Chapitre 4 : Remus Lupin

John Lupin, installé à un bureau sur lequel s'amoncelait une quantité impressionnante de papier présentant une écriture allongée et rapide, un stylo bic à la main, laissait son regard se perdre dans un tableau qui représentait un paysage de montagne. Il ne vit pas plus qu'il n'entendit la poignée tourner lentement puis une tête châtain se glisser avec précaution dans l'entrebâillement de la porte.

Remus savait très bien que son père n'aimait pas être dérangé lorsqu'il se trouvait dans "sa" pièce, il risquait alors de perdre le fil de ses idées. Mais en le voyant le regard perdu dans le vague, reposant sa main qui avait dû courir sur le papier les deux heures précédentes, il s'enhardit et entra totalement dans le petit bureau en toussotant pour signaler sa présence.

Son père sursauta si fort qu'une dizaine de feuilles glissa du bureau pour atterrir parmi la multitude de boulettes de papier qui jonchait le sol.

- Je… excuse-moi papa, bafouilla Remus.

L'adulte le regarda un instant sans sembler le voir et secoua la tête pour retrouver ses esprits avant de lui adresser un demi-sourire.

- Ce n'est rien Remus, je m'étais perdu dans le miroir d'un lac, répondit-il en se baissant pour ramasser les feuilles.

Son fils esquissa un sourire, lorsque John Lupin sortait de deux heures intensives de création littéraire, cela lui demandait beaucoup de temps avant de revenir à la réalité.

- Tu voulais juste me voir ou tu as quelque chose à me dire ? demanda malicieusement M. Lupin en voyant que Remus n'avait pas bougé d'un pouce.

- En fait, je viens de recevoir ma lettre de Poudlard, répondit-il en montrant une épaisse enveloppe, l'air un peu inquiet.

Le sourire de son père s'assombrit un peu pour immédiatement retrouver son expression de douceur.

- Tu vois, tu n'avais aucune anxiété à avoir, ce Dumbledore a tenu sa promesse. Tu l'as dit à ta mère ?

- Il n'est que trois heures, remarqua Remus, décontenancé. Elle ne rentrera pas avant six heures.

L'homme lança un regard stupéfait au réveil qui se trouvait sur un petit meuble.

- Seulement ! s'exclama-t-il. C'est fou, j'étais persuadé qu'il était plus tard que ça avec tout ce que j'ai écrit ! Il me reste encore du temps !

Aussitôt dit, aussitôt fait, John Lupin farfouilla dans ses notes, relut deux trois lignes puis ouvrit un nouveau bloc note d'une longue série. Esquissant un sourire, Remus allait refermer la porte lorsque son père le rappela.

- Je suis fier de toi. Si ce directeur juge que tu peux aller dans cette école, d'après ce que ta mère m'en a dit, je lui fais confiance. Tout ira pour le mieux.

Un véritable sourire se dessina sur les lèvres de l'enfant alors qu'il refermait la porte du bureau et se dirigeait vers le jardin. Cette journée était à l'image de son cœur en cet instant : radieuse et illuminée. Les derniers mots de son père l'avaient transporté loin de là, dans une contrée riche en promesses d'avenir, mais d'autres mots vinrent assombrir le ciel si clair et la joie de Remus s'effaça rapidement.

A combien de temps remontait cette conversation entre ses parents ? Quatre, cinq mois ? Tous deux étaient persuadés qu'il était sagement endormi dans son lit lorsqu'ils avaient commencé cette discussion à son sujet, alors que Remus les écoutait attentivement, caché dans un coin sombre.

Théia Lupin, sa mère, tentait par tous les moyens de faire admettre à son mari que Remus devait faire ses études à Poudlard alors que John persistait à penser qu'il devait prendre des cours particuliers. Les arguments avancés par ses deux parents devraient à jamais rester gravés dans son cœur et son esprit.

« C'est totalement absurde John ! Tu ne vas pas laisser notre fils cloisonné toute sa vie dans cette maison ? Il a besoin de rencontrer d'autres enfant. »

« Pour qu'ils agissent avec lui comme ceux du village l'ont fait lorsqu'ils ont appris qui il était ? avait rugi John Lupin, qui ne s'énervait pourtant jamais. Remus n'osera jamais plus avouer sa véritable nature à qui que ce soit, tu veux pour lui une vie de mensonge ? »

« Ça vaut mieux qu'une vie de reclus ! avait répliqué sa mère. »

« Bon sang Théia, ouvre un peu les yeux ! Je ne recherche que le bien de Remus, je ne veux pas qu'il souffre. Quelle assurance avons-nous de la protection qu'ils pourront lui assurer, ainsi qu'aux autres élèves, dans cette école ? »

« Il est doué ! Tu ne peux pas le nier ! Il a appris tout seul certains sortilèges et a une connaissance importante des créatures magiques, tu ne peux pas lui retirer la chance de… »

« Et pourquoi les a-t-il appris ? la coupa son mari d'une voix triste et sourde. Il l'a fait pour se défendre des autres et se soigner de ses blessures quand on ne pouvait pas être là immédiatement. Mais quel sortilège pourrait soigner les maux du cœur ? Tu sais quelle est la pire chose qui puisse arriver. Si jamais Remus s'échappe lors d'une de ses transformations et que le loup-garou tue quelqu'un ou ne fait même que le mordre, notre fils en mourra lui-même. Je ne veux pas que cela arrive… jamais… »

Théia Lupin avait serré son mari contre elle et déposé sa tête contre son torse.

« Faisons au moins la demande, d'accord ? On verra bien ce qu'ils nous répondront. Et nous n'en parlerons pas à Remus, pour qu'il n'ait pas de faux espoirs. »

Son mari avait soupiré et caressé sa joue.

« Je ne veux pas le perdre Théia. J'ai peur pour lui autant que… que j'ai peur de lui… Crois-tu que je sois un mauvais père ? »

« Chht ! Je t'interdis de penser ça mon amour. Tu es un père remarquable. Beaucoup n'auraient jamais pu réagir comme tu l'as fait. D'abord t'intégrer dans le monde de la magie alors que tu es un Moldu, ensuite supporter ton fils dans une épreuve que tu n'aurais même jamais imaginé. John Lupin, vous êtes un homme extraordinaire un peu surpassé par les événements mais qui avez toujours su être là pour ceux que vous aimez, d'accord ? »

Remus avait beaucoup pleuré cette nuit-là mais jamais ses parents n'avaient su qu'il les avait entendu. Le pire, c'était qu'il savait que son père avait raison sur toute la ligne et cela rendait cette conversation encore plus douloureuse à ressasser.

Trois semaines plus tard, en rentrant de l'école, sa mère l'avait attrapée dans ses bras en pleurant de joie et en émettant des cris stridents dans lesquels Remus n'avait pas la moindre chance de reconnaître des phrases. Ce jour-là, la famille Lupin avait remercié toute la soirée le nouveau directeur de Poudlard, qui avait accepté que le jeune Lupin fasse son entrée à l'école de magie, même si le sourire de son père paraissait un peu crispé.

Et pourtant, malgré cette ambiance de fête, c'était à partir de là que tout s'était dégradé, sans que Remus en comprenne exactement la raison.

Il savait que ses parents l'aimaient plus que tout mais à compter de ce jour, tous deux devinrent beaucoup plus distants avec lui. Cela faisait une éternité qu'il n'avait plus eu une réelle conversation avec l'un ou l'autre. John Lupin s'était muré dans un mutisme frôlant l'indifférence, trouvant refuge dans ses écrits plus qu'avant, et Théia Lupin passait beaucoup plus de temps à son travail – au service de recensement des créatures dangereuses – se plongeant corps et âmes dans le combat qu'elle avait entamé depuis maintenant près de trois ans, à savoir faire accepter la dualité des êtres hybrides.

Remus, quant à lui, avait commencé à douter des dires de cet Albus Dumbledore, duquel sa mère disait pourtant le plus grand bien. Et s'il s'était moqué d'eux ? Si la lettre de Poudlard ne venait jamais ? Pire ! S'il renvoyait une lettre où il disait qu'ils n'avaient tout de même pas sérieusement cru qu'un monstre tel que lui serait accepté dans l'école ? Le garçon était blasé niveau cruauté humaine, il l'avait subie pendant assez longtemps pour ne plus être surpris de rien, mais il n'empêchait que ce genre de choses lui brisait le cœur à chaque fois.

Et finalement, elle était là, cette fameuse lettre, la clé qui allait lui ouvrir les portes d'un nouveau monde et d'une nouvelle vie. En attendant, cette "clé" en main, allongé dans l'herbe non entretenue du jardin, de nouvelles questions assaillaient le jeune loup-garou.

« Toutes les mesures ont été prises pour que votre scolarité se déroule le plus normalement possible, vous en serez informé le 2 septembre par le directeur adjoint », telle était la phrase écrite sur le parchemin qu'il serrait étroitement entre ses doigts crispés. Des mesures ? De quel genre ? Où allaient-ils le mettre lors de ses transformations ?

Son regard se porta automatiquement sur la remise que son père avait construite à son attention. La cabane était solide et, à la demande de sa femme, John Lupin avait recouvert tous les murs intérieurs de matelas solidement fixés afin que Remus ne se fasse pas mal lorsque, sous sa forme de loup-garou, il se jetait avec violence contre les parois de bois dur.

Évidemment, avec le temps, les matelas s'étaient retrouvés en lambeau mais les Lupin n'avaient pas les moyens de changer chaque mois cette maigre protection, aussi se contentaient-ils de rembourrer et recoudre ce capiton de fortune après chaque pleine lune.

Remus soupira en se frottant le visage : il était tout à la fois heureux et apeuré de se rendre à Poudlard. Ce n'était pas la première fois que son esprit se montrait aussi dualiste que sa nature et il savait que ce ne serait pas la dernière.

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C'était forcé ! Remus avait beau le savoir depuis belle lurette, dans son esprit de gamin de onze ans, il restait persuadé que la lune le rappelait à l'ordre, refrénant ses ardeurs et lui rappelant qu'il était destiné à rester à l'écart.

Le 1er septembre, il se réveilla avec une impression nauséeuse et la certitude de ne pas avoir assez dormi. La pleine lune avait eu lieu la nuit précédente et le loup-garou s'était montré plus virulent que jamais – certaines cicatrices avaient encore du mal à partir malgré le baume réparateur.

Théia Lupin entra dans la chambre de son fils avec un sourire d'excuse.

- Je sais que tu es fatigué, mais nous devons y aller tôt. Ton petit-déjeuner est prêt, nous t'attendons en bas.

Sept heures et demi à son réveil – cadeau de son père pour ses onze ans. Remus savait bien qu'ils n'avaient pas le choix. Sa mère avait déjà demandé à commencer plus tard pour être avec son fils à King's Cross et son père n'avait pas pu repousser le rendez-vous avec un éditeur londonien à neuf heures et demi précises.

Après avoir expédié son petit-déjeuner, Remus monta dans la voiture en assez mauvais état de son père et la famille Lupin se rendit à la gare. Suite à des embouteillages, ils arrivèrent à neuf heures devant King's Cross, de sorte que les adieux furent assez précipités, John et Théia Lupin ayant juste le temps de se rendre à leurs destinations respectives. Remus ne s'en formalisa pas, il savait combien ses parents se démenaient pour trouver des rentrées d'argent et il savait aussi que sa mère travaillerait plus tard le soir pendant quelques jours pour rattraper les deux heures et demi qu'elle avait prises pour accompagner son fils.

Le Poudlard Express se trouvait déjà en gare et Remus constata qu'il était le premier à arriver sur le quai, mais bien vite d'autres élèves accompagnés de leurs parents débarquèrent à leur tour sur la voie 9 ¾. Voulant éviter autant que possible le contact avec les autres élèves – du moins pour le moment – il alla ranger ses valises dans un porte bagage mais ne put s'empêcher de ressortir pour admirer une fois de plus l'extraordinaire locomotive rouge et noire qui tirait le convoi.

Placé dans un coin sombre, son attention fut cependant déviée par une étrange scène qui se jouait entre un adulte et un garçon de son âge – apparemment un père et son fils. L'homme venait de jeter le jeune garçon à terre et lui dit quelque chose avec une malveillance que Remus ne pouvait que trop nettement percevoir.

Le garçon resta un instant à terre et le jeune Lupin sentit une peur intense monter en lui alors qu'il se relevait en frottant son bras. L'autre secoua la tête pour retrouver ses esprits, se rendant compte par la même occasion que Remus le regardait fixement.

- T'as un problème ? demanda-t-il avec hargne.

Remus n'arrêta pas pour autant de l'observer, songeant qu'il devrait sûrement s'attendre à ce genre de réaction de la part de tous les élèves, il n'en avait jamais été autrement de toute façon. Il finit par hausser les épaules alors qu'une profonde lassitude l'envahissait et remonta dans le Poudlard Express, considérant la foule d'élèves qui grossissait de minute en minute.

Il aurait bien voulu rester tranquille dans son compartiment, seul, à regarder les collines succéder aux lacs et aux plaines, mais il était décidément écrit que cette journée ne se passerait pas selon son bon vouloir. Le train n'était pas parti depuis dix minutes que la porte du compartiment s'ouvrit avec violence, laissant apparaître une fille de son âge, un sourire rayonnant aux lèvres.

- Salut ! claironna-t-elle avec un enthousiasme débordant avant de faire deux sauts en direction de Remus pour se planter devant lui, l'air si radieux que le garçon se demanda si elle n'allait pas exploser.

- Je m'appelle Tara Milten, dit-elle comme si elle venait de lui annoncer qu'il avait gagné un million de Gallions. C'est ma première année à Poudlard ! Tu t'appelles comment ?

- Remus Lupin, répondit-il avec une pointe de timidité.

Il trouvait cette fille pour le moins inquiétante et se demanda un instant s'il ne s'agissait pas d'une folle échappée d'un asile, mais la question qu'il allait lui poser mourut dans sa gorge. Il était subjugué par ses cheveux. Comment quelqu'un pouvait-il avoir des cheveux d'une telle couleur acajou et aussi brillants ?

- Remus ? répéta la fille. Waah ! J'adore ! C'est trop cool comme prénom ! Moi, en fait, mon vrai nom, c'est Taranatés, ridicule pas vrai ? C'est une idée de ma grand-mère, elle n'a jamais eu tout son esprit, comme tu le vois. Heureusement que maman m'a inscrite sous le nom de Tara, tu imagines l'horreur ? Taranatés ! Non mais je te demande ! Enfin bref, ça n'est pas très important. Tu es heureux d'aller à Poudlard ? Moi, oui, je sens que ça va être fantastique, je vais rencontrer plein de monde et pouvoir faire connaissance. D'ailleurs, je te laisse, j'ai d'autres personnes à aller voir, mais on se reverra, j'en suis sûre. A plus tard Remus !

Et elle sortit en coup de vent, toujours aussi gaie, laissant un Remus abasourdi et certain que l'état mental de cette fille était tout sauf sain. Il secoua la tête pour chasser cette image de folie de son esprit et se perdait de nouveau dans la contemplation du paysage lorsque la porte s'ouvrit encore une fois.

« Mais qu'on me fiche la paix ! songea Remus. A quoi ça sert de venir me voir puisque vous fuirez comme tous les autres ? »

Il leva cependant la tête sur le nouvel arrivant. Un garçon grassouillet à l'air timide et extrêmement gêné le regarda avec hésitation.

- Je… Je peux m'asseoir ici ? demanda-t-il d'une voix si faible que Remus doutait qu'il ait pu entendre quelque chose s'il n'avait eu les sens aiguisés par la récente pleine lune.

- Bien sûr, je t'en prie, répondit-il poliment.

Le garçon sembla soulagé et s'assit en face de Remus, qui ne fit plus attention à lui, à l'inverse de l'arrivant.

- Je suis Peter Pettigrow, dit-il d'une voix encore basse et légèrement chevrotante.

- Remus Lupin, répéta-t-il en s'obligeant à s'intéresser au garçon.

Pourtant, il n'en avait aucune envie. A quoi ça servirait ? Il valait mieux qu'il reste seul sans trop lier connaissance avec les autres élèves, c'était mieux pour tout le monde.

- Tu as une idée dans quelle maison tu vas être ? continua le dénommé Peter en trouvant un peu plus d'assurance dans le regard de Remus. A mon avis, j'irai à Poufsouffle, je ne suis pas assez doué pour aller dans les autres maisons.

- Poufsouffle est aussi prestigieuse que les autres maisons, remarqua Remus. La loyauté, la sincérité et la justice sont des valeurs très importantes.

Peter le regarda avec des yeux écarquillés d'admiration, comme si Remus venait de porter la plus sage des paroles et celui-ci s'en agaça intérieurement. Ce qu'il pouvait détester les gens qui avaient des préjugés. Mais vu le garçon, il se douta que celui-ci manquait tout simplement de confiance en lui. Peter réitéra sa question et Remus haussa les épaules.

- Je ne sais pas où j'irai. Je m'en moque. Une maison ou une autre, ça ne changera jamais rien…

Les mots lui étaient venus tout seul et il lança un regard anxieux au garçon, mais celui-ci ne semblait pas être très vif d'esprit et n'avait pas saisi l'allusion échappée accidentellement.

Pour la troisième fois, la porte s'ouvrit et une fille d'une quinzaine d'année arborant un insigne reluisant de préfète pénétra dans le compartiment en leur souriant.

- Bonjour, je m'appelle Emeline Vance, je suis élève de cinquième année à Serdaigle et préfète. J'ignore dans quelle maison vous vous trouverez mais si jamais vous avez des soucis pendant le trajet, n'hésitez pas à…

Elle fut coupée par une forte détonation provenant du compartiment voisin. Quelqu'un lança une phrase d'un ton moqueur puis une autre personne prononça le sortilège de furoncles. Un rayon lumineux s'écrasa contre la vitre du couloir et fut projeté droit sur Peter Pettigrow.

Un long moment, personne ne parla. Hébété, Peter ne semblait pas comprendre ce qu'il venait de se passer, Remus fronçait les sourcils et la préfète paraissait abasourdie. Des éclats de rire dans le couloir ramenèrent Remus à la réalité et il sortit sa baguette en soupirant.

Le voyant faire, Emeline lui agrippa la main.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- On va pas le laisser comme ça, remarqua Remus, je connais le contre sort.

« Forcément, songea amèrement l'enfant, il a bien fallu que je l'apprenne pour les fois où on me le faisait subir. »

La préfète finit par hocher la tête et Remus pointa sa baguette sur Peter.

- Mais enfin, qu'est-ce que j'ai ? couina le concerné.

Emeline sortit un petit miroir de sa poche et le présenta au garçon pour qu'il voie les furoncles qui le recouvraient – et commençaient à disparaître grâce à Remus. Peter poussa alors un petit cri aigu et se mit à pleurnicher. Deux ombres s'encadrèrent dans la porte tandis que le dernier furoncle disparaissait.

La préfète les regarda avec colère.

- C'est vous qui avez fait ça ? On ne lance pas de sorts dans le train.

- Désolé, pas fait exprès, répondit l'un des garçons.

- Hey ! Il va déjà mieux, c'était pas grave, ajouta l'autre en passant une main derrière sa nuque.

- Merci, murmura Peter à Remus.

Celui-ci hocha la tête puis regarda les deux responsables. Il connaissait le premier – il s'agissait du garçon qui avait eu une dispute avec son père – puis s'attarda sur le second. Les cheveux ébouriffés, l'air curieux, Remus eut le même étrange sentiment qu'il avait eu lorsqu'il avait vu l'autre la première fois. Il finit par détourner le regard et se rasseoir avec indifférence.

- Et vous, vous vous calmez maintenant, entendit-il Emeline dire avant qu'ils ne s'en aillent, bientôt suivis par la préfète.

Pour la discrétion c'était raté et il semblait que Peter Pettigrow avait décidé de s'accrocher à lui suite à son aide. On l'y reprendrait, à vouloir secourir les gens !

(à suivre...)

(1) Taranatès : fusion de Taranis et Teutatés (ou Toutatis, si vous préférez) dieux de la mythologie celte, respectivement dieu du Ciel et du Tonnerre et dieu de la Guerre, protecteur des tribus et gardien des morts.