Réponse aux reviews Elizabeth Keelhaul: Merci d'avoir lu notre (je ne peux pas dire "ma" puisque ce n'est pas tout à fait la mienne...) fic! J'espère que le suite te plaira! Haeniliel: LOL!!!! haha! Je suis contente que tu ne m'aies pas tuée! En tout cas, au moins j'aurai peut-être les chapitres suivants....

Note : Les flash-back sont en italiques, le reste de l'histoire est en caractère normal. Envoyez moi des reviews!!!!

Hier

- « Toi! Lui? Jack, comment as-tu pu! Putain comment as-tu pu? » hurla-t- elle en se débattant sauvagement; toute la gravité de la situation s'était finalement établie lorsqu'elle vit le Capitaine Robert Willow descendre de son navire d'un pas nonchalant, puis arriver sur le quai délabré.

Le chapeau habituel de Jack lui cachait les yeux, tandis qu'il était appuyé contre un poteau de bois situé près du bord. Quiconque l'aurait regardé l'aurait trouvé aussi distant qu'ennuyé.

- « Désolé, ma belle , murmura-t-il d'un ton tracé des regrets les plus légers.

- Et me crie pas après, jeune fille. Après tout, t'es pas en position d'le faire, » dit Willow d'une voix traînante, laissant ses yeux glisser négligemment sur le corps de Katelyn.

Ses mains avaient été attachées avec une corde épaisse et piquante et lui étaient, pour plus de précautions, retenues dans le dos par un des musculeux membres d'équipage de Willow.

- « La voilà, les gars! Miss Katelyn Hockley, not'jolie p'tite prisonnière à nous, » railla-t-il.

Il jeta ses bras en l'air en signe de victoire et porta la main à son chapeau.

- « Un plaisir, hein? » dit-il en faisant un salut théâtral et riant lorsque ses lèvres se crispèrent de colère.

L'équipage gloussa joyeusement, hérissé d'excitement.

- « Ton sang va être versé avant ce soir, mon coeur », siffla doucement celui qui la tenait, en lui léchant l'oreille.

Elle frissonna de dégoût, sentant un haut-le-coeur. L'audacieux courage qu'elle avait rassemblé tant bien que mal depuis l'aube s'éparpilla et fut brusquement remplacé par une peur apparemment inévitable.

Elle lança un regard furtif autour d'elle. Si elle réussissait à se libérer de ses liens, ce qui était fortement improbable puisqu'ils étaient tellement serrés que ses doigts en devenaient bleus, elle n'aurait pas grand choix de chemin pour fuir. Elle pouvait plonger du quai dans une eau dont elle ne parvenait pas à déterminer la profondeur et risquer de se noyer, considérant son inaptitude à nager ou flotter. Sans compter, pensa-t- elle sardoniquement, les monticules de rochers larges et pointus qui traçaient la côte et le fond de l'océan. Sinon, elle pouvait choisir la route la plus facile : courir directement vers l'agglomération plutôt dispersée de palmiers. Bien sûr, le mauvais côté de sa seconde option était, évidemment, le fait que chaque personne dans un rayon de dix miles autour d'elle pouvait la rattraper en l'espace d'une seconde. De plus, elle ne serait probablement pas capable de se libérer de la brute qui la maintenait en place.

Son coeur descendit encore plus bas lorsqu'elle réalisa qu'elle n'avait pas le moindre espoir d'évasion. Désormais, tout ce qu'elle pouvait faire était de souhaiter un sursis divin de la part de Willow, ce qui pouvait lui laisser le temps de concocter un plan d'évasion impressionnant et génial. Cette opportunité aurait été grandement appréciée de Katelyn. Elle échappa inaudiblement une bouffée d'air, laissant uniquement le léger tremblement de sa lèvre inférieure dévoiler sa douleur et sa peur. Personne, cependant, ne semblait remarquer son inconfort et elle en était plus que reconnaissante. Leur chahut et leurs regards étaient la dernière chose dont elle avait besoin.

Le perroquet de M. Cotton émit au hasard un « squwak » qui ramena l'attention de Katelyn vers l'équipage disparate de Jack. Ils étaient éparpillés à l'intérieur et sur le navire, certains faisant semblant de s'occuper, tandis que les autres se tenaient sur le quai, montrant de manière flagrante leur intérêt en ce qui arrivait à leur Kit-Kat. Un sentiment plein de tension et de chagrin les entourait. L'équipage de Willow, par contre, n'était ni mal assorti ni frappé de douleur. Tous se tenaient, un éclair malicieux dans les yeux, en croissant autour de leur capitaine et de sa jolie petite prisonnière. Chacun était bouillonnant d'avidité de sang et de torture. Après tout, cela faisait un mois que leurs mains avaient été peintes de sang.

Jack, cependant, était le seul qui se tenait à l'écart des deux groupes. Pourquoi avait-il opté pour une attitude solitaire, Katelyn n'en était pas sûre, mais elle était certaine, positivement certaine, que sa colère grandissante était dirigée vers lui. Salaud de bon à rien, pensa-t- elle sauvagement. Une voix railleuse émergea néanmoins des sombres recoins de son esprit, et dit une simple phrase qui la fit frissonner. Bon au lit, par contre! Ses lèvres se pincèrent coupablement, incapables de former une réfutation claire. Elle ne pouvait nier qu'elle avait grandement apprécié.

- « Jack! »

Le cri bruyant fit sortir Katelyn de ses retours en arrière de la nuit précédente plutôt abruptement.

- « Viens nous r'joindre, tu veux? » cria Willow amicalement.

Comment un pirate comme lui pouvait être vaguement amical était incompréhensible pour Katelyn. Il était en tous points détestable.

Jack sourit de toutes ses dents et vint les rejoindre d'un air important, fredonnant agréablement pour lui-même. Katelyn sentit son sang bouillir dangereusement, ses joues rougir d'un cramoisi foncé. Pourquoi était-il heureux alors qu'elle allait mourir?

- « Willow, mate, comment tu vas? » dit-il sans articuler en claquant le dos du vieux capitaine. Il lança un regard rapide à Katelyn et lui fit un clin d'oeil. Elle lui montra les dents, sifflant furieusement. L'équipage rit sous cape.

- « Insatiable, ajouta Willow. Enfin, c'était jusqu'à maint'nant. C'était très gracieux d'ta part, Cap'taine, de prendre le temps d'remplir ta promesse. On... gesticula-t-il à son équipage, t'en s'ra éternell'ment r'connaissants.

- J'y crois à peine », murmura froidement Jack, son marmonnement et ses fanfaronnerie partis pour un court moment. Si j'me souviens bien, et j'ai aucun problème à m'en souvenir en c'moment, c'est toi qui m'as interrompu dans mes...ah... »

Il leva l'index pensivement, se balançant sur place.

- « ...escapades nocturnes, dirons-nous. C'est toi qui as demandé, pardon, exigé que j't'amène la Mam'selle ici, tu t'rappelles? En fait, tu m'as donné toute une cargaison d'renseignements sur elle : où la trouver, à quoi elle ressemblait...j'me demande : jusqu'à quel point tu connais la garce? »

Il sourit largement. L'insulte heurta Katelyn comme une gifle en pleine figure. Elle baissa la tête de honte; elle avait fait l'amour avec le damné monstre!

- « Ah, Jack... commença Willow.

- CAPITAINE Jack...

- Tu m'as eu... continua-t-il, ignorant le commentaire de Jack. J'connais la garce depuis qu'elle est petite. Belle prise, hein? Grosse poitrine, voluptueuse, et bien sûr, riche... »

Jack secoua la tête. Il grogna et devança Willow.

- « ...Ou Capitaine Sparrow, ou Capitaine Jack Sparrow. Pas seulement Jack! Y'a vraiment personne qui peut l'comprendre? J'en demande pas beaucoup, j'veux juste qu'les gens m'appellent Capitaine. Alors, j'vous demande pourquoi les gens le font pas? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal? Quelque chose d'horriblement horrible pour mériter cette dégradation? » radota Jack, une douce colère s'infiltrant dans sa voix.

Katelyn dut ravaler sa langue pour éviter de débiter une séquence d'insultes bien pensées sur comment et pourquoi il méritait cette dégradation. Elle était certaine qu'il comprendrait le mot abruti.

Les deux capitaines semblaient chacun être dans leurs mondes respectifs. L'un s'étendant à n'en plus finir sur le fait que la vie était injuste parce que personne ne voulait l'appeler Capitaine, l'autre se lançant dans une explication plutôt minutieuse et grossière de sa rencontre avec Katelyn.

- « Je...Tu vas t'la fermer? » cria finalement Willow, perdant patience

Jack sourit.

- « Bien sûr, mate. »

Katelyn observa sceptiquement les deux hommes. Ce serait mentir effrontément que de dire qu'elle connaissait Jack. Cet homme était beaucoup trop compliqué pour être complètement connu en deux mois, cependant elle avait la sensation tenace qu'il ne jouait pas franc jeu avec Willow. Les sourires, la bienveillance, le personnage irréfléchi n'allaient pas à Jack. Plus précisément alors qu'il avait affaire avec l'homme qui l'avait forcé à faire son sale travail avec désinvolture. Elle avait l'impression que Jack n'était pas le genre de personne qui l'accepterait gentiment. Toutefois la question demeurait : qu'était-il en train de planifier? Elle savait pertinemment qu'il était un ami fuyant, qui tournerait chaque situation à son propre avantage

Elle se mordit la lèvre...peut-être essayait-il de la sauver! Une étincelle d'espoir alluma ses yeux, mais mourut rapidement lorsqu'elle se rappela le mot d'ordre d'Anamaria. « La seule priorité de Jack Sparrow, c'est Jack Sparrow, mets-toi ça dans la tête. » De plus, la seule pensée qu'il puisse la sauver s'enterra au fond des recoins de son esprit lorsqu'il s'en alla d'un air important, disant cavalièrement au revoir, rejoindre son équipage. Les yeux de Katelyn s'agrandirent. Dieu tout puissant, c'était fini...

- « Allez, les gars, amenez-la avec vous, » dit Willow en commençant à partir.

Katelyn paniquait désormais complètement et totalement. Elle jeta un coup d'oeil à la Perle et l'équipage; à Jack, marchant et fredonnant; à Willow, riant tout seul; au quai; à ses possibilités d'évasion...tous semblaient insensibles à son problème. Elle allait mourir, bon sang! Elle chancela et sa gorge commença à se dessécher. Non, non, non! Au secours! pensa-t-elle désespérément.

Et tout à coup, sans la moindre raison, Katelyn cria : « Deux minutes! »

- « Qu'est-ce que t'as dit?? » demanda Willow en fronçant les sourcils.

Il s'arrêta immédiatement, près de la Perle Noire, dont l'équipage continuait de travailler, ne montrant aucun signe d'intérêt. «Jack Sparrow s'est ramassé une bonne bande d'acteurs, » pensa-t-il.

- « Deux minutes, dit-elle en grande hâte, se débattant contre ses liens. Deux minutes avec l'équipage, l'équipage de Jack. Pour dire adieu! Pour leur dire adieu. Jack et son équipage. Maintenant! »

Willow persifla.

- « Bien, alors laissez-moi dire adieu à au moins trois d'entre eux. Seulement trois, c'est tout ce que je demande. »

Elle bégayait et ses lèvres tremblaient alors que son esprit allait à toute allure. N'importe quoi pour lui donner plus de temps, n'importe quoi!

- « Miss Hockley, » murmura-t-il, traçant un segment le long de sa silhouette.

Elle résista à l'envie de frissonner.

- « Encore une fois, vous êtes pas en position d'négocier. »

Elle ouvrit la bouche et la referma comme un poisson.

- « Je...euh...pas de cris. J'irai silencieusement sans me battre. »

Il lui saisit le menton, amenant son visage à quelques centimètres du sien.

- « Un. »

- « Un? murmura-t-elle, confuse.

- Vous m'avez entendu, jeune fille. Un. Un homme. Vaudrait mieux qu'il compte, hein? »

Ses yeux se ridèrent et ses lèvres s'écartèrent, révélant une dentition jaune et retouchée d'or.

- « J'vous laisse réfléchir à qui vous voulez choisir. »

Il ne lui lâcha pas le menton, au lieu de cela, il traçait des motifs sur son visage de sa main libre.

- « Jack, dit-elle automatiquement, un nuage de colère assombrissant ses yeux. Je dois parler à Jack! »

Willow regarda la prisonnière pensivement. Il fit signe à la brute.

- « J'vous en donne dix et j'veux la paix et l'silence quand on s'occupera de vous, chérie. »

Elle acquiesça sans un bruit, avalant difficilement.

- « Cap'taine Sparrow! » hurla Willow.

Jack s'arrêta à mi-pas et pivota, agitant les bras pour garder son équilibre.

- « Ouais? »

Katelyn s'étonna de la différence entre les deux capitaines. Les cheveux noirs pleins de perles de Jack étaient en contraste direct avec ceux de Willow, qui étaient blonds, gris et clairsemés. Si quelqu'un rencontrait Jack pour la première fois, il penserait sûrement qu'il était un suppôt de Satan aux paroles charmeuses qui agissait tout bonnement comme s'il était fou. Si quelqu'un rencontrait Willow, il s'en retournerait sûrement d'où il venait plus vite qu'il lui serait possible de dire « à terre ». « Ils sont le jour et la nuit », pensa-t-elle. Du regard espiègle de Jack à celui, sordide de Willow.

- « La garce veut t'faire part d'ses pensées. Tu f'rais mieux d'faire attention, avertit Willow. Elle a pas l'air d'très bonne humeur. »

La brute poussa Katelyn en avant et elle trébucha dans les bras de Willow.

- « Eh bien, mon chou, j'suis pas habitué à c'que les femmes s'jettent dans mes bras. Mais j'arrangerai quelque chose pour la prochaine fois, puisque t'as visiblement envie d'moi. »

Katelyn le repoussa haineusement, lançant un regard meurtrier au Capitaine et à son acolyte.

- « Mes liens?

- Tu demandes quelque chose qu'tu d'vrais même pas oser vouloir.

- S'il vous plaît? »

Willow rit et coupa rapidement les liens. Elle se sauva à toutes jambes, fonçant vers Jack, les yeux en forme de croissants.

- « Toi! , murmura-t-elle d'une voix glacée.

- Mon amour, dit Jack. Allons dans un endroit plus privé, veux-tu? »

Elle répondit par un regard furieux.

- « Je vais le prendre comme un oui. »

Il siffla joyeusement et la conduisit dans sa cabine.

- « Eh bien...qu'est-ce que tu veux?

- Qu'est-ce que je veux? Qu'est-ce que je veux? Jack Sparrow, tu as passé deux mois en ma présence et tu oses me demander ce que je te veux? »

Toute trace des bonnes manières que sa mère avait tant bien que mal ancrées dans sa tête s'envola par la fenêtre avec une fureur belliqueuse et une rage bouillante presque tangibles. Ses antérieurs sentiments d'anxiété, de peur et de panique se dissipèrent rapidement lorsqu'elle regarda son visage. Tout ce qui restait était une haine surnaturelle pour le pirate à la beauté sans raffinement connu sous le nom de Capitaine Jack Sparrow.

- « Je...tu...tu es un bâtard bon à rien! Tu...tu...merde!...Tu es...Je te hais! »

Elle voyait rouge, sa colère l'aveuglait.

- « Tu savais depuis le début que c'était Willow, n'est-ce pas? Espèce de vaurien sans cervelle! Comment as-tu pu? J'avais réussi à me convaincre que tu avais un coeur. Je peux voir que je me suis grandement fourvoyée! »

Elle le gifla. Une gifle cuisante dont Jack était certain de se rappeler longtemps, mais pas aussi longtemps que le regard qu'elle lui jetait. Un malstrom de sentiments de trahison, de dégoût, de répulsion, d'effroi et un petit tremblotement d'affection diminuant comme les braises mourantes d'un feu éteint.

Jack pinça les lèvres et se raidit, se nourrissant de sa colère.

- « Ne fais pas d'erreur, Katelyn, dit-il ton glacé, plaçant sans pitié une main derrière sa tête en l'amenant à lui brusquement. Je suis peut-être un vaurien et un bâtard bon à rien, mais je sais quand ne pas dépasser les limites et me taire. »

Jack plaqua violemment ses lèvres contres les siennes et arqua les yeux.

- « Au moins je ne suis pas une garce riche qui se fait aspirer dans des affaires au-delà de son contrôle. »

La prise aux cheveux se resserra et la tira vers l'arrière, relevant sa tête brusquement et douloureusement.

Katelyn suffoqua.

- « Tu me fais mal, Jack », gronda-t-elle d'une voix tremblante tandis que ses yeux s'emplissaient de larmes.

Il rit sèchement.

- « C'est plutôt drôle que tu dises cela, Kit-Kat. »

Il cracha le nom venimeusement. Elle ferma les yeux, souhaitant être très loin de lui, de l'île, de tout. Elle souhaita retrouver hier, où tout était bien, quand elle se sentait incroyablement bien d'être aussi près de Jack.

- « Tu as fait un numéro plutôt impressionnant tout à l'heure qui laissait croire dur comme fer que tu étais insensible à la douleur. À moins, bien sûr, que ta fantaisie soit de faire souffrir les autres. Alors dis- moi, mon amour, est-ce que tu aimes infliger la douleur? »

Il amena ses lèvres à celles de Katelyn avec assez de force pour les meurtrir.

Katelyn gémit de douleur, repoussant la poitrine de Jack d'un ton suppliant. Il n'y avait plus de passion, plus rien de la tendresse et des douces caresses de la nuit précédente; tout ce qui restait était une douleur lancinante. Il l'avait embrassée pour lui faire du mal et pour aucune autre raison.

- « Jack, arrête! » dit-elle d'une voix rauque, faible et fatiguée qu'elle n'avait pas entendue depuis longtemps.

Jack rit de plus belle.

- « Pourquoi? »

Il la tira plus près de lui, lui écrasant la taille entre son bras et son bassin.

- « Arrête! cria-t-elle. Lâche-moi, Jack! », dit-elle, se débattant contre lui, le souvenir soudain d'événements oubliés refaisant surface.

i - « Fais attention, chérie, ne va pas vagabonder trop loin. Dangereux endroit que cette partie de la ville; ne va pas faire de folle bévue. »

Sa mère lui donnait le même avertissement chaque fois qu'ils arrivaient dans une nouvelle ville. Livré avec le même amour, la même fierté et la même protection que toutes les mères ont pour leur enfant.

- « Je sais, mère. Je suis assez vieille pour me débrouiller toute seule. »

Sa prétention était insensée : elle pensait qu'elle était assez forte et assez vieille pour se protéger. Elle n'avait que seize ans, plutôt petite pour son âge, rien de comparable à la force et à la corpulence des hommes saouls et divagants...

Des heures plus tard, l'écho du grondement d'une détonation, le bruit impossible à ne pas reconnaître de la chair qui se brise. Des mains larges et sales l'attrapant par la taille et la poussant vers le corps inanimé de sa mère. Beaucoup trop clairement, elle pouvait voir la mare de sang passant au travers de sa robe en tachant ses mains et son visage.

La voix forte de l'homme, son discours empoisonné : « Eh ben, elle va pas gagner c'soir... » Les rires s'intensifiaient alors qu'il s'éloignait...la laissant seule, complètement et désespérément seule avec sa mère morte... /i

- « Eh bien, mon amour, tu peux me faire mal, mais je ne peux pas te faire mal. Prenons une minute pour passer la situation en revue, veux-tu...Tu fais quelque chose qui me fait mal et cela me laisse bien certainement avec le choix de te faire mal. Tu m'en dois une, savvy, mon amour?

- Lâche-moi! » implora-t-elle.

Au lieu du feu dans ses yeux se trouvait un regard noir et hanté. L'étreinte autour de sa taille commençait à la blesser.

- « Tu me fais mal. »

Il la fixa indifféremment et elle se sentit frémir. Elle avait eu totalement raison lorsqu'elle disait ne pas connaître Jack Sparrow; elle n'aurait jamais cru qu'il puisse être comme cela. Il avait toujours eu l'air si heureux...

- « Je te fais mal! » cria-t-il.

Il lui agrippa le menton plus brusquement que l'avait fait Willow et, par un sort tordu et ironique, elle souhaitait presque être avec lui. Les dix minutes devraient être passées bientôt, non?

- « Les affaires, mon amour. Je suis un pirate...Je ne vois pas en quoi te laisser partir me bénéficierait de quelque manière que se soit, et je dois dire qu'il y a les choses et la manière...dit-il en regardant derrière elle. En fait, tu peux marchander une situation qui nous bénéficierait à tous deux.

- Oui, murmura-t-elle désespérément. Donne-moi l'ancien Jack!

- Mais c'est un vaurien de bâtard. Sans compter que tu ne m'as rien donné qui t'appartenait. »

Il lui caressa les lèvres avec ses pouces.

- « C'est une pitié qu'une telle beauté doive se perdre », dit-il d'une voix traînante, laissant l'ancien Jack réapparaître une fraction de seconde.

Une larme glissa sur la joue de Katelyn. Penser qu'elle avait même envisagé qu'il puisse la sauver.

- « Jack, je le veux. Maintenant! »

Sa voix monta dangereusement de quelques octaves et plus de larmes coulèrent sur sa joue. Il sourit prétentieusement et les lécha, laissant traîner ses dents sur sa peau.

- « Moi.

- Pardon? demanda-t-il inutilement, il l'avait très bien comprise.

- Tu peux m'avoir si tu me rends Jack. »

Irrationnelle, folle, dingue, idiote, elle ne pouvait choisir un mot qui rendait justice au point auquel elle était stupide. Pour commencer, l'enjeu était élevé lorsqu'on marchande avec un pirate, mais de marchander son corps, sa vie, son coeur et son âme était probablement la chose la plus inimaginable à laquelle quiconque pouvait songer.

Jack sourit.

- « C'est fait, mon amour. »

Il lui lâcha la taille et le menton, un large sourire à la Jack accroché au visage. Katelyn laissa tomber un léger soupir.

- « Honnêtement, mon amour, on aurait cru que tu étais la moitié d'un esprit, pas une femme plutôt éduquée. Je viens de te gagner tout seul en un seul coup. »

Elle le fixa d'un regard vide. Il laissa échapper un long soupir soufrant.

- « Tu, dit-il en faisant tournoyer ses mains pour enfin les pointer vers elle, m'appartiens. Ce qui signifie que je peux t'emmener avec moi sur la Perle Noire. »

Katelyn ne fit que le fixer, la mâchoire grande ouverte.

- « Je t'ai sauvée. Normalement un merci serait de mise, mais puisque tu sembles incapable de former une phrase cohérente, un baiser serait tout aussi gratifiant. Ne penses-tu pas, mon amour?

- Oh mon Dieu! Je vais t'embrasser autant que tu veux, Jack, tu viens de me sauver de la mort », dit-elle en riant allègrement, les yeux brillants.

Elle se souvint plutôt clairement d'avoir dit que Jack Sparrow adaptait toute situation à son avantage. Katelyn n'aurait jamais pensé être si précise dans ses suppositions.

Jack roula les yeux.

- « Les femmes mélodramatiques...elles feront ma mort, dit-il en l'entendant rire. Maintenant, le problème est plus près de nous. Comment allons-nous annoncer la bonne nouvelle au Capitaine Willow? »

Katelyn releva un sourcil.

- « Laisse-moi lui parler, savvy? lui dit-il.

- Savvy », approuva-t-elle.

Elle ne connaissait définitivement pas Jack Sparrow, mais si le soleil se levait sur elle et qu'elle retournait sur la Perle...eh bien, elle était certaine de résoudre l'énigme qu'était Jack Sparrow et entendait connaître tout de lui...chaque petit détail...jusqu'au dernier grain de beauté...Elle sourit machiavéliquement, se demandant combien de temps et d'énergie elle aurait besoin pour le chercher...