CHAPITRE 3

Les trois cavaliers s'arrêtèrent lorsque la Lune atteignait son zénith, leurs chevaux étaient épuisés et eux aussi étaient fatigués et devaient se remettre des émotions de la veille.

A l'aube, Legolas fut le premier levé, étant donné qu'il était le seul elfe, bien sûr il y avait Ambralia, née de mère humaine et de père elfe mais c'était une demi-elfe assez paresseuse...

Legolas observait le paysage, il était assit sur un tronc d'arbre déraciné, le soleil n'avait pas encore apparu mais il y avait déjà un peu de lumière venant de l'est. Ils s'étaient arrêtés au pied d'une colline parsemée de petits arbustes et de fleurs.

L'elfe était ému.

Même si ces deux ans passés en prison ne représentait pas grand chose pour lui qui était immortel, ne pas pouvoir admirer la nature pendant ces années en prison, alors qu'il avait vécu entouré de forêts, de cascades et de plaines pendant plus de 2000 ans, n'était pas facile...

Maintenant tout était arrangé, et cela grâce à Ambralia. Il avait cru qu'elle allait l'oublier rapidement, même après les moments exceptionnels qu'ils avaient vécus ensemble mais elle ne l'avait pas abandonné...

En pensant au passé, Legolas revit toute la Communauté de l'Anneau dans sa tête puis il pensa à Gimli. Ce cher nain qui au début le détestait car il était un elfe et ces deux espèces ne s'aimaient pas trop. Mais les aventures qu'ils ont vécues les ont rapprochées et une grande amitié est née entre ces deux compagnons très différents l'un de l'autre...

A propos de nains, se dit Legolas, Gimli ne devait il pas venir m'aider à m'enfuir ?

L'elfe se leva d'un bond et couru vers l'endroit où dormait encore Ambralia.

« Ambralia ! Ambralia !! Réveilles-toi !

-Quoi... Qu'est-ce-qui se passe ?! » paniqua la demi-elfe en saisissant sa lance à côté d'elle alors qu'elle n'était même pas encore tout à fait réveillée.

« Et Gimli ?

-Gimli ? Et bah quoi Gimli ? » demanda-t-elle d'une voix endormie.

« Il devait venir, où est il maintenant ?

-Je suis pas sûre... Il m'avait envoyé un hymnégilde avec...

-Un hymnégilde ? » coupa Ermengarte qui, allongé à quelques mètres, avait été réveillé par les bruits de voix.

« Un hymnégilde c'est un petit dragon très rapide qui transporte des messages, c'est très utile pour communiquer discrètement, » expliqua rapidement Legolas, puis, il tourna son beau visage pâle vers Ambralia.

« Alors..? »demanda-t-il doucement, voyant que la demi-elfe n'était pas entièrement sortit de son sommeil.

« L'hymnégilde portait se message : moi et mes compagnons arriveront au coucher du soleil de la veille du jour de la libération à la lisière de la forêt d'Irio côté nord ...Enfin quelque chose comme ça ... » ajouta Ambralia en frottant ses grands yeux clairs.

« Et ils ne sont pas venus ?

-Non, ils ont été retardés par je ne sais quel malheur. J'ai renvoyé l'hymnégilde avec un message pour Gimli mais il tarde à me répondre... Mais ce n'est sûrement pas grave, un simple accident ou l'hymnégilde s'est peut- être perdu... »

Malgré la dernière parole d'Ambralia, Legolas avait un mauvais pressentiment et s'inquiétait profondément pour son ami le nain...

Ambralia, qui était assise sur le sol, s'allongea, s'étira puis se leva d'un bond.

« Bon, alors on fait quoi maintenant ? » demanda-t-elle joyeusement.

« On pourrait encore dormir... » répondit Ermengarte qui, étant le seul humain avait besoin de plus de sommeil.

Legolas se tourna vers lui en lui jetant un regard quelque peu méprisant :

« Dors encore si tu le souhaite... » L'elfe avait apprit à se méfier de cette race inférieure, les humains, après la trahison d'Aragorn.

Les yeux de Legolas s'enflammèrent en scrutant Ermengarte qui était déjà repartit au pays des rêves. C'était un humain qui avait tué sa mère... Et, l'espace de quelques secondes, il vit le corps de sa mère elfe étendu à même le sol, égorgée, comme il l'avait trouvée alors qu'il n'était qu'un enfant... Cette vision le hanterait donc tout le long de son immortalité !

Legolas se retourna brusquement, comme pour chasser ses pensées, et se trouva face à Ambralia qui le regardait de ses grands yeux émeraudes.

« Ca ne va pas ? » dit-elle si doucement que c'était presque un murmure.

« Je pensais à... rien. Viens, allons marcher... » répondit Legolas en enroulant son bras autour de la taille de la demi-elfe.

Ils marchèrent silencieusement jusqu'au tronc d'arbre où Legolas était assis auparavant. Cet endroit était vraiment apaisant.

« Je suis si contente de te revoir ! » dit Ambralia d'un coup, après qu'ils se soient assis, et elle se blottit dans les bras de l'elfe. Legolas sentait les doux cheveux dorés de sa compagne sur sa joue et un grand joie emplit son coeur.

Ils restèrent longtemps ainsi puis, subitement, tout s'illumina autour d'eux, ils se séparèrent pour mieux voir se qui se passait et ce qu'ils virent les plongea dans un enchantement profond : le soleil se levait et enveloppait tout d'une lueur dorée, propageant de la lumière et de la chaleur à volonté. Éblouit par cet essaim de paillettes dorées, Legolas posa ses yeux bleu foncé sur le visage illuminé d'Ambralia qui ne craignait aucunement la lumière du soleil. Elle était vraiment resplendissante avec ses longs cheveux aux reflets dorés et ses yeux verts aux longs cils noirs pétillaient de bonheur.

Elle ressemblait à... un ange...

Et sans plus hésiter, Legolas l'embrassa tendrement, baigné par la lumière du soleil...

Quant ils revinrent de leur petite promenade, Ermengarte dormait toujours, mais Legolas remédia à ce problème en assenant un violent coup de pied dans le ventre de l'humain paresseux. Ermengarte poussa un gémissement de douleur et de surprise.

« Mais ca va pas ?! » s'énerva celui-ci.

« Au moins maintenant tu es réveillé, pas besoin d'attendre que tu émerges lentement de ton lourd sommeil » répondit Legolas en rassemblant ses maigres affaires. Ermengarte se leva, il foudroyait l'elfe du regard.

« Bon, calmez-vous... De toute façon, on ne sait pas où on va donc on est pas pressé... » dit Ambralia pour calmer les esprits.

« Il faut trouver Gimli, déclara Legolas sans même se retourner, et s'éloigner le plus possible du royaume d'Aragorn.

-Comme tu veux, c'est toi qui décide ! » répondit Ermengarte, sarcastique.

« Si tu n'es pas d'accord, personne ne te retient ! Pars !! On aurait mieux fait de te laisser dans cette satané prison! » s'énerva Legolas.

« Personne ne vous a obligé à me libérer, mais maintenant c'est trop tard. Je suis libre et je n'ai aucune envie de rester avec un elfe prétentieux !

-PARDON ?! » Legolas était ahuri par l'arrogance et l'audace de l'homme.

« Calmez-vous... » tenta de dire Ambralia.

« DE TOUTE FAÇON, JE N'AI JAMAIS CONNU D'HUMAIN QUI MÉRITAIT L'AMITIÉ ET LE RESPECT D'UN ELFE !! » continua Legolas en hurlant.

Ermengarte se rua sur l'elfe et celui-ci eu juste le temps de se jeter en arrière pour éviter le coup de poing de l'homme. Legolas, à son tour, se jeta sur lui et passa ses mains pâles autour du cou d'Ermengarte en le bloquant sous son propre poids. L'elfe resserra son emprise et le visage d'Ermengarte, qui se débattait sauvagement, commençait à palir.

Ambralia suppliait Legolas de se calmer. Elle posa sa main sur l'épaule de l'elfe pour le tirer en arrière, mais Legolas, assit sur l'homme qu'il étranglait toujours, tourna brusquement la tête vers Ambralia et ce qu'elle lut dans ses yeux la pétrifia.

Le regard de l'elfe étincelait d'une lueur démoniaque !

Tellement de haine...de cruauté !

Ambralia le dévisagea avec peur et horreur malgré leur complicité de tout à l'heure.

Ermengarte, toujours sous l'emprise de l'elfe, profita de ce moment d'inadvertance pour passer ses bras entre ceux de Legolas et les écarter brusquement.

L'elfe lâcha prise, et, poussé en arrière par Ermengarte, retomba violemment sur le dos.

La demi-elfe, toujours abasourdie par le regard infernal de Legolas ne bougea pas pour retenir Ermengarte qui, même essoufflé, avait déjà sauté sur un des chevaux qui broutaient non loin, et il s'enfuit au grand galop à travers la plaine.

L'elfe,quant à lui, toujours allongé sur l'herbe fraîche, tenait son visage entre ses mains, sans bouger.

Ambralia s'approcha lentement, s'agenouilla et l'elfe, en l'entendant à côté de lui, enleva ses mains de son beau visage pâle pour la regarder.

Plus de lueur démoniaque... Plus de méchanceté... Juste les yeux profonds et d'un bleu mystérieux de Legolas...



Les compagnons, qui désormais n'étaient plus que deux, décidèrent d'aller vers l'est chez l'oncle d'Ambralia qui pourrait leur procurer des vêtements, des cartes et bien sûr une cachette.

Legolas ne parla pas de son combat avec Ermengarte ni de sa soudaine fureur. La demi-elfe n'osa pas lui demander et se dit que cette haine des hommes venait d'Aragorn. Mais au fond d'elle même elle pensait qu'il y avait autre chose...

Donc Legolas et Ambralia galopèrent pendant de longues journées, ne s'arrêtant que quelques heures car ils n'avaient pas un grand besoin de sommeil même si dormir était un des passes temps favori d'Ambralia. Legolas était vraiment heureux. Il savourait chaques secondes qu'il passait auprès d'Ambralia.

Cette demi-elfe m'étonnera toujours ! pensa Legolas en se remémorant sa fuite de la prison. L'elfe l'avait rencontrée, il a longtemps, dans une forêt non loin de chez lui, seule et en larmes. Il s'était doucement approché et en l'espace de quelques secondes, la demi- elfe le menaçait en posant une froide lame de métal sur sa gorge pâle. Legolas n'avais pas eu le temps de réagir malgré ses réflexes très rapide et c'est avec beaucoup d'explications et en répétant qu'il ne lui voulait aucun mal qu'Ambralia enleva son poignard de sa gorge.

Il se souviendra, tout le long de son immortalité, du visage baigné de larmes de la demi-elfe où peur, fierté et désespoir se mélangeaient étrangement...



Chapitre 4 quand j'aurais le temps.