Arcadiane : bon je t'ai deja repondu mais c pas grave, ca peut en interesser d'autres lol.

Au depart le chapitre etait bien plus long que ca, le double en fait, mais le probleme qu'il y avait, c qu'a la fin on restait sur l'impression de la deuxieme partie et on oubliait un peu le combat, dc la deuxieme partie s'est retrouvée en chapitre 17. Et g coupé juste qd ca changeait de partie en fait, ca serait pas allé si j'avais coupé apres le coup de ce gros vilain bestiau ( bien fait pr sa poire, je suis d'accord. il etait a mettre sur la liste des etres a devoir crever ds d'atroces souffrances, et il est mort ds d'atroces souffrances, yek yek. )

Et nan, je pense pas que y ait des gens qui s'amusent a lui donner des surnoms du genre, deja d'habitude il les aurait trucidés sur le champ, mais la en plus, il vient un peu de sauver leur peau quand meme... dc ils seraient gonflés de se payer sa tete ( enfin c vrai qu'avec ces etudiants idiots, faut s'attendre a tout ).

Et au fait, pr la chanson, c sur le cd The Visit de Loreena McKennitt ( la 7ème ) et on trouve le cd ds tte Fnac qui se respecte. c pas celle la que je voulais mettre au debut, mais ds l'autre Loreena jouait de l'accordeon et pas de la harpe et ca aurait cassé le mythe . En tt k , contente que ce passage t'ai plu, t la seule a avoir fait une remarque dessus, mikiii !

DarkJezebel : ca fait tjrs plaisir des reviews comme les tiennes, merkiii !

nan ca va c pas trop grave son aile, on va vite lui remettre ca... je suis contente que vous ayez aimé ce chapitre. Je crois que c un de mes préférés.

Exandra : hum, oui je sais, je l'ai bcp abime le povre, c tres mal, mais bon, il allait pas s'en sortir intact non plus... mais vs inquietez pas, il sera bien remis en etat

Erika : mais naaaan c pas du plagiat, c un hommage a la fic de ma ptite Zelda chérie. Bon d'accord, g dit que ct des tarées, mais elle le pense elle-même

La fnac oui c terrible, faut vraiment que je me retienne de mettre les pieds dedans sinon j'achete tt...

Et pour le fait que Poudlard est certainement ignifugé, je dois dire que je le pense aussi, mais sinon Sev aurait jamais pu jouer a Zorrogue, dc vous passerez sur ce detail hein...

Lunenoire : comment ca je deviens violente, c pas vrai ! il a juste ecrabouillé un vilain dragon qui s'amusait a faire des feux de joie avec les tours du chateau... enfin bon, en tt cas, si tt se passe comme prevu, tinquietes pas, c'etait le chapitre le plus violent de tte ma fic. je dois dire que je me suis pas trop demandé quel effet ca aurait sur son moral a lui, lol. V y reflechir...

Alexiel : bin je dois dire que en fait, apres avoir lu plusieurs reviews, je me suis apercue que beaucoup de gens s'inquietait de la reaction que vt avoir les autres, alors que moi, franchement ca ne m'a pas traversé l'esprit une seconde, dc g du revoir un peu ma suite, hum ( fanficeuse qui pense a rien, maaal V.V )

Moonbblack : bien sur c un heros ! gros soupir La suite, bah elle a été super dure a faire, ce que j'ecrivais allait jamais, j'espere que la ca va...

Pr les details croustillants et son enfance, etc, hum, faudra attendre encore qqes chapitres, il est tt ecrit cui la, mais bref, je v pas vs raconter tt ca non plus. Ses maitresses, nan, t pas dedans, ca voudrait dire qu'il t'a larguée, lol, ca serait triste...

Malthus : ah bah désolée, la je crois que c un peu tard, tt le monde l'a grillé et pis jeter un sort d'Oubliettes sur tt le chateau, c ptete pas une bonne idee... mais ils sauront pas forcement pkoi il a des ailes, va pas tt raconter non plus...

L'adresse du buisson de Sev, nan navrée, je lai pas sinon il y a longtemps que j'y serais moi ds le buisson !

Toup : erf, et oui il s'est révélé, mais je crois qu'il s'en serait bien passé lol. Et pis loupé, c pas Pompom, ca aurait pas été marrant sinon... Gnek gnek gnek...

Grima Langue de Serpent : nan, nan, personne va en rire, vs inquietez pas... et dc vla la suite ;)

Fumseck : merci bocou et pis la suite bah la voila !

Et pis merci tt le monde, j'ai presque les 80 reviews, ca fait super plaisir ! je vous aime !

Ah et au fait : mikii a ma ptite Zel pour ses comms et son titre, a ma petite Clotildichounette-Erivan pour ses comms avisés aussi et a Emeline pr ses conseils...

Pub : allez lire Histoires de Loups d'Erivan... elle ecrit trop bien ! ( mais c pas une fan de Sev, lol )

( encore merci a ma ptite Zeldichounette pour le titre :) C en reference a la pub pr une celebre marque de chocolat que je ne citerai pas ou un petit garcon soigne un petit zozio avec du chocolat. Je pense que Sev aurait préféré du chocolat aussi... )

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Chapitre 17

Milka Forever

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Myrane Dana O'Shee, quand elle eut compris que même après avoir failli passer au barbecue, les élèves ne descendraient pas dans les cachots, décida de rejoindre l'infirmerie. Puisqu'elle était coincée à l'intérieur, autant qu'elle se rende utile, et malgré leurs talents, ses collègues ne sortiraient probablement pas indemnes de cet affrontement. Aussi assista-t-elle au dénouement du combat tout en préparant onguents et bandages, mais elle était trop éloignée pour voir précisément dans quel état se trouvaient les sorciers en contrebas, surtout Severus qui, pour accepter l'aide d'un collègue, devait être particulièrement estropié.

Minerva McGonagall, encore complètement dépassée par les évènements, fit irruption dans la pièce la minute suivante, tenant la porte à William Aegra et Severus Snape.

- Mon dieu, mais je ne suis pas vétérinaire ! s'exclama la jeune femme en voyant l'aile disloquée de ce dernier.

La remarque fit sourire Aegra, mais pas Severus, qui, ayant recouvré la pleine et entière possession de ses moyens intellectuels et sensoriels, l'entendit parfaitement et bien que souffrant le martyr, lui décocha son regard le plus meurtrier.

- Et bien, vous récupérez vite, apparemment...

Elle se retourna pour échanger quelques mots avec la sous-directrice, et Severus glissa au professeur de Défense contre les forces du Mal, avec toute la gentillesse qui le caractérisait, qu'il pouvait le lâcher, il tenait debout tout seul, malgré son impression que sa tête allait exploser à tout moment. Sa main gauche crispée sur son épaule ensanglantée et brûlante, son bras droit toujours serré contre lui, il se dirigea vers le grand miroir suspendu au fond de l'infirmerie, afin de juger de l'ampleur des dégâts. Entre les morceaux de tissu lacérés et les taches rouges ou noirâtres de sang, il n'arrivait pas à discerner correctement les marques des trois griffes du dragon, mais cela semblait assez profond. Il n'avait qu'à s'en référer à ses terminaisons nerveuses pour en avoir la confirmation. Il avait l'impression qu'on lui avait haché le bras – et l'aile.

- Tu n'es pas beau à voir, lui dit alors son reflet d'un air dubitatif.

- Oh, la ferme.

Il voulut examiner son aile, mais le fait de tourner la tête le lançait terriblement : une des griffures l'avait éraflé dans le cou. Sans compter son mal de crâne. Il fit battre un peu l'aile gauche, pour s'assurer qu'elle fonctionnait normalement, et capta alors dans la glace l'image de trois paires d'yeux le fixant curieusement. Il leur fit face.

- Euh... Severus... une chose m'intrigue... si... ça... vous fait souffrir, c'est, euh... que ça n'est pas un... un enchantement ? hasarda McGonagall.

Il resta muet un moment.

- Non. Ce n'est pas un enchantement. Et arrêtez de me regarder avec ces yeux de merlan frit, c'est agaçant.

- Mais alors... d'où ça vient ? insista-t-elle tandis que Myrane, observant ses ailes d'un air perplexe, tendait à Severus une chaise sur laquelle il s'assit à califourchon, ou plutôt sur laquelle il se laissa tomber.

- Ca ne vient de rien, soupira-t-il, las, en se passant la main gauche sur le visage et par conséquent se barbouillant plus encore de sang, c'est toujours là.

Aegra releva les yeux de son bras brûlé qu'il soignait, Myrane se redressa et une fois encore, les trois sorciers le dévisagèrent, totalement incrédules, mais il soutint leur regard sans mot dire, n'aspirant pas du tout à leur donner la réponse qu'ils attendaient. Un long silence s'ensuivit, jusqu'à ce qu'un préfet vienne à passer la tête par la porte pour dire à Minerva que les professeurs attendaient après elle et l'onguent anti-brûlure. Il y avait quelques brûlés légers et de multiples contusions. Il jeta au passage un coup d'œil furtif au directeur des Serpentard accoudé au dossier de sa chaise. Puis Dana O'Shee chassa tout le monde en assurant qu'elle avait besoin de calme, avant de se tourner vers lui, qui maudissait intérieurement Madame Pomfresh sur quinze générations pour ne pas être là quand on avait besoin d'elle. Avant que Minerva ne quitte la pièce, Severus lui réclama son poignard, en insistant bien sur le fait qu'elle ne devait pas toucher à la lame, tandis que Dana O'Shee glissait quelques mots avec Aegra qui acquiesça en souriant.

- Bon... euh... je pense qu'il vaudrait mieux voir votre bras avant votre... votre...

- Aile ? termina acidement Severus.

- Oui... Oui, c'est ça, j'allais le dire... Sinon... vous souffrez ailleurs ?

Non, non, il avait juste l'impression d'avoir encaissé la charge d'un troupeau d'hippogriffes...

- Mal de tête. Qui vient subitement d'empirer.

- De tête ? répéta-t-elle, inquiète. Vous êtes sûr que ça va, il y a peut-être eu traumatisme crânien, vous avez craché du sang...

- Mon crâne va très bien, je me suis ouvert la lèvre en tombant. Vous pourriez faire quelque chose au lieu de jacasser ?

- Très bien. Vous pourriez enlever votre chemise s'il vous plaît ?

- Et pourquoi ça ?

- Pour pouvoir soigner votre bras, répondit-elle d'un ton évident, farfouillant dans l'armoire à pharmacie.

- Ah bon ? Une sorcière prodige telle que vous ne peut pas soigner ça avec un bout de tissu par-dessus ? ironisa Severus.

- Primo, je ne me suis jamais considérée comme un prodige, deusio, non, je ne peux pas soigner votre bras à travers votre chemise, fit-elle remarquer en sortant une bande du placard. Enlevez-moi ça.

- Vous n'avez qu'à couper la manche droite. De toute façon, je ne peux pas l'enlever avec mon bras dans cet état.

- La belle excuse. Mais je peux vous aider si vous êtes handicapé à ce point.

- Ca ne sera pas nécessaire.

- Non mais, regardez-moi ça, s'amusa Myrane. Ca abat des dragons, mais dès qu'il s'agit d'enlever sa chemise, ça joue les jeunes filles effarouchées. Vous ne voulez pas l'enlever ?

- Non.

- Bon, très bien.

Il y eut un éclair de lumière et la tunique noire de Severus disparut pour se rematérialiser sur le dossier de la chaise sur lequel il était accoudé. Il voulut ramener son bras gauche contre sa poitrine, cherchant instinctivement à masquer et sa cicatrice et sa Marque - il était bien suffisant qu'il ait à s'expliquer sur sa condition mi-angélique - mais ce faisant, il dut lâcher son épaule droite qu'il tenait toujours et se fit mal. Une convulsion le secoua et il serra les dents.

- Si vous vous laissiez faire, vous ne vous seriez pas fait mal.

- On vous a déjà dit que vous étiez pénible ?

- "On" jamais, vous oui, régulièrement.

La première chose que fit cette vipère de Dana O'Shee, penchée sur lui, fut de l'observer longuement d'une façon particulièrement agaçante et plus que gênante. Ses yeux glissaient sans pudeur aucune sur son visage, son épaule et son bras, pour revenir, remplis d'incrédulité – ce qu'il pouvait à la limite comprendre – sur ses ailes. Lorsque pour le plus grand bonheur de Severus, elle détourna enfin le regard, ce fut pour s'agenouiller à son côté droit, malheureusement dans l'intention de pousser plus avant son examen. Son index traça une ligne du poignet de Severus jusqu'à son coude, le faisant frémir à plusieurs reprises.

- Le poignet est cassé, et les os du bras sont brisés ici. On va s'occuper de votre épaule avant, cela nécessite des soins urgents, déclara-t-elle en immobilisant son avant-bras d'un léger sortilège avant de se redresser.

Elle étudia quelques secondes les chairs sanguinolentes.

- Vu la taille des plaies, un simple désinfectant ne suffirait pas, fit-elle remarquer, comme pour elle-même.

Elle toucha son épaule de la pointe de sa baguette et murmura une longue incantation, un peu trop au goût de Severus. Quelques gouttes de sueur venaient se mêler au sang et à la suie qui maculaient déjà son visage, sous l'effet de la douleur. Une fumée blanche s'échappait de la baguette de hêtre, lorsque soudain une grande flamme bleue vint lécher son bras avec un crépitement et disparut aussitôt, le faisant sursauter. Le sang qui s'écoulait toujours devint moins fluide, se figea peu à peu sans pour autant assécher complètement les lésions. La brûlure continuelle des profondes estafilades fit place à une douce chaleur des plus apaisantes et lorsqu'un souffle tiède vint soulever ses cheveux sur sa nuque, il se rendit compte que Dana O'Shee avait utilisé le même procédé sur son aile.

- Il y a deux fractures ouvertes là... Il faudra replacer ça rapidement, et en attendant, évitez de bouger.

- Parce que vous pensez vraiment que ça me serait venu à l'esprit ? cracha Severus, qui en dépit du sortilège masquant l'intense douleur des griffures, souffrait toujours de ses fractures.

Elle ne répondit pas et alla prendre dans l'armoire à pharmacie un pot de terre cuite, à l'intérieur duquel un amas spongieux verdâtre faisait des bulles. Severus jeta à la chose un œil soupçonneux. C'était quoi, ça ? Non, il préférait ne pas savoir... Il vit Dana O'Shee réprimer un frisson de révulsion lorsqu'elle plongea les doigts dans la peu ragoûtante mixture afin de l'étaler sur les chairs mises à nu. La réaction de Severus fut immédiate, et il se rétracta sur sa chaise, l'air mauvais, très fâché de ce contact. La jeune femme n'en tint pas compte et poursuivit son geste. Un silence froid s'était installé dans la pièce claire. Par la fenêtre, on pouvait voir les dernières volutes d'une épaisse fumée noire, témoin des évènements de la matinée.

Les couloirs résonnaient de bruits de pas et de discussions incessantes, tout le château était encore en émoi. On entendait courir ça et là. La voix stridente d'une Trelawney hystérique se fit entendre. Son troisième œil n'avait manifestement pas prévu la démolition de la moitié de la tour de Divination. Les sons parvenaient très étouffés dans la calme infirmerie, mais on sentait tout de même l'intense agitation extérieure.

Malgré l'évidente réticence de Severus, le professeur Dana O'Shee eut tôt fait de recouvrir les plaies de mousse. Si celles de son bras n'avaient pas posé problème, celles tailladant son cou et sa clavicule avait demandé plus de patience, étant donné la tendance du Maître des Potions à se recroqueviller sur son siège et celle à ne pas se redresser quand on lui demandait. Myrane se mit ensuite en devoir de panser les entailles maintenant recouvertes de bulles vertes, pour laisser agir celles-ci.

- Voilà, demain il n'y aura plus rien, assura-t-elle en enroulant un pansement autour de son bras, après avoir nettoyé le sang séché qui le poissait. Mais ça va démanger.

Elle fit tenir les dernières compresses sur sa poitrine par la magie car Severus avait refusé de façon catégorique " de se laisser panser le torse complètement pour une égratignure et puis quoi encore ? "

Elle prit ensuite un morceau de tissu dans lequel elle enveloppa son avant-bras, puis saisit sa baguette et murmura "Ferula". Une attelle vint se poser autour du foulard bleu et s'y fixa solidement, et la douleur sourde mais continuelle des fractures s'atténua peu à peu. Severus la regarda faire, toujours suspicieux.

- Quoi ? demanda-t-elle soudain, agacée par son manque de confiance. Je ne sais pas ressouder les os comme le ferait Madame Pomfresh d'un simple coup de baguette, et je ne veux pas essayer, j'ai bien trop peur de faire une bêtise. Mais si vous consentez à garder votre bras immobile et à prendre ce que je vous donnerai, dans trois jours tout sera remis dans l'ordre.

Elle avait pris sa main et commencé à enserrer son poignet dans une bande qui se solidifiait au fur et à mesure. Elle la fit tourner plusieurs fois autour de son pouce, lentement, pour que cela tienne mieux, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus faire un mouvement. Elle fit apparaître deux triangles d'étoffe, qu'elle noua ensemble pour en faire une écharpe double, afin que cela ne frotte pas trop sur les premiers pansements, et tenta de lui attacher...

- Arrêtez de rentrer la tête dans vos épaules, je n'arrive à mettre cette écharpe ! Et je vais finir par vous faire mal...

- Je n'aime pas ça, gronda Severus entre ses dents, vous n'avez qu'à vous débrouiller autrement.

- Cessez de râler, je ne vous ai même pas touché ! Comment voulez-vous que je fasse ? Oh, et puis ces cheveux qui retombent tout le temps, c'est agaçant ! Le nœud ne va pas se faire tout seul, si seulement vous étiez un peu plus coopératif, ça serait terminé bien plus vite. Voilà, ça y est...

Alors qu'elle était ainsi courbée sur lui, et qu'il essayait de se soustraire à son emprise, un trait bleuté rayant la poitrine du sorcier capta son attention, une brève seconde, puis il bougea et la marque disparut. Mais elle n'avait pas le temps de s'en étonner pour le moment.

Elle s'assit sur le lit devant lequel la chaise était placée, et jeta un bref coup d'œil sur l'aile, se demandant par quoi commencer. Les plumes ébouriffées partaient en tous sens, certains ne tenant que parce qu'elles étaient encore collées par le sang à présent coagulé. On voyait ça et là l'éclat blanchâtre d'un os. Les deux fractures ouvertes constituaient le problème majeur. Comment réduire la fracture d'une aile d'oiseau ? Les oiseaux ne tombaient pas en plein vol, c'était un problème qu'ils n'avaient pas. Elle devrait l'immobiliser, mais par quel moyen ? Le mieux à faire serait sans doute de la pétrifier avec un enchantement...

- ... Professeur ?

- Quoi ? s'entendit-elle sèchement répondre.

- Il faut remettre les os en place. Ca ne sera pas tellement difficile, mais... ça va faire mal...

- Et bien je vous en prie, faites !

- Il y a de la morphine dans l'armoire...

- Non, merci.

- Vous êtes sûr ?

- Oui, je suis sûr, alors allez-y, qu'on en finisse !

- Très bien. Vous pourriez tenir vos cheveux, s'il vous plaît, ils tombent sur la plaie...

Son bras droit étant immobilisé et l'autre caché, il repoussa vaguement ses cheveux en arrière d'un mouvement de tête, n'ayant nullement envie de trahir ses marques pour ça.

- Merci.

Avec délicatesse mais fermeté, la jeune femme , à deux reprises, replaça les os correctement, désolée de voir les sursauts douloureux de Severus.

- Petrificus elementum...

L'aile se raidit, repliée sur son dos, et ne bougea plus. Avec un chiffon humide, elle essuya le filet de sang qui avait séché le long de sa colonne vertébrale, ce qui fit sans doute plus tressaillir Severus que le replacement des os, puis effaça les dernières traces présentes sur son épaule et son cou – avec bien du mal. D'un coup de baguette, la chemise de Severus fut à nouveau sur son dos, et en son for intérieur, il se détendit quelque peu. Toujours armée de son mouchoir, elle entreprit de nettoyer le sang, la terre, la suie qui couvraient encore son visage. Il se recula vivement.

- Ca, ça va, je peux le faire tout seul !

- Cessez de vous agiter, vous allez vous faire mal, répondit Dana O'Shee en lavant sa joue, amusée. Je croyais que vous aviez un épouvantable mal de tête ? ajouta-t-elle en essuyant le coin de ses lèvres et son menton.

- Et bien, il n'est pas près de disparaître ! rétorqua-t-il. Et arrêtez de me tripoter comme ça, j'ai horreur de ça !

- Professeur, dit-elle en se redressant puisqu'il venait de s'emparer du mouchoir, vous êtes ridicule... Pardonnez-moi, mais franchement, si j'avais vraiment envie de vous tripoter, ce n'est pas là que j'irai mettre mes mains. ( Ndla pour les esprits tordus : elle répond ça au tac au tac, sans réfléchir, elle n'a pas d'idée précise. Après, si vous avez l'esprit mal tourné, ( n'est-ce pas, ma petite Zel'.... ) c'est pas ma faute, mais ma Myrane est pas comme ça... :P ) Je n'ai jamais trouvé les nez très affolants et je suis navrée d'avoir à vous le dire, mais le vôtre ne fait pas exception à la règle. J'espère que vous êtes moins chatouilleux des... plumes, ajouta-t-elle avec un sourire.

Severus fit un gros effort pour ne pas l'étrangler, mais son aile n'était pas encore complètement remise en état, donc il attendrait.

Myrane reprit place sur le lit, avec le projet ferme de réparer les derniers dégâts au plus vite.

Les deux ailes de Severus prenaient naissance entre les omoplates, en peu en dessous la nuque. Elles étaient recouvertes à la base d'un fin duvet noir, puis les plumes allaient s'allongeant, jusqu'aux extrémités où les rémiges étaient exceptionnellement grandes, et semblaient très douces, sous la fine pellicule rougeâtre et brillante d'hémoglobine, que Myrane s'efforçait à présent de retirer. Elle décollait des plumes arrachées dans la chute, les alignant sur le lit, formant des taches noires et rouges mélangées sur les draps blancs. Elle poussa soudain un soupir excédé.

- Mais ils font suer, vos cheveux ! Vous ne pouvez vraiment pas les tenir cinq minutes, le temps que je nettoie ça ?

- Navré, répondit Severus d'un air maussade, absolument pas navré et sans aucune intention de bouger.

La jeune femme, avisant alors une longue rectrice noire sur le lit, rassembla la chevelure de Severus d'un tour de main expert; l'enroula sur sa nuque et planta dedans la plume comme s'il s'était agi d'un pic à cheveux.

- Voilà, maintenant, ça ne bougera plus !

- Je...

- Je ne veux pas vous entendre, trancha-t-elle. Vous n'aviez qu'à les tenir, je vous l'ai répété au moins trois fois, ils me gênent.

N'étant physiquement pas en mesure de lui faire avaler sa baguette magique, Severus, fulminant, n'eut d'autre choix que de rester assis à ruminer sa vengeance. Dana O'Shee avait déjà repris son occupation et continuait tranquillement son travail de nettoyage. Ses mains étaient couvertes de taches de sang, venues souiller sa peau alors qu'elle retirait toujours plus de plumes abîmées. Bientôt, l'aile retrouva son jais soyeux d'origine, mais paraissait tout de même en piteux état face à sa jumelle. Beaucoup des longues plumes de couverture ou directrices étaient maintenant alignées sur le lit, plus ou moins déformées, et plusieurs petites coupures avaient été mises à jour. Des éraflures en pointillés dues au coup de griffe, et les plaies encore ouvertes des fractures. Myrane se munit d'une aiguille, de fil et du pot de mousse verte qu'elle avait utilisé précédemment. Severus, les sourcils froncés, avait abandonné pour l'instant ses idées de vengeance. C'était un plat qui se mangeait froid et il avait d'autres à chats à fouetter, bien plus conséquents. Il réfléchissait profondément à l'explication qu'il allait bien pouvoir fournir au professeur Dumbledore. Il ne pouvait tout simplement pas lui dire la vérité. Il allait devoir développer tous ses talents de dissimulateur pour ne pas se trahir... Si seulement il pouvait réfléchir sans réveiller sa migraine.

Les doigts fins de Myrane Dana O'Shee couraient sur l'aile noire, redressant les plumes tordues qui n'étaient pas arrachées, s'arrêtant pour lustrer une rémige abîmée, piquant une aiguille de temps à autre pour resserrer les lèvres d'une plaie, avec délicatesse, ou pour replacer une tectrice perdue. Elle fredonnait un air léger, perdue dans ses pensée tandis que ses mains s'activaient rapidement, minutieusement. Mis à part ce murmure et l'imperceptible frôlement des plumes, aucun bruit ne se faisait plus entendre. Le château s'était peu à peu calmé. Severus songeait toujours à ce qu'il pourrait dire. Parfois, la morsure de l'aiguille sur sa peau lui arrachait un frémissement, et sa main valide se crispait une fraction de seconde.

- C'était quand même courageux ce que vous avez fait tout à l'heure, dit soudain Myrane, une aiguille serrée entre les lèvres. Suicidaire, mais courageux...

Elle avait fini de réparer les dernières lésions, et remettait en place toutes les plumes qui manquaient.

Severus allait répliquer lorsqu'il réfléchit à ce qu'elle venait de dire. Il n'y avait même pas encore songé. Il avait tué un dragon. ( J'le crois pas ! J'ai vaincu Zurg à moi tout seuuuuul !! hum, pardon, il fallait que je la case, celle là... ;) Il n'eut pas le temps d'y penser davantage car à ce moment-là, la poignée de la porte grinça. Tout en maudissant Dana O'Shee sur trente générations, il arracha la plume qui maintenait ses cheveux attachés juste à temps pour voir le professeur Dumbledore entrer, suivi de McGonagall. Myrane eut un soupir agacé alors que ses cheveux retombaient, et se prit la plume dans la figure lorsqu'il la jeta par-dessus son épaule. Dumbledore avait son poignard en main, qu'il posa sur une table, et Minerva parut soulagée de le voir en meilleur état.

- ... Monsieur le Directeur... Vous êtes déjà revenu du Ministère ?

- Oui. Il semblerait que l'affaire pour laquelle on m'appelait ne nécessitait pas vraiment ma présence, et j'ai reçu un hibou express de Minerva ensuite, déclara-t-il d'un ton grave. Je tiens à vous remercier, Severus...

- De rien, ce fut un vrai plaisir.

- ... et j'aimerais aussi comprendre ce qui s'est réellement passé. Minerva m'a relaté la majorité des faits mais il subsiste quelques détails obscurs que vous seul êtes en mesure d'éclaircir...

Evidemment, il avait été stupide de croire un instant qu'il pourrait s'en sortir sans donner d'explications.

- A quel sujet ? demanda-t-il le plus innocemment possible;

Le directeur prit place sur une chaise.

- J'ai plusieurs questions à vous poser mais je le ferai plus tard.

Il était bien entendu qu'ils ne pouvaient discuter des projets du Seigneur des Ténèbres devant Dana O'Shee.

- Il y a seulement deux choses que je voudrais vous demander tout de suite.

- Lesquelles ?

- Tout d'abord, à propos de ce poignard, dit-il en lui tendant l'arme. Comment avez-vous fait pour occire un dragon aussi rapidement avec ça ? Vous l'aviez enduit d'un poison violent, j'imagine ?

- En fait, non, répondit Severus en récupérant sa dague, dont on ne voyait plus un seul reflet, violet ou vert, sous la couche de sang. Je dois avouer que je n'ai pas la moindre idée en ce qui concerne ce phénomène, mais si j'ai bien trempé la lame, ce n'était pas de poison, mais d'un philtre de Croissance. Ca semble totalement absurde, et pourtant j'ai fait l'essai à plusieurs reprises. Je pense que c'est dû au contact entre le métal et le philtre, ce poignard... n'est pas ordinaire. C'est aussi foudroyant que les poisons les plus violents, mais je ne sais pas pourquoi.

Le directeur de l'école hocha la tête, avant de poursuivre.

- Quant à la question qui brûle toutes les lèvres du château actuellement... D'où vous viennent ces ailes ? Minerva m'a laissé entendre que "c'était toujours l"...

Severus détourna les yeux du regard bleu du vieux sorcier qui le rendait totalement incapable de mentir.

- Ca ? répéta-t-il en faisant bouger son aile gauche. Une... expérience de gosse qui a mal tourné, affirma-t-il avec un rictus narquois – forcé – semblant amusé, et surtout très occupé à contempler les joints du carrelage.

- Une expérience qui a mal tourné ? répéta McGonagall, les yeux ronds comme des billes. Et ça a vraiment eu ce résultat là ? ajouta-t-elle, un peu suspicieuse. C'est bien la première fois que j'entends une chose pareille...

- Une potion loupée quand j'étais gamin, assura Severus en la regardant. ... je ne peux pas vous donner la recette, j'ai oublié ce que c'était...

Myrane ne prenait pas part à la conversation, elle avait eu son quota de répliques cinglantes pour la journée. Dumbledore lui, n'avait rien dit non plus. Il se contentait d'observer le professeur de Potions, qui ne quittait plus Minerva des yeux.

- Mais alors ça fait combien de temps que vous...

- Longtemps.

- Mais pourquoi n'en avoir rien dit ? insista la sous-directrice.

- Je n'en ai jamais vu l'intérêt, dit Severus en se massant la tempe gauche.

Il avait toujours un mal de tête terrible et le regard inquisiteur d'Albus Dumbledore le déstabilisait.

- Bien, Severus, nous allons vous laisser, dit-il finalement en se levant. J'imagine que demain vous devriez aller mieux. Je vous attends dans mon bureau.

- Bien sûr...

- Merci encore.

Il sourit en sortant, mais ses yeux n'avaient pas leur éclat de malice habituel.

Myrane se redressa une dizaine de minutes plus tard.

- C'est bon, vous êtes complètement réparé, déclara-t-elle en allant laver ses mains tachées au lavabo de marbre blanc près de l'armoire à pharmacie, avant de fouiller dans celle-ci.

Elle en sortit un flacon bleu.

- Il faudra prendre ça matin et soir pendant trois jours. Pour les fractures. Je suis désolée, je ne vous donne rien pour votre mal de tête, ce n'est pas conseillé de mélanger les deux... Vous venez vous-même de démontrer par deux fois qu'on ne maîtrisait pas totalement l'art des potions...

Il acquiesça vaguement et se leva de sa chaise – avec un peu de mal, il avait quelques contusions, se sentait plein de courbatures, et cela faisait une éternité qu'il était assis dans la même position sur une chaise pas très confortable. Il rangea comme il put son poignard dans le fourreau qui pendait toujours à droite de sa ceinture, et se dirigea vers la porte, prenant au passage le flacon que lui tendait Dana O'Shee. Au moment de sortir, il se retourna.

- Je.. suppose que je dois vous remercier... grinça-t-il.

Visiblement cette idée lui était profondément déplaisante.

- Et bien, ça fait une heure et demie que je m'occupe uniquement de vous - et soit dit en passant, soigner quelqu'un qui refuse absolument qu'on le touche n'est pas de tout repos - et jusqu'ici je n'en ai pas tellement été récompensée. C'est vrai que ça me ferait plaisir, mais c'est vous qui voyez...

Il haussa l'épaule ( gauche ), l'air renfrogné.

- Oui, c'est vrai. Merci.

Myrane le regarda sortir. Un "merci" venant de sa part était précieux, même si cela avait eu l'air de lui arracher le cœur ( à la petite cuillère. Pardon c sorti tt seul... :p ) L'image d'une petite ligne bleue vint se superposer à celle du visage du professeur de Potions. Etait-ce pour la cacher qu'il était resté appuyé au dossier du siège tout ce temps ?

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