilles, il releva les yeux.

« Quoi ?! »

Elle rit. « Oui Harry, j'accepterais de t'accompagner si... si tu me le demandais bien sûr », précisa-t-elle plus sérieuse à la fin de sa phrase.

« Cho... » balbutia Harry, « oh... merci ! »

Elle rit de nouveau, et son rire parut l'une des plus belles choses que Harry n'ait jamais entendues.

« Je... je... Je pensais que tu... que je m'y prenais trop tard», avoua-t-il rougissant.

« Je n'avais pas encore dit oui. »

« Oh... »

Que dire à une chose pareille ?

« Tu ne le savais pas ? », s'enquit Cho mi-moqueuse, mi-incrédule.

« Non, pourquoi ? »

« Allons Harry, ton frère, McLeish et Finch-Fletchey ont lancé des paris sur trois filles : moi, Aethel Wind et Luna Lovegood... »

« Quoi ? »

« Tu n'es pas au courant ? », s'étonna franchement Cho cette fois.

« En fait... Je sais qu'il s'est lancé dans des paris, mais je... je sais pas les détails. »

Mais Cyrus a dit qu'il pariait sur moi ? Harry eut soudain une illumination : Il n'a pas parié sur qui j'accompagnerais, MOI, mais qui l'accompagnerait, ELLE ! Le comportement de son frère lui parut encore plus bizarre, plus manipulateur et plus tordu. En un mot, plus inexcusable !

« Dommage. J'aurais bien aimé savoir pourquoi nous trois... Aethel, je vois, mais les autres...» Elle haussa légèrement les épaules. « Bon bref, les premières années de ma maison menaient encore l'enquête hier pour savoir si j'avais dit oui à quelqu'un... »

Clémente Cerridwen !

« Je te promets une chose, Cho », déclara gravement Harry, « Cyrus ne saura pas que tu m'as dit oui sauf si toi tu lui dis... »

Cho détourna pour la première fois les yeux, fit quelques pas et lui répondit sur le même ton : « Tu sais quoi, Harry, avec le match... je pense que c'est mieux que personne ne sache. »

Le match... ah oui, le match... Il l'avait totalement oublié celui-là ! Harry hocha faiblement la tête.

« D'ailleurs, Potter-Lupin, tiens toi le pour dit : je vais pas faire de cadeaux à tes grands yeux verts ! », ajouta alors Cho sur un ton de défi.

Harry se raidit.

« Je ne te demande pas... »

« Et j'espère bien que tu ne m'en feras pas toi non plus. D'accord ? »

« Promis ».

« Bon allez, je file à la bibliothèque. A samedi, Harry »

Et comme au revoir, elle plaqua sa bouche contre la joue d'Harry qui devint rouge comme une pivoine.

OO

La semaine d'Harry garda ce rythme effréné sur lequel elle avait commencé. Il survécut sans trop savoir comment aux examens de fin d'année et aux entraînements de Quidditch. Il s'effondra tous les soirs, d'épuisement autant physique que psychique, dans un sommeil sans rêve. Et c'était finalement un bien, vu que ses derniers rêves avaient été remplis de serpents, de mues gigantesques qui cherchaient à l'étouffer et de voix glaciale qui lui promettait une grandeur effrayante. Il était si fatigué qu'il n'avait eu qu'un soir le loisir d'invoquer avant que le sommeil ne l'emporte le sourire fin de Cho, son rire de clochette et sa voix timide. Il était tellement occupé qu'il n'avait même pas eu à éviter son frère. Il le voyait de loin en loin s'affairer, il supposait, à ses propres examens et à ses paris. Il l'entrevit plusieurs fois l'observer à distance, sans doute pour juger si le moment était venu de faire la paix mais sans jamais oser faire le premier pas. Et Harry ne voyait pas pourquoi il l'aurait aidé.

Il ne savait plus vraiment s'il lui en voulait. Le fait que Cho ait accepté n'y était pas étranger bien sûr mais, plus fondamentalement, il n'avait jamais réussi à lui en vouloir longtemps. Il se souvenait combien il avait été surpris d'entendre son père et son grand-père parler Sirius avec une bienveillance amusée. Il supposa que Cyrus partageait ce trait avec lui. A moins que ce soit leur fraternité qu'il l'invita à l'indulgence... Bref, il ne lui en voulait plus vraiment – Cyrus n'aurait pas été Cyrus s'il ne s'était pas régulièrement mis dans des histoires impossibles -, mais il n'avait pour autant envie de le lui faire savoir.

Donc cette semaine se termina sur le même rythme et, sans trop savoir comment, Harry se retrouva les cheveux ébouriffés, dans son uniforme de Quidditch, à califourchon sur son balai, à se demander qui de Cho ou de lui l'emporterait. Parce que plus encore que la partie décisive pour la finale, il était intimement convaincu que ce duel – pouvait-on appeler ça autrement ? - serait sans doute déterminant pour leurs relations futures. D'abord ce n'était pas la même chose d'apprendre au reste de son équipe le nom de son cavalier – ou de sa cavalière - si on avait perdu ou gagné... Il s'imagina un instant devoir supporter les reproches et les soupçons de Cédric Diggory et, empli de pitié pour Cho, il fut presque tenté de lui laisser l'avantage... Sauf que l'idée de devoir faire face à la déception de Olivier Dubois, lui parût tout aussi peu souriante. Et puis, Cho l'avait dit : elle ne lui ferait pas de cadeaux – et il la croyait – et elle ne souhaitait pas qu'il en fasse plus... Et pourtant, elle n'aurait eu qu'à demander sans doute... Était-ce une coquetterie de sa part ? Parce que les filles hein, on savait jamais trop ce qu'elles pensaient vraiment...

Harry avait posé la question à Hermione en sortant de l'examen de Métamorphoses- ne serait-ce que pour couper court à ses jérémiades à propos des soi-disant défauts de son papillon transformé en éventail... « Mais les couleurs ont changé Harry... alors que le tien... »

Devant son interrogation, sa camarade avait froncé les sourcils : « Tu veux savoir si quand une fille dit qu'elle ne veut pas de traitement de faveur, elle le pense ? »

« En quelque sorte. »

« Hum... ça dépend... »

J'en étais sûr, avait soupiré intérieurement Harry.

« Ça dépend du contexte», avait heureusement précisé Hermione.

« Disons, dans un cadre sportif... »

Hermione l'avait longuement observé avant de répondre : « Je dirais que, si elle participe à une compétition sportive... elle peut tenir à ce que le résultat soit fidèle à ses propres capacités. »

« Tu veux dire 'oui' ! », avait exulté Harry, incapable de cacher son soulagement.

« Qui est-ce, Harry ? », avait demandé Hermione avec curiosité.

« Tu...tu sais, les couleurs des papillons sont instables par nature et donc il faut penser à les fixer pendant la métamorphose pour les retrouver sur un éventail. C'est un truc de troisième année », avait-il alors finement rétorqué.

Il était donc parti pour un match normal... enfin pour essayer de le jouer le plus normalement possible... Pour l'instant, de toutes façons, le score était trop bas et trop serré pour que l'un ou l'autre des Attrapeurs ne cherche réellement à mettre fin à la partie. Ils cerclaient chacun sur sa propre trajectoire, surveillant le Vif d'Or, évitant les Cognards et applaudissant les buts de leur équipe respective. C'était clairement un beau match, équilibré et joué dans le respect des règles Et, même si les différentes maisons avaient clairement des préférences, chaque élève pouvait sans doute reconnaître que le deux équipes avaient mérité leur place en finale et que, quelle qu'en soit l'issue, tout Poudlard pourrait se réjouir du niveau de ses équipes de Quidditch. En tout cas, c'est ce que pensait Harry.

Pour l'instant, le plus fort de l'affrontement était entre Cédric, batteur de son équipe, et Olivier, gardien de la sienne Les deux capitaines avaient les joues en feu et un air concentré. Ils jouaient clairement plus qu'une victoire dans ce match. Le premier attaquait en permanence les buts du second, imperméable aux Cognards des jumeaux Weasley et aux contre-attaques de Katie et Angelina. Et, malgré le talent indéniable d'Olivier, la stratégie de Cédric se mit à payer. L'écart se creusa brutalement en faveur des Serdaigles, atteignant bientôt les 140 points qui rendraient leur victoire inattaquable. La tension monta d'un cran dans les deux équipes comme dans le public. Les cris et les sifflets des supporters redoublèrent. La coupe pouvait se jouer dans les secondes qui allaient suivre. C'étaient maintenant aux Attrapeurs de faire la différence, et Harry sentit son estomac se tordre. Le problème était que les Attrapeurs, aujourd'hui, avaient aussi des choses à se prouver.

« Elle a dit, pas de cadeaux », se répéta Harry en se rapprochant vraiment de Cho pour la première fois de la partie.

Ce n'était plus le moment de réfléchir. Il ne pouvait la laisser mettre maintenant fin à la partie. Un point, c'est tout. La jeune fille ne tourna même pas la tête vers lui mais continua sa trajectoire vers un point connu d'elle seule. Les Cognards des Weasley s'abattirent brutalement tout autour d'elle, et Harry ne put s'empêcher de se réjouir de la voir les éviter avec grâce et adresse. Il sentit qu'il aurait détesté la voir blessée. « C'est entre elle et moi... c'est tout...», se dit-il pour se justifier. Il accéléra légèrement pour se mettre à sa hauteur et il put ainsi voir par intermittence son profil délicat, ses yeux et sa bouche figés par la concentration. Il déglutit et s'obligea à se concentrer lui aussi sur la petite boule ailée qui voletait à quelques mètres d'eux. Cho ne devait pas l'atteindre. Il devait l'en distraire suffisamment de temps pour que les attaquants de Gryffondors rétablissent un score plus équilibré. C'était aussi simple que ça.

Le Vif d'or accéléra soudain, sortant brutalement de leur champ de vision pour réapparaître quelques mètres plus bas. Cho piqua pour le rejoindre et Harry la suivit immédiatement sans avoir même à y penser La jeune fille jeta un coup d'oeil par dessus son épaule et Harry vit qu'elle s'agaçait de le voir si près. Il sourit malgré tout. Non il ne se lasserait pas battre facilement.

Le Vif avait adopté un vol quasi stationnaire à quelques centimètres du sol seulement. Les deux Attrapeurs descendirent donc de plus en plus bas. L'herbe défilait sous leurs bottes et les cris des supporters devinrent plus distincts – même s'ils n'y prêtèrent aucune attention. Harry sentit son balai trembler et il accéléra pour contrebalancer la perte d'altitude. Manœuvre répétée par Cho avec seulement une seconde de retard. Mais cette seconde fut décisive. Fort de son avance, Harry fonça sur le Vif d'Or non pour l'attraper mais pour le chasser loin des mains avides de la charmante Serdaigle. Les cris de triomphe des Gryffondors lui apprirent que sa tactique avait réussi. Cho lui jeta un regard furieux et tout deux remontèrent rapidement pour reprendre une vision globale du jeu. Pendant leur petit affrontement les Gryffondors et les Serdaigles avaient chacun marqué plusieurs fois. Si le retard des premiers n'était pas entièrement rattrapé, ils avaient atteint un score proche du nombre de points suffisant pour leur faire gagner le championnat. Deux buts encore, calcula Harry. Il pouvait sentir l'excitation de ses coéquipiers qui voyaient la coupe s'inscrire dans le champ des possibles après un moment d'inquiétude. Katie le croisa un moment et lui murmura : « Bien joué, Harry ! » « A vous maintenant », répondit-il sur le même ton. « T'inquiète », répondit la jeune fille en piquant brusquement pour intercepter un Souaffle qu'elle mena brillamment jusque dans les buts de Serdaigle. « Plus qu'un », pensa Harry et il frémit légèrement en sentant l'adrénaline qui courrait dans ses veines. « Maintenant, tenir le Vif à l'œil... »

La petite boule dorée voletait maintenant près des buts de Gryffondors rendant compliqué pour Cho de s'en approcher trop. Les Weasley y veillaient jalousement. Harry entreprit un large contournement pour rejoindre la zone sans entraver le jeu de ses coéquipiers. Serdaigle marqua de nouveau grâce à une action entreprise par Cédric. « Sacré joueur celui-là !», ne put s'empêcher d'apprécier Harry. Ce nouvel avantage sembla galvaniser Cho qui entreprit une audacieuse percée des rangs des Gryffondors en direction du Vif d'Or. Au moment où elle allait l'atteindre, Harry s'interposa sur sa route l'obligeant à piquer brusquement et s'attirant les sifflets des Serdaigles. La jeune fille chancela un peu sur son balai mais se rééquilibra rapidement. Mais, quand elle se retourna, les yeux brillants de colère, le Vif avait de nouveau disparu. Les deux Attrapeurs repartirent chacun de leur côté à sa recherche.

Les Batteurs des deux équipes s'employèrent à bloquer les différentes attaques qui suivirent. L'excitation générale était à son comble, à l'image du commentaire enflammé de Lee Jordan. Les gradins bouillonnaient de cris et de banderoles. Mais Harry était maintenant imperméable à tout ce qui n'était pas une petite boule dorée de quelques centimètres. Il la cherchait nerveusement, cerclant au-dessus du jeu surveillant alternativement le score et Cho d'un œil. Où s'était donc caché le Vif d'Or ?

Harry continua donc à patrouiller sur le terrain, lançant de fausses accélérations et prenant des virages abrupts pour maintenir Cho en alerte et pour le plus grand plaisir du public. Pendant ce temps, les poursuiveurs continuaient d'augmenter le score de leurs équipes respectives.

« 180 à 200 », hurla Lee Jordan, « nous avons aujourd'hui le meilleur score de l'année ! Un très grand match ! C'est maintenant l'équipe qui remportera la première le Vif d'Or qui va l'emporter ! Harry ! Cho ! Montrez-nous ce que vous savez faire ! »

« Ouais », lui répondit mentalement Harry, « faudrait-il encore savoir où il se cache ce Vif d'Or ! »

A peine avait-il admis son impuissance que son regard fut attiré par un éclat particulièrement brillant juste au-dessus de la tête de Diggory. Sans prendre le temps de vérifier où était Cho – sans doute trop près - il fonça directement comme un Cognard sur le Poursuiveur et Capitaine de l'équipe de Serdaigle. Ce dernier n'eut que le temps de se baisser pour éviter la collision avec Harry et Cho qui ne semblait pas prête à laisser sa part au chien dans cette bataille. Les deux Attrapeurs étaient légers et même si leurs balais n'avaient rien de balais de compétition, ils avaient réussi à leur donner une vitesse qui dépassait de loin celle habituellement utilisée dans des compétitions scolaires. Et le public ne s'y trompa pas.

A la suite du Vif d'Or, les deux adolescents se retrouvèrent botte à botte, enchaînant piqués et volte-face, évitant les Cognards des deux équipes. Le cœur d'Harry battait à tout rompre. Le Vif partit alors en plongée rapide, tombant tout droit comme une pierre moldue lancée d'une tribune. Les deux Attrapeurs le suivirent, se bousculant l'un l'autre. Le Vif était maintenant au ras du sol et Harry sentit Cho lui lancer plusieurs regards nerveux. Bien sûr, s'ils maintenaient cette vitesse à cette altitude, ils allaient s'écraser...Sauf qu'on peut se servir de cette vitesse pour justement remonter au dernier moment, pensa Harry. Tu vas oser ma belle ?

La réponse fut négative. Il sentit Cho décrocher sa poursuite quelques secondes plus tard. Les yeux fixés sur le Vif, il se laissa glisser vers le bas encore quelques mètres, à la limite du décrochage, son balai trembla de plus belle, puis il tira violemment sur le manche, remontant brusquement comme s'il rebondissait sur l'air et cueillant au passage la petite boule tant convoitée. Les cris explosèrent tandis qu'il remontait, victorieux dans le ciel de Poudlard.

Toute l'équipe lui tomba dessus. Tout Gryffondor envahit le terrain. Tout ça était tellement incroyable et intense pour Harry qu'il vit à peine Cho et Cédric quitter le terrain. Il entrevit tout juste Ron, Hermione et Cyrus qui essayaient sans succès de l'atteindre. Il rata complètement les quelques secondes où Remus resta statufié sur la tribune avant de s'autoriser à respirer de nouveau comme la main que posa Severus sur son épaule pour murmurer : « Vous avez raison, M. le directeur, c'est sans doute plus simple de lui faire confiance... Penser le protéger paraît présomptueux... »

OOOO

Dire que Gryffondor fêta cela serait bien sûr superflu. La fête dura toute l'après-midi dans une débauche de chocogrenouilles et de dragées de Bertie Crochue, chacun relatant le match seconde par seconde, faisant une soudaine et déloyale concurrence à l'intarissable Lee Jordan pour l'occasion. De toutes façons qu'avaient-ils de mieux à faire ? Le Bal viendrait plus tard couronner leur victoire ! Il n'y eut que Percy pour aller voir les résultats des examens affichés en fin d'après-midi et que Hermione pour s'intéresser spontanément au classement qu'il ramena.

En voyant leur amie aller se pencher par dessus l'épaule de son frère, Ron maugréa :

« Qu'est-ce qu'elle veut savoir ? Si elle est la première de Gryffondor ou de toute l'école !? »

Harry sourit mais fut étonné de la réplique de Dean Thomas : « Mais c'est peut-être pas elle la première ! »

« Qui veux-tu que ça soit ? », demanda Harry.

Toute la tablée le dévisagea alors comme s'il venait de prononcer un Impardonnable.

« Mais enfin, toi, Harry ! », s'exclama Parvati, et tous les autres confirmèrent de la tête pour son plus grand embarras.

« Ca me ferait pas de peine ! », ajouta Ron.

Mais avant que Harry trouve quoi que ce soit à répondre, la brunette revenait avec un sourire radieux qui s'assombrit que légèrement quand elle croisa le regard de Harry.

« Je suis désolée », murmura-t-elle.

Et ça, ça laissa Harry encore plus désarmé que les affirmations confiantes de ses camarades, quelques secondes plus tôt.

« Désolée... ? »

« Tu sais Harry, tu restes le premier en potions et en méta... »

« Il est deuxième ?», demanda Ron, avec une excitation patente.

« Oui », confirma Lavande qui elle aussi était allée voir les résultats. « Deuxième de Gryffondor ET de Poudlard »

Une ovation générale salua cette annonce.

« Je n'ai de meilleures notes qu'en Histoire et en Botanique. Ça me fait un point de plus... », continua d'expliquer Hermione .

« C'est génial », répondit Harry avec sincérité. Il était plus content pour elle que pour lui. Il n'avait pas besoin de bons résultats scolaires pour se sentir être un vrai sorcier, mais pour Hermione c'était différent. Il le savait bien.

« Ce qui est génial, c'est que Malefoy n'est que troisième », commenta Lavande, et une autre ovation parcourut le petit groupe. Harry s'abstint de commenter, laissant Ron et Seamus prendre l'initiative en la matière. Dans la nouvelle explosion d'excitation qui suivit, Hermione s'avança vers lui :

« Tu sais...hum... j'ai aussi regardé ceux de Cyrus... J'étais curieuse de voir ce que... hum... il faisait de... » Elle avait visiblement du mal à continuer et le sortilège coupe-gorge devait faire son effet.

« De sa grande mémoire », compléta Harry tranquillement.

« Oui. Eh, bien... » La jeune fille chercha visiblement ses mots.

« Quoi ? »

« C'est à croire qu'il ne s'en ait pas servi du tout », déclara finalement Hermione

« Tu veux dire ? » Hermione acquiesça. « A ce point ? »

« Eh bien... disons que Ron faisait nettement mieux - enfin sauf en Métamorphose et en Astronomie. »

Instinctivement, Harry chercha Cyrus des yeux dans la Salle commune, mais il avait disparu. D'ailleurs, la salle s'était visiblement vidée et il leva le yeux vers l'horloge qui lui confirma qu'il était maintenant temps d'aller se préparer pour le Bal. Il suivit donc ses camarades dans leur dortoir en se demandant vaguement si Hermione exagérait. Mais c'est à ce moment là que Ron lui demanda :

« Tu sais que j'y vais avec... »

« Hermione ? Oui. Félicitations »

« Ah », dit Ron à peine surpris. Comme il se mordillait la lèvre inférieure, Harry comprit.

« Moi... moi, j'y vais avec Cho », annonça-t-il tranquillement. Et tous les garçons se figèrent dans l'escalier.

« Cho ? », demanda finalement Seamus.

« Cho », confirma Harry en se dirigeant le premier vers la salle de bains pour laisser ses camarades commenter la nouvelle à loisirs.

Quand il revint dans le dortoir, il les vit tous essayer de tirer le meilleur partie de leur uniforme - puisque seuls les élèves ayant atteint leur quatrième année possédaient dans leur garde-robe une tenue de soirée. Harry se félicita soudain que Cho soit encore comme lui en premier cycle. Il aurait détesté être moins bien habillé qu'elle. Il regarda avec une certaine affection Ron essayer un sort pour réparer un accroc de sa chemise et Neville chercher comment se coiffer.

« Tu y vas avec qui, Neville ? » lança-t-il alors que le garçon laissait retomber d'une main fataliste sa frange sur ses yeux.

Son camarade lui lança un regard soupçonneux, hésita un instant, puis bredouilla.

« Luna. »

Comme un silence total s'était abattu sur la chambre, il ajouta toujours nerveusement.

« Je sais que... que tout le monde se moque d'elle, mais... » Il sembla hésiter puis se redressa mû d'un nouveau courage : « Et je me fiche que ton frère le sache ou pas ! »

Harry soutint son regard sans flancher– Gryffondor contre Gryffondor – mais finit par demander doucement :

« Tu crois que je lui dirais ? »

Neville, apparemment radouci, haussa les épaules, mais Seamus ajouta avec une franche curiosité : « Vous ne vous parlez plus... Pourquoi ? » Ron tourna la tête pour écouter la réponse.

« Il ne fait pas que des paris que sur Luna », répondit Harry avec une certaine exaspération. Non, vraiment, pour qui son frère se prenait-il ? Il repensa à ce qu'avait dit Cho : Aethel, la championne et bien pour Luna, ça devait être la pas-comme-tout-le-monde ! Ça lui allait bien, tiens ! Il était comme tout le monde, Cyrus, peut-être ? Il fallait faire quelque chose pour le ramener à plus de compassion pour ses semblables !

Petit à petit, une idée germa dans son esprit. Tonks avait dit une fois que les filles adoraient rien de plus que les cadeaux... Ouais, les filles, ça c'était une bonne arme contre Cyrus, songea Harry en se levant de son lit pour aller s'appuyer contre la cheminée et murmurer :

« Linky ? »

Devant ses camarades médusés, l'Elfe aux grands yeux humides se matérialisa une seconde plus tard dans l'âtre.

« Oh maître Harry, Linky est si fière de vous ! » commença-t-elle immédiatement, enlaçant le jeune Gryffondor qui faisait pourtant presque deux fois sa taille

« Merci Linky», répondit Harry avec philosophie.

« Linky a cru qu'elle allait mourir en vous voyant foncer comme ça contre le sol ! » continua l'Elfe avec émotion. Harry entendit Seamus rire et lui-même sourit en essayant de rassurer celle qui avait veillé sur son enfance :

« Je savais ce que je... »

« Vous êtes incroyable, Maître Harry ! Si adroit ! Si courageux ! Et... »

« Linky ? » essaya Harry.

« Oh, Linky, qui parle, qui parle... Qu'est-ce que Linky pourrait faire pour faire plaisir à Maître Harry ? » demanda l'Elfe avec effusion.

« Je... je voudrais que tu prennes de l'or dans ma chambre et que tu ailles acheter des fleurs pour nous... pour le bal ce soir... quatre orchidées... »

« Harry », s'interposa Ron.

« On n'a pas les moyens, Harry », ajouta Seamus, « en tout cas, moi je ne... »

« Laissez tomber, les gars... », répondit Harry les yeux pétillant. « C'est une petite vengeance personnelle qui vaut bien quelques gallions... En y réfléchissant bien, Linky, ramènes en cinq... Je suppose que Cyrus est trop occupé avec ses paris pour penser à Ginny...»

OOOO

Il était assez prévisible que l'entrée de Cho au bras d'Harry ne passe pas inaperçue. La Grande salle explosa en murmures et rumeurs quand le Gryffondor et la Serdaigle, les deux attrapeurs rivaux, firent leur apparition. Pansy Parkinson au bras de Malefoy manqua de défaillir. Ron et Hermione applaudirent. Olivier les dévisagea, faillit venir les voir et puis renonça. « Heureusement pour toi qu'on a gagné », avait soufflé le capitaine de Gryffondor, l'air frappé par la foudre, quand Harry lui avait appris qui l'accompagnerait au bal le soir. Deux heures plus tard, bien qu'il ait réussi à accompagner Aethel Wind, il semblait toujours aussi incrédule. Marietta secoua la tête, visiblement critique sur le choix de son amie. En voilà une qui n'aurait jamais pu aller à Gryffondor ! Mais la réaction la plus intéressante fut sans doute celle de Justin qui, en les voyant, pâlit brusquement et planta là sa compagne. « Sans doute pour prévenir Cyrus... Quels sont les cours, Messieurs les bookmakers ? Je vous fais tout gagner ou tout perdre ?» s'interrogea Harry avec une certaine curiosité.

Mais il décida que le savoir n'était pas urgent. Il était temps de profiter de sa victoire, de la surprise des autres et du sourire tranquille de Cho. Pourtant, quand Cédric vint à leur rencontre, il sentit son estomac le tirailler. Cho lui murmura : « Je l'ai prévenu... »

« Super,» répondit Harry sur le même ton. Et alors ? Il a juré de me casser la gueule ?- n'osa-t-il pas demander.

Mais le grand blond lui posa la main plutôt gentiment sur l'épaule et lui dit distinctement :

« Je ne sais pas si je n'aurais pas douté de Cho si ça avait été quelqu'un d'autres que toi, Harry... mais je... je sais que tu... enfin... bravo, Harry... pour tous tes succès... Ami ?»

Le brun aux yeux verts se sentit plutôt ému par la démonstration d'amitié du Serdaigle. Il lui prit la main et la serra fermement sans éviter son regard.

« Vous auriez mérité de gagner autant que nous », réussit-il à répondre.

« On ne peut être qu'un à gagner Harry », répondit sagement Cédric avant d'ajouter en désignant l'orchidée que la jeune fille avait épinglée sur sa robe noire : « Une fleur presque aussi magnifique que toi, Cho » et de s'éloigner.

Mais ils ne restèrent pas longtemps seuls, Remus s'avança tranquillement vers eux et serra la main d'une Cho relativement intimidée.

« Mlle Chang... je suis content de voir que vous êtes aussi libre de vos mouvements sur un balai que dans vos relations sociales... »

« Papa... », ne put s'empêcher de soupirer Harry. C'était génial que son père oublie à ce moment-là sa proverbiale réserve pour venir l'embarrasser devant la première fille qu'il osait inviter !

« Je m'en vais, je m'en vais... » comprit Remus avec un amusement visible. « Ai-je quand même le droit de te féliciter ? Oui ? Tant mieux. Très beau match ! Tous les deux ! Même si vous avez joué aux trompe-la mort... »

« Oh professeur », s'exclama Cho, « Harry est vraiment le meilleur sur un balai ! »

« On pourra mettre ça en épitaphe si jamais un jour ça tourne mal... » commenta Remus avec son indicible sourire en coin.

« Papa... »

« Et encore, très belles fleurs, Harry... Mais je vois qu'il t'en reste une ? Comment fait-on pour la mériter ? »

Harry savait bien que Cho se demandait depuis qu'il était allé l'attendre devant la salle commune des Serdaigles, à qui était destinée l'orchidée qu'il tenait. Elle avait bien sûr remarqué que Luna, Hermione et Lavande - au bras de Seamus – avait les mêmes. Mais Harry avait jusqu'à présent éludé ses questions – sa vengeance tenait avant tout à la surprise ! Pourtant à cet instant, il trouva la conversation sur les fleurs préférables à celle sur les figures de Quidditch.

« Hum... disons que je n'ai pas voulu que ce soit Ginny qui souffre des occupations annexes de mon frère...»

Cho s'esclaffa en comprenant : « Oh Harry... » Et les yeux de Remus pétillèrent.

« Délicate attention... » Puis une ombre passa sur son visage et il murmura avec une once d'agacement : « Il semble en effet que ses occupations annexes aient pris le meilleur de lui même... »

Comme Harry fronçait les sourcils, Remus eu un petit geste de la main, comme pour lui dire d'oublier ce qu'il venait de dire, et ajouta avec un sourire chaleureux : « Enfuyez-vous vite avant que je me mette à vous parler de vos excellents résultats d'examen ! »

Harry et Cho s'empressèrent d'obéir. En chemin vers le buffet, Harry entraperçut la masse flamboyante des cheveux de Ginny.

« Je ne sais pas si... » s'interrogea-t-il à haute voix.

« On devrait en finir... » affirma Cho. « Tu crois qu'il a pu parier que je... que tu...? »

« J'en sais rien », répondit Harry avec honnêteté. « Il sait que je... que je t'aime bien... et il a... il a... il a une sorte de cinquième sens pour ce genre de chose ! »

Cho eut une moue dubitative.

« Comment ça ? »

« Il me connaît très bien... mieux que moi je ne me connais... » expliqua Harry avec un mélange d'exaspération et d'affection. Sa compagne le regarda avec surprise mais il ajouta : « mais t'inquiète pas, moi aussi je le connais bien ! »

Ils essayèrent de s'approcher discrètement du petit groupe des parieurs mais leurs efforts furent vains. En les voyant venir, les curieux assemblés se turent brusquement, au point de faire lever la tête de ses calculs à Cyrus. Harry crut y voir la confirmation de ses craintes. Et bien il serait bon perdant et ses fleurs montreraient qu'il était au-dessus des petites stratégies à trois noises de son frère !

Le regard sombre de Cyrus alla de Harry à Cho et revint. Tout le monde autour d'eux sembla retenir son souffle :

« Alors ces paris », demanda finalement Harry d'une voix qu'il espérait dégagée.

« Comme si tu ne savais pas... » - répondit Cyrus avec une pointe d'agacement.

« Oui heureusement que tu as gagné le match, Harry... sinon on serait ruiné ! » renchérit Archibald avec un net agacement.

Oh... Harry regarda Cho qui lui sourit avant de se tourner vers les trois parieurs et de demander :

« Qui était le favori ? »

« B'en Diggory ! » avoua Justin avec un regard gêné à Harry.

« Les Attrapeurs... c'est imprévisible par nature », commenta ce dernier avec un grand sourire. L'idée que Cyrus ne l'ait finalement pas si bien jugé que ça le faisait jubiler. Il hésita encore une seconde puis leva l'orchidée qu'il tenait toujours dans sa main.

« Bon, et bien... Gin... c'est pour toi... »

« Pour moi ? » balbutia la rouquine son regard allant de l'orchidée à Cyrus qui haussa les épaules.

« Oui », confirma Harry en épinglant la fleur sur la robe de Ginny, « pas de raison que tu souffres des mauvais paris de celui- là »

Ginny déglutit pas très à l'aise d'être le centre de l'affrontement et murmura : « elle est, elle est magnifique... »

« Oui, merci Harry », ajouta Cyrus du bout des lèvres

L'interpellé accepta d'un petit signe de tête, mais ajouta :

« T'inquiète pas, petit frère...je ne demanderais pas de me rembourser. T'en as plus les moyens, si j'ai bien compris... »

Cyrus blêmit cette fois et baissa un instant la tête, insensible aux murmures et aux rires qui venaient de commenter la sortie d'Harry. Ce dernier savoura ces secondes incroyables où il le vit chercher quoi répondre. Puis Cyrus partit d'un rire à peine nerveux et s'avança vers lui les mains levées en signe de défaite :

« OK, Harry, OK... La prochaine fois que tu m'en veux à ce point... sois gentil... casse-moi la gueule ! Ca fera moins mal...»

Finalement, tout le monde rit alors que Harry et Cyrus faisaient semblant de se battre.

OOO

« Bon allez Ron, on y va... Y aura plus de place bientôt », dit Hermione en poussant le rouquin dans le dos.

« Ca va, Mione, ça va ! Il va pas partir sans nous ! Quel dommage que tu ne prennes pas le train, Harry... j'espère qu'on se verra pendant les vacances ! Ecris-nous ! »

« Oui écris-nous, Harry ! » - répéta Hermione. « Bonnes vacances Cho ! »

Harry rit de bon cœur en voyant Hermione pousser son ami devant elle avec une indéniable autorité.

« Eh bien, en voilà deux qui vont bien ensemble », commenta Cho. « Je... je vais y aller moi aussi... »

« Je t'accompagne... »

La foule des élèves les sépara plusieurs fois mais de toutes façons Harry se demandait bien ce qu'il aurait pu dire de plus. Ils avaient passé une bonne soirée. Il la trouvait toujours très jolie mais il ne la connaissait pas très bien et peinait à trouver de quoi lui parler. Ils dépassèrent alors Cyrus qui faisait le pitre devant la fenêtre du compartiment où s'entassaient Ginny, Archibald et la plupart de leurs camarades Gryffondors de première année.

« C'est un drôle de numéro ton frère », dit doucement Cho.

« Hum tu sais... il gagne à être connu », répondit Harry.

« Sans doute », dit Cho en ayant l'air de penser le contraire. Mais son visage s'éclaira quand elle ajouta : « Il m'a quand même bien fait rire quand tu as offert l'orchidée à Ginny ! La tête qu'il a fait ! Tu le connais bien, j'imagine, pour être capable de le vexer à ce point ! »

Harry sourit. Il se rappelait lui aussi bien la mine déconfite de Cyrus, les quelques précieuses secondes où il n'avait pas su quoi lui répondre. Et puis finalement cette reconnaissance complète de la victoire d'Harry et leur réconciliation...

Cho le tira de sa rêverie en demandant : « Tu fais quoi cet été ? »

« Y'a des projets de voyage... »

« Le Brésil encore ? »

« Hum, non parce que... Aesthelia, la... la marraine de Cyrus, vient nous voir... On doit ensuite aller en Norvège... Aux dernières nouvelles. »

« La Norvège ? Quelle drôle d'idée ! »

« Une idée de ... de ma future belle-mère », révéla Harry avec un léger sourire.

La jeune fille se retourna pour lui demander : « Alors, c'est vrai ? »

« Pour Tonks et mon père ? Oui. Ils se marient dans quinze jours à Pré-au-lard. Stricte intimité... Grand-père voulait en faire un grand truc à Londres - un truc politique - mais Tonks n'a pas voulu... »

« Tu l'appelles... ? »

« Oui, je sais, faudrait qu'on trouve autre chose... Enfin voilà, après ils partent au-delà du cercle polaire - un rêve de... Nymphadora - je crois que je préfère Tonks mais bref... Et puis nous, on les rejoint avec Minerva en Norvège. Bon mais tout ça, hein, c'est secret », raconta Harry.

Cho rit doucement : « Ça risque de le rester, tiens, maintenant que tu me l'as dit sur le quai d'une gare ! »

« Et toi ? »

« Moi, je vais dans ma famille à Hong Kong tous les étés. »

« On s'écrit ? », proposa Harry un peu trop rapidement peut-être.

« On s'écrit. »

Marietta apparut alors à une fenêtre plus loin dans le train et appela Cho qui agita la main en retour.

« Bon, j'y vais » dit-elle en se tournant vers Harry.

« Bonnes vacances... »

Elle l'embrassa furtivement et lui glissa : « J'essaierai d'avoir un meilleur balai l'année prochaine... »

Hagrid au bout du quai fit se presser les derniers retardataires. Une cloche tinta et le sifflet de la locomotive lui répondit. Harry sentit une boule idiote se former dans sa gorge. L'année se terminait... Une année incroyable... Il aurait bien aimé la rallonger un peu en montant dans ce train, mais il savait que Remus avait besoin de les retrouver, avant la pleine lune et avant les préparatifs de mariage. Il sourit malgré lui. Il était profondément content que Remus et Tonks se marient.

« A l'année prochaine », cria de nouveau Harry à Cho qui lui sourit, puis à Ron et Hermione qui étaient apparu à une autre fenêtre.

« A l'année prochaine », répondit comme un écho la voix de Cyrus qui s'envolait vers Ginny et Archibald.

Les deux frères se retrouvèrent bientôt l'un à coté de l'autre à regarder le train s'éloigner dans son halo de fumée.

« En espérant que l'année prochaine soit plus calme », dit alors une voix derrière eux.

Ils échangèrent un regard complice - leur premier depuis presque dix jours.

« Oui, Papa », répondirent-ils avec pas mal d'irrévérence.

« ... et plus studieuse aussi.», ajouta Remus en laissant tomber une de ses mains sur l'épaule de Cyrus qui grimaça.

Harry sourit et renchérit : « Vaste programme ! »

« Il faut bien rêver », répondit Remus avec un sourire en coin.

OOOOOOOOOOOO Fin de In Stellis Memoriam.

Si, si...

Il y aura sans doute, certainement même, une troisième année... Qui devrait s'appeler L'inné et l'acquis et finir le cycle commencé avec Entre Lune et Etoile. J'ai trois pages de scénario déjà - parce que ce coup là, ce n'est pas une adaptation des faits du livre avec les circonstances que j'ai rajoutées mais quelque chose de plus... original serait prétentieux... personnel ? Mais du coup je ne commencerais à poster que quand j'aurais plusieurs chapitres écrits...

Juste pour vous mettre en bouche : L'évasion de Bellatrix Lestrange d'Azkaban - Une vraie passoire, cette prison ! - ne va pas seulement accélérer la nécessité pour Harry d'affronter Voldemort. Elle va exiger de chacun de nos protagonistes qu'il affronte son passé et ses choix...

Il est donc fort possible que Remus soit déçu... l'année ne sera pas très calme...

Partez pas trop loin... j'ai besoin de vos encouragements !