Harry Potter et l'éclat de Crystal

Chapitre 40

Alohomora

Celui qui eût quitté le Terrier quelques mois auparavant et qui y fut revenu ces temps-ci, pendant cette période de crise sociale, y eût trouvé un grand changement. Au lieu de cet air de vie, d'aisance et de bonheur presque palpable; au lieu de ces visages souriants se montrant derrière les rideaux des fenêtres, de ces bruits bienveillants provenant du salon et de ces odeurs appétissantes arrivant de la cuisine, il eut remarqué, dès la première vue, quelque chose de triste et de mort. Dans cette salle à manger morne et déserte, on ne retrouvait plus de ces enfants enjoués et de ces parents comblés que Molly Weasley, assise à la table, tapant anxieusement du pied et jetant de frénétiques coups d'œil à l'horloge magique indiquant l'endroit où se trouvaient chacun des membres de la famille.

Elle attrapa une lettre pliée en quatre sur la table et la lut plusieurs fois. Où était son mari? Il fallait absolument qu'Arthur arrive vite parce qu'elle sentait que si elle restait seule plus longtemps elle allait littéralement exploser.

Un craquement se fit entendre. Soulagée, Molly courut jusqu'à l'entrée à la rencontre de son mari – seulement, ce n'était pas son mari qui venait d'apparaître.

-Bill! Oh, comment vas-tu? S'exclama-t-elle en serrant son fils aîné contre elle. Je ne t'attendais pas!

-Moi je vais bien, mais toi, comment vas-tu? Tu as l'air bouleversée…

-…Oui… Où est ton père?

-Papa est pris au ministère. Il en a encore pour quelques heures au moins, et il n'est pas certain de pouvoir rentrer ce soir.

-Ah…

Madame Weasley fit quelques pas dans l'entrée, l'air anéantie.

-Maman, tu es certaine que ça va…?

-Oh, Bill… fit-elle en attrapant le bras de son fils. C'est catastrophique… Viens voir un peu, dit sa mère en le menant jusque dans la salle à manger qu'elle venait de quitter.

Là, elle lui tendit le fameux rouleau de parchemin. Le jeune homme le déroula et le lut avec un air sévère.

Bonjour Arthur,

                                Ça faisait longtemps que je ne m'étais plus adressé à vous, mais, n'ayez crainte, je ne vous avais pas oublié. Je vais aller droit au but : tout d'abord, j'exige que toute résistance cesse et que vous oubliiez le groupe que vous êtes en train de former. Oui, je suis au courant, et vous aurez beau chercher par quel moyen je le suis, vous ne le trouverez jamais. Alors, je vous demande simplement d'abandonner la formation du groupe rebelle et de laisser votre cher ministre de la magie faire son travail. Je doute qu'il ait sérieusement besoin de vous. Non? Je m'attendais bien à cette réponse. Par conséquent, je me verrais dans l'obligation de vous apprendre que votre fille est toujours en mon pouvoir, et que je pourrais en faire ce que je veux. Oui, Molly, c'est vrai. Je sais très bien que vous lisez aussi, et j'en profite pour vous féliciter. Vous avez très bien élevé votre fille, bien qu'elle reste un peu distante sur certains points qui m'intéressent… Enfin, tout ça pour vous demander d'arrêter toute résistance. Le choix vous appartient.

Ensuite, je vous écris dans un autre but très précis : j'ai besoin que vous retrouviez Mr et Mme Granger pour moi. Non, ne vous inquiétez pas, je n'ai aucunement l'intention de les tuer, mais peut-être l'aurai-je envers votre fille si mon souhait n'est pas réalisé… Même que plusieurs de  mes fidèles serviteurs m'ont confié qu'ils la trouvaient très jolie… Enfin, ça ne regarde que vous. Si vous tenez le moindrement à votre unique fille, vous suivrez mes ordres. Et si vous pensez que je bluffe, ce qui serait très facile de ma part, réfléchissez au fait que j'ai fini de rassembler mes armées et que j'ai Poudlard entièrement sous mon emprise… Aussi, je tiens à vous mentionner que Dumbledore est mort.

J'espère avoir très vite une réponse favorable, et je pense que la petite Ginny sera du même avis…

À très bientôt,

Cordialement,

                                                                                                                             Voldemort

Bill resta un moment silencieux, ébranlé par ces nouvelles.

-Ginny …

Son regard alla à l'horloge magique, qu'il contempla avec incrédulité pendant un moment.

-Mais… pourquoi…?

L'aiguille «Ginny » était, comme à son habitude, pointée vers  l'endroit aurait normalement dû figurer le 9, c'est-à-dire  sur la mention « Poudlard ».

-Pourquoi l'horloge indique-t-elle qu'elle est à Poudlard? Tu-Sais-Qui ment?

-Oh, Bill… fit Molly en serrant son fils dans ses bras. Je ne sais pas… Je ne sais tellement pas… Si ce qu'il raconte est vrai, si Dumbledore est mort…

La mère et le fils restèrent un long moment enlacés silencieusement, se réconfortant mutuellement.

-Maman… l'aiguille de Ron…

-Quoi? Qu'est-ce qu'elle a? demanda Molly en se retournant vivement, une pointe d'inquiétude dans sa voix.

L'aiguille portant la mention « Ron » était maintenant placée entre « Poudlard » et « Autre ».

-Oh mon dieu… Oh mon dieu… qu'est-ce que ça veut dire…? Non… ça ne peut tout de même pas…

-Qu'est-ce qui se passe?

Molly se mit à faire les cent pas, jetant de fréquents regards à l'horloge.

-Maman, qu'est-ce qu'il y a?! Ron n'est tout de même pas…?

-Oh, mon chéri… s'exclama miss Weasley,  de chaudes larmes coulant sur ses joues. Tout ce que ça peut vouloir dire, c'est que Ron n'est plus sur cette planète!

********************

-Si il ne se passe pas quelque chose bientôt, je crois que je vais mourir d'ennuie! S'exclama Elisa en baillant. Qu'ils nous libèrent ou qu'ils nous tuent, peu importe, mais vite, qu'ils se décident!

-Personnellement, je trouve qu'on est plutôt bien traité, dit Ron en attrapant un petit fruit exotique qu'il porta à sa bouche.

-On s'en fou de ce que tu penses, rétorqua Elisa. On a vraiment rien à faire et c'est moche.

Ron leva les yeux au ciel en continua sa dégustation. Comment avait-il pu être amoureux… non même ami avec une fille pareille?

On leur avait apporté de la nourriture et de l'eau quelques heures plus tôt, puis on avait veillé à la fourniture de couvertures.

-C'est hier soir qu'on en aurait eu besoin, avait marmonné Elisa.

L'unique jeune fille du groupe était d'humeur massacrante. Elle se plaignait de tout et de rien, tantôt blâmant les autres – en particulier Ron – de ne rien faire pour essayer de se sortir de là, tantôt leur demandant d'arrêter de chercher puisque de toute façon ça ne mènerait à nulle part.

Neville s'était éveillé pendant la nuit au grand soulagement de tous qui commençaient à s'inquiéter pour lui. Ils n'avaient par contre toujours aucune nouvelle d'Aranwë et de Tom, ni de Troyan.

-Ron, tu aurais sérieusement besoin de te laver, lança la jeune fille en passant à côté de lui.

Il soupira, mais ne répondit rien.

-Oh, lâche-le un peu, marmonna Neville. Qu'est-ce qu'il t'a fait?

Elisa lui lança un regard très significatif, et le jeune homme se tut.

-Quelqu'un a jeu de cartes? Demanda-t-elle.

-Mais oui, tout le monde pense à  emmener un jeu de carte quand ils visitent une nouvelle planète! Voyons, pourquoi n'y a-t-on pas pensé?! Ironisa Ron.

-Parce que tu es idiot.

-Plus ça va, plus tu me fait penser à Rogue.

-Rogue est mort.

-Je sais.

Elisa allait répliquer quelque chose lorsqu'un grand fracas les fit tous sursauter. Harry se leva d'un bond et porta instinctivement sa main à sa poche pour attraper sa baguette magique, mais il ne l'avait plus. Des bruits de pas se firent entendre, et quelques instants plus tard, une elfe, seule, faisait son apparition devant leur cellule. Elle les observa pendant un moment, l'œil curieux et l'air soucieux. Puis, après avoir fait plusieurs fois le tour de leur prison, elle prononça très lentement et avec difficulté :

-Bonjour.

Les quatre jeunes gens ouvrirent la bouche, ébahis.

-Euh… Bon…Bonjour… balbutia Neville.

-Vous parlez notre langue? s'exclama Elisa en collant son front entre deux barreaux pour regarder l'elfe de plus prêt.

-Moi…ancien langue…pa…pa

-Parler?

-Parler!

Elisa se retourna vers les trois garçons, souriant d'une oreille à l'autre.

-Vous voyez, je vous l'avais bien dit qu'on s'en sortirait!

Ron leva les yeux au ciel, Harry soupira et Neville se racla la gorge.

-Toi arriver ancien mai…maison?

-Oui! S'empressa de répondre Elisa. On vient de la Terre! On est venu ici pour vous demander de nous aider parce que Voldemort veut conquérir le monde et qu'on a besoin d'avoir des soldats parce qu'il a bâti un mur invisible autour de l'école et qu'il compte nous attaquer avec ses armées!

Si l'elfe avait connu ce mot-là, sa réponse aurait certainement été « Hein?? » mais elle se contenta de hocher la tête avec un air de totale incompréhension.

-Comprendre… moi non… comprendre parler vite plus… moins vite… parler…

-Vous voulez que je parle moins vite? Demanda la jeune fille tout aussi rapidement que précédemment.

L'elfe se contenta de pencher la tête vers la droite et de regarder Elisa comme on aurait regardé un poisson rouge en train de faire du ski.

-Comprendre… non…

-Elisa, tais-toi, lança Ron. Si elle part parce que tu parles trop vite…

La jeune fille lui fit une grimace, mais se tut.

-Est-ce que vous me comprenez? Demanda Harry en articulant aussi bien que possible et en insistant sur chacun des mots.

-Oui.

-Pourquoi est-ce que vous êtes ici? Continua Harry, toujours de la même façon.

-On dire moi –elle fit une pause– que  hommes et ancienne langue être ici. Moi venir parce que… moi savoir ancienne langue parler.

-Qui « on »? s'enquit Neville.

-Calomihetar !

-Ça doit être leur roi… ou leur chef… dit Ron.

-Calomihetar dire moi  venir voir hommes… dire dangereux.

-Ils pensent qu'on est dangereux! S'exclama Elisa, ce qui fit sauter de surprise l'elfe.

-Ça va, je pense qu'on avait compris, marmonna Ron.

-Et vous pensez qu'on est dangereux?

-Moi penser que vous pas dangereux. Mais autres penser et Calomihetar écouter autres…

-Mais pourquoi vous a-t-il envoyé, alors?

-Lui vouloir connaître raisons vous ici.

Les quatre humains s'interrogèrent du regard. Devaient-ils parler d'Aranwë? Le demi-elfe leur avait bien dit qu'il n'avait pas le droit de revenir sur Atlas…

-Aranwë? Demanda l'elfe au bout d'un moment.

-Comment le savez-vous?

-Moi savoir que gentil Aranwë reviendrait. Moi savoir qu'il aiderait humains. Aranwë toujours être gentil. Moi être mère de Aranwë.

-Vous êtes sa mère?!? S'exclama Elisa.

L'elfe hocha simplement la tête, un tendre sourire sur les lèvres.

-Moi faire pacte avec vous. Moi faire vous libre si vous dire moi où être Aranwë.

Harry avala bruyamment sa salive.

-On ne sait pas où il est.

Le sourire de l'elfe disparut.

-Pas savoir du tout? Pas connaître où il être?

-…non.

L'elfe baissa la tête, l'air très déçue.

-Il est quelque part sur la planète, mais on ne sait pas où.

L'elfe hocha la tête.

-Moi faire possible pour aider vous. Mais moi rien promettre. Moi revenir…demain. Demain. Moi chercher Aranwë et parler à Calomihetar.

L'elfe se retourna et fit quelque pas vers la sortie.

-Attendez! Cria Elisa. Pouvez-vous au moins vous dire votre nom?!

-…Alohomora, murmura l'elfe.

Puis elle disparut dans l'angle du couloir.

-C'est son nom?! Dit Neville. Wow…

Ce qui arriva ensuite se passa très vite. Il y eut un cri, puis le bruit d'un corps s'affaissant. On entendit une sorte de piétinement, puis quelqu'un qui courait, et, juste après, Troyan fit son apparition en criant :

-Et voilà votre sauveur, j'ai nommé Troyan!

Devant l'air confus des quatre humains emprisonnés, le centaure ajouta :

-Ben quoi, vous m'applaudissez pas?

-T…Troyan… commença Harry, paniqué.

-Oui, c'est moi.

-Qu'est-ce que tu viens de faire?

-De tuer l'elfe, pourquoi?

-Tu… Tu l'as tuée?

-Oui, je crois. En tout cas, je l'ai bien amochée. Mais à ce que je vois, ça ne vous rend pas très heureux…

-TU L'AS TUÉE?!?

-Je viens de te le dire, Harry. Pourquoi cries-tu?

-Je vais l'égorger, dit Elisa.

-Dans ce cas, je ne vous laisse pas sortir. Mais pourquoi vous mettre dans tous ces états? Ce n'est qu'une elfe, après tout!

-C'est la mère d'Aranwë!

-Ah…

-Elle allait nous faire sortir d'ici!

-Et bien je vais le faire à sa place, dit le petit centaure.

-Mais on va se retrouver illégaux! Poursuivit Harry. La tuer et se sauver après, c'est…

-Si vous êtes en prison, c'est probablement que vous l'étiez déjà, alors…

-Sortons d'ici avant qu'on nous surprenne, dit Ron, resté jusqu'à présent muet.

-Bien, fit Troyan. Mais je ne veux pas me faire pendre ensuite…

-On verra ça plus tard, marmonna Elisa.

Troyan s'avança près de la porte, et après un moment de silence à observer l'entrée de la cellule, il

-Ah, zut… La serrure est un peu haute pour moi, fit Troyan.

Harry soupira.

-Tu es mieux de trouver un moyen de nous faire sortir d'ici et vite, menaça Elisa.

-Je n'accepterai pas qu'on me parle sur ce ton, dit Troyan en faisant quelques pas craintifs vers l'arrière.

-Troyan…

-Non. Je ne vous fais plus confiance. Vous allez me tuer dès que je vous aurai libéré. Tant pis. Je vous laisse là. Adieu!

Quelques instants plus tard, le centaure avait disparu à l'angle du mur et l'on entendait plus que le bruit de ses sabots martelant le sol tandis qu'il se sauvait à l'extérieur.

Les quatre adolescents restèrent debout, immobiles et bouches bées à la vue de leurs deux seuls espoirs apparents de sortir vivant de toute cette histoire disparaître d'un seul coup.

Chapitre nul… encore… en tout cas… merci aux revieweurs

Me suis fait du fun au premier paragraphe ^_^ mais cé duuuuur d'écrire de même… je recommencerai plus