Chut : Merci pour la review Chut. C triste de pas avoir de nom… Chut, c'est joli -)

Milady2 : Les Maraudeurs reviennent ! Je les oublie pas qd même lol Et puis t'inkièt, t'es toujours ma revieweuse de la première heure pour le miroir (là, tu t'es fait détrôner par Chut -) )

Benichoukos : Cool de te voir ici ! :-D Les blagues, c'est pas encore, mais les Maraudeurs vont bientôt se défouler sur les Serpentard, promis lol.

Ilys : Je t'adooooooooore ! Rien que pour ce que tu dis sur Queudver ! lol Et pis peut-être aussi pour la review… Sûrement en fait -) La suite est là !

Chapitre 13 : Ma famille bien aimée

Eleanor Tarkey, en première année à Serdaigle, était en train de discuter d'un cours de métamorphose lorsque Tara Milten surgit de sous la table, manquant de la faire tomber à la renverse.

- Salut tout le monde ! Tu vas bien El ?

- Tu as bien failli me faire mourir de peur, Tara, lui reprocha son amie.

- Qu'est-ce que tu fais là ? lui demanda Julia Kidam, la préfète de Serdaigle. Tu devrais être à ta table.

- Bah, et lui alors ?

Elle désigna un Poufsouffle de quatrième année, à côté de sa petite amie.

- Franck peut venir puisque lui et Lucie sont ensemble.

- El est ma copine, dit Tara avec un grand sourire. Ainsi que Gwen et Harvey.

Julia poussa un soupir exaspéré et abandonna. La vérité, c'était que Tara était amie avec tout le monde, de quelque maison qu'ils soient et quel que soit leur âge. Tout le monde la connaissait du fait de son attitude assez excentrique et de son éternel sourire. Elle souriait d'ailleurs tellement que beaucoup se demandaient quand ses joues allaient finir par exploser.

- Alors El, comment vas-tu ? Tu ne m'as pas répondu.

- Très bien, je viens de recevoir une lettre de mes parents où ils m'annoncent que ma tante viendra chez nous aux vacances de noël.

- C'est super ça. Noël en famille, c'est l'idéal ! Moi je passe les fêtes avec ma mère et mon grand-père. Enfin, peut-être pas grand-père, je sais pas si papa va l'inviter ou non.

Elle avait dit cela d'un air songeur, sans que cela semble l'attrister. Cela faisait cinq ans que ses parents étaient séparés et c'était tout ce que Eleanor savait, elle préféra parler d'autre chose.

- Et tes cours, ça se passe bien ?

- Ça se passe toujours bien pour moi, répondit la Gryffondor en exécutant une pirouette. En fait…

- Toujours trop bien, remarqua une voix acide. Toute personne normale ne serait pas heureuse à l'idée de passer Noël juste avec un de ses parents quand l'autre se fiche complètement de soi.

- Hargow ! s'exclama Eleanor, choquée par ses paroles.

Gerald Hargow lui lança un regard noir qui lui fit baisser la tête.

- Oh ! Je ne m'en fais pas pour papa. Maman et moi, on s'en sort très bien seules, assura négligemment Tara.

Pourtant, imperceptiblement, sa main s'était contractée et elle faisait un effort surhumain pour ne pas gifler sur le champ cet ignoble Serdaigle. Il existait dans tout Poudlard huit personnes devant lesquelles Tara avait du mal à maintenir son rôle du fait de l'aversion qu'elle ressentait à leur égard et Hargow en faisait partie.

- Seules, c'est le mot juste, ricana Hargow, tu ne…

- Laisse la tranquille !

Le garçon se retourna pour découvrir deux yeux émeraude qui lui lançaient des éclairs.

- Sinon quoi Evans ? On a le droit de dire ce qu'on pense ici, non ?

- Je te préviens Hargow, que si tu t'amuses à encore ennuyer une de mes amies, tu le regretteras.

La si douce Lily Evans s'était métamorphosée en une tigresse très en colère. Sa main frémissait, proche de sa baguette, et Hargow évalua qu'il ne valait mieux pas la provoquer. Après tout, la Gryffondor était une excellente élève et les professeurs n'avaient de cesse de s'émerveiller de son talent. Aussi se contenta-t-il de hausser les épaules et de retourner à son assiette.

- La prochaine fois, n'hésite pas à le gifler s'il dit encore des idioties comme ça, remarqua Lily sans cesser de fixer Hargow.

- Je vois pas pourquoi, c'est vrai ce qu'il disait ! rigola Tara. Et puis tu es là pour me protéger on dirait, ajouta-t-elle avec un clin d'œil. Vois ça ! La meilleure élève de tout Poudlard comme garde du corps ! Je suis flattée.

Les joues de Lily s'empourprèrent aussitôt d'embarras.

- Oh non, je… la meilleure, il ne faut pas…

- C'est la vérité. Oh ! Voilà Steeve, je te laisse Lily, à plus tard. Steeeeeeeve ! cria-t-elle en fonçant vers un type de Serpentard qui plaça ses mains vers l'avant comme pour se protéger.

Julia secoua la tête de droite à gauche et enfouit son visage dans ses mains.

- Faudrait l'enfermer, faudrait l'enfermer, murmura-t-elle d'un ton sanglotant alors que Lily, Eleanor, Harvey et Gwen, tous quatre en première année, rigolaient.

En voyant arriver Tara avec Steeve Wiovar, la plupart des Serpentard firent une grimace. De mémoire, jamais aucun Gryffondor ne s'était installé à la table de Serpentard depuis Tara. Sans prendre garde au mauvais accueil silencieux des élèves attablés, elle s'assit à côté de Steeve.

Elle sortit de sa poche une boîte dans laquelle se trouvait une grosse bille noire. Steeve ouvrit de grands yeux.

- Tu as réussi à en avoir une ! s'exclama-t-il.

- Je t'avais dit que je t'en ramènerai, non ?

- Pour être tout à fait franc, je n'y croyais pas. Elles sont tellement rares. Où l'as-tu eue ? Et en si peu de temps !

- Trois semaines, ce n'est pas rien, rigola Tara sans répondre à la première question.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Dorie Létanaut, une amie de Steeve.

- C'est une…

- Qu'est-ce qu'elle fait là, cette Gryffondor ? demanda une voix hargneuse, derrière eux.

- Tiens, salut Severus, lui répondit Tara avec un grand sourire. Tu vas bien ?

- Qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu n'as rien à faire à cette table.

- Calme-toi Rogue, répliqua Steeve. Tara me donnait juste quelque chose. Et, que je sache, il n'existe aucune règle qui interdise un élève à s'asseoir où il veut.

- Tu sais très bien que cette règle existe à Serpentard.

- Severus a raison, répliqua Avery, un autre première année. Les Gryffondors et les Serpentards n'ont rien à voir ensemble.

D'autres Serpentards s'étaient levés pour soutenir Severus Rogue. Tara haussa les épaules.

- Si y'a que ça qui vous gêne… Elle se leva et se tourna vers Steeve en souriant. J'espère que ça marchera, je t'ai mis une note dans la boîte. A plus…

- Ne bouge pas Tara.

Elle se retourna, c'était James qui avait parlé. Lui et Sirius faisaient face aux Serpentards mécontents. Derrière eux, Remus fronçait les sourcils et Peter se mordait les doigts en lançant des coups d'œil de tous les côtés.

- Elle s'assoit où elle veut, déclara James à Rogue. Tu n'as aucun ordre à lui donner.

Depuis le début de l'année, où James avait manifesté son aversion pour Severus Rogue à voix haute, aucun incident n'avait eu lieu. Pendant les cours communs, c'était à peine si Sirius et James lui lançaient des regards noirs mais, de toute évidence, ils attendaient une bonne occasion pour le provoquer.

- Ceci ne vous concerne pas, grogna le Serpentard. C'est à elle que je m'adresse.

- Tara est à Gryffondor, donc ses problèmes sont nos problèmes, répondit James en serrant les poings.

- Que se passe-t-il ici ? demanda soudain une voix adulte.

Proterio Achear, directeur adjoint et professeur des potions, s'avançait vers eux d'un pas rapide.

- C'est Potter et Black qui cherchent la bagarre, dit Rogue.

- Tu veux voir comme je la cherche !

- Black ! Je vous prierai de vous contrôler. Maintenant, chacun va de son côté et je ne veux plus de tumulte, sinon j'enlève cinquante points à chaque maison, et peu m'importe qui aura commencé.

Les Gryffondor s'éloignèrent de la table de Serpentard sous les regards des autres élèves.

- Ce Rogue… grogna Sirius en serrant le poing.

- La prochaine fois que vous voudrez provoquer une bagarre avec lui, évitez de me prendre pour excuse, dit Tara en leur souriant.

- Quoi ? C'est comme ça que tu nous remercies de…

- C'est ça, c'est ça, le coupa-t-elle en tournant sur elle-même pour leur faire face. Désolée mais j'ai des trucs à faire. Et merci, preux chevaliers, de m'avoir sauvée des griffes de Serpentard, ajouta-t-elle sur un ton dramatique avant d'éclater d'un rire joyeux et de partir en courant pour rejoindre un groupe de Poufsouffle.

- C'est pas la gratitude qui l'étouffe, dit James d'un air scandalisé.

Remus lui sourit.

- La gratitude ? Arrêtez, même vous, vous savez que c'est la vérité.

Vérité ou pas, la "guerre" avec Severus Rogue venait d'être déclarée.

o

Noël arrivait à grands pas et tous les élèves n'avaient plus que les vacances à la bouche. Pourtant James, Remus et Peter eurent une surprise lorsque le professeur Achear sortit un parchemin à la fin d'un de ses cours.

- Votre attention, je vous prie. Je viens prendre les noms des élèves restant à Poudlard pendant les vacances. Venez vous inscrire sur la liste.

Au grand étonnement de James, Sirius se leva et alla rejoindre les quatre autres élèves qui avaient déjà rejoint le bureau du professeur. Severus Rogue se trouvait parmi eux et lui et Sirius marquèrent un temps d'arrêt, l'un devant l'autre, avant qu'il ne rejoigne sa place.

Lorsque Sirius revint s'asseoir près de lui, James lui agrippa le bras.

- C'est quoi cette histoire ? Pourquoi restes-tu aux vacances ?

- Je t'ai déjà dit que je n'aimais pas particulièrement ma famille.

- Mais ce sont les vacances de Noël ! Tu ne peux pas rester seul pendant cette période.

Sirius lui adressa un sourire amusé.

- Tu crois que je ne peux pas me débrouiller ? Je suis un grand garçon, tu sais.

James le fixa un instant d'un air grave puis fronça les sourcils.

- Hors de question ! Tu ne passeras pas les fêtes de Noël seul, je peux te l'assurer.

Sirius le regarda avec étonnement mais James n'en dit pas plus et s'intéressa – pour une fois ! – à ce que disait McGonagall. Il semblait presque furieux.

A la sortie du cours, Remus et Peter s'étonnèrent également de ce que Sirius restait pour les vacances à Poudlard. Il poussa un soupir exaspéré, visiblement contrarié que la conversation s'aiguille sur ce sujet, puis hocha la tête.

- Ok, ok ! Je crois qu'il serait préférable que je mette les choses au point. Il jeta des coups d'œil autour d'eux. Allons dans notre dortoir, nous y serons tranquilles. J'ai pas spécialement envie que tout le monde connaisse ma si merveilleuse famille.

Sirius se laissa tomber sur son lit sous le regard intrigué de ses amis. Il fit une grimace.

- Ma… famille est composée de personnes peu fréquentables. Aussi bien mes parents que mes oncles, tantes et autres membres.

Il ouvrit sa malle et fouilla à l'intérieur jusqu'à en sortir une médaille en or attachée à une chaîne.

- Ma mère me l'a mise dans mes affaires avant que je parte. Je n'ai même pas pris la peine de la sortir, dit-il d'un ton méprisant en la lançant à James.

Remus et Peter se rapprochèrent pour examiner la médaille. Dessus, il y avait des armoiries et, sur les bords, on pouvait lire : La noble et très ancienne maison des Black. Toujours Pure.

Ils ouvrirent de grands yeux et levèrent lentement la tête vers Sirius. Il eut un rire sardonique.

- Ça donne déjà une idée générale, pas vrai ? Ma famille est de celles qui s'imaginent être au-dessus des autres car elles sont issues uniquement de sorciers. Si vous entendiez les discours auxquels j'ai eu droit, durant toute mon enfance, surtout de la part de ma mère. Toujours à parler avec arrogance du sang quasi royal qui coulerait dans nos veines, à pester contre les enfants de Moldus admis à Poudlard et contre les sorciers s'unissant à eux. Et moi j'étais là, à écouter ces paroles qui sortaient de la bouche de ceux qui m'avaient mis au monde.

Un rictus de dégoût apparut sur son visage.

- Au départ, je serrai les dents sans rien dire, et puis, un jour, j'en ai eu assez et je leur ai dit en face ce que je pensais d'eux. A partir de ce jour, je suis devenu la honte de la maison. Mes parents ne cessaient de dire que j'avais dû être souillé d'une manière ou d'une autre, et ils croient toujours qu'ils me changeront.

Il se leva et regarda dehors en serrant les poings.

- Mais jamais ils ne pourront faire ça. Il releva la tête et éclata d'un rire sonore, un peu inquiétant. Vous ne pouvez pas vous imaginer comme je les déteste, comme je les hais. Tous ceux de ma famille, tous ces imbéciles qui s'imaginent supérieurs au commun des mortels, comme ils le disent eux-mêmes.

Il y eut un silence puis James se tapa brusquement le front du plat de sa main.

- Mais bien sûr ! s'écria-t-il. Je savais que j'avais déjà entendu ton nom quelque part ! Ce sont mes parents qui ont parlé de ta famille un jour. Papa et elle étaient sur une même enquête concernant l'implication des Black dans les nouveaux problèmes de notre monde.

- Une enquête ? répéta Sirius, surpris.

- Oui, mon père est Auror et ma mère tient une chronique politique, alors ils bossent parfois ensemble. Si je me souviens bien, du fait des… antécédents de ta famille, ils avaient reçu l'ordre d'entamer cette enquête, mais je ne sais pas pour qui.

- Sûrement pas le ministère, remarqua Sirius en fronçant les sourcils, ils sont à la botte de notre richesse. Tu arrives à te souvenir des discussions de tes parents alors que t'écoutes même pas en cours ? ajouta-t-il avec une pointe d'amusement.

- Ce que racontent mes parents est cent fois plus intéressant ! se justifia James. Surtout qu'ils évitent de parler de leur travail en ma présence. Alors, tu penses, quant ils ont discuté des possibilités que certaines personnes soient mêlées à…

Il se tut brusquement, réalisant qu'il parlait tout de même de la famille de Sirius.

- Tu peux le dire, James, reprit Sirius avec un rire sarcastique. Mêlées à des abominations idéales sans nom d'une réelle imbécillité accablante.

- Bonjour la famille, commenta James. Tu es plutôt méritant de ne pas avoir été embarqué là-dedans.

- C'est pour ça que les professeurs semblaient surpris quand tu as été envoyé à Gryffondor, au début de l'année ? demanda Remus.

- Tu as remarqué ça ? s'étonna Sirius.

- Je me rappelle, moi aussi, confirma James, le professeur Achear semblait perdu après ton passage.

- Je ne m'en étais pas rendu compte mais en effet, ça devait être à cause de ça. La réputation de ma famille me précède toujours. Achear m'a même posé la question, au début de l'année.

- Ça me fait froid dans le dos, cette histoire, dit Peter. James a raison, tu as eu de la chance de ne pas devenir comme eux. Dommage que tu n'aies pas eu un frère ou une sœur, tu aurais…

Sirius rigola de nouveau.

- Mais j'ai un frère ! Il s'appelle Regulus. Je peux t'assurer qu'il fait très honneur à la famille Black. Il boit les paroles de nos parents comme s'il s'agissait de la sagesse absolue. C'est un crétin intégral, trop faible d'esprit pour comprendre quoi que ce soit.

- Quel âge a-t-il ?

- Huit ans, nous avons trois ans d'écart.

- Ça veut dire que, dans trois ans, il sera lui aussi à Poudlard.

- Quelle perspicacité ! J'aurai bien voulu me passer de sa présence. Ce qui me rassure, c'est qu'il n'ira jamais à Gryffondor. C'est un parfait petit Black !

- C'est pour ça que ton père t'a… envoyé cette lettre ?

Remus avait changé ce qu'il souhaitait demander au dernier moment, réalisant que Sirius n'avait certainement pas envie que les autres sachent la manière dont le traitaient ses parents. Si son père était capable de le jeter au sol en pleine gare, jusqu'où allait-il chez eux ?

- Ouais, répondit Sirius en lui lançant un regard perçant. Mes parents ont été désespérés d'apprendre que j'étais à Gryffondor et que…

Il se tourna vers James en fronçant les sourcils.

- J'y pense, dans la lettre, ils me recommandaient vivement de ne pas te fréquenter. Comment mes parents peuvent-ils connaître les tiens ?

- Qu'est-ce qu'ils disaient sur ma famille ? s'étonna James.

- Un truc du genre : « Traîtres au sang sorcier ».

- Logique dans ce cas.

Les trois garçons se tournèrent vers Remus, surpris.

- Qu'est-ce qui est logique ?

- Qu'ils ne veuillent pas que Sirius fréquente James. James, tes parents sont bien des sorciers de lignée ancienne ?

- Euh… oui.

- Et pourtant, d'après ce que tu nous dis et ta manière de penser, je suppose qu'ils sont tout sauf racistes. Leurs idéaux sont totalement à l'opposée de ceux de ta famille, Sirius, ceux-ci considèrent donc qu'ils ont reniés leurs origines et que ce sont des "traîtres".

- C'est sûrement ça, remarqua Sirius en prenant une mine pensive. Ce serait un peu comme les Weasley, je pense.

- Exactement, confirma Remus. Et ça veut aussi dire…

Il marqua une pause.

- … que tu seras toi aussi bientôt considéré comme un traître, lâcha-t-il.

- Je suis déjà considéré comme tel ! s'esclaffa Sirius, qui s'attendait à ce que Remus annonce une catastrophe.

- Et fréquenter un Potter et un sang-mêlé n'arrangera rien, poursuivit Remus en souriant.

- Je savais pas que t'étais sang-mêlé, Remus, s'horrifia brusquement James en tendant théâtralement un bras entre eux deux. Quelle nouvelle désastreuse ! poursuivit-il en tombant à genou, les mains levées vers le ciel. Quelle infamie ! J'ai osé t'adresser la parole.

- Cette honte se reporte sur tout notre dortoir ! s'exclama Sirius en tombant à genou devant James, entrant dans son jeu.

Il lui agrippa les épaules, comme pour le soutenir dans une épreuve, arborant une expression tragique.

- Nous devrons faire face au déshonneur ensemble, réunis.

Il tendit alors le bras vers Peter qui sourit et prit une profonde inspiration avec un air affligé.

- Jamais nous ne pourrons laver cet affront, soupira-t-il d'un air digne.

Une lueur de malice apparut dans les yeux de Remus et il effaça très vite le sourire sadique qu'il venait d'avoir.

- Je… Je suis désolé… Je… Je ne pensais pas que…

Remus se recula de quelques pas, sanglotant, l'air totalement terrorisé et tremblant.

James, Sirius et Peter cessèrent aussitôt leur comédie et le regardèrent avec inquiétude.

- Eh ! C'est pour rire, Remus ! s'exclama James.

- Non, je… je sais bien que vous… Pardon ! Je ne vous embêterai plus.

Il se retourna et se dirigea vers la porte en comptant mentalement dans sa tête. 3… 2… 1…

- Attends un peu !

Sirius l'attrapa par l'épaule et le fit se retourner.

- On faisait les cons, expliqua-t-il, désarmé par les yeux brillants de larmes de son ami. Désolé que tu l'aies pris au sérieux.

- Je… Je ne suis pas digne de vous, balbutia Remus en baissant les yeux.

Une fraction de seconde, il ne put empêcher un sourire amusé d'apparaître sur ses lèvres. Une seconde de trop…

- J'y crois pas ! s'écria Sirius en le repoussant. Tu te fiches de nous !

N'en pouvant plus, Remus éclata de rire et laissa couler les larmes d'hilarité qu'il retenait devant un James et un Peter stupéfaits et un Sirius mi-énervé, mi-amusé.

- Tu vas voir !

Sirius se jeta sur Remus et ils roulèrent au sol, se chatouillant l'un l'autre sans qu'aucun ne parvienne à faire reculer son adversaire. James et Peter se joignirent à eux et le tout se termina en une joyeuse mêlée, enchevêtrement de bras, jambes, pieds et mains de laquelle s'échappaient des cris de joie, supplication et des rires sans aucune retenue.

Au bout de quelques minutes, les quatre garçons se calmèrent enfin et se dégagèrent les uns des autres, essayant de retrouver leur respiration entre deux gloussements.

- J'ai failli croire que t'étais sérieux, souffla finalement Sirius en donnant une petite tape sur la tête de Remus.

- Je suis l'oscar 1971 du meilleur acteur, rigola Remus.

- Qui c'est Oscar ? demanda James en le regardant de travers.

- Laissez tomber, un truc moldu.

- En tout cas, il t'en aura fallu du temps, Sirius, pour nous raconter ça, remarqua James en boudant un peu.

Son ami haussa les épaules.

- Tu sais, j'ai tellement eu l'habitude qu'on me colle une étiquette dés que je donne mon nom que je n'avais pas très envie que vous en connaissiez la raison mais… enfin, je me suis rendu compte que vous étiez de véritables amis et que ce n'était pas une histoire de nom qui y changerait quelque chose.

Il avait dit la dernière phrase en regardant Remus de biais et celui-ci fit mine de ne pas s'en être rendu compte.

- Sûr ! s'écria James. Moi, je jure que jamais rien ne viendra gâcher notre amitié !

Peter hocha la tête.

- Entre amis, on peut tout se dire, de quoi qu'il puisse s'agir. Un ami, ça soutient dans le bonheur et dans les peines. Rien ne peut nous séparer quand on se dit tout.

Remus se sentait singulièrement mal à l'aise mais la conversation dévia ensuite sur d'autres sujets et il écouta à peine, méditant les paroles de ses amis. Vraiment rien ne pourrait les séparer ? C'était faux. Il était un loup-garou, une bête sanguinaire et dangereuse. Tout être normal le fuirait. Et il ne pouvait en vouloir à ses amis d'être humains, tout simplement.

o

Le soir même, alors que les autres dormaient, James écrivit une lettre à ses parents. Il préférait ne rien dire à Sirius tant qu'il n'aurait pas leur réponse.

Bonjour à tous les deux

J'espère que vous allez bien et qu'il ne fait pas trop froid chez nous. Fais attention papa, ou tu tomberas malade comme l'an dernier, à force de rester dehors.

Je vous écris à cause d'un "problème" concernant un de mes amis. Celui-ci se trouve être en froid avec sa famille et devra passer les vacances de Noël à Poudlard, seul, car nos deux autres amis rentrent également chez eux. Je me demandai s'il n'y aurait pas possibilité pour qu'il vienne passer les fêtes avec nous.

Bien sûr, je me rend compte qu'une personne en plus, ça n'est pas rien, et je comprendrai parfaitement si vous n'acceptiez pas. Cependant, vous comprendrez également que je ne peux pas le laisser tout seul pour Noël, et, dans le cas où il ne pourrait venir à la maison, je resterai à Poudlard avec lui. Après tout, papa, c'est toi qui m'as appris à être fidèle à mes amis et il se trouve que j'ai trouvé en Sirius le meilleur que j'ai jamais connu.

J'attends votre réponse avec impatience et je vous embrasse

James

Il relut sa lettre puis la plia et la glissa sous son oreiller. Demain, il irait à la volière et, si tout allait bien, il aurait la réponse, au pire, le surlendemain.

La réponse lui arriva bien à temps. Lorsqu'il aperçut le hibou, il lui arracha quasiment la lettre, l'ouvrit fébrilement et la parcourut rapidement.

- Oui ! s'écria-t-il avec joie, faisant sursauter Remus, qui renversa du jus de citrouille sur lui.

- Une bonne nouvelle ? demanda Sirius.

- Et pas qu'un peu. Hier, j'ai écris à mes parents pour leur demander si tu pouvais venir à la maison pour les vacances, et ils sont d'accord !

Sirius resta muet une seconde.

- Venir chez toi ? répéta-t-il lentement, complètement abasourdi.

Les épaules de James s'affaissèrent.

- Je pensais que ça te ferait plaisir, remarqua-t-il d'un ton acerbe.

- Excuse-moi, ça me fait très plaisir mais tu m'as un peu pris par surprise. Il fronça les sourcils. C'est sympa mais je doute que les professeurs acceptent sans l'autorisation de ma famille.

James ouvrit de grands yeux horrifiés en se rendant compte que Sirius avait raison mais son air résolu revint vite.

- La lettre de mes parents leur suffira sûrement. Viens, allons en parler à McGonagall.

Ils trouvèrent le professeur dans sa salle de classe et lui exposèrent le problème. La directrice de Gryffondor secoua la tête d'un air sévère.

- Je suis désolée messieurs, mais c'est impossible. Sans l'autorisation des parents, vous n'avez pas le droit de quitter le château aux vacances, monsieur Black.

Ils tentèrent de la convaincre mais elle resta intraitable et finit par les jeter dehors.

- Tant pis, c'était sympa de ta part, remarqua Sirius. Tu remercieras tes parents aussi.

- Je reste pour les vacances, déclara James. Je l'avais écrit à mes parents, si tu ne peux pas venir chez moi, alors c'est moi qui reste.

Sirius voulut répliquer quand quelqu'un rigola. Ils se retournèrent en sachant pertinemment de qui il s'agissait.

- On dirait que ça va pas fort, remarqua Tara Milten.

- Ça ne te concerne pas, lui répondit Sirius.

Elle lui adressa un sourire moqueur.

- Oh, mais vous êtes à Gryffondor, donc vos problèmes sont mes problèmes, dit-elle d'une voix claironnante.

- Ouais, bon, ça va. Qu'est-ce que tu veux ?

- Vous aidez, assura Tara en haussant les épaules. J'ai entendu ce que vous disiez, tout à l'heure, quand tu as reçu ta lettre, James.

- Et comment pourrais-tu nous aider, mademoiselle « je-me-mêle-de-tout » ?

- On va faire un marché. Moi, j'obtiens ton autorisation pour aller chez James.

- Et en retour ?

- D'abord, vous ne me posez aucune question sur la façon dont je vais m'y prendre, ensuite vous m'autorisez à venir avec vous la prochaine fois que vous irez dans la Forêt interdite.

- Hein ? Comment sais-tu que…

- J'étais dans la salle commune, lorsque vous êtes rentrés, je n'arrivais pas à dormir. Vous ne m'avez pas vue, j'étais dans un des fauteuils. En revanche, moi, je vous ai entendu parler.

- Il est hors de question que tu viennes avec nous ! Et puis, de toute manière, tu racontes n'importe quoi, tu ne peux pas faire changer d'avis les professeurs.

- Dans ce cas, qu'est-ce qu'il vous en coûte d'accepter le marché ? Mais si vous ne voulez pas, ce n'est pas grave. Je suis sûre que vous passerez d'excellentes fêtes à Poudlard…

Ils restèrent un instant silencieux tandis que Tara les regardait avec un sourire innocent.

- D'accord, finit pas accepter Sirius. Si tu parviens à faire ce que tu as dit, tu viendras avec nous.

- Parfait ! Je vais m'en occuper.

Elle se mit soudain à sauter sur place en faisant de grands signes de la main.

- Sygmor ! cria-t-elle en direction d'un Serdaigle de quatrième année avant de s'élancer vers lui.

James se tourna vers Sirius.

- Je me demande comment on a pu passer un accord avec cette folle. Faudra éviter que ça se sache. En plus, j'ai l'impression qu'elle a déjà oublié ce qu'elle vient de nous dire… Je vais tout de même attendre avant d'écrire à mes parents, on ne sait jamais.

Et bien lui en prit car trois jours plus tard, le professeur McGonagall les retint à la fin de son cours pour leur dire que tout était arrangé et que plus rien ne s'opposait au départ de Sirius pour les vacances.

Tara Milten les attendait dehors, un sourire satisfait aux lèvres.

- Alors ? Qu'est-ce qu'on dit ?

- Mais comment…

Tara leva la main devant le nez de Sirius.

- Hin, hin ! Pas de question, c'était notre accord. On se verra après les vacances. Passez de bonnes fêtes !

Et elle s'éloigna en gambadant.

Sirius et James relatèrent à Remus et Peter ce qu'il s'était passé. D'abord contrariés que Tara doive les accompagner, ils s'interrogèrent également.

- On l'a sous-estimée, remarqua Peter. Mais comment peut-elle avoir de l'influence sur ce genre de décisions ?

- Après tout, nous ignorons tout d'elle. Peut-être est-elle apparentée à un des professeurs ou à quelqu'un du conseil d'administration, supposa Remus.

- C'est sans doute ça, dit James d'un air pensif. L'essentiel, c'est le résultat. Elle a réussi à faire en sorte que tu viennes chez moi, Sirius, et c'est le plus important.

(à suivre…)