Lumie : Merci beaucoup Lumie ! Comme tu l'as demandé, voici le chapitre 3 avec James Potter et le suivant sera sur Remus (mon chouchou, lol) Je sais pas si ça promet, mais je fais en tout cas de mon mieux pour satisfaire mes lecteurs, alors j'espère que ce chapitre ne te décevra pas !

Chapitre 3 : James Potter

- JAMES POTTER !

Le garçon se recroquevilla comme sous l'effet d'un coup de fusil lorsque la voix de sa mère claqua dans le silence de la maison – il fallait dire qu'à quatre heures du matin, il n'y avait pas beaucoup de bruits – alors qu'il allait poser son pied sur la première marche de l'escalier.

La porte du salon s'ouvrit sur une Jenny Potter rouge de colère au moment où la lumière du corridor s'allumait. Elle se planta devant son fils, le regard flamboyant.

- Alors ?

James leva vers elle un regard plein d'amour dans l'espoir de l'attendrir, mais c'était peine perdue avec elle. D'un geste vif, elle attrapa le balai qu'il tenait à la main et le brandit devant elle.

- Tu crois vraiment que ce sont des heures pour aller jouer au Quidditch ?

- Mais maman, je dois faire tout le temps attention pendant la journée, à cause des Moldus, et la nuit… tenta James.

- Je ne veux pas d'explication ! Je t'avais prévenu James ! Je te l'avais dit la dernière fois. Ton balai restera enfermé jusqu'aux prochaines vacances !

- Non ! s'exclama James, horrifié. Tu ne peux pas faire ça ! Je t'en prie, je ne recommencerais jamais plus, promis !

- Tu m'as déjà dit ça la dernière fois, répliqua sa mère avec fureur. Rien ne me fera changer d'avis. Et, de toute façon, tu n'auras pas le droit à un balai, à Poudlard.

- Règle stupide, grommela James.

- Excellente règle ! Mais bon sang James, par tous les pouvoirs de Merlin, te rends-tu compte de ce que tu risques à sortir à des heures aussi tardives à ton âge et par les temps qui courent ?

James redressa la tête, intéressé. Sa mère travaillait à la Gazette des sorciers comme chroniqueuse et son père était Auror, aussi étaient-ils très au courant de ce qu'il se passait au jour le jour mais abordaient rarement le sujet en présence de leur fils. Il tentait donc de glaner le maximum d'informations dés que ses parents laissaient échapper quelque chose.

- Les temps qui courent ? répéta innocemment James.

Mme Potter fronça les sourcils.

- Ça ne marche pas avec moi, gamin, dit-elle en secouant la tête. Tu sais que nous avons du travail en ce moment et qu'il se passe quelque chose, tu n'as pas besoin d'en savoir plus.

James se serait donné des gifles. Depuis plusieurs nuits, sa mère travaillait sans relâche sur des archives jusque tard la nuit ou tôt le matin, enfermée dans une pièce adjacente au salon. S'il s'était souvenu de ça, il serait rentré de l'autre côté et ne se serait pas fait prendre.

- Maintenant, monte te coucher, mais sois sûr que nous en reparlerons avec ton père !

Le jeune garçon frissonna. Depuis quelques temps, Henry Potter était très nerveux et très porté sur les questions de sécurité. James doutait qu'il le félicite pour sa ballade nocturne. Il remonta d'un pas lent et lourd à sa chambre en essayant de trouver des solutions pour que sa mère change d'avis au sujet de son balai et se laissa tomber sur son lit.

Le bruit d'un froissement d'aile l'accueillit et il redressa la tête en souriant.

- Salut Falke, tu es déjà rentrée ? dit-il gentiment en s'approchant de la chauve souris perchée au portemanteau.

Il tendit sa main pour qu'elle s'accroche et retourna sur son lit, allongé sur le dos, la main haute devant lui, en regardant la petite roussette.

- Tu te rends compte ? Me confisquer mon balai alors que je n'ai plus que trois jours pour en profiter ! Plus de doute, j'ai une mère sadique !

Il regarda avec un sourire la chauve-souris secouer fortement la tête et se lécher le bout des ailes puis grimaça.

- Poudlard… murmura-t-il. Pff ! Comme si j'avais besoin d'y aller ! Tu peux me dire l'intérêt d'aller dans ce vieux château pourri alors que je peux apprendre comme je veux à la maison ? Je suis bien trop doué pour aller à Poudlard, je devrais avoir un précepteur !

Falke lui lança un regard intense de ses yeux noirs et James secoua la tête.

- Je suis pas vantard, je suis réaliste. Enfin, espérons qu'il n'y aura pas trop de crétins dans ce château miteux. Après tout, j'ai tout essayé avec papa et maman et j'ai plus le choix, je vais à Poudlard.

James poussa un profond soupir de lassitude et se renfrogna d'avantage.

- Et puis pourquoi les première année n'auraient pas droit d'avoir leur balai ? Décidément, nous vivons dans un monde injuste.

Il bâilla et la roussette déploya ses ailes pour retourner s'installer sur son portemanteau alors que son maître laissait sa main retomber en s'endormant.

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Deux jours plus tard, alors que James vérifiait s'il n'avait rien oublié dans ses valises, Henry Potter – qui avait été absent ces derniers jours, parti en mission – ouvrit la porte de sa chambre à la volée et s'avança à pas furibonds vers son fils, auquel il asséna deux gifles monumentales.

- Espèce d'inconscient ! hurla-t-il. Faut-il avoir atteint un état de crétinisme proche de celui d'un pitiponk pour agir de la sorte ! As-tu pensé à l'inquiétude de ta mère ? As-tu pensé aux dangers que tu encourais ? Non ! Monsieur James Potter est plus fort que tout le monde et ne craint rien ni personne ! Par la foudre d'Astaroth, pourrais-tu au moins une fois dans ta vie penser aux autres et à ta sécurité ?

James était mortifié et n'osait pas lever les yeux vers son père. Au fil de ses paroles, il sentait un sentiment de culpabilité monter en lui et ses joues le chauffaient plus que jamais.

- Je suis vraiment désolé, murmura-t-il, honteux.

Un soupir de lassitude de son père lui fit relever la tête.

- Je sais que tu es désolé James, tu es toujours désolé, et sincère en plus mais… Tu es trop impulsif mon fils, il faut que tu apprennes à te contrôler. Nous entrons dans une période qui s'annonce lourde de menace et je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose. Je t'aime James.

- Je t'aime aussi papa.

Henry Potter sourit et serra son fils contre lui.

- Tu es jeune, c'est normal que tu sois comme ça, je sais que ça s'arrangera quand tu grandiras, mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. Il faut que tu prennes soin de toi si tu veux faire plaisir à ta mère et pouvoir prendre soin d'elle si un jour je ne suis plus là.

James se dégagea de l'étreinte douce de son père et le regarda avec inquiétude.

- Tu seras toujours là, dit-il d'un ton entre l'interrogation et l'affirmation.

Son père le fit asseoir à côté de lui sur son lit et le regarda avec gravité.

- James, il se passe des choses dans le monde de la magie. Des choses importantes et qui risquent d'avoir de terribles conséquences. Pour le moment, nous ne savons pas trop à quoi nous en tenir, mais un puissant pouvoir néfaste prend de l'ampleur et je suis Auror. Des jours incertains vont commencer. Je ne peux rien te promettre.

- Si, dit-il en tentant de retenir ses larmes. Promets moi de faire ton possible pour toujours revenir. Promets moi de te battre jusqu'au bout, même s'il n'y a plus d'espoir, accroche-toi à la vie.

- Je n'ai pas besoin de te le promettre James, toi et ta mère êtes une garantie que je le ferai.

Un silence s'installa puis Henry Potter sourit.

- Allez, termine tes bagages et descend manger. Ta mère nous a fait préparer un festin de roi pour ton départ !

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Affalé sur sa banquette, James Potter regardait défiler le paysage d'un air déprimé. Et voilà, il était parti pour Poudlard et le crétinisme intégral de ses condisciples. D'un autre côté, il espérait bien s'amuser durant ces sept années et, d'après ce qu'il savait de Poudlard, les occasions ne manqueraient pas.

Il soupira de nouveau et sortit sa baguette pour créer des fumées de toutes les couleurs, s'amusant à les changer de forme. Pour le moment, il s'ennuyait ferme.

Il ne vit pas le garçon s'arrêter devant la porte de sa cabine. Le nouveau venu l'observa quelques secondes puis esquissa un sourire narquois. Il sortit sa propre baguette et à peine eût-il prononcé une formule qu'un éclair éblouissant fit sursauter James. Il le regarda, les yeux grands ouverts, alors que l'autre garçon aux cheveux noirs éclatait de rire.

- Alors le minot, on a peur de son ombre ! s'esclaffa-t-il.

James fronça les sourcils. Ils avaient le même âge et il savait très bien que cet intrus parlait de sa taille, il devait faire une demi tête en moins. Il n'avait pas l'intention de laisser passer ça.

Il visa droit sur l'inconnu.

- Furoncula !

Mais le garçon eut le temps de se baisser et le rayon se perdit dans le couloir. Il voulut riposter, cependant James avait prévu le coup et eut le temps de bloquer son attaque.

Ils restèrent un instant face à face, le regard noir, puis les traits de leur visage se détendirent en même temps et ils partirent d'un fou rire tous les deux. Ils riaient tellement qu'ils finirent par s'appuyer l'un contre l'autre.

- On était fait pour se rencontrer, nous deux, dit James après qu'ils se soient un peu calmés. Je m'appelle Potter, James Potter.

- Sirius Black. Heureux de rencontrer quelqu'un qui s'y entende aussi bien en magie. J'ai crains un instant que ce serait trop facile.

Un cri puis des pleurnichements se firent entendre. Ils se rendirent dans la cabine voisine et virent un jeune garçon en train d'enlever un dernier furoncle à un autre élève, celui qui pleurnichait. Une fille de cinquième année regarda Sirius et James en fronçant les sourcils.

- C'est vous qui avez fait ça ? On ne lance pas de sorts dans le train.

Elle portait un insigne de préfète. James fit une grimace.

- Désolé, pas fait exprès.

Sirius mit sa main sur sa nuque.

- Hey ! Il va déjà mieux, c'était pas grave.

- Merci, dit le garçon qui avait été atteint à celui qui l'avait aidé.

Ce dernier se contenta de hocher la tête puis son regard croisa une seconde celui de James avant qu'il détourne les yeux et se rasseye près de la fenêtre.

La fille pointa un doigt sur eux.

- Et vous, vous vous calmez maintenant.

Ils retournèrent dans leur cabine.

- Quelle bande de rabat-joie ! pesta Sirius.

- A qui le dis-tu ! ...Dis donc, t'as vu comme il a réussi à enlever les furoncles, ce type ? Il a l'air de s'y connaître, lui aussi.

Sirius haussa les épaules.

- Tant mieux pour lui. Bon, à toi l'honneur. Puisqu'on peut pas s'éclater, raconte-moi un peu d'où tu viens.

- Bah ! Y'a pas grand-chose à dire. Disons que j'aurai préféré y rester.

- Pourquoi ça ? s'étonna Sirius.

- Je connais déjà plein de trucs, ça va m'ennuyer les cours, soupira-t-il.

- Ouais, et tes chevilles, elles vont bien ? ricana Sirius.

- Tu peux parler monsieur « J'ai craint un instant que ce serait trop facile » !

Sirius éclata de rire.

- Un point pour toi !

James le suivit dans son fou rire, parfaitement à l'aise. Il ne savait pas pourquoi mais il sentait un climat de connivence régner avec ce Sirius. Bien que leur rencontre ne se soit pas déroulée dans les meilleures conditions pour cela, il sentait que ce garçon aux cheveux plus noirs que les siens et aux yeux de plomb deviendrait un excellent ami.

Quelques heures plus tard, le train arriva en gare de Pré-au-Lard. Au moment où ils descendaient, ils entendirent une voix puissante.

- Les première année, par ici. Allez, regroupez-vous.

- Wahow ! Il est grand ce type, remarqua Sirius.

- Mais il ne mange pas les petits enfants, déclara un préfet derrière eux. Allez, suivez les autres.

- Il nous prend pour qui, lui, grogna Sirius.

- Allez, viens.

- Non attends.

Sirius lui désigna le chemin que prenaient les autres années.

- Qu'est-ce que t'en dis ?

James le regarda, puis le "géant", enfin il sourit.

- J'en dis allons-y !

Au moment où ils s'éloignaient, quelqu'un les arrêta, le garçon qui avait soigné les furoncles.

- Où allez-vous ?

- Ça te regarde ? répliqua Sirius.

- Tu veux venir ? proposa James.

James ressentait un élan de sympathie vis-à-vis de ce garçon qui semblait un peu timide. C'était idiot mais, rien qu'en le regardant, il avait l'impression qu'il pouvait lui faire confiance. Le garçon hésita un instant puis secoua la tête.

- Tant pis.

Ils suivirent les autres élèves et restèrent cachés dans des buissons jusqu'à ce que tout le monde soit monté dans les diligences. Au moment où elles partaient, ils foncèrent jusqu'à la dernière et s'accrochèrent à l'arrière.

- On va avoir des ennuis, remarqua James d'un ton neutre.

- Je le sais bien, répondit Sirius.

Et ils partirent d'un grand rire. Au moins, ça, ce serait une arrivée en bonne et due forme.

A peine eurent-ils passé le grand portail qu'ils lâchèrent la diligence et se cachèrent derrière un pilier. Ils attendirent un instant puis entrèrent dans le château une fois qu'il n'y eut plus personne.

- Et maintenant ? On va visiter les lieux ? demanda Sirius.

- Non, on aura tout le temps plus tard. Mon père m'a raconté comment ça se passait. Il désigna un grand escalier. C'est par là que les premières années arrivent. Attendons-les et voyons la tête que fera le professeur qui viendra les chercher.

- Excellente idée !

Ils se cachèrent dans l'ombre d'une porte et n'eurent pas à attendre très longtemps. Bientôt un homme d'un certain âge passa près d'eux et attendit au sommet de l'escalier, puis une rumeur de voix et de pas s'éleva alors que les premières années arrivaient.

A ce moment, Sirius et James sortirent de leur cachette et se dirigèrent, tout sourire, vers leurs camarades. Le silence s'était fait devant le professeur mais, remarquant les regards étonnés, il se retourna et vit les deux garçons.

- C'est génial ici, déclara Sirius. Félicitations pour la déco.

- Ambiance très cool, confirma James.

- Mais… mais que faites-vous là ? s'exclama le professeur. Hagrid !

Le garde-chasse apparut et regarda avec surprise les deux garçons.

- J'ignore ce qu'ils font là, professeur Achear.

- Quoi ? Nous ne devions pas prendre les diligences ? demanda James d'un air faussement étonné.

- Que ne l'avez-vous dit plus tôt ! s'exclama Sirius.

Aucun des deux ne tentait de jouer la comédie. Ils se moquaient ouvertement. Le professeur Achear fronça les sourcils.

- Nous verrons ça plus tard, rejoignez les autres.

Il commença son petit discours alors que les autres élèves regardaient Sirius et James comme s'ils étaient des héros. James repéra de nouveau le garçon châtain, adossé à la rampe de l'escalier. La tête baissée, il se retenait visiblement de rire. Non loin de lui se tenait un type aux cheveux noirs et gras qui regardait James avec dédain.

- T'as un problème, toi ? lui demanda-t-il avec hargne.

- J'ai rien dit, répondit-il.

- Nous y allons, dit le professeur d'une voix un peu plus forte pour les rappeler à l'ordre.

Ils entrèrent dans la Grande Salle, où les autres élèves et professeurs attendaient.

- Tu crois qu'on l'a vexé ? demanda Sirius d'un air faussement innocent en désignant Achear.

- Non, juste un peu frustré.

Il en profita pour observer les autres élèves. La plupart semblaient inquiets, d'autres nerveux ou émerveillés. Rares étaient ceux qui, comme lui et Sirius, étaient détendus. Il remarqua cependant une fille à la peau mate et aux cheveux acajou qui hochait la tête de droite à gauche en claquant des doigts et en chantonnant, on l'aurait crue en promenade de santé.

A la lumière des chandelles, il put mieux observer le garçon châtain. Il était très pâle et semblait fatigué. Il se tenait toujours un peu à l'écart, même si le garçon qu'il avait aidé ne le lâchait pas. Quelque chose l'intriguait chez lui.

(à suivre…)

La chauve souris de James : Falke vient de l'opéra de Strauss « La Chauve souris »