Milady2 : Tu es fidèle au poste et j'en suis très heureuse ! Quand bien même tu serais seule à reviewer, je les enverrai rien que pour toi -) J'aime aussi cette dernière scène. Au départ, elle n'existait pas et elle a subitement surgi sans crier gare de mon esprit tortueux lol.
Diony : C que tu commences à me connaître ma tite Di adorée :-D Mais la conclusion est fausse, il n'a SURTOUT PAS l'intention de le plomber d'argent… euh… enfin, on se comprend lol. PTDR ! Serais-tu en train de me faire un appel pour que j'inclus Tara dans le groupe des Maraudeurs ? Eh ben non, dsl mais les filles et les garçons vont mettre un certain temps avant de réellement chercher à se connaître. A onze ans, on reste préférablement avec ceux du même sexe que soi en ne faisant que parler de l'autre -) Je me tâte encore pour la découverte de la lycanthropie… Mais bon, y'a le temps vu que ce sera en seconde année. Les muses ne me lâchent pas d'une semelles ! (d'ailleurs, elles ont tendance à me harceler sur les bords des bordures, si tu vois ce que je veux dire… MDR !)
Kikou224 : Le plus grand mystère de ce site ! Comment mon génie littéraire peut-il être aussi peu reconnu !? Quoi ? Trop prétentieuse, c pour ça ? Naaan ! Je suis la modestie incarnée ! lol Qd j'aurai le temps, j'irai faire un saut du côté de chez Swann… Euh… non, de chez toi (je m'égare Edgard :-P) pour voir un peu tes fics. Merci pour ta review !
Strawberry : Pour le moment, tout ceci est à l'état de schémas et ressemble à une immense toile d'araignée et je construis réellement le récit au fur et à mesure que j'avance avec des points de repères dans le « futur ». Je pense mettre la pré-apothéose de ces relations (l'apothéose étant forcément le moment où Sirius partira de chez lui, à seize ans) vers la fin de la quatrième année, mais j'en dis pas plus…
Louloute : Alors là ! Tu es celle qu'il me faut ! Ça fait un moment, en sautillant de fic en fic, que je vois parler de « Marie Sue » alors j'ai une question : Quézaco une Marie Sue ? Sans me vanter, le développement, c'est ma spécialité, même pour des projets sans prétention comme celui-ci. Je me contente de raconter une histoire, mais je la raconte par rapport aux persos, et non par rapport au récit même. C'est ce qui fait que certains aiment, et d'autres non. Apparemment, tu es de la première catégorie et j'espère bien pouvoir continuer de te satisfaire. En attendant, je t'évite d'arriver à une fièvre trop importante en envoyant la suite -) Biz !
Black Leeloo : Une fan de Sirius et de Milla Jovovitch ? A moins que je me trompe lol. Merci pour ta review et je comble maintenant ton impatience.
Rqe : Un grand merci à Lola qui m'a retrouvé un passage du livre qui m'intéressait où sont cités les "amis" de Rogue à Poudlard (p.560 du tome 4 format poche pour ceux que ça intéresse). Malheureusement, il s'avère que j'ai commis une grave erreur chronologique puisque cette bande était composée de Rosier, Wilkes, Avery et les Lestrange. Hors, dans mon récit, les Lestrange ne sont plus à Poudlard. Je n'ai pas envie de changer, ça m'obligerait à inclure ces persos dans tous les chapitres déjà écrit et, sincèrement, j'ai la flemme de les refaire, surtout qu'avec la personnalité de Bella, elle aura forcément une présence importante. Donc, on va rester avec cet anachronisme et vous devez encore m'en excuser (décidémentt !)
Chapitre 12 : Des griffons dans les cachots
Millea, Fiona et Océane étaient en train de discuter sur le lit de cette dernière tandis que Lily lisait une lettre qu'elle avait reçue le matin même et que Tara, égale à elle-même, virevoltait à droite à gauche, dodelinant la tête au rythme d'une musique qu'elle seule entendait.
- Elle est bizarre ta lettre, remarqua Millea, qui s'était approchée de Lily. Quel genre de plume peut donner cette écriture ?
Lily la regarda en fronçant les sourcils puis, comprenant soudain ce que racontait son amie, éclata de rire. Fiona se retenait d'en faire autant mais Océane ne comprenait pas plus que Millea.
- Qu'est-ce que j'ai dit ? s'étonna-t-elle.
- Ce… Ce n'est pas… pas une plume, parvint à dire Lily entre deux rires.
Elle reprit sa respiration et essuya les larmes qui coulaient de ses yeux.
- C'est Marie, une amie moldue, qui m'a écrit cette lettre, et elle a écrit avec un stylo bic, expliqua-t-elle enfin.
- Quoi ? Tu corresponds avec une Moldue ? demanda Océane, perplexe.
Lily la regarda avec étonnement.
- C'est gênant ?
- Non, mais… je croyais que les Moldus n'avaient pas le droit de connaître l'existence de notre monde.
- Ben c'est forcé, remarqua Fiona en haussant un sourcil. Comment les parents moldus feraient sinon ?
- Océane veut dire en dehors du cercle familial, précisa Millea.
- C'est-à-dire que… ça m'a semblé naturel d'en parler à Marie et… je lui avais dit que je lui écrirai une fois à Poudlard, alors j'ai emprunté un hibou de l'école… Je n'aurai pas dû vous croyez ?
- Si c'était le cas, le hibou n'aurait tout simplement pas transmis la lettre, remarqua Tara en souriant, arrêtant de danser. Y'a pas de mal Lily, je crois pas que ton amie ira raconter à tout va qu'elle connaît une sorcière, rigola-t-elle.
- Oui, tu as raison, dit Lily avec soulagement.
- Et c'est quoi un style oblique ? demanda Millea en haussant un sourcil.
- Stylo bic, rectifia Fiona en souriant. En gros, c'est comme un crayon, sauf qu'il y a de l'encre à l'intérieur. Vous ne connaissez vraiment rien au monde des Moldus ?
- Ben tu sais, on vient d'une famille de sorcier depuis plusieurs générations, alors forcément… Pas vrai cousine ? ajouta-t-elle en adressant un clin d'œil à Océane.
- C'est vrai qu'on s'est jamais vraiment intéressées, avoua-t-elle en grimaçant. Mais vous allez pouvoir nous initier.
- C'est l'avantage d'avoir un père sorcier et une mère moldue, remarqua Fiona, je suis au courant de ce qui se passe des deux côtés.
- Et toi Tara ? Tu ne nous as jamais rien dit sur tes parents, nota Océane en lançant un regard curieux à sa camarade.
- Ben y'a pas grand-chose à en dire, répondit Tara en faisant mine de réfléchir intensément. Ma mère tient une boutique d'apothicaire et fait elle-même ses potions. Mon père, je sais pas, ils sont divorcés et il est parti aux États-Unis y'a un certain temps. Avant, il travaillait au ministère mais, à part récemment, j'ai jamais eu de nouvelles… mais j'adore les Moldus ! ajouta-t-elle avec un immense sourire.
- Pourquoi ça ?
- La musique, soufflèrent Lily et Fiona en se mordant la lèvre inférieure avec un sourire.
- La musique ! s'écria Tara en faisant un saut incroyable en l'air. Quand j'étais toute petite, ma mère m'a amenée à Londres, côté moldu, et on est entré chez un disquaire. Depuis, je m'intéresse à la musique moldue mais aussi au reste.
- J'ai entendu dire qu'il y avait de plus en plus d'enfants sang-mêlé et d'origine moldue, dit Millea. C'est le professeur McGonagall qui en discutait avec Achear, et ça semblait beaucoup les réjouir.
- Personnellement, ça m'inquiète plutôt, murmura Fiona, soudain plus pâle.
- Pourquoi dis-tu ça ? s'étonna Lily.
- C'est à cause des événements actuels, expliqua-t-elle. Mon père travaille pour un organisme de contrôle de diffusion des informations dépendant en partie seulement du ministère. Il y a beaucoup de problèmes en ce moment, une montée des préjugés et…une rumeur encore incertaine…
- Tu parles de ce mage noir ? demanda Océane en frissonnant.
- De quoi parlez-vous ?
Lily regardait ses trois amies – Tara ne semblait plus suivre la conversation – avec des yeux ronds, ne comprenant pas de quoi il retournait.
- Nous aussi on en a entendu parler lors de réunions de famille, expliqua Millea. Tu sais Lily, certaines personnes ont des préjugés vis-à-vis de ceux qui ne sont pas issus d'une longue lignée de mages, ils disent qu'ils ne sont pas dignes de la véritable race des sorciers, ceux au sang pur… je ne fais que dire ce que j'ai entendu, ajouta-t-elle précipitamment devant l'air choqué de Lily.
- Depuis quelques temps, certains sorciers hésitent moins à marquer leurs positions et il y a eu certaines attaques clairement menées contre les sang-mêlés, continua Océane. Et, plus précisément, un mage fait parler de lui depuis quelques temps. On ignore son nom mais… je ne sais pas pourquoi, on dirait qu'il fait peur aux gens. En tout cas, mon oncle – le père de Millea – est très inquiet.
- Il est Auror, tout comme une autre de nos tantes, et je sais qu'ils travaillent beaucoup plus ces derniers temps.
- Auror ? répéta Lily sans comprendre.
- Chasseur de mage noir, expliqua Fiona, ce sont des sortes de policiers ou d'agents spéciaux qui luttent contre les mauvais sorciers. C'est un métier extrêmement bien vu dans le monde de la sorcellerie, mais également très dangereux.
- Beaucoup d'Aurors sont morts lors de la guerre contre le mage Grindelwald… C'est d'ailleurs pour ça que c'est super d'avoir Dumbledore comme directeur ! s'enthousiasma Océane.
- Quel est le rapport ?
- Va falloir qu'on fasse un échange d'informations, dit Millea en adressant un clin d'œil à Lily. Tout le monde sait ça dans le monde de la magie : c'est Dumbledore qui a vaincu Grindelwald en 1945 et pourtant, de ce que j'en sais, il était puissant. On va sûrement l'apprendre en histoire.
- Que ce soit au programme, j'en doute pas, mais avec Binns comme prof, je me demande si on se rendra compte qu'il aborde le sujet, grimaça Fiona.
- Jamais vu un prof aussi soporifique, reconnut Millea. Pourquoi a-t-il fallu qu'il se transforme en fantôme ? Vous croyez qu'il était aussi ennuyeux de son vivant ?
- Dans ce cas, la cause de sa mort doit être l'auto ennui, pouffa Océane.
Les quatre autres approuvèrent en levant les yeux au ciel et en rigolant.
- Tiens, on va rajouter ça sur la liste des profs, dit Tara en tirant un parchemin des affaires de Millea.
Dessus, les cinq filles avaient marqué ce qu'elles pensaient respectivement de chacun de leurs professeurs et avaient décidé de le mettre à jour à chaque fin de mois. Dans l'ensemble, elles ne se plaignaient pas, à part Binns, elles avaient de bons profs. Certes, McGonagall et Achear étaient sévères et le professeur Novae, qui leur enseignait l'astronomie, semblait plus souvent dans la lune que dans sa classe, mais leurs cours étaient néanmoins bien structurés et il s'agissait de très bons professeurs.
- Rajoute aussi Wilhelm pour le professeur Carvi, c'est son prénom, gloussa Océane, je l'ai entendu parler avec Fitevil.
La plume au-dessus du parchemin, Tara se figea un instant et une ride apparut sur son front mais, très vite, elle retrouva son air bon enfant et personne ne se rendit compte de rien.
- Le professeur Carvi est vraiment génial, remarqua Lily. Il est compréhensif et…
- Très beau garçon, ajouta Millea en jouant des sourcils.
Le professeur Carvi avait vingt cinq ans, ce qui le rapprochait beaucoup de ses élèves. Sa nature amicale et enjouée aidant, il était aimé de tous et ne laissait pas indifférent la gente féminine de Poudlard, des plus jeunes élèves aux plus âgées.
- Voilà, c'est noté ! annonça Tara en donnant un dernier coup de plume sur le parchemin. Faut que j'aille voir quelqu'un, on se voit à midi !
Elle sortit en trombe du dortoir et les filles l'entendirent entonner une chanson à pleins poumons en dévalant l'escalier. Elles se remirent ensuite à parler, habituées, depuis ces deux mois, à la nature enflammée de leur amie.
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Tara descendit jusqu'au hall en courant, virevoltant, dansant et sautant, faisant s'écarter les gens sur son passage, qui avaient appris à éviter de se trouver dans la trajectoire de la tornade rouge – certains ayant fait les frais, par le passé, d'une percussion assez brutale avec elle.
Arrivée dans le hall, elle se précipita vers les escaliers qui menaient aux cachots et se calma lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne risquait plus de croiser grand monde. Elle traversa de nombreux couloirs puis s'assit au pied d'une statue et attendit en écoutant de la musique. Quelques personnes passèrent devant elle sans la voir et, au bout de quelques minutes, elle enleva son sort d'écoute et se releva. Cinq minutes s'écoulèrent et un garçon plongé dans ses pensées apparut au bout du couloir. Sans crier gare, Tara se précipita sur lui et lui sauta dans les bras.
- Salut Steeve ! s'exclama-t-elle.
Le garçon la repoussa et la regarda avec étonnement avant de la reconnaître.
- Tara ? Arrête de surgir comme ça, j'ai failli avoir une crise cardiaque.
- A treize ans, on a le cœur bien accroché, répondit Tara en haussant les épaules avec un immense sourire.
Steeve Wiovar frotta les ailes de son nez en poussant un soupir d'exaspération, les yeux fermés. Le jeune garçon était en troisième année à Serpentard et avait fait la connaissance de Tara tout à fait par hasard, autrement dit, comme la quasi totalité de l'école, un jour où elle lui était rentrée dedans au détour d'un couloir. Ils avaient discuté un peu puis Steeve en avait eu assez de cette gamine turbulente et lui avait clairement fait comprendre qu'elle n'avait pas intérêt à se retrouver encore sur son chemin.
Au final, ils s'étaient revus une dizaine de fois sans que Steeve lui fasse le moindre mal. Elle avait beau être une gosse hyperactive à tendances démentielles aggravées, il n'en restait pas moins qu'elle dégageait un magnétisme incroyable qui ne laissait personne indifférent, de sorte qu'elle n'avait jamais eu à subir les conséquences de ses fréquents harcèlements vis-à-vis de certains élèves normalement peu sociables.
Steeve faisait d'ailleurs parti de ces collégiens asociaux et s'était toujours complu dans sa solitude jusqu'à l'arrivée de Tara. Le garçon était différent de ses condisciples de Serpentard. Il ne cherchait jamais querelle aux autres maisons et n'avait que faire des préjugés intempestifs de ses camarades. Sa place à Serpentard, il la devait à son sens commun des choses, son astuce et sa volonté d'arriver au bout de ses projets.
C'est d'ailleurs cette dernière qualité qui valait au Serpentard et à la Gryffondor de se retrouver dans les cachots, non loin des dortoirs de la maison de Salazar. Steeve commençait singulièrement à en avoir assez de ses camarades de dortoir qui ne cessaient de lui expliquer leurs idéaux sur les sorciers de sang pur, de même qu'il se demandait depuis peu si sa place était vraiment à Poudlard.
Il ne s'était jamais senti chez lui dans l'école, pas plus que dans sa "maison" d'ailleurs, chez ses parents qui épousaient parfaitement les idéaux racistes, mais il n'arrivait pas à savoir ce qu'il devait faire. Il doutait encore beaucoup et, à treize ans, peu de portes s'ouvraient à lui. Or Tara avait la possibilité de lui offrir beaucoup plus d'opportunités. Comment ? Tel était le sujet de cette rencontre.
Le Serpentard laissa retomber sa main et regarda Tara.
- Et donc ? demanda-t-il. Tu avais quelque chose à me proposer ?
- Tout à fait ! répondit Tara en battant dans ses mains. La solution est évidente : une sphère révélatrice !
- Une sphère révélatrice ? répéta Steeve en haussant un sourcil. Oh ! Mais bien sûr ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? Attends, je réfléchis… Peut-être parce qu'il est quasiment impossible de s'en procurer une, lança-t-il avec un regard noir. Tu m'excuseras, mais si c'est pour entendre ces âneries, j'ai mieux à faire.
Il passa devant elle sans lui accorder le moindre regard et avança de quelques pas.
- Qui parle de trouver quand on peut fabriquer ?
Steeve stoppa net et se retourna. Le ton de sa voix était… différent. D'habitude, elle était assez haut perchée et on avait toujours l'impression qu'elle s'exclamait à la fin de chaque phrase mais là… La voix était basse et mystérieuse, beaucoup plus mature, comme son regard. Il n'y avait plus trace de malice ou d'enfantillage mais de ruse et de raison étrange, chez une fille comme elle.
- Que veux-tu dire ?
- La pierre dont est issue la sphère est très répandue, si la sphère en elle-même est si rare c'est parce qu'il existe moins d'une dizaine de personne dans le monde à connaître les procédés de traitement et les potions utiles au raffinement du globe, or je connais une de ces personnes…
Un silence s'installa durant lequel Steeve observa Tara sous un autre œil.
- C'est toi cette personne ? demanda-t-il.
Elle eut un petit rire.
- Je n'ai que onze ans, n'exagérons rien.
Une sphère révélatrice… Avec les nombreuses recherches qu'il avait effectué, Steeve savait déjà de quoi il s'agissait alors que ce type de magie était du niveau des études supérieures – il était donc déjà surprenant que Tara en connaisse l'existence. Ces globes de la taille d'une grosse bille avaient la propriété exceptionnelle de permettre à la personne qui s'en servait de trier les différents problèmes qui se posaient à elle et de lui montrer ce que ses capacités et aptitudes lui permettaient de faire pour les résoudre.
- Tu es différente, remarqua Steeve au lieu de donner son avis sur l'idée de la fillette.
- Tu le savais déjà, sinon tu ne serais pas là.
Oui, elle était différente. Pas seulement différente de ce qu'elle montrait au monde mais différente des autres. Trop mature pour son âge, trop mystérieuse pour une collégienne.
- D'accord ! dit-il enfin. Je veux bien tenter le coup. Tu me préviendras.
Il fit volte face et s'en alla pour de bon. Il doutait que Tara puisse vraiment faire ce qu'elle prétendait, mais il verrait bien.
Au lieu de rentrer immédiatement à la tour Gryffondor, Tara se cala de nouveau au pied de la statue et se mit à réfléchir. Sa mère n'aurait pas de soucis pour créer cette sphère, pas plus qu'elle n'en aurait pour se fournir la cryolite – élément de base à la fabrication du globe –, et elle ne poserait certainement pas trop de questions à sa fille sur l'utilité d'une sphère révélatrice, mais…
Elle ne pouvait s'empêcher de penser à la raison pour laquelle elle aidait Steeve. Une nuit, elle avait eu une nouvelle vision dans laquelle elle avait vu ce garçon de Serpentard agenouillé au sol, le regard complètement vide. Il avait étendu ses bras de part et d'autres de son corps puis avait grimacé alors que ses membres semblaient tirés par des forces invisibles et opposés. Il avait hurlé de douleur puis s'était écroulé au sol, mort.
C'était la première fois que Tara voyait quelqu'un dans une de ses visions. D'habitude, ces images étaient allégoriques, associant une personne ou plusieurs à un objet ou à un animal, et c'était à elle de décrypter de quoi il retournait. Par ailleurs, il était tout aussi inédit qu'elle voit quelque chose d'aussi personnel. En temps ordinaires, jamais ses prémonitions ne concernaient une seule et unique personne, elles étaient plus vagues, plus générales.
Tara devait donc reconnaître que son pouvoir avait évolué, et elle ne doutait pas que son arrivée à Poudlard – et surtout l'attribution des baguettes – n'y était pas étrangère.
En songeant aux baguettes, un demi sourire se dessina sur ses lèvres. Ça avait été sa première vision et, de façon contradictoire, la plus complexe : la licorne qui s'évaporait pour créer cinq baguettes. Par la suite, elle avait eu de nombreuses prémonitions mais celle-ci était la seule qu'elle refaisait plusieurs fois avec des éléments en plus. Elle en avait eu trois en tout : cette première, une autre qui durait jusqu'à la formation de l'étoile et celle qu'elle avait eue à Poudlard, avec le phénix. Sept ans pour que les morceaux d'une même vision se trouvent, sept ans à noter dans un carnet magique tout ce qu'elle comprenait ou non, tout ce qu'elle voyait.
« Vous n'avez jamais eu de voyants dans la famille ? »
« Pas à ma connaissance, et il en est de même du côté de son père. »
« Mmmh…Dans ce cas, cela n'ira sans doute pas loin. Je doute que votre fille ait un quelconque don pour la véritable voyance… »
Cet homme se prétendait spécialiste en la matière, mais maintenant Tara savait ce que tous ignoraient, même sa mère. Quelques personnes étaient au courant que son don de voyance était très développé mais elle seule savait qu'un jour viendrait où son pouvoir dépasserait ceux des plus grands voyants de cette époque et des autres. Aucune prétention, juste une constatation et un savoir.
Une voix familière et tremblante la tira de ses pensées. Quelqu'un avait un problème…
o
Ne voyant pas revenir Tara, Fiona laissa ses amies discuter et sortit à son tour du dortoir. Elles devaient faire des recherches pour le professeur Achear sur la potion de modification des couleurs mais Fiona n'était pas certaine que son amie s'en souviendrait. Elle semblait parfois si tête en l'air !
Elle ne la trouva ni dans la bibliothèque, ni dans la Grande Salle, mais une seconde année de Poufsouffle lui indiqua qu'elle l'avait vue descendre vers les cachots. Fiona hésita un instant. Elle n'aimait pas les cachots, sombres et froids, et n'y était jamais descendue seule, et puis elle risquait de tomber sur des Serpentard, ce qu'elle préférait éviter.
« Mais Tara est bien descendue, songea-t-elle, pourquoi je ne pourrais pas en faire autant ? D'ailleurs, pourquoi est-elle allée dans les cachots ? Elle déteste rester enfermée, elle aime trop l'air libre… »
Fiona déglutit et se secoua un peu. Il ne fallait pas dramatiser non plus, ce n'était qu'une école ! Elle déambula un long moment dans les couloirs en appelant timidement son amie lorsque, à un embranchement, elle percuta quelqu'un et se retrouva par terre.
- Oh ! Je… Je suis désolée, balbutia-t-elle, confuse. Je cherchais…
- Qu'est-ce que tu fais ici, la Gryffondor ? demanda une voix désagréable.
La fillette releva la tête et découvrit deux garçons de son âge portant l'uniforme de Serpentard. Son cœur se mit à battre à tout rompre sous les regards haineux des deux premières années. Elle se redressa tant bien que mal et leur adressa un sourire craintif et hésitant.
- Je ne reste pas, je dois aller…
L'un des deux garçons, aux cheveux blé foncés et à la peau cuivrée l'attrapa soudain par le bras en l'observant d'un regard perçant.
- Attends un instant… Ton nom, c'est bien Distort, c'est ça ?
- Euh… oui… Fiona Distort.
Un sourire mauvais apparut sur les lèvres minces de son ami aux cheveux noirs.
- Intéressant… Ta mère est bien une Moldue, non ?
- Co… Comment savez-vous…
- C'est fou ce qu'on peut apprendre lorsqu'on est à Serpentard, la coupa le blond. En revanche, j'ai l'impression qu'on n'apprend pas aux jeunes Gryffondors qu'il est vivement recommandé de ne pas se promener dans les cachots sans être accompagné.
- Je… Je m'en souviendrai, mais maintenant, je dois y aller.
Elle tira sur son bras pour faire lâcher prise au garçon mais celui-ci resserra au contraire sa prise.
- Alors Severus ? T'en dis quoi ? demanda-t-il à son camarade sans quitter Fiona des yeux.
- Trop facile, répondit l'autre d'une voix lente et mauvaise. Tu parles d'un amusement…
- Parle pour toi, grommela son ami avant d'avoir un sourire inquiétant. Et si tu me montrais tout ton talent ?
- Si ça peut t'amuser, soupira Rogue en sortant sa baguette.
- Lâche-moi ! gémit Fiona en se débattant, commençant sérieusement à avoir peur. Laissez-moi partir !
- On va rigoler avant, murmura le Serpentard, le regard brillant.
Il leva sa baguette et…
- Tar…
- Hé ! Salut tout le monde ! Vous faites quoi ?
Ils se retournèrent pour découvrir Tara, souriant de toutes ses dents. Sans lâcher Fiona, le blond ricana.
- Tiens ! On dirait que les griffons aiment se jeter dans la gueule du serpent ! T'en dis quoi Severus ?
Mais Severus ne répondit pas et se contenta de fixer Tara. Il était l'un des rares élèves que la fillette n'avait pas encore eu l'occasion d'approcher réellement. Leur seule véritable rencontre remontait à la boutique d'Ollivander, trois mois plus tôt.
Pourtant, Tara n'avait pas oublié l'étrange impression qui l'avait assaillie quand elle avait regardé son père, la même qui la tenaillait maintenant qu'elle voyait Severus Rogue devant elle et, vu le manque de réaction de ce dernier, quelque chose l'intriguait lui aussi.
- Severus ? Qu'est-ce que t'as ?
- Rien Chris, rien du tout. Tara Milten, hein ? Difficile de pas entendre parler de toi. Mon camarade et moi, nous n'aimons pas les Gryffondor qui font trop de bruits alors…
- Du persil.
Severus et Chris la regardèrent en levant les sourcils et Fiona oublia un instant la situation pour fixer son ami avec incompréhension.
- Du persil ? répéta Chris.
- Pour le bruit, expliqua Tara en souriant. Enfin, il vaut mieux du coton, parce que le persil dans les oreilles, c'est pas très élégant.
- Tu es en train de te ficher de nous, grogna Chris d'un ton menaçant. Tu vas voir ce qu'il en coûte de se moquer des Serp…
SPLASH !
-AAAAH ! C'est froid !
Un caquètement ridicule se fit entendre et une ombre orange apparut devant eux. Fier de son méfait, l'esprit frappeur observait les quatre enfants dégoulinant d'eau glacée avec un sourire satisfait et moqueur.
- Peeves ! rugit Severus. Tu vas voir si…
- Si quoi, petit morveux ? ricana Peeves. Rien de tel pour rafraîchir les idées, une douche froide !
Tara éclata brusquement de rire et pointa le pouce en l'air.
- Bravo Peeves ! Celle la, on l'a pas vu venir !
- Tu trouves ça drôle ? demanda l'esprit frappeur, sa mâchoire semblant se décrocher alors qu'il observait la fille hilare trempée de la tête au pied et frissonnant légèrement.
- Oui, mais je ne crois pas que le baron sanglant appréciera autant, ajouta-t-elle en fixant un point derrière le fantôme.
Celui-ci sursauta et se retourna pour découvrir… un couloir vide, et le rire de Tara redoubla.
- Hé ! C'est moi qui fais des farces ici ! s'indigna l'esprit frappeur, l'air vexé.
- Alors on ouvre un concours ! déclara Tara en battant dans ses mains.
- Oh ! Un défi ? Et pourquoi accepterai-je avec un élève incapable ?
- C'est votre choix, moi, ça m'amuse, remarqua Tara en haussant les épaules sans cesser de sourire.
Peeves l'observa un instant comme personne n'aurait pu pensé qu'il puisse fixer qui que ce soit puis hocha la tête.
- Tope la ! annonça-t-il en tendant sa main.
Au lieu de taper dans la main immatériel, elle plongea sa main dans le torse du fantôme et la referma à l'emplacement habituel du cœur puis la ramena en maintenant le poing fermé.
- Promesse tenu, esprit ! s'écria-t-elle en lui adressant un clin d'œil.
Il la regarda encore un moment puis dit une chose qu'il n'avait jamais dite et ne redirait jamais.
- Je sens que tu vas me plaire, petite.
Le fantôme disparut dans le plafond et Tara remarqua les airs ébahis des deux Serpentard.
- Ben quoi ? demanda-t-elle de son air innocent.
Severus Rogue fut le premier à retrouver la parole et fronça les sourcils.
- La coupe est pleine ! Peut-être que les Gryffondor aiment se faire humilier mais ce n'est pas notre cas, et encore moins qu'on se moque de nous !
Cette fois, Chris sortit également sa baguette et Fiona poussa un cri aigu lorsqu'ils les pointèrent vers son amie pour lui faire regretter de se trouver là.
- Furoncula ! lança Chris.
- Tarentallegra ! s'écria Severus.
- Expelliarmus !
Un rayon rouge percuta celui envoyé par Severus, déviant également celui de Chris et les trois sorts se perdirent dans le couloir.
- Expelliarmus ! répéta le garçon qui venait d'apparaître, désarmant d'un coup les deux Serpentard.
Il attrapa les baguettes d'un geste vif et s'avança d'un pas rageur vers eux. Arrivé face aux deux garçons, il les empoigna par le col et les plaqua au mur sans ménagement.
- Sales petits lâches ! grogna-t-il avec hargne. Comment osez-vous vous attaquer à elles ? Christopher Wilkes et Severus Rogue, c'est ça ? Le professeur Fitevil sera prévenue de votre comportement. Maintenant, dégagez de ma vue avant que je ne m'énerve vraiment.
Il les relâcha et ils partirent en courant après avoir récupéré leurs baguettes. D'abord inquiète après cette démonstration de force, Fiona fut rassurée de voir le garçon se tourner vers elles avec un sourire doux et surprise de se rendre compte qu'il devait être leur aîné de tout au plus deux ans.
- Vous allez bien ? Mais vous êtes trempées ! Ce sont eux qui…
- Non, c'est Peeves, répondit Tara en rigolant. Merci d'être intervenu Carl.
Il hocha la tête et sécha d'un mouvement de baguette les deux filles. Il regarda ensuite Fiona.
- Tu es pâle, s'inquiéta-t-il en s'approchant d'elle. Je vous conduis à l'infirmerie.
- N… non ! Ce n'est p… pas la peine… bégaya Fiona, vaincue par sa timidité. Vous… vous vous connaissez ? demanda-t-elle en regardant Tara.
Le dénommé Carl eut un sourire amusé.
- Tara connaît tout le monde, remarqua-t-il avec justesse. Je m'appelle Carl Graster, et je suis en troisième année à Poufsouffle, ajouta-t-il en tendant la main.
- Fiona Distort, marmonna la fillette en serrant maladroitement la main du garçon.
- Je vous raccompagne jusqu'au hall puisque vous ne voulez pas aller à l'infirmerie. Ce serait idiot qu'il vous arrive encore une bricole, déclara-t-il avec un clin d'œil.
A la lumière du jour, Fiona put mieux l'observer. Ses cheveux blond foncés tombaient négligemment sur ses yeux d'un vert clair kaki, il était plutôt grand pour son âge et on lui devinait une carrure sportive sous sa robe. Il les salua et entra dans la Grande Salle après leur avoir recommandé d'être plus prudentes à l'avenir.
- Il a même pas cherché à savoir ce qu'on faisait en bas, s'étonna Fiona. Mais il était quand même… inquiétant quand il s'en est pris aux deux autres, frissonna-t-elle.
- Carl est un type super ! assura Tara avec ferveur. Il est très fort mais aussi très gentil et puis, tu as vu, il a un instinct protecteur développé.
- Oui, j'ai cru un instant que c'était un sixième ou un septième année, mais en fait non…
Son regard se posa vers l'escalier menant au cachot et elle baissa la tête.
- Pourquoi ils s'en sont pris à moi ? demanda-t-elle d'une voix faible. Je leur ai rien fait…
- Ce sont des crétins, répondit Tara d'un air docte. Pas plus compliqué que ça ! Mais la prochaine fois, évite de descendre seule dans les cachots.
- Quoi ? Et toi alors, tu…
- Les filles ! Mais où vous étiez ? On vous a cherché partout.
Lily courait vers elle, suivie de près par Millea et Océane, et le sourire réapparut sur le visage de Fiona en se sentant entourée de toutes ses amies. Tara la laissa raconter ce qui venait de se passer alors qu'elles allaient manger.
Elle lui avait fait une peur bleu à s'être ainsi aventurée en terrain hostile. Si Carl n'était pas intervenu, elle n'aurait pu l'aider, et son amie était encore si faible et fragile. D'une façon ou d'une autre, Tara décida qu'il faudrait y remédier si elle ne voulait plus autant s'inquiéter pour elle.
A la table des Gryffondor, les quatre garçons étaient déjà là, en train de déjeuner tout en discutant avec enthousiasme du match de Quidditch qui avait eu lieu quelques jours plus tôt. Ils n'entendirent ainsi pas le récit de Fiona, James occupé à critiquer les joueurs et à certifier qu'il aurait pu mieux faire, Sirius se moquant de lui, Peter buvant ses paroles et Remus les observant avec amusement.
Remus avait encore des cernes sous les yeux, la dernière pleine lune avait dû être éprouvante pour lui pour qu'il en subisse encore les répercussions. Automatiquement, les pensées de Tara dévièrent vers sa mère. C'était la deuxième pleine lune qu'elle passait sans que sa fille ne se trouve à proximité et Tara regrettait de ne pas pouvoir non plus la soutenir pour la prochaine, mais au moins, la quatrième aurait lieu durant les vacances et elle pourrait être là. Quand bien même elle avait confiance en M. Stealthily, elle préférait être aux côtés de sa mère pour l'aider à surmonter l'avant et l'après pleine lune.
(à suivre…)
