Merci pour vos revious/review/commentaires, je suis contente que ça vous plaise. Et merci a ma correctrice Ghosthic Satane qui a accepté de corriger mon orthographe.
Affaire n° 321 : l'affaire Black, deuxième partie.
221 Baker Street, 23 septembre 1904, 23h47
James leva pour la énième fois les yeux du livre mille et une substances vénéneuses de Sevis Corporel et jeta un œil au microscope. Il pensait avoir identifié la toxine mais des doutes l'assaillaient. Il se gratta pensivement le menton et posa son regard sur le poignard que le commissaire avait accepté de lui prêter pour la soirée. Pris d'une soudaine intuition[M1] il s'empara de l'objet et préleva avec moult précautions une petite quantité de la substance coagulée à sa surface. Il plongea la matière dans un tube à essai, la dilua à l'aide d'une solution légèrement acidifiée et y ajouta quelque goutte d'un liquide bleu. La solution devint rouge brique. [lh2] Consultant à nouveau son livre il afficha un sourire triomphal et, se congratulant, exécuta une petite danse de la victoire.
La réponse au problème était si simple, comment n'y avait-il pas penser plus tôt. Ce n'était pas un poison qui avait terrassé l'inspecteur mais du lait[M3] . Sirius y était allergique depuis son plus jeune âge. Ce qui signifiait, pour un observateur non éclairé, que son meurtrier le connaissait parfaitement. Néanmoins, c'était un fait reconnu dans la haute société, madame Black y avait veillé. [lh4] Elle ne tenait pas à ce qu'on empoisonne son fils par mégarde.
Si cette révélation éliminait les sbires de Riddle qui étaient issus des bas-fonds, les trois autres suspects étaient toujours en lice. Une petite voie dans sa tête lui souffla qu'elles n'étaient que deux, mais il la fit taire.
Soudain il entendit la porte d'entrée s'ouvrir et des pas résonner dans le couloir. Intrigué, il sortit de son bureau et se retrouva nez à nez avec son fils dont le visage rayonnait d'un bonheur nullement contenu.
"- Bonsoir papa, tu n'es pas couché ?
- C'est à cette heure-ci que tu rentres ?" Le détective regarda son fils de la manière la plus menaçante et furieuse dont il était capable. Nullement décontenancé par le courroux paternel, Harry lui lança son plus resplendissant sourire.
"- La vie n'est-elle pas merveilleuse ?
- Tu pourrais me répondre quand je te pose une question." Dit James déconcerté par la réaction de l'adolescent. La pendule du salon sonna minuit.
- Je suis désolé de rentrer si tard, mon papounnet, mais je n'ai pas vu le temps passer. J'étais si bien.
- Où étais-tu ? Ton ami Ron est passé te voir en début d'après midi mais tu n'étais pas là.
- Oh ! Je l'avais complètement oublié." James soupira.
- Ca va j'ai compris, comment s'appelle-t-elle ?" Harry ne répondit pas et regarda le plafond d'un air rêveur.
- Tu ne veux pas parler ? Soit. Va te coucher, il est tard.
- Bonne nuit papa." Le jeune homme sourit et monta les escaliers en déclamant des poèmes d'amour. James le regarda disparaître dans sa chambre puis décida qu'il était temps, pour lui aussi, d'aller dormir.
Résidence Malefoy, 23 septembre 1904, 23h09
Remus maugréa en replaçant l'objet que Arthur Weasley lui avait confié pour pouvoir écouter les conversations des personnes éloignées. Une fois de plus il avait cédé aux supplications de James et il se trouvait pour la deuxième fois en moins de vingt quatre heures à espionner des gens. Qu'avait-il donc fait au ciel pour mériter pareil châtiment ? Enfin maintenant qu'il était sur place autant finir ce qu'il avait commencé. D'abord faire tenir en place cette … Comment avait-il appelé ça déjà ? Ah ! Oui, la parabole. Et ensuite prendre note de guérir James Potter de son obsession depuis maintenant près de trois ans : Lucius Arsène Malefoy.
Au bout d'une demi-heure de bataille incessante avec "l'invention diabolique de Weasley" comme il l'avait rebaptisée, le docteur Lupin parvint à faire fonctionner l'appareil. Il pris ses jumelles, plaça les… Egouteurs ? Non, écouteurs sur ses oreille et porta son attention sur la pièce ou se trouvait l'aristocrate. La lumière était toujours allumée malgré l'heure tardive et il voyait nettement deux silhouettes se déplacer derrière la fenêtre. Après quelques réglages il pu observer la scène comme s'il y était. L'inventeur n'avait pas menti.
Lucius sortit de la baignoire et s'enveloppa dans le drap de bain que lui tendais Severus. Se trémoussant un peu il tourna autour de son majordome avant de se laisser tomber dans ses bras en éclatant de rire.
"- Ah ! Severus." Puis, retrouvant son calme, il regarda l'homme dans les yeux
"- Puis-je te poser une question Severus ?
- Oui, bien sûr." Lucius fixa un point derrière l'épaule de Severus quelques instants puis replongea à nouveau son regard dans le sien.
"- Est-ce que je te plais ?
- Monsieur ?
- Suis-je à ton goût ? Sois franc, n'aie pas peur de me blesser.
- C'est que… Enfin..." Gêné, Severus détourna le regard.
"- Et l'autre ?
- Peut m'importe ce soir. Je suis las de l'attendre. Il vient me narguer de son regard insolent et fuit dès que nous sommes seuls.
- Je ne parlais pas de lui…" Lucius sourit et passa ses bras autour du cou de l'autre homme puis désigna la fenêtre d'un signe du menton.
"- La lune est très belle ce soir Severus. Je sais que ton esprit est tourné vers elle et que tu lui es dévoué corps et âme.
- Mais…
- Chut… Laisse moi finir. Laisse-la s'abreuver de ta présence et ses yeux te dévorer. Mais n'oublie jamais à qui tu dois allégeance." Lucius cacha son visage dans le creux de l'épaule de Severus et se blottit un peu plus contre lui.
"- Je ne l'oublie pas monsieur. Je sais où se trouvent mes priorités. Jamais je ne vous trahirais.
- Tiens-tu donc à ce point à moi, Severus ?" Severus ne dit rien et fixa le sol silencieusement.
"- J'ai peur Severus que cela ne doive/puisse pas durer éternellement … Tu sens bon ! Te l'ai-je déjà dit ?" Severus regarda sa montre.
"- Il y a trois heures, douze minutes et dix secondes.
- Ne te moque pas de moi ! Si tu venais à me trahir…" Lucius laissa sa phrase en suspens, adressant un regard lourd de sens à l'homme en face de lui.
"- Monsieur ? " Lucius se dégagea de l'étreinte de Severus et tournoya en riant jusqu'à l'autre bout de la pièce.
"- Ne fais pas cette tête, mon bon Severus. Au fait, tu n'as toujours pas répondu à ma question. Est-ce que je te plais ?" Severus soupira.
"- Oui." Lucius eu une moue dubitative.
"- Suis-je repoussant ?
- Il faudrait être aveugle pour ne pas voir votre beauté. Votre teint pâle, votre port altier et vos fins cheveux d'or que vous envient les plus belles jeunes filles…
- Ce n'est pas ce que je t'ai demandé, Severus." Il sembla hésité quelques instants puis après quelques instants de réflexion il se rapprocha à nouveau de Severus et posa sa tête contre son épaule.
"- Pourquoi me fuit-il ? Ne suis-je pas désirable à ses yeux ?" Une lueur de compréhension traversa les prunelles d'onyx de Severus qui sourit faiblement.
"- Votre simple vue inciterait la plus chaste des religieuses à sombrer dans la débauche. Il a peur. Ne le brusquez pas et il finira par venir à vous de lui même.
- Tu as sans doute raison. Mais cela fait si longtemps que j'attends maintenant. Et s'il ne voulait jamais de moi ? Il est si but
- Tout vient à point à qui sait attendre. Il vous faut être patient, monsieur.
- Oui… il est tard. Je vais aller me coucher. Je te laisse à ton rendez-vous avec la lune. Ne veille pas trop tard. Nous avons une tâche importante qui nous attend demain.
- Bien, monsieur."
Lucius enfila un peignoir et sortit de la pièce, bientôt imité par Severus.
Remus n'en croyait pas ses yeux. A quoi rimait ce charabia ? Pourquoi fallait-il qu'il tombe toujours sur des scènes plus étranges les unes que les autres ? Était-il maudit ? Rageusement il commença à ranger son matériel. Il était tard et il en avait assez de perdre son temps avec cette histoire. Si James voulait prouver que Malefoy et le Slytherin ne faisaient qu'un, ce n'était pas la méthode à employer. D'ailleurs leur priorité devrait d'être d'attraper l'assassin de Sirius et non ces enfantillages.
Le docteur Lupin s'apprêtait à partir quand il sentit une main l'attraper et le plaquer durement contre un arbre. Surpris, il laissa tomber tout ce qu'il tenait et gémit.
"- Et bien, mon cher Remus, ce que tu a vu t'a t'il plu ? Notre petite démonstration était-elle à ton goût, mon vieil ami ? As-tu eu ce que tu voulais ?" Severus le toisa et raffermit sa prise.
"- Je ne comprends pas…
- Tu n'as jamais rien compris, mon pauvre. Déjà du temps où nous étions étudiants… Mais là n'est pas la question. Sache que lorsqu'on épie quelqu'un, surtout de nuit, on évite de garder une lampe allumée avec soi." Cracha-t-il méprisant.
"- Severus, lâche moi ! Tu me fais mal." Severus desserra quelque peu son étreinte.
"- Dis-moi, je me trompe ou tu es moins enthousiaste de me revoir que cet après- midi ?
- Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire." Dit-il en rougissant.
Le laquais de Lucius Malefoy ricana doucement et plongea ses doigts dans la chevelure de Remus tous en appuyant son front contre le sien.
"- Mon pauvre ami, toujours si candide, si innocent… Si pur. C'est rafraîchissant de voir qu'il existe encore des gens comme toi." Tous en parlant Severus fit glisser lentement ses doigts qui enserraient le poignet de l'autre homme jusqu'à la taille de celui-ci et, avant qu'il ne songe à protester, l'embrassa tendrement. A son grand étonnement Remus y répondit, passant d'un geste chaste à un autre beaucoup plus passionné. Renversant les rôles, Lupin poussa l'homme ténébreux à terre et s'assit à califourchon sur ses cuisses. Quand il commença à embrasser langoureusement son cou en y laissant des marques douloureuses, Severus songea fugitivement que son partenaire de ce soir n'était pas si innocent qu'il voulait bien l'affecter. Soupirant de plaisir alors que son vis-à-vis lui retirait sa chemise tout en caressant son torse du bout des lèvres, Severus inversa à nouveau sa place avec celle de son nouvel amant dans l'intention de lui faire subir le même sort. La nuit allait être longue et la journée à venir difficile à cause du manque de sommeil mais savoir cela n'empêcha pas Severus de sourire tendrement à celui qui ce trouvait sous lui avant de se lancer à corps perdu dans ces jeux amoureux que réclamait Remus à force de gémissements et de mains baladeuses épousant les formes de ses hanches.
221 Baker Street, 24 septembre 1904, 07h13
Remus remonta Baker Street en grimaçant. La nuit dernière l'avait laissé endolori et courbaturé. Il sonna à la porte des Potter en réprimant un bâillement. C'est, fait inhabituel, James qui vint lui ouvrir. Ce dernier était rayonnant et semblait se contenir difficilement de sautiller dans tous les sens. Intrigué, Remus suivit son ami au salon, c'était un fait rare de voir le grand James Potter d'aussi bonne humeur à une heure si matinale. Lupin s'assit difficilement et ne put s'empêcher de gémir.
"- Et bien Moony, quelque chose ne va pas ?
- Non, non." Répondit-il en s'empourprant. " Tout va bien. Et toi, tu m'as l'air bien enjoué.
- Oh moi, je pense avoir trouvé ce qui a tué notre ami. Mais dis-moi, comment s'est passée cette surveillance ?
- Euh…" Remus pris une teinte qui pouvais rivaliser avec les cerises du jardin de la grand-mère maternelle de James et bredouilla quelques explications incompréhensibles.
"- J'ai rien compris. Mais ce n'est pas grave. Je pense que Sirius a été empoisonné avec du lait.
- Du lait ?
- Oui. Il y est allergique depuis son plus jeune âge. Je pense qu'il a du s'étouffer quand la substance a commencé à agir sur lui. Ou alors il s'agit de phyllobates terribilis. Il s'agit d'une toxine produite par une espèce de grenouille originaire d'Amérique du Sud et que les indiens Choco utilise pour chasser[M5] . Mais cette substance est très rare, et à par Lucius Malefoy, je ne vois pas qui pourrait en posséder." James jubilait presque. Remus soupira et regarda son ami d'un œil torve.
"- Ca suffit maintenant James avec ce Lucius ! Tu es fatigant à la fin. C'est une véritable obsession. Tu passes ton temps à chercher des preuves pour incriminer ce pauvre homme. Mais que t'a t'il donc fait pour que tu t'acharne sur lui à ce point ?
- Et qui cela pourrait être selon toi ? " Répliqua James, vexé.
"- Je ne sais pas… Cette Bellatrix Black, si je ne me trompe pas, l'un de ses maris était zoologiste non ?
- Spécialiste de l'Amérique du sud, de la forêt amazonienne[lh6] pour être plus précis. Enfin je crois.
- Bah tu vois.
- Mais cela ne constitue pas une preuve.
- Il nous suffit de continuer l'enquête…"
Résidence Malefoy, 24 septembre 1904, 09h16
James s'était rendu seul à la résidence Malefoy, Remus étant trop fatigué pour l'accompagner. Ce dernier s'était même endormi dans son fauteuil alors que le détective s'apprêtait à lui expliquer la stratégie qu'il avait élaboré pour forcer Lucius à avouer au cours de leur prochain entretien.
C'était donc privé de son fidèle compère qu'il suivit le majordome jusqu'à la bibliothèque. Étrangement celui-ci lui parut bien fatigué. Lorsque les portes se refermèrent sur lui et qu'il se retrouva seul avec celui qu'il considérait comme sa némésis personnelle, il sut qu'il ne pouvait plus reculer et que l'heure de vérité avait sonné. Lucius était assit sur le rebord de la fenêtre et semblait observer les oiseaux voler d'arbre en arbre dans le parc. Il paraissait mélancolique et le cœur de James se serra à cette vue. L'idée de le prendre dans ses bras pour le réconforter lui traversa l'esprit mais il se gifla mentalement une centaine de fois à cette pensée invraisemblable.
"- Hum ! Hum !"
Lucius, s'apercevant de la présence de l'autre homme, se tourna vers lui et s'appuya nonchalamment à la fenêtre. Souriant il le regarda dans les yeux et passa sa main négligemment dans ses longs cheveux blonds. James remarqua alors que l'aristocrate était habillé d'une façon à la fois simple et élégante. Troublé il laissa son regard glissé de la peau pale de ce cou exposé à sa vue au torse, dont le haut était dévoilé par les quelques boutons de la chemise qui n'avait pas été fermés.
"- Que me vaut l'honneur de votre visite, aujourd'hui, détective ?
- Avez-vous entendu parler d'une toxine appelée phyllobates terribilis [M7] ?
- Oui.
- En possédez-vous ?
- Bien sûr, ainsi qu'un grand nombre d'autres venins et poisons, d'origine aussi bien animale que végétale ou minérale. Personne n'ignore la passion de ma famille pour tout ce qui s'infiltre sournoisement dans les veines et distille lentement la mort. Nous avons accumulé un grand nombre de ces produits au cours des siècles, et je ne fais pas exception à la règle. Cela fait de moi le coupable idéal dans beaucoup d'affaires d'empoisonnements ; sachez toutefois que je n'ai jamais tué personne monsieur Potter.
- Seriez-vous capable d'identifier la substance qui recouvre cette lame ?"
Lucius se leva et vint vers James de sa démarche féline. Il tendit la main pour examiner le poignard mais l'autre eu un mouvement de recul.
"- N'ayez pas peur. Je ne vais pas vous manger."
Lucius prit précautionneusement l'objet par le manche et l'examina pendant quelques instants.
"- Suivez-moi." Le blond se dirigea vers une étagère et appuya sur un livre. Une trappe s'ouvrit alors dans le sol révélant un escalier dans lequel il s'engouffra. James hésita quelques instants puis lui emboîta le pas. L'escalier donnait sur un petit laboratoire de chimie.[lh8] L'homme à la chevelure d'ébène se posta dans un coin et regarda Lucius s'affairer autour du matériel.
"- En général je laisse ce genre de menus travaux à mon majordome mais il est occupé à d'autres tâches."[lh9]
James lui fit signe de la tête qu'il comprenait et le regarda s'exécuter. Obnubilé par les gestes lents des mains fines et délicates qui reproduisait des gestes similaires à ceux qu'il avait lui-même pratiqué la veille, James ne se rendit pas vraiment compte du temps qui s'écoulait et s'engouffra peu à peu dans une torpeur hypnotique.
Ce ne fut qu'une heure plus tard lorsque Lucius lui caressa lentement l'épaule qu'il reprit conscience de ce qui l'entourait. Surpris par ce geste familier il recula pour la deuxième fois de la journée devant cet homme.
"- J'ai fini monsieur Potter. Nous allons repasser dans l'autre pièce, si vous le voulez bien. Mon laboratoire n'est pas vraiment l'endroit idéal pour dormir.
- Mais je ne dormais pas !" Affirma James en s'empourprant.
Les deux hommes retournèrent dans la bibliothèque, l'un souriant, l'autre bougonnant qu'il n'était pas fatigué et que de toute façon il n'était pas assez fou pour s'endormir à la merci de Lucius Malefoy. Celui-ci s'assit dans un sofa et fit signe à James de venir s'asseoir à ses côtés.
"- Je suis très bien debout.
- Comme vous le voudrez. La substance qui recouvre la lame est un mélange assez étonnant, ma fois.
- Et ?
- C'est un mélange de peinture de très bonne qualité, dont le pigment semble être de l'anhydride chromique hydraté, un très beau vert émeraude, de cette toxine sur laquelle vous m'avez déjà posé des questions, la phyllobates terribilis et, chose plus surprenante, des trace de lait. Je doit avouer que cet dernière substance me laisse plutôt perplexe. Sa présence est un mystère.
- Cela rejoint mes conclusions[M10] ." Bougonna James.
"- Ravi de vous l'entendre dire." Lucius se leva et se rapprocha de James.
"- Il semblerait que les grands esprits se rencontrent." Il posa sa main sur l'épaule du détective qui se raidit à ce contact. Ne se défaisant pas de son sourire séducteur qui ne le quittait presque jamais quand il était en sa présence Malefoy plongea son regard de braise dans celui de son vis-à-vis.
"- Détendez-vous, vous n'avez rien à craindre de moi. Vous ai-je déjà dit que vous possédiez la plus magnifique paire d'yeux noisette qu'il m'ait été donné de voir ?"
James rougit et se sentit soudain très mal à l'aise. Il n'était tout de même pas en train de lui faire des avances ? En fait si. Lucius passa un doigt sur sa joue et le fit descendre lentement le long de sa mâchoire, puis de son cou, puis de…
"- Ca suffit !" James repoussa l'homme et lui lança un regard chargé de mépris. Pour qui le prenait-il ? Il ramassa le poignard que Lucius avait posé sur la table et sortit le plus vite possible.
Scotland Yard, 24 septembre 1904, 11h33
Quelque peu remit de ses émotions, James se composa un masque impassible et poussa la porte du chef de la Brigade Criminelle.
"- Monsieur Potter ! Que me vaut l'honneur de votre visite ?" Le vieil homme le regarda avec un sourire indéchiffrable, digne de la joconde. James lui rendit son sourire et s'assit face à son aîné.
"- Je suis venu vous rapporter ceci." Il posa le poignard sur le bureau.
- Ah merci. Vous a-t-il servi ?
- Oui, j'ai pu identifier les substances qui ont terrassé l'inspecteur Black.
- Très bien.
- Il s'agit du phyllobates terribilis mêlé à du lait[lh11] et de la peinture[M12] .
- Du lait ?
- Oui. Je sais que cela peut paraître étrange mais Sirius y était allergique.
- Ce qui signifie que notre apprenti meurtrier le connaissait bien, un de ses proches donc.
- Peut-être, mais d'autres personnes étaient au courant.
- Hum ? Oui, peut être… De quel poison avez-vous dit qu'il s'agissait ?
- Le phyllobates terribilis. C'est une toxine produite par une espèce de grenouille originaire d'Amérique du sud.
- Vous avez l'avis d'un autre expert ?
- Les gens de vos labos n'en n'ont jamais entendu parler. Mais Lucius Malefoy a effectué des tests et est arrivé aux mêmes conclusions que moi.
- Lucius Malefoy, dites-vous ? Intéressant, très intéressant. En effet c'est un expert. Je suppose que vous le considérez toujours comme un suspect ?
- Suis-je si transparent ?
- Cela va bientôt faire trois ans que vous ne cessez de clamer sur tous les toits qu'il est le Slytherin. Et ce malgré le fait que vous n'ayez aucune preuve et qu'en tant qu'homme d'affaire respectable issue de la haute bourgeoisie il est au-dessus de tout soupçon."
James croisa les bras et grommela dans sa barbe comme un enfant.
"- Allons, allons, mon jeune ami. Ne vous fâchez pas pour si peu. D'ailleurs je vous propose de tenter de prouver vos dires ce soir.
- Comment ?
- Vous n'avez donc pas lu les journaux ?
- Non.
- Tenez." L'homme à la barbe blanche sortit un journal de sous une pile de dossiers et le tendit au détective.
Le Slytherin va encore frapper.
Hier soir notre rédaction a eu la surprise de recevoir une nouvelle missive du mystérieux voleur de peinture qui annonçait qu'il volerait la nuit prochaine deux toiles: la famille Beaumont de G. Romney et expérience de la pompe à air de J. Wright of Derby. Ces deux toiles sont actuellement exposées à la Tate Gallery. Lire en page deux, cinq et neuf par Rita Skeeter.
"- Je serai des votre commissaire.
- Je n'en attendais pas moins de vous. Je vous attendrai ce soir vers vingt heures au musée.[lh13]
- Bien, à ce soir donc." James se leva et se dirigea vers la porte.
"- Au faites, votre associé n'est pas avec vous aujourd'hui ?
- Non, il se repose, il a eu une longue nuit.
- Je vois. Passez une bonne journée monsieur Potter.
- Vous aussi commissaire." James sortit.
Alors qu'il allait quitter le bâtiment il se ravisa soudain et se dirigea vers les archives. Lorsqu'il poussa la lourde porte en bois il fut submergé par l'atmosphère poussiéreuse que dégageait la pièce. Il comprenait aisément pourquoi presque personne ne venait jamais ici. Il s'approcha du comptoir derrière lequel était retranché la bibliothécaire et s'y accouda nonchalamment.
- Bonjour miss Pince. J'aurais un petit service à vous demander."
La femme rougit violemment.
"- Oh ! Monsieur Potter, c'est vous ? Cela fait si longtemps que vous n'étiez pas passé. Comment allez-vous ?
- Moi bien. Et vous ? Vous êtes très en beauté aujourd'hui, ma chère.
- Oh ! Monsieur Potter !" Elle gloussa et s'empourpra un peu plus. Rajustant ses lunettes elle tenta de prendre un air professionnel sans y parvenir. James lui lança un sourire éclatant.
"- Pourriez-vous me trouver le rapport d'autopsie de Rudolfus Lestrange je vous prie.
"- Oh ! Oui, monsieur Potter. Tout de suite monsieur Potter." La petite femme partit précipitamment et disparut entre les rayons. Elle réapparut quelques minutes plus tard avec le dossier demandé. James le parcourut rapidement en essayant d'oublier les gloussements et les soupirs que poussait la documentaliste à chaque fois qu'elle posait les yeux sur lui. Brusquement il referma le dossier et le lui tendit.
"- Etrange. Miss Pince, je me suis laissé dire que l'épouse de feu Rudolfus Lestrange avait déjà connu deux veuvages avant celui-ci. Un certain Binns et…
- Quirelle ! Il s'appelait William Quirelle. Ca a fait un de ces scandales à l'époque. Il avait dix ans de moins qu'elle et…
- Pourriez-vous aller me chercher leur dossier, s'il vous plait ?" Il la regarda avec ses grands yeux séducteurs et elle se hâta d'aller quérir ce qu'il lui avait demandé.
"- Tenez monsieur Potter !" Minauda-t-elle.
James examina les deux rapports et les rendit à l'archiviste. Il sortit pensif, ignorant les adieux larmoyant que lui lançait sa plus grande admiratrice qui dès qu'il eut franchi la porte rabroua sévèrement deux secrétaires qui étaient venues apporter des dossiers et qui étaient trop bruyantes à son goût. Tout cela était étrange, très étrange même. Ces trois hommes étaient décédés de la même manière : une mort violente et subite dont les légistes et scientifiques de Scotland Yard n'avaient pu déterminer la cause.
Résidence de Narcissa Black, 24 septembre 1904, 13h59
Remus, enfin remit de ses aventures nocturnes, consentit à accompagner James chez Narcissa Black. Là ils eurent la surprise de découvrir la présence de Bellatrix, et à la demande des deux hommes elle consentit à prolonger quelque peu sa visite afin de répondre à leur questions.
"- Vous insinuez donc messieurs que c'est l'une de nous deux qui aurait commis ce meurtre ?" La voie sèche et froide de Narcissa résonna dans la pièce. Elle se détourna de la fenêtre par laquelle elle regardait depuis le début de cet entretien et planta ses yeux ambre dans ceux de James.
"- Sachez monsieur que je ne tolérerais en aucun cas de telles accusations ni sur ma personne ni sur aucun autre membre de ma famille. Nous sommes une lignée respectable, détective. Aucun de nous ne s'abaisserait à commettre un tel acte.
- Je comprends, mademoiselle. Mais je ne vous accuse pas, ni votre sœur. Je disais seulement que la personne qui a tué Sirius devait le connaître. Assez bien en tous cas pour savoir qu'il était allergique au lait.
- De toute façon, le suspect principal est et restera jusqu'à preuve du contraire le Slytherin. N'est-ce pas, James ?" Demanda Remus avec un sourire quelque peu ironique.
"- C'est un fait indéniable. Nous voudrions juste savoir si…
- L'une de nous deux aurais une idée du nombre de personne au courant de ce fait ?" Demanda Bellatrix sarcastique. "Les trois quart de West End, si ce n'est plus.
- Tant que ça ?" S'étonna Remus
Bellatrix lui sourit comme l'on sourit à un enfant ignorant et lissa les plis de sa robe rouge.
"- Il est arrivé, lorsqu'il était encore enfant, que certains de ses amis se moquent de lui à cause de cela." Expliqua-t-elle indulgente. "Et il a été la cible de plusieurs farces relatives à son allergie. Te rappelles-tu Narcissa de la fête donnée en l'honneur de tes douze ans ?"
Mademoiselle Black s'assit à coté de sa sœur et sourit d'un air rêveur.
"- Oui, il devait avoir dix ans. La quasi-totalité de la haute bourgeoisie avait été invitée. Je ne me souviens pas avoir eu aussi honte de toute ma vie. Vous auriez pu choisir un autre jour que celui de ma fête pour lui faire cette plaisanterie.
- Ne t'inquiète pas pour lui, il s'est bien vengé.
- Que s'est-il passé ?" James ne cessait de lancer des regards interrogateurs au deux femmes avide d'apprendre la suite.
"- Oh ! Nous lui avons fait croire qu'il y avait du lait dans le biscuit qu'il venait d'ingérer, il a paniqué et s'est bêtement jeté sur une ruche."
James et Remus grimacèrent.
"- C'était le bon vieux temps." La femme en rouge éclata de rire et aussitôt se mit à pleurer
"- Bellatrix ! Veuillez l'excuser messieurs, mais tant de morts dans son sillage ces deux dernières années ont mis ses nerfs à rude épreuve.
- Je comprends." Le détective passa une main dans ses cheveux noirs et sourit.
"- Oui, vous m'aviez dit que ses trois derniers époux étaient décédés.
- En effet. Et toujours dans des circonstances mystérieuses.
- Que faisaient-ils dans la vie ?
- William Quirelle était propriétaire terrien aux Amériques mais vivait ici en Angleterre. Rudolfus Lestrange était banquier et Rupert Nigel Binns avait une chaire à l'University College, en zoologie et entomologie. C'était un expert des créatures amazoniennes." Les sanglots redoublèrent.
"- Je vous remercie mesdames de nous avoir accorder de votre temps. Nous allons vous laisser." Les deux hommes se levèrent, saluèrent les deux sœurs et se dirigèrent vers la porte.
"- Mademoiselle Black, j'aurais une dernière question à vous poser." La blonde qui consolait sa cadette releva les yeux vers le détective.
"- Seriez-vous gauchère ?
- Non pourquoi ? Ma sœur l'est par contre.
- Pour rien, juste vérifier un fait. Mes hommages mademoiselle.
- Au revoir messieurs.
- Mesdames." Dit Remus, entraînant James à sa suite.
Tate Gallery, 24 septembre 1904, 23h41
James regarda sa montre pour la troisième fois en une heure. Minuit moins le quart et le Slytherin ne s'était toujours pas manifesté. Il se tourna vers Remus et remarqua qu'il s'était endormi. Il s'apprêtait à le réveiller pour lui dire de rentrer quand un bruit attira son attention. Il se précipita dans la salle où étaient exposés les deux tableaux et le vit. Il était là, finissant de rouler la deuxième toile. Pourquoi personne n'était-il intervenu ? Il chercha des yeux le commissaire et les agents qui l'accompagnaient. Ils étaient endormis un peu partout dans la salle, leurs ronflements brisant le silence monotone qui y régnait.
"- Ne bouge plus, Slytherin ! Je te tiens !"
Le voleur se retourna, faisant voler sa longue chevelure blonde et sa cape noire doublée de soie rouge. L'homme rit derrière son masque en argent et fit crisser ses doigts sur son pantalon de cuir.
"- Attrapes-moi, si tu peux, mon petit détective. Si tu réussi tu auras ta récompense. Il lui envoya un baiser et s'enfuit dans un grand bruissement de cape.
- Espèce de… Revient ici !" James se lança à sa poursuite, le suivant au bruit de sa course et au rire qui retentissait de temps à autre. Au bout de quelques minutes de course poursuite dans les couloirs ils débouchèrent sur les toits.
"- Rends-toi, Slytherin ! Tu ne peux pas t'échapper.
- Vraiment ? C'est me sous-estimer mon cher." Le blond détacha sa cape qui vola jusqu'à James qui s'y empêtra. Lorsqu'il s'en délivra il vit que l'homme se tenait au bord du vide, sa chemise rouge et ouverte sur le devant voltigeant autour de lui. Potter déglutit en voyant cette peau pâle exposée au rayon de lune.
"- Et bien ? Vous troublerais-je détective ?"
James rougit violemment et serra les poings.
"- Je crains que ce ne soit pas encore ce soir que vous m'attraperez, détective. A une autre fois, peut-être."
A ces mots il se jeta dans le vide. James se précipita pour l'en empêcher mais il arriva trop tard. L'homme s'éloignait déjà en parachute, sa chemise emportée par le vent dérivant au-dessus des toits.
"- C'est pas vrai !" James était furieux. Ce misérable voleur avait tout prévu et s'était une fois de plus joué de lui. Furieux il descendit pour aller réveiller le commissaire et ses hommes. Arrivé en bas il entendit un cri. Se dirigeant vers son origine, il vit un jeune agent agenouillé aux pieds d'un autre. Il était très pâle et tremblait.
"- Que se passe-t-il ?
- Il… Il… Il est… M… Mort…"
James se pencha sur le corps étendu à terre et grimaça. C'était le jeune Diggory, il avait un poignard planté dans le cœur et de la peinture verte maculait la blessure.
James aida le jeune homme à se relever et le secoua légèrement pour qu'il reprenne ses esprits.
"- Allez chercher le commissaire."
Le garçon, à peine sortit de l'adolescence remarqua James, le regarda de ses yeux vides.
"- C'était mon ami… Il... Il allait se marier…
- Je sais, allez chercher le commissaire agent… Agent ?
- Wood, Oliver Wood monsieur.
- Bien ! Allez chercher le commissaire, agent Wood."
Il sécha ses larmes et courut jusqu'à la salle où le vieil homme s'était endormi.
[M1]Sans vouloir être méchante le coup du « il a trouvé mais il est pas sûr et pis il a une illumination subite », c'est cliché tellement ça a été rebattu. Et même si les substances ne seront nommées que plus loin dans le texte, marquer maintenant la différence entre le phyllobates dont la présence n'est que soupçonnée pour l'instant et le lait dont la présence est démontrée par l'expérience (euh, il existe combien de substances contenant de l'aldéhyde ?)
[lh2]La substance bleu roi est la liqueur de Fehling. Si l'on chauffe doucement un mélange de quelques millilitres de liqueur de Fehling et quelques gouttes d'aldéhyde, un précipité rouge brique apparaît progressivement. Si on hydrolyse le lactose contenu dans le lait on obtient deux molécules, le glucose et le galactose qui comporte la fonction aldéhyde. Ok
En fait la réaction n'est pas immédiates et demande une transformation préliminaire.
Pour identifié la molécule il faudrait plus de tests ou utiliser la spectroscopie.
Remplace juste le liquide bleu par son nom.
[M3]Donc ici, c'est le lait qui est la cause de la mort.
[lh4]Est-ce que ça passe mieux comme ça ? Non, c'est le « néanmoins » qui gène.
Un enquêteur peu au courant de la vie en haute société aurait pu croire que le meurtrier le connaissait parfaitement alors que cette allergie était parfaitement connue dans ces sphères. Ne tenant pas à un empoisonnement accidentel de son fils, Madame Black y avait veillée.
Ce n'est qu'un exemple et il peut encore être amélioré.
[M5]Le lait comme poison. Je te renvoie à ta propre note, page 11.
[lh6]Il doit bien y avoir des milliers d'espèces en amazonie. Mais de toute façon je trouve ça prétentieux de qualifier quelqu'un de spécialiste. On ne peut jamais tous savoir, il y a toujours des choses que l'on ignore aussi restreint que soit le sujet. (Cette frase est-elle bien correcte ? A part le f à phrase J)
Enfin, cette question relève plutôt de la philosophie.
Sans tomber dans la philosophie, aujourd'hui lorsqu'on dit se quelqu'un qu'il est spécialiste d'Amérique du Sud, on parle souvent de géopolitique ou de culture. Spécialiste de la forêt amazonienne, c'est plutôt les différentes espèces animales et végétales de la forêt, les tribus, la géographie et la cartographie de la forêt. Enfin, l'entomologie et la zoologie sont deux spécialités différentes dans la biologie animale.
[M7]Pourquoi enquêter sur le phyllobates si c'est le lait qui a causé la mort ?
[lh8]Il essai de l'amadouer, d'obtenir sa confiance.
[lh9]Je devrais peut être écrire un prologue pour expliquer le jeu dangereux auquel il joue. Ca pourrait être une idée.
[M10]Quelles conclusions ? Jusque là, il accuse le lait et n'est pas sûr de la présence de phyllobates
[lh11]Le lait sert à démontrer l'amateurisme du tueur. Il voulais être sur de le tuer. Et il n'est pas obligé de savoir qu'on ne meurt pas de cette allergie ce qui prouve qu'il ignorait ce fait. Et d'où vient l'odeur d'opium du premier chapitre ?
[M12]Alors d'une part, il a identifié les substances sur la lame. Et parmi celles-ci se trouvent les substances mortelles. Toucher de la peinture n'est pas spécialement mortelle à ma connaissance.
[lh13]Une galerie peut êtres une partie d'un musée. Mais je peux toujours le remplacé par une exposition.
