Milady2 : MDR ! Oui, très gentils Sirius et James, n'est-il pas ? Allez ! ça s'arrange pour Remus, promis ! Et pas plus tard que maintenant !

Chapitre 10 : Le saule cogneur

Dans une sombre forêt, un enfant avance lentement, apeuré. Un bruit le fait sursauter et il se détend en reconnaissant des rires. Trois silhouettes se découpent au loin, courant les unes après les autres. L'enfant accélère le pas, se rendant compte que de la lumière apparaît au fur et à mesure qu'il se rapproche, les ombres se retournent et…

VLAM !

- Aouch !

Remus se réveilla en sursaut, se demandant un instant pourquoi il avait du mal à respirer.

- Je me suis levé avant toi ! Je me suis levé avant toi ! scandait James, allongé de tout son long sur son ami après avoir sauté sur son lit et riant à n'en plus finir.

- James ! Tu m'étouffes ! grogna Remus.

- Oups ! Excuse, ce serait bête de mourir de la sorte, reconnut James et faisant un savon au châtain.

Le jeune garçon attrapa les bras de son ami et l'éjecta littéralement hors de son lit.

- Mort par étouffement sous le poids d'une baleine au rire de macaque, marmonna la voix endormie de Sirius par-dessous les couvertures qui le recouvraient.

- C'est samedi James, râla Peter, que tout ce bruit avait également réveillé.

- Ben justement ! C'est le seul jour qui mérite qu'on ne fasse pas la grasse mâtiné, répondit James, très philosophe.

- Cause toujours, grogna Remus en se levant et en se dirigeant vers la salle de bain.

- Oh ! Aurais-tu fait des projets pour ce week-end sans m'en parler ? demanda Sirius, mi vexé, mi intéressé mais parfaitement réveillé.

- Je voulais vous réserver la surprise, dit James en prenant un air mystérieux.

- Il se passe quelque chose ce week-end ? demanda Peter en fronçant les sourcils.

- Tu as tout compris Peter, approuva James sans se départir de son sourire malicieux.

Les secrets que faisait James eurent l'effet d'énerver Sirius. Sans crier gare, il sauta brusquement sur son ami mais James eut assez de réflexe pour l'éviter.

- Tu vas dire ce qu'il se passe, oui ? dit Sirius en lui courant après.

- La patience est une vertu, Sirius, chantonna James en sautant un peu partout dans la chambre pour éviter son meilleur-ami-et-potentiel-futur-assassin.

Sirius finit par le rattraper et le plaqua au sol, se mettant à califourchon sur lui.

- Maintenant, James Potter, vous allez parler ou je me livrerai à certaines expériences sur vous.

Tout en disant cela, il tendit la main vers Peter, qui lui donna sa baguette en souriant.

- Je me rends ! Doué comme tu es, tu vas m'envoyer un sort de démembrement au lieu de celui de chatouilles.

Le regard noir et narquois de Sirius eut pour effet de faire taire James, qui avala difficilement sa salive. C'est qu'il pouvait être terrifiant quand il s'y mettait !

- Alors ? Qu'est-ce qu'il se passe aujourd'hui ?

- Peux pas parler, tu me fais trop peur, murmura James en tremblant, mais le demi sourire qui apparut sur son visage gâcha un peu sa comédie.

Sirius leva les yeux au ciel et pointa sa baguette sur son meilleur-ami-et-future-victime-imminente.

- Aucun humour ! soupira James. Bon, j'ai entendu Carvi et Hagrid en parler avant-hier. Ils vont planter un saule cogneur dans le parc ce matin.

- Un saule cogneur ? répéta Sirius, surpris. C'est ça ton truc important ? Qu'est-ce que ça peut faire ?

- Sirius, Sirius, Sirius, soupira James, tu manques cruellement d'imagination mon ami. Bon, j'avoue que j'aurai pas vu l'intérêt de moi-même, mais je suis pas le seul à savoir pour l'arbre et j'ai entendu Justin en parler avec Léopold. Ils sont en train de mettre un jeu au point. Au premier qui arrivera à toucher le tronc du saule sans se faire cogner.

Une lueur d'aventure luisait dans les yeux de James et Sirius commençait déjà à esquisser un sourire lorsqu'un fracas fit tourner leur tête ainsi que celle de Peter vers la salle de bain. Remus se tenait sur le seuil, le visage très pâle, un flacon brisé à ses pieds.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? s'étonna Sirius en se décidant à libérer James.

Remus secoua la tête, plus blanc que jamais.

- R… rien, balbutia-t-il. Je me disais… C'est dangereux cette histoire de saule et…

- Justement ! s'exclama James, enthousiasme. Qu'est-ce que la vie sans prise de risques ? Je vous le demande !

Sirius approuva vivement et Peter grimaça légèrement, amusé autant qu'impressionné du caractère téméraire de ses amis. Remus resta silencieux de tout le temps du petit déjeuner mais les trois autres ne s'en inquiétèrent pas. Même s'ils avaient réussi à percer la bulle dans laquelle s'était enfermé le garçon, il restait peu causant et ils se doutaient qu'il faudrait du temps avant qu'il les accepte totalement.

- Vous semblez bien excités, les garçons, remarqua Océane en lançant un regard suspicieux à James et Sirius en s'installant pour déjeuner.

- Et surtout très matinaux, ajouta Lily avec un demi-sourire.

- Dis tout de suite qu'on est des loirs ! s'offensa James.

- Ben on n'osait pas, mais… dit Millea avant de rire.

- Vous aussi vous êtes réveillées, nota Peter.

- Nous sommes toujours réveillées avant vous le week-end, répondit Océane en levant les yeux au ciel.

- C'est pourtant vrai, remarqua Remus en sortant de son mutisme, l'air intrigué. Comment ça se fait ? Aucune de vous ne fait jamais de grasse matinée ?

- Comme si on avait le choix, gémit Millea en mettant sa tête entre ses mains alors que Océane avait un sourire d'excuse et que Lily rigolait.

- De quoi tu…

- Et une nouvelle journée qui commence ! Dans la joie et la bonne humeur !

Le hurlement intempestif fit sursauter les garçons alors que l'ouragan rouge de Gryffondor prenait place entre Lily et Océane.

- Non ? Tara, tu ne les réveilles pas quand même ? demanda James, incrédule.

- Ben quoi ? Ce serait une offense aux jours de repos que de ne pas en profiter !

- Un jour de repos, comme son nom le sous-entend, est fait pour se reposer, remarqua Peter.

- En effet, et le repos étant défini comme une détente, le sommeil ne peut en faire partie, vu qu'on n'a pas conscience de ce repos pendant qu'on dort.

Les sept autres la regardèrent d'un air niais tandis qu'elle tartinait un toast de confiture de coing. Fiona se laissa tomber à côté de Millea et laissa tomber sa tête sur la table, les bras pendants.

- Tara, c'est inhumain ce que tu nous fais, bâilla-t-elle.

- Mais non, mais non, répondit Tara en souriant. Et puis regarde, c'est la première fois qu'on arrive à tous déjeuner ensemble, c'est y pas génial ?

Fiona releva la tête, surprise, et la rabaissa tout aussi vite, le rouge aux joues, en prenant une position plus convenable. La fillette était assez effacée et timide et elle semblait également très fragile. Elle aimait la compagnie des autres mais préférait écouter que participer. Pour son malheur cependant – ou sa chance – Tara ne la lâchait pas plus que les autres et elle se tournait systématiquement vers elle pour lui demander son avis, l'air de rien. A son contact, Fiona s'épanouissait peu à peu, enviant son naturel et sa fougue, mais elle restait encore mal à l'aise en présence des gens qu'elle fréquentait peu – c'est-à-dire tout le monde hormis ses quatre amies.

- En fait, nous partions, la corrigea James en se levant. Nous avons fini de manger.

- Et on n'a pas très envie d'être contaminés par ta folie, ajouta Sirius dans un grognement.

Lily lui lança un regard noir mais Tara éclata de rire.

- Trop tard, flamme noire, je crois que tu l'es depuis longtemps. Ah ! Voilà Steeve, pile au rendez-vous !

Elle se leva et fonça vers un Serpentard qui venait d'entrer dans la Grande Salle.

- Mais elle m'énerve avec ce surnom ! s'exclama Sirius. Et puis qu'est-ce qu'elle a à faire avec un Serpentard ? ajouta-t-il en regardant avec méfiance Tara et Steeve s'éloigner dans le hall.

- Tara s'entend avec toutes les maisons, lui rappela Remus, Serpentard ou une autre, elle ne voit pas la différence.

- Moi, je la vois, grogna Sirius.

- Du moment qu'elle ne se lie pas avec un certain Serpentard, elle reste dans mon estime… quoi que je ne sais pas trop quelle place une foldingue dans son genre y tient.

Le "certain" Serpentard, comme disait James, n'était autre que Severus Rogue. Les sentiments du Gryffondor vis-à-vis de ce garçon étaient assez étranges. Il n'avait eu affaire à lui que deux fois : le jour de la rentrée et la fois où les Serpentard s'en étaient pris à Sirius. Pourtant à chaque fois qu'ils le croisaient dans le couloir, accompagné de ses amis et suivant souvent des grands de quatrième année, James ne pouvait s'empêcher de le critiquer et de dire qu'un jour ou l'autre, ils se retrouveraient face à face et qu'il lui ferait ravaler son shampoing à l'huile de ricin.

Remus ne doutait pas que cela se produirait et n'avait jamais demandé d'explications à James quant à son aversion pour Rogue, il commençait à le connaître. Avec lui, c'était tout ou rien : il aimait ou il détestait, il entreprenait et arrivait à ses fins ou abandonnait dés le départ, c'était ainsi qu'il fonctionnait.

Normalement, le jeune loup-garou aurait fat une remarque à son ami, soit sur Tara, soit sur Severus, mais comme ils sortaient dans le parc, il sentit sa gorge se nouer. Quel était le crétin à avoir imaginé un jeu aussi débile et dangereux avec le saule cogneur ?

Ils purent se rendre compte que l'arbre avait déjà été planté et une petite foule d'élèves se trouvaient déjà devant lui, toutes maisons confondues. Paul Tredez, un Gryffondor de quatrième année, leur fit signe.

- Venez voir ça, ça va vous plaire !

Un Gryffondor de troisième année s'approchait avec prudence de l'arbre, la main tendue. Il était presque arrivé au tronc quand l'arbre s'agita soudain. Il fit claquer ses branches à la manière de fouets à quelques centimètres du garçon qui avait juste eu le temps de s'écarter. Il préféra ne pas insister et rejoignit les autres alors que l'arbre continuait à s'agiter.

- Le but du jeu, c'est de toucher le tronc, expliqua Paul. Pour le moment, personne n'y est arrivé.

- Vous êtes complètement fous, gémit Remus qui était devenu encore plus blanc qu'un linge. C'est interdit, vous ne pouvez pas faire ça. Vous pourriez vous blesser.

- Les professeurs disent rien, dit Justin Hilton en haussant les épaules.

- Quant aux blessures, c'est ça le risque, ajouta Sirius avec un immense sourire aux lèvres. J'ai bien envie de…

Remus voulut le retenir mais Justin fut plus rapide.

- Désolé, on a déjà établi des règles et seuls les élèves étant au moins en troisième année ont le droit d'essayer.

- Et pourquoi ça ? demanda James avec fougue.

- Laissez tomber, les calma Remus. Et si on rentrait au château ?

- Non, moi, je reste regarder. Si c'est pas interdit, dit James en lançant un regard noir à Justin.

Le troisième année lui sourit.

- Ça, vous avez le droit.

Sirius et Peter décidèrent de rester également mais Remus préféra retourner à la tour Gryffondor. Alors qu'il s'éloignait, il entendit de nouvelles exclamations, un autre élève tentait sa chance. Il se boucha les oreilles et courut, sans se retourner, jusque dans le hall. Il percuta quelque chose de mou et se retrouva à terre.

- Et bien ? Fais un peu attention où tu vas.

Le professeur Carvi, qui assurait la botanique, le fit se relever et le regarda un instant. Remus réalisa que ses yeux étaient remplis de larmes.

- Tu n'as pas l'air d'aller bien. Quelqu'un t'a embêté ? Où sont les autres ?

Le jeune Gryffondor secoua la tête et s'essuya les yeux.

- Ça va bien. James, Sirius et Peter sont…prés du Saule cogneur. Avec d'autres élèves.

Il baissa la tête, comme s'il avait honte de quelque chose.

- Oh ! Je vois…

Le professeur Carvi était l'un des rares professeurs à avoir déjà abordé le sujet de la lycanthropie avec Remus, plusieurs semaines auparavant. L'homme lui avait assuré être là pour lui s'il avait un problème et Remus avait senti qu'il s'agissait de quelqu'un de bien. Deux jours plus tôt, en le voyant rire avec James, Sirius et Peter à son cours, il lui avait même adressé un discret clin d'œil, pour lui indiquer qu'il était heureux de le voir ainsi.

Il s'agenouilla face à l'enfant et l'attrapa par les épaules.

- Ecoute-moi bien, Remus. Dis-toi bien que chacun est responsable de ses actes. Ce que font les autres ne regarde qu'eux et tu n'es en aucun cas fautif de leurs erreurs. Tu as compris ?

- Mais je…

- Je ne veux rien entendre. Pense à ce que je t'ai dit, d'accord ?

Remus se contenta de hocher la tête puis continua son chemin. Le professeur le regarda partir.

- Pauvre gosse, soupira-t-il.

Lorsqu'il se retourna, il vit James, figé devant le hall, l'air ahuri.

- Qu'est-ce que tu fais là toi ? gronda M. Carvi.

- Euh… Remus ne semblait pas aller bien alors… De quoi parliez-vous ?

- De choses qui ne te regardent absolument pas.

Il s'éloigna mais se retourna avant de sortir.

- Le saule cogneur est loin d'être un jeu, déclara-t-il sèchement, que j'en prenne un d'entre vous à tenter le défi et vous le regretterez amèrement.

o

Une semaine et des heures de colles évitées de justesse plus tard, ni James, ni Sirius n'avaient essayé de braver l'interdit. L'état dans lequel Remus s'était retrouvé après sa courte discussion avec Carvi avait suffi à calmer les ardeurs de James et il avait également retenu Sirius.

- Encore heureux que vous n'ayez pas de sanction, remarqua Peter alors qu'ils discutaient de leur dernière farce, à cause de laquelle un Serpentard s'était retrouvé à l'infirmerie, deux merveilleuses hélices de moulin à vent à la place des oreilles. Comment vous débrouillez-vous ?

- C'est là tout notre génie, répondit Sirius en prenant un air supérieur. Et encore, on ne fait que s'échauffer cette année !

- C'est la première année, on ne va pas trop les brusquer, tout de même. On leur donne juste un avant goût de ce que ça sera par la suite, assura James. Bien sûr, je doute qu'on réussisse à éviter les sanctions les prochaines années.

- C'est ça la prise de risque. L'aventure, voilà qui est beaucoup plus intéressant que tous leurs cours barbants. Et puis, faut bien qu'on s'amuse un peu… beaucoup même.

- Je vous rappelle quand même qu'on n'est qu'au début de l'année. Il reste encore une année entière avant de passer au stade supérieur.

- Et les adultes diront qu'on ne sait pas faire de projets pour l'avenir ! s'indigna Sirius.

- D'ailleurs… James regarda autour de lui pour vérifier que personne ne pouvait les entendre et baissa la voix. Pour Halloween, on a prévu un truc trop dément. Tu veux en être ?

- Qu'est-ce que c'est ?

James et Sirius échangèrent un regard puis Sirius murmura à l'oreille de Peter, d'un ton sinistre :

- La Forêt interdite…

- Vous êtes fous !

Il avait élevé la voix sous l'effet de la stupeur mais baissa le ton pour ne pas attirer l'attention.

- C'est bien trop dangereux, même pour vous.

- Nous ? Rien ne nous fait peur, rien ne nous résiste.

- Allez Peter, l'encouragea James. Avec nous, y'a rien à craindre. Et au moins, ça c'est une aventure digne de Halloween.

- Oui mais… euh… Et Remus ? Il est d'accord ? Vous lui en avez parlé ?

- Pas encore. Il doit être à la bibliothèque.

- Allons lui demander ce qu'il en pense.

Ils dévalèrent les escaliers et déboulèrent dans la bibliothèque sous l'œil réprobateur de mademoiselle Pince. Remus se trouvait bien là, un bouquin d'un côté, un parchemin de l'autre, il prenait des notes.

- Eh ! Remus !

Le livre que tenait leur ami claqua brusquement et il plia rapidement le parchemin sur lequel il écrivait.

- Un peu de silence ! C'est une bibliothèque ici ! les réprimanda mademoiselle Pince.

James, Sirius et Peter s'excusèrent sommairement et allèrent s'asseoir à côté de Remus.

- Tu faisais quoi ? interrogea Peter.

- Quelques recherches pour le professeur Fitevil, répondit vaguement son ami.

- On avait un devoir en défense contre les forces du Mal ? s'inquiéta Peter.

- Rien du tout, dit Sirius pour clore le sujet. Parlons d'autre chose. On voulait te faire part d'un projet.

Ils lui expliquèrent leur projet pour Halloween.

- Alors, qu'est-ce que t'en penses ? C'est pas une… Qu'est-ce que tu as ?

Remus les regardait d'un air horrifié.

- A… à Halloween ? Dans la forêt ?

- Ben oui, c'est plus amusant, avec l'ambiance générale. Mais si tu veux pas…

- Non !

- Pardon ?

- Euh… je veux dire que c'est une très mauvaise idée, même pour vous. Très, très mauvaise idée. Peut-être pourriez-vous… je sais pas moi, faire une farce effrayante aux professeurs. Ça serait beaucoup plus amusant, non ?

- Certainement pas, répondit Sirius. Mais on te l'a dit, si tu n'as pas envie, on ne t'oblige à rien.

- Oui, oui je sais, mais il ne s'agit pas de moi. De toute façon, je serais sans doute encore chez ma mère à Halloween, pour qu'elle ne soit pas seule. Ça n'a rien à voir mais, je vous en supplie, n'allez pas dans la forêt à Halloween.

- Mais pourquoi ?

- Parce que… parce que… j'ai envie d'y aller, moi aussi ! Alors, forcément, comme je ne serai pas là, je ne pourrai pas venir. Vous pourriez attendre que je revienne.

- On ira deux fois, c'est tout. Une fois sans toi et une fois avec toi. Pourquoi ça te met dans cet état ? demanda James qui trouvait le comportement de son ami étrange.

- Dis-nous ce qui t'inquiètes, l'incita Sirius.

- Non, franchement, je serai plus tranquille si vous n'y alliez pas. Ne me demandez pas pourquoi mais faites-moi confiance.

Il y eut un silence. Remus semblait tellement terrifié et suppliant que Sirius finit par hocher la tête.

- D'accord, on n'ira pas dans la Forêt interdite à Halloween.

- Vous le promettez ?

- Qu'un dragon me déchiquette si je mens, jura le jeune Black.

A moitié rassuré, Remus hocha la tête et alla ranger son livre avant de sortir. James retint Sirius.

- C'est malin, maintenant on peut plus y aller.

- Qui te fais dire ça ? demanda Sirius en souriant.

- Ah non ! Tu as promis. Et une promesse…

- Détends-toi, je ne manquerai jamais à ma parole mais j'ai dit qu'on n'irait pas à Halloween, rien ne nous empêche de partir à minuit, après Halloween.

James eut l'air surpris puis sourit à son tour.

- T'es un petit malin, toi.

- On ne se refait pas, et puis j'avoue que l'inquiétude de Remus me donne encore plus envie d'y aller. Il n'est pas du genre à s'inquiéter pour rien.

- Et donc notre petite balade s'avère plus intéressante que prévue…

Dans la bibliothèque, une fillette aux cheveux acajous attrapa le livre posé par Remus quelques secondes auparavant et regarda le titre, la mine pensive : « Sur les traces des hybrides, des individus avant d'être des créatures », par Melissa Dibissa.

Un sourire apparut alors sur le visage de Tara. Elle reposa son livre et s'éloigna en chantonnant.

- Imagine no differences, I wonder if you can, No need for will or dreams, A hipocrisy of man, Imagine all the people, identical with others… The world would be so dull... (1)

(à suivre …)

(1) Tiré de la chanson Imagine de John Lennon, en 1970 : D'après l'extrait : « Imagine no possessions, I wonder if you can, No need for greed or hunger, A brotherhood of man, Imagine all the people, Sharing all the world… » ce qui nous donne « Imaginez aucunes possessions, Je me demande si vous le pouvez, Aucun besoin d'avidité ou de faim, Une fraternité humaine, Imaginez tous les gens, Partageant le monde… ». Les modifications de Tara (les miennes, lol) donnent : « Imagine aucunes différences, Je me demande si tu le peux, Aucun besoin de volonté ou de rêves, Une hypocrisie humaine, imagine tous les gens, identiques aux autres… » La dernière phrase, non chantée, signifie : « Le monde serait si terne… » (Soit dit en passant : Bravo à John Lennon pour cette merveilleuse chanson (ainsi que pour les autres !) )