Milady2 : lol oui, de vrais malades ! :-P Moi non plus je comprends pas pk personne me review :'( Mais bon, toi, t'es là, et je te lâche pas -)
Chapitre 11 : La forêt interdite
- Pour la prochaine fois, je vous demanderai trente centimètres de parchemin sur les propriétés de l'absinthe des marais. Ce sera tout. M. Lupin, restez, je vous prie.
Remus lança un regard surpris à son professeur et ses trois amis sortirent en lui lançant des regards intrigués.
- Miss Milten ? Vous avez une question à propos du cours ?
La fillette n'avait en effet pas bougé de sa place, le sac sur son épaule, elle s'était figée en entendant le professeur Carvi retenir Remus et le jeune garçon lui trouva un air étrange.
- Tout va bien professeur, déclara Tara avec son éternel sourire, je réfléchissais juste à quelque chose. Au prochain cours ! ajouta-t-elle en agitant vivement la main et en sortant de la serre.
L'attitude frisait la familiarité mais tous les professeurs de Poudlard étaient désormais habitués à la merveilleuse humeur de Tara Milten.
- Quelque chose n'allait pas dans mon devoir, professeur ? demanda Remus alors que Carvi allait fermer la porte de la serre.
- Oh non ! Ton devoir était excellent, comme d'habitude d'ailleurs. Ce n'est pas de cela dont je veux te parler. Depuis quelques temps, je te trouve plus… ouvert, mieux dans ta peau, et tu sembles être de plus en plus souvent avec tes camarades de Gryffondor, dois-je en conclure que tu t'es enfin décidé à passer outre tes craintes ?
Remus prit un air embarrassé et changea son sac d'épaule. Lors de leur dernière – et seule – conversation sur la lycanthropie, le professeur ne lui avait pas vraiment donné de conseils. Il l'avait laissé parler pendant près d'une heure et, avant qu'il ne parte, lui avait juste dit ceci : « Tu sais Remus, affronter ses craintes, ce n'est pas seulement s'affronter soi-même, mais aussi les autres. Reste à savoir ce que, pour toi, affronter signifie… »
Il y avait longuement réfléchi et deux expressions lui étaient venues à l'esprit : surmonter et faire face. Mais depuis que les murs qu'il avait érigés entre lui et les autres s'effritaient, il avait plus tendance à songer à un adage de son père : « Fais toi partenaire de l'obstacle qui te gêne, il deviendra ton plus puissant allié. »
- J'essaie de les affronter, répondit Remus avec un faible sourire.
- C'est déjà un grand pas en avant…
Le professeur se tut un instant puis prit un air plus sérieux.
- Selon toi, sur quoi doit se baser une véritable relation, quelle qu'elle soit ?
Remus se raidit, la réponse était trop évidente pour ne pas l'inquiéter.
- La confiance, dit-il dans un murmure quasi inaudible sans regarder Carvi.
La confiance… Ce mot ne signifiait rien pour lui, il était inexistant. La confiance était trop abstraite, trop immatérielle pour réellement être. La confiance ? Une utopie de plus dans le cœur des hommes.
Le professeur se rapprocha de son élève et posa ses mains sur les épaules de l'enfant.
- Tout choix a des conséquences, tout comme chaque conséquence a un impact plus ou moins définitif sur une vie. Tu es intelligent, dans un sens de maturité, et sans doute trop pour ton âge, mais tu te bloques systématiquement lorsque ce sujet en particulier est abordé.
Il poussa un soupir.
- Messieurs Potter et Black portent en eux un potentiel que je ne saisis que trop bien. A leur contact, tu apprendras, j'en suis certain. Tout ce que j'espère, c'est que tu finiras par comprendre jusqu'où ton propre potentiel peut te mener.
Le jeune garçon leva les yeux vers son professeur, pas certain d'avoir bien saisi ce que signifiaient ces paroles.
- Je ne vais pas vous retenir plus longtemps M. Lupin, vous devez avoir autre chose à faire.
Le retour au vouvoiement indiquait la fin de la conversation et Remus hocha la tête. Avant de sortir, il se retourna une dernière fois.
- Professeur, je…
- Rien du tout, M. Lupin, le coupa Carvi. Et n'oubliez pas que mon bureau vous est toujours ouvert.
Remus lui adressa un sourire et remonta l'allée des serres, perdu dans ses pensées.
Le professeur Carvi attendit que le bruit des pas de Remus sur les graviers s'estompent pour commencer à ranger ses plantes. Il s'arrêta brusquement en découvrant un parchemin à terre, à la place du lycanthrope. Il le ramassa et lut les courtes lignes qui y étaient inscrites, visiblement tirées d'un bouquin.
« Beaucoup s'accordent à dire que la frontière entre le loup et l'homme reste infiniment mince et peut céder à chaque instant, d'autres supposent que cette frontière n'existe pas et que le loup et l'homme sont sans cesse en communion, c'est l'esprit de l'homme qui permet de dissimuler à l'entourage sa véritable nature… »
Un peu plus bas, écrit plus rapidement, le jeune Lupin avait mis ces simples mots : « Et si l'humain ne s'en rendait pas compte ? Le loup peut-il gagner sur lui ? »
Le professeur observa un instant le papier en fronçant les sourcils, se mordillant l'intérieur de la joue, puis un éclat apparut dans ses yeux et il jeta le parchemin avec un demi sourire avant d'attraper une plume et de s'installer pour écrire une lettre.
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Dés que Remus retrouva ses amis, ceux-ci l'accueillirent à renfort de questions.
- Il te voulait quoi, Carvi ?
- T'as eu un problème avec lui ?
- Pourtant, c'est l'un des profs les plus sympas !
- Tout va bien, en fait, il… il voulait me féliciter pour mon devoir.
- Et il avait besoin de te parler seul à seul pour ça ? demanda Sirius, sceptique.
- Euh… Ben en fait… Il… s'embrouilla Remus.
- Y'avait un p'tit lutin, qu'était pas très malin, il se croyait mutin, quand il était glinglin, chantonna soudain une voix derrière eux.
Les garçons se retournèrent lentement et regardèrent avec une expression de parfaite horreur la fille qui se tenait derrière eux.
- Euh… C'est encore une de ces chansons moldues ? s'inquiéta Peter.
- Nan ! C'est rien que de moi ! s'exclama-t-elle, visiblement très fière. Haut les cœurs compagnons !
Elle agrippa le bras de Fiona, qui venait d'arriver, et le dressa haut vers le ciel.
- Soyons fiers de nous-mêmes et crions le haut et fort ! Vive la musique ! Oh ! C'est dingue ce que je peux avoir faim, on y va ! claironna-t-elle.
- C'est elle qui est dingue, commenta Sirius avec un soupir d'exaspération.
- Elle met de l'ambiance, remarqua Remus en cachant son soulagement suite à la diversion involontaire de Tara.
- Elle a au moins raison sur un point, il commence à faire faim, dit James alors que son estomac gargouillait.
Contrairement à ce qu'espérait Remus, James pensait encore à la gêne de son ami à leurs questions, mais mieux valait ne pas le brusquer, au risque de le voir définitivement se braquer.
James oublia en partie le mystère de Remus au fur et à mesure que Halloween approchait. Lui et
Sirius se retrouvaient seuls dans des endroits discrets afin de s'exercer à certains sorts qu'ils n'auraient normalement dû aborder qu'en seconde ou troisième année afin d'être prêts pour leur expédition dans la Forêt interdite.
Ils s'entraînaient le plus souvent les samedi et dimanche matin, lorsque Remus faisait ses devoirs pour la semaine et aidait Peter. Ils préféraient n'en reparler à Peter que le soir même de Halloween, pour éviter qu'il ne lâche le morceau devant Remus. Celui-ci leur aurait sans doute fait alors jurer de ne pas aller du tout dans la forêt, et ni James, ni Sirius, n'aurait pu trahir cette promesse.
Comme prévu, Remus partit pour Halloween, ce qui, cette fois, lui faisait manquer deux journées entières de cours. Complètement focalisés sur leur projet, Sirius et James ne se posèrent aucune question cette fois-ci.
Le soir même de Halloween, alors qu'ils étaient retournés dans leur dortoir, ils mirent Peter au courant. Leur ami les regarda avec des yeux ronds.
- Mais vous aviez dit à Remus…
- Que nous n'irions pas dans la forêt à Halloween, termina Sirius. Mais dans un peu moins de deux heures, maintenant, nous ne serons plus à Halloween.
- Mais nous avons cours demain, et… et…
- C'est pas grave Peter, t'es pas obligé de venir.
Peter baissa la tête en rougissant fortement.
- Je viendrais quand Remus sera là, dit-il d'une petite voix. Au fait, vous avez quand même l'intention de lui dire, non ?
- Bien sûr, assura James. Nous lui raconterons tout dés son retour.
Peter voulut veiller jusqu'au départ de ses camarades mais il s'endormit aux alentours de onze heures et James et Sirius allèrent attendre dans la salle commune que ce soit l'heure.
A minuit une précises, ils se faufilèrent hors de la tour Gryffondor avec discrétion. Évidemment, le plus gros problème résidait en Rusard et sa chatte. Ils avaient vu Rusard dans sa loge mais étaient parvenus à passer sans se faire remarquer. Ils étaient presque arrivés au hall lorsqu'ils aperçurent l'ombre de miss Teigne. En faisant le moins de bruit possible, ils tournèrent les talons et s'enfuirent par un escalier. Ils s'arrêtèrent dans un couloir en dressant l'oreille mais n'entendirent rien.
- Elle ne nous a pas vu, apparemment, remarqua James à voix basse.
- On aurait besoin d'un endroit où se cacher, en attendant, répondit Sirius en avançant dans le couloir. Allons voir par là.
A peine avait-il fini de parler que des bruits de pas se firent entendre de l'autre côté du couloir.
- Oh, oh ! Demi-tour ! souffla Sirius.
Ils revinrent sur leurs pas mais la silhouette de la chatte apparut de nouveau sur le mur. Ils repartirent dans l'autre sens et stoppèrent au milieu du couloir.
- Ce coup-ci, on est fait comme des rats, dit James avec un soupir résigné.
- Regarde ! Sirius désigna une porte, devant eux. D'où…
- On s'en fiche !
James attrapa la poignée et ouvrit la porte, fort heureusement non fermée à clé. Lui et Sirius se faufilèrent dans la pièce juste avant que le concierge et son animal arrivent. Ils l'entendirent grommeler quelque chose de l'autre côté puis tout deux s'éloignèrent.
- C'est bizarre qu'il n'ait pas essayé d'entrer, dit James, surpris.
- Pas si sûr, peut-être n'a-t-il pas vu la porte. Je suis certain qu'elle n'était pas là tout à l'heure.
Il jeta un coup d'œil à l'extérieur et ils sortirent. Quand la porte fut refermée, elle se volatilisa.
- Je me demande comment on l'a fait apparaître.
- On verra ça plus tard, pour le moment, direction la Forêt interdite.
- Non attends.
- Quoi encore ? s'impatienta Sirius.
- Comment Rusard a-t-il pu arriver par ce côté alors que nous l'avons vu dans sa loge ?
Sirius fronça les sourcils puis son visage s'éclaira soudain.
- Je sais ! Il parait qu'il existe une multitude de passages secrets à Poudlard, il a dû emprunter l'un d'eux. Viens, allons voir.
Le couloir par lequel était arrivé Rusard était un cul de sac, ce qui aurait pu leur faciliter la tâche pour trouver le passage secret si les murs n'avaient pas été entièrement nus. Au bout de plusieurs minutes de recherche pour trouver un signe quelconque, ils finirent par abandonner. Ils allaient faire demi-tour quand James se retourna.
- Tu as vu quelque chose ?
- Non, mais il y a peut être un indice sur la lampe, dit James en désignant le luminaire.
Il sortit sa baguette magique.
- Accio lampe !
La lampe s'approcha légèrement d'eux mais s'arrêta, comme retenue par quelque chose. Une partie du mur disparut dans le même temps, découvrant un escalier qui descendait.
- Vingt points pour Gryffondor ! s'exclama Sirius en imitant la voix du professeur Flitwick. Dix pour avoir découvert le passage et dix autres pour avoir aussi bien réussi un sort normalement abordé en quatrième année.
- Quand on est bon, on est bon, répondit James en haussant les épaules. Qui c'est les meilleurs ?
- Les invincibles James Potter et Sirius Black ! A toi l'honneur, mon prince, ajouta Sirius en faisant une révérence comique.
Le passage se referma juste derrière eux et ils commencèrent leur descente. L'escalier leur parut interminable du fait de sa pente très raide ils arrivèrent au bout de quelques minutes en bas. Des broussailles bouchaient la sortie et Sirius sortit à son tour sa baguette.
- Mobilis arbus !
Le passage débouchait au pied du château, près d'une porte cochère que Rusard avait dû utiliser pour sortir et se rendre jusqu'à l'étage. Ils s'extirpèrent avec prudence de la trouée puis, après s'être concertés du regard, foncèrent jusqu'à la forêt, toute proche. Ils ne s'arrêtèrent que quand ils furent sûrs de ne plus pouvoir être vus du château.
- Évasion réussie ! s'exclama Sirius sans prendre la peine de parler à voix basse.
- Même Azkaban ne nous retiendrait pas, affirma James en riant. En tout cas, cette histoire de passages secrets est très intéressante, il faudra qu'on voie ça de plus près. Lumos !
Il pointa le doigt en direction des profondeurs de la forêt.
- Bon, allons voir ce qui inquiétait tant Remus.
Le fond de l'air était humide et glacé, ils se retrouvèrent vite totalement engourdis.
- Je vais essayer quelque chose, dit Sirius d'une voix grelottante. Fais moi confiance.
Il pointa sa baguette sur James.
- Corpus calore !
Aussitôt, une douce chaleur envahit le corps de James et il retira son manteau et son écharpe avant d'utiliser le même sort sur Sirius.
- Où as-tu appris ça ? lui demanda-t-il. Je ne me rappelle pas l'avoir vu.
- Mes parents et moi… ne nous entendons pas exactement bien, expliqua Sirius, et il est souvent arrivé que ma mère m'enferme dans la cave, où il ne fait pas spécialement chaud. A la fin, j'ai essayé plusieurs formules mais toutes étaient faites pour agir sur une autre personne… Au moins, ça aura quand même fini par servir.
- Pourquoi ne vous entendez-vous pas ?
Sirius grogna.
- Ce sont tous des idiots, dans ma famille. Un jour, je te raconterai, mais pour le moment, continuons plutôt notre exploration.
Ils étaient déçus. Cela faisait une demi heure qu'ils marchaient sans rencontrer le moindre danger ou ne serait-ce qu'une créature, même inoffensive. Seuls quelques craquements et hululements laissaient deviner que la forêt était habitée.
- C'est bien la peine d'en faire tout un plat, remarqua James en s'asseyant sur un rocher pour souffler. Il n'y a absolument rien. Même les bois qui se trouvent derrière ma maison sont plus inquiétants. J'ai l'impression que Dumbledore nous a baratinés.
- J'avais entendu dire que des centaures vivaient ici, ainsi que des licornes, quelques loups-garous et hippogriffes, mais apparemment…
Il fut interrompu par des bruits de voix. Sirius et James se regardèrent puis se dirigèrent vers l'endroit d'où semblait provenir la discussion. Les deux interlocuteurs se trouvaient en bas d'une pente, ils étaient placés de telle sorte que les deux jeunes Gryffondors ne pouvaient voir que l'un d'entre eux : un centaure.
- Les temps semblent venus, dit-il.
- Cela fait longtemps que tout a commencé, répondit une voix féminine jeune, à la fois calme et grave. Sans doute aurait-il mieux valu tout cesser dés le départ mais on ne peut condamner quelqu'un pour un crime qu'il n'a pas encore commis.
- En cela, les lois de ton peuple sont mal faites. Mais il est vrai que, depuis Cassandra Trelawney, les sorciers n'ont pas eu l'occasion d'accueillir en leur sein une véritable voyante telle que toi.
- De toute manière, il est dans l'intérêt de tout le monde que le moins de personnes soient au courant. Avec cette nouvelle menace qui plane sur le monde sorcier, nous aurons besoin d'atouts contre Lord V…
La voix s'interrompit et le centaure leva les yeux vers eux. Ils serrèrent un peu plus fort leurs baguettes, il était de notoriété publique que les centaures n'étaient guère pacifiques et diplomates.
La créature bondit au sommet de la pente d'un seul saut. Son interlocutrice semblait avoir disparu. Il s'approcha d'eux et les observa. Il avait un visage assez doux qu'encadraient des cheveux noisette – de la même couleur que son pelage – et ses yeux étaient d'un marron parcouru de stries orangées. Même si les deux garçons n'avaient pas de points de comparaison, ils le trouvèrent extrêmement jeune.
- Vous ne devriez pas être ici, jeunes sorciers, leur dit-il d'une voix calme.
- On voulait visiter, répondit James.
Sa voix ne trahissait aucune nervosité. Ni lui, ni Sirius, ne semblait prendre conscience de la gravité de la situation. Cependant…
- Je me nomme Ronan, déclara le centaure. Vous n'avez rien à craindre de moi mais vous devez maintenant partir de la forêt. D'autres risqueraient d'être moins conciliants.
- On fait ce qu'il nous plaît, répliqua Sirius avec fougue, sans se rendre compte que Ronan pouvait le tuer d'un simple coup de sabot. Avec qui parliez-vous ?
- Ceci ne vous regarde en aucun point. Voici quelqu'un qui vous fera sortir.
- J'ai bien l'impression que vous vous êtes perdus, jeunes gens, déclara une voix profonde.
Ils se retournèrent et tombèrent sur Albus Dumbledore, le directeur de l'école. Ils n'avaient jamais eu affaire à lui mais ce grand homme à la barbe blanche n'impressionnait pas outre mesure les deux garçons. Mais tout de même, que faisait-il là ?
- Non professeur, nous nous baladions, répondit très poliment James.
- La nuit et dans la forêt interdite ? demanda le directeur avec une pointe de… malice ?
- Dans la journée, nous devons suivre les cours, remarqua très justement Sirius.
- Et je ne doute pas que cela représenterait une grande perte pour vous que de ne pas y assister, ajouta le professeur en les regardant avec des yeux pétillants.
-Oh ! Nous…
Un terrible rugissement retentit brusquement à travers la forêt, coupant James dans sa tentative de défense, et se perdit dans la nuit.
- Par les cornes d'un dragon à deux têtes ! s'exclama James. C'était quoi ça ?
- On aurait dit un loup, remarqua Sirius, ça venait de Pré-au-Lard je crois.
- T'as déjà entendu un loup pousser un tel…
- Il est plus que temps que vous retourniez dans votre tour, messieurs, les interrompit Dumbledore avec une étrange note de tristesse dans la voix. A l'avenir, évitez de remettre les pieds ici. Sur ce, bonne nuit jeunes gens.
Tout en parlant, ils avaient effectivement avancé et James et Sirius ne s'étaient pas rendus compte qu'ils étaient sortis de la forêt interdite. Ils regardèrent avec incrédulité leur directeur pénétrer dans le hall et disparaître.
- Ça alors, il ne nous a même pas mis de sanction, s'étonna Sirius.
- Il a l'air assez… euh… particulier, non ? commenta James en grimaçant. Mais que pouvait-il bien faire dans la forêt ?
Ils prirent le même chemin que pour l'allée pour retourner à la tour Gryffondor et se laissèrent tomber sur leurs lits en évitant de faire du bruit pour ne pas réveiller Peter.
- Cette balade n'était peut-être pas à la hauteur de nos espérances mais elle était assez instructive malgré tout, chuchota James. La personne avec qui discutait ce Ronan ne peut qu'être une élève de Poudlard, d'après la voix.
- Donc une de nos camarades est une voyante, mais je ne vois pas ce que ça peut nous faire puisqu'on n'a pas vu de qui il s'agissait.
- C'est vrai, mais ce que j'ai retenu, c'est qu'ils parlaient d'une menace que représenterait un certain Lord V… Mais il doit exister des tonnes de personnes dont le nom commence par V.
- Si jamais il se passe quelque chose, Remus nous le dira, lui qui lit tous les jours la Gazette. Mais c'est bizarre, ça me rappelle vaguement quelque chose.
Ne trouvant pas dans ses souvenirs, Sirius finit par se coucher, ainsi que James, et ils s'endormirent en songeant qu'une prochaine excursion dans la forêt ne serait peut-être pas inutile.
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Lorsqu'ils racontèrent toute l'affaire à Remus, à son retour, celui-ci sembla à la fois soulagé et en colère qu'ils aient ainsi joué sur les mots.
- Bon, on avoue, on ne le fera plus, mais admets que ça valait le coup.
- Peut-être, mais c'est très dangereux, les réprimanda Remus.
- Il n'empêche, la prochaine fois, tu viendras avec nous, pas vrai ? remarqua James en lui adressant un clin d'œil.
Remus eut un sourire coupable.
- Ça… pourrait être intéressant, admit-il.
Sirius lui adressa un sourire victorieux et se tourna vers Peter.
- Tu viendras cette fois ci ?
- Oui, je pense, répondit vaguement le garçon.
Il observait Remus depuis qu'ils étaient entrés dans la Grande Salle avec inquiétude.
- Tu te sens bien ? lui demanda-t-il. Tu es pâle et… tu as l'air très fatigué.
Son ami se tendit à cette remarque.
- Ça va, répondit-il. Ma mère a fait une crise dans la nuit, c'est pour ça.
James et Sirius échangèrent un regard de suspicion.
- Elle est atteinte de quoi ? demanda Sirius.
- Je… euh… les guérisseurs ne savent pas vraiment. Une maladie inconnue sans doute…
Il commençait à se tortiller dans son fauteuil, mal à l'aise. James ouvrit la bouche pour faire une remarque mais, à ce moment, un hibou grand duc lâcha une lettre sur la tête de Sirius et repartit à tire d'aile.
- Du courrier à midi ? s'étonna James.
Mais Sirius ne l'écoutait pas. Il prit l'enveloppe en fronçant les sourcils et jeta un coup d'œil à la table des Serpentard. Son regard se posa sur Narcissa qui le regardait sournoisement. Évidemment, elle avait reconnu Arès, le hibou de Nocera Black. Deux mois avaient passé depuis la rentrée et elle ne lui avait encore rien envoyé. Sirius avait pensé qu'elle l'ignorerait, tout simplement, et pourtant…
Il n'avait aucune envie d'ouvrir l'enveloppe dans la Grande Salle, aussi se contenta-t-il de la glisser dans sa poche sans la lire et répondit à la question muette de James par un simple hochement de tête signifiant que ça n'avait pas d'importance, son ami n'insista pas.
Sirius attendit jusqu'au soir puis s'installa près du feu, dans la salle commune. Les autres élèves étaient dispersés dans la salle et seul Remus se trouvait également dans un des fauteuils. Sirius hésita un instant mais le châtain semblait plongé dans son bouquin et il savait que James était en train d'aider Peter à s'exercer au sortilège de lévitation dans le dortoir – il valait mieux éviter de le faire dans la salle commune, un accident était vite arrivé avec Peter.
Il se laissa tomber dans le fauteuil à l'opposé de celui de Remus et fit tourner la lettre dans sa main plusieurs fois avant de se décider à l'ouvrir.
Sirius
Dire que nous sommes déçus ne servirait à rien puisque tu es une véritable déception à toi seul, en conséquence, nous ne nous attendions pas à ce que tu fasses des éclats en allant à Serpentard. Nous préférons ne pas imaginer ce qu'a pu te dire le Choixpeau lors de la répartition mais passons cela.
Que tu sois à Gryffondor ne change rien au sang qui coule dans tes veines et, un jour ou l'autre, tu devras te reconnaître comme étant notre fils, bien que cela ne nous réjouisse aucunement. Une lettre de Narcissa nous a indiqué que tu traînais constamment avec le fils Potter à Poudlard…
Sirius fronça les sourcils, ses parents connaissaient James et sa famille ?
…Les Potter ne sont pas dignes de l'intérêt d'un Black et je te conseille d'arrêter de fréquenter cette vermine traîtresse au sang sorcier, tu risquerais d'amèrement le regretter lorsque tu rentreras aux vacances de Pâques.
Tu lis bien, Sirius, il est hors de question que tu rentres pour la Noël. Nous avons certains préparatifs à terminer et ta présence nous gênerait plus qu'autre chose. Je compte néanmoins sur Narcissa, Lucius Malefoy et leurs amis pour te ramener sur le droit chemin.
Que ton pouvoir soit le témoin de ton sang pur
Nocera Black
Sirius ne prit pas la peine de relire la lettre. Il la remit dans son enveloppe et la jeta au feu sans plus de façon. Remus avait levé un instant les yeux de son livre mais y retourna vite en voyant le regard noir que lui lançait son comparse.
Le jeune garçon fixa le feu d'un air songeur en faisant glisser sa chaîne argentée entre ses doigts, ses pensées se tournant automatiquement vers sa cousine Andromeda. Un sourire narquois apparut alors sur son visage et il alla chercher un parchemin et une plume.
Il y retranscrit tout ce que lui avait dit le Choixpeau en ajoutant qu'il fréquentait qui il désirait et que ce ne serait certainement pas elle qui pourrait y changer quelque chose. En cachetant l'enveloppe, Sirius savait qu'il s'exposait à de rudes remontrances, mais Pâques était loin et il se sentait libre de tout ici, à Poudlard.
Lorsqu'il revint de la volière, il se rassit dans le même fauteuil, l'air satisfait de lui-même, un sourire collé aux lèvres. Pendant un long moment, il resta silencieux, mais il sentait le regard en biais que lui lançait Remus et finit par s'en énerver.
- Si tu veux me demander quelque chose, fais le !
- L'homme qui t'a jeté à terre, sur le quai, c'était ton père ? se risqua Remus.
Sirius fronça les sourcils, il ne s'était pas attendu à ça. Dans le même temps, Sirius s'était douté que, un jour ou l'autre, Remus aborderait le sujet. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle, au départ, il avait préféré ne pas trop se lier avec lui, il ignorait ce qu'il avait entendu de sa conversation avec Procyon Black.
- Tu vas réellement voir ta mère quand tu disparais ? lui demanda finalement Sirius pour toute réponse.
Les joues de Remus s'empourprèrent et il baissa la tête.
- Pardon, ça ne me regarde pas, murmura-t-il.
« Tiens donc, voilà qui est intéressant. Pourquoi ne se contente-t-il pas de me répondre pour que j'en fasse de même ? Va falloir que j'en parle à James. »
(à suivre…)
