LE JOURNAL INTIME DE PETER PETITGROW

Auteur : moi ! El Rio, alias Elriowiel Greenleaf-Lorelindol, Apalie etc...

Résumé général : Peter Petitgrow, à son entrée à Poudlard, se voit offrir un journal intime qui se remplit tout seul, raconte la journée et la commente... Et Peter entame 7 longues années d'études, pleines de rebondissements...

Résumé du chapitre précédent : Première journée à Pré-au-Lard pour les quatre amis (eh oui, Dumbledore à autorisé les sorties à tout le lycée, mais sous conditions...), et de nombreux évènements, plus ou moins joyeux, les attendent : une cabane maudite, un hippogriffe en furie, et déjà des Mangemorts...

Note de l'auteur : Bah voilà c'est une fic sur HP jusque là rien d'original, mais bon j'ai changé de perso, moi c'est Peter Petitgrow, et je l'aime beaucoup ! J'espère des reviews, mais faut pas rêver non plus ! Il y a des nouveaux personnages, évidemment, mais qui m'intéressent moins que Peter, donc pour le moment j'insiste pas trop sur eux !

Disclaimer : Malheureusement, rien ne m'appartient, tout appartient à JKR, sauf ce qui m'appartient, et qui n'appartient donc pas à JKR. En gros, rien ne vous appartient ici, sauf les reviews, que j'espère nombreuses !

Spoiler : tome 4, le tome 5 étant la plus grosse (censuré) disons horreur que j'ai lue depuis longtemps...Et pourtant !

Dernières mises à jour : J'ai essayé de corriger les fautes d'orthographe, mais s'il en reste beaucoup prévenez-moi, j'essayerai d'accéder à un correcteur, je n'en ai pas !!

D'autre part, j'ai corrigé quelques petites erreurs : je signale en particulier à Lily Evans 2004 que le Choixpeau dit (noir sur blanc) dans sa chanson du 4ème tome qu'il date de l'époque des fondateurs... Evidemment pour un monde alternatif ce n'est pas une obligation, mais néanmoins.

Mercredi 30 octobre, 2ème partie

Le bref trajet jusqu'à l'école fut quelque peu sérieux. Quelques Serpentard avaient bien tenté d'engager la conversation pour se moquer des autres, mais eux-mêmes n'étaient pas très à l'aise : la situation leur échappait complètement : où se situer dans cette histoire ? De plus, ils croyaient ne rien pouvoir faire devant les professeurs : peu d'entre eux avaient réalisé que les professeurs, tous assis à l'avant, avaient visiblement lancé un sort de Silence sur leur partie du car pour taire leurs secrets et s'épargner les bavardages des enfants ...Peter remarqua tout de même que beaucoup de Serpentard étaient aussi attristés que lui de ce qui s'était passé. Mais c'était étrange, jamais il n'avait entendu parler de pareil événement depuis... il ne savait plus trop. Il fut tiré de ses pensées par une voix... Une voix. Splendide et discrète à la fois. Timide et douce, mais pleine de force silencieuse. Un timbre qui n'existe nulle part sur Terre, car sa beauté ne peut subsister ailleurs que dans le rêve. La voix chantait, et tous se taisaient, écoutaient en silence.

« Par le petit garçon qui meurt près de sa mère

Tandis que des enfants s'amusent au parterre

Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment

Son aile tout à coup s'ensanglante et descend

Par la soif et la faim, et le délire ardent...

Par les quatre horizons qui crucifient le monde

Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe

Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains

Par le malade que l'on opère et qui geint

Et par le juste mis au rang des assassins...

Par la mère apprenant que son fils est guéri

Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid

Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée

Par le baiser perdu, par l'amour redonné

Et par le mendiant retrouvant sa monnaie... »

La voix se tut. Nul n'avait le courage de parler. Peter remarqua plusieurs sanglots plus ou moins étouffés au fond du car, et même Agatha semblait très secouée. Mais, en y réfléchissant, Peter se souvint de combien Agatha avait été troublée – bouleversée serait plutôt le mot en fait – par ce qui s'était passé, et elle semblait plutôt recomposée. La musique serait-elle une véritable échappatoire, un exutoire ? Se demanda Peter. Quelque chose au monde possède donc la capacité de calmer toutes les douleurs ? La magie ? Le théâtre ? La littérature ? L'art ? Le sommeil ? La mort ? Il était assis, les yeux vaguement embués, fixés dans le vide... Et les images défilaient dans sa tête, le Mangemort au-dessus du corps de l'enfant. Et la mère... et le rire. Le bruit le plus sinistre. La tête d'Agatha était légèrement posée sur son épaule. De l'autre côté, James. Et Remus. Et Sirius. Et Peter sut. Ce qui était plus fort que la douleur : l'amitié. Il passa un bras autour de l'épaule d'Agatha et la serra contre lui dans un geste protecteur. Sirius était silencieux (chose rare, remarqua Peter) et regardait par la fenêtre le vide noir du tunnel dans lequel était rentré le car. James et Remus se regardaient en silence. Yeux bruns, yeux ambres. Yeux bruns, yeux ambres. Éternellement.

Le car arriva bientôt à Poudlard, et les élèves descendirent : Peter prit une bouffée d'air frais. La vie allait continuer comme avant à Poudlard. Presque comme avant. La préfète des Gryffondor, Lucie Lovely, qui portait si bien son nom que tous les garçons se retournaient sur son passage, leur annonça que le traditionnel dîner d'Halloween aurait lieu à 20h, qu'il serait suivi d'une surprise préparée par Dumbledore lui-même, et que les élèves feraient bien de se changer et de mettre une tenue plus festive...Peter jeta un coup d'œil au bas du jean qu'il avait enfilé pour la sortie (l'uniforme de Poudlard n'était pas obligatoire pour les sorties, bien que chaque élève soit obligé de porter le pull avec le blason de sa maison), et se dit que, en effet, les tâches de boue feraient assez mauvaise impression...Il se dirigea vers le dortoir des Gryffondor, suivi de James et Remus, qui traînaient derrière eux un Sirius qui aurait visiblement préféré rester pour charmer la si bien nommée Lucie Lovely !

« Un peu vieille » décida celui-ci en s'éloignant, feignant de ne pas voir James, plié de rire contre un pilier.

« Mais au fait, à votre avis c'est quoi la surprise de Dumbledore ? » Demanda James alors que Sirius buttait pour la énième fois sur le mot de passe, un mot moldu, « Talkie-Walkie », qu'il n'arrivait jamais à prononcer ; ça donnait quelque chose dans le genre de « Walkie-Roccie », voire même « Mooly-Tokie ». Peter vint à son secours en quelques instants, et les quatre amis pénétrèrent dans la salle commune. Un bon feu brûlait dans la cheminée, et quelques 3ème année discutaient paisiblement au coin du feu. L'un d'entre eux leva la tête à l'entrée des jeunes garçons et dit d'un air moqueur :

« Tiens, revoilà les moucherons ! Alors les bébés, on s'est acheté des jouets à Pré-au-Lard ? »

Sirius répondit immédiatement :

« Oui, on a sauvé le monde. Enfin, on... J'AI sauvé le monde ! » dit-il en haussant le ton d'un air faussement énervé « MOI, MOI, MOI ET MOI ! QUE MOI ! »

« Et moi... » rajouta Remus. Ceci fut suivi d'un éclat de rire général, et les garçons montèrent vers leur dortoir.

« Bon. » Dit James, une fois arrivé en haut. « Qu'est-ce que je mets ? »

Sirius se jeta sur son lit et dit d'un air triste :

« J'ai rien à mettre de particulier moi ! »

« Moi non plus, t'inquiète ! » Répondit Remus. « On va improviser ! »

Peter les regarda du coin de l'œil : Sirius semblait vraiment déçu. Pourtant, Peter croyait que rien n'aurait jamais pu entamer la bonne humeur de son ami... Il jeta un coup d'œil dans sa malle : on y trouvait pas moins de 10 robes de couleur, toutes différentes, dont certaines étaient vraiment magnifiques : on y retrouvait véritablement tout le talent d'un siècle de haute couture française. Mais pas de la haute couture maniérée ou grotesque : c'était des robes de bal élégantes et simples...

« C'est très distingué tout ça » commenta Peter. « Un peu trop pour moi au fond ! Mais je suis sûr que vous trouverez votre bonheur-là dedans. Ne vous inquiétez pas pour la taille » ajouta t'il en surprenant un coup d'œil perplexe de Remus, qui était nettement plus grand que lui. « Toutes mes robes sont dotées d'un sort de Taille : elles s'adapteront parfaitement à votre taille, et si jamais vous les voulez plus ou moins amples, il suffit de le dire ! »

Sirius était aux anges. Il se jeta sur la malle. Remus s'y prit plus posément, et extirpa du tas de robes que James avait négligemment écartées (sans vraiment les regarder en détail d'ailleurs) une robe unie gris foncé qui brillait très légèrement de reflets noirs. Il l'enfila d'un geste souple. Elle lui allait à merveille.

« Pfff » dit Sirius d'un air faussement désespéré. « Pourquoi est-ce que tu trouve tout de suite ce que tu veux, et qu'en plus ça te va à merveille ! »

Peter était aux anges : il lui semblait qu'il était vraiment pour quelque chose dans le bonheur de ses amis...

C'est alors que James sortit en trombe de la salle de bain, vêtu d'une robe rouge foncé, d'une couleur très délicate, voyante mais non tapageuse. Elle ne brillait pas, et sembla plutôt anonyme à Peter, malgré la finesse de la couleur. Mais lorsque James s'avança dans la lumière pâle du soleil qui se couchait à travers la fenêtre, Peter vit apparaître des reflets d'or sur la poitrine de James : un lion triomphant couché sur deux épées croisées...

« C'est quoi ce blason, James ? » Demanda Remus. Sirius leva la tête, stupéfait : « on dirait le blason de Gryffondor, mais je n'ai jamais vu d'épées sur ce blason... »

James était un peu gèné :

« En réalité, vous n'avez ni tout à fait tort, ni tout à fait raison ! Oui, ça ressemble au symbole de Gryffondor, parce que ça en est dérivé... La fille aînée de Godric Gryffondor, Léonia, épousa Henry Potter, et ils joignirent leurs blasons pour fonder une des plus anciennes familles de l'histoire de la magie. J'ai reçu cette robe de mon père : on lui avait aussi donnée lors de son entrée à Poudlard. C'était la robe de mariage de Henry Potter, qui n'avait pas attendu pour joindre les blasons !! »

Peter sentit que quelque chose clochait dans l'histoire. Il regarda autour de lui : Sirius admirait la robe, bouche bée, tandis que Remus fronçait les sourcils, l'air perplexe. Enfin, Peter mit le doigt sur le problème :

« Mais...ça veut dire que... »

« Que tu étais sûr d'entrer à Gryffondor » finit Remus. « Je ne savais pas qu'il y avait une part d'hérédité dans les choix des Maisons... »

Sirius se redressa brutalement :

« QUOI ? Il y a une part d'hérédité dans la désignation des Maisons ?! Je trouve ça scandaleux ! » Puis sa voix s'adoucit. « Bah, visiblement je suis là pour faire mentir les généralités. En tout cas, heureusement que je suis à Gryffondor. Avec une famille de tels Serpentard, j'ai de la chance... »

« Alors ce n'est pas un hasard...tu descends bien des Black... » dit Peter

« Eh oui : « Deux manières de briller : rejeter la lumière ou la produire » C'est la devise de la maison. Devise aussi noire que notre nom... »

« Il ne croit pas si bien dire » pensa Peter, admirant pour l'énième fois les traits sombres de Sirius. « Mais en fait... comment se fait-il que je sois à Gryffondor ? » Se demanda-t-il Mais il n'osa pas poser la question à ses amis ; il avait bien trop peur qu'ils se moquent de lui, surtout Sirius, dont il avait vu qu'il pouvait être – comment dire ? – piquant...

Les garçons se replongèrent dans le choix de leurs robes de bal, et Sirius extirpa bientôt du tas une splendide robe de soie bleu clair à galons noirs. Il l'essaya : elle lui allait parfaitement. Peter, quant à lui, venait d'enfiler une belle robe vert foncé. Il la trouva bien, et Sirius hasarda même un « Ouahou Peter, t'es trop classe avec ça, en plus ça te maigrit » avant de rougir de honte devant la stupidité de sa phrase. Mais Peter ne lui en tint aucun gré, bien trop absorbé par la contemplation de son reflet dans le miroir. « Ouais, pas mal » pensa-t-il « si je pouvais m'arranger un peu plus encore ça serait parfait, mais déjà là c'est pas mal... » Sirius, qui lui aussi s'admirait sans relâche dans le miroir (« avec plus de raison que moi » pensa Peter, non sans amertume), leva la tête et regarda James :

« Je pourrais essayer ta robe James ? » demanda-t-il d'une voix timide. James accepta et enleva rapidement la robe rouge, attrapant au passage celle de Sirius. Mais chacun des garçons eût beau essayer toutes les autres robes, aucune ne lui allait aussi bien que la sienne...Exception faite de Remus, qui était splendide dans la robe de James : il dégageait une sorte de majesté que Tolkien eût dite digne d'Aragorn au pied de l'Argonath : ce n'était plus du tout le Remus physiquement terne de la vie de tous les jours, celui qui, accablé de fatigue et visiblement de soucis, disparaissait si souvent pour l'infirmerie ; c'était un enfant avec la tenue d'un homme, dégageant une puissance d'homme et ayant la carrure d'un homme. Mais c'était un enfant. Conscient que les trois autres garçons le regardaient, il ôta vite la robe et la rendit à James avec un petit « Merci, elle est très belle mais elle te va bien mieux qu'à moi ! » Qui fit soupirer Sirius d'amusement. Le « pauvre Rem' » comme il l'appelait ne s'était vraiment pas vu !

Ils auraient pu discuter ainsi pendant plusieurs heures, à rire et se moquer. Mais quelqu'un frappa à la porte. James alla ouvrir. C'était Lily :

« Salut... euh... »

« Entre, Lily, entre ! » Dit Sirius de son naturel spontané. Mais aucun des garçons n'était préparé à ça. Et surtout pas James. Lily était splendide : il n'y avait vraiment pas d'autre mot pour ça. Elle portait une robe verte assez sobre, exactement de la couleur de ses yeux. Elle lui allait parfaitement, et paraissait tout à fait appropriée à son corps entre l'enfance et le début de l'adolescence. Lily s'était lâché les cheveux, et avait bouclé quelques mèches aux pointes ; ses cheveux lui tombaient délicatement jusqu'au milieu du dos. James était sous le charme, ce qui fit grogner Peter à côté de lui. La jeune fille continua :

« Bon c'est pas tout ça, mais en fait il est l'heure, faudrait peut-être qu'on y aille, vous avez pas envie de rater le début de la fête ! »

« Mais oui ! » Reprit Sirius. « La fête ! J'avais complètement oublié ! Vous croyez que ça sera quoi ? »

En chemin pour la Grande Salle, alors que les 4 garçons et Lily avaient été rejoints par Agatha, les suggestions allaient bon train, chacun défendant son idée : soirée dansante, feu d'artifice, dîner spécial (mais spécial quoi en fait ?), jeux magiques, soirée à thème, visite d'un personnage célèbre ...Lily, fidèle à ses origines, proposait des thèmes moldus dont les autres n'avaient jamais (ou quasiment pas) entendu parler : un certain Seigneur des Anneaux, un gros livre nommé « Autant en emporte le vent », dont Lily ne se séparait jamais, et tout un tas d'histoires diverses et variées. Quelques-unes, concernant Viviane ou Merlin, se recoupaient avec des histoires sorcières, mais divergeaient en tant de points... Curieusement, Peter remarqua, le Grand Escalier ne leur fit aucune difficulté pour les amener au plus vite dans la Grande Salle, si bien qu'ils ne s'arrêtèrent à aucun palier imprévu, ni ne « visitèrent » de couloir nouveau. En quelques minutes, ils étaient dans la Grande Salle. La majorité des élèves étaient déjà là, mais les Gryffondor n'étaient de loin pas les derniers. En revanche, plusieurs têtes se tournèrent à l'arrivée de James, Lily, Sirius et...Remus, tous les quatre très élégants et bien habillés. Ils s'assirent à la table des Gryffondor et se mirent à bavarder tranquillement.

Au bout de quelques minutes, le professeur Dumbledore se leva et s'adressa aux élèves :

« Bonsoir à tous ! J'espère que vous vous êtes remis de vos émotions de l'après-midi » (Peter ne put s'empêcher de frissonner, et, en jetant en rapide coup d'œil autour de lui, vit qu'il n'était pas le seul.) « Ce soir, c'est Halloween. Mais plutôt qu'une soirée banale, nous avons décidé de vous organiser une « visite » un peu spéciale : la découverte des aspects cachés du château de Poudlard. »

De tout ce que les élèves avaient imaginé, rien ne se rapprochait de ça : c'était une idée géniale. James et Sirius échangèrent un sourire un peu machiavélique. C'est sûr, pour eux, c'était une occasion rêvée d'approfondir leur connaissance du château.

Dumbledore continua :

« Vous allez donc vous répartir en équipes de 10, et vous serez dirigé par une créature magique à laquelle vous serez lié de manière magique, afin qu'elle vous protège et... » Les yeux de Dumbledore balayèrent rapidement la salle, et Peter eut l'impression qu'ils s'attardaient un peu sur James, Sirius, Remus et Peter. « ...vous surveille ! »

Peter se retrouva avec les trois autres garçons et Lily et Agatha. Mais leur équipe n'étant pas au complet, ils se retrouvèrent accompagnés... des élèves qu'ils avaient le moins envie de voir : Severus Snape et ses trois acolytes de Serpentard : Mulciber, Travers et Nott. Trois garçons assez différents, et pourtant semblables : Serpentard, en un mot. Mulciber, fin et cruel. Nott, brutal et bestial. Travers, lui, était un assez beau garçon à l'air indifférent et au sourire cynique : il ne faisait pas bon l'approcher s'il était décidé à être contre vous : il était d'une ironie assez insupportable, insolent et direct. Et Snape, pareil à lui-même : gris et renfermé. Un prof que Peter ne connaissait pas les conduisit à une armure en pied qui s'anima dès qu'ils arrivèrent :

« Bonjour à tous. Je suis le Chevalier Sir Simon Knightly –oui, je sais, je porte très bien mon nom » dit-il d'un air un peu pédant. Il déplaisait assez fortement à Peter. Le Chevalier continua :

« Bien. Vous m'appellerez Sir, ou Monseigneur, comme vous voulez. Maintenant, si vous voulez bien vous présenter... Les demoiselles d'abord ! » dit-il en se tournant vers Lily et Agatha.

Lily s'avança :

« Je m'appelle Lily Evans. Je suis d'origine Moldue, n'en déplaise à ces Messieurs » dit-elle en tournant un œil critique vers les Serpentard. « Je suis à Gryffondor, et fière de l'être... » Elle appuya ces mots ; un autre message très clair pour les Serpentard. « Je ne connais pas du tout les rouages d'un château magique, donc si je pose trop de questions, c'est normal ! »

Elle laissa la place à Agatha, qui s'avança à son tour. Mais, à la grande surprise de Peter, elle ne fit aucun effort pour restreindre les pouvoirs magiques de sa voix :

« Je m'appelle Agatha Glaner. Je pense que vous l'avez deviné, je possède le pouvoir (presque éteint) des Evocateurs. Je suis à Gryffondor, et c'est aussi une très grande fierté pour moi. »

Lily sourit à ces mots, prononcés avec tant de fermeté de la part d'une si petite fille : à côté des quatre Serpentards, déjà grands, et même de Remus, elle paraissait vraiment minuscule, et Peter eu envie de la protéger. Il chassa cette pensée de sa tête : ce n'était pas vraiment le moment pour avoir une petite faiblesse ! Les Serpentard semblaient stupéfaits par la voix d'Agatha, mais le Chevalier ne fit que sourire tranquillement (si tant est qu'une armure puisse sourire !).Il se tourna alors vers les Serpentard. Snape s'avança avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche :

« Je m'appelle Severus Snape. Je suis à Serpentard, et je m'intéresse particulièrement aux Potions et aux Runes Noires. »

Travers ensuite :

« Je suis Silver Travers. Serpentard, évidemment. Et voici Brutus Nott et Sinistrus « Steel » Mulciber. Eux aussi Serpentards ! Nous nous connaissons depuis longtemps, et nous ne sommes pas près de nous séparer ! »

Le Chevalier les guida ensuite dans le hall d'entrée.

« Donc nous voici dans le hall. »

« On avait remarqué » souffla (relativement stupidement) Mulciber à Nott. Lily, exaspérée, voulut les faire taire, mais Remus, debout à côté d'elle, posa la main sur son épaule. La jeune fille se décontracta doucement, et adressa un petit sourire en coin au garçon.

Le Chevalier se lança alors dans un discours interminable. Si son ton n'avait pas été aussi pompeux, Peter aurait sans doute trouvé son récit absolument passionnant :

« Ce hall fut la première chose construite par les Quatre Fondateurs, qui bâtirent eux-mêmes tout le château, avec ses mystères. Il est dit que même les Quatre Fondateurs (y compris les deux grands, Godric Gryffondor et Salazar Serpentard) ne connurent jamais tous les mécanismes du château, car ils s'étaient installés sur une puissante Source magique qui datait visiblement de bien avant, et qui était dissimulée sous les ruines d'une étrange construction, dont la description est faite dans les Mémoires privés de Gryffondor, mémoires qui ont été malheureusement « égarés » quelque part dans la bibliothèque de Poudlard ! Il semblerait donc que la magie de Poudlard leur soit bien antérieure : elle daterait peut-être même de Merlin lui-même, fondateur du système magique tel que nous le connaissons.

Personne ne sait où se trouve la Source de Poudlard, ce n'est même pas sûr que Dumbledore la connaisse. En tout cas, s'il la connaît, il est le seul du siècle ; il est dit que tout mage Noir qui connaîtrait la localisation de la Source de Poudlard pourrait la corrompre et ainsi prendre possession de l'école, et sans doute du monde magique anglais. Il semblerait que la Source soit reliée à toutes les autres Sources du monde, dont presque aucunes n'ont été localisées, sauf celles de Ayers Rock, le rocher australien : les colons britanniques ne l'ont jamais su, mais les Aborigène australiens possédaient de grands pouvoirs, et s'il y avait eu parmi les colons des magiciens, ils auraient sans doute tout fait pour préserver la culture aborigène. La Source de Ayers Rock se présenterait sous la forme d'un diamant, le plus beau et le plus gros du monde, situé exactement au centre du rocher, et donc absolument inaccessible par les hommes. Mais sa présence a été détectée par l'afflux de créatures magiques nocturnes qui se rassemblaient pour se nourrir de la magie du lieu : les Aborigènes qui chassaient les animaux se sont aperçus de leurs capacités bizarres et en les observant jour et nuit parvinrent à la conclusion que le rocher était magique. Et c'est ainsi que Ayers Rock devint le lieu sacré des Aborigènes. Heureusement pour eux, les Colons ne surent jamais que le diamant existait, et ne tentèrent donc jamais de chercher des métaux dans Ayers Rock !

En dehors de celle d'Ayers Rock, personne ne connaît les lieux précis des Sources. On suppose qu'il s'en trouve une à Poudlard. Des sources sont envisageables par exemple à Stonehenge, dans le parc du Yellowstone, à Pompéi, un peu partout dans le monde en fait... »

Travers choisit la seule pose du Chevalier pour lui glisser :

« Excusez-moi, Sir » dit-il avec une pointe d'ironie. « Mais pourrions nous avancer ? Le temps s'écoule, et tous les groupes sont déjà partis... »

Le Chevalier grommela, et s'exécuta .La suite de la visite les mena dans des couloirs vides, au hasard des escaliers, des portes qui s'ouvraient ou restaient fermées, apparaissaient, disparaissaient. Ils traversèrent plusieurs murs qui s'ouvraient mystérieusement devant eux ; Peter sentit que, s'ils n'avaient pas eu « l'entraînement » du Poudlard Express avec le quai 1 et 3/4, la plupart d'entre eux, y compris les fiers Serpentard, auraient eu beaucoup de difficultés à se jeter contre ces murs ! Les salles se succédaient, plus folles les unes que les autres : collections de tasses à café, de balayettes, d'objets moldus. Ils passèrent dans une salle immense, sorte de bibliothèque gigantesque qui ne contenait que des petits boîtiers rectangulaires de la taille d'un livre, et un écran géant au milieu de la salle. Lily parut très intriguée, mais le Chevalier lança d'un air dédaigneux :

« C'est la future technologie moldue. Je crois qu'ils appelleront ça des DBD...DVD, je ne sais plus ! Dumbledore est fan de ces trucs là, et comme Poudlard est gentil avec son directeur, le château fait un effort... ! »

Tous les enfants étaient émerveillés: ils traversèrent une vingtaine de salles, toutes extravagantes et extraordinairement inutiles. Ils montaient un long escalier raide lorsque le Chevalier déclara :

« Personne ne sait vraiment à quoi servent ces salles, ni d'où elles viennent . Il semblerait que Dumbledore est peut-être au courant, mais il m'est impossible de donner la moindre information sur cela, je n'en sais rien... »

« Le GRAND Chevalier ne sait pas ça ? Et il l'avoue, en plus ? » murmura Mulciber à Nott. Pour Lily, qui supportait depuis le début de la visite les insupportables commentaires des Serpentard, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Alors que le Chevalier parlait encore, elle hurla :

« LA FERME !! ».

Le Chevalier se retourna brusquement :

« Ma petite fille, je ne sais pas vraiment à quel jeu vous jouez avec votre vocabulaire grossier et votre comportement inadmissible. Veuillez cesser immédiatement »

Dit–il d'un ton brusque, achevant de paniquer Lily, qui semblait au bord des larmes. Travers émit un bruit qui ressemblait furieusement à un petit rire de moquerie. Cette fois, ce fut Remus qui satura : il se jeta sur le garçon, le fit rouler à terre devant les yeux ébahis du Chevalier qui, complètement perdu, décida de faire comme si de rien n'était. Mais Remus, dans sa furie, ne parvint pas à se contrôler, et, emportant Travers dans sa chute, roula dans les escaliers. Peter et Agatha se précipitèrent vers le bord des escaliers : Personne. Il n'y avait personne. Ni Remus, ni Travers : l'espace autour d'eux était vide. James et Sirius, qui venaient de les rejoindre, étaient stupéfaits, et se précipitèrent vers le bas des escaliers, suivis de près par Peter, Agatha et Lily. Le Chevalier ne remarqua même pas leur départ, occupé qu'il était à faire une leçon aux Serpentard restants.

Malheureusement, aucun d'entre eux ne s'aperçut, occupés qu'ils étaient dans la recherche active de Remus, que l'escalier se remplissait peu à peu d'un brouillard opaque, et, lorsqu'ils arrivèrent en bas, Peter, tendant la main pour prendre celle d'Agatha, ne rencontra que de la fumée. Et sa voix se perdit dans la brume. Il était perdu.