Auteur : Umbre77
Titre : Les épreuves d'une vie… Ou LEDV, si vous préféré.
Genre : slash et Romance.
Rating : R
Spoiler : Tome 5..
Disclaimer : Rien ne m'appartient, sauf Andrew Martins (je dois m'en vanter ????) et les autres personnages que vous ne connaissez pas dans l'œuvre de la très estimée JKR…
Note de L'auteur qui est triste et déprimée : Bon… Ce soir, ça va vraiment pas. Alors je fais pas de RAR… Ne m'en voulez pas. Elles m'ont toute beaucoup touchée… Seulement, je me sens vraiment pas la force de les faire… Bisous à tous et un super merci encore !
Chapitre 6 : Quand Harry prend des vacances et que Draco rend visite.
Son retour fut un vrai cauchemar. Par il ne savait quel moyen, Andrew avait appris qu'Harry était allé déjeuner avec Draco. Voulant lui faire payer, le jeune Auror poursuivit le Survivant qui, désespéré, prit un paquet de rapports avec lui et rentra chez lui. Seul dans la petite maison qu'il partageait avec Ron et Hermione, Harry prit soin de fermer à double tour toutes les portes et de baisser les volets des fenêtres. Appuyé sur la table de la cuisine, Harry se surprit à repenser à Draco. Mais pourquoi diable avait-il eu si mal en apprenant le départ de l'ancien Serpentard ?? Après tout, il n'en avait rien à faire, de Malfoy. Ce n'était que Malfoy ! Ce n'était pas comme s'il avait des sentiments pour lui !
'Oh, Merlin, non, pas ça, pensa Harry. Tout sauf un béguin pour Malfoy ! Ron me tuerait !'
Harry se redressa un peu et regarda par la seule fenêtre aux volets ouverts. Le temps s'était couvert depuis un certain temps et la pluie tombait drue. Harry pensa sombrement que le temps reflétait parfaitement bien son humeur : sombre et mélancolique. Il ne pouvait pas vraiment avoir des sentiments pour Malfoy, n'est-ce pas ? Après tout, il n'était jamais que ce sale gosse qui l'ennuyait sans arrêt quand il était jeune…
'Mais maintenant, il est différent… On dirait que son exil l'a chang', pensa Harry, regardant la pluie.
Harry revint à la réalité quand il vit un hibou arriver s'approchant à tire d'aile de la seule fenêtre ouverte. Les sourcils froncés, le jeune homme s'empressa d'ouvrir la fenêtre pour laisser le volatile entrer. Celui-ci alla se poser sur la table, secouant ses plumes et mouillant un peu le rapport encore ouvert sur lequel Harry travaillait quelques minutes avant. Il grimaça légèrement puis enleva la lettre accrochée à la patte dudit hiboux. Quand Harry ouvrit, il fut surpris d'y voir une écriture qu'il connaissait bien : celle d'Andrew.
Je t'ai cherché partout au bureau et tu n'y étais pas… Où étais-tu, tu n'as pas le droit de partir comme ça ?! Est-ce pour mieux voir Malfoy ? Tu es à Moi, Harry, n'oublie pas. Si jamais j'apprends que tu es allé avec lui, je te le ferais payer !
Harry écarquilla les yeux de stupeur. Andrew était devenu complètement fou !! Pour qui se prenait-il ? Comment osait-il le clamer comme sien alors qu'il n'appartenait à personne et certainement pas à lui ??? Une rage destructrice envahit le cœur d'Harry, le papier s'enflammant dans sa main. Quand donc comprendrait-il qu'il ne l'aime pas ? Quand est-ce que cette espèce d'empoté allait capter que seul le dégoût emplissait Harry lorsqu'il le voyait ? Le jeune homme lança un regard au hibou et prit un morceau de papier. Aah, monsieur Martins souhaitait qu'il revienne au bureau… Et bien, il allait être déçu…
Cher Monsieur Perkins,
Ne me sentant pas très bien ces derniers temps, j'aimerai, s'il vous plait, avoir l'autorisation de travailler chez moi pendant une semaine. Jusqu'à présent, je n'ai jamais pris de vacances et je pense qu'il est grand temps pour moi de prendre un peu de repos. Néanmoins, comme je sais qu'il vous serait difficile de demander à un de mes collègues d'accomplir mon travail pendant mon absence et que je ne veux pas que les rapports s'accumulent, je serai ravi de poursuivre mes activités de fonctionnaire à domicile.
En espérant recevoir une réponse affirmative,
Harry Potter.
Harry eut un sourire amusé et attacha la lettre à la patte de l'hibou d'Andrew.
« Apporte ça au directeur du département des Aurors avant de retourner à ton maître, s'il te plait », dit Harry en souriant.
L'oiseau hulula et s'envola par la fenêtre ouverte. Harry eut un grand sourire. Un peu de vacances ne lui ferait vraiment pas de mal ! Il en profiterait pour se reposer un peu et aller voir certains amis qu'il avait perdus de vue à cause de son travail. Souriant, il referma ses rapports, se disant qu'il les ferait en soirée et alla les ranger dans sa chambre. Une visite à Ron et Hermione ne lui ferait pas de mal du tout. L'accouchement ayant été difficile, la jeune femme devait rester un peu à l'hôpital pour quelques examens, tandis qu'Eléanore était soumise aux habituels tests qu'un enfant sorcier subissait : la mesure de son don magique et la légère bride qui s'effacerait peu à peu avec l'âge, pour éviter à l'enfant de faire d'horribles bêtises. Tout enfant possédant des pouvoirs magiques était soumis à ce genre de barrière, même si c'était légèrement plus difficile pour les bébés moldus qui étaient plus difficiles à repérer. C'était dans ce département que travaillait habituellement Hermione, à son grand ravissement. Néanmoins, par mesure de sécurité, elle avait préféré laisser faire les médicomages pour sa fille.
Vérifiant que ses vêtements soient convenablement mis, Harry transplana rapidement à Ste Mangouste. Il avait eu un permis spécial très rapidement pour ne pas avoir à venir par la longue route ou par poudre de cheminette. Il eut tôt fait de rejoindre l'ascenseur et de rejoindre la chambre d'Hermione. Ron avait également pris un congé pour rester auprès de sa femme qui pouponnait sa petite fille d'un air ravi.
« Salut vous trois ! dit gaiement Harry.
- Salut, répondit Ron d'un air joyeux. Comment tu vas ? »
Harry sourit à son meilleur ami qui s'abaissa pour l'embrasser sur la joue. Hermione se pencha, quant à elle, légèrement en avant, tenant fermement Eléanore contre elle.
« Comment va-t-elle ? demanda Harry en regardant sa filleule.
- Très bien, répondit Ron. Sans doute trop... Elle a hurlé si fort tout à l'heure qu'elle a réveillé tout l'hôpital… »
Harry pouffa et tendit les bras, quémandant le droit de prendre la petite fille. Hermione la déposa précieusement dans ses bras.
« Elle est adorable, commenta Harry.
- Quand elle ne hurle pas, marmonna Ron.
- Ooh, arrête de te plaindre, le gronda Hermione. Ce n'est encore qu'un bébé, c'est normal !
- Vous n'allez pas vous disputer devant ce petit ange, n'est-ce pas ? » demanda Harry.
Hermione et Ron regardèrent leur fille et eurent tous deux le même regard attendri. Harry ne put s'empêcher de rire un peu face à leurs yeux brillant de tendresse.
« Au fait, tant que j'y pense, dit Harry d'un ton détaché. J'ai jugé bon de prendre une semaine de vacances… »
Ron et Hermione eurent l'air étonné.
« Des vacances ? demanda Hermione. Pourquoi ?
- Oh, et bien, ça faisait longtemps que je n'en avais pas prises…, répondit évasivement Harry. Et puis ainsi, je pourrai rendre visite à Hagrid ou encore Albus… Cela fait longtemps que je ne les ai pas vu…
- Ça ne serait pas plutôt pour voir Malfoy plus souvent ? » demanda Ron d'un air soupçonneux.
Le visage d'Harry s'assombrit légèrement.
« J'aurai du mal, répondit Harry. Il est reparti en Amérique… »
Le silence pesa suite à cette affirmation, Hermione et Ron fixant Harry.
« Ça va aller, Harry ? demanda Hermione doucement.
- Bien sûr, que ça va aller, répondit Harry en tendant Eléanore à sa meilleure amie. Ce n'est pas comme si j'étais proche de lui… »
Hermione le fixa intensément.
« Ne joue pas à ce jeu-là avec moi, Harry, dit la jeune femme. Tu peux tromper Ron, mais pas moi… Tu n'es pas insensible à Malfoy, je me trompe ? »
Harry rougit légèrement et détourna la tête. Ron afficha une expression de pure horreur.
« Malfoy ?? s'écria-t-il. Ooh, non, pitié, Harry ! Tu aurais pu trouver mieux !
- Je n'ai rien trouvé, grogna Harry en se dirigeant vers la porte. Il est parti de toute façon…
- Harry ! l'appela Hermione. Il reviendra peut-être…
- Ça m'est égal, mentit Harry.
- Tu sais que c'est faux, Harry, dit Hermione. Tu l'aimes ? »
Harry s'arrêta, fixant la porte qui était si proche, mais pourtant si loin. La question d'Hermione raisonnait dans sa tête, parcourant chaque veine de son corps, atteignant son cœur. Et aussitôt sut-il la réponse que, malgré lui, elle sortit de sa bouche :
« Oui… »
Un BOUM se fit entendre et Hermione éclata de rire. Se retournant, Harry découvrit un Ron effondré par terre, inconscient. Malgré sa peine, Harry rit à son tour, pensant qu'il était vraiment idiot de tomber amoureux de la seule personne qui ne l'aimerait jamais.
Harry rentra chez lui pour trouver un hibou devant sa fenêtre, celui de son patron. Le prenant doucement, le jeune homme détacha rapidement la lettre et l'ouvrit, la parcourant rapidement des yeux. Un grand sourire étendit ses lèvres : il avait ses vacances. Il rédigea rapidement un petit mot de remerciement et renvoya le hibou. Ensuite, presque joyeusement, Harry décida de se rendre à Poudlard. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus vu Hagrid et les autres et ça ne lui ferait pas le moindre mal. Il transplana de nouveau, à la limite des barrières de l'école et passa les barrières de l'école de bonne humeur. L'une des gargouilles le regarda et lui adressa un clin d'œil qu'Harry lui rendit rapidement. Rapidement, Harry se rendit aux portes du château, stoppant face aux escaliers de l'entrée. Avec un sourire, il eut le plaisir de voir les marches se transformer en rampe. Cette école était extraordinaire !
Il ne lui fallut pas longtemps pour se faire repérer dans l'école, certains élèves le saluant respectueusement, d'autres le regardant avec surprise et joie. Il se contenta d'un léger sourire et d'un hochement de tête poli en réponse aux 'bonjour' qui fusaient tout en se dirigeant vers le bureau du directeur. Arrivant à la porte de celui-ci, il regarda un cadre devant la gargouille et murmura :
« Peux-tu le prévenir que je suis l ? »
Le personnage du cadre lu fit un sourire et disparut. Quelques minutes plus tard, la gargouille pivota, révélant un Albus Dumbledore ravi.
« Harry ! s'exclama le vieil homme. Cela fait longtemps que tu n'es plus venu ! »
Le directeur se pencha et serra amicalement la main d'Harry qui lui sourit.
« Bonjour, Professeur, répondit poliment Harry. Comment allez-vous ?
- Mhmm, un peu fatigué de ce travail ingrat, mais ça va. Et toi, dis-moi ?
- Très bien, répondit Harry.
- Bien, bien ! dit joyeusement Dumbledore. Montons ! »
Ils grimpèrent au bureau du directeur, dont les marches étaient également devenues une rampe et Harry soupira de joie en voyant la pièce bien connue.
« Qu'est-ce qu'il fait là, celui-l ? dit Phineas Nigelus.
- Il rend visite, répliqua Harry. Et vous ? Toujours pas brûl ? »
Phineas lui fit une moue dédaigneuse et Harry lui tira la langue. Dumbledore pouffa face à l'échange.
« Alors, Harry ? demanda le directeur en s'asseyant dans son fauteuil. Que nous vaut ta visite ?
- Je suis en vacances, expliqua Harry. J'ai pensé qu'il serait bien de rendre visite à mes amis.
- Excellente idée ! répondit le vieil homme. Combien de temps comptes-tu rester ?
- Oh, seulement aujourd'hui, répondit Harry.
- Il est déjà tard, plaida Dumbledore. Pourquoi ne resterais-tu pas jusque demain ? »
Harry réfléchit un instant puis sourit.
« Pourquoi pas, dit-il, joyeux. Ça ne me ferait pas de mal, un petit séjour ici… »
Dumbledore sourit et appela d'une voix forte un Elfe de maison qu'Harry ne connaissait même pas. Le vieil homme lui demanda alors de préparer une chambre pour Harry et, si possible, celle la plus pratique pour sa condition. La créature s'exécuta, disparaissant dans un 'pop'.
« Et si nous allions dîner ? demanda Dumbledore. J'en profiterai pour annoncer ta venue…
- Si toute l'école n'est pas déjà au courant, je veux bien être pendu ! »
Dumbledore éclata de rire à son tour.
Harry resta toute la soirée et la matinée du lendemain à Poudlard. Comme l'avait prophétisé Albus, tous furent content de le revoir, notamment Hagrid qui le souleva de son fauteuil pour le serrer dans ses bras pendant près de vingt minutes. Rogue fut moins ravi, mais il se montra tout de même plus sympathique.
Quand il rentra chez lui, Harry était plus joyeux que jamais. Un séjour à Poudlard était plus profitable que des mois de vacances. Il déchanta rapidement en voyant le paquet de rapports qui l'attendait sur la table de sa cuisine et regarda l'heure d'un air agacé. Autant faire ça en matinée, il pourrait ainsi se trouver une occupation plus profitable pour la journée. S'attablant avec patience et courage, Harry se mit à travailler, soufflant une bonne quinzaine de fois. Non pas qu'il ait un programme bien spécifique pour le reste de la journée, mais il détestait travailler une fois qu'il était chez lui. Au bout d'une heure, Harry n'avait fait que trois dossiers et avait déjà commencé à l'agacer. Il en était venu à prier pour une interruption quand la sonnerie du téléphone, acheté par Hermione, sonna. Surpris, Harry dirigea son fauteuil vers la petite tablette portant l'appareil. Saisissant le combiné, Harry le porta à son oreille pour entendre un étrange bruit. On aurait presque dit qu'il pleuvait de l'autre côté du fil et que le téléphone se trouvait entouré de moteurs surpuissants.
« Allo ? fit Harry, perplexe.
- Harry ? demanda une voix bien familière qui le fit tressaillir. C'est Remus.
- Salut, répondit l'intéressé d'un ton affectueux. Comment ça va ?
- Ça va. Et toi ?
- Ça va, répondit Harry, sentant sa gorge se serrer. Où tu es ? Y'a un bruit monstre…
- New York, répondit Remus d'un ton amusé. L'aéroport, pour être exact… »
Harry pouffa. Depuis quelques années, Remus parcourait le monde à la recherche de ses semblables. Il tentait de trouver des adhérents à la SPL (Société Protectrice des Lycanthropes) qu'il avait fond depuis la mort de Voldemort. Son but était d'instaurer une loi internationale obligeant tout sorcier à bien se comporter envers les lycanthropes et de créer un centre d'assistance pour lycanthropes en détresse. Jusqu'à présent, le ministère s'était montré récalcitrant, mais l'appui d'Harry et de Dumbledore obligeait le gouvernement à analyser le dossier.
« Comment ça se passe ? demanda le survivant.
- Plutôt bien, avoua Remus l'air joyeux. Les Américains sont à fond dans le projet… Mais je crois que c'est juste pour énerver Fudge… Ils ne peuvent pas le sentir ! »
Harry ricana.
« C'est tout de même à notre avantage, dit-il. Et sinon, tu profites de ton séjour ?
- Bof, avoua Remus. Il pleut trop… Paraît qu'il y a un super temps, chez nous ?
- Oui, dit Harry. Sauf hier, il a plu un peu… »
Remus souffla d'un air agacé.
« Allez, crache le morceau, fit Harry. Tu ne m'as pas téléphoné pour rien. »
Remus rit de l'autre côté du combiné.
« J'ai rencontré quelqu'un, avoua Remus. Un Américain. »
Harry rit à son tour.
« À ton âge, plaisanta-t-il.
- Et oui, ricana Remus. C'est un loup-garou… »
Harry sourit, la joie irradiant tout son être. De toutes les personnes qu'il connaissait, Remus était celui qui méritait le plus le bonheur.
« Je suis heureux pour toi, Rem, dit doucement Harry.
- Merci, dit-il. Tu ne t'y opposes donc pas ?
- Pourquoi m'y opposerai-je ? demanda Harry.
- Tu en as le droit, dit Remus. En tant que fils adoptif…
- J'ai le droit de souhaiter du bonheur à mon père adoptif, coupa Harry. Et que tu trouves l'amour est pour moi le plus grand des bonheurs… »
Harry entendit Remus soupirer de soulagement de l'autre côté du fil.
« Et toi, les amours ? demanda Remus. As-tu enfin trouvé quelqu'un ? »
Harry hésita. Lui parler, à lui, Remus Lupin, de son faible pour Draco ??? L'accepterait-il ?
« J'ai rencontré quelqu'un, avoua finalement Harry.
- Aha !! fit Remus, fou de joie. Qui ? Je le connais ?
- Heu…, hésita Harry. Oui. Tu le connais.
- Ancien camarade de classe ? demanda Remus, intuitif.
- Oui, dit doucement Harry. C'est Malfoy… »
Un long silence s'installa, Harry entendant nettement le bruit des avions décollant ou se posant à l'aéroport.
« Draco Malfoy ? Le gosse qui faisait chier son monde tout le temps ?
- Oui », répondit Harry.
Nouveau silence.
« Je te mentirai si je te disais que je ne suis pas étonné, dit finalement Remus.
- Je m'en doute, dit Harry.
- Vous êtes ensemble ?
- Non, dit Harry. Il ne sait même pas que j'ai des sentiments pour lui…
- Tu devrais lui dire, dit doucement Remus.
- Pour qu'il se foute de ma gueule ?? Non merci.
- Il ne le fera peut-être pas…
- Ça m'étonnerait… »
Harry se tut. Le carillon de la porte d'entrée venait de se faire entendre.
« Je dois y aller, Remus, dit Harry. On sonne à la porte.
- OK, dit le lycanthrope. Je ne saurai pas te rappeler avant au moins deux ou trois jours.
- Y'a pas de problèmes, répondit Harry. À la prochaine.
- À la prochaine. »
Harry raccrocha en même temps que son ami, replaçant le combiné dans son socle. Il resta planté devant le téléphone un petit moment, jusqu'à ce que le carillon retentisse de nouveau. Revenant sur terre, Harry se hâta d'aller jusqu'à la porte d'entrée. Il hésita un instant avant d'ouvrir, serrant sa baguette dans sa poche. Et si c'était Andrew ? La main sur la poignée de la porte, Harry fixa le montant de bois comme s'il allait voir à travers. Une troisième sonnerie le convainquit d'ouvrir. Il sursauta en découvrant Draco Malfoy, tout de gris vêtu. Le jeune homme portait un ensemble assez étrange mais terriblement élégant. Harry se surprit à le détailler des pieds à la tête, rougissant nettement.
« Bonjour, fit Draco, souriant.
- Heu… balbutia Harry, qui avait un peu de mal à réaliser la présence de son ancien ennemi sur le seuil de sa porte. Bonjour….
- Est-ce que je peux entrer ? demanda le blond.
- Ou…oui, bien sûr…. »
Harry se poussa, laissant place à Draco qui entra dans le petit couloir, détaillant doucement ce qu'il voyait autour de lui. Harry le regarda faire sans rien dire, pas gêné du tout du papier peint délavé ou du carrelage fissuré. Après tout ça n'était pas sa maison.
« C'est douillet…, dit Draco.
- Tu n'as vu que le couloir, idiot, rit Harry. Viens… »
S'il fut surpris de la joie que manifestait Harry, Draco n'en montra rien et le suivit dans la cuisine. La pile de dossiers sur la table arracha un sourire amusé au visiteur qui regarda aussi la pièce avec un certain intérêt.
« En vacances, mais toujours en train de travailler… ! »
Harry eut l'air légèrement surpris.
« Comment sais-tu… ?
- Je suis passé au ministère tout à l'heure, expliqua Draco. Après une brève entrevue de… trois heures avec le département du commerce magique, je suis passé au quartier des Aurors. C'est ton patron qui m'a dit que tu avais pris une semaine.
- Oh, fit simplement Harry, espérant juste qu'Andrew n'avait pas vu Draco. Tu veux quelque chose à boire ?
- Avec plaisir, répondit Draco. Tu as du caf ?
- Bien sûr », répondit Harry, souriant.
Tandis que Draco s'asseyait, Harry se dirigea vers le plan de travail de la cuisine où était la cuisinière. Il pouvait sentir le regard fixe de son invité sur lui, mais tenta de l'ignorer. Il saisit la boîte de café sur le meuble, tentant de retrouver une couleur de peau normale. Draco ne devait surtout pas se rende compte de son malaise.
« Tu avais oublié ton manteau, hier, dit Draco. Je te l'ai rapporté. »
Harry interrompit son geste au-dessus de la cafetière. Il regarda Draco du coin de l'œil, lui faisant un léger signe de tête de gratitude. Il était bien conscient de la raison pour laquelle Draco avait parlé de son oubli. Le blond voulait une explication pour son brusque départ. Harry garda pourtant le silence, se soulevant du mieux qu'il pouvait sur son fauteuil pour atteindre la cafetière et la tirer un peu vers lui. À la dernière minute, ses bras tremblèrent un peu et son fauteuil bougea légèrement, Harry ayant oublié de bloquer les roues. Le jeune homme cessa de bouger un instant puis lâcha prudemment l'un des accoudoirs. Il alla rapidement actionner la manette permettant de stabiliser le fauteuil puis reprit appui sur l'accoudoir. Alors, enfin, il lâcha une fois de plus et fit venir à lui la cafetière, se rasseyant enfin. Derrière lui, Draco émit un sifflement admiratif.
« Quelle habilet ! s'exclama Draco.
- Que veux-tu ? demanda Harry. Quand on est handicapé, il faut bien apprendre à se débrouiller seul… »
Un lourd silence s'installa dans la pièce.
« Il n'y a aucun moyen pour… ?
- Non, répondit Harry. C'était trop tard quand on m'a ramené à l'infirmerie…
- Tu n'as pas demandé à un spécialiste ??
- Pour quoi faire ? demanda Harry en regardant le café couler dans la tasse de Malfoy, placée sous la cafetière. M'entendre dire que je resterai comme ça toute ma vie ?
- La médecine fait des progrès tous les jours, dit doucement Draco.
- Je n'y crois pas trop, dit Harry en prenant la tasse de Draco et en lui tendant. Alors ? Comment s'est passé ton retour en Amérique ? »
Draco fixa Harry, conscient du changement de conversation. Harry, lui, fit comme si de rien n'était, attendant sa réponse.
« Bien, dit finalement Draco. Je n'ai pas trop à me plaindre. Mes collègues ont été enchantés d'apprendre mon idée et deux d'entre eux m'ont accompagné pour lancer l'affaire.
- Oh, fit Harry. Et tu comptes repartir... un jour ? »
S'il fut surpris, Draco ne montra rien et but une gorgée de café, calmement.
« Ça dépendra, dit Draco.
- De quoi ? demanda Harry.
- De ta réponse à ma question…
- Quelle question ?
- Acceptes-tu de venir dîner avec moi, ce soir ? »
Harry le regarda, étonné, mais souriant. Il hocha de la tête et rit, se sentant soudainement très heureux.
« Alors oui, je reste, dit Draco. Du moins jusqu'à demain.
- Et demain, dit Harry. Tu resteras ?
- Ça dépendra…
- De quoi ? demanda une fois de plus Harry.
- De ce que je te demanderai demain… et de ta façon d'y répondre. »
Harry sourit.
« Comptes-tu donc me donner rendez-vous tous les jours ? »
Le sourire de Draco s'étendit et Harry se demanda pourquoi. Soudain, il s'aperçut qu'il avait parlé de leur rencontre comme d'un rendez-vous… Une légère rougeur vint colorer ses joues, mais il n'abaissa pas les yeux. Draco se leva et enfila son manteau. Il se pencha vers Harry, son visage à peine séparer de celui du brun d'une dizaine de centimètres.
« Oui, dit-il en prenant la main d'Harry et en la portant à ses lèvres doucement. Je compte te donner rendez-vous tous les jours. »
Harry rougit deux fois plus sous le regard prédateur et détourna un peu les yeux.
« Je dois partir, dit Draco en s'éloignant d'Harry, retrouvant ses distances. On se revoit ce soir… Je passerai te prendre, d'accord ? »
Harry hocha la tête, encore un peu gêné et Draco sourit.
« Je peux transplaner d'ici ? demanda le blond.
- Oui, répondit Harry.
- D'accord. À tout à l'heure, Harry. »
Le concerné frissonna. C'était la deuxième fois seulement que son ancien ennemi disait son nom et cela lui faisait toujours aussi bizarre.
« À tout à l'heure… Draco. »
Le blond sourit puis, sans aucune autre parole, transplana.
A la semaine prochaine, j'espère. J'aurai mes résultats d'examens ce jour là... Si je ne publie pas, c'est qu'ils étaient mauvais...
