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Cherchez l'intruse !
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Résumé : Une moldue habite un orphelinat à Londres et remarque des gens étranges. Quand elle va décider de les suivre discrètement, sa vie va basculer malgré elle.
Disclaimer : Comme toujours je vais faire le scoop de la semaine en avouant que les lieux et personnages de Harry Potter ne m'appartiennent pas. Cependant, parmi eux, traînent un ou deux personnages de mon cru (comme Elise, mrs Stanie, Marilyn Abbot..) ou même quelques lieux (les maisons, ...) Ceux-là m'appartiennent bels et biens ;)
Résumé du chapitre précédent : Deux sorciers ont débarqué durant la nuit et ont effacé la mémoire d'Elise. Heureusement, Mary est témoin et aide Elise à redécouvrir ce qui s'est passé : information cachée pas très loin, dans le journal. Elise décide alors de tout mettre en œuvre pour infiltrer le monde de la magie, de la façon la plus discrète possible. Elle découvre quez mrs Stanie il se passe également des choses étranges : son chat semble posséder des pouvoirs magiques, une chambre est cachée au grenier... La chambre d'une sorcière du nom de Lily Evans. Elle découvre son journal et décide de l'emporter pour le lire tranquillement.
Petit mot de l'auteur : Désolé, ce chapitre s'est fait un peu désirer. Je n'ai pas vraiment eu le temps d'écrire ces derniers temps (boulot, activités et privée d'ordi XD ...) et j'ai eu du mal à écrire celui-là, qui va amener un personnage que j'aime beaucoup : Jun Lestrange. J'ai essayé de le faire bien, mais maintenant que je le relis, j'ai l'impression qu'il est moins bien que les autres, mais il faut bien que je le poste un jour lol :) Pour me faire pardonner, je crois sauf erreur qu'il est plus long que le précédent, bien que j'ai un peu tricher en m'amusant avec un livre de sorts et enchantements ;) Bisouxxx à tous et bonne lecture :)
(!) Note (!) (La même que la dernière fois lol)
- Dans ce chapitre j'écris parfois les pensées d'Elise autrement que dans la narration. Dans ses cas là, je mets le code : /Pensées/. (Je mets ce code là, car les étoiles ne veulent pas s'afficher.) Quand j'utilise ce code, Elise se parle souvent à soit-même, ou alors elle adresse ses paroles à une personne (bien sûre celle-ci ne pourra pas les entendre ; c'est de la pensé !)
- Et aussi, j'ai mis une ou deux citations du chapitre précédent. Ca vous l'aurez remarqué tout seuls, mais tant que j'y suis je précise que je les ai mis comme ceci : 'Citations.'
- Et enfin, l'écriture de Lily est toujours mise en italique, car Elise sera toujours capable de la reconnaître entre toute.
Réponses aux reviews :
Magic-Pinky - Merci et merci pour ta review, tu me gâte vraiment :)) Franchement, je connais pas beaucoup de personnes qui font des reviews donnant autant l'envie d'écrire ! N'exagère tout de même pas, je suis pas encore au niveau des livres lol, mais qui sait si un jour... Stop je mettrai mes rêves une autre fois lolol. Heureusement que tu aime son idée de suivre les sorciers, car Elise va si tenir mordicus ;). C'est vrai qu'en y pensant bien, ils ont quelque chose en commun (j'avais pas vu les choses sous cet angle Oo !) Mais enfaîte Elise en apprendra plus sur son chat lors du prochain chapitre. Désolé que la suite arrive si tard, bises !
Gini95 – Merci beaucoup ! J'espère que la suite te plaira autant que le début ! :)) Bisoux !
Chapitre 5 : Jun Lestrange
« 01.09.1970 - Cher Journal,
« Aujourd'hui c'est la rentré. C'est tellement excitant. Il y a à peine quelques jours, je suis allé faire des courses au Chemin de Traverse, caché derrière le pub 'Le Chaudron Baveur'. Etrange façon de caché un chemin magique que d'appeler l'enseigne Chaudron, non ? Mais apparemment c'est tout de même efficace, personne ne semblait remarquer le misérable pub coincé entre deux bâtiments mise à part les sorciers. Le Chemin de Traverse était magnifique et défiait l'imagination. Ca me donne envie d'emmener toutes mes amies voir les grands magasins de sorcellerie qui s'y cache. C'est tellement beau et grand ! Dommage que je ne puisse pas leur révéler que je suis une sorcière. C'est peut-être mieux ainsi, au fond ça pourrait les effrayer. »
/Mais Lily, pourquoi ne peux-tu pas révéler que tu es une sorcière ? Pourquoi le monde de la magie est-il caché ? Où se trouve le Chaudron Baveur ?/
« J'ai heureusement réussit à trouver mon train, grâce à Rebeus Hagrid, le garde-chasse de Poudlard. C'était lui qui était venu me chercher à la maison pour m'emmener faire des courses et m'expliquer en quoi consistait la magie. Il est très gentil et très grand. C'est incroyable qu'il ait pu passer le passage qui mène au train sans que personne ne remarque qu'un géant ait soudainement disparut de la gare de King's Cross. Là quelqu'un devrait répondre : 'Pas plus incroyable qu'il n'existe la gare 9 3/4 !' Et il aurait bien raison. Mais le monde de la Magie semble ainsi : absurde, secret, hors d'atteinte et pourtant tellement vivant et présent. C'est comme les champignons en forêt, dirait papa. Durs à trouver, seulement une fois qu'on a mit la main sur un, tous les autres sont à côté. Tout ou rien, en somme. Mon père est adorable.
« Je suis donc dans le 'Poudlard-express', prête à l'aventure. Je ne sais rien de ce qui m'attend, mise à part que je devrais pouvoir y exercer un don qui est sensé se trouver en moi (espérons que Hagrid ne se trompe pas !) et que Poudlard est un château. Mon compartiment est vide, et j'observe d'un oeil plus qu'intéressé ce qui se passe sur le quai entre deux panaches de fumée. Le plus intéressant sont dans l'ordre décroissant : 1. Les familles de sorciers 2. Un garçon qui est en train de montrer une chose gluante et non identifié à un ami 3. Un garçon entrain de crouler sous les embrassements de sa mère sous les rires de son ami. »
Elise feuillerait pensivement le journal.
Il était tard, car Elise se devait d'écrire avec soin tout évènement de la journée, suivant son plan. Elle avait évidemment eu beaucoup de choses à dire. Elle était entrain de lire la page du 1er Septembre quand elle tomba sur un parchemin plié en deux. Elle regarda à l'intérieur. A l'encre verte, était écrit :
« COLLEGE POUDLARD - ECOLE DE SORCELLERIE
« Uniforme :
« Liste des vêtements dont les élèves de première année devront obligatoirement être équipés :
« 1) Trois robes de travail (noire), modèle normal
« 2) Un chapeau pointu (noir)
« 3) Une paire de gants protecteurs (en cuir de dragon ou autre matière semblable)
« 4) Une cape d'hiver (noire avec attaches d'argent)
« Chaque vêtement devra porter une étiquette indiquant le nom de l'élève.
« Livres et manuels :
« Chaque élève devra se procurer un exemplaire des ouvrages suivants :
« Le Livre des sorts et enchantements (niveau 1), de Miranda Fauconnette
« Histoire de la magie, de Bathilda Tourdesac
« Magie théorique, de Adalbert Lasornette
« Manuel de métamorphose à l'usage des débutants, de Emeric G. Changé
« Mille herbes et champignons magiques, de Phyllida Augirolle
« Potions magiques, de Arsenius Beaulitron
« Vie et Habitat des animaux fantastiques, de Norbert Dragonneau
« Forces obscures : comment s'en protéger, de Quentin Jentremble
« Fournitures :
« 1 baguette magique
« 1 chaudron (modèle standard en étain, taille 2)
« 1 boîte de fioles en verre ou cristal
« 1 télescope
« 1 balance en cuivre
« Les élèves peuvent également emporter un hibou OU un chat OU un crapaud.
« IL EST RAPPELE AUX PARENTS QUE LES ELEVES DE PREMIERE ANNEE NE SONT PAS AUTORISES A POSSEDER LEUR PROPRE BALAI. »
Il y avait de quoi faire rêver Elise. Aller au 'Chemin de Traverse', acheter une baguette et un chaudron, ce collège 'Poudlard'.
/J'aimerais bien aller à Poudlard. J'aimerais aller m'acheter une baguette magique. Je me contenterais d'un petit chaudron, de fioles en verre, de robes de secondes mains, de livres d'occasions. Tant pis que ma cape soit trop longue, que mon chapeau me glisse jusqu'aux oreilles. Ca me serait bien égal que ma balance ne soit pas tout à fait équilibrer, que mon télescope soit un peu flou.
J'aimerais juste aller là-bas.
Je me ferais petite, je ne prendrais pas beaucoup de place. Je m'abstiendrai de trop manger ou trop boire. Je suivrais les cours assidûment. Je n'irai pas embêter les autres sorciers s'ils ne s'appellent pas Malefoy, et s'ils viennent me parler, je répondrai gentiment. Laissez-moi coucher dehors si vous n'avez pas de place.
Lily, tu avais des parents normaux et tu es devenue sorcière. Comment as-tu fais ? Pourquoi t'ont-ils choisis, toi ?
Si seulement on me laissait ne serait-ce que suivre des cours là-bas, ou seulement les regarder, vivre avec eux.../
Elise s'endormit, le journal de Lily dans les bras.
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« Vous allez bien ? Vous semblez fatiguée. »
Elise avait mal à la tête depuis ce matin. Elle avait passé une drôle de nuit avec de drôles de rêves sur le monde de la sorcellerie. Elle avait inventé Poudlard en un grand château mystérieux, inventer des cours et des gens. Elle avait rêvé entre autre du fameux James Potter que Lily avait dessiné. Dans son rêve, il avait des cheveux noirs et des yeux bruns.
C'était un rêve sans histoires, sans déroulement logique, mais un rêve agréable. Cependant, le matin, Elise avait eu beaucoup de mal à se réveiller. Elle avait eu de la fièvre qui s'était heureusement tout de suite calmée.
« Oui, je vais bien ne vous inquiétez pas. J'ai juste pas beaucoup dormis cette nuit.
- Magnifique ! dit-elle, dans sa façon bien à elle de dire 'Tant mieu !' »
Le plus curieux, peut-être était-ce là la réponse de son mal de tête, elle avait l'impression d'avoir réfléchit toute la nuit à son envie de prendre des cours à Poudlard. Comme si elle avait efficacement analysé toutes solutions, elle s'était rendu à l'évidence le matin même : si elle voulait passer inconnue chez les sorciers, il fallait qu'elle possède les connaissances sorcières. Or les livres pour étudier se trouvait à porter de main. Il suffirait de les emprunter à Lily.
Elise en eut rapidement terminé avec les tâches du jour. Une heure seulement après le départ de mrs Stanie, elle avait fait le repassage, nourrit les chats et un passage au marché. Elle attendit plus ou moins patiemment qu'Amnésie termine son petit déjeuner et l'emporta au grenier. Elle étendit la chatte dans le lit, comme la dernière fois, en soulevant un petit nuage de poussière. Elle éternua.
« Je ne vais pas te laisser toute la journée dans la poussière, s'exclama Elise embêtée. »
Amnésie ronronna comme si elle avait comprit ce qu'Elise venait de dire. Elise, personnellement, n'en doutait pas. Après tout, ce chat avait bien des pouvoirs magiques, non ?
Ce fut donc la tache ménagère la plus longue depuis qu'Elise avait été embauchée. Elle ouvrit d'abord grand les fenêtres pour changer le vieil air de la salle. Elle passa le plumeau sur divers objets et fit encore éternuer Amnésie. Elle passa ensuite le balai, ce qui fut une tâche éprouvante car dans certains coins la poussière atteignait deux millimètres. Mais aussi, Elise ne voulait pas changer la place des objets. Si un objet traînait parterre, elle devait mémoriser sa position à l'aide d'une ou deux astuces (le journal était à une paume du mur de la fenêtre par exemple.) Elle sortit secouer le tapis et la couverture (elle dut déloger Amnésie, car non seulement elle ne pouvait pas entrer et sortir sans elle, mais elle se trouvait aussi sur le lit.
Ce fut ensuite le midi. Elle put s'autoriser une pause pour grignoter des restes qu'elle avait accumulés pendant la semaine.
Enfin l'après-midi.
Elise avait amené pour l'occasion de quoi travailler. Un sac à dos au lieu de son sac à main. Des feuilles et un stylo-bille. Elle avait également toujours son journal, ses papiers personnels, son argent, son réveil et enfin le journal de Lily.
Elise se glissa furtivement dans la chambre avec Amnésie qui semblait fatiguée d'être trimbalée depuis le début de la journée. Mais comme elle semblait très attachée à Elise, elle lui pardonna en donnant un coup de langue sur sa main.
Elle s'assit en tailleur face à la bibliothèque. Elle étala devant elle la liste des fournitures, en se demandant par quoi commencer. Le Livre des sorts et enchantements (niveau 1), de Miranda Fauconnette, l'attirait beaucoup, sans doute parce que c'était une matière particulièrement magique. Elle ouvrit le lourd grimoire sur ses genoux.
« Miranda Fauconnette est né le 27 février 1926 à Aberdeen qui se situe dans l'Est de l'Ecosse, est l'une des sorcières des plus renommées de la Grande-Bretagne entre autre pour ses différentes recherches sur les sortilèges curatifs, ses maîtrises en sortilèges et ses nouvelles méthodes pédagogiques, révolutionnaires à l'époque. Toujours restée maîtresse de soit-même, malgré ses différents ouvrages et idées couronnés de gloire, elle n'a jamais cherché célébrité. Nous avons tout de même essayer d'en savoir plus sur ses origines, son enfance et sa carrière. »
Elise décida de sauter la biographie, qui s'étendait ainsi sur quatre pages. Elle arriva ainsi à l'introduction, rédigée par Fauconnette elle-même. Elle disait principalement qu'elle avait écrit ce livre pour aider les jeunes à apprendre l'art difficile des sortilèges et enchantements. Elle avait approfondit l'étude du mouvement de poignet, sujet rapidement mit de côté d'après elle. Elle parlait également de sa théorie du sentiment des sorciers par rapport à la magie.
« Aucuns des nombreux livres anglophones que j'ai parcourut n'aident le jeune sorcier à connaître l'état dans lequel on doit être pour 'créer l'étincelle' selon l'expression populaire. Si des livres précisent qu'il faut se concentrer, je soutiens que non seulement la concentration est indispensable pour beaucoup de sorts, mais aussi qu'il faut savoir le lancer avec les sentiments. Quelques livres sont sur la voie de mon raisonnement, me semblent-ils. Ils conseillent de visualiser des images ou des situations, après avoir constater la nette amélioration que procure ces systèmes. J'ai découvert que cette nette amélioration était davantage liée aux émotions qu'à l'esprit. Mais je ne m'aventurais pas à revendiquer cette découverte, tant de fois défendue par nombres de sorciers, bien mieux qualifiés que moi, et étudié par les plus grandes entreprises. Les études de ses entreprises sont hélas principalement tournées vers les grands sorts qui nécessitent l'aide émotionnel. C'est pour cela que j'ai créé sept volumes où j'ai classé les différents sorts du programme éducatif de Poudlard, non seulement selon les graduations de difficultés habituelles mais aussi en tenant compte des efforts émotionnels fournis par les jeunes sorciers. Par exemple, le premier niveau traite surtout de sorts qui demandent plus de concentration que d'émotions. Alors qu'avant, le sortilège d'allégresse, classiquement classé pour la 1ère Année, a été déplacé en troisième année car il demande une grande maîtrise de soit-même ainsi qu'une simulation de joie, de bonheur. La concentration pouvant créer par-là une véritable hystérie voir des troubles plus importants... »
Ca continuait également sur plusieurs pages. Elise sentit son attention flanchée progressivement avant de remarquer qu'elle lisait en boucle la même ligne. Elle espéra que l'introduction n'était pas très importante et tourna encore une fois les pages pour arriver au premier sort.
« Sortilège d'attraction.
« 1ère Leçon, la concentration magique.
Fauconnette précisait surtout que la concentration c'était faire le vide dans sa tête, ceci servant à la réalisation et la réussite du sort, et pas, au contraire, de trop forcé son esprit sur la tâche, ceci servant à influencer la puissance du sort. Elle conseillait également un petit tour à la fin du livre où l'on pouvait voir du vocabulaire, comme sort, sortilège, maléfice, enchantement, incantation, malédiction et bien d'autres. Les définitions étaient longues, car, comme l'expliquait Fauconnette, les mots ayant dérivés dans le langage parlé... Bref c'était plutôt compliqué.
« 2ième leçon, le mouvement du poignet. »
Elise eut un petit soupir avant de prendre un long pinceau de Lily et de commencer à s'entraîner. La tâche serait peut-être plus difficile que prévu.
Le réveil sonna, indiquant que mrs Stanie rentrerait dans une demi-heure. Elise ferma les fenêtres et prit Amnésie et ses affaires.
« Ah tient ! La porte de mon compartiment s'ouvre. C'est justement les deux garçons dont je parlais. Les autres wagons semblent pleins et me demandent s'ils peuvent se joindre. Ils ont le même age que moi, mais se connaissent déjà.
« Le premier se nomme James Potter. Il est plutôt mignon. Il n'est pas très grand, avec des cheveux noirs qui partent dans tous les sens. Il a des yeux noisette. Il est toujours en train de faire des blagues et il est plutôt sympa. Il me fait rire. Par contre, il se moque un peu trop de Peter à mon goût. Je n'aime pas trop la façon dont James prend toujours la parole. Peter a du mal à en placer une. Peut-être est-il intimidé, face à moi en inconnue ou face à James qui semble déborder d'énergie. Malgré tout, il me fait bien rire et m'apprend beaucoup de choses sur Poudlard et le monde de la magie.
« Peter Pettigrow est en un mot : adorable. Petit, un peu rond. Des cheveux châtains clairs, des yeux bleu pâle et innocents. Un air timide, un peu naïf. Quand il fait des yeux de chiens battus, n'importe qui craque, c'est irrisitible. Lui-même, il n'a pas vraiment de charme. Il a l'air d'avoir beaucoup de culture, mais il n'en fait pas profiter. C'est plutôt James qui donne à la parole à Peter en lui demandant des informations ou autres. Dommage, je suis sûre que c'est quelqu'un de très intéressant.
« James est celui qui riait pendant que la mère de Peter gardait son enfant prisonnier. James m'explique qu'ils sont amis d'enfance, car leurs mères respectives travaillent au Ministère de la Magie. Je ne savais même pas que ça existait ! Le revoilà partit dans ses explications sur le monde de la magie. Ca me touche beaucoup.
« La porte s'ouvre encore. Nous accueillons chaleureusement une fille de notre age, qui s'appelle Caroline Circé. James et Peter la regardaient bizarrement, sans doute parce qu'elle est très belle. Elle a des cheveux blonds foncés et des yeux bleu glacial, plus clairs encore que ceux de Peter. Elle semble un peu à l'opposé de Peter, comme grave et pensive. Image inébranlable de la justice et de la sagesse. Mais après quelques temps, on se rend compte qu'elle est quelqu'un plein d'énergie, bien que parfois un peu réservée.
« Ensemble nous nous amusons bien. James a sortit un jeu de carte ensorcelé qui émet une drôle d'odeur de souffre et un léger crépitement. Peter m'avertit en riant que c'est un jeu explosif, et que si je tiens à avoir les sourcils symétriques, je ferais bien de m'éloigner un peu. A voilà, le train part enfin. J'aurais bien aimé pouvoir faire un signe d'au revoir à mes parents, mais ils n'ont pas pu entrer dans la gare sans pouvoirs. »
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Sept jours continuèrent ainsi. Elise, dans un élan studieux, avançait rapidement dans l'étude du manuel. Bien sûr, si le travail avait beau être intéressant, il était également un peu frustrant. Elise apprenait à lancer des sorts alors qu'elle n'avait pas de pouvoirs magiques, et vous conviendrez que la pratique est plus amusante que la théorie.
Huit jours plus tards, juillet comptait déjà sa première semaine. La température montait encore un peu plus qu'en juin, mais elle restait heureusement raisonnable. Elise avait ouvert la fenêtre de la cuisine qui donnait du côté des Abbot tandis qu'elle préparait le repas.
Depuis maintenant neuf jours, elle surveillait constamment la famille sorcière, dans l'espoir qu'un des membres sortent et se rendent dans un quelconque lieu magique. Une fois, le père était sortit pour se rendre chez la 'voisine d'en face qui disait du mal de tout le monde'. Mais c'était tout. Ils ne sortaient jamais faire des courses ou autre. Ils devaient avoir leurs propres moyens de locomotion, avait pensé Elise, dépitée. Parfois elle prenait Amnésie dans ses bras et regardait le jardin de ses voisins. Elle observait les créatures qui couraient dans l'herbe en lançant leurs drôles de cris, juste pour s'assurer que tout était bien réel.
Mais à l'instant, elle ne regardait les Abbot qu'évasivement, plus par devoir qu'autre chose. A vrai dire, elle se sentait bien plus concernée par la cuisson de son plat. Un hululement arracha Elise à ses occupations culinaires. Elle se précipita tout de suite à la fenêtre, car elle savait ce que signifiait un hibou dans le monde des sorciers.
A la fin de son livre des sorts et enchantements, il était écrit l'adresse de l'auteur si jamais on voulait 'lui envoyer un hibou'. Elise en avait conclu que, par elle ne savait quel enchantement, les hiboux constituaient un moyen d'échange. Mais jusqu'à ce jour, elle n'en savait pas vraiment plus.
Elle s'était donc précipité à la fenêtre, pour voir un magnifique Grand-Duc se précipité à celle des Abbot et toqué au carreau. Pour Elise qui n'avait jamais vu ni chouettes ni hiboux de sa vie, c'était proprement incroyable. Elle fut rappelée à la cuisine par son plat qui dégageait une forte odeur de grillé, puis prit le journal de Lily pour le lire dans le jardin, en jetant des regards curieux vers ses voisins. Elle espérait qu'elle aussi aurait droit à une bribe d'informations.
« Hannah ! »
C'était la voix de Marilyn.
« C'est ma lettre de Poudlard. Il va falloir acheter tout ce dont tu as besoin. Je suppose que tu veux venir avec moi ?
- Bien sur !
- Très bien, fit Marilyn avec un soupire. Dans ce cas, nous allons y aller en bus, car ton père a utiliser toute la poudre de cheminette sans en racheter. Nous pourrons en profiter pour aller faire des courses. »
Elise se précipita à l'intérieur. Elle fourra les clés de la maison dans sa poche, elle prit aussi son sac à dos. Il avait entre autre des lunettes noires qu'elle chaussa aussitôt. Elle s'attacha rapidement les cheveux en queue de cheval et sortit de la maison attendre discrètement que les Abbot sortent, toujours en faisant semblant de lire son livre.
Elle avait tout le temps, mrs Stanie ne rentrerait pas avant quelques heures.
Marilyn sortit cinq minutes plus tard. Elle tenait Sam dans les bras et discutait gaiement avec Hannah. Elise eut la fugace envie de les rejoindre, discuter tout aussi gaiement avec eux. Mais au contraire, elle ralentit pour éviter de se faire repérer. Le lendemain de sa visite chez eux, elle avait perdu la mémoire. Elle ne ferait pas deux fois la même erreur.
Elle resta éloignée lorsqu'ils attendaient le bus, et monta à la dernière seconde dans le transport bondé. Elle ne parvenait pas à les entendre, mais au fond ça ne devait pas être important. Les sorciers ne parlaient sans doute pas magie sous le nez de n'importe quelle personne, vu la façon dont avait été accueillit Elise.
Le trajet dura une demi-heure. Marilyn emmena ses enfants dans une rue avec pleins de magasins, dans le centre de Londres. Etonnée, Elise les suivit. Etrange façon de se cacher que de choisir le centre de Londres, mais bon, Elise suivait.
Marilyn s'arrêta près d'un magasin de musique et près d'un magasin de vêtements pour femme. Elle s'arrêta, comme si elle hésitait entre les deux boutiques. Aucune ne fut choisit, car elle alla tout droit.
Elise fronça les sourcils, s'arrêtant net.
Par où était-elle passé ?
Elle s'approcha un peu avant de l'apercevoir.
D'abord elle crut que ce n'était qu'une misérable bâtisse, coincée entre les deux commerces. En vieux bois, avec des fenêtres qui donnaient sur du noir, une porte d'entrée entrouverte.
Puis elle vit un écriteau. 'Le Chaudron Baveur'.
Si elle n'avait pas suivit Marilyn, elle n'aurait pas vu le malheureux pub. Si elle n'avait pas lu le journal de Lily, elle ne se serait pas arrêter.
Le Chaudron Baveur.
Porte entre le monde de la magie et son monde.
C'était ce qu'elle cherchait, non ?
Alors pourquoi hésitait-elle ?
Pourquoi ne pouvait-elle pas entrer ?
Une impression de ne pas être à sa place, intruse dans un monde inconnu.
Elise s'assit sur le banc en face du Chaudron Baveur.
Elle entrerait demain. Ou après-demain. Qu'importe ! Mais pas aujourd'hui.
Elle gribouilla les étapes importantes de son voyage dans son journal. Depuis qu'y écrire était devenue une obligation, elle trouvait cela moins distrayant. C'était davantage devenu un carnet de bord, et seulement à l'occasion un journal. Quand elle se sentait inspirée enfaîte.
Elle rangea son journal et regarda l'heure sur sa montre. Elle n'avait pas envie de rentrer chez mrs Stanie. Il était encore tôt. Elle regarda le Chaudron Baveur avec un mélange d'envie et d'effroi.
Elle sentit un regard pesé sur elle. Elle se retourna.
Une jeune fille de son age l'étudiait.
Elle était très belle, vraiment, d'une beauté terrible mais tout en étant un peu effrayante. Elle semblait un peu plus âgée qu'Elise. Elle avait des cheveux noirs et longs. Un visage fin et doux. Ses yeux étaient noirs, comme deux bouts de charbon, bordés de longs cils. Des yeux perçants et intelligents. Elle fermait à demi ces yeux, comme rêveuse mais tout de même attentive à ce qui l'entourait. Elle semblait lointaine, hors d'atteinte, invulnérable, fière. Elle paraissait tout savoir, tout connaître.
Elle portait un jean et une veste noire.
Elle sourit en coin lorsque Elise tourna vers elle des yeux étonnés, mais ne dit rien. Au contraire, elle détourna le regard rapidement. Son sourire s'effaça, ses yeux noirs se voilèrent derrière une brume grise. Aussi soudainement qu'elle avait détourner ses yeux, elle était devenue fragile et faible.
Elise voulut tenter la conversation. Il s'agissait sûrement d'une sorcière puisqu'elle avait remarqué le Chaudron Baveur. A moins qu'elle soit comme elle, une moldue qui connaît mais ne sait pas.
« Bonjour. »
La jeune fille ne répondit pas. Ses yeux clignotèrent, gris, noirs, gris, comme si elle avait du mal à faire le point. Elise avait l'impression de la sentir triste et perdue. Elle essaya à nouveau d'engager une discussion.
« Tu n'entres pas ? »
Elle leva alors les yeux vers elle. Des yeux ardents et glacés à la fois, dangereux et bienveillants. Des yeux qui étaient cette fois-ci tout à fait noirs. Elle était redevenue forte et sage.
« Toi non plus. »
Pas d'agressivité, juste une simple constatation. Sa voix était froide et distante, tout autant qu'elle était douce et intéressée. Quelques choses se mêlaient en elle, joies et douleurs, peurs et fascinations. Cette fille semblait une contradiction à elle seule, énigme vivante, sans en avoir posé. Plus que tout cela, elle semblait en lutte violente contre elle-même. Elise avait l'impression qu'elle faisait de gros efforts de concentration tout en le cachant du mieux qu'elle pouvait, pour paraître forte.
Elise ne comprenait pas ce qui se passait en elle.
Personnellement, ça la vexait de ne pas la comprendre. Elle s'était toujours estimée plutôt douée pour comprendre ce que ressentait les autres en un simple coup d'œil, sans même échanges de paroles. Mais cette fille restait dans ses mystères. Elise n'avait échangé que deux phrases avec elle, elle était cependant déjà passionnée.
Elise hésita avant de dire quelque chose. Elle désirait choisir les bonnes phrases qui dévoileraient tout. Des questions qui demandent une simple réponse, clef pour une dizaine d'autres. C'était ainsi, Elise n'aimait pas toujours les paroles inutiles. Mais pour l'instant, elle ne trouvait pas de phrase particulièrement intéressante, ni une autre question que celle-ci, qui lui livrerait peut-être beaucoup de réponses.
« Pourquoi ? demanda-t-elle, finalement. »
La jeune fille hésita aussi. Elise avait la sensation que la jeune fille ne pouvait parlé librement bien qu'elle en éprouvait l'envie.
« Je n'en ai pas le droit, avoua-t-elle. »
Ses yeux pâlirent encore une fois, presque imperceptiblement.
« Et toi ? Pourquoi tu n'entres pas ? »
Elise avoua la vérité sans s'en rendre compte. Pour une raison inconnue, quelque chose la poussait à lui faire confiance. Lui mentir ne lui serait jamais venu à l'esprit.
« Je n'en ai pas vraiment le droit non plus. Je suis moldue. Mais toi, tu dois être une sorcière je suppose. »
Elle en était persuadée. Pourquoi ?
« Oui. »
Le silence s'installa. Pas vraiment un silence gêné, juste une pause.
Puis Elise remarqua :
« Tu as de la chance d'être une sorcière. J'aimerais bien en être une aussi.
- J'aimerais bien ne pas en être une, parfois. »
Elle leva les yeux vers Elise et planta son regard dans le sien. Elise ne le soutint pas longtemps, ce fut à son tour de baisser les yeux. La fille eut un sourire et ses yeux redevinrent noirs.
« Tu es étrange. C'est peut-être parce que tu es moldue. »
Elise haussa les épaules ne sachant pas quoi répondre. Elle dévia la conversation : elle croisait des moldus tous les jours, elle s'intéressait donc davantage aux sorciers.
« Tu as une baguette magique toi aussi ? Tu peux lancer des sorts ? »
Le cœur d'Elise se serra sous le poids d'une tristesse. Une tristesse qui n'avait pas grand chose à voir avec ses propres sentiments.
« Non. »
Elise releva les yeux.
« Il n'a pas voulu m'en donner.
- Qui ?
- ... »
Elle hésita. Ces yeux clignotèrent, mais redevinrent noirs. Elle fronça ses fins sourcils.
« Mon père adoptif.
- Oh. Et pourquoi n'a-t-il pas voulu ? »
Elle haussa les épaules.
« Il doit avoir peur que je m'échappe. Mais il devait bien m'emmener, Narcissa ne pouvait pas me garder. Et il sait bien que je ne réagie pas à ses sorts de protection. »
Elise fit des yeux ronds tandis que la fille riait doucement d'un rire âcre.
« Il te retient contre ton gré ?
- On peut dire ça comme ça.
- Pourquoi tu ne t'échappes pas maintenant ? Ton père adoptif n'est pas là.
- Ca ne servirait à rien. Tout le monde me connaît chez les sorciers. Et chez les moldus je n'irais pas loin. »
Elle ajouta d'une voix amère :
« Il ne reviendra pas avant une heure et demi, et il sait que je ne peux pas m'en aller.
- Il suffisait de demander de l'aide à quelqu'un.
- On ne m'aime pas beaucoup ici... Et puis, c'est interdit. »
Ses yeux se refirent vitreux. Elise sentait une résistance quelque part. Quelque chose clochait dans tout cela.
« Mais les magasins sont justes à côté ! s'écria Elise. »
C'était écrit dans le journal de Lily en noir sur blanc. Elle devait réagir !
« Tu pourrais aller t'acheter une baguette magique.
- Je n'ai pas d'argent.
- J'en ai.
- Je n'en ai pas le droit.
- Je te prends de force, rigola Elise. »
Ses yeux se firent encore plus pâles.
« Je dois rester là. La voix... La voix me dit de rester. »
Elle avait dit cela d'une voix hésitante, geignarde. Ca ne collait pas du tout avec son ton assuré habituel.
Mais Elise n'allait pas se formaliser d'une voix imaginaire ou magique. Elle tira la fille par la manche et l'obligea à se lever. Celle-ci semblait en lutte pour se réveiller d'un rêve. Mais Elise était décidée à l'aider.
Elle lui prit la main.
Tout de suite, les yeux redevinrent plus noirs que jamais. Elle regarda Elise, étonnée.
« T'es vraiment une drôle de fille toi. On te l'a jamais dit ? »
Et elles rigolèrent ensemble.
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Tandis qu'elle faisaient la queue dans le magasin de baguettes magiques (un garçon de 11 ans cherchait actuellement son bonheur), Elise demanda soudainement à la jeune fille :
« Enfaîte, je ne sais même pas comment tu t'appelles !
- Moi non plus, répliqua malicieusement la jeune fille. »
Elle lui tendit la main :
« Elise Dudit. »
La jeune fille lui serra la main :
« Jun Lestrange. »
Dès que la main de Jun avait frôlé la main d'Elise, elle avait sentit comme un courant électrique qui la parcourait de haut en bas. Elle savait maintenant que c'était de la magie, mais ça lui faisait un drôle d'effet.
Ca devait faire un effet à Jun également, car elle lui lâcha la main et l'étudia de son regard ardent.
« Tu es vraiment quelqu'un d'étrange Elise. Pas seulement parce que tu es moldue. »
Elle sourit. Un vrai sourire, qui transforma son visage en un visage d'enfant. Elle s'arracha un long cheveu sombre.
Elle attacha ce cheveu autour de du pousse d'Elise. Encore une fois, son corps reçu cette étrange énergie, mais cette fois elle restait en elle bien que Jun l'ai lâcher.
« Ici, à Londres, je te nomme la sorcière Dudit et te souhaite la bienvenu dans notre monde. »
Jun lui fit un clin d'œil. Elle la regardait stupéfaite.
Puis la sorcière redevint sérieuse. Elle se pencha en avant pour chuchoter à son oreille :
« Sache que très peu de moldus peuvent accepter des pouvoirs magiques. Il serait plus prudent de n'en parler à personne. Mais c'est à toi de savoir en qui tu peux ou ne peux pas avoir en confiance. »
Elise hocha la tête, abasourdie. Elle ferait attention. Elle venait à peine de rencontrer Jun qu'elle avait une confiance absolue en elle. Sans doute était-elle imprudente, mais elle ne voulait pas penser que Jun puisse être une traîtresse. Pas elle. Si elle devait faire attention à chaque personne qu'elle rencontrerait, elle le ferait, mais qu'on lui laisse avoir confiance en Jun.
Le garçon trouva une baguette à son goût (36 cm, crin de licorne, bois de frêne). Ollivandeur, un vieil homme aux yeux presque aussi brillants que ceux d'Amnésie, vint à leur rencontre.
Elles avaient mis un moment à arriver chez Ollivandeur. D'abord, elles avaient du demander au monsieur qui tenait le pub de leur ouvrir le passage car elles n'avaient pas de baguettes. Puis Jun avait expliqué patiemment à Elise, qu'elles devaient changer son argent à la banque. Le temps qu'Elise se remette de la surprise de Gingott's (« Mais c'est quoi ça, exactement ? avait-elle demander en montrant un gobelin »), une demi-heure était passé. Elise avait changé presque tout son argent en échange d'énormes pièces qui avaient un style moyenâgeux. Vingt minutes s'étaient encore écoulées avant qu'Ollivandeur puisse les servir.
« Qu'elle est la jeune demoiselle qui désire acheter une baguette ? »
Jun hocha la tête pour faire comprendre qu'elle achetait en premier. Le vendeur réajusta ses lunettes et l'observa.
« Hum, vous devez être la fille de Bellatrix Lestrange. »
Jun hocha la tête.
« Une femme si gentille, dommage qu'elle ait mal tourné, très mal tourné, fit-il en secouant tristement la tête. »
« Je vous attendais une année plutôt. Approchez, je vais prendre quelques mesures. »
Il lui mit dans les mains une baguette soigneusement vernie :
« Bois d'hêtre, 25 cm, plume de phénix. Souple, se distingue particulièrement par ses métamorphoses. »
Elle agita un peu la baguette. Ollivandeur la luit arracha immédiatement des mains pour se tourner vers ses armoires poussiéreuses. Il lui tendit une baguette très brillante :
« Un mélange étonnant : bois d'érable,18 cm, poussière de fée. »
Cette fois encore, Ollivandeur ne parut pas satisfait de la baguette, puisqu'il la remplaça immédiatement par une autre :
« Bois d'ébène, 24,5 cm, crin de sombral : très compétente pour les duels. »
Jun prit la baguette, et aussitôt le cœur d'Elise se réchauffa. Lorsqu'elle l'agita, une pluie d'étincelles noires - noires comme si elles avalaient la lumière plutôt que d'en émettre, mais en scintillant tout de même - tomba sur le parquet du magasin.
« Hum... Vous savez-on dit que c'est la baguette qui choisit son propriétaire. Méfiez-vous car elle serait du genre à vouloir vous emmener à l'aventure et à vous apprendre à vous questionner. Calme, mais impulsive. »
Il y eut un silence pesant. Si Jun se sentait gênée, elle ne le laissait pas paraître. Elle secoua tout simplement la tête en signe d'acquiescement et rangea l'objet dans sa boîte.
« A vous mademoiselle ? »
Elise sursauta. Elle s'approcha en tremblant, sous l'œil attentif d'Ollivandeur.
« Comment-vous appelez-vous ?
- Elise Dudit. »
Il commença à prendre les mesures. Tandis que le mètre ruban s'affairait tout seul autour d'elle, elle laissa son regard dérivé dans la boutique. Une boîte sembla lui faire un clin d'œil.
« J'aimerais essayer celle-ci, fit-elle, en montrant ladite boîte. »
Mr Ollivandeur la regarda, plutôt étonné. Elle ne le sut que bien plus tard, mais qu'un client demande à voir une baguette précise n'était pas courant - sans être non plus positivement rare.
Il hocha la tête et lui tendit la baquette concernée. Elle n'était pas très longue et d'un bois un peu rouge avec de grandes tâches claires.
« Une baguette très originale. Racine d'if, 21 cm, cheveu de nymphe. »
Elise la prit dans sa main. Encore une fois, son cœur se réchauffa. La baguette émettait une douce chaleur. Quand elle l'agita, il ne sortit pas de sa baguette une pluie d'étincelles noires, mais d'étincelles vertes, chaque fois un mélange de verts différents.
Tandis qu'Elise payait, il n'arrêtait pas de marmonner pour lui-même.
« Décidément, je vends des baguettes vraiment étranges en ce moment. La génération la plus intéressante depuis vingt ans, d'à mon avis. Tiens qu'l'année dernière, y avait déjà le jeune Potter et le jeune Malefoy qui étaient pas évidents, pis cette année la jeune Lovegood, mais d'elle ça m'étonne pas, déjà que sa mère, c'était une originale... »
Là, Elise ne put se retenir de le questionner :
« 'Le jeune Potter' ? Vous voulez dire le fils de James Potter ?
- Que voulez-vous, même les gens célèbres ont besoins de baguette, répondit-il d'un ton abrupt.
- 'Célèbre' ?! s'étrangla Elise. »
L'homme la regarda, intrigué.
« Vous êtes une apprentie sorcière, vous. Sinon, vous connaîtriez le jeune Harry Potter. On n'trouve pas plus connu dans le monde de la sorcellerie. »
Encore une fois, une porte sembla s'ouvrir dans la tête d'Elise. Harry. Elle avait déjà entendu ce nom. Mais elle avait oublié où et quand. Elle se creusa la mémoire, se concentra.
'Tous des personnes de ma classe. Lui, il s'appelle Harry.'
Serait-ce le même Harry ?
« Pourquoi est-il célèbre ? »
L'homme frissonna.
« Une sombre époque, que l'époque de Vous-Savez-Qui. Je préfère ne pas en parler, merci. »
Elise n'insista pas et changea de sujet, un sujet qui l'intéressait autant que le premier, puisqu'il la concernait directement.
« Et qui est le 'jeune Malefoy' ?
- Il se nomme Draco Malefoy, pourquoi ? »
Il ne semblait pas ravi d'en parler.
« Il me semble avoir déjà entendu ce nom, dit Elise avec un ton d'excuse.
- C'est possible. Malefoy, un nom très connu. Pourtant leur réputation n'est pas une réputation à avoir d'après moi. Qui sait ce qu'on fait tous leurs ancêtres pour être si connus ? Y a bien des rumeurs !
- Est-il le fils de Lucius Malefoy ?
- Vous le connaissez ? N'essayez pas de le connaître. Un type dangereux que Lucius. Encore qu'il n'est plus dans toute sa puissance, avant Sa perte, il était mortel, Son plus proche. Mais ne parlons pas de cette époque, car aujourd'hui Il est mort. »
Ca faisait relativement penser aux allusions de Marilyn Abbot.
« Et qu'avaient d'étranges leurs baguettes ? »
Ollivandeur la regarda droit dans les yeux. Ses yeux pâles luisaient.
« Comme je vous l'ai déjà dit, les baguettes choisissent leurs propriétaires. Elles voient en eux leurs avenirs, les choisissent en fonction de leurs caractères, leurs magies, leurs ambitions. Si je peux deviner certaines choses, ces choses sont trop importantes pour être dit à n'importe quel inconnu. Parfois, quand c'est très important, j'en informe Dumbledore car j'ai une confiance absolue en son jugement. »
Il hocha la tête pour signifier que la discussion était terminée.
Elise paya leurs achats. Elle et Jun restèrent un moment devant le magasin, à cligner des yeux à cause du soleil. Jun dit à Elise :
« Un homme plus sagace qu'on le croit, Ollivandeur. Il ne voit pas plus loin que ses baguettes, mais tout en restant dans son magasin il en devine beaucoup plus. »
Elise haussa les épaules. Elle n'était pas sûre d'avoir tout enregistrer. Beaucoup de choses s'étaient passé en peu de temps.
« Il est quelle heure ? »
Elise regarda sa montre.
« Une heure et demi. »
Jun se tapa le front.
« On a plus que dix minutes avant qu'ils reviennent. »
Quand est-ce que les sorciers prenaient l'habitude de ne jamais nommé les autres personnes ?
Elles se mirent à courir et réussirent à atteindre le Chaudron Baveur en cinq minutes. Grâces à leurs baguettes, elles avaient pu entrer d'eux-mêmes. Heureusement ils n'étaient pas encore arrivés. Elise avait un point de côté et Jun essayait de reprendre sa respiration.
Elle lui tendit sa baguette.
« Prends-là. »
Elise la regarda.
« Dépêche-toi !
- Mais pourquoi ?
- Sinon ils me la confisqueront.
- Comment je te la rendrais ?
- Prends-là. »
Elise la prit et la glissa avec la sienne dans son sac.
« Maintenant va-t-en, il ne faut pas qu'ils te voient.
- Je te la rendrais comment ? »
Jun réfléchit.
« Dis-moi un numéro au hasard.
- Onze ?
- Rendez-vous devant la chambre 11 du Chaudron Baveur, le jour et à l'heure où les élèves de Poudlard terminent leurs vacances de Noël. Je réussirais à venir.
- Mais je ne sais pas...
- Renseigne-toi. Tu es une sorcière maintenant ! Maintenant vas-t-en s'il te plait ! »
Elise lui jeta un dernier regard et lui fit un signe de la main. Plus elle s'éloignait, plus les yeux de Jun semblaient regagner leurs initiales couleur grise. Elle entra se cacher dans le Chaudron Baveur. Elle commanda au hasard à un vieux monsieur qui tenait le bar le premier produit de la carte - ça s'appelait 'Bièraubeurre' - pour pouvoir prendre une place près d'une des rares fenêtres qui donnaient côté moldus. Elle remarqua que les dimensions de la salle et que le nombre de fenêtre qu'elle avait ne correspondait pas à la misérable bâtisse qu'elle voyait du côté moldu.
Elle pouvait observer d'ici la jeune sorcière. Elle était assise comme elle l'avait trouvé, les yeux pâles, l'air triste. Elise entrouvrit un peu la fenêtre. Tom lui apporta sa Bièraubeurre, mais elle n'y toucha pas. Elle était occupée à observer sa nouvelle amie et de plus, elle n'aimait pas la bière.
Il ne se passa rien pendant dix minutes. Ils étaient en retard. Elise allait se décider à goûter sa boisson quand elle aperçut deux personnes, dont une qui ne devait absolument pas la voir. Le deuxième était sans doute son fils. Elise plongea sous la table.
« Bonne fin de journée, messieurs Malefoy, fit la voix du serveur.
- Vous de même, Tom, fit la voix froide et distante de Lucius, laissant deviner qu'il s'agissait juste d'un échange de politesse. »
La porte d'entré claqua. Elise se releva immédiatement pour regarder dehors.
Lucius et Draco Malefoy se tenaient là. Lucius vint voir Jun. Il paraissait un peu
« Viens. Elles veulent te voir. »
Elle se leva, son visage n'exprimait aucune peur. Draco Malefoy prit son père à l'écart. Il l'amena près de la fenêtre d'Elise, ce qui confirma sa première hypothèse : cette fenêtre était invisible de l'extérieur.
« Père, que diront-elles pour l'impero ? »
Il eut un sourire ironique.
« Peut-être que c'est un joli artifice à sa façon, peut-être qu'elles seront furieuses. Tu les connais, elles sont imprévisibles. Mais je ne souhaite pas avoir de problèmes avec Jun, donc autant la laisser comme tel. Je veux en terminer le plus vite possible. C'est le genre de sorcières qu'il faut éviter de croiser trop souvent et trop longtemps. »
Draco hocha la tête.
« Sinon, ça n'a aucun rapport Père, mais vous aviez dit que vous m'achèteriez un balai.
- On verra plus tard, Draco, fit froidement son père. Tes notes de cette année laissent à désirer.
- C'est parce qu'ils...
- ... privilégient certaines personnes, coupa Lucius. Tu me l'as répété durant toutes les vacances. Je pensais que tu aurais honte qu'une sang-de-bourbe obtienne de meilleurs notes que toi. »
Draco, le regard brillant de colère, ne dit plus rien. Satisfait, son père retourna auprès de Jun, mit une main sur son épaule, et disparut dans la foule, suivit de Draco. Elise regarda avec tristesse, le dernier endroit où elle avait aperçut son amie.
Pensivement, elle porta sa chope à ses lèvres.
Hum... La Bièraubeurre, c'était délicieux. Un goût de cannelle et de vanille semblait-il.
Ca lui remonta le moral.
Elle regarda son pouce où le cheveu était noué.
Si elle se concentrait, elle pouvait sentir la magie lui parcourir le corps, dans un agréable frisson.
Grâce à Jun, elle savait parcourir les deux mondes.
/ Merci, et surtout prends soins de toi jusqu'à Noël, Jun !/
