Réponses aux reviews :

Aureliebloom :
je suis contente que la fic te plaise! Continue de la lire et de commenter!

BoB Chiri : Merci pour tes encouragements! Si tu veux lire la version originale, va sur le profil de Haeniliel; c'est elle, l'auteur de ce petit bijou. J'espère que le chapitre 4 répond à tes attentes...

Sushi-powa : J'espère que tu seras agréablement surprise par ce chapitre...Moi, en tout cas, je pense qu'il te plaira...

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Chapitre 4 : Négotiations

- « Jack, prononça Katelyn, la tête penchée pensivement, un soudain sentiment d'appréhension la prenant par surprise. Qu'arrivera-t-il si Willow, s'il ne te laisse pas m'avoir? S'il n'est pas d'accord... »

Elle se tut et soupira lourdement en s'adossant au mur.

Jack rit.

- « Son désaccord est inévitable. Nous – non, pas vraiment, je...dit-il en faisant des gestes consistant à se pointer lui-même, se pencher vers l'avant de manière dramatique et faire un large sourire découvrant ses dents d'or. Je dois simplement renverser la situation pour qu'elle m'avantage...Ah, mais je ne peux pas révéler tous mes secrets, non? Tout ce que ta jolie tête a besoin de savoir et tout ce que je suis prêt à te dire, c'est que tu dois attendre le moment opportun, d'accord? Ne penses-tu pas, mon amour? »

Jack lui fit un clin d'oeil, les yeux scintillants.

Katelyn se permit un petit sourire et secoua la tête, incrédule. Même lorsque des vies étaient en jeu et que la mort était presque certaine, il réussissait quand même à être plein d'entrain et cavalier jusqu'à la désinvolture. Rien ne semblait pouvoir le démoraliser. Même son exploit de tout à l'heure ne paraissait pas avoir laissé de traces, bien que, pour sa part, Katelyn se sentait encore un peu méfiante.

Jack laissa un doigt sans pitié tracer le relief du visage de la jeune femme, les yeux curieux, cherchant. Le voyant maintenant, dans une atmosphère si intime et à une distance si réduite, Katelyn ne savait s'il était plus heureux de la posséder et de pouvoir de la ravager, à proprement parler, où et quand il le désirait (pas qu'elle s'en plaignît, soit dit en passant) ou s'il était plus emballé à l'idée du combat qu'il allait inévitablement provoquer. Le plaisir charnel et le combat étaient des choses qu'aimait Jack, comme il aimait son rhum, et choisir pouvait s'avérer être difficile. De plus, elle ne percevait pas Willow comme le genre d'homme qui renonce ou abandonne sans livrer bataille et elle savait pertinemment que Jack était aussi têtu qu'une mule. L'histoire de deux pirates aussi obstinés l'un que l'autre se disputant quelque chose qu'ils désirent avec la même ardeur ne pouvait trouver de dénouement heureux.

Secrètement, Katelyn espérait qu'il était plus heureux de la posséder, puisque cela signifiait qu'elle serait avec lui, ce qu'elle pensait être un échange raisonnable contre une mort inopportune.

Katelyn fut brusquement tirée de ses pensées par la pression des lèvres de Jack sur les siennes. Elle sourit contre sa bouche. Heureusement, il n'y avait plus de douleur, mais simplement un délice fervent, ahurissant. Les souvenirs de leur rencontre nocturne envahirent son esprit; ses mains rugueuses, ses lèvres douces, ses gémissements à peine audibles; et elle intensifia hardiment le baiser, jetant ses bras autour du cou de Jack. Elle nageait dans le bonheur quand elle sentit la main gauche du capitaine remonter le long de sa jambe, lentement sur sa cuisse, puis redescendre et remonter de plus belle, encore et encore dans un mouvement perpétuellement excitant. Elle échappa, d'une voix grinçante, haletante, « Jack », et l'embrassa une fois de plus. Leur respiration augmenta et dans une hâte floue, il la souleva, la forçant à envelopper ses jambes autour de sa taille. Sa main libre glissa sous son jupon, remontant sa jupe. Katelyn tâtonnait maladroitement sa chemise, essayant tant bien que mal de la lui enlever.

Leurs lèvres se rejoignirent passionnément et la chemise de Jack tomba silencieusement sur le sol de la cabine. Les jambes de Katelyn se serrèrent autour de sa taille, tandis que ses mains traînaient librement sur son torse. Jack la plaqua contre le mur, ses mains alternant entre lui tenir les jambes et l'extrême bas du dos.

- « Jack, murmura-t-elle d'une voix rauque, les doigts emmêlés dans ses cheveux. Ton lit. »

Il lui fit dédaigneusement « oui » de la tête et continua de l'embrasser, descendant vers son cou et suçant sa clavicule. Elle frissonna de plaisir, sa respiration irrégulière et son visage plus rouge qu'à l'ordinaire. Il ramena ses lèvres à celles de Katelyn, sa langue cherchant la sienne avec appétit.

- « Sparrow! Nom de Dieu! Pourquoi t'as la langue dans la gorge de ma prisonnière? » rugit Willow avec fureur.

Il se tenait dans l'encadrement de la porte, ses yeux à peine plus gros que
des petites fentes et sa main sur la poignée de son épée.

Katelyn étouffa un cri d'horreur, un teint blanc malade s'installant sur son visage rougeâtre quelques instants auparavant.

- « C'est la deuxième fois que tu m'fais ça, mate », grogna Jack, visiblement mécontent.

Il lança à Katelyn un clin d'œil indétectable, qui la rassura...seulement un peu. Jusqu'à ce qu'elle soit saine et sauve et très, très loin de cette île et de Willow, elle ne pouvait pas et ne voulait pas se sentir même vaguement soulagée. Autant elle savait Jack capable d'utiliser la piraterie, son code et quelque portion d'intelligence surréelle qu'il possédait pour la ramener avec lui, autant les faits restaient les faits et Willow avait encore le droit de la posséder. Penser que son propre père ait eu l'audace d'échanger son unique fille contre des biens et des bijoux la mettait hors d'elle. Un éclair de méchanceté étincela dans ses yeux gris vert. C'est un bon débarras qu'il ait été tué, il n'a eu que ce qu'il méritait, pensa-t-elle malicieusement.

- « Cap'taine, et si on sortait d'ici? J'apprécierais beaucoup de PAS détruire ma cabine », dit Jack d'un ton embrouillé en s'éloignant de Willow d'un pas nonchalant.

Puis, par force plus que par volonté, le vieux pirate suivit Jack, l'air plus que renfrogné et contrarié.

Katelyn ferma les yeux, prit une grande respiration et échappa un lourd soupir tout en essayant de ramener son cœur battant la chamade à un rythme un peu plus humain. Elle resta pétrifiée pendant ce qu'elle pensa être une éternité avant de sortir de la pièce et d'aller rejoindre Jack et Willow. Elle fut gratifiée d'un soupir qui aurait été comique dans toute autre situation, mais qui, en ce moment, contribua uniquement à la rendre encore plus nerveuse. L'équipage de Jack était aligné en demi-lune à bâbord et celui de Willow s'opposait à eux, dans une position parfaitement imitée à tribord. Près de sa cabine, Jack se balançait de bord en bord, son sourire à la Jack Sparrow habituel sur les lèvres, les yeux pénétrants, en train de calculer. Willow était quelques pas devant lui, sa bouche en une ligne droite, ses yeux sombres et pleins de haine balayant le pont. Katelyn frissonna lorsqu'ils tombèrent sur elle et se recula, vacillante, tout près des portes.

Le silence tendu fut violemment tranché lorsque Willow émit un aboiement railleur.

- « Tu vas m'donner la fille, maintenant? »

Jack fit non de la tête, son sourire et son regard de chat Cheshire lui donnèrent un air terrifiant.

Willow ne semblait pas satisfait du travail de Jack en ce moment et ses lèvres se raidirent.

- « Pourquoi tu veux la garder? Hein, Jack? Elle est trop bonne au lit pour qu'tu t'en débarrasses? » dit malicieusement Willow, la voix coupante et glaciale.

Il y eut une courte inspiration à l'endroit où se tenait Katelyn. Elle cligna rapidement des yeux, le visage rougissant furieusement. Une colère soudaine la prit par surprise, son sang se mit à bouillir et affluer à sa tête, ses dents grincèrent et ses yeux se fermèrent à demi. Elle fit un pas en avant, les poings serrés, avec l'intention de tuer le Capitaine, mais elle s'arrêta lorsque Jack lui lança un regard d'avertissement. Pas maintenant, semblait-il dire, souviens-toi : LE MOMENT OPPORTUN. Katelyn acquiesça et dut faire intervenir chaque fibre de volonté qu'elle possédait. Elle espérait que Jack lui donnerait une leçon... douloureuse et inoubliable.

- « On dirait qu'quelqu'un est jaloux. Mais j'comprends entièr'ment pourquoi t'es jaloux d'moi, c'est une jolie prise, hein? commença Jack alors qu'un murmure de rire passa dans la foule. Le p'tit problème, ou il peut être gros, ça dépend d'la façon dont tu vois la situation, mate, c'est qu'elle t'appartient plus, Willy. Et maintenant, voilà la meilleure partie : je l'ai gagnée, lui murmura-t-il comme s'il avait révélé un secret énormément choquant. C'qui veut dire qu'elle m'appartient et qu'le fait qu'tu l'aies gagnée avant moi est annulé! C'est pas vraiment le mot, mais ça conviendra.

- Ça, c'est un peu prétentieux...dit Willow d'un ton meurtrier. T'es un bon pirate, Cap'taine Sparrow, mais c'est pas bien d'prendre quelque chose qui appartient à un autre pirate, et tu d'vrais l'savoir mieux qu'les autres... »

Puis, pour tous ceux qui observaient, les secondes qui suivirent passèrent trop vite. Willow dégaina son pistolet, arma et tira avant que quiconque ait eu le temps de réagir et à peine une fraction de seconde pus tard, le pistolet de Jack était sorti de son étui et détonné avec une précision mortelle. En un clin d'œil, on entendit un juron et un sourd cri d'horreur mêlé de douleur, rapidement suivi par le bruit d'un poids mort s'écrasant contre le pont de bois.

Un lourd silence s'installa sur le navire. Un nuage sombre s'arrêta devant le soleil, obscurcissant ses rayons indécemment brillants et une rafale de vent passa par dépit, faisant onduler les voiles et les vêtements. Chaque être vivant à bord se tenait, figé, dans un état de demi-rêve. L'étrange sifflement du vent et la noirceur environnante commencèrent à irradier un sentiment désespérant de mélancolie. On aurait trouvé plus de vie dans un cimetière. L'absence totale de mouvement et le silence assourdissant étaient presque tangiblement contractants.

Un squawk provenant du mât le plus haut et un fou battement d'ailes brisèrent la stupeur éthérée. Le perroquet de M. Cotton planait dans le ciel monochrome.

- « Nettoyez les ponts, préparez les voiles et le mât », croassait-il absurdement, tournant au-dessus du navire.

Sur le pont, Katelyn échappa un soupir à briser le cœur.

- « Jack », articula-t-elle à grand peine.

Une ruée inattendue, comme si elle avait été transpercée par mille et un couteaux, la traversa, laissant une tache rouge grandir dans son sillage.

Le pirate en question rabaissa son pistolet, ses yeux ébahis fixant le pont. Le Capitaine Robert Willow avait subi ce que Jack pouvait uniquement décrire comme une fin insensée. Il était étendu en un amas sanglant devant lui, les yeux écarquillés, choqués, et la chemise de plus en plus rouge. L'équipage de Willow était immobile et figé, incapable de réfléchir. Jack les regarda.

- « Vous allez partir maint'nant et si jamais j'revois vot'bande de pirates débiles, j'disposerai personnell'ment de tous et chacun d'ent'vous. Et croyez-moi j'aurai aucun regret. »

Un petit homme courbé, faisant partie de ceux qui croient pouvoir tout faire, s'avança, un éclair dans ses yeux bleu clair.

- « Tu peux pas nous dire de partir, espèce de... »

L'homme ne finit jamais son insulte. Jack avait chargé son pistolet et tiré, une fois de plus avec une précision impeccable.

- « Ce serait sage de pas m'tenter, dit-il froidement. Maint'nant partez! » aboya-t-il.

L'équipage se bouscula en se dépêchant de regagner leur navire, chaque homme aussi faible que les autres dans leur métier. Jack ressentit un léger frisson, il était persuadé qu'aucun d'eux ne passerait la nuit...

Il se retourna vers son équipage, le choc évident de leur visage l'effrayant. Ils l'avaient déjà vu travailler; ceci n'avait pas été différent. Il jeta un rapide regard à Gibbs, qui pencha la tête et s'élança, rapidement suivi d'Anamaria. Jack n'osait pas regarder vers eux, craignant ce qu'il verrait... Non, Jack hocha la tête. Il ne craignait pas ce qu'il allait voir, il l'appréhendait. Il détourna donc son regard vers la mer, regardant le ciel passer de bleu pâle aux couleurs concordantes de violets, rouges, roses et jaunes avant qu'il ose marcher jusqu'à sa cabine.

Pendant que Jack restait debout dans son observation, Gibbs et Anamaria coururent aux cotés de Katelyn. Le sang, riche et rafraîchissant, coulant autour de sa silhouette s'accumulait dans ses cheveux auburn et coulait à travers les planches du pont. Ses yeux roulèrent alors qu'elle pressait une main contre sa poitrine gauche. Gibbs regarda la jeune femme qu'il avait été fier d'appeler sa fille, la tête penchée, la respiration coupée, et il sentit son cœur se serrer, comme si une main le tenait fermement.

- « Oh non, murmura-t-elle, lui souriant faiblement. J'ai été touchée. »

Elle essaya de rire, mais la toux l'en empêcha. Quelle ironie : elle allait subir le même sort que ses parents, alors qu'elle avait tant travaillé afin de ne pas en être victime. Cela créait en elle un conflit d'émotions : hilarité et chagrin. Elle tenta d'en saisir, d'en choisir une alors qu'elles traversèrent son esprit. Une part d'elle ne pouvait qu'accepter le chagrin, bien qu'elle avait le sentiment qu'elle ferait mieux de rire de la situation.

- « Jack? » demanda-t-elle, sentant sa voix se casser.

Gibbs ouvrit la bouche et commença à lui dire qu'il était occupé, mais les mots n'atteignaient Katelyn qu'en sons indistincts, lents et mal articulés. Elle fonça les sourcils, une douleur brûlante s'élançant au travers de son épaule.

- « Jack, essaya-t-elle de dire, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Jack? » répéta-t-elle.

Gibbs la fixait, hurlant quelque chose, Anamaria avait un regard furieux, sa peur bien masquée, et tout se fondit ensemble. Katelyn cria désespérément, essayant de garder ses yeux ouverts, essayant de ne pas claquer des dents, et essayant de conserver la chaleur de son corps. Sa tête se renversa, ses yeux se fermèrent et dans un dernier cri, son corps devint inanimé...