Lena regarda l'heure qu'affichait son radio-réveil. 2h10. L'heure parfaite pour aller rejoindre Kostos. Tout le monde dormait. Elle se leva doucement, essayant de faire le moins de bruit possible et se dirigea vers la chambre d'amis sur la pointe des pieds. Elle poussa délicatement la porte. Elle sourit en voyant Kostos. Il regardait dans sa direction.

- Je t'ai réveillé ? chuchota Lena, tout en refermant la porte sans faire le moins de bruit possible.

- Non, je t'attendais, répondit Kostos sur le même ton.

La jeune fille s'approcha du lit. Se sentant audacieuse, elle se glissa sous les couvertures près de Kostos. Celui-ci passa un bras autour de ses épaules et l'attira contre lui. Elle appuya sa tête contre son torse. Ils restèrent comme ça un très long moment, sans rien dire. À un point tel, que Lena s'endormit.

Kostos ne put s'empêcher de sourire. Il savait qu'elle n'était pas venue dans cette chambre pour faire l'amour avec lui. Pas ici dans cette maison avec ses parents et sa sœur à proximité. Le jeune homme aussi souhaitait mieux.

Tout à coup, il se dit qu'il devrait réveiller sa copine pour qu'elle retourne finir la nuit dans son lit. Il aurait voulu la tenir contre lui tout le reste de la nuit, mais si les Kaligaris les découvraient le lendemain matin...

Pourtant c'est ce qui arriva. Kostos épuisé par son voyage depuis la Grèce, n'avait pu résister aux bras de Morphée. Lui et Lena dormirent du sommeil du juste jusqu'au lendemain matin.

Madame Kaligaris frappa à la porte avant d'entrer. N'obtenant pas de réponse, elle entre-ouvrit la porte. La grand-mère de Kostos était au téléphone et voulait savoir comment c'était passé son voyage.

- Kostos, ta grand... commença la mère de Lena, avant de s'interrompre éberluée par ce qu'elle voyait. Lena et Kostos enlacés.

Elle plaqua les mains sur sa bouche.

Bien sûr, elle savait qu'ils étaient très amoureux, mais de là à...

- Je n'y crois pas !

Son cri réveilla brusquement Lena et Kostos.

- Maman ! s'écria Lena horrifiée en apercevant sa mère.

Elle bondit sur ses pieds.

Kostos rougit violemment.

- Ce n'est pas...

- Stop, le coupa Madame Kaligaris. Ce que je viens de voir se passe d'explications. Vous étiez dans le même lit ! À quoi avez-vous pensés ? Lena tu ne prends même pas la pilule ! Tu veux te retrouver comme cette jeune fille, cette... Mariana ?

- Tu es allée trop loin ! protesta Lena outrée. On n'a pas fait ce à quoi tu penses ok ?

- N'essaie pas de me...

- C'est vrai, madame Kaligaris, l'arrêta Kostos.

Alertés par les cris, Monsieur Kaligaris et Effie étaient maintenant dans le cadre de porte, ébahis par la scène qui s'offrait à eux.

- Lena, dit fermement son père nous devons parler.

Elle suivit ses parents jusqu'au salon la tête basse.

- Qu'est-ce qui vous a pris ? hurla presque Monsieur Kaligaris une fois dans le salon.

- Papa, Kostos et moi on n'a pas... fait l'amour. On voulaient juste dormir ensemble, fit Lena.

Ses parents échangèrent un regard.

- On lui offre notre hospitalité et lui, il ne trouve rien de mieux que de t'attirer dans son lit ! s'exclama Madame Kaligaris.

- J'étais consentante.

- Alors il s'est passé quelque chose ?

- Non ! Non, il ne s'est rien passé ! Mais même s'il s'était passé quelque chose en quoi cela aurait-il de l'importance ? J'aime Kostos et il m'aime aussi.

Son père soupira.

- Ce n'est pas aussi simple que ça.

- Oui pour quelqu'un comme toi qui veux toujours faire compliqué !

- Lena, je t'interdis...

- Attends une seconde, le coupa sa femme. Elle a raison.

- Quoi ? s'étouffa presque Monsieur Kaligaris.

- Oui. Je crois qu'elle a raison. Après tout s'ils s'aiment... Peut-être a t'on réagis excessivement...

- Il a été marié. Il l'est toujours d'ailleurs.

- En instance de divorce, corrigea Lena.

- Ça ne change rien que j'ai été marié ou pas. C'est Lena que j'aime et que j'ai toujours aimée.

Tous les regard convergèrent vers Kostos qui se tenait dans l'entrée du salon. Il rougit voyant tous les visages se tourner vers lui, mais il continua.

- J'aime Lena de tout mon cœur et je n'ai pas l'intention de lui faire du mal. C'est vrai qu'il ne s'est rien passé cette nuit, vous devez nous croire. Et il ne se passera rien tant que Lena ne sera pas prête.

La principale intéressée lui sourit reconnaissante.

Les parents de Lena échangèrent un regard gêné.

Monsieur Kaligaris se racla la gorge.

- Je suppose que... qu'on a peut-être sautés trop vite aux conclusions.

- Beaucoup trop vite, approuva Lena.

- Mais ce n'est pas facile pour nous de te voir grandir, lui dit son père.

La jeune femme sentit le rouge lui monter aux joues.

- Je sais.

- Mais on es heureux de te voir avec un garçon qui t'aime vraiment, continua sa mère.

- Ok. Et... maintenant puisque cette conversation met tout le monde mal à l'aise, est-ce que je peux aller prendre ma douche ?

Tous éclatèrent de rire.