LE JOURNAL INTIME DE PETER PETITGROW
Auteur : moi ! El Rio, alias Elriowiel Greenleaf-Lorelindol, Apalie etc...
Résumé général : Peter Petitgrow, à son entrée à Poudlard, se voit offrir un journal intime qui se remplit tout seul, raconte la journée et la commente... Et Peter entame 7 longues années d'étude, pleines de rebondissements...
Résumé du chapitre précédent : Les rencontres sont nombreuses dans le train qui mène à Poudlard...Et l'arrivée à l'école elle-même n'est pas triste...En effet, Peter ne semble pas avoir été prévu sur les listes de Dumbledore ! Nouveaux personnages et surprises en vue...
Note de l'auteur : Bah voilà c'est une fic sur HP jusque là rien d'original, mais bon j'ai changé de perso, moi c'est Peter Petitgrow, et je l'aime beaucoup ! J'espère des reviews, mais faut pas rêver non plus ! Il ya des nouveaux personnages, évidemment, mais qui m'interessent moins que Peter, donc pour le moment j'insiste pas trop sur eux !
Disclaimer : Malheureusement, rien ne m'appartient, tout appartient à JKR, sauf ce qui m'appartient, et qui n'appartient donc pas à JKR. En gros, rien ne vous appartient ici, sauf les reviews, que j'espère nombreuses !
Spoiler : tome 4, le tome 5 étant la plus grosse (censuré) disons horreur que j'ai lue depuis longtemps...Et pourtant !
Dernières mises à jour : J'ai essayé de corriger les fautes d'orthographe, mais s'il en reste beaucoup prévenez-moi, j'essayerai d'accéder à un correcteur, je n'en ai pas !!
D'autre part, j'ai corrigé quelques petites erreurs : je signale en particulier à Lily Evans 2004 que le Choixpeau dit (noir sur blanc) dans sa chanson du 4ème tome qu'il date de l'époque des fondateurs... Évidemment pour un monde alternatif ce n'est pas une obligation, mais néanmoins...
« Mardi 5 septembre 1970
Peter fut tiré de son lit par le Magicoréveil de James : celui-ci s'adaptait à la personne qui dormait dans la chambre et produisait un son qui permettrait, selon le slogan, « de vous tirer du lit en douceur et avec plaisir ». Malheureusement pour Peter (et pour ses compagnons), le Magicoréveil était un peu vieux (James l'avait hérité de son cousin, qui était déjà en formation pour devenir Voyant Professionnel), et n'était pas adapté à des chambres communes : le son qu'il produisit était un mélange entre une douce musique langoureuse (pour Peter), du hard rock (pour Sirius), une symphonie de Beethoven (pour Remus) et la dernière chanson à la mode(pour James, bien évidemment). James, furieux, attrapa l'objet et le lança à travers la pièce. Celui-ci rebondit sur le lit de Peter et arriva droit dans le ventre de Remus, qui venait de se redresser. Quand il extirpa le réveil du tas de couvertures dans lequel il avait atterri, James remonta le mécanisme, ce qui eut pour effet de faire dire au réveil : « Évitez de maltraiter les objets fabriqués par Viviane&co. Bien qu'ayant été conçu pour résister à toutes vos envies, votre Médicoréveil n'est plus sous garantie... »
« Évidemment » souffla James, « la garantie s'est expirée au bout des 10 ans réglementaires ! ». Peter pouffa tandis que James envoya son polochon à la tête de Sirius, qui avait profité du répit pour se rendormir. Remus regarda avec horreur sa montre et tira les deux autres de sa bagarre. En quelques heures, ils furent dans la Grande Salle, qui annonçait un temps radieux. Les tables étaient presque désertes : il ne leur restait que quelques minutes pour petit déjeuner. Au-dessus de la table des Gryffondor, entourés de sortilèges d '« Interdicio », étaient suspendus leurs programmes. Sirius tendit la main et attrapa sans difficulté le programme marqué à son nom. Quand il tenta de faire pareil avec le programme de James, sa main ne put franchir la bulle de l'« Interdicio ». James rit et attrapa son programme. Les quatre garçons s'aperçurent que leur premier cours était Potions, dans le donjon le plus haut du château. Ils se précipitèrent hors de la Salle sans manger.
La course jusqu'au donjon de Potions fut assez sportive : Peter avait beau souffler en se répétant qu'ils étaient bientôt arrivés, ils n'arrivaient toujours pas, et les trois autres garçons étaient bien devant lui. Une fois ou deux, il crut les perdre au détour d'un couloir, mais les autres l'attendaient toujours. Au bout de plus de 10 minutes de course intensive, James, qui était en tête, dut avouer qu'il était perdu. Sirius, furieux, prit la tête du groupe. Il les guida jusqu'à un petit couloir obscur, qui se terminait par une petite porte en bois noir. Elle ne portait ni poignée, ni marque de serrure. Peter tenta de faire demi-tour, mais l'escalier était déjà reparti, et les autres n'avaient plus la patience d'attendre qu'il revienne : Remus leur avait dit que les escaliers magiques étaient bien capricieux, et celui-là n'avait pas semblé apprécier l'étage où se trouvaient les garçons.
Devant la porte, James et Sirius s'acharnaient à trouver le mot qui permettrait de passer : ils ressortaient en vrac tous les mots qui leur passaient par la tête, mais sans succès. Peter, exaspéré, pointa sa baguette vers la porte et dit : « Alohomora ». La porte s'ouvrit sans résistance. Les trois autres le regardaient d'un air stupide, comme si c'était la première fois qu'ils le voyaient. « Bah quoi » dit Peter « c'est la formule du sort d'ouverture. Mais je ne m'attendais pas à ce que ça marche. C'est le seul sort que je connaisse, on me l'a appris parce que mon père était exaspéré que j'oublie toujours ma clé. Il nécessite très peu de puissance en plus... Bon, on se bouge, ou vous comptez admirer encore longtemps la perfection de mon visage ? » Sirius et James, visiblement amusés, sourirent à cette image : Peter était évidemment conscient de la beauté extrêmement relative de son visage. Si à côté de Frankenstein il passait peut-être pour un Apollon, les trois autres étaient définitivement de figure plus harmonieuse. « En particulier, » remarqua Peter avec une pointe de déception et peut- être même de jalousie, « James et Sirius ». Il avait déjà remarqué, au dîner de la veille, combien les deux garçons attiraient l'attention des filles et la jalousie des garçons.
Ils s'engagèrent dans le passage éclairé par des torches qui jetaient sur les murs de pierre rugueuse des ronds de lumière pâle. Le passage déboucha sur une large salle, qui leur sembla sombre et laide. Mais dès que le premier d'entre eux eut posé le pied sur le sol de la salle, celle-ci s'éclaira comme par magie. Le décor qui s'offrait à eux était d'une beauté féerique : un seul faisceau de lumière passait par une trappe au plafond, mais il se répercutait sur un lustre fait de milliers de petits miroirs de toutes les couleurs et de toutes les formes qui envoyaient une infinité de petits rayons vers tous les coins de la pièce. Là, chaque rayon atterrissait sur un petit symbole de la couleur et de la forme du miroir, qu'il traversait et éclairait de l'intérieur. Les symboles étaient disposés selon un ordre qui semblait aléatoire, mais un grand magicien y eût vu le respect strict des règles de la Luximagie, la magie de la lumière, une des branches de la magie blanche, et de telle façon que l'on passait imperceptiblement d'une teinte à une autre, ce qui était encore accentué par la forme parfaitement sphérique de la pièce, à l'exception de la plate- forme sur laquelle se tenait les garçons. C'était le seul endroit blanc de la pièce, mais d'un blanc mouvant : il était composé de toutes les couleurs de l'Arc-en-ciel qui s'étaient fondues en une seule, plus belle que toutes les autres. La plate-forme était divisée en deux par le milieu sur toute la longueur, ce qui empêchait aux garçons de traverser la salle : un gouffre noir d'environ trois mètres de large était creusé à deux pas de leurs pieds. Le vide du gouffre fit frissonner Peter. C'est alors qu'il s'aperçut que la salle tournait autour de la plateforme.Se retournant brusquement, il poussa un petit cri : la porte par laquelle ils étaient entrés avait entièrement disparu, tandis qu'une autre porte apparaissait de l'autre côté du gouffre. Ils étaient bloqués.
Sirius, James et Remus s'étaient aussi aperçus de la précarité de leur situation. Tandis que les autres songeaient au moyen de sortir, James dit : « C'est stupide, la salle fera un tour complet et la porte reviendra ici » Mais alors qu'il disait ça, la salle s'immobilisa, la porte de l'autre côté du gouffre. « On dirait que cette pièce aimerait bien qu'on reste avec elle... » siffla Sirius. Il toucha un des symboles qui était à côté de lui et retira sa main : le métal était brûlant, et la surface extrêmement glissante. Impossible de passer par les murs. Il ne restait que le gouffre. De ce côté-là, c'était évident : trois mètres de large, c'était trop pour des garçons de 11 ans...Surtout pour Peter, qui était le plus petit des quatre.
Cette fois, ce fut Remus qui les surprit le plus : celui-ci attrapa Peter par la taille et, sans le prévenir, le lança par-dessus le gouffre. Sa force était prodigieuse. Peter, paniqué, se releva à plus d'un mêtre de gouffre, l'air hébété. Sirius, bien que récalcitrant, se laissa vite faire en voyant que Peter allait bien, et James faillit lui atterrir dessus, ce qui provoqua une avalanche de rires. Les trois amis se précipitèrent vers la porte pour l'empêcher de se refermer. Mais comment Remus allait-il traverser ?
Celui-ci recula de quelques pas pour prendre de l'élan, et s'appuya contre le mur du fond, ce qui stupéfia Sirius : il avait remarqué quelques instants auparavant combien le mur était chaud, et s'étonnait de l'absence de réaction de son ami. Remus commença à courir mais, à la grande surprise de tous, il ne prit pas d'élan pour franchir le gouffre, mais se précipita au contraire vers la paroi sphérique. Il courait dessus comme si elle avait été plane et froide, comme dans les vieux films moldus où les héros font toujours des tours extravagants. Mais sans magie, c'était inimaginable. Les garçons se précipitèrent par la porte qui commençait à se refermer.
Ils se retrouvèrent dans un couloir identique en tous points au premier. La porte derrière eux s'était refermée, puis rouverte : on ne voyait plus la moindre trace de porte, et la lumière de la salle était de nouveau éteinte. Ils suivirent le couloir, encore tout étourdis par leur aventure. Sirius referma la porte derrière eux, tandis que les autres s'écroulaient contre le mur, harassés. Sirius voulut alors essayer une « expérience amusante » comme il le dit par la suite pour s'excuser : il pointa sa baguette vers le mur comme Peter l'avait fait avant, et dit à voix basse : « Alohomora ». Un verrou apparut sur la porte, claqua avec bruit et la porte se mit à sonner tellement fort que Sirius fit quelques pas en arrière. Les autres se jetèrent sur leurs pieds et tous se précipitèrent vers le palier. Justement, l'escalier était en train de partir. Ils se jetèrent sur l'escalier et reprirent leur souffle en attendant le prochain palier. James jeta un coup d'œil sur sa montre : « Zut, ma montre retarde ! Elle indique la même heure qu'au moment où nous avons pris l'escalier à l'aller... » Sirius, Remus et Peter regardèrent leur montre exactement en même temps, et s'aperçurent qu'elles indiquaient la même chose. Ils se regardèrent en silence. Sirius prit enfin la parole : « Donc ça veut dire que nos montres se sont arrêtés pendant le temps passé dans la salle... » « Ou que le temps s'est arrêté dans la salle » continua James. « Ajouter à cela que le mot de passe de la porte se change tout seul... » compléta Peter « Et on obtient une salle magique » conclut Remus avec nonchalance. La nouvelle ne semblait lui faire aucun effet. « Je me demande juste à quoi elle peut bien servir. Bon c'est pas tout ça, on est quand même pas en avance ! » dit-il tandis que l'escalier arrivait à un autre palier. Il prit la tête du groupe. En quelques minutes, il les guida jusqu'au donjon de Potions. Les derniers élèves arrivaient encore. Tandis qu'ils entraient dans la classe, Sirius souffla : « C'est pas possible Remus, tu dois avoir une carte de Poudlard » « Ou du flair !» répondit James en riant. Peter ne comprit pas pourquoi Remus se raidit tout à coup.
Le professeur de Potions, M. Quinn, était un petit homme gris à l'air pervers et exalté, qui portait sa robe noire de velours à la mode de 1950. (Peter avait vu des gravures dans un vieux livre de la bibliothèque de ses parents, et il avait bien rit de voir les robes décorées avec des grands rubans et noeuds noirs, tandis que tous les hommes portaient à leur gousset une montre en or. Quinn tout craché !). Ses yeux brillaient d'une lueur fiévreuse, et Peter se demanda ce qu'un prof à l'air aussi étrange pouvait avoir comme qualités pédagogiques. Et il fut forcé de se rendre à l'évidence : il n'en avait aucune. Il était sec et désagréable, et la présence de Serpentards dans la pièce n'arrangeait vraiment rien. Peter se demanda comment allait se passer l'année... Au bout de quelques minutes de présentation rapide, le cours proprement dit commença. Là aussi, Peter fut assez surpris : si la méthode éducative du professeur semblait assez peu appropriée, force était de reconnaître que ses connaissances n'en étaient pas moins véritables : Peter ne connaissait rien à ce que Quinn enseignait.
À côté de lui, Sirius eut le malheur de faire une réflexion désagréable un peu trop fort : « Le garçon brun au troisième rang, ton nom ? » demanda Quinn sans changer de ton de voix. Sirius mit plusieurs instants à comprendre qu'on lui parlait, et en fut quitte pour un sermon de 10 minutes et une première retenue (« ça commence bien ! » souffla James d'un air amusé), pendant lesquelles Peter eut tout son temps pour observer le reste de la classe. Les Gryffondor et les Serpentard ne se mélangeaient pas, et on avait soigneusement laissé le maximum de place entre les élèves des deux maisons. Du côté des Gryffondor, rien de passionnant : Peter connaissait déjà une bonne partie de ces élèves (après tout peu nombreux !). Il remarqua simplement combien Agatha et Lily semblaient bien s'entendre, et combien le groupe formé par Sirius, James, Remus et lui semblait déjà soudé. «Tant mieux », se dit-il « on ne dira pas que Peter Petitgrow est seul. » Du côté des Serpentard, c'était déjà plus constructif : ils étaient déjà organisés en bandes qui semblaient plus ou moins hiérarchisées : certains élèves manifestaient déjà une nette supériorité, qu'ils tenaient probablement plus de leur naissance que de leurs qualités intellectuelles. Peter remarqua néanmoins un garçon à l'air peu avenant, aux cheveux gris sales et à la robe un peu décolorée. Il semblait complètement atypique pour un Serpentard : seul, dans son coin, il semblait passionné par son manuel de Potions, et buvait littéralement les paroles de Quinn. Peter remarqua qu'il notait peu de choses, comme s'il savait déjà tout. Mais était-ce possible pour une première journée à Poudlard ? Sirius s'en sortit avec la première retenue de l'année et les regards d'admiration de toutes les filles présentes dans la salle, ce qui semblait exaspérer le garçon aux cheveux sales. « Peut- être pas à tort » pensa Peter, malgré tout follement amusé par son voisin...
Le reste de la journée se passa sans incidents : à la fin, les quatre garçons s'étaient déjà perdus à travers 5 mystérieuses salles et avaient déjà fait perdre 20 points à Gryffondor, majoritaire ment à cause de Sirius et James, qui semblaient s'en moquer éperdument. Les deux garçons avaient par ailleurs commencé leur dépistage de toutes les filles intéressantes en première année, et avaient obtenus des résultats assez spectaculaires, étant donné que chaque fille de Poudlard avait déjà regardé avec des grands yeux l'un des deux... « ça promet » murmura Remus à Peter d'un air amusé. Celui-ci leva les yeux au ciel : Remus n'était visiblement pas conscient du fait qu'une bonne partie de la gent féminine l'avait fixé pendant tout le dîner. Ils se rendirent ensuite vers la salle commune des Gryffondor, où Peter s'attaqua à son travail : il ne maîtrisait pas encore le sort de Lévitation qu'il avait appris avec le professeur Flitwick, ce qui était d'autant plus frustrant que les trois autres garçons y arrivaient déjà parfaitement bien. À côté de Peter, Sirius le faisait avec nonchalance, tandis que James et Remus s'étaient lancés dans une brillante partie d'échecs magiques. Sirius se désintéressa vite du sort de Lévitation et commença un brillant commentaire de la partie. Il ne maîtrisait absolument rien au jeu, et ne comprenait rien aux tactiques des deux joueurs, mais parvint à se montrer suffisamment résistant pour tenir jusqu'à la fin de la partie. James perdit, et mit immédiatement sa défaite sur le compte de Sirius : « Il m'a déstabilisé ! » grogna t'il. Remus proposa une revanche, mais Peter réclamait de l'aide pour le sort qu'il ne maîtrisait toujours pas parfaitement et pour une explication sur le cours de Potions. James vola à son secours, et, à la grande surprise de Peter, lui expliqua parfaitement clairement tout ce dont il avait besoin. Remus et Sirius s'étaient lancés dans une grande conversation sur l'intêret des échecs (« mais non » disait Sirius, « ça ne sert à rien ! » « Pffffff tu dis ça parce que tu ne sais pas jouer ! » rétorqua Remus avec humour, tandis que Black se renfrognait.), et James alla rejoindre Lily et Agatha, qui étaient tranquillement assises au coin du feu, et lui tournaient le dos. Agatha lisait un étrange carnet noir, tandis que Lily écrivait. Il se pencha par- dessus son épaule en retenant son souffle. Sur une feuille de papier à lettres, Lily avait écrit : « Aujourd'hui, mon corps est mort. » Elle en était déjà à la quatrième ou à la cinquième ligne, et semblait très concentrée. Brusquement, elle leva la tête, cognant la mâchoire de James. Elle blêmit de colère. « Potter ! » cria t'elle, visiblement furieuse. « T'as pas honte ? ça te regarde pas ce que je fais. Dégage. » James se frottait le menton d'un air endolori. « Mais j'ai rien fait » protesta t'il faiblement. « Tu parles ! En plus tu mens ! Tu sais très bien que tu lisais par dessus mon épaule. Dégage, j'ai dit ! » dit Lily. Elle ne s'était pas calmée, et ses yeux verts lançaient des éclairs. James recula d'un pas, comme de peur d'un coup de la part de ces yeux extraordinaires. Une voix envoûtante s'éleva : « Ce n'est pas grave » disait-elle lentement. « Ce n'est pas grave. Il n'a rien vu. Il n'a rien fait. Ce n'est pas grave. » Chaque syllabe sonnait comme une goutte d'eau sur une terre aride, comme le bruit doux d'une source qui jaillit de la roche, comme le chant d'un oiseau qui fait son nid au printemps. Il semblait à Peter, qui s'était arrêté pour assister la scène, que c'était la voix de la nature même qui parlait, dans toute la candeur et la beauté d'un printemps naissant qui n'a pas été vu depuis des années. Pendant quelques instants, rien ni personne ne semblait pouvoir troubler la paix qui s'était installée dans la salle commune. Peu à peu, la voix s'étant interrompue, Peter sortit de son enchantement, et vit que tous les regards étaient fixés sur Agatha, qui avait repris sa lecture. « Évidemment » pensa t'il. « Elle seule à ce pouvoir-là » « Le pouvoir de l'Évocatrice » murmura un septième année à l'autre bout de la salle. Sa voix semblait laide après la beauté de celle de la fillette, mais progressivement, toute la salle se réveilla comme du plus beau des sommeils, où au réveil on se souvient de la douceur du paradis perdu. Les uns après les autres, silencieusement, tous allèrent se coucher. Il ne resta bientôt dans la salle que Peter, Remus, James et Sirius, et Agatha et Lily. Celle-c s'était calmée, et ses yeux avaient repris leur candide profondeur de l'enfance encore innocente. Agatha se leva et dit de sa voix monocorde : « Bonne nuit, et arrêtez les scènes de ménage ! » dit-elle avec humour, mais le coeur n'y était pas, et elle semblait fatiguée. « Son talent la fatiguerait-elle ? » se demanda Peter. « Il faudra que je voie ça... » Elle se dirigea vers le dortoir des filles, suivie par Lily. Les garçons, restés seuls dans la salle commune, allèrent se coucher d'un accord commun. James fit taire son Magicoréveil, qui avait décidé de sonner le soir aussi (c'était vraiment une chance que les dortoirs soient si bien insonorisés, on n'entendait rien dans la salle commune), et était passé de l'agréable mélange du matin à une beuglement de maghathor(1). Le Magicoréveil finit au fond de la malle de Peter, et, tandis que les trois autres entamaient une bataille de traversins, Peter se plongea dans la lecture du carnet. Il passa rapidement à la relecture personnelle :il avait modifié la police pour un vert pompeux qui, d'après le relecture, indiquait « une attraction certaine pour le magnificent, l'imposant et l'autorité. »
Quelques autres commentaires attirèrent son regard :
« Bon, on se bouge, ou vous comptez admirer encore longtemps la perfection de mon visage ? » Cette réflexion montre à la fois un humour fin et de l'auto-dérision, qualités à cultiver.
« Peter se demanda comment allait se passer l'année... » Arrogance, une des caractéristiques qui auraient pu vous mettre à Serpentard, avec une certaine paresse et un regard très distant sur les choses et les personnes qui vous entourent. Ceci est en particulier renforcé par : « Peter se demanda comment allait se passer l'année... », « «Tant mieux », se dit-il « on ne dira pas que Peter Petitgrow est seul. » »...
« Peter ne comprit pas pourquoi Remus se raidit tout à coup. » Perspicacité, observation très complète de ce qui vous entourent. Voir aussi : « Peter remarqua néanmoins un garçon à l'air peu avenant, » et « Peter remarqua qu'il notait peu de choses, comme s'il savait déjà tout. Mais était-ce possible pour une première journée à Poudlard ? ».
Peter soupira, et remarqua alors une autre écriture en bas, dans les notes : « Message du service de vente en continu de Flourish&Blotts : vous pouvez vous connecter sur le Wizternet(2), et accéder ainsi à ce qui est écrit dans les carnets de votre entourage : ceci vous épargnera les longues et fastidieuses lettres de nouvelles que réclame régulièrement votre entourage. Bien sûr, vous sélectionnerez vous-mêmes les passages de votre journal que vous souhaiterez communiquer à votre entourage. La souscription est gratuite pendant les deux premiers mois. Pour y souscrire, dites « oui ». Sinon, fermez le carnet. » Peter dit « oui », vit « Vous avez souscrit à cet abonnement » s'écrire sur la page et referma le carnet. Il y penserait un autre jour. Il se jeta sur son lit et s'endormit.
(1)Mot-valise : Hathor : déesse vache de l'Ancienne Égypte. Désigne une créature magique proche de la vache. (2)WizardInternet
Auteur : moi ! El Rio, alias Elriowiel Greenleaf-Lorelindol, Apalie etc...
Résumé général : Peter Petitgrow, à son entrée à Poudlard, se voit offrir un journal intime qui se remplit tout seul, raconte la journée et la commente... Et Peter entame 7 longues années d'étude, pleines de rebondissements...
Résumé du chapitre précédent : Les rencontres sont nombreuses dans le train qui mène à Poudlard...Et l'arrivée à l'école elle-même n'est pas triste...En effet, Peter ne semble pas avoir été prévu sur les listes de Dumbledore ! Nouveaux personnages et surprises en vue...
Note de l'auteur : Bah voilà c'est une fic sur HP jusque là rien d'original, mais bon j'ai changé de perso, moi c'est Peter Petitgrow, et je l'aime beaucoup ! J'espère des reviews, mais faut pas rêver non plus ! Il ya des nouveaux personnages, évidemment, mais qui m'interessent moins que Peter, donc pour le moment j'insiste pas trop sur eux !
Disclaimer : Malheureusement, rien ne m'appartient, tout appartient à JKR, sauf ce qui m'appartient, et qui n'appartient donc pas à JKR. En gros, rien ne vous appartient ici, sauf les reviews, que j'espère nombreuses !
Spoiler : tome 4, le tome 5 étant la plus grosse (censuré) disons horreur que j'ai lue depuis longtemps...Et pourtant !
Dernières mises à jour : J'ai essayé de corriger les fautes d'orthographe, mais s'il en reste beaucoup prévenez-moi, j'essayerai d'accéder à un correcteur, je n'en ai pas !!
D'autre part, j'ai corrigé quelques petites erreurs : je signale en particulier à Lily Evans 2004 que le Choixpeau dit (noir sur blanc) dans sa chanson du 4ème tome qu'il date de l'époque des fondateurs... Évidemment pour un monde alternatif ce n'est pas une obligation, mais néanmoins...
« Mardi 5 septembre 1970
Peter fut tiré de son lit par le Magicoréveil de James : celui-ci s'adaptait à la personne qui dormait dans la chambre et produisait un son qui permettrait, selon le slogan, « de vous tirer du lit en douceur et avec plaisir ». Malheureusement pour Peter (et pour ses compagnons), le Magicoréveil était un peu vieux (James l'avait hérité de son cousin, qui était déjà en formation pour devenir Voyant Professionnel), et n'était pas adapté à des chambres communes : le son qu'il produisit était un mélange entre une douce musique langoureuse (pour Peter), du hard rock (pour Sirius), une symphonie de Beethoven (pour Remus) et la dernière chanson à la mode(pour James, bien évidemment). James, furieux, attrapa l'objet et le lança à travers la pièce. Celui-ci rebondit sur le lit de Peter et arriva droit dans le ventre de Remus, qui venait de se redresser. Quand il extirpa le réveil du tas de couvertures dans lequel il avait atterri, James remonta le mécanisme, ce qui eut pour effet de faire dire au réveil : « Évitez de maltraiter les objets fabriqués par Viviane&co. Bien qu'ayant été conçu pour résister à toutes vos envies, votre Médicoréveil n'est plus sous garantie... »
« Évidemment » souffla James, « la garantie s'est expirée au bout des 10 ans réglementaires ! ». Peter pouffa tandis que James envoya son polochon à la tête de Sirius, qui avait profité du répit pour se rendormir. Remus regarda avec horreur sa montre et tira les deux autres de sa bagarre. En quelques heures, ils furent dans la Grande Salle, qui annonçait un temps radieux. Les tables étaient presque désertes : il ne leur restait que quelques minutes pour petit déjeuner. Au-dessus de la table des Gryffondor, entourés de sortilèges d '« Interdicio », étaient suspendus leurs programmes. Sirius tendit la main et attrapa sans difficulté le programme marqué à son nom. Quand il tenta de faire pareil avec le programme de James, sa main ne put franchir la bulle de l'« Interdicio ». James rit et attrapa son programme. Les quatre garçons s'aperçurent que leur premier cours était Potions, dans le donjon le plus haut du château. Ils se précipitèrent hors de la Salle sans manger.
La course jusqu'au donjon de Potions fut assez sportive : Peter avait beau souffler en se répétant qu'ils étaient bientôt arrivés, ils n'arrivaient toujours pas, et les trois autres garçons étaient bien devant lui. Une fois ou deux, il crut les perdre au détour d'un couloir, mais les autres l'attendaient toujours. Au bout de plus de 10 minutes de course intensive, James, qui était en tête, dut avouer qu'il était perdu. Sirius, furieux, prit la tête du groupe. Il les guida jusqu'à un petit couloir obscur, qui se terminait par une petite porte en bois noir. Elle ne portait ni poignée, ni marque de serrure. Peter tenta de faire demi-tour, mais l'escalier était déjà reparti, et les autres n'avaient plus la patience d'attendre qu'il revienne : Remus leur avait dit que les escaliers magiques étaient bien capricieux, et celui-là n'avait pas semblé apprécier l'étage où se trouvaient les garçons.
Devant la porte, James et Sirius s'acharnaient à trouver le mot qui permettrait de passer : ils ressortaient en vrac tous les mots qui leur passaient par la tête, mais sans succès. Peter, exaspéré, pointa sa baguette vers la porte et dit : « Alohomora ». La porte s'ouvrit sans résistance. Les trois autres le regardaient d'un air stupide, comme si c'était la première fois qu'ils le voyaient. « Bah quoi » dit Peter « c'est la formule du sort d'ouverture. Mais je ne m'attendais pas à ce que ça marche. C'est le seul sort que je connaisse, on me l'a appris parce que mon père était exaspéré que j'oublie toujours ma clé. Il nécessite très peu de puissance en plus... Bon, on se bouge, ou vous comptez admirer encore longtemps la perfection de mon visage ? » Sirius et James, visiblement amusés, sourirent à cette image : Peter était évidemment conscient de la beauté extrêmement relative de son visage. Si à côté de Frankenstein il passait peut-être pour un Apollon, les trois autres étaient définitivement de figure plus harmonieuse. « En particulier, » remarqua Peter avec une pointe de déception et peut- être même de jalousie, « James et Sirius ». Il avait déjà remarqué, au dîner de la veille, combien les deux garçons attiraient l'attention des filles et la jalousie des garçons.
Ils s'engagèrent dans le passage éclairé par des torches qui jetaient sur les murs de pierre rugueuse des ronds de lumière pâle. Le passage déboucha sur une large salle, qui leur sembla sombre et laide. Mais dès que le premier d'entre eux eut posé le pied sur le sol de la salle, celle-ci s'éclaira comme par magie. Le décor qui s'offrait à eux était d'une beauté féerique : un seul faisceau de lumière passait par une trappe au plafond, mais il se répercutait sur un lustre fait de milliers de petits miroirs de toutes les couleurs et de toutes les formes qui envoyaient une infinité de petits rayons vers tous les coins de la pièce. Là, chaque rayon atterrissait sur un petit symbole de la couleur et de la forme du miroir, qu'il traversait et éclairait de l'intérieur. Les symboles étaient disposés selon un ordre qui semblait aléatoire, mais un grand magicien y eût vu le respect strict des règles de la Luximagie, la magie de la lumière, une des branches de la magie blanche, et de telle façon que l'on passait imperceptiblement d'une teinte à une autre, ce qui était encore accentué par la forme parfaitement sphérique de la pièce, à l'exception de la plate- forme sur laquelle se tenait les garçons. C'était le seul endroit blanc de la pièce, mais d'un blanc mouvant : il était composé de toutes les couleurs de l'Arc-en-ciel qui s'étaient fondues en une seule, plus belle que toutes les autres. La plate-forme était divisée en deux par le milieu sur toute la longueur, ce qui empêchait aux garçons de traverser la salle : un gouffre noir d'environ trois mètres de large était creusé à deux pas de leurs pieds. Le vide du gouffre fit frissonner Peter. C'est alors qu'il s'aperçut que la salle tournait autour de la plateforme.Se retournant brusquement, il poussa un petit cri : la porte par laquelle ils étaient entrés avait entièrement disparu, tandis qu'une autre porte apparaissait de l'autre côté du gouffre. Ils étaient bloqués.
Sirius, James et Remus s'étaient aussi aperçus de la précarité de leur situation. Tandis que les autres songeaient au moyen de sortir, James dit : « C'est stupide, la salle fera un tour complet et la porte reviendra ici » Mais alors qu'il disait ça, la salle s'immobilisa, la porte de l'autre côté du gouffre. « On dirait que cette pièce aimerait bien qu'on reste avec elle... » siffla Sirius. Il toucha un des symboles qui était à côté de lui et retira sa main : le métal était brûlant, et la surface extrêmement glissante. Impossible de passer par les murs. Il ne restait que le gouffre. De ce côté-là, c'était évident : trois mètres de large, c'était trop pour des garçons de 11 ans...Surtout pour Peter, qui était le plus petit des quatre.
Cette fois, ce fut Remus qui les surprit le plus : celui-ci attrapa Peter par la taille et, sans le prévenir, le lança par-dessus le gouffre. Sa force était prodigieuse. Peter, paniqué, se releva à plus d'un mêtre de gouffre, l'air hébété. Sirius, bien que récalcitrant, se laissa vite faire en voyant que Peter allait bien, et James faillit lui atterrir dessus, ce qui provoqua une avalanche de rires. Les trois amis se précipitèrent vers la porte pour l'empêcher de se refermer. Mais comment Remus allait-il traverser ?
Celui-ci recula de quelques pas pour prendre de l'élan, et s'appuya contre le mur du fond, ce qui stupéfia Sirius : il avait remarqué quelques instants auparavant combien le mur était chaud, et s'étonnait de l'absence de réaction de son ami. Remus commença à courir mais, à la grande surprise de tous, il ne prit pas d'élan pour franchir le gouffre, mais se précipita au contraire vers la paroi sphérique. Il courait dessus comme si elle avait été plane et froide, comme dans les vieux films moldus où les héros font toujours des tours extravagants. Mais sans magie, c'était inimaginable. Les garçons se précipitèrent par la porte qui commençait à se refermer.
Ils se retrouvèrent dans un couloir identique en tous points au premier. La porte derrière eux s'était refermée, puis rouverte : on ne voyait plus la moindre trace de porte, et la lumière de la salle était de nouveau éteinte. Ils suivirent le couloir, encore tout étourdis par leur aventure. Sirius referma la porte derrière eux, tandis que les autres s'écroulaient contre le mur, harassés. Sirius voulut alors essayer une « expérience amusante » comme il le dit par la suite pour s'excuser : il pointa sa baguette vers le mur comme Peter l'avait fait avant, et dit à voix basse : « Alohomora ». Un verrou apparut sur la porte, claqua avec bruit et la porte se mit à sonner tellement fort que Sirius fit quelques pas en arrière. Les autres se jetèrent sur leurs pieds et tous se précipitèrent vers le palier. Justement, l'escalier était en train de partir. Ils se jetèrent sur l'escalier et reprirent leur souffle en attendant le prochain palier. James jeta un coup d'œil sur sa montre : « Zut, ma montre retarde ! Elle indique la même heure qu'au moment où nous avons pris l'escalier à l'aller... » Sirius, Remus et Peter regardèrent leur montre exactement en même temps, et s'aperçurent qu'elles indiquaient la même chose. Ils se regardèrent en silence. Sirius prit enfin la parole : « Donc ça veut dire que nos montres se sont arrêtés pendant le temps passé dans la salle... » « Ou que le temps s'est arrêté dans la salle » continua James. « Ajouter à cela que le mot de passe de la porte se change tout seul... » compléta Peter « Et on obtient une salle magique » conclut Remus avec nonchalance. La nouvelle ne semblait lui faire aucun effet. « Je me demande juste à quoi elle peut bien servir. Bon c'est pas tout ça, on est quand même pas en avance ! » dit-il tandis que l'escalier arrivait à un autre palier. Il prit la tête du groupe. En quelques minutes, il les guida jusqu'au donjon de Potions. Les derniers élèves arrivaient encore. Tandis qu'ils entraient dans la classe, Sirius souffla : « C'est pas possible Remus, tu dois avoir une carte de Poudlard » « Ou du flair !» répondit James en riant. Peter ne comprit pas pourquoi Remus se raidit tout à coup.
Le professeur de Potions, M. Quinn, était un petit homme gris à l'air pervers et exalté, qui portait sa robe noire de velours à la mode de 1950. (Peter avait vu des gravures dans un vieux livre de la bibliothèque de ses parents, et il avait bien rit de voir les robes décorées avec des grands rubans et noeuds noirs, tandis que tous les hommes portaient à leur gousset une montre en or. Quinn tout craché !). Ses yeux brillaient d'une lueur fiévreuse, et Peter se demanda ce qu'un prof à l'air aussi étrange pouvait avoir comme qualités pédagogiques. Et il fut forcé de se rendre à l'évidence : il n'en avait aucune. Il était sec et désagréable, et la présence de Serpentards dans la pièce n'arrangeait vraiment rien. Peter se demanda comment allait se passer l'année... Au bout de quelques minutes de présentation rapide, le cours proprement dit commença. Là aussi, Peter fut assez surpris : si la méthode éducative du professeur semblait assez peu appropriée, force était de reconnaître que ses connaissances n'en étaient pas moins véritables : Peter ne connaissait rien à ce que Quinn enseignait.
À côté de lui, Sirius eut le malheur de faire une réflexion désagréable un peu trop fort : « Le garçon brun au troisième rang, ton nom ? » demanda Quinn sans changer de ton de voix. Sirius mit plusieurs instants à comprendre qu'on lui parlait, et en fut quitte pour un sermon de 10 minutes et une première retenue (« ça commence bien ! » souffla James d'un air amusé), pendant lesquelles Peter eut tout son temps pour observer le reste de la classe. Les Gryffondor et les Serpentard ne se mélangeaient pas, et on avait soigneusement laissé le maximum de place entre les élèves des deux maisons. Du côté des Gryffondor, rien de passionnant : Peter connaissait déjà une bonne partie de ces élèves (après tout peu nombreux !). Il remarqua simplement combien Agatha et Lily semblaient bien s'entendre, et combien le groupe formé par Sirius, James, Remus et lui semblait déjà soudé. «Tant mieux », se dit-il « on ne dira pas que Peter Petitgrow est seul. » Du côté des Serpentard, c'était déjà plus constructif : ils étaient déjà organisés en bandes qui semblaient plus ou moins hiérarchisées : certains élèves manifestaient déjà une nette supériorité, qu'ils tenaient probablement plus de leur naissance que de leurs qualités intellectuelles. Peter remarqua néanmoins un garçon à l'air peu avenant, aux cheveux gris sales et à la robe un peu décolorée. Il semblait complètement atypique pour un Serpentard : seul, dans son coin, il semblait passionné par son manuel de Potions, et buvait littéralement les paroles de Quinn. Peter remarqua qu'il notait peu de choses, comme s'il savait déjà tout. Mais était-ce possible pour une première journée à Poudlard ? Sirius s'en sortit avec la première retenue de l'année et les regards d'admiration de toutes les filles présentes dans la salle, ce qui semblait exaspérer le garçon aux cheveux sales. « Peut- être pas à tort » pensa Peter, malgré tout follement amusé par son voisin...
Le reste de la journée se passa sans incidents : à la fin, les quatre garçons s'étaient déjà perdus à travers 5 mystérieuses salles et avaient déjà fait perdre 20 points à Gryffondor, majoritaire ment à cause de Sirius et James, qui semblaient s'en moquer éperdument. Les deux garçons avaient par ailleurs commencé leur dépistage de toutes les filles intéressantes en première année, et avaient obtenus des résultats assez spectaculaires, étant donné que chaque fille de Poudlard avait déjà regardé avec des grands yeux l'un des deux... « ça promet » murmura Remus à Peter d'un air amusé. Celui-ci leva les yeux au ciel : Remus n'était visiblement pas conscient du fait qu'une bonne partie de la gent féminine l'avait fixé pendant tout le dîner. Ils se rendirent ensuite vers la salle commune des Gryffondor, où Peter s'attaqua à son travail : il ne maîtrisait pas encore le sort de Lévitation qu'il avait appris avec le professeur Flitwick, ce qui était d'autant plus frustrant que les trois autres garçons y arrivaient déjà parfaitement bien. À côté de Peter, Sirius le faisait avec nonchalance, tandis que James et Remus s'étaient lancés dans une brillante partie d'échecs magiques. Sirius se désintéressa vite du sort de Lévitation et commença un brillant commentaire de la partie. Il ne maîtrisait absolument rien au jeu, et ne comprenait rien aux tactiques des deux joueurs, mais parvint à se montrer suffisamment résistant pour tenir jusqu'à la fin de la partie. James perdit, et mit immédiatement sa défaite sur le compte de Sirius : « Il m'a déstabilisé ! » grogna t'il. Remus proposa une revanche, mais Peter réclamait de l'aide pour le sort qu'il ne maîtrisait toujours pas parfaitement et pour une explication sur le cours de Potions. James vola à son secours, et, à la grande surprise de Peter, lui expliqua parfaitement clairement tout ce dont il avait besoin. Remus et Sirius s'étaient lancés dans une grande conversation sur l'intêret des échecs (« mais non » disait Sirius, « ça ne sert à rien ! » « Pffffff tu dis ça parce que tu ne sais pas jouer ! » rétorqua Remus avec humour, tandis que Black se renfrognait.), et James alla rejoindre Lily et Agatha, qui étaient tranquillement assises au coin du feu, et lui tournaient le dos. Agatha lisait un étrange carnet noir, tandis que Lily écrivait. Il se pencha par- dessus son épaule en retenant son souffle. Sur une feuille de papier à lettres, Lily avait écrit : « Aujourd'hui, mon corps est mort. » Elle en était déjà à la quatrième ou à la cinquième ligne, et semblait très concentrée. Brusquement, elle leva la tête, cognant la mâchoire de James. Elle blêmit de colère. « Potter ! » cria t'elle, visiblement furieuse. « T'as pas honte ? ça te regarde pas ce que je fais. Dégage. » James se frottait le menton d'un air endolori. « Mais j'ai rien fait » protesta t'il faiblement. « Tu parles ! En plus tu mens ! Tu sais très bien que tu lisais par dessus mon épaule. Dégage, j'ai dit ! » dit Lily. Elle ne s'était pas calmée, et ses yeux verts lançaient des éclairs. James recula d'un pas, comme de peur d'un coup de la part de ces yeux extraordinaires. Une voix envoûtante s'éleva : « Ce n'est pas grave » disait-elle lentement. « Ce n'est pas grave. Il n'a rien vu. Il n'a rien fait. Ce n'est pas grave. » Chaque syllabe sonnait comme une goutte d'eau sur une terre aride, comme le bruit doux d'une source qui jaillit de la roche, comme le chant d'un oiseau qui fait son nid au printemps. Il semblait à Peter, qui s'était arrêté pour assister la scène, que c'était la voix de la nature même qui parlait, dans toute la candeur et la beauté d'un printemps naissant qui n'a pas été vu depuis des années. Pendant quelques instants, rien ni personne ne semblait pouvoir troubler la paix qui s'était installée dans la salle commune. Peu à peu, la voix s'étant interrompue, Peter sortit de son enchantement, et vit que tous les regards étaient fixés sur Agatha, qui avait repris sa lecture. « Évidemment » pensa t'il. « Elle seule à ce pouvoir-là » « Le pouvoir de l'Évocatrice » murmura un septième année à l'autre bout de la salle. Sa voix semblait laide après la beauté de celle de la fillette, mais progressivement, toute la salle se réveilla comme du plus beau des sommeils, où au réveil on se souvient de la douceur du paradis perdu. Les uns après les autres, silencieusement, tous allèrent se coucher. Il ne resta bientôt dans la salle que Peter, Remus, James et Sirius, et Agatha et Lily. Celle-c s'était calmée, et ses yeux avaient repris leur candide profondeur de l'enfance encore innocente. Agatha se leva et dit de sa voix monocorde : « Bonne nuit, et arrêtez les scènes de ménage ! » dit-elle avec humour, mais le coeur n'y était pas, et elle semblait fatiguée. « Son talent la fatiguerait-elle ? » se demanda Peter. « Il faudra que je voie ça... » Elle se dirigea vers le dortoir des filles, suivie par Lily. Les garçons, restés seuls dans la salle commune, allèrent se coucher d'un accord commun. James fit taire son Magicoréveil, qui avait décidé de sonner le soir aussi (c'était vraiment une chance que les dortoirs soient si bien insonorisés, on n'entendait rien dans la salle commune), et était passé de l'agréable mélange du matin à une beuglement de maghathor(1). Le Magicoréveil finit au fond de la malle de Peter, et, tandis que les trois autres entamaient une bataille de traversins, Peter se plongea dans la lecture du carnet. Il passa rapidement à la relecture personnelle :il avait modifié la police pour un vert pompeux qui, d'après le relecture, indiquait « une attraction certaine pour le magnificent, l'imposant et l'autorité. »
Quelques autres commentaires attirèrent son regard :
« Bon, on se bouge, ou vous comptez admirer encore longtemps la perfection de mon visage ? » Cette réflexion montre à la fois un humour fin et de l'auto-dérision, qualités à cultiver.
« Peter se demanda comment allait se passer l'année... » Arrogance, une des caractéristiques qui auraient pu vous mettre à Serpentard, avec une certaine paresse et un regard très distant sur les choses et les personnes qui vous entourent. Ceci est en particulier renforcé par : « Peter se demanda comment allait se passer l'année... », « «Tant mieux », se dit-il « on ne dira pas que Peter Petitgrow est seul. » »...
« Peter ne comprit pas pourquoi Remus se raidit tout à coup. » Perspicacité, observation très complète de ce qui vous entourent. Voir aussi : « Peter remarqua néanmoins un garçon à l'air peu avenant, » et « Peter remarqua qu'il notait peu de choses, comme s'il savait déjà tout. Mais était-ce possible pour une première journée à Poudlard ? ».
Peter soupira, et remarqua alors une autre écriture en bas, dans les notes : « Message du service de vente en continu de Flourish&Blotts : vous pouvez vous connecter sur le Wizternet(2), et accéder ainsi à ce qui est écrit dans les carnets de votre entourage : ceci vous épargnera les longues et fastidieuses lettres de nouvelles que réclame régulièrement votre entourage. Bien sûr, vous sélectionnerez vous-mêmes les passages de votre journal que vous souhaiterez communiquer à votre entourage. La souscription est gratuite pendant les deux premiers mois. Pour y souscrire, dites « oui ». Sinon, fermez le carnet. » Peter dit « oui », vit « Vous avez souscrit à cet abonnement » s'écrire sur la page et referma le carnet. Il y penserait un autre jour. Il se jeta sur son lit et s'endormit.
(1)Mot-valise : Hathor : déesse vache de l'Ancienne Égypte. Désigne une créature magique proche de la vache. (2)WizardInternet
