Peu après qu'elle et Kostos soient rentrés, Lena était dans la chambre d'amis et préparait le lit de Kostos, fébrile à l'idée de ce qui allait se passer cette nuit. Le garçon était au salon et discutait avec les Kaligaris. Pendant qu'elle replaçait les oreillers, Lena entendit la sonnerie du téléphone. Quelques instants plus tard, sa mère vint la prévenir que c'était Carmen.
Nerveuse à l'idée que son amie lui parle de Paul, la jeune fille descendit tout de même.
- Allô ?
- Qu'est-ce que tu lui as fait ? s'écria Carmen. Il est dans un état lamentable !
Pas besoin d'être devin pour savoir qu'elle parlait de Paul.
- J'ai essayée d'être le moins brusque possible, mais une rupture reste une rupture Carmen.
- Mais si tu verras dans quel état il est !
- Il est encore chez toi ?
- Non, il vient de partir. Il est complètement anéanti.
- Je suis désolée, dit Lena mal à l'aise.
- Il s'en remettra. Enfin je crois.
- Je voulais que ça se passe en douceur, fit Lena. On peut dire que ça a raté.
- Une rupture ne peut jamais se faire en douceur, remarqua Carmen.
- Peut-être pas en effet.
- Kostos est chez toi ? demanda tout à coup Carmen.
- Oui, répondit doucement Lena.
- Ok. Hum, alors on se revoient demain ?
- Bien sûr. Avec Tibby et Bridget.
- Oui. À demain alors.
Lena raccrocha. « Il est complètement anéanti » avait dit Carmen. Elle espérait de tout cœur que son amie exagérait.
La jeune fille soupira et alla retrouver sa famille et Kostos au salon. Ils étaient en pleine discussion sur la Grèce. Sans les interrompre, Lena alla s'asseoir près de son petit ami sur le canapé. Il lui prit discrètement la main.
- Carmen va bien ? demanda Mme Kaligaris à Lena. Elle avait plutôt l'air énervée au téléphone...
Lena rougit.
- Elle va bien.
Effie lui jeta un regard en coin.
- Elle est en colère parce que tu as laissée Paul ?
Tous les regards convergèrent vers elle.
- Effie ! la réprimanda M. Kaligaris. Laisse ta sœur tranquille !
- Ce n'est pas de tes affaires ! dit sèchement Lena en direction de sa sœur.
Kostos semblait embarrassé.
- Vous m'excuserez, fit Lena en se levant du divan et en se dirigeant vers sa chambre.
Une fois qu'elle fut partie, Mme Kaligaris jeta un regard dur à Effie.
- Tu devrais t'excuser.
- Je n'ai dit que la vérité.
- Je vais aller lui parler, proposa Kostos.
Sans attendre de réponse, il monta précipitamment les marches menant au deuxième et entra dans la chambre de Lena. Celle-ci était sur son lit, l'air en colère. Lorsqu'elle vit Kostos, son regard s'adoucit.
- Désolé pour tout ça, dit-il.
- Ce n'est rien.
Kostos alla s'asseoir près d'elle sur le lit.
- Carmen est vraiment en colère parce que tu as laissé ton petit ami ?
- Oui. C'est son demi-frère et... elle veut le protéger. Même si elle sait que je suis plus heureuse avec toi qu'avec lui.
Kostos sourit.
- C'est vrai ?
- Bien sûr que oui ! répondit violemment Lena. J'espère que tu n'en doutes pas !
- Non, bien sûr. Je voulais te l'entendre dire c'est tout.
Ce fut au tour de Lena de sourire.
-Je t'aime Lena, dit Kostos.
Ces mots eurent l'effet d'élargir son sourire et elle s'approcha du jeune homme pour l'embrasser. Le baiser dura un moment, puis Lena prit la parole.
- C'est bizarre... Ce matin encore, je croyais que je ne te reverrais plus jamais et là maintenant on est dans ma chambre en train de s'embrasser...
- Tu pensais à moi ce matin ?
- Oui, comme à tous les jours, 24 heures sur 24.
- Dans ce cas, on étaient dans la même situation. Je m'en veux tellement d'avoir été la cause de notre éloignement pendant trois mois... Je t'ai fait du mal et je m'en suis fait à moi aussi...
Lena l'arrêta, lui posant un doigt sur les lèvres.
- S'il te plaît Kostos, ça ne sert à rien de ressasser tout ça.
- Oui c'est vrai. Il faut se concentrer sur le moment présent.
- Exactement.
- Et à ce qu'on faisaient il y a quelques minutes...
Ils recommencèrent à s'embrasser.
