Note : J'ai pris comme référence de naissance l'année 1960, donc, là (soyons logique) nous sommes en 1971.

Vous m'excuserez certains anachronismes que j'ai pu faire. Je suis par exemple en train de me demander si Lucius Malefoy ne devrait pas être en cinquième année… Mais bon, j'en suis pas sûre. ^^

Note 2 : J'ai oublié un truc assez important. Ce récit est également la genèse de mon autre récit (HP et le miroir de Parenze) alors pour ceux qui ne l'ont pas lu, ne vous inquiétez pas si vous ne comprenez pas certains commentaires personnels qui viendront dans les prochains chapitres, c'est normal ! lol

Milady2 : lol, oui, c'est dur de mettre ses sentiments de côté, mais j'y arrive. (avec maintes difficultés -) )

Bon, ben v'là la répartition, aucune surprise, on voit juste ce qui se passe sous le Choixpeau pour chacun de nos héros.

Chapitre 7 : La répartition

Un chapeau tout râpé et usé avait été posé sur un tabouret. Celui-ci se mit à chanter en expliquant comment seraient répartis les élèves.

Le courage et la curiosité du monde étaient ce qu'il fallait pour être accepté chez Gryffondor ceux choisis par Serdaigle possédaient avant tout la sagesse et l'envie de la connaissance chez Poufsouffle, le travail était de mise, on y aimait le labeur cérébral et nul n'avait plus de patience pour finir, à Serpentard, on était très débrouillard, l'ambition était leur mot d'ordre et rien ne pouvait les faire reculer quand ils avaient un objectif.

Alors que les élèves applaudissaient, Sirius se rapprocha de James.

- Ça doit être mortel pour les soirées.

- Sûr que, niveau ambiance, c'est pas vraiment ça.

Le professeur Achear commença à appeler les élèves.

- Ateran, Julie !

Une toute petite fille s'avança d'un pas hésitant et coiffa le Choixpeau. Après quelques secondes, la fente se rouvrit.

- Poufsouffle !

Des acclamations fusèrent de l'avant dernière table vers la gauche.

- Black, Sirius !

Sirius eut un sourire à la fois amusé et dégoûté et s'avança d'un pas souple vers le tabouret. Et voilà, il allait se retrouver à Serpentard et il ne verrait sans doute plus James – car lui, s'il n'allait pas à Gryffondor après ce qu'il lui avait raconté, ce serait bien le diable !

« Allez, vas-y, sors le ton Serpentard puisque tu en meurs d'envie », songea Sirius avec amertume lorsque le professeur Achear déposa le Choixpeau sur sa tête.

Un instant, il sembla que c'était ce qui allait se passer, car à peine ses cheveux effleurés, le juge de la répartition avait ouvert sa bouche… pour la refermer aussitôt. Un silence étrange suivit et Sirius demanda sarcastiquement au chapeau s'il s'était endormi et s'il comptait lui faire passer le réveillon sur ce tabouret inconfortable. C'est alors que se produisit la chose la plus impensable au monde : le Choixpeau éclata allégrement de rire.

Sirius se douta qu'il était le seul à l'entendre et il se sentit brusquement très mal à l'aise. Se moquait-il de lui ? A cette pensée, la colère prit le pas sur le reste. Personne ne se moquait de Sirius Black !

« Je ne me moque pas, remarqua soudain une voix alors que le fou rire s'était atténué, je constate avec une joie sans faille. »

« Vous constatez quoi pour rire autant ? Y'a des lapins roses dans ma tête ou quoi ? » remarqua Sirius, de très mauvaise humeur.

« Des lapins roses… répéta le Choixpeau. Non, M Black, je dirai plutôt des roses sur un lopin de terre sèche… »

« Hein ? »

Le chapeau ricana.

« Ce que tes parents vont être déçus ! Qui aurait pu penser que la famille Black engendrerait non pas une mais deux étoiles aux couleurs de l'espoir. Noir comme leur âme et comme leur cœur, le tien sera celui de l'encre qui écrit une nouvelle page d'histoire et raye les précédentes. Surprenant, de la part d'un enfant de Nocera… A Serpentard tu pensais aller, à Serpentard tu n'iras jamais, jeune Black. Par ma foi, l'ambition ne te consume pas vraiment, n'est-ce pas ? Il rigola de nouveau. Non, ce qui te consume, c'est l'envie de l'aventure et de la découverte. Tu aimes le danger, Sirius Black, aussi "brûlant" que la première étoile, ton prénom est déjà synonyme d'éveil et de lumière. Mon garçon, ta place est sans conteste à… »

- GRYFFONDOR !

Sirius mit deux secondes à réaliser, tellement il n'en croyait pas ses oreilles. Mais au final, un sourire rayonnant collé au visage, il s'élança vers la table Gryffondor avec fierté, lançant des regards de défis aux Serpentards, dont les plus âgés étaient stupéfaits.

Ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls. James se rendit compte avec étonnement que Proterio Achear hésitait. Il regarda le professeur Dumbledore qui avait esquissé un sourire et fixait Sirius d'une drôle de façon. Certains professeurs se lançaient, entre eux, des regards interloqués. Le directeur fit un signe discret et le professeur Achear reprit la liste. Son hésitation n'avait pas duré trois secondes et personne d'autre que James ne semblait avoir remarqué ce comportement étrange, à l'exception du garçon châtain qui paraissait aussi intrigué que lui.

« Brecks, Harvey », fut envoyé à Serdaigle et « Distort, Fiona » à Gryffondor. D'autres élèves furent répartis jusqu'à ce qu'on appelle Lily Evans. La fillette s'avança avec inquiétude mais d'un pas pourtant assuré. Hors de question de montrer aux autres que ce chapeau l'angoissait. Il lui faisait étrangement penser à M Ollivander, le marchand de baguettes.

Avant que le Choixpeau ne lui cache la vue de la Grande Salle, elle aperçut une fille lui faire de grands signes surexcités alors que ceux qui se trouvaient autour d'elle la regardaient comme si elle venait d'une autre planète. Elle s'appelait Tara, si ses souvenirs étaient bons.

« Mmh, mmh… Tu as un esprit fascinant ma petite et… Oh ! Captivant même, je dirai. Se pourrait-il que tu l'intéresses ? Si tel est le cas, Poudlard va te réserver maintes surprises… Lily Evans, tu fais partie de ces personnes qu'on a du mal à placer car elles auraient bien leur place dans différentes maisons. Sûrement pas à Serpentard, tu es bien trop loyale pour ça. Poufsouffle ne serait pas mal mais le travail, même s'il ne te fait pas peur et que tu seras sans doute bonne élève, n'est pas de tes passions. Tu es bien trop vivante. Alors ? Gryffondor ou Serdaigle ? Ah ! Serdaigle, voilà une bonne maison. Avec ta vivacité d'esprit, tu y aurais ta place… Et tu as tellement de talent. Tu l'ignores ? Tu le découvriras bientôt. Tu vas faire des étincelles, je te le garantis. Mais, petite Lily, ta plus grande vivacité est celle de ton audace et de ton caractère… »

- GRYFFONDOR !

Tout en se dirigeant vers la table des Gryffondor qui l'accueillait avec force d'applaudissements, Lily ne pouvait s'empêcher de penser à ce que venait de lui dire le Choixpeau. Qui donc pouvait bien s'intéresser à elle ?

Plusieurs élèves passèrent puis Achear appela « Lupin, Remus » et le garçon châtain s'avança d'un pas lent et fatigué, gagnant toute l'attention de James et de Tara – qui, décidément, était sûre que quelque chose lui sautait aux yeux sans parvenir à mettre le doigt dessus.

« Aaah ! Et voici le premier louveteau de toute l'histoire de Poudlard », remarqua aussitôt le Choixpeau.

Remus fronça les sourcils. Jamais personne n'avait eu l'idée de l'appeler "louveteau". Ce terme avait une connotation de tendresse et d'amour qui ne cadrait pas avec un loup-garou. On avait plus tendance à l'appeler "monstre" ou "créature", ce qui était la réalité.

« Et un louveteau en doute, en plus, continua le chapeau. Tu es un enfant fascinant, le sais-tu ? Non, bien sûr, tu n'as pas souvent l'occasion que quelqu'un sonde ton esprit. »

Il se raidit à cette remarque. En effet, le chapeau devait entrer dans l'esprit des élèves pour les répartir et l'idée d'une intrusion aussi intime, énoncée aussi clairement, ne rassurait pas le garçon.

« Tu n'es pas double que par ta nature de loup-garou, ton esprit hurle à l'ambivalence – ou plutôt à l'ambiguïté, car je ne dénote aucun dédoublement de personnalité, se moqua gentiment l'objet magique. Apprendre à avoir confiance en toi est le premier pas à faire pour pouvoir faire confiance aux autres. »

« Je n'ai pas envie de faire confiance aux autres, j'ai assez donné… et reçu », songea amèrement Remus brisant sa propre promesse de ne rien dire au Choixpeau.

« Tu en décideras quand bon te semblera. Pour le moment, j'avais songé t'envoyer à Poufsouffle, mais je découvre une facette intéressante de ton être. Quelle erreur j'aurai commise en t'envoyant dans la maison des justes mais si respectueux des règlements Poufsouffle… »

- GRYFFONDOR !

« Celle-là ou une autre… », pensa une nouvelle fois Remus en allant s'asseoir à la table de sa nouvelle maison.

James eut un discret mouvement de victoire. Étant sûr qu'il irait là-bas, ils pourraient sûrement faire connaissance. La fille qui claquait des doigts répondit au nom de « Milten, Tara » d'une manière qui ne pouvait prêter à confusion.

- C'est moi ! Je suis là ! J'accoure !

Et en effet, elle se précipita vers le tabouret et sauta littéralement dessus en adressant un sourire des plus immenses au professeur Achear, qui la coiffa du Choixpeau en roulant des yeux.

« Bonjour Taranatès, je me languissais de te rencontrer après ce que j'ai entendu sur toi. »

« Pff ! Vous faites exprès de m'appeler par mon prénom entier, z'êtes pas sympa », remarqua Tara avec une fausse moue boudeuse.

« Tu devrais en être fière pourtant. Foudre et éclair, pour une tornade telle que toi, il ne fait aucun doute que cela te va à merveille. »

« Vous oubliez la partie avec la garde des morts, lui rappela malicieusement Tara. Enfin bon, on n'est pas vraiment là pour discuter de mon si merveilleux nom. »

« En effet, mais je me demande si j'ai vraiment l'obligation de dire le nom de ta maison, elle est tellement évidente que c'en deviendrait inconvenant pour moi. »

« Je peux vous épargner cette lourde tâche », rigola Tara.

« Avec plaisir. Miss Milten ? Il est dans votre esprit des zones d'ombre que je ne comprends que trop bien, dit-il en la vouvoyant d'une voix devenue subitement grave. Oserais-je vous demander des éclaircissements pour ma curiosité légendaire ? »

« L'avenir est si incertain, Gosaroel, nous l'avons entre nos mains, quoi qu'en dise notre esprit, ce sont nos actes qui le construisent. »

Le Choixpeau sourit en s'entendant appeler par ce surnom oublié depuis des siècles, dernier symbole de l'unité perdu des quatre maisons. Mais avec cette enfant… Oui, l'unité pourrait renaître en ces temps sombres. Grâce à elle et peut-être aussi d'autres jeunes gens, que le Choixpeau découvrait avec surprise et ravissement. Merlin savait combien, en ces jours incertains, ils avaient besoin d'unité.

« Alors va, enfant, va bâtir l'avenir avec leur aide. »

- GRYFFONDOR ! s'exclama-t-elle en sautant brusquement sur ses pieds et en pirouettant vers la table annoncée.

- Mademoiselle ! la rappela le professeur Achear, totalement dépassé. Enfin, le Choixpeau n'a rien dit !

- C'est vrai, il a pas dit non, reconnut Tara en se laissant tomber à sa table.

Le professeur Dumbledore sourit.

- En effet, il n'a émis aucune objection. Continuez donc professeur, les estomacs de vos confrères et futurs élèves commencent déjà à réclamer leur dû.

- T'es pas un peu foldingue, toi ? demanda Sirius en regardant Tara, un sourcil levé.

- C'est incroyable ce que tu peux être observateur, flamme noire.

- Comment tu m'as appelé ?

- Ben quoi ? Ça te va bien, non ?

Sirius préféra ne pas répondre et reporta son attention sur la répartition alors que « Pettigrow, Peter » s'avançait d'un pas tremblant.

A ce moment, Remus tourna le regard vers Sirius, comme s'il allait lui dire quelque chose, mais il se ravisa et contempla la table d'un air fatigué, il avait tellement sommeil…

« Peter Pettigrow… Encore une certitude qui s'envole, remarqua le Choixpeau d'une voix pensive. Tu sembles faible mais tu as les capacités en toi pour changer, si tu t'en donnes les possibilités… Il est certain que tu n'iras ni à Serdaigle, ni à Serpentard. Pour cette dernière, même si tu possèdes la ruse, il te manque l'ambition. A Poufsouffle avec ce que cela inclue de travail et de justice ? Non, tu ne t'y sentirais pas à ta place. Il y a des moments où tu deviens fort, et je sais dans quelle maison tu dois aller pour te permettre de l'être constamment… »

- GRYFFONDOR !

Peter sursauta en l'entendant crier le nom de cette maison et se dirigea d'un pas précipité et effrayé vers sa table, soulagé que ce soit fini.

- Il est bizarre ce chapeau, murmura-t-il d'une voix tremblante à l'oreille de Remus, sans remarquer l'air exaspéré qui passa un instant sur son visage. En tout cas, c'est super, on est dans la même maison, ajouta-t-il en souriant.

- Ouais, c'est… super, répondit Remus d'une voix accablée.

« Ce Peter est même pas fichu de voir que l'autre a aucune envie de discuter, songea Sirius avec exaspération. Ça promet si on doit partager le même dortoir. »

- Potter, James !

Son nouvel ami s'avança avec un sourire radieux vers le professeur Achear, l'air plus confiant que jamais, et la moitié de sa tête disparut sous le Choixpeau.

« Oh là ! Je ne me rappelle pas avoir un jour eu affaire à un jeune garçon aussi sûr de lui, remarqua le chapeau. Et que se passerait-il si je ne t'envoyais pas à Gryffondor ? »

« Balivernes, répondit James en haussant les épaules, je suis un Gryffondor jusqu'au cœur de ma moelle. Pour m'envoyer autre part, il faudrait que vous ayez besoin d'une bonne révision. »

« Et si je m'amusais et que je t'envoyais à Serpentard ? »

« Alors là, je porte plainte ! s'exclama James, soudain moins amusé. Au pire, je pars de Poudlard sur le champ… Au pire ? Au mieux devrais-je dire ! »

« Tu devrais éviter les jugements trop hâtifs, jeune présomptueux, dit le Choixpeau avec amusement. Je suis certain que, dans peu de temps, tu ne voudras quitter ce château pour rien au monde. Je plains les professeurs, je sens qu'ils ne sont pas au bout de leurs peines… »

- GRYFFONDOR !

- Ah ! Je l'avais bien dit ! s'écria James en réponse avant d'aller se jeter sur une place, à côté de Sirius.

Totalement désintéressés de la Répartition, ils se mirent à discuter.

- En tout cas, on les a bien eu, tous, déclara Sirius.

- Ils vont se souvenir de ça, y'a pas à réfléchir. Au fait, James se tourna vers Remus, merci d'avoir rien dit.

- C'était normal, répondit-il simplement.

Il semblait avoir envie qu'on l'oublie.

- T'es pas très bavard, toi, constata Sirius.

James fronça soudain les sourcils.

- Regarde, Sirius.

Le garçon aux cheveux gras venait d'être envoyé à Serpentard.

- Pff, ça m'étonne pas, dit James. Severus Rogue ? Il me plaît pas ce type.

- Hé, vous deux, les interpella un troisième année. Justin Hilton, se présenta-t-il. Tout le monde sait déjà ce que vous avez fait, va falloir nous raconter ça. C'est la première fois, dans toute l'histoire de Poudlard, que des premières années osent un truc de ce genre.

- T'entends ça James ? On est déjà célèbres.

Dumbledore, le directeur de l'école, se leva.

- Très chers élèves, nous voilà partis pour une nouvelle année scolaire. Je tiens à assurer aux années supérieures que je ferai de mon mieux pour être un aussi bon directeur que l'était le professeur Dippet. Mais comme aucun discours ne vaudra les actions futures, je vous souhaite un bon appétit à tous !

Des mets délicieux apparurent sur la table et le festin fut succulent. Lorsque les élèves se retirèrent, Sirius et James furent retenus par un autre professeur : Minerva McGonagall, la directrice de la maison Gryffondor.

- Suivez-moi, je vous prie.

- Elle a l'air en colère, chuchota Sirius en souriant.

- Ouh ! J'ai peur.

Et ils rirent doucement.

Elle les amena jusque dans son bureau et les fit s'asseoir.

- Alors ? Que s'est-il passé ?

Sirius et James racontèrent sans mentir, et sans honte, ce qu'ils avaient fait.

- Vous commencez bien votre scolarité, messieurs, gronda la directrice de Gryffondor. Puisque l'année n'était pas encore commencée, Gryffondor n'aura pas de points en moins…

- Non ? murmura Sirius.

- Néanmoins, continua-t-elle en lui lançant un regard sévère, vos parents seront informés de votre attitude et vous…

La porte du bureau s'ouvrit soudain et Remus entra. Sirius et James ouvrirent de grands yeux. Que faisait-il là ?

- Lupin ? Vous devriez être dans votre dortoir.

- Euh… oui, je sais, mais… Il y a eu une erreur.

- Une erreur ?

- Je sais pas ce qu'ils vous ont raconté, mais ils vous ont mentis. J'ai entendu un quatrième année leur dire qu'ils devaient prendre les diligences… mais j'ignore de qui il s'agissait.

Elle le regarda par-dessus ses lunettes.

- Voyez-vous ça ? Eh bien, messieurs, est-ce vrai ?

Ils restèrent un instant sans parler puis James finit par hocher la tête.

- Bon, dans ce cas, vous pouvez aller dans votre dortoir, il n'y aura pas de sanction.

Sans demander leur reste, ils se retirèrent.

- Et évitez de raconter n'importe quoi, la prochaine fois, dit-elle alors qu'ils franchissaient la porte, mais il leur fut impossible de déterminer à qui elle s'adressait.

- Même si elle avait prévenu mes parents, je ne vois pas ce que ça aurait changé, déclara Sirius.

- Pour mon père, ça n'aurait pas été trop grave, mais ma mère aurait piqué une crise, grimaça James. Merci Lupin, c'est bien ton nom ? Mais pourquoi t'as fait ça ?

Il commença par ne rien répondre puis, d'une voix faible, il dit :

- Tu m'avais proposé de venir.

- Et alors ? demanda Sirius en haussant un sourcil.

- Alors rien, c'est juste que… laissez tomber.

Il chancela soudain et James le rattrapa avant qu'il tombe à terre.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? s'inquiéta-t-il.

- Je suis…juste…fatigué.

Il ferma les yeux et ne dit plus rien. Sirius le regarda.

- Ah ben ça ! Il s'est endormi !

Le fantôme de Nick Quasi-Sans-Tête, qui s'était présenté lors du repas, traversa le mur à ce moment.

- Oh ! mais voilà les héros du jour. J'espère que McGonagall n'a pas été trop… Eh bien, eh bien, que se passe-t-il ? Il regarda Remus de plus prés. Ah oui, je me souviens. Il secoua la tête, ce qui la fit tomber de côté. Il aurait dû aller directement se coucher, dit-il en la remettant en place. Attendez.

Il disparut de l'autre côté du couloir.

- Qu'est-ce qu'il a voulu dire ?

McGonagall arriva peu après. Elle fit une drôle de moue en voyant Remus.

- Quand est-ce que vous, les jeunes, vous vous déciderez à écouter les adultes ? Allons, Black, Potter, transportez-le. Il ne se réveillera pas avant demain matin tel qu'il est parti.

Ils suivirent le professeur à travers les couloirs.

- Professeur, que lui arrive-t-il ?

- Vous n'aurez qu'à lui demander demain matin, Potter. S'il veut bien vous répondre…

Ils arrivèrent devant le portrait d'une grosse femme vêtue d'une robe de nuit rose.

- Le mot de passe ? demanda-t-elle.

- Mandragora virula, répondit McGonagall, et le portrait découvrit un passage.

Il n'y avait personne dans la salle commune et le professeur leur fit signe de le mettre sur un des fauteuils, face à la cheminée.

- Laissez-le là, dit-elle, et allez vous coucher. Et, pendant que j'y pense, je vous serais gré de ne plus essayer de faire les malins.

Elle leur indiqua leur dortoir et se retira. Sirius regarda James.

- Je savais bien qu'elle ne l'avait pas cru.

- On le laisse vraiment là ? demanda James en désignant Remus.

- Puisqu'elle l'a dit. Il bâilla ouvertement. J'suis crevé, un p'tit somme serait pas de refus.

Lorsqu'ils entrèrent dans le dortoir, le seul garçon s'y trouvant – Peter Pettigrow – se leva d'un bond. Il les regarda l'un après l'autre puis essaya de voir derrière eux.

- Remus n'est pas avec vous ?

- Il est dans la salle commune, endormi.

- Ah ? Oui, il semblait fatigué. C'est bizarre, nous suivions les autres quand il s'est soudain arrêté. Quand je lui ai demandé ce qu'il avait, il a dit qu'il ne pouvait pas vous laisser, que vous alliez avoir des ennuis, et il est parti.

- Et il a dit pourquoi il voulait nous aider ?

- Euh… Pas vraiment, je l'ai juste entendu marmonner quelque chose du style : « Pour une fois que quelqu'un me propose de le suivre, je vais pas les laisser tomber. », puis il est parti sans se retourner quand je l'ai appelé.

- Il est bizarre, ce type, déclara Sirius. Bon, bonne nuit tout le monde.

Il se coucha, bientôt imité par les deux autres. Au bout d'une demi heure, la respiration lente et profonde de Peter et le silence du côté de James indiquèrent à Sirius que ses deux compagnons de dortoir étaient endormis. Il s'assit sur son lit et murmura un faible « Lumos ! » pour éclairer légèrement la boîte qu'il tenait.

Dans le train, avec tout ce qui s'était passé, Sirius avait complètement oublié le cadeau de sa cousine et ne s'en était souvenu qu'en se déshabillant, lorsqu'il avait senti la boîte sous ses doigts. Avec précaution, il actionna le poussoir de l'écrin et l'ouvrit. A l'intérieur se trouvaient un mot et une chaîne en argent.

- Whow ! murmura Sirius. Andromeda…

Il prit la chaîne et la fit glisser dans ses mains en l'observant. Dans l'argent, ciselées avec finesse, on devinait des formes décoratives que Sirius ne connaissait absolument pas mais qu'il trouvait magnifiques. Après deux minutes de contemplation, il déplia le mot.

Sirius, mon cousin, mon ami, mon frère,

Ces années qui commencent ne vont pas être simples pour toi, mais je te fais confiance pour résister aux assauts de la famille et ne pas te laisser pourrir par eux.

N'oublie jamais que, quelle que soit la distance qui nous sépare, mon cœur et mon esprit sont avec toi. Cette chaîne en est la garante. Porte la sur toi et, dans les moments de doutes, j'espère qu'elle te rappellera toutes les discussions que nous avons pu avoir.

Et, surtout, n'oublie jamais qu'on est toujours plus fort accompagné des gens que nous aimons.

Bien à toi pour la vie et au-delà

Andromeda

Sirius sourit et passa la chaîne autour de son cou.

- Que la vie te soit favorable, ma sœur, chuchota-t-il en pressant le mot contre son front.

Il observa encore la chaîne avec l'impression qu'elle pourrait agir à la manière d'un talisman dans tous ses coups durs et en fut soulagé.

- Nox !

(à suivre…)