1ère partie : Pré-au-Lard
« Mercredi 30 octobre
Peter, comme toute sa chambrée, s'était peu à peu habitué aux caprices du Magicoréveil de James, qui, n'ayant toujours pas été remplacé, continuait de produire, tous les matins, le bruit bizarre qui était censé tous les réveiller en douceur. Ce fut donc avec le plus grand des étonnements qu'il fut réveillé par une voix mélodieuse qui disait : « Allez, debout les garçons, c'est Halloween aujourd'hui ! » Peter poussa un grognement et se retourna dans son lit. Il entendit une voix empâtée (qui devait être celle de Sirius) qui disait : « James, tu as réparé ton de réveil ? Parce que là c'est un peu mieux que d'habitude... » Un rire cristallin se fit entendre, ce qui tira tout à fait Peter de son demi-sommeil. Il leva la tête et replongea la tête dans son oreiller : il avait vu un ange ! Il devait encore être en train de rêver. Brusquement, il sentit un grand courant d'air et se recroquevilla sur lui-même : James, l'air rieur, venait de tirer la couverture de Peter, et celui-ci pensa que la température du dortoir évoquait plutôt la Sibérie Orientale que l'Angleterre. Désespéré, il ouvrit les yeux. Et ne fit que revoir l'ange. Il se frotta les yeux et l'image un peu floue laissa la place à une Agatha qui souriait. Sirius était déjà en train de secouer Remus, et James, déjà habillé, projetait visiblement de pousser Sirius sous la douche. Il s'interrompit néanmoins pour lancer (sans respirer bien sûr) un « BonjourjesuisvenuavecAgathapourvousréveilleraujourd'hui. » retentissant à Peter qui salua la jeune fille et se dirigea vers la salle de bain, d'où il ressortit tout habillé deux minutes plus tard. Les quatre garçons et Agatha descendirent vers la Grande Salle, dont le plafond indiquait un ciel voilé et bas.
À la table des Gryffondor, chacun affichait une joie plus ou moins marquée : aujourd'hui c'était la première sortie à Pré-au-Lard. Comme toutes les années depuis que Dumbledore était directeur, la première sortie à Pré-au- Lard était autorisée aux 1ères et 2èmes années, et si cela se passait bien, ils étaient autorisés à y retourner tout au long de l'année. Bien sûr, cela dépendait beaucoup des élèves, et les quatre garçons savaient qu'ils avaient intérêt à se tenir à carreau : tous les professeurs s'étaient bien rendus compte de combien Sirius et James en particulier étaient turbulents et (au grand malheur de tout le corps enseignant, qui ne pouvait donc les prendre comme exemple de « mauvaise réussite due à trop de turbulence ») un excellent niveau scolaire. Tous les Gryffondor se rassemblèrent dans leur Salle Commune et Mac Gonagall commença l'appel. Quand elle appela « Black, Sirius », ses yeux se rapprochèrent et elle regarda successivement Sirius, James, Remus et Peter, qui affichaient tous un air affreusement innocent. Une fois l'appel fini, et appela les quatre garçons : « Bon, Messieurs, je vous connais » commença t'elle tandis que Sirius haussait un sourcil et que James levait les yeux en sifflotant, ce qui amusa visiblement la sévère préfète des Gryffondor. « Alors évitez nous les soucis, et conduisez-vous convenablement : le professeur Dumbledore envisage sérieusement de n'autoriser la sortie à Pré-au-Lard qu'à partir de la troisième année, alors débrouillez-vous pour que, si cela arrive, ça ne soit pas de votre faute. » Sirius réagit en premier en jurant sur tout, « sur ma tête, celle de ma mère et celle de James –qui, n'est-ce-pas, vaut toutes les têtes du monde » comme il le disait si bien. James s'empressa de suivre son exemple, et bientôt tous eurent promis que sincèrement, ils ne feraient rien de mal. Ou du moins ils essayeraient, comme le rajouta si brillamment Peter. Cette remarque ne manqua pas de détendre l'atmosphère, et Mac Gonagall les laissa se préparer.
L'arrivée à Pré-au-Lard des élèves de Poudlard fut assez remarquée, et un petit professeur du nom de Mlle. Marglible, qui enseignait visiblement la Divination (vu la quantité de produits mystiques qu'elle portait, de son parfum «encens» à l'étrange pendentif argenté qu'elle portait autour du cou : c'était un ensemble de fils d'argent entrelacés pour former un symbole que Peter n'avait jamais vu, mais qu'il avait pu observer à sa guise pendant tout le voyage, étant donné que Margible était constamment en train de marcher à côté de lui, peut-être parce qu'on l'avait chargée de surveiller les quatre garçons...Mais les fils qui avaient d'abord semblés d'argent s'étaient révélés avoir une couleur toujours changeante, très douce, comme du vent liquide, comme la lumière de soleil sur les gouttes de rosée d'un matin de printemps. « Vraiment indescriptible » pensa Peter), faillit être écrasée par la ruée des élèves qui jaillirent dans les rues de Pré-au-Lard. Sirius, James, Remus et Peter profitèrent de la mêlée pour s'éloigner eux aussi en courant, bien conscients que plusieurs profs avaient visiblement été chargés de les surveiller. L'air était lourd, et sentait la pluie et l'orage.
Ils se précipitèrent dans une petite rue et, sûrs d'être bien seuls, ralentirent le pas. Les professeurs devaient être en train de relever Margible et de se remettre les idées en place, et, d'après Sirius, les élèves devaient s'être déjà précipités chez Honeydukes, le fameux magasin de bonbons qui était si célèbre dans le monde entier : aucuns d'entre eux n'y avaient déjà mis les pieds, Peter venant de passer ses années en France, Sirius et James habitant à Londres, et Remus dans un coin obscur de la campagne écossaise. « Mais qu'est-ce qui a pris à tes parents d'aller s'installer là-bas ?» demanda Sirius, que l'idée d'habiter en plein milieu de nul part, à côté d'une forêt, dégoûtait visiblement. Remus rougit d'un air gêné et dit : « C'est un peu de ma faute, ils trouvaient que j'étais trop enfermé à Londres et qu'il fallait que je respire un peu. Mais c'est vrai que j'aurais préféré habiter en ville. Mais t'as trop de chance, Peter, j'aurais adoré habiter en France. Tu habitais où ? »
En haut d'une ruelle, ils tombèrent sur une petite maison entourée par un grand jardin. Elle semblait abandonnée, et les garçons s'en étonnaient : elle était charmante, cette maison. Remus était fasciné. Il en fit trois fois le tour, avant d'apercevoir, cachée sous une plante grimpante, une pancarte rouge qui indiquait en grosses lettres « à vendre ». Alors qu'ils étaient encore en train d'observer la maison, un vieil homme s'approcha d'eux et leur dit d'une voix coassante qui fit sursauter Peter : « ça, c'est la Cabane Hurlante. Endroit maudit. La légende dit qu'elle serait hantée par des fantômes maléfiques qui auraient chassé les derniers habitants : personne n'a osé y habiter depuis ces 30 dernières années à peu près. » Remus était passionné : « Je me demande quel propriétaire serait suffisamment fou pour abandonner une maison pareille ! Elle est splendide ! » « C'était moi, jeune homme... » répondit tristement le vieil homme. Remus était stupéfait. « Vous ne savez pas ce que c'était, ça se voit...La nuit, des cris, des hurlements de douleur, des coups sur les planchers...C'était invivable, je le sais, j'ai essayé. » Ce discours impressionna beaucoup Peter, James et Sirius, mais Remus persistait : « Et vous n'avez rien essayé ? Vous n'avez pas fait venir la brigade anti- fantôme ? Vous n'avez pas essayé de converser avec les esprits ? Avez-vous su d'où venaient ces bruits ? » « Personne n'a jamais réussi à savoir ce qu'étaient ces bruits : on a tout essayé pourtant, et la brigade anti-fantôme, après avoir lancé de multiples sorts qui m'ont coûté d'ailleurs très très cher, a déduit qu'il n'y avait aucun esprit dans la maison ! C'était incompréhensible. Et tous ces soins m'ont coûté si cher que j'ai du vendre cette maison que j'adorais pourtant, pour pouvoir tout payer ! Comme personne ne veut la racheter, elle est encore en vente... J'ai du emprunter de l'argent à de la famille pour rembourser mes dettes... Mais les voisins les plus proches disent qu'on y entend plus rien depuis de nombreuses années, mais comme personne n'y croit, les gens ne la rachètent pas. Moi, je n'ai plus les moyens de faire quoi que ce soit...» Après ès quelques mots, le vieil homme les quitta, et ils reprirent leur chemin.
Bientôt ils étaient de retour sur la rue principale du village, après un petit détour de Sirius qui les avait perdus dans les ruelles, où ils avaient croisés des sorciers qui les regardaient d'un air étrange : visiblement, cette zone était un peu douteuse... La rue grouillait de monde : non seulement des élèves de Poudlard, mais aussi des habitants de Pré-au- Lard et des environs, ainsi que, visiblement quelques étrangers : Peter entendit notamment plusieurs accents français ainsi que d'autres langues au son rugueux, peut-être de l'allemand ou du néerlandais...
Sirius et James voulurent tester à nouveau leur « magnifique sens de l'orientation » comme ils l'appelaient mais, comme les trois garçons se retrouvaient devant Honeydukes... « C'est plus du flair que de l'orientation » fit remarquer Peter, visiblement très amusé, mais aussi très anxieux de pénétrer le plus vite possible dans ce qui lui semblait être le paradis... Et il se trompait de peu. La boutique, qui, malgré sa devanture colorée, semblait petite et peu confortable, s'avéra être brillante, aérée et surtout extrêmement spacieuse...De nombreux enfants couraient dans tous les sens, du rayon « Attention », où l'une grosse voix criait « Si jamais un plaisantin vous propose un bonbon, faites bien attention ! Vérifiez qu'il ne vient pas d'ici » au rayon « Douceurs d'enfance » en passant par un rayon « Chocolatises » dont la porte en chocolat noir fit saliver Peter, qui commençait à ressentir un peu de faim... Et beaucoup de gourmandise...
Sirius et James se précipitèrent au rayon « Danger », traînant derrière eux Remus et Peter, qui protestaient fortement, criant qu'ils préféraient d'autres rayons plus 'appétissants', mais en quelques instants, ils se retrouvèrent plongés au milieu d'une marée de bonbons à l'air souvent peu engageant. D'étranges noms défilaient sur des étiquettes rouges : « Attrapvers » (de longs fils qui s'enroulèrent autour du poignet d'un garçon qui avait osé ouvrir le bac), « Croq'en jambe » (« Dès qu'on croque dans ces palets » murmura Sirius à côté de lui, « les jambes s'emmêlent et on se retrouve par terre. Mais tant qu'on croque pas, ça va... Et c'est tellement bon... ». Au bout de quelques minutes à farfouiller parmi des horreurs, James décida qu'il en avait assez, et Sirius du se rallier à la majorité : les quatre garçons se dirigèrent vers des rayons plus appétissants. Ils se mirent d'accord sur le rayon « Chocolatises », au grand bonheur de Peter, et même Sirius dut avouer que non seulement les chocolats avaient l'air excellents, mais en plus les nombreuses dégustations valaient vraiment le coup...
Peter était perdu au milieu des « Fruit&Taste » (chocolat fruit que désirerai trouver le consommateur) et autres « Black&White» (une moitié blanche, et une moitié noire, qu'on pouvait sucer au choix. Croquer dedans donne du chocolat au lait) lorsque des cris retentirent au dehors. Il fut alors tiré de ses bonbons par les trois autres, et avant même qu'il ait pu dire « Mais vous m'avez pas laissé acheter mon chocolat ! », Peter était déjà dans la rue. A intervalles réguliers, des éclairs zébraient un ciel noir, et l'orage se faisait menaçant. Mais Peter remarqua à peine la météo : c'était la panique dans Pré-au-Lard. Partout, des gens fuyaient. Ceux qui étaient dans la rue cherchaient à s'abriter dans les boutiques et ceux qui faisaient leurs courses s'étaient précipités dans la rue et courraient à toutes jambes de tous les côtés. Peter n'eut pas trop de difficulté à situer l'origine du problème : une bête féroce venait de surgir en haut de la rue. Derrière eux, un homme gras de chez Honeydukes les interpella : « Eh les gosses, rentrez vite, cet hippogriffe a pas l'air heureux ! ». Les quatre garçons tentèrent de revenir vers la boutique, mais la foule en détresse les en empêchait, et l'homme ferma vite la porte de Honeydukes lorsque l'hippogriffe poussa un cri féroce à glacer le sang... En quelques minutes, les amis restaient seuls dans la rue.
L'hippogriffe se comportait assez étrangement : il n'avançait que très lentement, reniflant les portes et en griffait quelques unes de manière tellement brutale que chaque coup de griffe faisait trembler Peter, qui restait immobile de peur. Les trois autres garçons, fascinés, cherchaient la raison pour laquelle l'hippogriffe s'attaquait seulement à certaines portes. Lorsque le monstre frappa plus brutalement encore sur une lourde porte en bois noir (« C'est le pub Les Trois Chaudrons » souffla Sirius), de nombreuses voix retentirent à l'intérieur, ce qui sembla attirer encore davantage la bête. « Elle est attirée par le bruit et le mouvement, marques de la présence humaine » souffla James à ses amis. « Le moyen le plus sûr d'y échapper devrait être de se taire et de ne pas bouger, elle passera devant nous sans même nous remarquer ! » En effet, le scénario se reproduisit exactement à l'identique sur la porte suivante, l'hippogriffe ayant abandonné l'idée de rentrer dans le pub. Cette fois, c'était une petite bijouterie qui semblait miteuse, mais les cris qui retentirent lorsque l'hippogriffe assena sur la porte un violent coup de...Quoi ? Patte ? Poing ? semblèrent signaler un endroit très fréquenté. A l'intérieur, les bruits se turent, et la bête abandonna sa cible. Sirius et Remus donnèrent alors raison à James, et, traînant Peter derrière eux, ils se réfugièrent dans le coin d'une maison. La rue était de nouveau silencieuse, sauf pour les bruits de la bête, et les cris, voix et piétinements de l'autre bout de la rue, où la foule cherchait une issue de secours. L'hippogriffe délaissa alors les portes des maisons pour se diriger avec grand bruit vers le bas de la rue. La pluie commença à tomber.
C'est alors que Peter se « réveilla ».Lui qui n'avait fait qu'observer passivement et silencieusement la scène prit tout à coup conscience de sa situation : il était dans une rue déserte de Pré-au-Lard avec ses trois amis, un hippogriffe fonçait droit sur lui et il n'y avait aucun adulte pour le protéger. Sans réfléchir, il se précipita hors du coin de la maison et commença à courir dans la rue. James, Sirius et Remus n'eurent même pas le temps de le retenir que l'hippogriffe avait levé la tête et marchait droit sur Peter, qui avait pris ses jambes à son cou et détalait sans regarder où il allait. Il n'aperçut pas la pierre qui saillait légèrement, et en un instant, il était à terre. James se précipita vers lui, à moitié aveuglé par la pluie qui battait sur ses lunettes rondes. « J'aurais du m'acheter des lentilles » grommela-t-il en relevant Peter. Il se retourna juste à temps pour pouvoir voir l'hippogriffe foncer sur lui. Sans réfléchir, il tira sa baguette et dit « Wingardium Leviosa ». Il avait du se tromper un peu dans son sort, car sa baguette ne produisit que quelques étincelles bleues et rouges, fort jolies mais par ailleurs complètement inutiles. Mais il ne connaissait aucun autre sort... Il recommença, plus fort cette fois, en y mettant plus de bonne volonté. Le « Wingardium Leviosa » retentit avec des sonorités étranges dans la rue : ses syllabes se répétaient avec différents timbres. L'hippogriffe s'éleva tandis que James poussait un cri de joie. C'est alors qu'il prit conscience de plusieurs choses : Remus et Sirius avaient lancé le même sort que lui, en même temps, et l'hippogriffe avait déplié ses ailes. Peter vit alors les blessures ouvertes dans les ailes de l'animal, les gouttes de sang qui perlaient sur les plumes blanches. Le sang formait une image étrange, que Peter n'avait jamais vue : un crâne de la bouche duquel sortait un serpent...Quelques gouttes de sang tombèrent à terre, tandis que l'hippogriffe s'élevait lentement en battant douloureusement de ses grandes ailes blanches. Il comprit alors que les garçons n'avaient pas combattu l'hippogriffe, ils l'avaient aidé à s'élever, ce que l'animal blessé ne parvenait plus à faire ! Il s'était attaqué aux hommes par douleur ! L'hippogriffe fixa ses yeux sur ceux de James, qui était resté debout, poussa un cri qui leur sembla un mélange de joie et de remerciement, et s'envola vers la Forêt Interdite.
James nettoya ses lunettes avec le bas de son T-shirt tandis que Remus et Sirius s'approchèrent de lui, l'air étonné. « Qu'est-ce qu'il c'est passé ? » demandèrent-ils. « Votre sort – si j'ai bien compris, vous l'avez lancé en même temps – a aidé l'hippogriffe à s'envoler : son aile a été blessée et il ne pouvait plus partir...Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi on l'a blessé comme ça...La blessure avait une forme bizarre... Une tête de mort avec un serpent dans la bouche... » dit Peter Remus sursauta : « Une tête de mort avec un serpent dans la bouche ? » demanda t'il. Peter acquiesça. « Merde ! La Marque Noire ! » jura Remus. « La quoi ? » demandèrent James et Peter. Sirius avait l'air terrifié : « La Marque Noire ! Le symbole de... de Vous-Savez-Qui, de Voldemort quoi ! » dit-il en haussant la voix. « MERDE ! » Un vieil homme s'approcha d'eux : « Mais comment l'avez-vous fait partir ? » cria t'il. Tous ceux qui sortaient des magasins se rassemblaient autour des quatre garçons. Sirius prit un air fier qui ne lui allait pas du tout, et commença une histoire abracadabrante de sorts inventés ou bien trop difficiles pour des enfants de leur âge. Personne ne le crut et le rire acheva de dérider l'atmosphère jusque là tendue. C'est alors qu'arriva Mc Gonagall : « POTTER ! BLACK ! LUPIN ! PETTIGROW ! Qu'est-ce que vous avez encore fait ? On m'a dit que vous aviez lâché un hippogriffe dans la rue ! Vous ne pouvez donc pas vous arrêter ! » hurla t'elle sans respirer.
Les garçons la regardèrent d'un air abasourdi. Les passants qui s'étaient arrêtés pour discuter de l'aventure se turent et la regardèrent fixement. Enfin Sirius se décida : « Madame, je vous jure, on a rien fait là ! » commença t'il. Les autres arrivèrent à sa rescousse : « Oui là on a rien fait ! - On était chez Honeydukes ... - l'hippogriffe... - en haut de la rue... - Peter a couru... » « Bon alors, calmez-vous. » coupa la Professeur de Métamorphose. « Lupin, expliquez moi » « On était chez Honeydukes, rayon Chocolatises. On a entendu des cris dehors, alors on est sorti. L'hippogriffe descendait la rue. Les gens couraient partout, se réfugiaient dans les magasins, mais on a pas eu le temps...On a voulu se mettre silencieusement dans un coin (l'hippogriffe semblait attiré par le bruit), mais Peter a eu peur : il a couru et est tombé. L'hippogriffe s'est précipité sur lui, et James, Sirius et moi avons lancé en même temps « Wingardium Leviosa ». L'hippogriffe s'est élevé et est parti vers la Forêt Interdite ! » dit Remus. « C'est absurde » dit Mac Gonagall « Pourquoi serait-il parti dès que vous avez lancé le sort ? » « Il était blessé » l'interrompit Peter. « Quelqu'un l'a blessé en inscrivant sur son aile la Marque Noire et l'a envoyé dans les rues de Pré- au-Lard pour faire peur... » « La Marque Noire ? » souffla Mc Gonagall, stupéfaite. « Bon, merci les enfants, je vous crois, vous n'avez rien fait. Pour ce qui est de la Marque Noire, je vais demander à Hagrid s'il peut retrouver l'hippogriffe : il a dû se réfugier dans la forêt. Maintenant, je vous conseille de rentrer au car qui vous attend, et de ne pas souffler mot sur cette affaire... » Elle s'éloigna rapidement, et les garçons se dirigèrent à contrecœur vers le car des premières années.
Ils étaient les derniers à arriver devant le car. Sirius prit l'air fanfaron, s'attendant dans la minute à une vraie foule autour de lui. Mais tous les élèves étaient groupés autour d'un beau brun de Serpentard à l'air stupide, qui racontait avec animation une histoire qui semblait passionnante, étant donné le nombre de filles qui le regardaient avec la bouche ouverte et un air particulièrement stupide. Ou admirateur, pensa Peter, ça revient au même. Sirius, vexé, s'approcha d'une jolie brunette de Serdaigle dont il n'avait toujours pas retenu le nom et lui dit : « Euh, excuse-moi, qu'est-ce qui se passe ici ? » Elle manqua de le chasser, mais, se retournant à temps, elle se rendit compte que son interlocuteur valait peut-être plus la peine d'être considéré que trois minutes de récit du Serpentard : « C'est Léo Parkinson » dit-elle en désignant le garçon. « Visiblement, il s'est passé quelque chose avec des bêtes sauvages ou quelque chose dans ce genre...J'ai pas tout compris... Il dit que il y a eu un hippogriffe lâché dans les rues de Pré-au-Lard, et qu'il a aidé à l'arrêter... » Les quatre garçons étaient stupéfaits, et James se racla la gorge : « Quoi ?!? Mais... » Il fut coupé dans son élan par Remus qui le tira par la manche, et avant qu'il puisse protester, dit : « McGonagall nous a dit de ne pas en parler... » « Mais Rem', franchement, on va pas laisser un Serpentard nous dépasser ! » rétorqua Sirius. James approuva. « Bon alors, qu'est-ce qu'on fait ? »
Quelques instants plus tard, les quatre garçons jouaient des coudes pour se faire une place dans la foule compacte qui s'était rassemblée autour de Parkinson, qui répétait pour la énième fois avec emphase : « Et l'hippogriffe, après avoir assommer d'un coup de poing le puissant sorcier à ma gauche, se tourna vers moi... » Ce fut James qui attaqua en premier : « Tiens, c'est amusant, je ne savais pas que les hippogriffes avaient des poings... » dit-il, prétendument à l'adresse de Peter, mais suffisamment fort pour que tous l'entendent. Peter répondit du tac au tac dans un silence de mort : « Oui, et puis je ne me rappelle pas avoir vu qui que ce soit dans la rue à ce moment-là... Et sûrement pas d'élèves de Poudlard... » « Pourtant » ajouta Remus rapidement « on avait une bonne vue de la fenêtre de Honeydukes... ». La voie était coupée pour Sirius, qui ne pouvait plus dire qu'il avait contribué à vaincre l'animal... Néanmoins, il ne fut pas en reste : « Personnellement, je ne l'ai pas beaucoup vu l'hippogriffe : j'avais beau être au premier rang, juste devant la fenêtre, il était pas énorme, et puis il a été rapidement « enlevé » par les profs...Pardon ! » fit-il, prétendant de se reprendre « il faut dire que je le voyais très bien, ce monstre ! Il faisait au moins 5 mètres, et Merlin lui-même (comment ça, vous ne saviez pas que Merlin était à Pré-au-Lard aujourd'hui ?) s'évanouit de frayeur à la vue de ses grands yeux injectés de sang... » « ...de son haleine enflammée... » continua Remus « ... de ses grandes dents pointues... » fit James « ...et de ses immenses ailes noires. » acheva Peter.
Tous les élèves éclatèrent de rire. Parkinson était perdu, sa crédibilité aussi. Il pâlit, mais on ne lui laissa pas le temps de répondre : une main l'attrapa par le bras et l'éloigna de la foule ; Peter reconnut Snape, et se demanda ce qu'il pouvait bien avoir à faire avec un pareil imbécile. La plupart des garçons, amusée, s'éloigna en haussant des épaules, et un cercle de la gent féminine se forma autour des quatre amis. Sirius prit un air fanfaron en voyant la ravissante brunette qu'il avait abordé quelques instants auparavant au premier rang en train d'expliquer avec agitation à ses amies ce qui (d'après elle, et elle était sûrement loin de la réalité) s'était passé. Il ouvrit la bouche pour commencer à parler, mais... « Vous voulez savoir ce qui s'est réellement passé ? » dit James, l'air presque aussi fanfaron que Sirius (presque, parce qu'il était vraiment vraiment difficile de l'être autant). « Et bien, nous étions dans un petit magasin de magie noire –Sirius ici présent à décidé de devenir le plus puissant sorcier noir de tous les temps » dit-il avec beaucoup de sérieux en désignant son ami, qui fit mine de montrer ses biceps « et cherchait donc un livre sur un sort assez facile qu'il nous a appris –je ne sais pas si vous connaissez, c'est un sortilège de puissance, ça s'appelle Imperium » Cette fois, les quelques uns qui comprirent rirent plutôt jaune, puis décidèrent que, de la part de premières années, ce n'était pas un crime que de parler avec légèreté de choses pareilles. Remus emboîta le pas à son ami : « Et le vendeur dit que la dernière fois qu'il avait vu ce livre, c'était dans la Cabane Hurlante : il était allé la visiter après sa mise en vente autour de 1940, et avait vu ce livre dans la bibliothèque, qui paraît-il, est une des plus belles de la ville. Il ne l'avait pas pris, et soupçonnait qu'il s'y trouvait encore... » Peter continua : « On s'est donc dirigés vers la Cabane Hurlante, et à l'aide d'un sort d'Ouverture, réalisé brillamment par Lup' que voici » dit-il en désignant Remus, qui salua très sérieusement « et qui suffit largement pour briser les quelques dizaines de milliers de sorts de Verrou qui avaient été jetés sur la porte pour empêcher les « esprits » de sortir de la Cabane, nous entrâmes dans le lieu maudit... » Sirius décida qu'il était temps pour lui d'intervenir et continua avec emphase : « À peine avions-nous fait un pas, qu'une trappe s'ouvrit devant nos pieds : au fond du trou se trouvaient des centaines de pics sanglants sur lesquels étaient encore embrochés plusieurs cadavres. Deux haches surgirent de nulle part, et l'une d'entre elle se ficha dans la côté de James...» James, se sentant concerné, souleva son T-shirt pour révéler une cicatrice qu'il s'était faite en tombant de canapé à l'âge d'un an « en y laissant cette marque affreuse (que dis-je, affreuse, abominable, insoutenable !) que vous avez sous les yeux. Les talents de guérisseur absolument exceptionnels de Peter que voici sauvèrent notre irremplaçable ami... ». Plusieurs garçons étaient revenus en entendant les vagues de délire de leur auditoire, et toutes les filles avaient yeux fixés sur l'un des garçons. Évidemment, Sirius et James récoltaient le plus de regards, mais ni Remus, ni même Peter n'était en reste. Sirius continua : « Une voix profonde s'éleva alors : « qui ose troubler mon repos ? » gronda la voix... » « Et Sirius répondit du tac-au-tac : » reprit James « « C'est moi, Sirius Black, futur Ministre de la Magie, Directeur de Poudlard et chef de la section des Aurors » dit-il. « Je suis joignable par tout membre du sexe féminin à Poudlard, troisième étage, escalier central, portrait de la Vieille Dame, mot de passe , ou au 06 45 78 89 42, à toute heure du jour et (surtout) de la nuit. Mon adresse e-mailgique : blackbadsirihotmagik.mag » (« notez ça les filles, ça vous servira » ajouta Sirius avec un clin d'œil à sa brunette de Serdaigle, qui faillit s'en évanouir de joie...) . Et chacun d'entre nous donna son nom et son identité... » Il s'apprêtait à se lancer dans une grande aventure pleine de monstres et de fantômes, mais Remus intervint : « Alors l'hippogriffe (car c'était lui !) se jeta sur nous, tua James, massacra Sirius et Peter, et me transforma en souris ! Ainsi se termina » dit-il avec une voix grave « la fort célèbre et courte carrière des très brillants mais fort méconnus associés : Black, Potter, Petitgrow et Lupin. Amen ! » James parvint difficilement à articuler, entre deux éclats de rire : « T'es pas drôle Lup', je devais être transformé en cerf et Peter en souris... !!! » « Bah » intervint Sirius, à moitié plié de rire « moi je voulais une belle princesse à secourir, un méchant hippogriffe et une happy end ! Quoique... Non, c'est pas terrible ça, ça marche pas... Quatre princesses ça conviendrait mieux ! »
Le groupe ne pouvait plus s'arrêter de rire quand McGonagall arriva d'un air pressé et inquiet : « Tous dans le car, les enfants. Vite ! » Les rires retombèrent aussitôt : chacun avait saisi la tension dans la voix de la prof. Pourtant, se dit Peter, c'est pas du genre de McGonagall d'être inquiète pour rien... Et il monta le plus vite possible dans le car. Au bout d'une minute, tous étaient assis dans un silence tendu, et chacun cherchait en silence ce qui aurait pu produire cet effet sur McGonagall. Celle-ci se pencha, murmura un mot à l'oreille du chauffeur, qui se pencha vers l'avant, appuya sur un bouton, et le car disparut. Mais jamais ne disparut de la mémoire de Peter l'image terrifiante de la femme qui tombait lentement, dans un silence de mort, sur son fils qui gisait à terre, de l'homme cagoulé de noir qui se tenait devant elle, la baguette tendue, et du rire haut perché qui retentit un instant dans ses oreilles. Jamais.
« Mercredi 30 octobre
Peter, comme toute sa chambrée, s'était peu à peu habitué aux caprices du Magicoréveil de James, qui, n'ayant toujours pas été remplacé, continuait de produire, tous les matins, le bruit bizarre qui était censé tous les réveiller en douceur. Ce fut donc avec le plus grand des étonnements qu'il fut réveillé par une voix mélodieuse qui disait : « Allez, debout les garçons, c'est Halloween aujourd'hui ! » Peter poussa un grognement et se retourna dans son lit. Il entendit une voix empâtée (qui devait être celle de Sirius) qui disait : « James, tu as réparé ton de réveil ? Parce que là c'est un peu mieux que d'habitude... » Un rire cristallin se fit entendre, ce qui tira tout à fait Peter de son demi-sommeil. Il leva la tête et replongea la tête dans son oreiller : il avait vu un ange ! Il devait encore être en train de rêver. Brusquement, il sentit un grand courant d'air et se recroquevilla sur lui-même : James, l'air rieur, venait de tirer la couverture de Peter, et celui-ci pensa que la température du dortoir évoquait plutôt la Sibérie Orientale que l'Angleterre. Désespéré, il ouvrit les yeux. Et ne fit que revoir l'ange. Il se frotta les yeux et l'image un peu floue laissa la place à une Agatha qui souriait. Sirius était déjà en train de secouer Remus, et James, déjà habillé, projetait visiblement de pousser Sirius sous la douche. Il s'interrompit néanmoins pour lancer (sans respirer bien sûr) un « BonjourjesuisvenuavecAgathapourvousréveilleraujourd'hui. » retentissant à Peter qui salua la jeune fille et se dirigea vers la salle de bain, d'où il ressortit tout habillé deux minutes plus tard. Les quatre garçons et Agatha descendirent vers la Grande Salle, dont le plafond indiquait un ciel voilé et bas.
À la table des Gryffondor, chacun affichait une joie plus ou moins marquée : aujourd'hui c'était la première sortie à Pré-au-Lard. Comme toutes les années depuis que Dumbledore était directeur, la première sortie à Pré-au- Lard était autorisée aux 1ères et 2èmes années, et si cela se passait bien, ils étaient autorisés à y retourner tout au long de l'année. Bien sûr, cela dépendait beaucoup des élèves, et les quatre garçons savaient qu'ils avaient intérêt à se tenir à carreau : tous les professeurs s'étaient bien rendus compte de combien Sirius et James en particulier étaient turbulents et (au grand malheur de tout le corps enseignant, qui ne pouvait donc les prendre comme exemple de « mauvaise réussite due à trop de turbulence ») un excellent niveau scolaire. Tous les Gryffondor se rassemblèrent dans leur Salle Commune et Mac Gonagall commença l'appel. Quand elle appela « Black, Sirius », ses yeux se rapprochèrent et elle regarda successivement Sirius, James, Remus et Peter, qui affichaient tous un air affreusement innocent. Une fois l'appel fini, et appela les quatre garçons : « Bon, Messieurs, je vous connais » commença t'elle tandis que Sirius haussait un sourcil et que James levait les yeux en sifflotant, ce qui amusa visiblement la sévère préfète des Gryffondor. « Alors évitez nous les soucis, et conduisez-vous convenablement : le professeur Dumbledore envisage sérieusement de n'autoriser la sortie à Pré-au-Lard qu'à partir de la troisième année, alors débrouillez-vous pour que, si cela arrive, ça ne soit pas de votre faute. » Sirius réagit en premier en jurant sur tout, « sur ma tête, celle de ma mère et celle de James –qui, n'est-ce-pas, vaut toutes les têtes du monde » comme il le disait si bien. James s'empressa de suivre son exemple, et bientôt tous eurent promis que sincèrement, ils ne feraient rien de mal. Ou du moins ils essayeraient, comme le rajouta si brillamment Peter. Cette remarque ne manqua pas de détendre l'atmosphère, et Mac Gonagall les laissa se préparer.
L'arrivée à Pré-au-Lard des élèves de Poudlard fut assez remarquée, et un petit professeur du nom de Mlle. Marglible, qui enseignait visiblement la Divination (vu la quantité de produits mystiques qu'elle portait, de son parfum «encens» à l'étrange pendentif argenté qu'elle portait autour du cou : c'était un ensemble de fils d'argent entrelacés pour former un symbole que Peter n'avait jamais vu, mais qu'il avait pu observer à sa guise pendant tout le voyage, étant donné que Margible était constamment en train de marcher à côté de lui, peut-être parce qu'on l'avait chargée de surveiller les quatre garçons...Mais les fils qui avaient d'abord semblés d'argent s'étaient révélés avoir une couleur toujours changeante, très douce, comme du vent liquide, comme la lumière de soleil sur les gouttes de rosée d'un matin de printemps. « Vraiment indescriptible » pensa Peter), faillit être écrasée par la ruée des élèves qui jaillirent dans les rues de Pré-au-Lard. Sirius, James, Remus et Peter profitèrent de la mêlée pour s'éloigner eux aussi en courant, bien conscients que plusieurs profs avaient visiblement été chargés de les surveiller. L'air était lourd, et sentait la pluie et l'orage.
Ils se précipitèrent dans une petite rue et, sûrs d'être bien seuls, ralentirent le pas. Les professeurs devaient être en train de relever Margible et de se remettre les idées en place, et, d'après Sirius, les élèves devaient s'être déjà précipités chez Honeydukes, le fameux magasin de bonbons qui était si célèbre dans le monde entier : aucuns d'entre eux n'y avaient déjà mis les pieds, Peter venant de passer ses années en France, Sirius et James habitant à Londres, et Remus dans un coin obscur de la campagne écossaise. « Mais qu'est-ce qui a pris à tes parents d'aller s'installer là-bas ?» demanda Sirius, que l'idée d'habiter en plein milieu de nul part, à côté d'une forêt, dégoûtait visiblement. Remus rougit d'un air gêné et dit : « C'est un peu de ma faute, ils trouvaient que j'étais trop enfermé à Londres et qu'il fallait que je respire un peu. Mais c'est vrai que j'aurais préféré habiter en ville. Mais t'as trop de chance, Peter, j'aurais adoré habiter en France. Tu habitais où ? »
En haut d'une ruelle, ils tombèrent sur une petite maison entourée par un grand jardin. Elle semblait abandonnée, et les garçons s'en étonnaient : elle était charmante, cette maison. Remus était fasciné. Il en fit trois fois le tour, avant d'apercevoir, cachée sous une plante grimpante, une pancarte rouge qui indiquait en grosses lettres « à vendre ». Alors qu'ils étaient encore en train d'observer la maison, un vieil homme s'approcha d'eux et leur dit d'une voix coassante qui fit sursauter Peter : « ça, c'est la Cabane Hurlante. Endroit maudit. La légende dit qu'elle serait hantée par des fantômes maléfiques qui auraient chassé les derniers habitants : personne n'a osé y habiter depuis ces 30 dernières années à peu près. » Remus était passionné : « Je me demande quel propriétaire serait suffisamment fou pour abandonner une maison pareille ! Elle est splendide ! » « C'était moi, jeune homme... » répondit tristement le vieil homme. Remus était stupéfait. « Vous ne savez pas ce que c'était, ça se voit...La nuit, des cris, des hurlements de douleur, des coups sur les planchers...C'était invivable, je le sais, j'ai essayé. » Ce discours impressionna beaucoup Peter, James et Sirius, mais Remus persistait : « Et vous n'avez rien essayé ? Vous n'avez pas fait venir la brigade anti- fantôme ? Vous n'avez pas essayé de converser avec les esprits ? Avez-vous su d'où venaient ces bruits ? » « Personne n'a jamais réussi à savoir ce qu'étaient ces bruits : on a tout essayé pourtant, et la brigade anti-fantôme, après avoir lancé de multiples sorts qui m'ont coûté d'ailleurs très très cher, a déduit qu'il n'y avait aucun esprit dans la maison ! C'était incompréhensible. Et tous ces soins m'ont coûté si cher que j'ai du vendre cette maison que j'adorais pourtant, pour pouvoir tout payer ! Comme personne ne veut la racheter, elle est encore en vente... J'ai du emprunter de l'argent à de la famille pour rembourser mes dettes... Mais les voisins les plus proches disent qu'on y entend plus rien depuis de nombreuses années, mais comme personne n'y croit, les gens ne la rachètent pas. Moi, je n'ai plus les moyens de faire quoi que ce soit...» Après ès quelques mots, le vieil homme les quitta, et ils reprirent leur chemin.
Bientôt ils étaient de retour sur la rue principale du village, après un petit détour de Sirius qui les avait perdus dans les ruelles, où ils avaient croisés des sorciers qui les regardaient d'un air étrange : visiblement, cette zone était un peu douteuse... La rue grouillait de monde : non seulement des élèves de Poudlard, mais aussi des habitants de Pré-au- Lard et des environs, ainsi que, visiblement quelques étrangers : Peter entendit notamment plusieurs accents français ainsi que d'autres langues au son rugueux, peut-être de l'allemand ou du néerlandais...
Sirius et James voulurent tester à nouveau leur « magnifique sens de l'orientation » comme ils l'appelaient mais, comme les trois garçons se retrouvaient devant Honeydukes... « C'est plus du flair que de l'orientation » fit remarquer Peter, visiblement très amusé, mais aussi très anxieux de pénétrer le plus vite possible dans ce qui lui semblait être le paradis... Et il se trompait de peu. La boutique, qui, malgré sa devanture colorée, semblait petite et peu confortable, s'avéra être brillante, aérée et surtout extrêmement spacieuse...De nombreux enfants couraient dans tous les sens, du rayon « Attention », où l'une grosse voix criait « Si jamais un plaisantin vous propose un bonbon, faites bien attention ! Vérifiez qu'il ne vient pas d'ici » au rayon « Douceurs d'enfance » en passant par un rayon « Chocolatises » dont la porte en chocolat noir fit saliver Peter, qui commençait à ressentir un peu de faim... Et beaucoup de gourmandise...
Sirius et James se précipitèrent au rayon « Danger », traînant derrière eux Remus et Peter, qui protestaient fortement, criant qu'ils préféraient d'autres rayons plus 'appétissants', mais en quelques instants, ils se retrouvèrent plongés au milieu d'une marée de bonbons à l'air souvent peu engageant. D'étranges noms défilaient sur des étiquettes rouges : « Attrapvers » (de longs fils qui s'enroulèrent autour du poignet d'un garçon qui avait osé ouvrir le bac), « Croq'en jambe » (« Dès qu'on croque dans ces palets » murmura Sirius à côté de lui, « les jambes s'emmêlent et on se retrouve par terre. Mais tant qu'on croque pas, ça va... Et c'est tellement bon... ». Au bout de quelques minutes à farfouiller parmi des horreurs, James décida qu'il en avait assez, et Sirius du se rallier à la majorité : les quatre garçons se dirigèrent vers des rayons plus appétissants. Ils se mirent d'accord sur le rayon « Chocolatises », au grand bonheur de Peter, et même Sirius dut avouer que non seulement les chocolats avaient l'air excellents, mais en plus les nombreuses dégustations valaient vraiment le coup...
Peter était perdu au milieu des « Fruit&Taste » (chocolat fruit que désirerai trouver le consommateur) et autres « Black&White» (une moitié blanche, et une moitié noire, qu'on pouvait sucer au choix. Croquer dedans donne du chocolat au lait) lorsque des cris retentirent au dehors. Il fut alors tiré de ses bonbons par les trois autres, et avant même qu'il ait pu dire « Mais vous m'avez pas laissé acheter mon chocolat ! », Peter était déjà dans la rue. A intervalles réguliers, des éclairs zébraient un ciel noir, et l'orage se faisait menaçant. Mais Peter remarqua à peine la météo : c'était la panique dans Pré-au-Lard. Partout, des gens fuyaient. Ceux qui étaient dans la rue cherchaient à s'abriter dans les boutiques et ceux qui faisaient leurs courses s'étaient précipités dans la rue et courraient à toutes jambes de tous les côtés. Peter n'eut pas trop de difficulté à situer l'origine du problème : une bête féroce venait de surgir en haut de la rue. Derrière eux, un homme gras de chez Honeydukes les interpella : « Eh les gosses, rentrez vite, cet hippogriffe a pas l'air heureux ! ». Les quatre garçons tentèrent de revenir vers la boutique, mais la foule en détresse les en empêchait, et l'homme ferma vite la porte de Honeydukes lorsque l'hippogriffe poussa un cri féroce à glacer le sang... En quelques minutes, les amis restaient seuls dans la rue.
L'hippogriffe se comportait assez étrangement : il n'avançait que très lentement, reniflant les portes et en griffait quelques unes de manière tellement brutale que chaque coup de griffe faisait trembler Peter, qui restait immobile de peur. Les trois autres garçons, fascinés, cherchaient la raison pour laquelle l'hippogriffe s'attaquait seulement à certaines portes. Lorsque le monstre frappa plus brutalement encore sur une lourde porte en bois noir (« C'est le pub Les Trois Chaudrons » souffla Sirius), de nombreuses voix retentirent à l'intérieur, ce qui sembla attirer encore davantage la bête. « Elle est attirée par le bruit et le mouvement, marques de la présence humaine » souffla James à ses amis. « Le moyen le plus sûr d'y échapper devrait être de se taire et de ne pas bouger, elle passera devant nous sans même nous remarquer ! » En effet, le scénario se reproduisit exactement à l'identique sur la porte suivante, l'hippogriffe ayant abandonné l'idée de rentrer dans le pub. Cette fois, c'était une petite bijouterie qui semblait miteuse, mais les cris qui retentirent lorsque l'hippogriffe assena sur la porte un violent coup de...Quoi ? Patte ? Poing ? semblèrent signaler un endroit très fréquenté. A l'intérieur, les bruits se turent, et la bête abandonna sa cible. Sirius et Remus donnèrent alors raison à James, et, traînant Peter derrière eux, ils se réfugièrent dans le coin d'une maison. La rue était de nouveau silencieuse, sauf pour les bruits de la bête, et les cris, voix et piétinements de l'autre bout de la rue, où la foule cherchait une issue de secours. L'hippogriffe délaissa alors les portes des maisons pour se diriger avec grand bruit vers le bas de la rue. La pluie commença à tomber.
C'est alors que Peter se « réveilla ».Lui qui n'avait fait qu'observer passivement et silencieusement la scène prit tout à coup conscience de sa situation : il était dans une rue déserte de Pré-au-Lard avec ses trois amis, un hippogriffe fonçait droit sur lui et il n'y avait aucun adulte pour le protéger. Sans réfléchir, il se précipita hors du coin de la maison et commença à courir dans la rue. James, Sirius et Remus n'eurent même pas le temps de le retenir que l'hippogriffe avait levé la tête et marchait droit sur Peter, qui avait pris ses jambes à son cou et détalait sans regarder où il allait. Il n'aperçut pas la pierre qui saillait légèrement, et en un instant, il était à terre. James se précipita vers lui, à moitié aveuglé par la pluie qui battait sur ses lunettes rondes. « J'aurais du m'acheter des lentilles » grommela-t-il en relevant Peter. Il se retourna juste à temps pour pouvoir voir l'hippogriffe foncer sur lui. Sans réfléchir, il tira sa baguette et dit « Wingardium Leviosa ». Il avait du se tromper un peu dans son sort, car sa baguette ne produisit que quelques étincelles bleues et rouges, fort jolies mais par ailleurs complètement inutiles. Mais il ne connaissait aucun autre sort... Il recommença, plus fort cette fois, en y mettant plus de bonne volonté. Le « Wingardium Leviosa » retentit avec des sonorités étranges dans la rue : ses syllabes se répétaient avec différents timbres. L'hippogriffe s'éleva tandis que James poussait un cri de joie. C'est alors qu'il prit conscience de plusieurs choses : Remus et Sirius avaient lancé le même sort que lui, en même temps, et l'hippogriffe avait déplié ses ailes. Peter vit alors les blessures ouvertes dans les ailes de l'animal, les gouttes de sang qui perlaient sur les plumes blanches. Le sang formait une image étrange, que Peter n'avait jamais vue : un crâne de la bouche duquel sortait un serpent...Quelques gouttes de sang tombèrent à terre, tandis que l'hippogriffe s'élevait lentement en battant douloureusement de ses grandes ailes blanches. Il comprit alors que les garçons n'avaient pas combattu l'hippogriffe, ils l'avaient aidé à s'élever, ce que l'animal blessé ne parvenait plus à faire ! Il s'était attaqué aux hommes par douleur ! L'hippogriffe fixa ses yeux sur ceux de James, qui était resté debout, poussa un cri qui leur sembla un mélange de joie et de remerciement, et s'envola vers la Forêt Interdite.
James nettoya ses lunettes avec le bas de son T-shirt tandis que Remus et Sirius s'approchèrent de lui, l'air étonné. « Qu'est-ce qu'il c'est passé ? » demandèrent-ils. « Votre sort – si j'ai bien compris, vous l'avez lancé en même temps – a aidé l'hippogriffe à s'envoler : son aile a été blessée et il ne pouvait plus partir...Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi on l'a blessé comme ça...La blessure avait une forme bizarre... Une tête de mort avec un serpent dans la bouche... » dit Peter Remus sursauta : « Une tête de mort avec un serpent dans la bouche ? » demanda t'il. Peter acquiesça. « Merde ! La Marque Noire ! » jura Remus. « La quoi ? » demandèrent James et Peter. Sirius avait l'air terrifié : « La Marque Noire ! Le symbole de... de Vous-Savez-Qui, de Voldemort quoi ! » dit-il en haussant la voix. « MERDE ! » Un vieil homme s'approcha d'eux : « Mais comment l'avez-vous fait partir ? » cria t'il. Tous ceux qui sortaient des magasins se rassemblaient autour des quatre garçons. Sirius prit un air fier qui ne lui allait pas du tout, et commença une histoire abracadabrante de sorts inventés ou bien trop difficiles pour des enfants de leur âge. Personne ne le crut et le rire acheva de dérider l'atmosphère jusque là tendue. C'est alors qu'arriva Mc Gonagall : « POTTER ! BLACK ! LUPIN ! PETTIGROW ! Qu'est-ce que vous avez encore fait ? On m'a dit que vous aviez lâché un hippogriffe dans la rue ! Vous ne pouvez donc pas vous arrêter ! » hurla t'elle sans respirer.
Les garçons la regardèrent d'un air abasourdi. Les passants qui s'étaient arrêtés pour discuter de l'aventure se turent et la regardèrent fixement. Enfin Sirius se décida : « Madame, je vous jure, on a rien fait là ! » commença t'il. Les autres arrivèrent à sa rescousse : « Oui là on a rien fait ! - On était chez Honeydukes ... - l'hippogriffe... - en haut de la rue... - Peter a couru... » « Bon alors, calmez-vous. » coupa la Professeur de Métamorphose. « Lupin, expliquez moi » « On était chez Honeydukes, rayon Chocolatises. On a entendu des cris dehors, alors on est sorti. L'hippogriffe descendait la rue. Les gens couraient partout, se réfugiaient dans les magasins, mais on a pas eu le temps...On a voulu se mettre silencieusement dans un coin (l'hippogriffe semblait attiré par le bruit), mais Peter a eu peur : il a couru et est tombé. L'hippogriffe s'est précipité sur lui, et James, Sirius et moi avons lancé en même temps « Wingardium Leviosa ». L'hippogriffe s'est élevé et est parti vers la Forêt Interdite ! » dit Remus. « C'est absurde » dit Mac Gonagall « Pourquoi serait-il parti dès que vous avez lancé le sort ? » « Il était blessé » l'interrompit Peter. « Quelqu'un l'a blessé en inscrivant sur son aile la Marque Noire et l'a envoyé dans les rues de Pré- au-Lard pour faire peur... » « La Marque Noire ? » souffla Mc Gonagall, stupéfaite. « Bon, merci les enfants, je vous crois, vous n'avez rien fait. Pour ce qui est de la Marque Noire, je vais demander à Hagrid s'il peut retrouver l'hippogriffe : il a dû se réfugier dans la forêt. Maintenant, je vous conseille de rentrer au car qui vous attend, et de ne pas souffler mot sur cette affaire... » Elle s'éloigna rapidement, et les garçons se dirigèrent à contrecœur vers le car des premières années.
Ils étaient les derniers à arriver devant le car. Sirius prit l'air fanfaron, s'attendant dans la minute à une vraie foule autour de lui. Mais tous les élèves étaient groupés autour d'un beau brun de Serpentard à l'air stupide, qui racontait avec animation une histoire qui semblait passionnante, étant donné le nombre de filles qui le regardaient avec la bouche ouverte et un air particulièrement stupide. Ou admirateur, pensa Peter, ça revient au même. Sirius, vexé, s'approcha d'une jolie brunette de Serdaigle dont il n'avait toujours pas retenu le nom et lui dit : « Euh, excuse-moi, qu'est-ce qui se passe ici ? » Elle manqua de le chasser, mais, se retournant à temps, elle se rendit compte que son interlocuteur valait peut-être plus la peine d'être considéré que trois minutes de récit du Serpentard : « C'est Léo Parkinson » dit-elle en désignant le garçon. « Visiblement, il s'est passé quelque chose avec des bêtes sauvages ou quelque chose dans ce genre...J'ai pas tout compris... Il dit que il y a eu un hippogriffe lâché dans les rues de Pré-au-Lard, et qu'il a aidé à l'arrêter... » Les quatre garçons étaient stupéfaits, et James se racla la gorge : « Quoi ?!? Mais... » Il fut coupé dans son élan par Remus qui le tira par la manche, et avant qu'il puisse protester, dit : « McGonagall nous a dit de ne pas en parler... » « Mais Rem', franchement, on va pas laisser un Serpentard nous dépasser ! » rétorqua Sirius. James approuva. « Bon alors, qu'est-ce qu'on fait ? »
Quelques instants plus tard, les quatre garçons jouaient des coudes pour se faire une place dans la foule compacte qui s'était rassemblée autour de Parkinson, qui répétait pour la énième fois avec emphase : « Et l'hippogriffe, après avoir assommer d'un coup de poing le puissant sorcier à ma gauche, se tourna vers moi... » Ce fut James qui attaqua en premier : « Tiens, c'est amusant, je ne savais pas que les hippogriffes avaient des poings... » dit-il, prétendument à l'adresse de Peter, mais suffisamment fort pour que tous l'entendent. Peter répondit du tac au tac dans un silence de mort : « Oui, et puis je ne me rappelle pas avoir vu qui que ce soit dans la rue à ce moment-là... Et sûrement pas d'élèves de Poudlard... » « Pourtant » ajouta Remus rapidement « on avait une bonne vue de la fenêtre de Honeydukes... ». La voie était coupée pour Sirius, qui ne pouvait plus dire qu'il avait contribué à vaincre l'animal... Néanmoins, il ne fut pas en reste : « Personnellement, je ne l'ai pas beaucoup vu l'hippogriffe : j'avais beau être au premier rang, juste devant la fenêtre, il était pas énorme, et puis il a été rapidement « enlevé » par les profs...Pardon ! » fit-il, prétendant de se reprendre « il faut dire que je le voyais très bien, ce monstre ! Il faisait au moins 5 mètres, et Merlin lui-même (comment ça, vous ne saviez pas que Merlin était à Pré-au-Lard aujourd'hui ?) s'évanouit de frayeur à la vue de ses grands yeux injectés de sang... » « ...de son haleine enflammée... » continua Remus « ... de ses grandes dents pointues... » fit James « ...et de ses immenses ailes noires. » acheva Peter.
Tous les élèves éclatèrent de rire. Parkinson était perdu, sa crédibilité aussi. Il pâlit, mais on ne lui laissa pas le temps de répondre : une main l'attrapa par le bras et l'éloigna de la foule ; Peter reconnut Snape, et se demanda ce qu'il pouvait bien avoir à faire avec un pareil imbécile. La plupart des garçons, amusée, s'éloigna en haussant des épaules, et un cercle de la gent féminine se forma autour des quatre amis. Sirius prit un air fanfaron en voyant la ravissante brunette qu'il avait abordé quelques instants auparavant au premier rang en train d'expliquer avec agitation à ses amies ce qui (d'après elle, et elle était sûrement loin de la réalité) s'était passé. Il ouvrit la bouche pour commencer à parler, mais... « Vous voulez savoir ce qui s'est réellement passé ? » dit James, l'air presque aussi fanfaron que Sirius (presque, parce qu'il était vraiment vraiment difficile de l'être autant). « Et bien, nous étions dans un petit magasin de magie noire –Sirius ici présent à décidé de devenir le plus puissant sorcier noir de tous les temps » dit-il avec beaucoup de sérieux en désignant son ami, qui fit mine de montrer ses biceps « et cherchait donc un livre sur un sort assez facile qu'il nous a appris –je ne sais pas si vous connaissez, c'est un sortilège de puissance, ça s'appelle Imperium » Cette fois, les quelques uns qui comprirent rirent plutôt jaune, puis décidèrent que, de la part de premières années, ce n'était pas un crime que de parler avec légèreté de choses pareilles. Remus emboîta le pas à son ami : « Et le vendeur dit que la dernière fois qu'il avait vu ce livre, c'était dans la Cabane Hurlante : il était allé la visiter après sa mise en vente autour de 1940, et avait vu ce livre dans la bibliothèque, qui paraît-il, est une des plus belles de la ville. Il ne l'avait pas pris, et soupçonnait qu'il s'y trouvait encore... » Peter continua : « On s'est donc dirigés vers la Cabane Hurlante, et à l'aide d'un sort d'Ouverture, réalisé brillamment par Lup' que voici » dit-il en désignant Remus, qui salua très sérieusement « et qui suffit largement pour briser les quelques dizaines de milliers de sorts de Verrou qui avaient été jetés sur la porte pour empêcher les « esprits » de sortir de la Cabane, nous entrâmes dans le lieu maudit... » Sirius décida qu'il était temps pour lui d'intervenir et continua avec emphase : « À peine avions-nous fait un pas, qu'une trappe s'ouvrit devant nos pieds : au fond du trou se trouvaient des centaines de pics sanglants sur lesquels étaient encore embrochés plusieurs cadavres. Deux haches surgirent de nulle part, et l'une d'entre elle se ficha dans la côté de James...» James, se sentant concerné, souleva son T-shirt pour révéler une cicatrice qu'il s'était faite en tombant de canapé à l'âge d'un an « en y laissant cette marque affreuse (que dis-je, affreuse, abominable, insoutenable !) que vous avez sous les yeux. Les talents de guérisseur absolument exceptionnels de Peter que voici sauvèrent notre irremplaçable ami... ». Plusieurs garçons étaient revenus en entendant les vagues de délire de leur auditoire, et toutes les filles avaient yeux fixés sur l'un des garçons. Évidemment, Sirius et James récoltaient le plus de regards, mais ni Remus, ni même Peter n'était en reste. Sirius continua : « Une voix profonde s'éleva alors : « qui ose troubler mon repos ? » gronda la voix... » « Et Sirius répondit du tac-au-tac : » reprit James « « C'est moi, Sirius Black, futur Ministre de la Magie, Directeur de Poudlard et chef de la section des Aurors » dit-il. « Je suis joignable par tout membre du sexe féminin à Poudlard, troisième étage, escalier central, portrait de la Vieille Dame, mot de passe , ou au 06 45 78 89 42, à toute heure du jour et (surtout) de la nuit. Mon adresse e-mailgique : blackbadsirihotmagik.mag » (« notez ça les filles, ça vous servira » ajouta Sirius avec un clin d'œil à sa brunette de Serdaigle, qui faillit s'en évanouir de joie...) . Et chacun d'entre nous donna son nom et son identité... » Il s'apprêtait à se lancer dans une grande aventure pleine de monstres et de fantômes, mais Remus intervint : « Alors l'hippogriffe (car c'était lui !) se jeta sur nous, tua James, massacra Sirius et Peter, et me transforma en souris ! Ainsi se termina » dit-il avec une voix grave « la fort célèbre et courte carrière des très brillants mais fort méconnus associés : Black, Potter, Petitgrow et Lupin. Amen ! » James parvint difficilement à articuler, entre deux éclats de rire : « T'es pas drôle Lup', je devais être transformé en cerf et Peter en souris... !!! » « Bah » intervint Sirius, à moitié plié de rire « moi je voulais une belle princesse à secourir, un méchant hippogriffe et une happy end ! Quoique... Non, c'est pas terrible ça, ça marche pas... Quatre princesses ça conviendrait mieux ! »
Le groupe ne pouvait plus s'arrêter de rire quand McGonagall arriva d'un air pressé et inquiet : « Tous dans le car, les enfants. Vite ! » Les rires retombèrent aussitôt : chacun avait saisi la tension dans la voix de la prof. Pourtant, se dit Peter, c'est pas du genre de McGonagall d'être inquiète pour rien... Et il monta le plus vite possible dans le car. Au bout d'une minute, tous étaient assis dans un silence tendu, et chacun cherchait en silence ce qui aurait pu produire cet effet sur McGonagall. Celle-ci se pencha, murmura un mot à l'oreille du chauffeur, qui se pencha vers l'avant, appuya sur un bouton, et le car disparut. Mais jamais ne disparut de la mémoire de Peter l'image terrifiante de la femme qui tombait lentement, dans un silence de mort, sur son fils qui gisait à terre, de l'homme cagoulé de noir qui se tenait devant elle, la baguette tendue, et du rire haut perché qui retentit un instant dans ses oreilles. Jamais.
