Chapitre 15 : Débuts prometteurs

- Et alors là, s'esclaffa James, Sirius est rentré en plein dans l'arbre et s'est retrouvé à terre sous une avalanche de neige !

- Oui, bon, grommela Sirius tandis que Peter rejoignait le fou rire de James et que Remus se retenait de ne pas en faire autant. On confondait avec le sol, avec toute la neige, se justifia-t-il.

- Moi, je l'avais vu, ricana James.

- Mais toi tu deviens surhumain sur un balai, s'énerva Sirius.

- Oh ! Merci du compliment, s'inclina James. Et vous ? Vous avez passé de bonnes fêtes ?

- Avec ma famille, répondit vaguement Peter. Un Noël plutôt banal.

- Personnellement, c'était un excellent Noël, dit Remus, pensif. Mon père a réussi à se trouver un éditeur et ma mère travaille moins, alors ça ne pouvait qu'aller.

- Eh ! Mais c'est génial ça ! Les bonnes nouvelles, y'a rien de mieux pour les fêtes de fin d'année.

- En parlant de ça, vous avez eu quoi comme cadeaux ? demanda Peter.

Sirius et James échangèrent un sourire lourd de sous-entendus.

- C'est marrant que tu demandes, souffla James, parce que c'est la première fois que je reçois un cadeau qui pourrait s'avérer aussi utile.

Sous les regards intrigués de Remus et Peter, James ouvrit sa valise et farfouilla à l'intérieur pour en sortir une longue étoffe soyeuse. Alors qu'il la déployait sous les yeux ébahis des deux autres, le visage de Sirius s'illumina au souvenir du jour de Noël.

Après une partie de la nuit passée dehors, James et Sirius s'étaient tous deux réveillés très tard et M. et Mme Potter se trouvaient déjà dans le salon. En face de la cheminée, un petit tas de paquets attendait patiemment qu'on vienne les ouvrir.

- Joyeux Noël ! lança joyeusement James en embrassant ses parents et en leur tendant un paquet chacun.

- Joyeux Noël James, et toi aussi Sirius.

- Merci M. Potter, lui sourit le garçon.

- Je parie que ça, ça vient d'Hortense, lança James en désignant à Sirius un petit paquet. Chaque année, ma tante me fait une nouvelle écharpe, chaque fois de couleurs différentes. Si au moins elles n'étaient pas aussi ridicules, soupira-t-il.

- Un peu de respect pour ma sœur, rigola son père. Sirius, tu n'ouvres pas tes cadeaux ?

- Mes… ?

Sirius se rendit soudain compte que plusieurs paquets se trouvaient à l'écart du tas de James. Il regarda les Potter avec étonnement.

- Le professeur Dumbledore a fait suivre ce que ta famille t'a envoyé jusqu'ici, expliqua la mère de James.

Avec appréhension, Sirius entreprit de défaire les emballages. Il tomba sur diverses potions, une dague et quelques livres traitant de magie noire sans dissimuler son mépris à la découverte des présents. Lorsqu'il arriva au cadeau de ses parents, il découvrit un énorme grimoire avec une couverture en bois épais dans laquelle était incrustée une fiole en forme de serpent contenant un liquide noir.

Sirius,

Ce livre te permettra d'approfondir ta connaissance de la magie noire et t'inculquera les véritables valeurs de l'honneur des sorciers.

Nous verrons si tu auras retenu l'enseignement constructif de ce grimoire aux vacances de Pâques.

M. et Mme Black

Le garçon ne marqua aucune surprise au fait que ses parents signent ainsi leur lettre mais ses sourcils se froncèrent encore plus alors qu'il regardait de nouveau le bouquin.

- Ta famille a des goûts… particuliers, remarqua M. Potter en lançant un regard significatif aux objets plus ou moins dangereux qui entouraient l'enfant.

- Si vous voulez en profiter, répondit Sirius, vous gênez pas. De toute façon, ça va finir aux oubliettes.

Il observa un instant l'ami de son fils et hocha la tête.

- Pour être franc, je ne pense pas que je t'aurai laissé repartir à Poudlard avec tout ça sachant que mon fils se trouve dans le même dortoir que toi, remarqua-t-il d'un ton clairement amusé.

Sirius eut un sourire en coin et le regarda.

- Oh ! mais je ne pense pas que tout cela puisse être aussi dangereux que James.

- Eh ! s'exclama son ami en lui lançant à la figure un bonnet envoyé par sa grand-mère.

Ils éclatèrent de rire alors que James s'emparait d'un autre paquet. Le regard de son père se fit brusquement malicieux et sa mère se mordit la lèvre inférieure en secouant la tête.

- C'est la tenue des faucons de Matlock ? demanda-t-il, surexcité, en palpant le paquet mou.

- Bien mieux que ça, répondit son père d'un air mystérieux.

Impatient, James déchira le papier et sentit un tissu léger glisser entre ses mains.

- Qu'est-ce que… s'étonna-t-il avant d'écarquiller les yeux.

Incrédule, il fixa son père puis sa mère avec des yeux ronds.

- Ce… C'est… Comment…

- Une cape d'invisibilité ! s'écria Sirius, s'exprimant ainsi pour James. Ben ça alors ! J'aurai jamais cru en voir une un jour ! Le bol que t'as !

- C'est un héritage en fait, expliqua M. Potter, ravi de l'enthousiasme des deux garçons. La première à l'avoir possédée était ton arrière grand-mère, puis ton grand-père, moi et maintenant toi.

- Wahow ! Vous l'avez bien entretenue, commenta Sirius en tâtant l'étoffe.

- N'est-ce pas ? sourit l'homme.

- Mais c'est pas des blagues ? questionna James, se remettant de sa stupeur. Elle est pour moi ?

- Non, elle est pour ta sœur cachée que j'ai eue à l'époque où ta mère et moi traversions une dure crise et où j'ai dû aller trouver du réconfort dans les tendres bras de notre voisine, répondit-il très sérieusement.

- Rude période, confirma sa femme avec une tristesse feinte. Je me souviens que Cornelius m'a été d'un grand secours à l'époque.

- Fudge ? s'écœura James. Oh non ! Je vais faire des cauchemars pas possibles ! Et puis ça se fait pas de se moquer de son fils, bougonna-t-il alors que ses parents repartaient à rire.

Sirius, lui, était trop occupé à examiner la cape pour en tenir compte et James cessa sa bouderie lorsque leurs regards se croisèrent. Ils ne dirent rien pendant un long moment puis le même sourire narquois naquit sur leurs lèvres en même temps.

Jenny Potter, qui n'avait rien manqué de la scène, poussa un soupir dramatique.

- Ce sourire ne présage rien de bon pour l'avenir des professeurs de Poudlard. Henry, j'espère que tu es conscient de ta responsabilité.

- Pas de soucis mon amour, j'en ai, malheureusement, pleinement conscience.

Ils rigolèrent encore un moment, jusqu'à ce que la mère de James fasse remarquer à Sirius qu'il lui restait encore deux cadeaux. Il haussa un sourcil, certain d'avoir ouvert tous les paquets de sa famille.

- C'est de notre part, expliqua M. Potter. Et vu ce que tu as reçu d'autre, nous avons eu raison.

Sirius les regarda, stupéfait.

- Je ne peux pas accepter ! s'exclama-t-il. Je… je ne vous ai même rien offert et puis…

- Rien offert ? Allons donc ! Comment James aurait-il pu commencer à mettre Poudlard sans dessus dessous sans ton aide ?

- De quoi tu parles ? s'inquiéta James, soudain rouge.

- Tu crois vraiment que ton comportement est passé inaperçu auprès des professeurs ? Ils nous en ont avertis.

James rougit encore plus et baissa la tête.

- Je dois dire que tu me déçois un peu, remarqua sa mère, songeuse, j'aurai cru que tu mettrais plus de bazar que ça.

Cette fois, son fils releva la tête, bouche bée.

- Mais bon, votre arrivée théâtrale compense, rigola-t-elle.

- Comment es-tu au courant ? le professeur McGonagall nous a dit…

- Minerva m'a écrit quand même, expliqua sa mère. En fait, ça la faisait rire, mais ne lui répétez pas que je vous l'ai dit, ajouta-t-elle avec un clin d'œil.

- Vous connaissez le professeur McGonagall ? s'étonna Sirius.

- Oh oui ! Depuis un moment déjà, Minerva n'a pas toujours été professeur vous savez…Enfin bref, il faut croire qu'elle n'aura pas à subir ce que j'ai fait endurer à mes professeurs du temps de ma scolarité.

Henri Potter roula des yeux à ses paroles et James ne trouva rien à redire, choqué d'apprendre que sa mère ait pu être une collégienne dissipée.

Encore incertain, Sirius se décida à ouvrir les cadeaux des Potter. Ceux-ci lui avaient offert un coffret de correspondance secrète – sous l'influence d'un sortilège, les plumes, parchemins et encre qu'il contenait ne deviendraient visibles qu'à lui et son correspondant – et un miroir.

- Qu'est-ce que vous avez avec les miroirs ? s'étonna James, en désignant celui, identique, qu'ils lui avaient également offert.

- Ah, ça, ce sera à vous de le découvrir, répondit son père avec un clin d'œil.

Même s'ils n'avaient pas encore trouvé en quoi ces miroirs pouvaient avoir un autre intérêt que se peigner devant, Sirius estimait qu'il avait passé le meilleur Noël de toute son existence et cela le rendait quasiment euphorique.

- Vous imaginez un peu toutes les possibilités qui s'offrent à nous ? s'exclama James, les yeux pétillants. Être invisible ! Invisible ! Plus aucune porte ne nous sera fermée et Rusard n'y verra que du feu !

- Il n'y verra rien en fait, remarqua Remus en souriant. Ça pourrait être… intéressant.

- Mieux qu'intéressant ! Tenez, au fait, voici vos cadeaux, ajouta-t-il en lançant des paquets aux trois autres, les prenant par surprise.

- On dirait qu'on a tous eu la même idée, sourit Peter alors que lui, Remus et Sirius sortaient également des cadeaux pour les autres.

- Il faudrait qu'on…

La porte du compartiment s'ouvrit brusquement sur une jeune fille blonde à l'air furieux.

- Alors c'était vrai ! s'exclama-t-elle en fixant Sirius.

Le sourire de ce dernier se figea lorsqu'il reconnut Narcissa et une vague intense d'inquiétude le traversa. Normalement personne, hormis ses trois amis, n'aurait dû le voir dans le train. Les précautions avaient été prises pour qu'ils soient les premiers dans la Poudlard Express et les derniers à en descendre afin d'éviter d'être remarqués dans la mesure où Sirius n'aurait pas dû quitter Poudlard. Mais, visiblement, les Serpentard avaient tout compris.

- Où étais-tu pendant ces vacances ? demanda Narcissa d'une voix glaciale.

- Ça te regarde peut-être, répliqua Sirius sur le même ton.

- Tu ne feras pas tant le fier devant Nocera, ricana-t-elle. Je vais de ce pas lui écrire une lettre pour lui dire que tu ne te trouvais pas à Poudlard pour les vacances.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

La totalité du compartiment tourna vers Remus des regards surpris alors que son visage exprimait un calme sans faille.

- Sirius se trouve dans le Poudlard Express, rétorqua Narcissa avec dédain.

- En effet, mais qui te dit qu'il se trouvait en dehors du château hormis aujourd'hui ?

- Tu dérailles, Lupin, remarqua la voix lente de Malefoy, qui venait d'apparaître derrière Narcissa.

- Que ferait-il dans ce train s'il n'avait pas quitté Poudlard ?

Remus ouvrit la bouche pour répondre avec sérénité mais son mouvement se transforma en grimace à un son strident.

- SIRIUUUUUUUUUUS !

Une cascade de cheveux rouges s'abattit sur le compartiment et sauta sur le garçon brun.

- Vraiment désolée ! T'es trop sympa ! s'écria Tara en lui adressant un immense sourire sans lâcher son cou.

Sirius voulut répliquer mais Tara lui adressa un discret et rapide clin d'œil qui le fit dévier de son but initial.

- Je le sais bien Tara, répondit-il avec suffisance, je suis le plus sympathique des mecs de Poudlard.

- C'est quoi ce cirque ? s'énerva Narcissa.

- Tu ne sais pas ? s'étonna Tara. Ah là là ! T'aurais pu dire à ta cousine, franchement !

- Le fait qu'elle soit justement ma cousine m'en a ôté l'envie, répliqua Sirius du tac au tac en lançant un regard noir à Narcissa.

- En fait, j'me suis un peu trompée en faisant un exercice de sortilège, expliqua Tara, tout sourire, et Sirius en a fait les frais la veille du départ. Alors il a dû aller faire un tour à Ste Mangouste parce que voilà, quoi. Alors forcément, moi, j'étais un peu inquiète, mais Sirius m'a assuré qu'il m'excusait alors du coup…

Elle se tourna de nouveau vers Sirius pour le serrer encore plus fort.

- SIRIUUUUUUUUUUS ! T'ES TROP SYMPA !

- Hey ! Pas la peine de m'exploser les tympans, grimaça Sirius.

Narcissa et Lucius semblaient sceptiques mais ils finirent par conclure qu'une folle comme Tara était incapable de mentir et partirent avec un dernier regard méprisant.

- Alors là ! Chapeau bas ! dit James en fixant Tara avec des yeux ronds. Mais comment…

- En fait, je me suis rendue compte qu'un Serpentard était là quand vous êtes arrivés, alors je me suis doutée d'un truc dans le genre, expliqua Tara sans se départir de son éternel sourire. Tout à l'heure, j'ai attrapé Remus dans le couloir pour lui expliquer ça, au cas où.

- C'est pour ça que t'étais pensif quand tu es revenu, comprit Peter.

Remus ne répondit pas, essayant de digérer l'horrible fait qu'il s'était allié à Tara Milten, la dingo de Gryffondor.

- En tout cas, ils commencent sérieusement à m'énerver ces Serpentard, grogna James. Va vraiment falloir qu'on fasse quelque chose.

- Vous avez eu une idée ? demanda Remus en reportant son attention sur James et Sirius.

- Oh oui ! Ils vont en baver !

- Qui va en baver ? s'étonna une voix.

- Ah ! Tara ! Tu es là !

Dans l'encadrement de la porte, Fiona regardait avec incrédulité les garçons et Lily souriait à Tara.

- Je croyais que ce compartiment devait être isolé, grommela Sirius.

- Ben c'est plus la peine maintenant, remarqua très justement Tara.

- Vous vouliez faire une farce à quelqu'un ? demanda Lily, en fronçant les sourcils.

- Et pourquoi on te… commença James.

- Aux Serpentard ! répondit Tara avec enthousiasme.

- De quoi je me… s'écria Sirius.

- Vous allez faire perdre des points à Gryffondor, les réprimanda Lily.

- Ce n'est pas comme si… tenta Peter.

- Peut-être, mais les Serpentard ne se privent pas de nous embêter, soupira Fiona.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Remus en fronçant les sourcils. Des Serpentard vous ont ennuyées ?

- Oh ! euh… non, ce n'est pas… balbutia Fiona, rouge comme une tomate.

- Qu'est-ce qu'ils vous ont fait ? insista Sirius.

Fiona tourna les yeux vers Lily dans l'espoir de trouver de l'aide et celle-ci haussa les épaules.

- Ils ont tenté de s'en prendre à Fiona puis à Tara, mais un troisième année les a arrêtés avant que ça aille trop loin, expliqua-t-elle.

- QUOI ?

Le cri des quatre garçons se répercuta dans le compartiment, faisant violemment sursauter Fiona.

- Vous auriez dû nous en parler ! s'indigna James.

- Et pourquoi l'auraient-elles fait puisque Graster s'est chargé du problème ? demanda calmement Lily, les bras croisés. Vous vous prenez vraiment pour des chevaliers servants ou quoi ?

- Mais c'est ce que nous sommes, répondirent à l'unisson James et Sirius en souriant.

- Toujours est-il que devant un acte pareil, nous allons devoir redoubler d'effort pour faire payer aux Serpentard, ajouta Sirius avec colère.

- Bon, on vous laisse à vos amusements ! s'exclama Tara en poussant Fiona et Lily vers la sortie. Et on se voit plus tard, chuchota-t-elle d'un air malicieux aux garçons.

- J'avais complètement oublié le prix à payer pour que tu passes Noël à La Sérénité, gémit James. On pourra jamais la supporter dans la forêt interdite.

- J'en reviens pas qu'ils se soient attaqués à Tara et Fiona, murmura Remus. C'est… répugnant.

- C'est Serpentard, rectifia Sirius. Alors ! On va devoir améliorer notre idée pour frapper plus fort.

James et Sirius exposèrent leur projet à Remus et Peter et, lorsqu'ils eurent finis, les deux arboraient le même sourire complice que leurs amis.

- Je crois, dit Remus, que j'ai une idée pour rendre tout cela beaucoup plus attrayant…

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C'est ainsi que, trois jours plus tard, alors que minuit sonnait au loin, les quatre garçons se déplaçaient d'un pas souple et rapide dans les couloirs, dissimulés sous la cape d'invisibilité.

- Ton père est un saint homme, décida Sirius alors qu'ils arrivaient dans le hall sans avoir rencontré d'ennui après que Rusard soit passé à quelques centimètres d'eux.

- T'as eu une bonne idée, Peter, de proposer qu'on se jette un sort d'insonorisation, parce qu'avec cette pie déplumée, on se serait déjà fait repérer, soupira James.

- Hey ! protesta la dite pie. Qui c'est qui a lancé ce sortilège parce qu'une certaine autre personne en est encore incapable ?

- Oui bon ça va, grommela James sous le regard victorieux de Sirius et amusé de Remus.

Ils pénétrèrent dans la Grande Salle puis retirèrent la cape.

- Au travail, murmura James. Sirius et Remus, à vous l'honneur.

Ils s'approchèrent de la table des Serpentard et Sirius leva sa baguette.

- Trinicare ! souffla-t-il.

Aussitôt, une coupure verticale apparut sur le banc des Serpentard. Il recommença l'opération plusieurs fois afin que les deux bancs soient coupés en plusieurs morceaux où auraient pu s'asseoir cinq élèves. Remus prit ensuite la relève pour lancer un sortilège de blocage sur la totalité des bancs puis Sirius réitéra le sortilège de tranchage pour couper les pieds des bancs.

Avec précaution, Remus testa son Estatum et constata que les bancs restaient stables. James s'avança à son tour, souriant, et pointa sa baguette sur la première scission du banc.

- Lurduslevis !

Il recommença une fois sur deux puis passa ses bras de part et d'autre d'un des bancs, comme pour le soutenir.

- Remus, enlève le sort un instant.

Son ami s'exécuta aussitôt et James souleva sa portion de banc comme si elle avait été en carton. Satisfaits, ils bloquèrent de nouveau la partie. Peter s'avança enfin, deux seaux à la main, et à l'aide d'un sortilège de badigeonnage, appliqua l'une des potions sur les bancs qui avaient subis le sortilège de légèreté et l'autre sur le reste.

Une fois qu'il eut fini, on aurait dit que rien n'avait changé dans la salle et les quatre garçons se retinrent de rire jusqu'à ce qu'ils soient retournés dans leur dortoir, où ils explosèrent littéralement.

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Le lendemain matin, les oiseaux gazouillaient, les élèves chahutaient et ce jeudi se présentait comme tous les autres, aussi monotone qu'à l'accoutumée, sauf peut-être… Chose étrange, à la table des Gryffondor, les quatre garçons de première année étaient présents depuis le début du petit déjeuner, ce qui était curieux vu que, d'habitude, ils mangeaient en coup de vent avant de foncer pour ne pas arriver en retard à leur cours.

A la table des Serpentard, la quasi-totalité de la maison était réunie, discutant apparemment d'un sujet sérieux vu leurs regards.

- Vous savez pas la nouvelle ! s'exclama Justin Hilton en s'asseyant à côté de ses amis de troisième année. Steeve Wiovar, ce type bizarre de Serpentard, il a quitté l'école !

- Qu'est-ce que tu racontes ? s'étonna Léopold Fraister, son ami.

- C'est pas des blagues, j'ai entendu les Serpentard. Il n'est même pas rentré chez lui pour les vacances. Parait qu'il a laissé une lettre où il disait qu'il voulait quitter le monde de la magie.

- Ben ça alors ! Il…

- AAAAH !

Tous les regards se tournèrent vers la table des Serpentard, où une élève de cinquième année venait de se lever en se grattant frénétiquement les fesses. Bientôt, d'autres élèves eurent la même réaction et personne ne remarqua Remus qui agitait discrètement sa baguette sous la table.

Aussitôt, les bancs des Serpentard s'écroulèrent, renversant la totalité des élèves à terre. La moitié d'entre eux s'étaient mis à se frotter vivement le postérieur mais l'autre moitié semblait avoir un autre problème. Par groupe de quatre ou cinq, les Serpentard étaient collés par leur arrière-train à leur portion de banc et semblaient incapables de se détacher.

Les élèves des autres maisons étaient écroulés de rire sur leurs tables et les professeurs finirent par intervenir. Les élèves victimes de démangeaisons furent envoyés à l'infirmerie mais aucun professeur ne parvint à décoller les autres de leurs bancs.

Le professeur Achear finit par déclarer qu'il s'agissait d'une potion de glu temporaire qui n'aurait plus d'effets d'ici le lendemain mais qu'il ne pouvait rien faire d'ici-là. Ainsi, toute la journée, on vit des groupes de Serpentard avancer en crabe dans le collège, scotchés à leur banc, rouges de honte, se prenant parfois les murs lorsque ceux en bout oubliaient de se tourner pour franchir une porte.

Les professeurs eurent beau soumettre l'école à un interrogatoire sévère, ils ne découvrirent pas les coupables et seules trois filles de Gryffondor savaient ce qu'il en était exactement.

James, Sirius, Remus et Peter claquèrent dans leur main en signe de victoire.

- Mes amis, déclara James, une longue carrière commence !

(à suivre…)