TiteSevie, le retour !!!

Tout d'abord, je voudrais vous dire un grand merci : eh oui, si vous lisez ces lignes, c'est peut-être pour lire le chapitre qui suit ( enfin j'espère … )

Je pense qu'il est aujourd'hui un peu utopique de penser à me faire pardonner mon léger retard ( j'en arrive à me trouver des excuses pour ne pas faire d'excuses, aaaargh ! v.v' ) mais bon, quand même, je suis désolée pour celles qui suivaient ma fic…

Maintenant que je suis fixée – c'est officiel, Rowling m'a fait foirer mon année, j'ai loupé mes examens ( hum… elle a quand même le dos large la pauvre… Elle n'a qu'a pas créer des personnages plus intéressants que les cours d'archéologie orientale, aussi… ) et bah je me suis décidée à la reprendre…

Voilà voilà. Donc en fait je trouve que le chapitre qui va suivre est pas spécialement génial, j'aime pas du tout la fin, et je devais la changer, mais il se trouve qu'avec son espèce de caractère à la #'(!¤ , Severus ne m'a pas laissé le choix, si je veux garder un minimum de contrôle sur mon histoire…

Bon, excusez moi de toute cette intro un peu longue, mais en plus je voudrais répondre à mes revieweuses ( et mes 2 revieweurs ! ) qui attendent depis qqes mois – vous pouvez pas imaginer à quel point vous m'avez fait honte, quand j'ai relu tous les mots super-gentils que vous m'avez écrit, je suis vraiment désolée, pour la peine je vais me repasser les doigts ! quoique ça sera pas pratique pour taper au clavier – je vais m'assommer à coups de bouteille… enfin, donc voilà, dsl pour les autres mais d'abord, les reviewers ! ( et moi je cours me cacher pour ne pas me faire frapper… )

Arcadiane : argh, ma revieweuse préférée ! que j'ai honte de pas avoir écrit depuis ... six mois ? comme le temps passe vite - Hum. Ca ne devrait plus se reproduire, c'est promis… je sais pas si tu te souviens, mais tu m'avais dit tout un tas de choses super gentilles sur mon chapitre 18 et bah, merci merci merci !!! C'est bien, maintenant que je m'y suis enfin remise, je vais pouvoir aller continuer ta fic ( une merveille ) et reviewer sans être morte de honte

Et pis je suis bien d'accord avec toi, Kate Winslet est une vraie gourde dans Raison et Sentiments… on ne va pas courir après cette espèce de salaud de Willoughby quand on a le Colonel Brandon à ses pieds ! c le plus beau d'abord O.o Et merci pour la 100ème review !!

Erika : hum. Je viens de relire ta review, où tu me demandais précisément de pas vous faire trop attendre… je suis désoléééééééééée !!!! c'est ma faute, ma très grande faute… je recommencerais plus. Vilaine moi. Enfin merci beaucoup, ça m'avait fait très plaisir tout ce que tu avais dit, et pour ce qui est de la référence ( pour celles qui ont oublié, j'avais écrit "You will not stay away long ? " ( càd "Votre voyage ne sera pas trop long ? " )) c'est dans le film Raison et Sentiments, et c'est Kate Winslet qui dit ça au Colonel Brandon – qui est accessoirement le plus beau du monde et qui fait juste à ce moment là son sourire que j'en bave sur mon coussin tellement il est encore plus beau. Vous devriez regarder, c'est un film magnifique ( enfin surtout Alan Rickman quand même ).

Daikyo : je suis navrée d'avoir coupé l'autre chapitre là, mais… non en fait je suis pas désolée pour ça, c'était fait exprès de couper juste là, pour garder la surprise de la réaction de Sev…

Malthus Rayne : ouh, je suis vraiment très contente que tu danses de joie pour mes chapitres, ça fait plaisir . Fudge, lui, il va finir par se faire lyncher je pense, et ça sera bien fait pour lui. Mais dis-moi, en tant que Commandant des Mangemorts… t'es vraiment un garçon ? ( 'fin c juste que ça m'étonne quoi… ;)

Lunenoire : bin pour Sev et Sirius, c'est plus que probable qu'ils vont s'étriper, mais ya Remus qui est là pour calmer le jeu – enfin essayer quoi… :)

Dark Jezebel : c aussi une solution ça, assomer Fudge à coups de chaudron… il faudra que je me penche de plus près sur son cas… En tout cas, merci beaucoup :))

Siria Potter : bin oui, c'était un tout ptit bisou, mais elle tient quand même à la vie, la pov Myrane . Bon la première rencontre Sev/Sirius, j'en suis pas spécialement contente, mais je vais améliorer après, promis ! :)

Snape4Ever1 : tu es restée subjuguée par le bisou ? tu n'es pas la seule, lol, mais je suis pas sûre que ça ait plu à tout le monde… :) Et sinon, Myrane se prend juste pr quelqu'un qui aime très beaucoup Sev… on la comprend toutes . Et le chat, bin, il est inspiré de mon minou à moi, je l'aime . Et t'inquiètes pas, ils vont pas tarder à se retrouver…

Ps : je sais pas si je te l'ai déjà dit, mais j'adooooore ta fic !!

Sevina Roguette : eh oui, c'était fait pour être frustrant la fin du chapitre 19, yek ( je suis vraiment désolée de vous avoir frustrées si longtemps !! )

Lorina Wormtongue : Merci merci merci !! :)

Moonymei : Merci, je vais essayer de maintenir le niveau !

Natacha : mais la pov Myrane, c'est pas elle qui fait les imbéciles, c Sev ! c lui qui ferait bien de se rendre compte qu'il va très bien avec une certaine personne qui n'attend que ça !

Paradise Nightwish : mais je t'en prie, pourris ma boîte email, ça ne me pose aucun problème, toutes les reviews me font plaisir, qu'elles soient constructives ou non ! :)

Moonbblack : euh oui, on peut qualifier ça de manque d'inspiration, suivi de oh-tiens-si-je-continue-à-écrire-ma-fic-en-cours-ou-à-la-place-de-mes-devoirs-je-vais-rater-mes-exams… maintenant que je les ai ratés, j'ai tout mon temps ! :) ( enfin presque )

Dédé : merci beaucoup, j'essaie de maintenir le niveau de langue, mais c'est pas toujours réussi v.v' Merci !

Kalika : enh non, pas le regard de la mort qui tue ! ( pitié ! ) j'ai déjà assez à faire avec ce satané Sev qui veut rien faire comme on lui demande !

Nightspark : argh, c en lisant des reviews comme ça qu'on a vraiment honte de rien avoir écrit depuis des plombes… oups. Enfin merci beaucoup, je suis très flattée !

Pierre de Lune : hum, désolééééée, la voilà la suite !

Satji : hum, et bah toi tu as de la chance de l'avoir découvert ya pas longtemps ma fic, paske j'ai eu un léger retard dans ma mise à jour… Merci beaucoup en tout cas !

Donc petit résumé du chapitre précédent ( vaguement publié il y a plus de six mois – oups ) : à cause de cet imbécile de Ministre qu'est Fudge, Severus est obligé de partir se cacher chez Remus – où crèche aussi Sirius – sous peine de se retrouver vite fait à Azkaban. Il est déjà de très mauvais poil quand, alors qu'il termine ses bagages dans son bureau, Myrane Dana O'Shee lui saute dessus pour lui faire un gros smack et se barre en courant ( elle a plutôt intérêt d'ailleurs ).

Chapitre 19

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( Où Severus se range totalement à l'avis du docteur Romano : l'amour est un sentiment qui bouffe les neurones )

( Je tiens à préciser que Severus a vraiment besoin d'une bonne psychanalyse, donc faut pas trop s'étonner de ce qu'il fait ou ce qu'il dit. )

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L'étrange goût de mort saoule mon âme jusqu'à l'aurore

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D'où vient ta peur du néant ?

Tes pleurs d'enfant ?

Qui sont les larmes de tes tourments ?

D'étranges rêveries comptent mes nuits

D'un long voyage où rien ne vit

D'étranges visions couvrent mon front

Tout semble revêtu d'une ombre

L'étrange goût de mort

S'offre mon corps

Saoule mon âme

Jusqu'à l'aurore

"Allan", Mylène Farmer

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Si la stupeur avait pu s'incarner, elle aurait certainement pris les traits de Severus Snape en cet instant précis. Sa soudaine envie de prendre ses jambes à son cou s'était muée en une apathie générale, et il restait immobile, à fixer le vide, plus blanc que jamais, comme statufié.

Un frisson douloureux le sortit de sa torpeur au bout de quelques minutes : le violent mouvement de recul – trop tardif – qu'il avait eu lui avait fait heurter une étagère et réveillé son aile brisée. Serrant les dents, il fixa la porte encore abasourdi. Elle était folle. Ou diablement perverse. Voire les deux. Elle... Elle était... ...

Un moment déconnecté de la réalité, le cerveau de Severus peinait à retrouver un fonctionnement normal. La première chose qui lui revint fut la colère. Une sourde mais intense colère qui l'envahissait peu à peu. Comment avait-elle pu ? De quel droit avait-elle osé, ne serait-ce que le toucher ? Elle n'avait pas le droit. Ni elle, ni personne d'autre. On embrassait les gens qu'on aimait, pas ceux qu'on détestait. Qui vous détestaient. Vipère. Pourquoi venait-elle l'embrasser alors qu'il n'avait jamais rien montré qu'un homme froid et méprisant ? Distant. Arrogant. Cynique. Aigri. Elle n'avait pas à... l'aimer alors que depuis tant d'années, il s'appliquait à se protéger de ce genre de choses. Il avait tout fait pour se préserver de ça, elle n'avait pas le droit de venir forcer ses défenses. Elles lui semblèrent soudain bien fragiles. Mais non, bien sûr que non. Ca n'était pas cette petite idiote qui parviendrait à les renverser. Elle et son insouciante et insupportable joie de vivre. Tout ça ne le concernait pas. Ne l'atteignait pas. Il était depuis longtemps hermétique au monde extérieur, rien ne pourrait venir fendre sa coquille. Rien. Ni personne. Il était bien à l'abri derrière ses murs de glace. Il était impensable qu'elle puisse les franchir. Ils s'étaient consolidés au cours des ans, l'enfermant loin du monde. Ce qu'il y avait derrière n'appartenait qu'à lui seul. Elle n'avait aucun droit de venir défier ça. Et cela quand bien même elle l'aurait véritablement embrassé... par amour. Il n'en voulait pas de son amour, qu'elle le garde ! Ca rendait tellement aveugle... L'amour trompait. L'amour détruisait.

Elle-même était certainement déjà prise au piège de ses sentiments : quoiqu'elle ait pu trouver en lui qui lui plaise à ce point – ce qui prouvait bien qu'elle était mentalement dérangée, parce qu'il ne voyait vraiment pas quoi - elle ne s'attendait pas à découvrir le fond des choses, et là, c'est elle qui souffrirait. L'amour n'engendrait que souffrances et il n'avait aucune raison de vouloir se prêter à ce jeu mortel. Il allait rester bien tranquille derrière son masque et oublier ce fâcheux incident. Qu'il aurait dû oublier sur l'instant au lieu d'y penser encore un quart d'heure plus tard... Il se releva brutalement. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il s'était assis. Il était aussi furieux contre lui-même que contre elle. Une petite chatte, débarquée de nulle part, était assise sur son bureau et l'observait de ses grands yeux dorés. Sa rage amère retomba quelque peu.

- Qu'elle aille donc au diable, murmura-t-il sourdement, j'ai d'autres chiens à fouetter plus importants que ça...

Un miaulement d'approbation lui fit écho et la féline créature se frotta gentiment contre ses jambes. Il prit l'animal dans ses bras et remonta avec quelques affaires pour finir ses préparatifs. La chatte, excitée par l'imminence d'un changement flagrant, s'amusait toute seule, se cachant tour à tour dans la grande malle ou sous le lit, derrière une porte ou sous les rideaux du baldaquin. Severus dut à nouveau la déloger pour fermer et ensorceler son coffre – contre d'éventuels fouineurs. Alors qu'il bouclait les fixations d'argent, un léger craquement se fit entendre et Fumseck apparut, fit le tour de la chambre et se posa en haut du lit. Les douces notes qu'il fit entendre calmèrent un peu Severus. Les phénix étaient vraiment de fascinantes créatures. Bien que Severus se soit récemment surpris à préférer les chats... C'était le moyen de transport le plus sûr pour ses bagages ; lui-même ferait d'abord un détour par sa demeure, et il n'avait pas besoin de s'encombrer de ça. Il préférait ne pas ensorceler le coffre, les propriétés de certains objets magiques s'y trouvant pouvant être affectées, et la Poudre de Cheminette lui ferait retrouver ses affaires dans un état épouvantables. Le phénix allait donc s'en charger pendant qu'il irait faire un peu de rangement chez lui. Effectivement, alors que Severus fouillait son bureau pour y trouver une vieille plume, Fumseck se posa sur la malle et disparut dans un éclair. Severus repartait chez lui par Portoloin. Il n'appréciait pas vraiment ce mode de déplacement, mais il n'était pas bon de transplaner sur de longues distances lorsque l'on n'était pas en parfaite santé et il avait une sainte horreur des cheminées. Normalement, le transport par Portoloin était soumis à une stricte réglementation, mais cela n'avait jamais posé aucun problème de conscience à Severus. Au contraire. Il jeta un dernier regard autour de lui pour vérifier qu'il n'avait rien oublié, car le professeur Dumbledore lui avait bien stipulé que sitôt après son départ, il verrouillerait l'accès de sa chambre de façon à ce que l'on ne puisse plus y transplaner. Il attrapa la chatte, la fourra dans sa poche et ensorcela la plume.

Quelques trop longues minutes plus tard, il atterrissait dans le grand hall de sa maison. Tout était noir et le seul bruit perceptible était le grincement plus qu'inquiétant des poutres de la charpente, malmenées par le vent terrible qui soufflait au dehors. Retrouvant immédiatement ses bonnes habitudes, la chatte bondit hors de sa poche et se dirigea à toutes pattes vers la cuisine. Severus leva les yeux vers le plafond et jugea préférable de s'éloigner avant que le toit ne s'effondre. Autant commencer par le sous-sol. La grande cave creusée sous la maison était à présent divisée en deux, Severus en ayant réaménagé une bonne partie pour y installer un laboratoire. Non pas qu'il raffolait particulièrement des expériences chimiques, mais en tant que professeur de Potions, il lui fallait bien travailler un minimum sur le sujet. Tout comme à Poudlard, il y avait là cinq ou six fioles qui ne rendraient rien de bon dans les mains du Ministère. Le problème majeur était bien entendu de s'en débarrasser : il était hors de propos de les cacher dans la maison même... Il était passé expert dans l'art de la dissimulation, mais avec tant de Mangemorts dans son entourage, on ne savait pas de quoi était capable cet imbécile de Fudge. La meilleure solution était encore de tout emmener avec lui. Et accessoirement faire ingurgiter le tout à un certain Animagus. La cave elle-même ne recelait rien – du moins à sa connaissance – de potentiellement dangereux. Il remonta l'escalier de pierre et traversa le hall en direction de la bibliothèque. Si la cuisine, à l'instar de la cave, ne nécessitait pas de "nettoyage", la bibliothèque allait lui donner du travail. Faisant fi des conseils de prudence du professeur Dumbledore, il écarta les rideaux qui masquaient les immenses fenêtres : il avait besoin de lumière. En dépit du temps grisâtre, elle arriva à flots, découvrant une pièce rectangulaire couverte d'étagères sur toute sa longueur. Les deux extrémités de la salle étaient percées d'une cheminée. A celle du fond était accolée une grande armoire à porte vitrifiée, et devant trônait un large bureau d'acajou. A quelques mètres de l'autre, un large piano à queue offrait ses touches blanches aux regards. La température n'était pas très élevée dans la pièce et Severus alluma un feu dans la cheminée près du bureau. Il traversa la pièce pour en faire autant avec la deuxième. Il s'arrêta cependant à quelques pas et leva le regard sur le portrait accroché au-dessus du manteau de la cheminée, plongeant ses yeux noirs dans ceux, peints, de la jeune femme. Elle ne bougeait pas comme les autres tableaux du monde sorcier. Un tableau "vivant" n'était pour Severus qu'un avatar de ce qu'il représentait. Alors qu'Elle avait été fixée à jamais dans un instant précis, comme un hommage à sa beauté et sa jeunesse éternelle. Elle portait une robe blanche, qui accentuait la pâleur de son visage, et on distinguait à l'un de ses doigts sa jolie bague en forme d'aile de papillon. Aucune signature n'était visible.

Le tableau frappait surtout par son immense tristesse, qui transparaissait dans chaque coup de pinceau, chaque touche de couleur. Dans ses grands yeux couleur de pluie, délavés.

- Bonjour Aliénor, murmura Severus.

Il s'arracha à la contemplation du portrait et s'agenouilla pour allumer la cheminée.

- ... J'ai... pas mal de choses à te dire, mais je ne peux pas rester très longtemps. J'ai le Ministère après moi. Encore.

Il regarda à nouveau la jeune femme, au visage si calme et si triste. Toute la colère qu'il avait accumulée au cours des dernières heures s'était complètement évanouie. Il ne lui restait plus qu'une grande fatigue. Il aurait aimé pouvoir emmener le tableau. Pour lui, et pour le soustraire aux regards inquisiteurs des agents du Ministère, qui ne manqueraient sûrement pas d'y mettre leurs sales pattes. Un tableau pouvait cacher beaucoup de choses, surtout de cette taille-là. Un nouvel accès de fureur le traversa à cette idée. Il le décrocherait avant de partir. Personne n'y toucherait. Il y jeta encore un coup d'œil et décida de se calmer. La colère ne lui servirait pas à grand-chose. Il soupira et retourna de l'autre côté de la pièce. A la droite de son bureau, entre la cheminée et les fenêtres, se trouvait un petit guéridon, sur lequel était posé un phonographe. Il le mit en marche.

- Vivaldi, reprit-il en posant un disque dessus. Tu aimais bien. C'est l'Eté... L'orage.

Il y eut un grésillement puis les premiers accords de violon se firent entendre, tout à fait en harmonie avec les éléments qui se déchaînaient dehors. Ca n'était pas un orage, mais la pluie tambourinait avec force sur les fenêtres, et le vent soufflait en rafales. Severus se sentit brusquement beaucoup mieux que durant les dernières quarante-huit heures. Il était redevenu serein, et malgré que le temps le pressât, assis sur le tabouret du piano, il prit le luxe de ne rien faire pendant quelques instants. Ca n'allait pas durer, autant qu'il en profite un peu. Il se tourna vers l'instrument, et caressa les touches. Il n'aurait pas le temps de jouer… Ca lui manquait un peu. Dommage. Ca n'était pas chez Lupin qu'il pourrait s'offrir un moment de calme tel que celui-ci. Il finit cependant par se tourner vers sa bibliothèque, la partie sous vitrine notamment, afin de faire un peu de tri. La chatte l'avait rejoint et se prélassait devant le feu.

Il passa presque une demi-heure à répertorier dans son carnet noir les ouvrages susceptibles de le faire immédiatement enfermer à Azkaban. Ils étaient plutôt nombreux, mais ne représentant malgré tout qu'une petite partie de la bibliothèque toute entière, dont Severus était par ailleurs très fier.

Après la bibliothèque, il monta directement à l'étage, ne prenant pas la peine de visiter les salles à manger et autres petits salons du rez-de-chaussée. Le manoir dans son intégralité comprenait tout un tas de pièces dans lesquelles Severus ne mettait jamais les pieds. Pour tout dire, il n'en habitait véritablement que trois : sa chambre, la cuisine et la bibliothèque et, de temps à autre, le petit laboratoire souterrain ( pour celles qui seraient pointilleuses, la salle de bains est incluse dans la chambre... ).Ce qui expliquait l'état en partie ruiné de la demeure. Severus ne prêtait aucune attention à la maison en elle-même, du moment que les murs de sa chambre tenaient debout. Et quand bien même il aurait eu l'intentionde s'attaquer à la réfection du bâtiment – et il aurait encore fallu assez de moyens – il n'aurait pas supporté que des inconnus déambulent dans ses murs. Les sentiments de Severus vis-à-vis de son manoir étaient assez paradoxaux. Il lui évoquait tout un tas de souvenirs qu'il haïssait et le mettaient parfois encore mal à l'aise, mais jamais il n'aurait accepté d'habiter ailleurs, pour la même raison, les souvenirs. Et puis c'était la demeure familiale.

Le premier étage était surtout composé de chambres – il y en avait cinq – et de salons. Severus ne fit qu'une brève halte dans sa chambre, la première, pour y prendre quelques vêtements, et un trousseau de clés rangé dans sa table de nuit. Il ressortit sur le palier et se dirigea vers la porte suivante. Il hésita un instant, puis abaissa la poignée. La porte était fermée. Avec un soupir, il sortit le trousseau de sa poche, et introduit une clé argentée dans la serrure. La porte se déverrouilla après deux tours. Alors Severus refit tourner la clé deux fois, dans le sens inverse, et appuya de nouveau sur la poignée, pour bien s'assurer que la chambre était close. Nul n'avait le droit de pénétrer dans cette pièce. Il était malade de savoir que Fudge allait probablement tenter de l'ouvrir. Il répéta encore et encore les enchantements – plus ou moins légaux – qui condamnaient habituellement la porte. Il savait pertinemment qu'une porte obstruée de la sorte ne ferait qu'exciter la curiosité du Ministre pour la pièce cachée derrière, mais cependant il était inconcevable qu'il la laisse ouverte. Préférant ne pas rester plus longtemps, Severus passa devant les trois chambres suivantes, et continua plus avant dans l'obscurité, afin de trouver dans le noir d'un corridor un escalier de bois en piteux état. Rien à voir avec le majestueux escalier menant au premier étage, recouvert d'un grand tapis et occupant presque un tiers du hall. Celui-ci était un minable escalier de planches aujourd'hui pourries, qu'il avait jadis emprunté des milliers de fois. Priant pour que les marches ne cèdent pas sous son poids – une chute n'aurait pas tellement arrangé son état de santé – il les gravit lentement, et défit le loquet de la trappe située au-dessus de sa tête. Il commença à la pousser précautionneusement mais un tas de poussière tomba lourdement, lui arrachant une toux sèche et douloureuse. La marche sur laquelle il se tenait fit entendre un craquement sinistre. Il s'immobilisa promptement et attendit. Quelques longues secondes s'égrenèrent sans qu'aucun bruit ne se fasse plus entendre, aussi décida-t-il de continuer. Il écarta totalement la trappe, monta les dernières marches et se hissa, avec un peu de mal, dans le grenier. ( bin oui, faut pas oublier qu'il est un peu abîmé… ) Contrairement au reste de la maison, plongé dans le noir à cause des volets fermés, le grenier était éclairé, par une petite lucarne ouverte dans le mur du fond, une fenêtre pratiquée dans la couverture du toit et... un trou de taille imposante, sans doute laissé par des tuiles envolées. Severus étouffa une exclamation, et s'avança pour évaluer les dégâts. Ce faisant, il manqua de s'assommer sur une des grosses poutres apparentes. Il avait quelque peu grandi depuis la dernière fois... Sortant sa baguette, il combla la percée par magie, tout en songeant qu'il devrait tout de même faire rénover la toiture. Par chance, le trou ne semblait pas remonter à très longtemps, et les dégâts causés étaient minimes. Severus fit disparaître la flaque creusée dans le plancher – en meilleur état que l'escalier, heureusement. A priori, il n'y avait rien là à cacher, si ce n'était une grande malle coincée dans l'ombre. Severus fit quelques pas et tira la malle de son recoin. Elle avait appartenu à un ancêtre qui n'avait pas excellente réputation au sein de la famille, ce qui se comprenait aisément dès qu'on ouvrait le coffre en question. Il y avait là toute la panoplie de l'apprenti sorcier – noir évidemment. Severus souleva le lourd couvercle et observa attentivement le contenu. Cela faisait resurgir de nombreux souvenirs, vieux de plus de vingt-cinq ans. Combien d'heures avait-il passées caché dans son grenier à s'entraîner jusqu'à ce qu'il tombe d'épuisement ? Probablement plus que tous les élèves de Poudlard réunis... Quoiqu'il en soit, il ne fallait pas que l'on découvre ça. Il referma le coffre et se redressa, en prenant garde à la charpente. Derrière lui, à l'un des angles de la pièce, une grosse poutre descendait du toit et s'enfonçait dans le plancher, formant un creux sombre sous les tuiles. Il y avait juste assez de place pour un enfant accroupi. Sa cachette préférée. Severus se serait presque attendu à se revoir lui-même, trois décennies auparavant, blotti là, les cheveux lui tombant dans les yeux. Et Elle juste à la place qu'il occupait actuellement. Il se détourna brusquement. Le mieux à faire était de cacher l'entrée du grenier. Il devait masquer l'ouverture, on n'aurait alors peut-être pas l'idée de fouiller les combles. Avant de redescendre, il repoussa la malle dans son coin, jeta quelques vieilleries par-dessus et s'écarta. Son passage était plus que visible : l'épaisse couche de poussière uniforme et grisâtre qui couvrait le sol était maintenant rythmée par les traces de ses pas, ce qui n'était pas d'une grande discrétion. Severus lança de sa baguette un grand souffle de vent, qui fit s'élever un grand nuage couleur de cendres. Cela le fit violemment tousser, mais eut le résultat escompté. La poussière retomba lentement dans tout l'ensemble du grenier, comme si personne n'était venu depuis des siècles. Même la grosse malle au fond avait repris une couleur grisâtre, de même que les toiles d'araignée suspendues entre les poutres et jusqu'ici invisibles. Severus descendit avec prudence et arriva sans encombre sur le palier. Il s'épousseta longuement – ses cheveux comme ses vêtements avaient viré au gris. On ne pouvait distinguer la trappe de cet endroit, aussi Severus ne prit-il pas la peine de la camoufler. En revanche il fit disparaître l'escalier - après avoir raté deux fois son sortilège. En théorie, personne ne pourrait plus soupçonner la présence d'un grenier aménagé. Mis à part Lucius Malefoy, bien sûr.

Il rejoignit la bibliothèque où la chatte dormait toujours et s'approcha du grand tableau. A l'aide de sa baguette, il le décrocha doucement. Incapable de le soulever lui-même puisque toujours handicapé, il le fit léviter avec une attention extrême, prenant bien garde de ne pas faire de mouvement de travers avec sa main gauche. Il allait le déposer sur son lit, où on ne pourrait pas le suspecter de camoufler quelque ouverture dans le mur. Le tableau désormais manquant laissait une grande trace au-dessus de la cheminée. Dans sa chambre, il sortit un grand drap pour l'envelopper, et ne put s'empêcher de penser à un linceul comme il couvrait les yeux d'Aliénor.

- Je suis désolé.

Il se mordit la lèvre, et sortit rapidement. Il revint sur ses pas, et une fois dans la bibliothèque, referma à contrecoeur les rideaux, éteignit le phonogramme, étouffa les deux feux puis ramassa la chatte toujours étendue, qui ne lui en fut pas du tout reconnaissante. Il prit le paquet de vêtements qu'il avait laissé au pied du grand escalier dans le hall, et se dirigea vers l'entrée de la maison soudain retombée dans le sommeil. Il tira la lourde porte, sortit sur le perron et la scella, mécaniquement et magiquement, à plusieurs reprises. La pluie avait presque cessé, mais le vent n'avait pas faibli. Il était temps qu'il parte. Son visage se rembrunit à la perspective des jours qui l'attendaient. Plus probablement des semaines. Voire des mois. Il grimaça d'autant plus. Il lui restait juste une dernière chose à faire. Il contourna en partie la maison sur la droite, puis continua en direction d'un bosquet d'arbres, un peu plus loin. Entre le bosquet et lui, un grand saule pleureur étendait ses branches, aujourd'hui prises de folie dans les tourbillons venteux. Une balançoire, fixée à l'une des branches maîtresses, les accompagnait dans leurs mouvements saccadés. Au pied du saule pleureur, un peu en contrebas, la mare, dont la surface noire était troublée de vaguelettes blanches. Et derrière l'arbre, martyrisée elle aussi par les violentes bourrasques, une petite stèle de pierre claire, gravée. Sans même y jeter un coup d'œil, Severus se baissa et déposa devant la rose blanche qu'il venait de faire apparaître. Il se détourna presque aussitôt et ensorcelant une nouvelle fois sa vieille plume, disparut. Il ne vit pas la rose, emportée par la rafale suivante, tomber dans la mare.

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L'habitation de Remus J. Lupin n'avait, elle, absolument rien d'un manoir, même ruiné. Non, il s'agissait d'une maison assez curieuse, puisque sa principale caractéristique était d'être semi enterrée. Quand il avait parlé d'un trou, Severus l'entendait au sens figuré... En effet, une bonne moitié de la maison était en fait creusée dans une colline de taille modeste, assez abrupte. L'arrière de la maison, invisible en façade, était construit, et donnait sur une étendue d'herbe où poussait un majestueux pommier, puis un bois, plus loin. L'herbe : c'était la première impression que Severus avait eu de la maison. Il n'y avait que de l'herbe, même la porte d'entrée était encastrée dans l'herbe, au centre du tertre. Il ne devait pas être pratique de rentrer chez soi quand la pelouse n'était pas tondue. Avec la porte et deux fenêtres circulaires, la chose la plus curieuse lorsque l'on arrivait devant la maison était la cheminée : on aurait dit que la colline fumait.

Le village voisin était visible de l'extérieur, mais uniquement devant. En revanche, le voisinage proche était vierge de tout habitat. Assurément, le loup-garou avait trouvé une bonne retraite. Il était vrai que matériellement, la maison constituait déjà une excellente protection contre d'éventuels visiteurs : de loin, elle était indétectable. L'arrière en était masqué par le petit bois qui croissait un peu en retrait. Il était probable qu'avec les barrières magiques du directeur de Poudlard en plus, il s'agissait d'une excellente cachette.

Mais c'étaient là de bien faibles arguments aux yeux de Severus. Pour lui, ça avait avant tout l'air d'un affreux terrier dans lequel il allait s'emprisonner lui-même. Et en plus, il pleuvait ici aussi. Fichu climat anglais.

Comme il s'y était attendu, ce fut Lupin qui ouvrit lorsqu'il frappa à la porte.

- Viens, rentre, tu vas être trempé.

- Je suis trempé.

- Raison de plus pour ne pas s'attarder, répondit Lupin d'un ton neutre. Tes affaires sont arrivées.

Severus ne répondit pas.

Dans l'étroite entrée, une grosse racine avait percé le revêtement de bois, et servait de portemanteau.

- Tu devrais poser ta cape, déclara Remus. Elle est toute imbibée d'eau.

- Ma cape est très bien là où elle est, grogna Severus, absolument pas sensible à la tentative d'amabilité de Lupin.

Celui-ci soupira d'un air las et se tourna vers le professeur de Potions.

- Ecoute, Severus. Je ne sais pas combien de temps tu vas rester, et personnellement, ça ne me dérange pas. Mais je n'ai pas envie de me battre.

- Fiche moi la paix et je ne dirai rien.

Remus eut un sourire fatigué.

- Ca me va tout à fait.

- Black n'est pas là ? demanda soudain Severus, qui jetait des regards méfiants autour de lui.

- Non. Il est parti faire un tour...

L'intérieur de la maison était plus grand que le dehors ne le laissait paraître. Quelques précieux centimètres avaient été gagnés en creusant un peu le sol, et, au grand étonnement de Severus, il y avait même eu la place de faire un étage dans la butte de terre. Le tout était assez petit, et vieillissant, mais confortable. Le rez-de-chaussée comprenait l'entrée, la cuisine et un salon, et l'étage une chambre et une salle de bains. La maison semblait tout à fait à l'image de son propriétaire : étriquée et anormale mais organisée. La poche de Severus remua, et deux grands yeux curieux se mirent à scruter les alentours, avides de découvertes. La chatte sauta bientôt hors du vêtement et commença hardiment son exploration.

- Tu as un chat ? s'étonna Lupin, qui s'était éloigné dans la cuisine.

Severus lui lança un regard impatient.

- Tu as trouvé ça tout seul ?

Remus haussa les épaules et s'agenouilla près de l'animal.

- De ta part, j'aurai plutôt pensé à un Fléreur...°

Il avança doucement la main et gratta la gorge de la petite chatte qui, bien qu'exprimant toute sa réticence par un miaulement rauque, se laissa faire. Ce qui ne manqua pas d'étonner – et d'irriter – Severus, car elle ne manquait jamais de transformer en chair à pâté toute main autre que la sienne propre qui s'approchait d'elle.

- Il est mignon.

- Elle, corrigea Severus d'un ton acide.

- Elle. D'accord, répéta Lupin d'un ton conciliant. Au fait, Severus, reprit-il en se redressant, alors que la chatte allait se cacher derrière les jambes de son maître. J'avais un service à te demander, pendant que tu es là... Puisque tu restes un moment, est-ce que tu pourrais... ... me préparer ma potion, s'il te plaît ?

- Si ça peut m'éviter de finir dans ton estomac, siffla Severus en hochant la tête.

Lupin eut un sourire triste.

- Merci. Et...

La porte d'entrée s'ouvrit alors, laissant apparaître un grand chien noir, qui s'ébroua allègrement dans l'entrée, aspergeant au passage les deux sorciers. La chatte, qui n'avait pas oublié leur précédente rencontre, cracha et se précipita sur l'épaule de Severus.

- Merci beaucoup, Sirius, ça n'était pas indispensable, grogna Lupin.

- Désolé, s'excusa l'intéressé, redevenu humain. Je... .. Tu es déja là, toi ? lança-t-il soudain en direction de Severus.

- Ce n'est pas moi qui ai insisté, grinça celui-ci.

- Et qu'est-ce que... tu as amené ce sac à puces ici ? s'exclama Black en apercevant la chatte, qui, lorsqu'on regardait bien, avait encore une fine cicatrice sur le coin du nez.

- En parlant de ça, j'espère bien que tu ne lui refileras pas les tiennes...

- Excusez-moi d'interrompre cet échange d'amabilités, s'interposa Lupin, peu désireux de devoir servir d'arbitre dans un éventuel pugilat, mais il faudrait qu'on s'arrange pour t'installer, Severus. Sirius, il faudrait que tu montes les quelques affaires qui te restent dans le salon. Severus, tu dormiras dans le canapé.

Celui-ci foudroya l'innocent sofa du regard, visiblement pas ravi de la situation.

- Il n'y a qu'un lit. C'est le canapé ou bien tu dors avec l'un de nous deux dans la chambre, c'est toi qui vois, siffla Sirius. Après il reste le paillasson...

- Merci, je ne voudrais pas t'en priver. Tu fais chien de garde, la nuit ?

- Euh... Tu montes tes affaires, Sirius ? insista Remus devant l'éclat meurtrier qui brillait dans les yeux de l'Animagus.

Sirius, l'air fier, passa devant Severus le nez en l'air, sans oublier de lui écraser le pied au passage.

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La soirée se passa le plus platement possible, chacun essayant d'éviter l'autre, ce qui restait assez difficile vu la taille du salon. Remus regardait les informations à la télévision – Severus n'avait toujours pas compris comment il avait réussi à mêler chez lui magie et technologie moldue, n'étant pas vraiment calé dans le domaine. Sirius épluchait les journaux et lui-même était plongé dans Verlaine depuis quelques heures, cherchant à oublier les derniers évènements qui s'étaient avérés tous plus désagréables les uns que les autres. Il n'avait même pas mangé, contrairement à la chatte qui était allée voler un morceau de jambon pendant que Sirius avait le dos tourné et était venue le déguster sur ses genoux, exhibant fièrement la féroce proie qu'elle avait ramenée au péril de sa vie. Elle était vraiment la dernière à encore le faire sourire. Les deux Maraudeurs montèrent se coucher sur les coups de onze heures, le laissant dans le salon. Seul le feu éclairait toujours la pièce. Assis sur le vieux canapé avachi, contemplant le plafond, il goûta enfin un peu de solitude. Il y était tellement habitué qu'elle lui était devenue indispensable. Il se sentait mieux seul. Et dire qu'il était coincé au fin fond de la campagne anglaise avec Lupin et Black. Il n'avait rien contre la campagne anglaise, mais la compagnie qu'il était obligé de supporter laissait à désirer. Ils n'avaient rien dit à propos de son bras, ni de ses ailes, que l'on distinguait pourtant clairement. Dumbledore avait dû les mettre au courant. Tant mieux, il n'aurait pas à le faire. Severus jeta un coup d'œil au-dehors par la grande baie vitrée du salon. Une fin croissant de lune baignait de lumière l'extérieur. Ses pensées vagabondèrent rapidement, tandis qu'il fixait le ciel distraitement. Au bout de moment, il secoua la tête, rembruni, et détourna le regard. Tout compte fait, il se serait bien passé de solitude. Non pas qu'il aurait préféré passer la nuit avec Black et Lupin – plutôt mourir – mais le fait d'avoir été très occupé pendant les derniers jours lui avait laissé peu de temps pour réfléchir et tout lui revenait brutalement en masse, avec un effet désastreux sur son moral déjà fortement ébranlé. Il n'avait absolument pas envie de ressasser tout ce qui s'était passé et la meilleure chose à faire était encore de dormir. Plus facile à dire qu'à faire quand on souffre d'insomnies ou de cauchemars, mais avec un peu de bonne volonté... Ah, et ne pas oublier de boire cette fichue fiole. Lorsqu'il ouvrit sa malle pour l'y prendre, l'attrape-rêves lui sauta aux yeux. Il grimaça et referma le coffre d'un coup sec. S'il y avait bien une personne à laquelle il ne voulait pas penser avant de dormir, c'était Dana O'Shee. Devoir boire ce stupide élixir était déjà largement suffisant, sans qu'il n'aie en plus sous les yeux cet objet de malheur. S'il avait réussi à dormir ces derniers temps, c'était à cause – ou grâce à ? – du professeur Dumbledore qui lui avait mis en tête ses inepties et l'avait persuadé qu'il pouvait dormir. Inepties efficaces, il était obligé de l'admettre. Il n'avait pas besoin de cet instrument plus que douteux. Cela faisait trois mois qu'il dormait bien, il n'y avait pas de raison que cela change brusquement. Il se pelotonna sous la couverture que lui avait donné Lupin, vers l'intérieur du divan, de façon à ce que ses ailes restent dans le vide, laissant s'installer le chat à sa place habituelle, tout contre lui. La chaude présence de l'animal, voilà qui était rassurant, il n'avait besoin de rien de plus...

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Il faisait sombre, et pourtant il voyait clair. Tout était noir. Il n'y avait rien. Le vide. Partout. Une nuit sans fin, poisseuse, que rien n'aurait pu éclairer. Froide. Autour de lui, tout n'était qu'horreur, épaisse obscurité, un noir désert d'ébène liquide°°. Il vit soudain la mare. Une étendue d'eau tranquille, mais tellement opaque et ténébreuse. Effrayante. Son sang se glaça. Elle était lisse comme un miroir, pas un souffle, pas une vague ne venait troubler l'eau dormante. Surnaturelle et angoissante. Immobile, comme en attente. Dangereuse. Quelques douces rides apparurent alors, par endroits. Des ondulations dues à de petits pieds pâles, avançant doucement. La petite silhouette, presque transparente et vêtue d'une longue chemise, marchait lentement, sans un bruit. Elle lui tournait le dos, mais il avait reconnu les cheveux blonds flottant au vent qui soufflait sagement mais ne brouillait pourtant pas la surface de la mare. Elle serrait quelque chose dans ses bras. Une vague de panique le submergea brutalement, et il cria son nom. Elle se retourna alors et le regarda de ses yeux bleus emplis de tristesse, avec une intensité insoutenable, lorsque l'eau s'ouvrit sous ses pieds et qu'elle y tomba, si légèrement, s'évanouissant dans l'onde sans un cri, happée par le sinistre liquide, comme si son appel désespéré avait rompu le fragile équilibre qui maintenait la fillette. Pas une éclaboussure ne vint perturber la mare soudainement redevenue calme. Elle s'était brusquement enfoncée, comme avalée par quelque monstre tapi là. Il se précipita au bord du gouffre aquatique où elle avait disparu. Il tomba à genoux et ses mains se posèrent sur la surface de l'eau, sans pour autant y pénétrer. Il sentait l'eau sous lui, devant lui, autour de lui. Mais il ne voyait rien. Le fond était noir. Tout était noir. Seule une poupée qui remontait doucement, fendant l'obscurité. Elle resta là, flottant comme un navire à la dérive, abandonnée. Il cacha soudain son visage dans ses mains mouillées, suffoqué par le désespoir, l'impuissance qui coulaient dans chacune de ses veines. La peur. Les gouttes d'eau roulaient sur ses joues et dans son cou. Lorsqu'il écarta les doigts, la poupée avait disparu. Mais la mare n'était pas vide. Un grand morceau de tissu blanc flottait entre deux eaux, immergé et immobile, contrastant avec la noirceur qui l'entourait. Comme un suaire. Une robe blanche et une chevelure noire.

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Il se redressa violemment, hors d'haleine, encore paniqué. La peur paralysait toujours chacun de ses membres, et il ne parvenait plus à respirer. Il haleta cinq bonnes minutes avant de retrouver un semblant de respiration, entrecoupée de hoquets de frayeur. Il était gelé. Il se recroquevilla, appuyé sur le dossier du canapé, et recouvrit son visage de sa main gauche, tentant de reprendre son souffle et d'évacuer la moindre parcelle d'angoisse qui l'oppressait encore. Il rouvrit les yeux, incapable de se défaire du regard bleu qui le hantait. Des deux regards bleus qui le hantaient. Il se rendit compte au bout d'un moment que la chatte lui léchait les doigts. Il soupira faiblement, soulagé par le contact chaud d'un être vivant près de lui, atténuant l'atmosphère de mort qui régnait dans son esprit. Elle grimpa dans le creux formé par ses genoux ramenés sur sa poitrine et resta là, ronronnante, frottant son museau sur son thorax d'un geste câlin. Il essuya les traces salées qui piquaient ses joues, avant de replier encore plus sur lui-même et d'enfouir son visage dans la fourrure épaisse du chat, récupérant peu à peu.

Il resta ainsi prostré trois quarts d'heure durant. Il ne voulait pas se rendormir. D'ailleurs, le sommeil l'avait quitté. Les images, elles, étaient restées, indélébiles. Le noir de la pièce lui parut soudain étouffant et il se leva enfin pour raviver le feu mourant. Il aimait l'obscurité cependant. Cela avait toujours été synonyme de solitude et donc de sécurité. Les flammes à présent vives jetaient de grandes ombres mouvantes sur les murs, comme autant de fantômes. Mais ces fantômes-là ne l'effrayaient pas. Pris d'une sourde angoisse, il alla chercher la poupée cachée au fond du coffre. Elle était toujours là, bien sèche, souriant de ses lèvres peintes dans sa boîte de bois. La culpabilité le submergea. La honte, les regrets. Est-ce qu'il devrait vivre ça jusqu'à la fin de ses jours ? Il savait qu'il le méritait, qu'il méritait ses cauchemars, les visions qui l'assaillaient dans la journée, les remords. Mais il n'en pouvait plus. Et ce rêve, après trois mois de nuits enfin tranquilles, l'avait bien plus ébranlé qu'à l'accoutumée. Il n'aurait pas dû essayer d'échapper à ses songes. Ce n'était que la juste pénitence pour ses crimes... Non, cela avait depuis bien longtemps outrepassé tout ce qu'il avait jamais fait, ou même projeté de faire... Il devait s'en débarrasser. Cela le tuait à petit feu, le rongeait depuis tant d'années. Il devait faire tout ce qu'il pouvait pour détruire le Seigneur des Ténèbres, et alors ses tourments prendraient fin. Mais pour ça, il devait rester sain d'esprit.

Il ouvrit la porte d'entrée et l'air frais de la nuit lui fit du bien. Il allait faire un tour avant de rentrer. Il revoyait sans cesse la robe blanche dans la mare, ce linceul flottant qui l'avait tant marqué. Dehors, la pluie avait cessé de tomber. L'atmosphère restait humide, et l'odeur d'humus mouillé qui s'évaporait de la terre était des plus agréables. Il aimait bien le parfum de la pluie. Il inspira profondément, oubliant une seconde son rêve, qui revint cependant l'assaillir. Penser à autre chose... Il focalisa tous ses sens sur ce qui l'entourait. La nuit était belle, d'un bleu noir profond. Quelques étoiles luisaient. Le ciel s'était en grande partie découvert de son lourd manteau de nuages. Une légère brume vaporeuse flottait tout de même. Il étendit son aile gauche et sentit avec délices une faible brise y souffler, tandis que l'autre restait roide, bloquée. Le courant d'air était froid, mordant sa peau là où elle restait découverte. Il frissonna, goûtant la fraîcheur nocturne qui le transperçait de part en part. Une chauve-souris passa à quelques pas de lui, de son vol déséquilibré. Il aimait la nuit, lorsqu'il était réveillé. Cette sensation d'être soudain seul au monde ( avec Wilson ), sans personne pour venir troubler ce sentiment de sécurité bienfaisant, entouré de calme et de quiétude. Ses angoisses s'atténuaient peu à peu comme il faisait quelques pas, avalées par l'obscurité veloutée. Il fit le tour de la maison semi troglodyte de Lupin, observant les environs à la lueur blafarde du mince croissant de lune accroché aux nuages, abandonnant un peu plus ses frayeurs à chaque nouveau chuintement, à chaque nouvelle créature noctambule qui attirait son attention. Un bruit léger le tira pourtant de sa pseudo méditation. Un bruit doux et régulier. Le bruit fluide et continu d'une eau courante. Sa sérénité fraîchement retrouvée manqua de s'enfuir à nouveau, mais en partie intrigué, il suivit la ritournelle monotone du flot. A une quinzaine de mètres de la maison, juste derrière le pommier au tronc noueux, coulait une rivière, qu'on ne voyait pas depuis le salon, cachée par le relief du terrain. C'était une rivière tout ce qu'il y avait de plus bucolique, mais Severus, appuyé sur l'arbre, se raidit et ses mains s'agrippèrent frénétiquement à l'écorce. La rivière en elle-même ne le gênait pas plus que ça. Bien que large de plusieurs mètres, c'était un cours d'eau tranquille, pas très profond, et dont les flots ricochaient sur quelques gros rochers posés là, en vaguelettes joyeuses et chantantes – d'où le bruit qu'il avait entendu. Non. Ce qui troublait Severus, c'était la cuvette qu'elle formait après une succession de petites cascades étagées. Un bassin presque parfaitement circulaire où les chutes d'eau semblaient venir mourir. L'onde se faisait stagnante, immobile, comme tapie dans l'ombre. Noire. Le flash blanc d'une robe le frappa, et tout ce qui y avait trait, le froid, la mort, la peur et toutes ces images damnées. Il se retourna vivement, s'adossant au tronc en direction de la maison, une main appuyée sur les yeux, le souffle court. Ce n'était plus un cauchemar, c'était une malédiction... Replongé brutalement dans les affres d'un rêve dont il venait juste de sortir, il secoua la tête d'un geste désespéré afin d'en chasser les spectres. Autant dire que sa promenade avait tourné court. Les yeux pleins de souvenirs ineffaçables, il rentra dans un état sans doute pire que lorsqu'il était sorti.

Assis sur le canapé, Severus essaya vainement de penser à autre chose, mais c'était peine perdue. Tout était trop bien ancré dans son esprit pour qu'il put s'en défaire de la sorte. Il soupira longuement et passa une main sur son visage. Repoussant quelque mèches de cheveux éparses, il plongea son regard dans le feu. Il ne pouvait fermer les yeux sans immédiatement être assailli des visions qu'il fuyait, et il était trop perturbé pour lire. Il jeta un coup d'œil furtif au coffre de bois posé près du divan et se mordit la lèvre. Il avait promis, il ne devait pas... Il avait promis… Il hésita, puis se décida. Tant pis pour le professeur Dumbledore. Il ouvrit la malle d'un geste brusque, écarta le prétendu attrape-rêves avec la même douceur, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il mette la main sur ce qu'il cherchait. La petite balance de cuivre eut vite fait de reprendre l'apparence sous laquelle elle était vraiment utile à Severus et bientôt, celui-ci se trouva aussi serein que quelques heures plus tôt. Oubliant bien vite la sourde angoisse qui tentait encore d'entraver sa conscience, il s'immergea rapidement dans ses lectures favorites.

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Quand les premiers rayons du soleil vinrent dorer les collines avoisinantes, il avait fini de relire pour la énième fois les Histoires Extraordinaires d'Edgar Allan Poe. La chatte dormait sur ses genoux et il se sentait bien. Il caressa distraitement l'animal tout en contemplant le lever du soleil, l'air absent. Le plancher craqua au dessus de sa tête, et sortant de sa rêverie, il expédia le narguilé dans sa malle d'un coup de coude, avant d'éternuer pour la dix-huitième fois en quelques heures. Une ou deux minutes plus tard, Lupin et Black descendaient les dernières marches grinçantes du vieil escalier. Lupin, encore échevelé, lança un bonjour auquel il répondit vaguement tandis que Black, entré dans la cuisine sans dire un mot, s'ingéniait à faire des toasts. Severus se rendit brusquement compte qu'il mourait de faim, et se leva pour les rejoindre. Lupin mettait la table.

- ... Tu prends toujours du thé le matin, Severus ? demanda-t-il un bol à la main.

Sirius ricana et Severus le fusilla du regard, sa nuque plus précisément, avant d'acquiescer sèchement. Aucun des trois sorciers n'avaient oublié le charmant petit-déjeuner de troisième année où Sirius avait coiffé Severus de son bol – plein – à la suite d'un pari.

Severus se leva rapidement de table. Il mangeait peu le matin, et le fait d'avoir faim ne le retint pas longtemps. Etre assis en face de Black avait de quoi couper l'appétit le plus féroce. Il allait quitter la cuisine lorsque la voix de ce dernier le fit se retourner.

- Ah, Snape, une seconde... Je sais bien que tu n'as jamais tenu compte de mes requêtes mais... Il marqua une légère pause, un sourire narquois aux lèvres. Si tu pouvais éviter de crier à trois heures du matin, ça serait très gentil de ta part. C'est l'heure à laquelle les gens civilisés dorment...

Remus lança à Sirius un regard lourd de reproches, mais certainement pas aussi noir que celui de Severus. Les joues en feu, il tourna vivement les talons et sortit de la maison en claquant la porte avec violence, mortifié et furieux. Il allait tuer Dumbledore. Et Black. Et Fudge. Et Lupin. Il détestait la terre entière. Et même plus que ça. Qui lui rendait bien cela dit. Cet imbécile de Black... Il aurait aimé voir ses nuits à Azkaban. Il faisait moins le fier lorsqu'il l'avait attrapé, deux ans plus tôt. Il n'avait pas semblé empressé de retrouver sa cellule et les Détraqueurs... Sinistre crétin.

Il avait crié. Bien qu'il l'ignorât totalement, ça ne l'étonnait pas vraiment. Il se souvenait parfaitement avoir appelé la fillette. Par chance, Black devait être trop endormi pour le comprendre. Cela ne devait pas se reproduire. S'il parlait dans son sommeil, il pouvait dire absolument n'importe quoi. Ce qui nétait pas forcément une bonne chose, loin de là. Et il ne devait pas laisser une seule chance à ce canidé dégénéré de se payer sa tête. Et...

- Severus ? appela soudain Lupin derrière lui.

L'intéressé fit volte-face, un air assassin peint sur les traits.

- Va te faire...

- Dumbledore te demande. Il veut te parler, l'interrompit Remus.

Le visage de Severus s'assombrit encore plus, mais il retourna cependant vers la maison en marmonnant. Remus aurait même pu jurer l'avoir entendu dire "Qu'il aille se faire empailler…"

Sirius, dans l'entrée, indiqua d'un signe d'entrée le salon, moqueur. Dans la cheminée, auréolée de flammes, reposait la tête du directeur de Poudlard, comme un bibelot macabre. Severus avait toujours trouvé particulièrement troublant de discuter avec une personne dont il manquait les trois quarts du corps. Qui plus est, il était impossible de tuer une tête dans une cheminée. Quoique... Où était donc le tisonnier ?

- Je crois qu'il est inutile de vous souhaiter le bonjour, Severus, commença le professeur Dumbledore d'un air enjoué.

- En effet, il est très mauvais. J'ai deux questions à vous poser, lâcha Severus de but en blanc, qui avait inconsciemment croisé les bras sur sa poitrine. ( ce qui caractérise généralement l'absence de tout désir de communication ;)

- Oui ?

- Combien de temps comptez-vous me laisser moisir ici ?

Albus Dumbledore soupira.

- Ca ne fait même pas encore vingt-quatre heures que vous êtes là.

- C'est déjà ça de trop. Je vous ai dit que je ne voulais pas ven...

- Nous n'avions pas le choix. Et pour le temps que vous resterez, je l'ignore. Aussi longtemps que cela sera nécessaire. Il faut attendre que les esprits se calment.

- Vous avez dit la même chose à Black, cela fait déjà deux ans qu'il est collé ici, fit remarquer acidement Severus. Je dois dire que je m'en contrefiche mais je refuse de subir le même sort. Surtout au même endroit. Ce qui m'amène précisément à ma deuxième question. Vous tenez vraiment à le garder en vie ? Parce qu'il est très mal parti.

Le vieux directeur soupira de nouveau, las.

- Est-ce que vous ne parviendrez jamais à faire abstraction du passé ?

- Au risque de paraître puéril, ce n'est pas moi qui ait commencé.

- Oui, je sais, Remus m'a dit ce qui s'était passé. Il a dit aussi que vous aviez très mal dormi, ajouta Dumbledore sur un ton réprobateur.

Severus détourna délibérément le regard.

- Le dépaysement, répondit-t-il avec un rictus cynique. A moins que ce ne soit la proche présence de Black. Il doit avoir des influences néfastes sur mon sommeil... … Bon, ça suffit, arrêtez de me regarder comme ça, s'exclama-t-il au bout d'un instant de silence, vous savez parfaitement pourquoi j'ai mal dormi, je ne vois franchement pas l'intérêt de s'étendre sur le sujet ! Et de toute façon je…

- Vous êtes pire qu'un enfant, Severus, le gronda faussement Dumbledore. On aurait presque envie de vous punir.

- Eh bien dommage, je n'en suis plus un, lâcha celui-ci d'un ton plus que glacial, le regard dur.

L'étincelle des yeux du directeur faiblit quelque peu.

- Je suis navré, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, Severus. Mais c'est vrai, reprit-il avec plus de vivacité, rallumant la flamme derrière ses lunettes en demi-lune, vous faites des cauchemars, on vous donne quelque chose pour vous en débarrasser et vous refusez de vous en servir sous prétexte que vous n'aimez pas cette pauvre Myrane. Excusez-moi, mais je trouve ça idiot. Est-ce que vous préférez vraiment vos cauchemars ?

Severus contempla le mur sur sa gauche d'un air buté.

- Vous n'avez vraiment rien à y perdre et tout à gagner, qu'est-ce que cela vous coûterait ?

"Ma fierte", songea Severus tandis que le directeur poursuivait, méditatif.

- …par ailleurs, je n'ai jamais compris pourquoi elle vous déplaisait à ce point. Cette jeune femme est un véritable charme et ne demande qu'à rendre service…

- Manque d'atomes crochus, répliqua Severus, cinglant, fixant toujours le mur.

Albus Dumbledore regarda son professeur en souriant. Severus Snape était véritablement la personne la plus asociale qu'il ait jamais rencontré de toute sa longue vie.

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°Fléreur ( dixit JK Rowling ) : A l'origine, le Kneazle ( Fléreur ) a été élevé en Grande-Bretagne, bien qu'il soit à présent exporté dans le monde entier. Ressemblant à un petit chat, la fourrure tachetée, mouchetée ou ocellée, les oreilles gigantesques, la queue semblable à celle d'un lion, le Fléreur est intelligent, indépendant et agressif à l'occasion, sauf lorsqu'il s'attache à un sorcier dont il devient alors un animal de compagnie très apprécié. Le Fléreur possède l'étrange faculté de détecter les personnes louches ou peu recommandables – c pr cette raison que Remus voyait bien Sev avec un Fléreur, comme il est un peu parano - et son maître peut compter sur lui pour retrouver le chemin de la maison s'ils viennent à s'égarer. [...] Et ça peut se croiser avec un chat.

°°Je tiens à remercier Edgar Allan Poe pour avoir écrit cette phrase qui colle tout à fait à la situation et Charles Baudelaire pour l'avoir traduite.

Histoires Extraordinaires, d'Edgar Allan Poe – Manuscrit trouvé dans une bouteille.

( en fait cette histoire là, avec Une descente dans le Maelström, Sev les a certainement zappées paske ça parle de tempêtes, de naufrages et de gens qui se noient… )

Et aussi paske sans Edgar Allan Poe, Mylène Farmer aurait ptête pas écrit "Allan" ( qui est une chanson absolument atroce, mais j'aime bien quand même )