Harry Potter et l'éclat de Crystal
Chapitre 46
Un repas avec le roi
Elisa ne réapparut au château du roi que la nuit venue, quelques heures après que le soleil magique éclairant la caverne eut disparu, éteint tout d'un coup par un mage. Elle n'avait pas pris la peine de remettre la cape d'invisibilité et après à peine quelques pas faits dans la ville, des guerriers elfes s'étaient jetés sur elle, avaient vérifié qu'elle n'était pas armée, puis ils l'avaient escortée jusqu'au château du roi, où son absence avait depuis longtemps été remarquée par Aranwë et Tom, mais aussi par Calomihetar et ses seconds.
L'air absent, le regard vide, les bras ballants, les jambes oscillantes, la jeune fille se laissait presque porter par les deux elfes. De sa main, la cape de Harry traînait sur le sol et laissait une lignée montrant son passage.
Partout dans la rue, tous les êtres mauves se tournaient vers elle, la dévisageant, la pointant du doigt, s'esclaffant, murmurant à voix basse ou hurlant des paroles incompréhensibles. De toute façons, elle ne les aurait pas comprises. Tout ce qui entrait par une oreille sortirait par l'autre allait de même avec les yeux. Elle ne remarqua pas tout de suite que les elfes s'étaient arrêtés et l'avaient lâchée. Elle vacilla et du s'accrocher à l'épaule d'un des guerrier pour ne pas s'étaler dans l'herbe qui ornait l'endroit.
Sortant de sa torpeur, elle secoua la tête, cligna des yeux plusieurs fois, puis eut juste le temps de juste le temps de voir Harry accourir vers elle avant de sentir son esprit partir et de tomber par terre, inconsciente.
Elle se réveilla plusieurs minutes plus tard. Quelques instants furent nécessaires pour qu'elle se rende compte d'où elle était – soit, dans la chambre emménagée à l'intention des humains sur un petit lit simple. Il y avait plusieurs personnes autour d'elle et il faisait froid. Sa pensée se limitait à ça. Pourtant…
-Elle revient à elle.
Elisa ne reconnut pas la voix de la personne. De toute façon, peu lui important, car elle était occupée à se creuser la tête pour retrouver ce qui la mettait dans cet état. Voyons. Il fallait bien qu'il y ait quelque chose, parce que sinon elle ne serait pas dégoûtée d'elle-même, attristée, découragée et anéantie…
Ah, oui, c'est vrai. Elle était sortie malgré les protestations de Harry – tien, c'était lui qui avait parlé – et s'était rendue dans la forêt, où elle avait rencontré les deux petits elfes. Elle sourit en se rappelant comment ils avaient demandé à ce qu'ils les aident pour ôter leur grand manteau qui les faisait passer un adulte…
Ils… Ils étaient deux… Elle n'était pas partie seule… Voyons, qui est-ce qui l'avait accompagnée ?
-Elisa… ça va ? fit la voix de Neville.
-Oui… murmura la jeune fille en se redressant.
Elle fut prise d'un éblouissement. Elle ferma les yeux pour essayer de le chasser.
-Où est Ron ? demanda Harry.
-Euh… Ron ? répéta Elisa d'une voix confuse.
Ah, oui. C'était Ron qui l'avait accompagnée. Elle s'en souvenait très bien maintenant. Même que c'était lui qu'elle avait accepté de…
-Ron ?
Cette fois, on aurait plutôt dit une lamentation.
-Où il est ? s'exclama Harry.
Elisa regarda autour d'elle, espérant voir apparaître une masse de cheveux roux parmi les visages inquiets qui l'entouraient. Mais il n'y avait que Harry, Neville, Tom, Aranwë et les deux gardes qui l'avaient menés au palais.
-Il… Il est…
Des larmes coulèrent sur ses joues. En d'autres circonstances, elle les aurait vivement essuyées et elle aurait tâché de contrôler ses émotions, mais cette fois-ci, elle était trop perdue pour même remarquer qu'elle pleurait.
Le monde autour d'elle n'existait plus. Il n'y avait que ce nom. Ron. Elle l'avait sacrifié… Elle l'avait livré aux deux petits elfes… Elle… Lui…
-Elisa… dit calmement Harry.
-Quoi ! répliqua-t-elle, lui jetant un regard meurtrier.
-Que… Qu'est-ce qu'il lui est arriv ?
Les mains de son frère tremblaient. Ce n'était pas bon signe. Elles ne tremblaient pas quand ce n'était pas grave…
-Je… Je m'excuse ! s'exclama-t-elle, ses pleurs redoublant.
-Où est-ce qu'il est ?! s'écria Harry, attrapant sa sœur par les épaules. Qu'est-ce qui lui est arriv ?
Elisa secoua la tête.
-Je ne voulais pas, Harry… Arrête de crier… Je ne voulais pas…
Harry jeta un regard à Aranwë. Il avait l'air calme. Il avait toujours l'air calme…
-Vous ne l'avez vraiment pas vu ? demanda Tom aux deux elfes.
Leurs expressions furent plus significatives que si deux points d'interrogations étaient apparus dans leurs yeux. Ils ne comprenaient pas un traître mot de ce charabia humain.
-Je leur ai déjà demandé, Tom… dit Aranwë.
Neville, livide, gardait le silence, son regard allant de Harry à Elisa.
-Où est-ce qu'il est ? répéta Harry. Qu'est-ce que tu lui as fait ?
Elisa le repoussa, pleurant de plus belle.
-Laisse-la, Harry… murmura Aranwë. Visiblement, elle n'est pas apte à parler pour le moment…
-Mais Ron est peut-être en danger ! Rétorqua le jeune homme.
-Non, Harry… Non… C'est trop tard… Beaucoup trop tard…
Harry posa un regard crispé sur sa sœur, hésitant sur ce qu'il devait faire. Puis, soupirant, il quitta la pièce. Aranwë fit signe à Tom et à Neville de le suivre. Les deux guerriers elfes se retirèrent également. Aranwë se tourna vers la jeune fille.
-Elisa…
Le demi-elfe posa une main protectrice sur son épaule et attendit que ses sanglots cessent.
-Peux-tu me dire ce qui est arrivé à Ron ?
Elisa se tourna vers lui, les yeux encore remplis de larmes.
-Ne me détestez pas… Je ne voulais pas… Je ne sais pas ce qui m'a pris…
-Je ne t'en voudrai pas, Elisa. Dis-moi seulement ce qui est arrivé.
Reniflant, elle sortit de sa poche la petite pierre sphérique bleutée. La bouche entre ouverte, les yeux écarquillés, Aranwë tendit une main incertaine vers le petit objet.
-Où…Où as-tu trouvé ça ? chuchota-t-il.
-C'est… Ce sont des elfes… Ils m'ont… Ils m'ont dit de montrer ça au roi… et de lui dire que ça venait des … esprits de la forêt.
-Où est Ron ?
-Ils… Ils m'ont dit que c'était le seul moyen de revenir chez nous… je ne savais pas quoi faire… j'étais convaincue qu'on allait mourir… Alors j'ai accepté d'échanger Ron contre ça… Mais je me suis tout de suite reprise, sauf qu'ils n'étaient plus là… Ils avaient disparus… Raven, Serra et…
-QUOI ??
Harry surgit dans la pièce, ouvrant la porte d'une volée et se précipitant vers sa sœur. TU AS SACRIFIÉ RON POUR… POUR ÇA ?!?
-Ne crie pas, Harry… ne crie pas… sanglota la jeune fille, se recroquevillant sur elle-même.
-Tu as tué Ron !
Elisa ne répondit pas, recommençant à pleurer. Aranwë aurait voulu jeter un regard sévère à Harry, mais le cœur lui manqua. Effectivement, il y avait très peu de chances qu'ils revoient Ron.
-Je ne peux pas croire qu'elle l'ait livré à ces… ces elfes… Ils avaient beau se détester, elle n'aurait pas pu…
Harry allait exploser. C'était la goutte qui faisait déborder le vase. D'abord Troyan, puis maintenant Elisa…
Rouge de fureur, il se leva, prêt à frapper dans n'importe quoi qui se serait trouvé à proximité. Il bouillait de l'intérieur et il fallait que ça sorte.
-Harry, calme-toi…
-Non ! Je ne peux pas me calmer ! Elle… Ma sœur… Elisa… Elle vient de tuer Ron !!
-Il n'est pas forcément mort…
Harry jeta un regard noir au demi-elfe.
-Sérieusement, quelles sont nos chances de le revoir vivant ? Nulle, n'est-ce pas ? Et d'abord, qui sont ces … esprits de la forêt ?
-Ce qu'ils disent être – les esprits de la forêt. On ne sait pas exactement qui ils sont… Mais ils se présentent sous forme d'enfants aux gens qui ont besoin d'aide… Ils échangent des solutions contre des choses très chères aux yeux des personnes à qui ils apparaissent...
Harry cilla à ce dernier passage. « très chères… »
-Mais je ne crois pas que… qu'il y ait…
Aranwë n'eut pas besoin d'achever sa phrase.
-Et qu'est-ce que c'est que cette pierre ?
-C'est le signe que les esprits de la forêt nous sont favorables. Lorsque je la présenterai au roi, il y a peu de chances qu'il nous refuse quoi que ce soit… Ces deux petits enfants – Raven et Serra… Ils sont devenus des sortes de divinités pour les elfes…
Harry hocha la tête. Bien sûr. Mais Ron, dans tout ça ? C'était bien beau pouvoir retourner chez eux, mais abandonner Ron ici ? S'il y avait encore des chances de le sauver, ce n'était certainement pas en retournant sur Terre que ça allait aider.
-Où ils habitent ?
-Qui ? Les esprits ?
-Oui.
-Mais nulle part. Ce sont des esprits, Harry. Ils apparaissent quand ils le veulent, ils peuvent être n'importe où, ils nous écoutent peut-être en ce moment…
Harry jeta un regard circulaire à la pièce vide, puis il secoua la tête.
-Mais il doit bien y avoir un endroit où ils entassent tout ce qu'ils prennent aux gens, insista Harry.
-Je te l'ai dit, Harry, ce sont des esprits.
-Oui, mais…
Voyant que ça ne servirait à rien d'insister, Harry se tut. Autant il détestait Troyan quelques heures auparavant, autant il était fâché contre sa sœur maintenant.
-Tu es vilaine, Serra.
-Et toi tu es trop gentil.
-Tu as vu ce que tu leur as fait ?
-C'était ton idée.
-Oui, mais on aurait pu leur demander autre chose… par exemple, nous n'avions jamais vu de cape d'invisibilité avant. Les elfes n'en ont pas.
-Oui, mais les elfes n'ont pas de cheveux roux. Tu as vu comme ils étaient beaux ?
-Mais regarde-les ! La fille pleure tout le temps, maintenant.
-Ce n'est pas grave, elle n'avait qu'à réfléchir avant d'accepter.
-Tu comptes les laisser comme ça ?
-Oui. Tu n'es pas d'accord ?
-Je ne sais pas.
-Tu es trop gentil, Raven. Ce ne sont que des mortels. Il en passe des milliers. Ils ont tous leurs joies, leurs peines. On ne peut pas faire le bonheur de tout le monde !
-Mais on peut éviter de faire leur malheur, aussi…
-Bon. Qu'est-ce que tu veux faire ?
-Je ne sais pas.
-Tu ne sais jamais rien. Tu veux qu'on leur rende celui avec les cheveux roux ?
-Non. Pour lui, c'est trop tard.
-Bien. Parce que de toute façon je n'aurais pas voulu.
-Je pensais à leur faire un autre cadeau…
-Tu es trop gentil, Raven.
-Toi, tu es vilaine.
La nouvelle de la disparition de l'humain aux cheveux rouges se répandit dans le château comme une traînée de feu. Presque aussitôt, des patrouilles furent lancées dans tous les coins de la citée. Calomihetar n'eut pas besoin de se faire prier : une telle menace en liberté ne pourrait que nuire à son peuple.
Assis sur son trône de marbre, le roi réfléchissait en observant par la fenêtre deux petits oiseaux se poursuivre de branches en branches. Il attendait que ses cuisiniers aient terminé de faire à manger. Déjà, une odeur sucrée s'élevait depuis la salle à manger. Dès que ce serait près, ses serviteurs lui feraient signe et il irait rejoindre Aranwë et ses amis humains. La rumeur populaire, apparemment lancée par le petit centaure, disait qu'ils avaient un secret et qu'ils le révéleraient à ce souper très important. De nature curieuse, Calomihetar ne pouvait plus attendre.
Il avait envoyé quelques minutes plus tôt un de ses seconds chercher des nouvelles de Alohomora, blessée gravement dans des circonstances encore inexpliquées, puis il était venu s'asseoir là, comme par son habitude.
Le retour inattendu de Aranwë le troublait. Il avait été formel lorsqu'il avait banni les demi-humains : jamais ils ne devraient revenir en leur terre natale s'ils ne voulaient pas se retrouver sur le bûcher. Mais apparemment, Aranwë s'était jugé assez téméraire pour révéler l'existence de leur race à une poignée d'humains et avait même osé les emmener ici.
« Nous avons besoin d'aide. »
Telle avait été ses paroles. Mais pourquoi le peuple des elfes accepterait-il de venir au secours de ceux qui les avait trahis, tués et chassés quelques siècles plus tôt ? Jamais, en aucune circonstance il n'irait prêter main forte aux Hommes.
-Le repas est prêt, annonça une servante en entrant dans la salle du trône. Elle inclina légèrement la tête puis se retira.
Calomihetar se pressa d'aller rejoindre les autres pour manger.
Harry s'en allait prendre des nouvelles des recherches lorsqu'on les convoqua pour aller dîner en compagnie du roi. Il rejoint ses compagnons, puis ils se firent guidés dans un dédale de couloirs jusqu'à une grande table de pierre entourée de chaises de bois. Ils prirent place autour.
-Pff ! Ils ne m'ont même pas pris en compte, soupira Troyan en allant se coucher à la façon d'un cheval aux pieds de Harry.
Harry se retrouva entre sa sœur et Tom. À côté de celui-ci, il y avait Neville, puis Aranwë.
Quelques instants plus tard, Calomihetar fit son entrée. Le demi-elfe fit signe aux autres de se lever, mais le roi les ignora, un sourire coupable se dessinant sur son visage rond à la vue des coupes de fruits qui ornaient la table. Harry entendit presque la voix de Ron grogner dans sa tête à propos du stupide régime végétarien qui leur était imposé depuis leur arrivée sur Atlas. Sa gorge se noua.
Calomihetar présenta ses salutations de façon distraite. De toute façon, aucun des quatre humains présents ne comprirent.
-Harry, j'ai faim, se plaignit Troyan depuis le dessous de la table. File-moi des raisins.
L'adolescent lui flanqua un léger coup de pied pour que le centaure se taise. Calomhietar se lança alors dans un long et beau discours qu'il avait certainement dû avoir beaucoup de mal à mémoriser étant donné ses multiples hésitations. Il ne parut pas offusquer que personne, sauf peut-être Aranwë, ne semble l'écouter.
Neville et Tom discutaient à voix basse, Elisa avait le regard figé dans son assiette et Harry baillait à s'en décrocher la mâchoire. Même les quelques personnages elfes assis à la table semblaient ne pas porter la moindre attention à leur roi.
Harry finit par en avoir marre d'entendre ces paroles sans comprendre ce qu'elles voulaient dire et se rappela que Troyan connaissait l'elfique.
-Qu'est-ce qu'il dit ? chuchota-t-il au petit centaure.
-J'ai tellement faim…
-Troyan…
-Peut-être que si je mangeais quelque chose je comprendrais mieux…
Harry soupira et prit d'un geste incertain un fruit rose dégageant un parfum semblable à celui de la pêche qu'il tendit à Troyan. Personne ne sembla le remarquer.
-À vrai dire, Harry, je n'entend pas très bien d'où je suis, fit le centaure d'une voix miauleuse. Tu sais que tes genoux sont beaucoup plus près…
Harry se passa une main dans les cheveux puis décida d'abandonner. De toute façon, quelques secondes plus tard, le roi des elfes avait terminé. Il les invita à commencer à manger.
Le repas se passa dans un silence relatif. Harry dut donner à manger à Troyan qui n'arrêtait pas de se plaindre, puis il finit par en avoir assez et le menaça de lui jeter un sort pour qu'il ne puisse plus parler.
Lorsqu'ils eurent terminé de manger, quelques serviteurs vinrent les desservir, puis un lourd silence tomba sur la petite réunion.
-Je vais jeter un sort d'inter traduction, dit soudain Aranwë. De cette façon, vous pourrez comprendre les elfes et eux-aussi vous comprendront.
Il répéta la même chose en elfique.
-D'accord, répondit le roi comme s'il avait eut à donner son accord.
Mais le sort était déjà lancé parce que Harry comprit sa réponse.
-Vous nous comprenez ? demanda-t-il au roi.
-Oui. C'est une bonne idée, Aranwë.
-Merci, mon roi.
Calomihetar plissa les yeux. Il n'avait pas apprécié la réponse sarcastique. Ça faisait très longtemps, depuis qu'il l'avait exilé, qu'il n'était plus son roi.
-Il paraît, commença Calomihetar, que vous avez quelque chose à me révéler.
Harry jeta un coup d'œil à Troyan, qui lui répondit d'un sourire. Aranwë posa son regard sur Elisa. La jeune fille hocha la tête.
-Oui… Je vais tout vous expliquer…
Les regards convergèrent vers elle. Les quelques elfes présents, ne pensant pas au fait qu'ils pouvaient maintenant être compris des humains, ricanèrent en se disant qu'une femelle était à la table du roi. Elisa ne leur accorda pas le moindre regard et pris une grande inspiration.
-Lorsque je suis partie du château avec Ron, celui aux cheveux rouges – elle sentit son cœur se serrer – nous avons croisé quelqu'un qui avait échappé quelque chose. Nous l'avons ramassé et nous sommes partis à la poursuite de cette personne, puis nous avons finalement découvert que c'étaient en fait deux petits elfes, un monté sur les épaules de l'autre. Ils nous ont dit qu'ils étaient les esprits de la forêt.
Les elfes gloussèrent en la montrant du menton. Aranwë jeta un coup d'œil à Calomihetar. Il restait impassible.
S'arrêtant quelques instants pour reprendre son souffle et trouver ses mots, Elisa reprit :
-Ils m'ont proposé de faire un pacte avec eux : si je leur livrais quelque chose de très important, ils me donnaient la possibilité de retourner chez moi. Sur ma planète. Mais ce qu'ils voulaient, c'était Ron. J'étais découragée, certaine qu'on allait tous mourir, alors… - elle jeta un regard à son frère, qui tourna vivement la tête. Elle reprit d'une voix tremblante : – alors j'ai accepté. Je me suis dit qu'il valait mieux qu'un de nous s'en aille au lieu que nous mourrions tous… mais je n'ai pensé cela que pendant quelques secondes ! Seulement, quand j'ai voulu annuler l'échange, ils étaient partis.
Elisa poussa un soupir douloureux, se callant dans le fond de sa chaise. Elle vit Aranwë la féliciter d'un signe de tête. Mais elle n'avait qu'une envie : disparaître.
Calomihetar resta pendant un moment silencieux.
-Bien essayé, Aranwë, finit-il par dire. Je ne savais pas que tu te souviendrais si bien de nos mythes et légendes. Mais tu peux faire sortir cet humain de sa cachette : tu as oublié la partie la plus importante de l'histoire, celle où les esprits de la forêt donnent en témoignage de leur bonne volonté leur symbole.
Aranwë sourit fièrement.
-Je m'excuse, Calomihetar, mais vous vous trompez. Allez, montre-leur, ajouta-t-il à l'intention de Elisa.
Elle s'exécuta., levant sa main au-dessus de la table. Dans sa paume brillait une petite sphère bleutée semblant dégager une aura de paix. Les elfes arrêtèrent aussitôt de rire et se penchèrent par-dessus la table pour mieux voir le signe des esprits de la forêt.
Calomihetar fronça les sourcils, une expression haineuse se dessinant sur son visage violet. Harry aurait pu le comparer à l'oncle Vernon.
-Allez me chercher Silquanas . Vite.
Un elfe se leva et partit en courant vers l'extérieur du château. Moins de deux minutes plus tard, il était de retour avec un vieil elfe au teint pâle criblé de rides.
Personne n'eut besoin de lui expliquer la situation : il s'approcha lentement de Elisa, lui prit délicatement la sphère des mains et l'observa d'un œil expert.
Puis il hocha la tête.
Harry le supposa muet, car sans un mot, il quitta la pièce. Calomihetar arborait par contre maintenant un air furieux.
-Aranw ! Comment te l'es-tu procur ?
-L'histoire qu'elle vous a racontée est véridique, du début à fin. N'est-ce pas, Elisa ?
La jeune fille hocha vigoureusement de la tête. Si elle avait vraiment tué Ron, au moins fallait-il que ça serve à quelque chose…
-Vous savez très bien que nous n'aurions pas pu imiter le symbole des esprits de la forêt, dit Aranwë.
De la sueur perlait son front. Les fruits sur la table avaient perdu toute importance à ses yeux. Le roi semblait être témoin d'un conflit intérieur. Il marmonna un « ce doit être un signe… », puis il acquiesça.
-Tu as raison. Ce sont bien les esprits de la forêt. Même Silquanas le dit… S'ils veulent que nous vous venions en aide, nous le ferons.
Aranwë sourit poliement.
-Merci, mon roi.
Cette fois-ci, sa voix était dénuée de sarcasmes.
-Tu vois, Raven ? On les aura aidé, au bout de la ligne !
-Oui, mais reste que leur ami va leur manquer.
-Qu'est-ce que tu en sais ? Ce ne sont que des humains.
-. . .
-Allons, arrête de faire cette tête. Viens plutôt compter nos trésors à la place !
-. . . Écoute, Serra, je commence à être tanné… Pourquoi doit-on faire ça au gens ? Pourquoi est-ce qu'on les vole comme ça ? Pourquoi ne s'implique-t-on pas plus dans les affaires de notre monde… ? Tu as vus ce qu'il se passe sur Terre et … Serra, tu m'écoutes ?
-Quoi ? Tu me parlais ? Qu'est-ce que tu disais ?
- . . . rien.
Personne n'ouvrit la bouche durant les cinq minutes qui suivirent. Les elfes restaient ébahis devant la sphère bleutée. Aranwë la contemplait aussi, d'un air indéchiffrable. Neville regardait son assiette silencieusement, Tom jetait des regards au demi-elfe dans l'espoir d'attirer son attention, Elisa et Harry gardaient les yeux baissés, l'air grave. Troyan mangeait bruyamment des fruits.
-Troyan, arrête de faire du bruit, marmonna Harry entre ses dents.
-Pourquoi chuchotes-tu ? demanda le petit centaure. Tu ne risques pas de déranger quelqu'un, écoute, ils ne disent absolument rien !
Harry du fermer les yeux et prendre de grandes respirations pour conserver son calme. Les dernières journées… semaines… même plutôt les derniers mois avaient été éprouvants et les heures de coucher fixes de Poudlard lui manquaient énormément. La disparition de Ron n'avait en rien arrangé les choses…
-Pourquoi êtes-vous revenus ici ? demanda soudainement Calomihetar. Je sais que vous me l'avez déjà expliqué, mais…
Aranwë leur expliqua tout ce qui s'était passé à Poudlard, (voir résumé au chapitre précédent ) incluant qui étaient Voldemort, Dumbledore, Mars, incluant aussi la légende de l'éclat de Crystal et tous ce qu'ils avaient vécu.
Les elfes, comme les humains, l'écoutèrent attentivement. Harry vit son année repasser devant ses yeux. Il revit sa rencontre avec Elisa, celle avec Tom, la fuite à la tour d'Izkiban, le combat avec Drula, la découverte des Baldr, le mur invisible… Tout ce qu'ils avaient accomplis, chacun de leur côté mais tous dans le même but… Tout ça avait faillit être gâché… et Elisa venait de les sauver… au détriment de Ron.
Harry essaya de lui sourire, mais il n'y parvint pas. Il ne pouvait pas laisser de côté ce qu'elle avait fait… Comment avait-elle pu ?
Les elfes étaient apparemment très impressionnés par l'histoire. La première fois que Aranwë leur avait racontée, ils n'avaient pas dû lui porter une réelle attention…
Le regard de Harry croisa celui de Tom au récit du moment où il l'avait menacé, lorsqu'ils avaient sauvé Dumbledore d'une mort certaine… Il rougit et baissa les yeux.
Finalement, Aranwë se tut. Les elfes savaient tout. La décision reposait entre leurs petites mains mauves.
Calomhietar se leva et se mit à faire les cent pas.
-Les esprits de la forêt vous sont favorables. Et vous avez réellement besoin d'aide. Considérant ces faits, nous accepterons de vous prêter main forte, mais à une seule condition : lorsque vous serez… lorsque nous serons de retour et victorieux, on vous effacera la mémoire de façon à ce que vous n'ayez plus le souvenir d'être venu ici – nous effacerons de vos têtes le souvenir même de notre existence.
Harry vit Aranwë sur le point d'approuver. Le demi-elfe avait sans aucun doute la fragilité de leur réussite en conscience. Il se pressa donc pour le couper.
-Un instant. Attendez une minute. Il faut y réfléchir.
Ils ne pouvaient pas accepter une telle condition sans même mesurer les impacts que ça imposerait dans leurs vies futures ! Comment pourraient-ils vivre, si jamais ils vivaient, sans ne jamais pouvoir se rappeler que pendant plus d'une semaine ils avaient été à des millions de kilomètres de leur planète, prisonniers des elfes ? Comment pourraient-ils accepter la disparition de Ron sans jamais se souvenir ni où ni comment elle s'était produite ?
Le regard de Harry croisa celui de sa sœur. Elle semblait partager les mêmes interrogations.
-Il n'y aurait pas autre chose qu'on pourrait faire pour vous ? demanda-t-il.
-Non. Nous ne voulons plus avoir de visiteurs terriens. Surtout pas si c'est pour nous mêler à leurs problèmes de mages noirs. Si vous refuser de vous faire effacer la mémoire, nous vous ramèneront ici après avoir sauver votre planète et nous vous garderons prisonniers. Vous avez le choix.
Ça ne prenait pas grand-chose pour comprendre qu'ils n'avaient pas le choix. Il fallait qu'ils se fassent effacer la mémoire.
Aranwë consulta Harry du regard. L'adolescent soupira, puis acquiesça.
-Très bien, dit Calomhietar. Énoncez-moi maintenant ce dont vous avez besoin.
-Des guerriers, commença Aranwë. Étant donné le mur invisible qui nous entoure, vous avez comprsi que nous ne pouvons pas nous en sortir. Si Voldemort décide de s'en prendre à l'école, nous ne résisterons pas longtemps. À part nous, il reste moins d'une centaine d'élèves à peine capables de se défendre, et une poignée de professeurs experts en botanique ou en astronomie qui je doute ne soient pas d'une grande aide lorsqu'il s'agira de repousser des hordes d'attaquants. Nous avons besoin de puissants lanceurs de sorts pour pouvoir repousser les ennemis jusqu'à ce que le bouclier qui entoure le château disparaisse. Ensuite, nous serons secourus par le reste du monde. Mais encore, il se peut que nous n'y arrivions pas par nous-même.
-Combien de guerriers ? 50 ? 100 ?
-300, rectifia Aranwë.
-300 ? Mais c'est impossible ? Vous savez que la magie elfique est très puissante et que…
-C'est pourquoi je vous demande si peu d'hommes.
Ravalant sa fureur, Calomihetar s'approcha d'Aranwë.
-C'est environ le vingtième de notre population. Nous sommes très peu nombreux… Si jamais nous nous faisions attaquer…
-Mais voyons, soupira le demi-elfe. Pourquoi vous feriez-vous attaquer ? Vous êtes à l'autre bout du système solaire, caché dans le sous-sol d'une planète… Et qui est-ce qui vous attaquerait ? Des extra-terrestres ?
Calomihetar le toisa.
-300, c'est trop.
-Les esprits de la forêt de la forêt veulent que vous nous aidiez, rappela Tom.
Le roi le ramena à sa place en lui jetant un regard féroce.
-300, c'est trop, répéta l'elfe.
-Dans ce cas, la population d'une planète toute entière risque de se retrouver mise en esclavage pour l'éternité. Et ce sera la faute de l'égoïsme de ce roi de cette lune lointaine qui par simple rancune décida d'abandonner ses semblables.
-Vous n'êtes pas nos semblables, s'interposa un elfe en se levant. Nous sommes déjà très gentil de vous aider après ce que vous nous avez fait subir il y a quelques siècles.
-Pourquoi blâmer les enfants des torts de leurs parents ? répliqua Aranwë.
Tom jeta un regard en coin à Harry, qui baissa les yeux.
-Nous ne vous livrerons pas 300 de nos hommes, dit Calomihetar. C'est beaucoup trop.
-Mais nous nous ferons attaquer par des géants ! Par des monstres qui n'éprouverons aucune piti ! Et vous voulez nous abandonner à notre sort ?
Le roi se tourna vers Elisa.
-Des géants ?
Aranwë jeta un regard noir à la jeune fille.
-Non. Ça ne fonctionne plus. Vous n'aviez pas dit qu'il y aurait des géants.
-Nous n'avons pas dit le contraire, fit amèrement Aranwë.
-Ce sera beaucoup plus dangereux que prévu, continua le roi. Je ne peux pas vous prêter de mes guerriers. Et surtout pas 300, si c'est pour les envoyer à une mort certaine. Trouvez autre chose qu'on pourrait faire pour vous aider.
-Mais les esprits de la forêt… reprit Tom, avant de se faire couper par l'elfe qui s'était levé.
-C'est la seule raison qui nous pousse à même vous parler.
Pendant quelques instants, un lourd silence plana dans la salle.
-Vous ne pourriez pas abattre le mur invisible ? risqua Neville.
-Non. Nous ne pouvons pas jeter de sorts d'ici à la terre. C'est beaucoup trop loin.
-Pourtant, on est venu en seulement quelques secondes…
Calomihetar soupira.
-C'était de la magie.
-Je sais bien, continua Neville, mais…
-De toute façon, lança Tom, même si nous le détruisions, nous ne savons pas ce qu'il se passe à l'extérieur. Peut-être que ça ne va pas très bien pour eux non plus… Avec Mars qui s'est sauvé avec l'éclat de Crystal et Voldemort qui rassemble des armées…
-Lorsque nous retournerons sur Terre, alors, nous ne pourrions pas réapparaître à l'extérieur du mur ? demanda Neville.
-Non, répondit Aranwë. Et de toute façon, nous avons besoin d'aider Poudlard, pas de nous sauver.
Neville prit la résolution de ne plus dire un seul mot jusqu'à la fin de l'entretien.
-Nous avons vraiment besoin d'hommes, reprit le demi-elfe. Disons… 200.
-Et bien c'est non. Tant pis pour vous, dit le roi
-Tout ce que vous voulez, c'est que nous perdions de nos force pour ensuite nous attaquer et nous tuer jusqu'au dernier ! s'exclama l'elfe.
Harry soupira.
-Écoutez, dit Elisa en jetant un regard à son frère. J'ai accepté… j'ai accepté de sacrifier quelqu'un qui m'était très très très cher, une des personnes qui avait le plus de valeur à mes yeux dans l'espoir de sauver notre monde. Maintenant, je le regrette, j'aimerais mieux qu'il soit toujours ici avec moi et que le monde là-bas meurt, mais c'est trop tard… S'il vous plaît, par pitié, par respect pour la vie, venez-nous en aide…
Elisa étouffa un sanglot et essuya furtivement une larme rebelle qui avait glissé le long de sa joue.
Calomihetar et l'elfe la regardèrent un moment, l'air interloqué. De toute évidence, ils n'avaient pas eu à composer avec la gamme de sentiments humains depuis très longtemps.
Harry regarda sa sœur avec pitié... mais il n'arrivait toujours pas à lui pardonner. Il savait qu'elle regrettait, mas…
-Je… Je vous accorde 100 hommes, finit par dire le roi.
Aranwë secoua la tête.
-Ce n'est pas assez. 150.
-Non. Hors de question.
Son ton ferme n'accordait aucune réplique. Tom murmura tout de même :
-Mais les esprits de la forêt ont dit que…
-100. C'est ma dernière offre.
-Allons, allons, fit une petite voix depuis le dessous de la table.
Tout le monde sursauta. Troyan se faufila entre les pattes de chaises puis s'arrêta devant le roi.
-Bonjour, votre majesté. Nous nous sommes déjà vu, mais je tiens à me présenter : Troyan, de la tribu des centaures de la Forêt de Poudlard. Voilà, étant donné que mes… amis – il jeta un coup d'œil à Harry pour voir son air renfrogné et il ne fut pas déçu. Il reprit : - étant donné que mes amis n'arrivent pas à s'entendre avec vous, j'ai une merveilleuse offre à vous proposer. Vous ne pourrez pas refuser. Accordez-nous 75… non, disons… 50 hommes, puis redonnez-moi ma taille normale. Ensuite, renvoyez-nous chez nous, et nous ne vous achalerons plus.
-Très bien ! répondit aussitôt Calomihetar.
-Non ! Ne l'écoutez pas ! Rétorqua Harry.
-Je trouve cette solution parfaite, répliqua le roi des elfes.
-Mais pas nous !
Harry lança un regard meurtrier au centaure, qui lui répondit d'un haussement d'épaules.
-Je pensais que ça vous plairait, comme solution, fit-il simplement.
-Écoutez, Calomihetar, nous avons vraiment besoin de plus de guerriers…
-Très bien, très bien ! 125 hommes. C'est ma dernière offre.
Aranwë soupira.
-D'accord.
-Mais ce sera volontaire. Je vous laisserai partir avec au maximum 125 elfes, mais si il n'y en a que 10 qui sont assez fou pour aller risquer leur vie sur Terre, ce sera tant pis pour vous.
Aranwë hocha la tête.
-D'accord. Je comprends
-Et vous me rendrez grand ? s'enquit Troyan.
Calomihetar grommela quelque chose, puis il hocha la tête.
Au total, 58 elfes acceptèrent de se joindre aux Terriens. On était bien loin de l'objectif de 500 d'Aranwë. Les argumentations entre le demi-elfe et Calomihetar n'auraient servi à rien… Seul le commandant Nilthas et sa compagnie acceptèrent de leur prêter main forte. Harry ne comprenait pas pourquoi les elfes formaient des compagnies alors que leur existence même était inconnue de la plupart des autres êtres vivants. À moins d'extra-terrestres, ils ne risquaient pas d'être attaqués…
-Il y a d'autres elfes, expliqua Aranwë. Vous êtes tombés dans le Royaume de Calomihetar, mais il y en a d'autres regroupements sur Atlas. Ils ne sont pas vraiment ennemis, même qu'ils vivent en harmonie depuis très longtemps, mais les elfes sont un peu paranoïaques… Tom et moi nous sommes retrouvés dans un autre de ces Royaumes. C'est pour ça que ça nous a pris tant de temps venir vous rejoindre.
Harry acquiesça.
Le retour sur Terre était prévu pour le surlendemain. C'était juste assez de temps pour que les soldats se préparent. Aussi, un Baldr pour un si grand nombre de personne prendrait beaucoup de temps à construire. Entre temps, les recherches continuaient. Toujours aucun signe de Ron. Tous les elfes désapprouvaient une telle profanation de la volonté des esprits de la forêt, mais ils n'avaient pu faire autrement après les multiples supplications de Harry et de Elisa. C'était d'ailleurs la dernière fois qu'ils s'étaient parlés. Harry l'évitait.
Neville restait discret, la plupart assis dans un coin, l'air songeur. Tom faisait ce qu'il pouvait pour aider Aranwë et évitait Harry. Il ne devait pas avoir aimé la façon dont il lui avait posé des questions sur sa mère. Elisa s'occupait un peu partout, faisant de son mieux pour aider les recherches de Ron. Elle regrettait vraiment ce qu'elle avait fait. Mais tout comme Harry, elle avait perdu espoir. Ils étaient tous les deux conscients qu'ils ne le reverraient plus jamais.
Il fut décidé que Troyan ne serait pas ramené à sa grandeur nature. Après tout, c'est lui qui avait presque tué Alohomora.
-Comment va-t-on faire pour ramener le centaure sur Terre ? demanda Tom à Aranwë alors qu'ils se dirigeaient vers le bureau Nilthas pour finir de faire l'inventaire de ce qu'ils auraient besoin.
-Le problème a déjà été traité. On fera un Baldr spécial juste pour lui.
Voyant la mine déçue que faisait Harry qui les avait rejoint, il ajouta :
-Tu aurais voulu qu'on le laisse ici ?
Harry haussa les épaules.
-On s'en passerait sur Terre.
-Les elfes refusent de le garder.
Ils arrivèrent devant Nilthas, qui semblait les attendre.
-Vingt-et-un autres elfes ont décidé de se joindre à notre cause, commença-t-il sans préambule.
Harry sourit. Ça les emmenait à 79…
-Sinon, nous sommes fins prêts. Il ne nous reste plus qu'à terminer la production du Baldr, puis nous pourrons y aller.
Aranwë hocha la tête.
-Tu as l'air pressé, commenta-t-il.
Le commandant fronça les sourcils.
-Ne devrions-nous pas tous l'être ? Je croyais que la situation était une cause désespérée…
-Tu n'aurais pas une raison personnelle de retourner sur Terre ? demanda le demi-elfe.
Nilthas était un des rares elfes à avoir la peau blanche. Il devait être au quart humain, ou peut-être au huitième… La pigmentation mauve de la peau était toujours défavorisée. Malgré ses lointaines origines, ou plutôt à cause de son lien de parenté avec le roi, on avait accepté de le garder sur Atlas. Aussi, il était déjà très bon soldat et Calomihetar en avait besoin. Nil avait de longs cheveux blonds qui retombaient derrière ses épaules. Ses oreilles pointues, comme celles des elfes, encadraient ses yeux bruns.
-Non, je n'ai aucune raison personnelle de retourner sur Terre, fit-il d'un ton froid. Désolé, je dois aller voir mes combattants.
Aranwë haussa les épaules, puis il se retourna vers Harry.
-Nous n'avons toujours aucune nouvelle de Ron… dit-il en regardant le jeune homme dans les yeux.
-Je sais, répliqua Harry en essayant de soutenir son regard.
-Écoute, je ne crois pas que…
-Je sais, répéta-t-il, baissant le yeux.
Aranwë soupira, puis changea de sujet.
-Nous allons partir bientôt. Tu as reparlé à Hermione ?
Harry fit non de la tête. Il avait bien essayé, mais ça n'avait rien donné.
Haussant les épaules, il quitta les trois autres qui se remettaient à parler de l'approvisionnement des armées et d'autres choses qui ne l'intéressaient pas. Il soupira, puis se rendit dans une chambre, décidé à dormir.
Ça avait été dur. Il avait perdu Ron. Mais maintenant, il savait qu'il retournerait sur Terre.
Merci d'avoir lu ! Merci pour vos reviews ! Et juste pour vous dire c'était le dernier chapitre chez les elfes danse c'est finiiii !!! Prochaine fois on retourne à Poudlard avec Draco et Ginny…n retourne chez les elfes"
Salut
MPZT
a faute de ce roi d' en esclavage pour l' re
