Comme on m'a posé la question, je me suis rendue compte que je n'avais pas été très claire pour le poème du précédent chapitre. J'en suis effectivement l'auteur et je l'ai écris en juin 2003 à l'occasion de l'anniversaire d'une de mes amies.
Milady2 : Tu peux pas savoir le mal que j'ai eu à commencer ce chapitre ! Au départ, je ne savais même pas quoi écrire lol, et puis je me suis souvenue ce poème et là FLASH ! J'ai tout écrit d'une seule traite. Tant mieux si ça t'a amusé la réponse de Sirius, CT le but et je vois avec plaisir que ce n'est pas passé inaperçu. Je suis également satisfaite d'avoir réussi à faire passer les sentiments dans ce chapitre. Grâce à toi, je sais que j'y suis arrivée, merci.
Diony : Bon, bah voilà, tu sais de qui est le poème lol. C'est vrai que j'ai pas été très claire là-dessus, dsl. J'en ai d'autres si tu veux mais je les aime beaucoup moins que celui-là (alors qu'il a été le premier de la lignée surréaliste mdr). Ca fait un moment que je l'ai acheté ma crème anti-rougissement et si tu me voyais en ce moment : j'en suis badigeonnée ! Je me vois donc dans l'obligation de te dire : Mais arrête-euh ! encore une fois -)
Lyly-potter : Donc oui, pour le poème, et merci. Ouh là ! Vont mettre du temps à piger à quoi ils servent, les miroirs. Pas cette année, ni la seconde, après… Bon, là, j'écris la réponse dés que j'ai eu la review, alors j'espère t'avoir pas trop fait attendre :-S
Diablotine : Merci pour le compliment :-D Et oui, notre Sirius n'a pas bcp de chance, mais ça va changer, et puis maintenant, il a ses amis avec lui.
Lola : Elle est là ! Elle est là ! Elle est là ! Wééééééééééééééééé ! Bon, je me calme… lol Hein ? quoi ? Ah oui, ta review, c'est vrai, j'allais oublier. Donc… euh… t'as écris quoi déjà ? Je vais aller lire, ce serait pas plus bête… Bon, donc, bonne nouvelle, j'ai évité les poteaux (preuve en est ce chapitre -) ) et c'est la forme. Tu me crois pas ? Il fait 12 pages word ce chapitre Madâme ! Et oui, madame ! Qd je fais un dernier chapitre, je lésine pô ! Eh ! le smiley clin d'œil, c'est -) Pas plus compliqué très chère ! Bon, maintenant, je sais pas si ce chapitre tient les promesses du précédent, tu me diras, hein ? Hein dis ? Hein dis ? :-P
Myhahou : Ben en fait, c'est pour ça que je te recommande de toujours lire les avant propos des chapitres, paske après, pas facile de tout piger lol. Je vais les mettre en italique à partir de maintenant, comme ça, vous les louperez pas. Je me suis bien inspiré du tome 5 pour la mère de Sirius (logique, tu me diras lol) mais aussi de Bellatrix. La noblesse dans la folie, ou le contraire peut-être :-S
Voici le dernier chapitre de la première année ! Il fait 12 pages Word mais vous emballez pas, c'est exceptionnel, lol. C'est juste parce que je n'avais vraiment pas envie de le couper, alors je vous le sers comme ça. Bon, ben… Bon appétit bien sûr !
oOo
Chapitre 18 : Un coup de cognard dans le ministère
Le château était tranquille ce jour-là, très tranquille. On n'entendait pas le moindre bruit et si quelqu'un s'était promené dans les couloirs, il aurait sûrement paniqué de le découvrir désert.
Mais il se trouvait justement que personne n'aurait eu l'idée de se balader dans le château aujourd'hui car la finale du tournoi de Quidditch, opposant Serpentard à Gryffondor, n'allait pas tarder à débuter. Même les moins intéressés au sport étaient présents pour l'événement et une effervescence sans commune mesure agitait les gradins noirs de monde – ou plutôt multicolores, les différentes maisons tenant absolument à montrer leurs couleurs.
- GOOOOOOOOD MORNING POUDLARD ! s'égosilla Philippe Mograf, élève de troisième année à Serdaigle, dans le micro magique. Nous voici réunis pour assister à la grande finale de cette année 1971 qui opposera l'équipe de Serpentard à celle de Gryffondor !
Les bannières argent et vert s'agitèrent avec violence, défiant les rouge et or dans des claquements sonores. Il y avait autant de supporters de Gryffondor que de Serpentard. La maison de Salazar n'avait effectivement jamais eu une aussi bonne équipe et même leurs adversaires dorés devaient le reconnaître, en bons joueurs de Quidditch. Pour l'équipe de Gryffondor, c'était surtout la popularité qui jouait – et l'impopularité des vert et argent –, les joueurs étaient certes bons mais très inégaux dans leur jeu, à l'exception de quelques particularités, dont une de taille.
- Un excellent cru pour l'équipe de Serpentard, poursuivit Philippe. Aux postes de batteurs, nous retrouvons Flavius Ronerrin et Gaétan Goyle, Firmin Flint dans les buts, Kreg Barcan, Mattew Pucey et Antonin Dolohov répondent présents aux postes des poursuiveurs, et enfin Escamillo Bullstrode, l'attrapeur et capitaine de l'équipe !
Les hourras et les trépignements des Serpentard emplissaient le stade d'un vacarme assourdissant qui couvrait sans problème les huées véhémentes des Gryffondor.
- Et voici maintenant les Gryffondor ! Suzie Pockad, capitaine, encadrée des deux autres poursuiveurs, Assar Brown et George Spinnet, le gardien Kyle Hightlaw, accompagné de l'attrapeur Xander Bell, la batteuse Elijah Whisk eeeeeet Ludovic Verpey !
L'explosion qui suivit l'annonce du dernier joueur dut s'entendre jusqu'à Pré-au-Lard alors que les Gryffondor ne cessaient de scander le prénom de leur camarade et batteur. Ludovic Verpey, élève en sixième année, était de loin le meilleur joueur que Poudlard ait un jour accueilli, et il était la fierté des Gryffondor. Heureusement, les autres joueurs ne tenaient pas grief à leur coéquipier de leur ravir la vedette à chaque match car ils savaient très bien qu'il leur permettait de réduire considérablement les écarts de score – seuls Suzie Pockad et Xander Bell pouvaient en effet se vanter d'arriver à tenir le niveau du batteur.
- Mme Flyvel libère les cognards et le Vif d'or ! Attention… Et ça commence !
Kreg Barcan récupéra aussitôt le souafle et fonça vers les buts de Gryffondor, épaulé de Mattew Pucey alors que Dolohov restait en arrière. Suzie Pockad et George Spinnet partirent à leur rencontre tandis que Assar Brown avançait plus lentement afin de se retrouver en dessous d'eux.
- Spinnet fonce sur Barcan qui l'évite par une feinte impeccable et continue sur sa lancée. C'est au tour de Pockad d'attaquer et… Barcan préfère passer le souafle. Spinnet tente de le récupérer mais Pucey est plus rapide. Les buts se rapprochent. Nouvelle tentative de Pockad et un cognard envoyé par Ronerrin qui la déstabilise. Passe à Barcan qui arme son tir et… JOLI COUP DE VERPEY ! Le souafle est récupéré par Brown qui passe immédiatement à l'offensive.
Les Gryffondor ne gardèrent cependant pas l'avantage longtemps. Gaétan Goyle parvint à empêcher George Spinnet de reprendre une passe et Antonin Dolohov fonça immédiatement vers les buts. Il allait tellement vite que seul Verpey aurait pu l'arrêter mais les batteurs de Serpentard le gardaient constamment sous l'œil et Dolohov marqua le premier point de la partie.
- La flèche humaine a encore frappé ! s'exclama Mograf. Dix points pour Serpentard et le souafle aux Gryffondor.
- C'est pas une flèche, c'est un boulet de canon, grommela James dans les gradins.
Lui et les trois autres étaient installés au premier rang et James s'était tout bonnement avachi sur la rambarde, au comble du désespoir.
- Comment tu veux gagner avec une équipe pareille ? gémit-il.
- Verpey est plutôt bon, remarqua Remus.
- Oui, mais ça ne suffit pas, s'énerva James. Dans l'équipe, on a Pockad, Bell et Verpey qui sont excellents, Hightlaw, ça va aussi, Spinnet et Whisk qui se débrouillent mais ça dépend de leur humeur et Assar Brown qui est moyen.
- Et bien sûr, le grand James sait comment y remédier, ricana Sirius.
- Bien sûr ! s'exclama-t-il. Bell est un bon attrapeur mais il ferait des ravages en poursuiveur, expliqua-t-il en connaisseur, Assar Brown pourrait tout aussi bien lui céder sa place.
- Brown en attrapeur ? s'étouffa Justin Hilton, qui était aussi fan de Quidditch que James. T'es complètement malade ! On pourrait tout aussi bien déclarer vainqueur d'office les équipes adverses !
- J'ai jamais dis que Brown devait être attrapeur, répondit James en levant les yeux au ciel.
- Oh… Qui alors ?
A ce moment, une nouvelle ovation accueillit le second but des Serpentard et les garçons pestèrent de ne pas avoir suivi.
- Il faut que Verpey se débarrasse de ces lourdauds, s'énerva Justin.
S'étant rendus compte que Spinnet et Whisk étaient dans un "mauvais jour" les batteurs de Serpentard ne lâchaient pas d'une semelle le batteur vedette de leur adversaire. Ce qui privait les or et rouge d'un sacré atout, ne pouvant pas récupérer le souafle autant de fois qu'ils l'auraient dû.
Les Serpentard avaient eu pas moins de quinze occasions de marquer contre zéro et les Gryffondor ne devaient leur écart de soixante points qu'à Hightlaw, qui commençait malheureusement à fatiguer avec toutes ces attaques à répétition aussi rapprochées.
Au septième but, Pockad demanda un temps mort et réunit ses joueurs. A leur mine et aux éclats de voix, le capitaine passait un savon à ses équipiers. Elle finit par se calmer et sembla donner des instructions à Brown, Spinnet et Verpey.
Escamillo Bullstrode regardait tout cela d'un œil attentif et inquiet. Suzie Pockad était une excellente tacticienne, nul doute que si elle avait eu de meilleurs joueurs sous sa coupe, l'équipe de Gryffondor aurait largement surpassé celle de Serpentard. Il demanda donc à ses batteurs de se méfier des poursuiveurs adverses et le match reprit.
D'entrée de jeu, le rythme du match se modifia. Suzie Pockad quitta instantanément son poste et laissa Brown et Spinnet se débrouiller. Un court moment, les Serpentard furent déstabilisés par cet abandon, ce dont profita largement George Spinnet pour leur piquer le souafle et partir à l'assaut en compagnie d'Assar Brown.
Néanmoins, les Serpentard n'étant pas du genre à se laisser surprendre très longtemps, ils partirent avec une seconde de retard pour leur faire la chasse. Antonin Dolohov rattrapait Spinnet lorsqu'un cognard envoyé par Whisk l'obligea à faire une embardée. Croyant le champ libre, Kreg Barcan s'avança à son tour mais reçut un second cognard en plein dans le ventre et tomba au sol. Assommé, le souffle coupé, il leva un regard perplexe vers le ciel et repéra Ludovic Verpey, libre de tout mouvement, s'occupant de Pucey.
Plus loin, du côté des Gryffondor, un étrange ballet aérien avait lieu. Suzie Pockad n'arrêtait pas de foncer sur les batteurs de Serpentard pour les empêcher d'avancer, évitant avec une dextérité hors norme le cognard avec lequel Ronerrin et Goyle souhaitaient la faire tomber. Ainsi donc, Pockad avait préféré abandonner le match en lui-même pour permettre à Verpey d'exercer son talent ?
Dans les gradins de Gryffondor, on acclamait la décision du capitaine. Peu de joueurs, en effet, se mettaient volontairement en arrière, même lorsque le résultat du match était en jeu. Suzie était la seule à pouvoir tenir tête aux deux batteurs, tout le monde le savait. George Spinnet n'était pas assez tête brûlée et Assar Brown manquait de réflexes. Elle les avait donc laissé à deux poursuiveurs, mais avec Verpey de retour, cela changeait tout. Le premier but marqué par George Spinnet en fut d'ailleurs la preuve.
Par la suite, il sembla que Bullstrode hésitait à envoyer un de ses poursuiveurs à la pourchasse de Pockad, afin de libérer ses batteurs, mais il calcula qu'il ne pouvait se permettre de léser le terrain d'un seul de ses équipiers et les batteurs de Serpentard durent se débrouiller. L'absence de Suzie se faisait tout de même sentir sur le terrain et, au bout d'une heure de jeu, le score était de deux cents à soixante-dix en faveur de Serpentard.
Les spectateurs commençaient à s'occuper de ce qui se passait du côté des attrapeurs alors que les Serpentard partaient pour une nouvelle attaque. Le gardien Hightlaw était en mauvais état après que Flavius Ronerrin soit parvenu à échapper à Suzie Pockad et lui ait envoyé un cognard qui l'avait touché au bras et au ventre. Vu sa manière de se tenir, il devait être mal en point et Barcan avait toutes les chances de marquer.
Il arma son tir mais reçut un cognard sur l'épaule qui lui arracha un cri et le souafle tomba. Mattew Pucey voulut le récupérer mais un autre cognard le fit partir en vrille et ce fut Antonin qui se chargea d'armer le tir et… de louper puisque le premier cognard venait d'être renvoyé vers lui et qu'il le vit arriver droit sur lui au moment de lancer.
Il fit une impressionnante descente à l'horizontale, évitant de justesse que la balle furieuse ne s'écrase sur son nez, et Assar Brown profita de son état de choc pour lui reprendre le souafle.
- Un triplet extraordinaire ! s'écria Philippe. Il n'y a vraiment que Ludo Verpey pour nous offrir un spectacle pareil !
Les supporters de Gryffondor s'étaient levés d'un seul homme en brandissant le poing comme s'ils y tenaient une batte.
- LUDO ! LUDO ! LUDO !
Le diminutif résonnait dans tout le stade et l'attrapeur était devenu aussi rouge que sa robe, un sourire immense s'étalant sur son visage.
- Le Vif d'or a été repéré !
Cette simple exclamation de Mograf apporta un silence impressionnant et soudain sur le stade alors que les yeux quittaient Ludo Verpey pour fixer Escamillo Bullstrode et Xander Bell foncer vers un point au pied des tribunes de Poufsouffle.
- Ils auraient pu le remarquer il y a une demi heure, grogna James. On a perdu maintenant.
- Mais Bell pourra peut-être sauver l'honneur, grimaça Peter, ses yeux exorbités fixant Xander avec espoir.
Tous les Gryffondor retenaient leur souffle et envoyaient leurs pensées vers leur attrapeur.
Les deux joueurs se percutèrent brusquement et tombèrent de leurs balais en plein sur le Vif d'or. Dans un enchevêtrement de capes, ils roulèrent au sol et restèrent étendus un instant, l'un sur l'autre. Tout le monde s'était levé dans les tribunes et Xander écarta Bullstrode d'un coup de pied avant de lever d'un air fatigué le Vif qu'il tenait dans la main.
- LE MATCH EST TERMINE ! Deux cents quarante à deux cent cinquante en faveur de Serpentard ! Serpentard est vainqueur et remporte la coupe !
Les vert et argent laissèrent s'exprimer leur joie sans retenue alors que les Gryffondor se laissaient mollement tomber sur leurs sièges, désappointés.
- On est troisième, remarqua amèrement Sirius. Si encore les Serpentard étaient derniers, mais non… Rogue et les autres vont en être insupportables de prétention.
- Quelque chose ne va pas avec Bell, intervint Remus qui fixait toujours le terrain.
Ils purent en effet se rendre compte que Xander était soutenu par Elijah et George, tandis que Ludo et Assar s'occupaient de Kyle et Suzie – elle n'était pas sortie indemne de ses manœuvres d'intimidation.
- Descendons voir, lança James en se levant et en se frayant un chemin à travers les élèves.
Tandis que les Serpentard recevaient leur récompense pour leur victoire, l'infirmière s'occupait déjà des Gryffondor blessés et était occupée à poser une attelle à la jambe de Suzie lorsque les garçons de première année suivis de quelques autres arrivèrent.
- Kyle, ça va aller ?
Une Serdaigle de quatrième année s'approcha du gardien avec inquiétude, imitée par deux autres garçons de Poufsouffle.
- Mme Pick va m'arranger tout ça, répondit-il, confiant. Par contre, Xander…
Il ne termina pas sa phrase mais regarda l'attrapeur d'un air perplexe. Il n'avait aucune blessure apparente mais des cernes soulignaient ses yeux qu'il semblait avoir du mal à garder ouvert.
- T'as pas dormi cette nuit ? s'étonna Paul Tredez.
- Bien sûr que si, grommela-t-il. Je suis certain que c'est Dolohov qui m'a lancé un sortilège de sommeil, c'est pour ça qu'il est resté en arrière au début.
- Mais c'est de la triche, ça ! s'insurgea Peter.
- C'est pour ça que tu as hésité à te lancer sur le Vif, à un moment ? demanda James.
Xander fit un effort méritoire pour lancer un regard surpris à James.
- J'avais la vue un peu brouillée, je n'étais pas certain. Tu l'avais aussi repéré ?
- Là n'est pas la question, si c'est comme ça, il faut poser des réclamations, remarqua Assar Brown.
- Ça sert à rien. De toute façon, même au moment où j'aurai pu l'avoir, ils avaient aussi cent soixante points d'avance. Tout ce qu'on aurait gagné, c'est de finir le match plus tôt.
Il étouffa un bâillement et tous les regards se tournèrent vers Suzie Pockad qui poussa un soupir de résignation.
- Ils ont peut-être triché mais après tout, ce sont des Serpentard, que leur demander de plus ? Même si c'est dur de l'admettre, ils ont incontestablement une meilleure équipe, alors autant partir la tête haute.
Les autres hésitèrent puis hochèrent la tête. Si Suzie était une tête brûlée, elle savait quand il fallait se reconnaître perdant et personne n'aurait l'idée d'émettre des objections.
- Il faudrait vraiment trouver un nouvel attrapeur, remarqua Xander à Suzie alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie du stade.
Remus haussa un sourcil et James eut un sourire « Je vous l'avais bien dit », avant de leur emboîter le pas. Le petit groupe se dirigea vers l'infirmerie mais une voix résonna à leurs oreilles alors qu'ils atteignaient les marches du hall.
- Alors les perdants ? On rentre la mine basse à la niche ?
D'un seul mouvement, ils se retournèrent pour faire face à Malefoy, qui venait de parler, et à cinq autres Serpentard qui affichaient des sourires narquois. Au loin, on entendait encore les autres Serpentard célébrer leur victoire et l'infirmière était déjà entrée dans le château avec Suzie, Xander et quelques autres.
Face aux Serpentard, il ne restait que les quatre garçons de première année, Kyle, blessé, et ses trois amis, Paul Tredez et Justin Hilton.
- Qu'est-ce que tu veux Malefoy ? lança sèchement l'un des amis de Kyle.
- A toi rien, Podmore, c'est aux Gryffondor que je parle.
- Ça tombe mal parce qu'on n'a pas envie de vous parler, alors dégagez ! prévint Tredez d'une voix menaçante.
- Tu crois me faire peur ?
Malefoy sortit prestement sa baguette, imité de ses condisciples, mais leurs adversaires furent aussi rapides et ils se retrouvèrent à six baguettes contre sept – Kyle n'étant pas en état de l'attraper et Peter n'ayant pas été assez rapide.
- Vous devriez passer votre chemin, nous sommes supérieurs en nombre, remarqua Remus avec un calme déconcertant.
- Supérieurs en nombre ? répéta Lucius Malefoy en jetant un regard dédaigneux aux première année. Parce que les demi portions comptent, maintenant.
- Vaut mieux être demi portion qu'un abruti fini ! répliqua Sirius avec hargne, des étincelles jaillissant de sa baguette.
- Comment oses-tu insulter un Malefoy ? rugit Lucius.
- De la même façon que tu insultes un Black.
Cette fois, c'était au tour de Sirius de ricaner mais un des garçons qui accompagnaient Malefoy intervint soudain.
- Hey ! Mais c'est nos trouble-fêtes du début d'année !
En les observant un peu mieux, Remus reconnut en effet les élèves qui avaient ennuyé Hagrid lors de leur premier jour de cours, il y avait également des cinquième année avec eux.
- On va pouvoir régler nos comptes.
- Je ne crois pas, non, intervint un des Poufsouffle en pointant sa baguette sur eux plus en évidence. Vous allez passer votre chemin et tout ira pour le mieux. Je ne pensais pas que vous puissiez tomber assez bas pour vous attaquer à des première année.
Justin Hilton eut un hoquet et cacha mal un sourire.
- Franck, de un, ce sont des Serpentard, de deux, je crois que nos lionceaux savent se défendre…
James et Sirius échangèrent un regard de fierté mais le dénommé Franck ne tint pas compte des paroles de Justin.
- Tu m'as entendu Malefoy ?
Le Serpentard sembla cogiter un bon moment puis il eut un reniflement de dédain et rangea sa baguette, automatiquement les autres firent de même.
- Des Poufsouffle pour défendre des Gryffondor, on aura tout vu.
Tredez voulut lui faire ravaler sa réplique mais Podmore retint son bras en lui lançant un regard d'avertissement.
Sur le sentier, les élèves commençaient à revenir du stade, la masse des Serpentard en premier et ceux qui faisaient face au groupe avancèrent sous l'injonction de Malefoy. Avant de rentrer dans le château, il se tourna vers le Poufsouffle qui les forçait à battre en retraite.
- Tu ferais bien de surveiller tes arrières Londubat, ce n'est que partie remise.
- L'affaire est close Malefoy, si tu as des réclamations, je te conseille d'aller voir à Ste Mangouste, ils sauront sûrement s'occuper de ton cas.
- Prend garde à ne pas t'y retrouver toi-même, répliqua Malefoy en lui lançant un regard glacial.
Il tourna un instant la tête vers Sirius, affichant un sourire narquois et rejoignit ses camarades. Le groupe n'attendit pas pour enfin se rendre à l'infirmerie.
- Mais enfin que faisiez-vous ? Ah, ces jeunes, soupira Mme Pick en accaparant Kyle.
Dans un des lits, Xander Bell dormait à poing fermé, tandis que Suzie Pockad tambourinait du bout de ses doigts son propre matelas, visiblement mécontente de devoir rester allongée.
- Vous étiez juste derrière nous, remarqua George Spinnet, que s'est-il passé ?
- Les Serpentard nous ont cherché des noises, expliqua Paul Tredez en s'asseyant sur le lit du capitaine pour lui prendre la main.
- Encore Malefoy, je présume ? grimaça Assar.
- En plein dans le mille, soupira la Serdaigle. Tout de même, je les trouve inquiétants ces garçons, pas vous ?
- Tu sais Lucie, y'a pas que les garçons, remarqua Kyle alors que l'infirmière était partie chercher une potion. Depuis quelques temps, les Serpentard deviennent plus agressifs.
- Y'en a pas beaucoup pour les faire reculer, reconnut Justin Hilton. Heureusement que tu en fais parti Franck. Non pas que ça m'aurait dérangé de me battre avec ces abrutis mais force est de constater que… eh ben qu'ils sont sacrément doués, ajouta-t-il en se renfrognant.
- Comment ça se fait qu'ils aient peur de toi ? s'étonna Remus en fixant Franck Londubat.
Celui-ci passa une main sur sa nuque, embarrassé.
- Peur, c'est peut-être exagéré, disons qu'ils sont prudents…
- Aussi prudents qu'un panthophobe (1) dans un repère d'Epouvantards, l'interrompit Lucie en levant les yeux au ciel. Franck est l'un des élèves les plus doués de l'école, surtout en sortilège et métamorphose, alors forcément, on y réfléchit à deux fois avant de le provoquer.
A ces paroles, Remus et Peter tournèrent instinctivement la tête vers leurs amis et virent ce à quoi ils s'attendaient : de grands sourires moqueurs.
- Qu'est-ce qui vous fait rire, tous les deux ? demanda Podmore en fronçant les sourcils.
- Mais rien, voyons, ricana James.
- On pensait juste à l'état de Malefoy s'il avait continué à nous provoquer.
Le Poufsouffle les regardait encore avec suspicion et Justin Hilton éclata franchement de rire.
- Vous dîtes ça par rapport à Franck ou par rapport à vous ? s'esclaffa-t-il.
- Franck, Sturgis, Lucie, laissez-moi vous présenter James Potter et Sirius Black, les petits génies de Gryffondor, annonça Kyle, voyant que Justin ne pourrait s'expliquer.
- Hé ! se révolta Sirius, outré. Qui tu traites de petits génies ?
- Je me le demande aussi, remarqua Lucie Verina en regardant les deux garçons d'un air hautain.
Sturgis Podmore semblait plus perplexe et Franck Londubat les observait avec intérêt.
- Bon, c'est pas le tout mais nous devons justement réfléchir à une manière de mettre notre génie en œuvre, déclara James. Si vous voulez bien nous excuser.
Ils allaient sortir lorsque Londubat les appela.
- Vous êtes vraiment doués ?
- Malheureusement oui, soupira Remus à la place de James et Sirius, s'attirant leurs regards offusqués.
- Si jamais vous voulez des conseils ou des renseignements, hésitez pas à me demander.
James haussa un sourcil puis hocha la tête.
- On y pensera.
- Comme si on avait besoin de lui, renifla dédaigneusement Sirius alors qu'ils s'éloignaient.
- Je ne te le fais pas dire, rigola James.
Resté en arrière, Remus tendit l'oreille pour écouter dans l'infirmerie.
- Qu'est-ce qui t'a pris de leur proposer ça ? s'étonnait Lucie Verina.
- Tu devrais le savoir pourtant, soupira Londubat. Avec tout ce qui se passe… Crois-moi, mieux vaut être en mesure d'utiliser la magie au plus tôt, et s'ils sont doués, ils pourront peut-être aider les autres.
- Vous avez assez discuté, dit la voix de l'infirmière. Maintenant, ils doivent se reposer, vous pourrez venir les voir ce soir si vous voulez.
Sans demander son reste, Remus alla rejoindre ses amis en réfléchissant à ce qu'il venait de surprendre.
o
Un mois plus tard, au petit déjeuner, les élèves n'avaient plus en bouche que leurs examens de fin d'année, ce qui avait le don de provoquer des migraines atroces à James et Sirius.
- Examens de fin d'année ! grommela Sirius en réduisant une tartine en miette à force d'appuyer sur le couteau pour y étaler du beurre. Vous pourriez pas parler d'autre chose ?
- C'est quand même important, remarqua Remus, amusé. Je ne vous ai pas encore vu réviser d'ailleurs.
James, qui avait posé la tête sur la table, ses mains sur ses oreilles, releva le menton, effaré.
- Quel mot infâme et sacrilège tes lèvres ont-elles osé proférer ? demanda-t-il d'un ton dramatique. Réviser ? Non mais ça veut dire quoi, tu m'expliques ?
- Réviser, c'est quand on ne sait pas, renchérit Sirius, mais nous, on sait tout. Pourquoi est-ce qu'on réviserait hein ? Et toi aussi, Remus, tu sais tout aussi d'ailleurs.
- Je suis loin de tout savoir et ça m'amuserait bien de vous voir répondre à des questions d'histoire, soupira Remus.
- Ben vas-y, dis en une pour voir.
Remus leva les yeux au ciel et porta tranquillement sa tasse à ses lèvres. Peter fronça les sourcils et se décida à poser une première question.
- La révolte des gobelins à Pré-au-Lard ?
- Je t'en prie, soupira James, ne soit pas offensant, tout le monde sait que c'est en 1612, mais ce n'était pas juste à Pré-au-Lard, leur quartier général s'y trouvait.
Peter sortit son livre d'histoire pour le feuilleter, Remus continuant tranquillement de manger.
- Gogan Stump ?
- Ministre de la magie à partir de 1811, il crée les trois services du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques : celui des animaux, celui des êtres et celui des esprits, répondit Sirius en se préparant une autre tartine.
- En 1289, quel… ?
- La Confédération Internationale des Mages et Sorciers, le coupa James en se regardant les ongles avec intérêt.
- Quel sorcier eut l'initiative de créer l'ordre des Memoster, précurseurs des Oubliators dans la Rome Antique, et après quel événement ? intervint Lily Evans, qui avait écouté et semblait agacée.
- Amos Nézius, déclara Sirius en ricanant, responsable des relations avec les Moldus.
- Il fut bien obligé de faire appel à d'autres sorciers lorsque le Colisée se retrouva multicolore suite à une dispute entre une femme et son mari pour changer la décoration de leur atrium. Par la suite, il jugea nécessaire de créer une brigade spéciale au cas où il serait à nouveau utile d'utiliser en masse des sortilèges d'Oubliette.
Evans, ainsi que les autres filles, clignèrent plusieurs fois des yeux et Remus reposa lentement sa tasse, les sourcils froncés.
- Une question Remus ? demanda innocemment Sirius.
Son ami le regarda en plissant des yeux, puis se tourna vers James, et s'éclaircit enfin la gorge.
- La logique voudrait qu'à ce moment je pose la question suivante : « comment pouvez-vous connaître le programme alors que vous ne suivez pas les cours, ne prenez aucune note et ne révisez pas les quelques leçons que j'ai la grâce de vous passer ? » Néanmoins, dans la mesure où il résultera inévitablement de cette question une réponse tarabiscotée qui donnera lieu à des explications énergiques durant l'heure, et si la chance est avec nous, la demi heure prochaine, qui entraîneront à leur tour des cas de méningites aggravées, de délires post-traumatiques et des insomnies ô combien assassines dans la mesure où notre prochain cours est justement histoire, je me contenterais de tenir pour acquis que vous connaissez vos cours et, à l'avenir, je m'abstiendrais de tout commentaire.
Maintenant, c'était Remus que tout le monde fixait avec des yeux ronds comme des boules de billards alors qu'il se servait des tranches de bacon comme si de rien n'était.
L'arrivée des hiboux ramena à la réalité les élèves les plus proches de l'échange et les discussions reprirent dans les bruits de déchirure des enveloppe ou des paquets reçus. Aujourd'hui, il n'y avait pas de courrier pour les garçons, juste la Gazette des Sorciers que vint déposer une hulotte devant Remus. Il paya le volatile et déplia le journal en portant son verre de citrouille à ses lèvres… avant de recracher brusquement la gorgée qu'il avait avalée sur Peter, qui se trouvait juste en face de lui.
James et Sirius eurent un petit rire mais celui-ci mourut lorsqu'ils virent le visage blanc de Remus passer au vert alors qu'il lisait la Une, ses traits se décomposant de plus en plus.
- Remus ? Qu'est-ce qui se passe ?
Il releva le visage mais ne s'attarda pas sur ses amis, son regard balaya la Grande Salle, s'arrêtant par endroit. James, Sirius et Peter suivirent son regard et ne remarquèrent rien au départ jusqu'à ce que, par endroit et par petits groupes, des élèves s'inquiètent de l'état de leur voisin. Ils étaient rares et tous ceux à sembler mal tenaient dans leur main la Gazette. Un élève de Serdaigle se leva brusquement et se précipita hors de la Grande Salle, les mains dissimulant son visage sans parvenir à retenir toutes les larmes qui coulaient.
Cette sortie particulière et le cri de douleur qui suivit le martèlement des pas descendant l'escalier du hall amena une effervescence incroyable dans la Grande Salle, chacun cherchant à attraper le journal que tenait le plus proche lecteur.
Remus ne réagit pas lorsque James lui arracha la Gazette des mains, de la sueur froide perlait sur son front et il s'était mis à trembler. Chez quelqu'un d'aussi calme que Remus, ça avait de quoi inquiéter. Les Gryffondor les plus proches se serrèrent autant qu'ils purent pour pouvoir lire par-dessus l'épaule de James alors que Sirius et Peter se trouvaient de part et d'autre.
LE MONDE DE LA MAGIE EN DEUIL
LE DEBUT DE LA TERREUR ?
La nuit dernière a été le témoin d'une horreur sans commune mesure dans la banlieue de Londres. A l'occasion du gala annuel de la chambre des Ambassadeurs, de nombreuses personnalités et leurs familles s'étaient réunies dans le palais des Diplomages, réputé pour ses fastueuses réceptions. La soirée a tourné au drame lorsque, au beau milieu d'un discours du secrétaire d'état attaché à la politique sorcière intérieure, le bâtiment s'est effondré sur l'assemblée, entraînant une hécatombe à nulle autre pareil pour un événement de ce genre.
Suivant les dernières estimations, 89 personnes dont 7 Moldus ont trouvé la mort dans cet attentat.
Car c'est bien un sorcier qui a utilisé un sortilège puissant pour entraîner la destruction du palais des Diplomages. En sont témoins la marque laissée à la manière d'une signature au dessus des ruines et une missive reçue par le ministère quelques minutes après le drame, revendiquant le massacre au nom de Lord Voldemort.
L'article était court mais se poursuivait dans tout le journal, une photo prenant plus de la moitié de la Une. On y voyait les ruines encore fumantes d'un bâtiment imposant sur lesquelles s'affairaient précipitamment des Médicomages, des Aurors ou tout simplement des volontaires. Sur les côtés, on pouvait voir une partie de l'endroit aménagé pour accueillir les blessés, l'air hagard, dont certains présentaient des blessures repoussantes comme celui-ci dont les jambes avaient été écrasées ou cet autre au visage en partie arraché. Sous les décombres, on devinait parfois des cadavres, entre autre lorsque des volontaires s'arrêtaient brusquement de chercher pour se détourner et rendre leur repas.
Mais ce qui attirait le plus l'attention et qui semblait éclairer d'une lumière blafarde la scène macabre, c'était une immense illusion embrasant le ciel qui soulevait le cœur : Une tête de mort et un serpent qui sortait lentement de sa bouche.
- Quatre vingt onze morts ? murmura d'une voix éteinte Fiona Distort.
Tous les élèves alentours avaient pris la même teinte verdâtre que Remus mais à la remarque de sa condisciple, celui-ci redressa la tête.
- Quatre vingt sept, répliqua-t-il d'une voix blanche.
Il se leva difficilement pour rattraper son journal et regarda le bilan, qui était entre temps passé à 93. Avec fascination, ils virent le chiffre augmenter et plusieurs élèves coururent rejoindre le Serdaigle dehors lorsque le journal atteignit les 99.
- Il étaient deux cent à ce gala, trembla Justin Hilton en fixant les pages que tournait machinalement James.
- Oh, quelle horreur ! gémit Elijah Whisk lorsque, dans un encadré, apparut les détails du bilan.
Parmi les morts, pas moins de vingt sept enfants avaient été découverts. C'en fut trop pour certains qui préférèrent s'échapper de la salle sans que les autres eussent la présence d'esprit de les retenir.
Ils étaient tous bien trop accaparés par les nouvelles horreurs que dévoilaient la Gazette. Le pire arriva à partir de la page 4. Le journal avait en effet listé le nom des morts sur toutes les dernières pages et de voir des noms succéder à d'autres sans qu'il sembla y avoir de fin fut sans doute la pire des découvertes des collégiens.
Un cri étouffé retentit brusquement du côté des Serdaigle, puis des pleurs, des cris plus prononcés, plus aigus. La terreur et la détresse envahit aussitôt les cœurs des autres élèves alors que leurs camarades découvraient avec horreur le nom de proches, mais avant qu'une réelle panique ne déferle sur la Grande Salle, les professeurs réagirent enfin.
- Accio journaux !
- Quiescens !
L'instant d'après, les professeurs Achear, McGonagall et Carvi tenaient dans leurs mains la totalité des journaux et les élèves qui avaient commencé à paniquer s'étaient rassis, le regard dans le vide, sous les effets des sorts de Flitwick, Fitevil et de Mme Pick.
Ce n'est qu'à ce moment que James et les autres remarquèrent l'absence de Dumbledore à la table des professeurs, et d'après le retard important de la réaction des autres professeurs, ceux-ci avaient été mis au courant de l'affaire en même temps que leurs élèves.
- Je veux que vous retourniez tous dans vos salles communes, dans le calme, déclara le professeur Achear. Les préfets en chef et un des préfets de chaque maison doivent rester ici.
- Je comprends mieux pourquoi chaque maison a deux préfets cette année, remarqua Justin Hilton pour tenter de détendre l'atmosphère sans y parvenir.
- Où est Tara ? s'inquiéta Distort alors que les Gryffondor remontaient dans leur tour, suivant Assar Brown, l'un des préfets.
- Je ne sais pas, répondit Evans d'une voix lointaine et inquiète. Elle n'était pas dans le dortoir quand je me suis réveillée.
Arrivés dans leur salle commune, certains Gryffondor s'assirent sur les fauteuils, au sol ou restèrent debout, mais aucun n'osa parler. C'est dans ce silence désagréable que le portrait de la grosse dame laissa passer Johan Dropway, le second préfet. L'air plus pâle qu'un mort, il appela cinq élèves, deux de seconde année, une de quatrième et deux de septième à le suivre et ils ressortirent.
Ce n'est qu'à ce moment là que les conversations reprirent, entre le soulagement de ne pas avoir été appelé et la tristesse pour ceux qui venaient de sortir.
- C'est horrible, gémit Fiona Distort en serrant les bras autour de sa poitrine. Comment… Comment peut-on faire ça ? C'est inhumain.
- Ce Voldemort est un timbré, remarqua sombrement James.
Il voulait paraître assuré mais ses mains tremblaient légèrement. Pendant un long moment, il avait craint que sa mère n'ait été envoyée couvrir ce gala par la Gazette, mais visiblement, soit elle n'y était pas, soit elle n'avait pas été touchée.
- Un timbré très stratégique, dit Remus en laissant son regard se perdre dans le feu.
Les autres le regardèrent avec étonnement et il se tourna vers Millea Stimpson et Océane Runaway.
- Vous avez bien des Aurors dans la famille ? Vous devriez savoir de quoi je parle…
- Alors ce serait ce… Voldemort – elle grimaça en prononçant ce nom et à ce qu'il représentait – qui serait à l'origine des événements actuels ?
- Ça ne peut pas être un hasard, reconnut Justin Hilton en fronçant les sourcils. Tout ça, c'est trop organisé, trop synchronisé pour que ça n'ait pas la même source.
- Il a juste décidé d'enfin se montrer, ajouta Remus. Et il a frappé juste. Ce gala, c'est le symbole de la collaboration Moldus–Sorciers, il marque sa position avec ce… ce…
Il ne trouva pas de mot et laissa sa tête tomber contre le fauteuil au pied duquel il était accroupi.
- Surtout que c'est vraiment inattendu, le ministère a dû se trouver totalement dépassé, remarqua George Spinnet.
- Un coup de pied dans la fourmilière, en somme, frissonna Lily Evans.
- Je dirai plutôt un coup de cognard, remarqua James, c'est pas énervés qu'ils vont être, au ministère, c'est assommés… D'après ce que j'ai entendu de certaines conversations entre mes parents, Alan Herbert est un ministre sympathique et concerné mais pas vraiment rapide.
- Espérons qu'ils attraperont rapidement ce mage noir, conclut Peter en se mordant la lèvre inférieur, aussi inquiet que les autres.
Plusieurs heures plus tard, ils apprirent que le bilan définitif comptabilisait cent soixante treize morts dont trente quatre enfants et vingt et un Moldus. Pendant un long moment, dans Poudlard, on n'entendit plus les rires et les conversations enjoués des élèves mais la vie reprit vite ses droits et les collégiens redevinrent les enfants insouciants qu'ils se devaient d'être. Après tout, Poudlard était protégé, ce n'était pas le monde extérieur ici, ils pouvaient vivre en toute tranquillité.
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Peu avant les vacances, les résultats des examens furent affichés dans le hall. Sirius et James se dirigèrent directement vers la première liste et regardèrent en haut du parchemin, Sirius s'accouda sur l'épaule de James d'une façon nonchalante.
- Premiers, déclara-t-il calmement.
- Ouais, répondit James d'un ton tout aussi neutre.
- Avec des félicitations exceptionnelles pour avoir obtenu la note maximale dans toutes les matières, continua Sirius.
- Ouais.
- Remarque, c'est normal puisqu'on est les meilleurs.
- Ouais.
- Cachez votre joie d'avoir obtenu les meilleurs résultats de toute l'histoire de Poudlard, leur dit Remus en faisant une drôle de grimace.
- Bah, c'était trop facile, répondit James en souriant.
- Et modestes avec ça.
- C'est juste la vérité, se défendit Sirius. Et toi ?
Remus désigna son nom, au milieu de la première moitié des listes.
- Moyenne honorable, considéra-t-il. Heureusement que j'ai eu la note maximale en défense contre les forces du Mal, ma note en potion est pour le moins pitoyable, dit-il en grimaçant.
- Si c'est que les potions… Où tu te trouves Peter ?
Le garçon fit une moue et montra l'un des derniers noms de la liste.
- Je passe tout juste. Et encore, c'est grâce à vous.
- Du moment que tu passes, c'est l'essentiel.
- C'est un signe ! C'est un signe ! s'exclama soudain Tara Milten en tapant dans ses mains.
- De quoi ? demanda Peter.
Elle montra son nom, juste en dessous de celui de Remus.
- On a eu la même note !
- Et alors ? répliqua Remus sans comprendre. On est six à avoir eu cette moyenne.
- Oui, mais nos noms sont l'un en dessous de l'autre.
- Normal puisque c'est classé par ordre alphabétique, lui fit remarquer James.
- Ahah ! lança-t-elle en pointant son index sous le menton de James. Beaucoup de coïncidences, je trouve…
- Et c'est le signe de quoi, selon toi ? lui demanda Remus.
Elle fronça les sourcils en réfléchissant puis haussa les épaules.
- J'en sais rien, c'est un signe, tout simplement. Oooh ! s'exclama-t-elle en regardant de nouveau la liste.
Elle tourna la tête dans tous les sens puis agita le bras dans une direction.
- Lily ! Lily ! Viens voir ça ! T'as vu un peu ta note ? T'es juste après James et Sirius !
Elle avait complètement oublié les garçons et ils s'éloignèrent en secouant la tête.
- Un de ces jours, faudra vraiment songer à la faire interner à Ste Mangouste, commenta Peter alors qu'ils sortaient dans le parc.
- Ça lui ferait pas de mal, confirma Remus. Alors ? Vous avez prévu quelque chose pour ces vacances ?
- Justement, répondit James en stoppant net et en regardant ses amis avec un grand sourire. Ça vous dirait de venir passer quelques jours à la maison ?
- Quoi ? Nous trois ? s'étonna Peter. Ça va faire du monde pour tes parents.
- Vous inquiétez pas pour ça, ils seront ravis de vous voir. Ils adorent quand il y a du monde.
- Dans ce cas, moi je veux bien, répondit Peter.
- Ça serait vers quelle date ? demanda Remus avec une certaine appréhension dans la voix.
- Je vous dirai ça par hibou, mais sans doute fin juillet.
- Je ne peux pas te dire maintenant. Dés que tu sauras de quand à quand tes parents acceptent que nous venions, je te répondrai.
- Pas de problème. Sirius ?
- Et en plus, tu me poses la question, s'indigna Sirius. Bien sûr que je viens, mon pote… Faudra juste que je trouve un moyen de partir de chez moi sous un autre prétexte que celui d'aller chez toi. Mes parents n'accepteront jamais.
- On trouvera bien un moyen, le rassura James avec un clin d'œil.
Près du panneau d'affichage, les filles commentaient avec enthousiasme leurs moyennes.
- On passe toutes avec des moyennes honorables, commenta Océane avec un sourire satisfait.
- Pour Lily, c'est plus qu'honorable, rigola Fiona.
Rouge comme une pivoine, Lily balbutia que ce n'était vraiment rien et qu'elles avaient également eu d'excellentes notes.
Tara ne suivait pas vraiment la conversation, du coin de l'œil, elle regardait un couple de septième année penché sur leurs résultats. D'après le doigt pointé du garçon, ils étaient tous deux en excellente position pour leurs études à venir, mais la fille se contenta de se pelotonner contre le torse du garçon en frémissant et celui-ci l'entoura de ses bras d'un geste protecteur.
- Peut-être qu'on peut quand même demander à rester encore une année, murmura la fille dans un tremblement.
- Au final, on devra quand même sortir, lui chuchota-t-il d'un ton apaisant. Ne t'inquiète pas, je suis là. Je serai toujours là et il paiera pour ce qu'il a fait, pour ce que tous les sorciers qui le soutiennent ont fait.
- J'ai peur, Edgar, j'ai peur de ce qu'il va se passer.
- Je suis là, je suis là, répéta le garçon, et ces simples mots apaisèrent quelque peu la jeune fille.
Tout le monde était occupé à regarder ses notes et Tara profita de cette inattention générale pour se concentrer uniquement sur le couple qui s'éloignait. Peut-être que si elle appelait à elle leur énergie magique, elle pourrait…
Tel un flash, la marque des ténèbres apparut dans son esprit, menaçante et macabre, comme un avertissement pour l'avenir.
La vision avait été brutale et Tara chancela un instant avant de reprendre contenance. Elle s'approcha du panneau d'affichage et regarda le nom de la fille, Eleanor Kind, puis celui du garçon, Edgar Bones.
Elle hésita un moment puis retourna vers ses amies en remettant son masque. La veille du massacre au palais des Diplomages, elle avait eu une vision si métaphorique, tellement incompréhensible, qu'elle n'avait pas compris ce qui se profilait. Elle en ressentait une profonde culpabilité, même si elle savait ne pas être responsable.
Elle tiendrait au courant Dumbledore, pour ce couple, mais combien d'avertissements de ce genre devait-elle s'attendre à recevoir par la suite ? Beaucoup trop, elle le savait.
Pour le moment, l'été et les vacances commençaient. Suivant ses amies au bord du lac en exécutant quelques virevoltes, elle aperçut les quatre garçons un peu plus loin, en train de rigoler à gorge déployée. Pour le moment, il fallait songer à profiter de ces moments de quiétude.
FINIIIIIIIIIIII ! La première année est finie ! OUAIS ! Danse de la victoire et chants tribaux se succèdent en ce moment même dans mon esprit mais… Bon, je sais, faut passer à la seconde année. Lol Alors à très bientôt !
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(1) pantophobie : la peur de tout. (n'oublions pas que c'est une Serdaigle qui parle ! lol)
(Je mettrais des RAR après ce chapitre, que vous pensiez pas que je vous oublie qd même -) )
