Les miracles existent ! J'ai trouvé le moyen de faire la mise en page de mes chapitres (et j'en ai profité pour corriger deux-trois trucs) alors j'ai mis à jour tous mes précédents chapitres ! (pour ceux, hypothétiques, que ça intéresseraient lol)

Milady 2 : eh oui ce sont des malades ! Mais qui ne le savait pas ? lol Ma 'tite Tara ! N'est-ce pas qu'elle est super ? (je sais que ça fait vantard mais je peux pas m'empêcher avec ce perso mdr !)

Lola : Meuh je t'ai pas citée ! par contre, tu viens de te vendre… MDR ! bon, grâce aux « pubs » t'auras de quoi faire maintenant, pas vrai ? Et attention ou je te refais THE yeux ! Non mais ! euh… serait-ce du fayotage ? ça va pas plaire à Kid ça. Je serai toi, je ferai attention à mes arrières ! :-D

Johannapotter : merci pour ta review mais si tu veux savoir quand je poste, tu devrais mettre en Author Alert, non pas que ça me dérange de te prévenir mais je risque d'oublier.

Diony : lol, la raison, c'est que Peter jeune n'est pas Peter adulte, tout simplement, mais j'avoue qu'il m'en a coûté d'écrire ça :-S C TRES dur de rester objective avec Peter ! Voici le service ma p'tite dame !

Myhahou : Je suis tordue de naissance, effectivement, comment t'as deviné ? lol Ah ! les canavis, j'avoue que j'ai pas pensé à un descriptif… en fait, il s'agit de "boules" de plumes à l'apparence totalement lisse (comme un boulet de canon) et ils ont des ailes minuscules mais très puissantes qui les propulsent à plusieurs kilomètres/heure. (le nom vient de « canon » et « avis » pour oiseau) Valà ! (totale invention de mon esprit tordu lol)

Superzori : ah ! comme t'as vu, c'était plus long, dsl. Merci pour la review ! le chapitre n'est pas tant cool que ses protagonistes, pas vrai ? lol

Ilys : OOC, ça veut dire que ça correspond pas à la « réalité » des bouquins, c'est ça ? Non, je ne trouve pas ça OOC, car le Peter de l'époque n'est pas le Peter qu'on connaît et je vais lui donner une raison pour que les efforts des autres pour le faire devenir plus courageux soient réduits à néant. De l'action, ça fait jamais de mal à personne ! Biz à toi.

Lyly-potter : voici le chapitre 17 mais les autres auront plus de mal à venir parce que je n'aurai pas accès à Internet en semaine à partir du 12, donc… Tara fait l'unanimité et j'en suis heureuse ! je tiens bcp à ce perso.

Nota Bene : J'écris ce chapitre en suivant la trame d'un poème surréaliste. Les phrases en italiques représentent les vers de ce poème, que j'ai retranscrit à la fin du chapitre.

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Chapitre 17 : Par delà la douleur

L'île d'éternité vogue parmi les étoiles

Le professeur Novae était en train de leur exposer de sa voix rêveuse les caractéristiques d'Uranus et Remus avait le plus grand mal à rester concentré sur ses explications avec les constants ricanements de James et Sirius, assis juste derrière lui.

Il ne faisait aucun doute que les deux garçons mettaient au point une nouvelle farce dont serait prochainement victime un Serpentard ou un professeur. Une part de lui aurait voulu laisser totalement tomber le cours pour comploter avec eux mais son sérieux et sa peur toujours présente du rejet l'en dissuadaient. Peter, en revanche, s'était carrément retourné pour pouvoir participer à la conversation.

- Et si on utilisait le sortilège du caméléon ? chuchota James à un moment donné – Remus aurait juré qu'il avait légèrement élevé la voix.

- Je sais qu'on est doué, mais quand même, grommela Sirius. Garde ton idée en réserve pour les années qui viendront, ça pourrait servir. Non, moi, je suis d'avis qu'on se serve de la potion d'attirance. Ça, c'est à notre portée.

- Pas idiot du tout, ça, remarqua James d'un ton songeur. Mais quel critère choisir ? D'humain à humain, on en est incapables… pour le moment du moins.

- Fitevil a bien dit qu'elle allait nous montrer des Hirudens, non ? Vous imaginez s'ils avaient des… affinités avec les Serpentard, proposa Peter.

Remus dut se mordre la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire. Les Hirudens étaient des créatures magiques pas plus grosses qu'un pouce, qui ressemblaient beaucoup aux spasmes mais possédaient deux énormes yeux et une ventouse sous le corps. Lorsqu'elle s'attaquait à une proie, la créature lui injectait un produit qui était sensé la tuer mais avait un effet assez étrange sur des victimes plus grosses, comme par exemple les êtres humains. En plus de provoquer une éruption cutanée pour le moins disgracieuse, le poison provoquait une chute de cheveux instantanée avant que ne pousse un pelage de couleur variée, suivant la personne atteinte, sur tout le corps, qui perdurait au moins pendant une semaine. La vision fugitive d'un Severus Rogue chauve, boutonneux et affublé d'un pelage jaune mit un terme à ses efforts pour conserver son sérieux.

- J'ignorais que l'influence des anneaux d'Uranus sur la magie pouvait être aussi amusante, M. Lupin.

Il releva la tête pour découvrir le professeur Novae juste devant lui. La femme avait gardé son visage rêveur qu'accentuaient ses fins cheveux cendrés mais ses yeux olivâtres ne l'avaient jamais fixé avec tant d'intensité.

- Excusez-moi madame, je pensais à autre chose, murmura-t-il d'un ton coupable.

- Sauriez-vous me répéter ce que je viens de dire ?

- Des quinze satellites recensés à ce jour, les plus importants sont Obéron et Titania, récita Remus, mais l'influence de Miranda, Néréide et Umbriel sur la magie est bien plus importante selon les observations du mage allemand Johann Bode.

La femme le regarda un instant et il lui adressa son sourire le plus innocent.

- M. Potter ? Quelle est la caractéristique unique d'Uranus ?

- La particularité d'Uranus est de rouler sur son axe. L'axe des pôles étant incliné de 98 degrés par rapport au plan de l'orbite, Uranus tourne sur elle-même dans une position quasi « couchée » sur le plan de sa trajectoire autour du Soleil. Elle présente donc ses pôles tour à tour face au soleil, répondit James avec un calme déconcertant.

- Seule Pluton possède également cette caractéristique, poursuivit Sirius avec un demi-sourire, son axe de rotation étant de 118 degrés, mais Uranus est beaucoup plus intéressante à un niveau magique du fait des flux magiques qu'elle entraîne par sa particularité, son état de planète gazeuse et sa proximité avec Saturne, les anneaux des deux planètes étant constamment en échange d'énergie.

Un long silence suivit cet exposé sans fausse note et le professeur finit par pousser un profond soupir avant de s'en retourner à son cours. Peter s'autorisa seulement à respirer, s'il avait été interrogé, il n'aurait jamais su quoi répondre.

- Vous désespérez les professeurs, murmura Remus en souriant à James et Sirius.

- Ils ont qu'à nous coller sur des sujets plus compliqués, rigola Sirius.

- Devons-nous interpréter ton rire incontrôlable comme une approbation de notre petite farce ?

- James ou l'art de poser des questions inutiles, se contenta de répondre Remus.

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Et la terre chante l'eau de cristal sur des tambours d'irréalité

Deux jours plus tard, il n'était pas rare de croiser des Serpentard recouverts de la tête au pied d'un magnifique pelage bleu, jaune, rouge, vert ou violet.

- Ils semblent de mauvais poil, remarqua très sérieusement James en cours de potion.

- Ils finiront par reprendre du poil de la bête, répondit Sirius avec un haussement d'épaule.

- Si vous continuez comme ça, vous allez le regretter, persifla Christopher Wilkes, installé devant eux avec Severus Rogue.

- Aïe ! Ils vont nous tomber sur le poil, grimaça Peter.

- Je vous préviens que… grogna Severus Rogue.

- Vous devriez les prendre dans le sens du poil, ils se hérissent pour un rien, ajouta Remus.

Avec un hurlement de rage, Severus Rogue, Christopher Wilkes et Evan Rosier se jetèrent sur les Gryffondor.

- Que se passe-t-il ? hurla le professeur en allant vers eux. Separare !

Wilkes, Rosier et Rogue furent aussitôt écartés de leurs camarades de classe.

- Ils nous ont provoqué ! rugit Evan Rosier.

- Ce sont eux qui ont fait le coup ! renchérit Rogue.

- Avez-vous la moindre preuve de ce que vous avancez M. Rogue ? demanda froidement le professeur Achear.

- Non, mais…

- Je vous serai gré, à l'avenir, de ne pas porter des accusations sans raison valable. Maintenant, retournez à votre potion et je retire cinq points chacun pour agression envers des camarades.

- Monsieur, c'est injuste ! s'indigna Nelly Dinissier, une Serpentard. Ils n'arrêtent pas de faire des remarques sur… sur notre état.

- Nous compatissons ! se défendit Sirius.

- C'est vrai ça ! confirma James. Et puis il faut des gens de tout poil pour faire un monde, on n'oserait pas se moquer.

Le professeur lui lança un regard noir.

- Retournez à vos potions et gardez votre compassion pour vous.

Alors qu'il s'éloignait, Remus se pencha vers ses amis.

- En tout cas, Achear est arrivé au poil, murmura-t-il.

Devant eux, Severus Rogue fut pris d'un tremblement de rage et versa tout le contenu d'une fiole dans son chaudron, faisant exploser le mélange. Les pelages orange de Severus et vert de Wilkes roussirent par endroit alors que les Gryffondor éclataient de rire.

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Le fou rire des garçons ne s'était toujours pas atténué lorsqu'ils remontèrent dans leur salle commune et se laissèrent tomber dans les fauteuils.

- Et vous trouvez ça drôle ! s'écria quelqu'un.

James et Sirius ouvrirent difficilement les paupières pour découvrir Lily Evans à travers les larmes qui perlaient de leurs yeux alors que Peter s'était tu instantanément devant l'air furieux de la fille et que Remus retrouvait son calme.

- Avoue que leur expression valait le détour, ricana Sirius.

- Vous n'avez rien de mieux à faire que des blagues aussi stupides ? s'exaspéra Lily. Vous tournez ces pauvres Serpentard en ridicule !

- Hey ! Qui a dit que c'était nous les responsables ? s'insurgea James. Ce n'est pas notre faute si les Hirudens les trouvent attrayant.

- Et puis quelle idée de considérer les Serpentard comme « pauvres », grimaça Sirius. Ils méritent bien tout ça ! Quant au ridicule, ce serait bien le but de la manœuvre.

- Ah ! Je savais bien que…

- Tu sais Lily, que ce soit eux ou non, c'est vrai ce qu'ils disent, risqua Océane.

- Les Serpentard méritent bien ce qui leur arrive, confirma sa cousine. Ils ne se gênent pas, eux, pour tourner les autres en ridicule.

- Il faut avouer que l'idée est originale en plus d'être amusante, dit Tara d'un air songeur.

- Et puis tu as dit toi-même que le jaune allait parfaitement au teint d'Elise Ray, ajouta Fiona.

Lily les regarda les unes après les autres sans trouver quoi répondre.

- Bon, d'accord, finit-elle par dire, ils le méritaient, mais ce n'est pas une raison. Vous pouvez faire perdre des points à Gryffondor avec vos bêtises et ça aurait pu être dangereux. Encore heureux qu'ils n'aient chacun été attaqué que par un Hirudens, car la morsure d'au moins trois de ces bestioles peut être fatale. Réfléchissez y la prochaine fois.

Elle monta vers son dortoir d'un air digne, suivie des autres filles, sauf Tara qui s'approcha du fauteuil où était James et tambourina sur l'accoudoir avant de claquer dans ses mains.

- C'était la minute de vérité, par Lily Evans, s'exclama-t-elle. N'empêche, elle n'a pas tort, mais c'était drôle quand même. Vous êtes pas très prudents hein ?

Elle sauta brusquement en arrière avec un cri de sioux et monta quatre à quatre les escaliers pour rejoindre ses amies.

- C'est une impression ou il s'est passé quelque chose entre le moment où Evans nous a laissé et maintenant ? demanda James après un instant de silence.

- Une impression, assura négligemment Sirius. Elle s'est énervée la Evans, ajouta-t-il en grimaçant. Elle ferait une bonne préfète.

- Parle pas de malheur, s'horrifia James. On l'aurait constamment dans les pattes.

- Encore faudrait-il qu'elle puisse prouver ce qu'elle avance, remarqua justement Peter.

- On a été irresponsables, intervint la voix blanche de Remus. C'est vrai que les conséquences auraient pu être graves.

Le jeune garçon avait perdu toute trace de sa bonne humeur. Il n'y avait plus sur son visage que de la honte et de la peur. Evans avait raison : ils ne savaient pas contrôler les effets de la potion d'attirance, et si elle avait été plus puissante…

- On a onze ans, bien sûr qu'on est irresponsables, rigola Sirius. De toute façon…

- … rien de ce qu'elle a dit n'est arrivé, remarqua James, donc, ça sert à rien d'en faire un plat. Ça s'est bien passé.

- Comme sur des roulettes, dit Peter en souriant. Maintenant, il faudrait savoir ce qu'on fera après…

Il se tut juste à temps mais Sirius comprit qu'il voulait parler des vacances de Pâques. James détourna la conversation sur le Quidditch et Sirius y participa de bon cœur, cachant sa crainte de devoir bientôt affronter ses parents. Remus, quant à lui, ne disait plus rien, prenant de plus en plus conscience des paroles de Lily.

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Noirs désirs, rive sèche

Sirius était rentré depuis une heure. C'était un majordome qui était venu le chercher à la gare, son père étant à son travail et sa mère à une quelconque réunion avec ses amies pour discuter politique, où elle avait amené Regulus.

Allongé sur son lit, les yeux perdus dans le plafond, il serrait dans son poing la chaîne offerte par Andromeda pour y puiser la force qui lui manquait encore. Bientôt, ses parents rentreraient, ils mangeraient, puis ils le feraient mander dans le salon pour qu'il leur montre ce qu'il avait retenu du livre de magie noire offert à Noël, ce grimoire qu'il n'avait même pas ouvert et qui, aujourd'hui, devait sans aucun doute avoir été détruit par M. Potter.

Des bruits dans le hall lui indiquèrent que sa mère et son frère étaient rentrés, il ne prit même pas la peine de se lever pour aller les accueillir mais remit sa chaîne sous son pull. Il ferma les yeux et entendit Kreattur répondre quelque chose à sa maîtresse puis des bruits de pas dans l'escalier. Son frère, autant qu'il pouvait en juger.

Il s'attendait à ce qu'il passe sans s'arrêter devant sa chambre pour rejoindre la sienne mais les pas s'arrêtèrent brusquement et un cliquetis indiqua qu'on venait d'ouvrir la porte. Sirius n'ouvrit pas les yeux mais il pouvait s'imaginer son frère se balançant d'avant en arrière sur le pas de sa chambre sans oser entrer.

- Sirius ? Nous sommes rentrés.

- Avec une missive, je l'aurai certainement mieux réalisé, ironisa Sirius sans faire le moindre mouvement.

- Hein ? Ah… euh… oui.

« Crétin dégénéré », songea Sirius.

- C'est bien Poudlard ? Les parents n'étaient pas très contents après la seule lettre que tu leur as envoyée.

- Tu m'en vois navré, ricana Sirius. Et tout endroit est "bien" en comparaison avec ici.

- J'aime bien notre maison, moi, s'étonna Regulus.

- Un mouton se sent toujours bien dans sa bergerie, répliqua son frère avec acidité.

- Je vais dire à maman que tu es méchant avec moi, le menaça sans succès Regulus.

- Va pleurer dans ses robes, cracha Sirius. Pour une fois qu'elles verront un sentiment humain puisqu'elles ne peuvent en demander tant de leur propriétaire.

- Tu… tu n'as pas le droit d'insulter maman, bégaya son frère. Maman sait toujours tout et elle a toujours raison et…

Tout en parlant, il avait avancé de quelques pas dans la chambre, ce que ne manqua pas d'entendre Sirius, qui se redressa brusquement sur son lit, un regard glacial posé sur son frère.

- Puis-je savoir qui t'a autorisé à entrer dans ma chambre ? demanda-t-il dans un grognement sourd.

Réalisant brusquement son erreur, loin de reculer, Regulus se retrouva paralysé.

- Je ne… Ce n'est pas… Tu…

Mais Sirius attrapa sa baguette et fit un mouvement brusque en direction de son frère qui fut littéralement éjecté en dehors de la pièce. Sirius se leva et attrapa sa porte d'une main en regardant son frère qui gémissait dans le couloir.

- Ose encore mettre tes sales pattes de fiston bien obéissant dans ma chambre et tu n'auras plus jamais l'occasion de gémir, déclara-t-il sèchement avant de claquer la porte.

Il s'adossa ensuite à elle et se laissa glisser au sol en soufflant comme un buffle pour calmer sa rage. Pouvait-on réellement salir ce qui était déjà pourri ? Toute la maison suintait de l'influence de ses parents et de leurs idées. Même sa chambre empestait de cette soi-disant pureté et de l'indifférence maladive des Black, tout criait aux actes intéressés, à la corruption et au mal.

Sirius aurait voulu tout brûler, tout faire disparaître dans les flammes de sa colère et de sa haine, anéantir la moindre trace de sa famille sans espoir de résurrection.

Il leva les yeux sur les murs vides et gris de sa chambre, sur les meubles sombres et le lit froid qu'était le sien. Tout n'était qu'aridité. Le monde des Black était stérile, un désert de mort et de mensonge sans aucune oasis. Un monde qui le rongeait de plus en plus, qui l'étouffait et tentait de l'emprisonner.

Ses poings crispés remontèrent une fois de plus vers sa chaîne en argent et il se calma lentement. Quels que soient les verrous que ses parents avaient prévus pour lui, il en possédait déjà la clef.

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Un serpent tisse la voie lactée sur un support de croyance.

Nocera et Procyon Black faisaient face à leur fils dans le salon du 12, Square Grimmaurd. La table et les chaises avaient disparu de la pièce, de sorte qu'un grand espace vide était offert à ses occupants.

Sirius gardait la tête haute et regardait ses parents dans les yeux. Jamais il n'abaisserait la tête, il se refusait à leur montrer une quelconque marque de respect ou de faiblesse. Pourtant, intérieurement, l'enfant tremblait et aurait voulu s'enfuir de cette pièce, mais quelque chose le retenait. Sirius était fier et il n'avait pas l'intention de s'incliner devant ces deux êtres qui lui avaient donné la vie. Tout son courage, il le réunissait dans un seul but : ne pas leur montrer sa peur, et après plusieurs années d'entraînement, il était devenu maître en la matière.

- D'après les résultats que nous avons réussi à obtenir, déclara Procyon Black, tu es reconnu comme l'un des meilleurs éléments de Poudlard, si ce n'est le meilleur. Ainsi donc tu as retenu notre enseignement et tu nous en vois ravis. Pour une fois, tu n'es pas décevant.

La lettre renvoyée au début de l'année scolaire n'était certainement pas tombée aux oubliettes et Sirius s'abstint donc de tout commentaire cinglant.

- Néanmoins, il ne s'agit là que d'un niveau scolaire… Tu sembles toujours aussi proche du fils Potter, ajouta-t-il d'une voix basse et menaçante, ainsi que d'un sang mêlé.

- Narcissa a bien fait son rapport on dirait, répliqua Sirius, ne pouvant tenir sa langue.

- En effet, elle a été très claire à ce sujet, répondit son père en lui lançant un regard noir.

Ce n'était cependant pas lui qui inquiétait son fils. Comme Procyon parlait, Sirius était bien obligé de reporter son attention sur lui mais des coups d'œil vers sa mère lui faisaient craindre le pire. Une lueur dangereuse dansait de plus en plus furieusement dans les yeux de Nocera Black.

- Il semblerait que tu ne te sois pas décidé à suivre nos conseils.

- Je ne suis pas les conseils imbéciles.

Sirius anticipa la gifle avant même que son père ne lève la main mais il ne l'esquiva pas. Sous l'impact, sa tête fit un quart de tour et il respira fortement pour contenir sa rage et retenir sa main d'aller frotter sa joue. Il contenait sa peur, également, car Procyon Black aurait été capable de le projeter à terre par cette seule claque, qu'il ait retenu sa force ne laissait rien présager de bon.

- Passons à des choses plus importantes, dit son père comme si de rien n'était. Qu'as-tu retenu du livre que nous t'avons envoyé à Noël ?

- Que le papier et le bois étaient d'excellents combustibles, répondit Sirius avec un sourire narquois.

Ce fut la réponse qui changea la tournure de l'entretien. Sa mère poussa brusquement un hurlement inhumain et se jeta sur son fils en le faisant tomber au sol, abattant ses poings partout où elle pouvait le toucher.

- Sale petit ingrat ! Traître à notre famille ! Monstre dégénéré !

Ses cheveux d'habitude si bien coiffés partaient dans tous les sens, ses yeux injectés de sang sortaient de leurs orbites et les veines saillaient sur son cou et son visage constellés de plaques rouges. Il ne restait rien de la beauté aristocratique de Nocera Black en cet instant, elle n'était plus qu'une folle furieuse consumée par la démence.

Roulé en boule, Sirius serrait les dents pour ne pas crier et les yeux pour ne pas pleurer alors que sa mère le frappait, le giflait, le griffait en l'insultant d'une voix aiguë de forcenée. Les coups pleuvaient sans jamais atteindre son visage, car Nocera Black n'aurait abîmé une telle beauté, témoin de la sienne, pour rien au monde, mais ses ongles déchiraient le dos et les bras du garçons, ses mains rougissaient et bleuissaient la moindre parcelle de peau de son fils sans aucune retenue.

Au bout d'un moment, son mari s'avança enfin vers elle et l'écarta tranquillement de l'enfant. Elle se calma instantanément et réarrangea sa toilette en retrouvant son attitude gracieuse et digne. Sirius restait prostré au sol, terrorisé, mais lorsque son père lui ordonna de se lever, il le fit lentement, conservant encore le contact visuel avec ses parents.

Mais quelque chose avait changé et les trois protagonistes le savaient pertinemment. M. et Mme Black lui demandèrent d'exécuter plusieurs sorts, ce qu'il fit sans contester car la moindre parole de travers pouvait engendrer une nouvelle crise de sa mère et celle-ci serait plus terrible que la première. Pour le dernier sort, Procyon Black posa un crapaud au centre de la pièce et regarda son fils avec froideur.

- Fais-le.

Une vague de rébellion le submergea et dans sa tête, le même mot résonnait avec puissance : « NON ! NON ! NON ! NON ! » Mais cette réaction resta intérieure lorsqu'il posa son regard sur sa mère. Une boule dans la gorge, il leva sa baguette.

- Cinerem ! prononça-t-il d'une voix rauque.

En un instant, l'animal ne fut plus qu'un petit tas de cendre sur le tapis luxueux et son père eut l'air satisfait.

- Tu peux te retirer.

L'envie et l'infini valsent dans les rues d'opales

Une fois dans sa chambre, Sirius lança un sortilège d'insonorisation sur les murs et hurla. Il hurla sa douleur, sa rage, sa haine, sa peur, jusqu'à ce qu'il n'ait plus ni souffle, ni voix. Alors il abattit son poing sur le mur, puis l'autre et martela ainsi le ciment jusqu'à le faire s'effriter et que des traînées de sang s'écoulent au sol.

Il tomba à genou, le souffle court, la mâchoire crispée, les yeux fermés pour ne plus rien voir du lieu où il se trouvait, pour s'évader de cette pièce.

Il s'envola loin au-dessus de Londres, traversa le pays, les mers, les océans, mais son corps lui rappelait qu'il n'avait pas bougé et qu'à jamais il était lié à cette maison et à ses occupants.

Sa respiration se calma et il se sentit vide, complètement anéanti.

Il aurait voulu sortir dans la rue, il aurait voulu courir, encore et encore sans jamais s'arrêter, courir à s'en brûler les muscles et à s'évanouir.

Quel rêve merveilleux ! Tomber dans un coma sans fin, dans ce monde de ténèbres et de néant, il ne verrait plus sa famille, il ne les entendrait plus et il ne pourrait plus rien faire…

Non, il n'était pas comme ça, Sirius ne voulait pas que cela arrive. Il avait besoin de contrôler ce qu'il se passait, de savoir où il allait, mais le savait-il en cet instant ? Il était perdu dans un monde qui ne pouvait être le sien et qui se refermait sur lui sans qu'il puisse rien y faire.

Ce sentiment d'incapacité était si frustrant, si enrageant.

Lentement, un sillon humide glissa sur sa joue et une goutte vint s'écraser sur un des plaies de son bras, vite rejointe par une autre. Larmes de rage, larmes de haine et de désespoir.

Rêves lents, gestes bleus

Sa vue s'embrouillait en même temps que son esprit et il se fit violence pour retenir ses pleurs. Cela ferait trop plaisir à ses parents. Il ne pouvait pas se laisser aller, il devait résister.

Appuyant son front contre le mur pour se calmer, son pull lui colla au torse et un frisson parcourut son dos en sentant une vague fraîcheur. Contre sa peau, le froid de l'argent l'apaisait en même temps que le souvenir de sa cousine.

Il ne pouvait pas se laisser aller, après tout il n'était pas seul. Les mots d'Andromeda résonnèrent dans son esprit et il se dirigea lentement vers sa malle pour en sortir le coffret de correspondance offert par les Potter.

Il ne s'en était pas encore servi mais le sortilège le liait à James. L'image de son ami se superposa à celle de sa cousine alors qu'il faisait glisser le papier à lettre entre ses doigts. Souriant, un brin moqueur, brillant, James semblait lui faire de grands signes puis arriva le visage timide et secret de Remus, ses yeux d'automne lui renvoyant un regard confiant, avant qu'il ne cède sa place à un Peter à la mine craintive mais dont les yeux reflétaient une grande imagination.

Ils étaient là sans qu'il ne s'en soit douté, ils étaient tous apparus devant lui sans qu'il les ait vraiment appelé.

Sur la toile une larme

James reprit sa place, semblant l'inviter à le suivre, à rire et à se moquer du reste du monde, à envoyer balader sa famille, ce que fit Sirius au fond de son cœur et de son esprit.

La moindre trace de colère avait laissé place à de la sérénité et à un profond bien-être.

Il n'était pas seul, il ne l'était plus. Quelque part, quelqu'un pensait à lui sans songer à en tirer un quelconque profit.

Brusquement, le monde entier s'ouvrait à lui, le ciel se dégageait et éclairait le chemin qu'il s'apprêtait à prendre.

Sans savoir comment, il se retrouva avec le miroir dont James avait le jumeau. Ils n'avaient toujours pas découvert son utilité mais ne désespéraient pas de la trouver.

Une nouvelle larme se fraya un chemin et alla embrasser le miroir, mais elle n'était plus douloureuse. Elle était pure, calme, une eau de cristal dans une demeure de mortier.

Le plus précieux des diamants :

Sirius s'endormit à même le sol, une main tenant le miroir, l'autre resserrée sur sa chaîne. Il n'avait jamais eu un visage aussi serein et, pour la première fois depuis qu'il était né, alors que ses rêves le menaient dans des aventures plus délirantes les unes que les autres avec ses nouveaux amis, il brisa tous les cadenas du monde.

Pour la première fois, il eut l'impression d'être libre.

La perle de l'amitié.

(à suivre…)

Wahow ! je l'ai écrit ! miracle ! lol

A une amie :

L'île d'éternité vogue parmi les étoiles

Et la terre chante l'eau de cristal sur des tambours d'irréalité

Noirs désirs, rive sèche

Un serpent tisse la voie lactée sur un support de croyance

L'envie et l'infini valsent dans les rues d'opale

Rêves lents, gestes bleus

Sur la toile une larme

Le plus précieux des diamants : la perle de l'amitié.