Chapitre 7 : Epilogue

Quand Hannibal Lecter entra dans sa chambre, il n'en crut pas ses yeux. Clarice Starling, agent spécial du FBI, était couchée dans son lit et, comme les vêtements de la jeune femme étaient posés sur le fauteuil près de la fenêtre, il en déduisit qu'elle devait être nue sous les draps. À cette pensée, il sentit son cœur battre plus vite dans sa poitrine.

Après avoir retrouvé un peu de son calme, il dit : ''Vous êtes une femme pleine de surprises, agent Starling.''

''Je ne voudrais pas vous décevoir, docteur Lecter'' répondit-elle en insistant sur son nom pour le taquiner.

La petite scène qu'elle avait préparée semblait avoir désarçonné le docteur. Clarice avait pu lire de la surprise mais aussi du désir sur le visage de ce denier. Il se tenait debout près du lit avec une simple serviette autour de la taille. Quelques gouttes d'eau tombaient de ses cheveux encore humides et glissaient le long de son torse. À cet instant, Clarice aurait aimé être dans les bras d'Hannibal, sentir sa peau contre la sienne... ''Tout vient à point à qui sait attendre...'' pensa-t-elle.

''Vous pourriez peut-être cesser de m'appeler docteur Lecter ?'' dit-il en s'asseyant sur le lit. ''J'ai aussi un prénom.''

''Et vous pourriez arrêter de m'appeler agent Starling'' rétorqua-t-elle.

''Je me référais seulement à votre situation professionnelle, Clarice.''

Elle sentait qu'il la testait. ''J'ai beaucoup réfléchi et je ne me considère plus comme un agent du FBI.''

Le docteur ne semblait pas surpris par cette nouvelle. ''Intéressant... Puis-je vous demander quelles sont les raisons de ce changement ?''

Clarice soupira. Il était énervant parfois avec toutes ses questions. ''Hannibal ?''

Quand elle avait prononcé son prénom, les yeux du docteur s'étaient illuminés. ''Oui, Clarice ?''

''Pourquoi ne pas discuter de tout ça... allongés ?'' La jeune femme fut aussi surprise que le docteur par cette proposition.

Il se pencha sur elle : ''Etes-vous sûre que c'est bien ce que vous voulez, Clarice ?''

La seule réponse qu'elle lui donna fut de s'écarter sur le côté opposé du lit afin de lui laisser la place de s'allonger. Il se leva sans hésitation et enleva la serviette qu'il portait. Elle n'eut que quelques secondes pour observer à nouveau le corps du docteur avant qu'il ne rentre sous les draps.

Ils restèrent un long moment côte à côte sans prononcer un mot, les yeux tournaient vers le plafond. Avec un long soupir, Clarice dit : ''C'est quand même agréable de retrouver un bon lit.''

''Bien plus confortable que les sièges de votre voiture, n'est-ce pas ?''

Etonnée de cette réponse, elle tourna la tête vers le docteur : ''Comment savez-vous que...''

Hannibal changea de position. Il se mit sur le côté face à elle, son bras replié soutenait sa tête. ''Vous avez fait beaucoup d'effort pour ne pas être repérée après la vente chez Christie's, Clarice.'' Il sourit et ses yeux reflétaient toute la malice dont il était capable. ''Pensiez-vous vraiment que je n'allais pas vous remarquer ? Dès que je suis sorti dans la rue, j'ai senti votre présence.''

La jeune femme était désemparée. Elle posa sa main sur son front. ''Vous êtes en train de me dire que tout ce temps, vous saviez que j'étais là et que j'allais venir vous arrêter.''

''C'est exactement ça, Clarice. Il ne me restait qu'une chose à connaître : le moment où vous viendriez me chercher et j'avoue que je ne m'attendais pas à vous voir si tôt ce matin.''

Clarice se tourna face à lui. ''Si vous saviez que j'étais après vous, pourquoi m'avoir conduit jusqu'ici ? Pourquoi m'avoir montré le chemin ?''

''Parce que je savais que vous étiez seule et que vous n'appelleriez pas vos collègues du bureau avant de venir. Je voulais pouvoir discuter avec vous et faire en sorte que les choses se passent dans le calme et...'' Il passa sa langue sur ses lèvres. ''Je n'aurais jamais pensé en arriver au point où nous en sommes.''

Clarice sentit une immense chaleur l'envahir, elle aurait tout donné pour sentir les lèvres du docteur sur les siennes. Hannibal était tout à fait conscient de l'effet qu'il avait sur la jeune femme et réciproquement, pourtant, il voulut poursuivre cette petite discussion encore un peu.

''Quid pro quo, Clarice. Il me semble que vous me devez une réponse.''

''Vous voulez savoir pour quelles raisons je ne me considère plus comme un agent du FBI. C'est bien cela ?'' Il acquiesça. Les yeux posés sur le torse du docteur, elle continua : ''J'ai beaucoup réfléchi quand vous étiez sous la douche et j'ai compris deux choses très importantes... La première est que ma place n'est pas au FBI. J'ai donné ma vie pour le bureau mais il ne m'a rien donné en échange. Je n'ai jamais été écouté ou respecté et les seules personnes sur qui je pouvais compter sont toutes mortes.''

Elle s'arrêta un instant en se souvenant de John Brigham et de Jack Crawford qui l'avaient toujours soutenu puis elle repris :

''Au cours de ma vie, une seule personne était toujours là dans les moments difficiles pour m'écouter et m'aider.'' Clarice leva les yeux pour plonger son regard dans celui du docteur. ''Et cette personne, c'est vous, Hannibal... Malgré tout ce que j'ai pu vous faire, vous m'avez toujours pardonné et vous m'avez toujours dit la vérité. Vous êtes le seul être au monde qui prend soin de moi et qui sait me redonner confiance. Et je vous en suis très reconnaissante.'' Clarice prit la main du docteur dans la sienne. ''Hannibal... Dites-moi, pourquoi faites-vous tout ça pour moi ?''

Il déposa un baiser sur la main de la jeune femme et dit d'une voix emplie de passion : ''Que voulez-vous entendre, Clarice ? Que je vous aime ? C'est bien cela ? Je vous aime Clarice Starling. Je pourrais le dire cent fois ou plus, mais sachez que ces trois mots, si dur à prononcer, ne représenteront jamais l'étendue de mes sentiments pour vous... Je voudrais vivre chaque seconde du reste de ma vie à vos côtés. J'aimerais vous entendre soupirer mon nom pendant que nous faisons l'amour. J'aimerais me réveiller chaque matin et pouvoir vous serrer dans mes bras. Je voudrais vous donner tout le bonheur que vous méritez et ne jamais vous voir triste à nouveau...''

Clarice avait les larmes aux yeux. Un simple 'je vous aime' lui aurait suffi. Elle n'était pas si sensible d'habitude mais cette déclaration l'avait énormément touchée. Son cœur lui disait : ''Cet homme t'aime plus que tout au monde, ne le laisse pas partir.'' En essayant de contenir ses larmes, elle murmura :

''J'ai besoin de vous, Hannibal. Ne me laisser plus toute seule.''

Il la prit doucement par les épaules et la rapprocha de lui. Elle n'opposa aucune résistance et Hannibal la prit dans ses bras. Quand Clarice sentit enfin le corps du docteur contre le sien, elle laissa les larmes s'écouler librement. Il la serra contre lui pendant de longues minutes jusqu'à ce qu'elle se calme. La tête posait contre la poitrine d'Hannibal, elle pouvait entendre les battements de son cœur. Elle était si bien, elle serait restée des heures ainsi.

Le docteur Lecter avait du mal à croire qu'il tenait Clarice dans ses bras. Combien de fois avait-il rêvait à cet instant ? Les yeux fermés, il caressait doucement les cheveux de la jeune femme. Il la sentit bouger et, quand il ouvrit les yeux, elle le regardait en souriant.

''Clarice...'' commença Hannibal. Elle posa un doigt sur les lèvres du docteur pour l'arrêter.

''Avant de dire quoi que ce soit, laissez-moi parler.'' Sans en avoir conscience, elle passait sa main parmi les poils grisonnants du torse d'Hannibal, ce qui avait tendance à déconcentrer quelque peu le docteur. ''Toute à l'heure, j'ai dit que j'avais compris deux choses importantes. La première était que vous étiez la seule personne sur qui je pouvais compter, mais je ne vous ai pas parlé de la seconde... J'ai décidé que je devais donner plus d'importance à la femme que je suis. Je ne dois plus laisser l'agent spécial du FBI décider. Je dois écouter mon cœur...''

''Et que vous dit votre cœur, Clarice ?'' demanda le docteur.

''Il me dit que je serais heureuse maintenant car j'ai enfin trouvé ma place dans ce monde.''

''Où avez-vous trouvé ce bonheur, Clarice ?''

Elle caressa la joue du docteur : ''Ici, dans vos bras. Dans les bras de l'homme que j'aime. Il m'a fallu de nombreuses années pour comprendre mais maintenant j'en suis sûre... Je vous aime Hannibal Lecter.''

Le docteur baissa la tête vers la jeune femme pour l'embrasser. Tout d'abord, leurs lèvres s'effleurèrent puis leurs baisers devinrent plus intenses et plus sensuels. Clarice gémit quand la langue d'Hannibal explora sa bouche. Il la poussa ensuite vers l'arrière, tout en continuant à l'embrasser passionnément, jusqu'à ce qu'elle soit étendue sur le dos. Il se positionna au-dessus d'elle et répondit aux gémissements qu'elle émettait par un grognement d'approbation.

Quand Hannibal détacha enfin ses lèvres de celles de Clarice, elle pu lire un immense désir dans les yeux du docteur. Il commença à caresser le corps de la jeune femme tout en déposant des baisers dans son cou et sur ses seins. Elle s'accrochait aux épaules du docteur et se cambrait sous ses caresses. Quand il sentit qu'elle était prête à le recevoir, il se pencha au-dessus d'elle. Le visage de sa partenaire avait une légère teinte rose.

''Est-ce que tu es prête, Clarice ?'' demanda-t-il.

''Oui, Hannibal.''

Sans plus attendre, il la pénétra. Ses mouvements se firent de plus en plus appuyés et de plus en plus rapide. Clarice entoura ses jambes et ses bras autour de lui et, après quelques minutes, la chambre s'emplit de cris et de gémissementsde plaisir. Quand ils atteignirent l'orgasme, chacun cria le prénom de l'autre.

Hannibal se coucha sur le dos et Clarice s'allongea à ses côtés en posant sa tête sur l'épaule du docteur. Ils ne parlaient pas, aucun mot n'étaient nécessaire en cet instant. Seule la présence de l'autre importait. Après s'être déclaré leurs sentiments, ils s'étaient unis l'un à l'autre en faisant l'amour. Ils avaient enfin trouvé la paix intérieure et rien ne pourrait les séparer dorénavant.

Alors que le soleil était déjà haut dans le ciel, Hannibal Lecter et Clarice Starling s'endormirent tous les deux enlacés comme ils le feraient de nombreuses fois à venir.

FIN

-------------------------------------------

Les commentaires, bons ou mauvais, sont les bienvenus.

Ta ta. Lecter-in-love.