Chapitre 9

Remus ouvrit lentement les yeux et reconnu tout de suite le plafond blanc de l'infirmerie de Poudlard au-dessus de lui il mit quelques secondes à se remémorer les derniers événements en date et se rappeler pourquoi il se trouvait ici.

Lorsqu'il eut enfin toute l'histoire en tête, il se releva doucement et s'assit sur le bord du lit, puis regarda tout autour de lui il n'y avait absolument personne.

C'était la première fois qu'il se réveillait à l'infirmerie sans que personne ne soit là à son réveil, d'habitude, il y avait soit Madame Pomfresh ou soit un de ses amis mais là, personne.

Il attendit encore un bon moment avant de se relever et d'aller chercher Madame Pomfresh dans son office il toqua calmement à la porte et attendit que la femme lui demande d'entrer ce qu'elle fit bien évidemment assez rapidement.

- Oh bonjours, monsieur Lupin. Vous vous êtes réveillé ? C'est une bonne chose. Vous nous avez fait une sacrée peur tout de même. Votre chute a été vraiment violente.

- Je sais…. Rigola Remus. Je ne sais vraiment pas comment j'ai fait mon compte, mais ça fait tellement longtemps que je j'ai pas remis les pieds dans cette école que je ne me rappelais même plus qu'il y avait des escaliers à cet endroit là.

L'infirmière rigola doucement.

- C'est vrai qu'il y a bien des choses que l'on peut oublier en tant d'année. Bien des choses que l'on peut oublier… répéta-t-elle en écho. Bon, en tout les cas, vous êtes libre de ressortir dès maintenant puisque vous êtes en parfaite santé et que votre chute ne vous à pas trop amoché. Mettez quand même un peu de glace sur votre jambe lorsque vous serez chez vous, cela fera partir l'ecchymose.

- D'accord… Merci Pom-Pom.

Remus offrit un dernier sourire à l'infirmière avant de ressortir de l'infirmerie et de commencer à vagabonder dans les corridors à la recherche de ses amis, qu'il était venu voir ce jour-là.

Pendant qu'il marchait tranquillement, il pouvait sentir le regard des adolescents qui emplissaient les couloirs de l'école peser sur lui.

Je les comprends, ça doit pas être très souvent qu'ils voient un parfait inconnu se balader dans les couloirs de l'école. Après tout, les seuls adultes qui s'y trouvent d'habitude sont les professeurs et Madame Pomfresh, mais bon, je n'aime pas sentir les regards des autres sur moi, j'ai l'impression d'être le centre de l'attention de tout le monde.

Il arriva à la porte de sortie et mis les pieds dans la pelouse du parc sur laquelle il commença à marcher, gardant le regard au loin pour essayer de repérer ses amis qui, vu le beau temps qu'il faisait, devaient être, à cette heures-ci, entrain de se balader dans le terrain.

Soudain, il repéra James en compagnie de Sirius et Peter et un sourire illumina aussitôt son visage même si, pendant une fraction de seconde, il en vint à se demander pourquoi Peter était avec ses deux amis puis, il secoua vivement la tête de gauche à droite, comme pour chasser la pensée qu'il venait d'avoir.

Mais qu'est-ce qu'il me prend de penser à des trucs comme cela. C'est tout à fait normal que Peter soit là aussi. Après tout, il fait partie des Maraudeurs, mais pourquoi est-ce que cela me paraît aussi bizarre que cela ?

Alors il se rapprocha d'eux, un sourire toujours dessiné sur ses lèvres les maraudeurs ne l'avaient pas encore vu puisqu'ils étaient de dos et ne pouvaient pas l'entendre approcher puisque, d'une part il avançait d'un pas silencieux et d'autre part, ils étaient entrain de parler joyeusement et de rigoler tout les trois ensemble, ce qui ne manqua pas d'augmenter le sourire de Remus lorsqu'il entendit le rire mélodieux de Sirius.

- Eh ! Salut les gars ! les salua-t-il gaiement lorsqu'il fut juste derrière eux.

Ceux-ci se retournèrent, toujours entrain de sourire mais leurs expressions changèrent du tout au tout lorsqu'ils virent qui était la personne qui s'était adressée à eux et un masque de mépris et de dégoût prit la place de celui de joie.

Mais pourquoi est-ce qu'ils réagissent comme cela en me voyant ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal dont je ne me souviens pas à cause de ma chute ? Je ne suis pourtant pas amnésique… Je ne me souvient pas de m'être fâché avec aucun d'entre eux et encore moins avec les trois à la fois.

- Qu'est-ce que tu fous là Lupin ? demanda méchamment James.

- Que… Quoi ? bafouilla Remus, surpris d'entendre son ami lui parler sur un ton pareil.

Lupin ? Depuis quand est-ce qu'il m'appelle par mon nom de famille ? D'habitude, c'était toujours Remus…Et puis, pourquoi est-ce qu'il me parle sur un ton pareil ? Est-ce que j'ai réellement fait quelque chose de mal ? Et pourquoi est-ce que Sirius ne prend pas ma défense ? D'habitude, c'est tout juste si il ne saute pas à la gorge de la personne qui me dit le moindre mot de travers ou qui me parle méchamment et là, il semblerait presque partager l'avis de James qui sous-entends que je n'ai rien à faire là…

- Parce que tu deviens sourds à présent ! s'exclama Sirius. James r'a demandé ce que tu foutais là, il me semble. Alors maintenant tu vas répondre, d'accord ! On a pas que ça à foutre nous…

- Ben… ben en fait… ben j'étais venus à Poudlard pour vous voir… et pis, ben c'est tout.

Je n'ai jamais entendu Sirius me parler sur un ton pareil… Depuis notre première année, il a toujours été tellement gentil avec moi et même quand on se disputait, il s'excusait toujours à peine avait-il fini sa phrase. Cela me fait vraiment mal et je ne comprends vraiment pas pourquoi il est comme cela. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ils sont tous les trois comme cela.

- Pour nous voir ? coupa Peter, en prenant la parole pour la première fois depuis leur rencontre. Pourquoi est-ce que tu voulais nous voir ?

Sirius et James aussi ont l'air d'attendre la réponse à la question de Peter… Mais je ne saisis vraiment pas. Depuis quand est-ce que j'ai besoin d'une raison pour venir voir mes amis ? Ce n'est quand même pas un crime à ce que je sache ?

- Ben, est-ce qu'il me faut une raison pour… enfin pour venir vous voir ?

- Oui ! s'eclama James. Même si tu n'as de toute façon rien à venir nous voir, même avec une raison. Alors maitenant tu nous dis ce que tu nous veux ou alors tu te casses !

- Quoi ? Mais… Mais…

Mais… Mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Qu'est-ce qu'il leur prend à tous ? Pourquoi est-ce qu'il dit que je n'ai rien à venir les voir ? On est quand même ami après tout, c'est normal que je vienne… Je ne vois pas quoi leur répondre puisque ma visite n'avait pas vraiment d'autre but principal que de rester un peu avec eux…

- Mais quoi ? coupa Sirius. Tu craches le morceau ou pas ?

Comme Remus ne répondait pas à la question qui lui était posée, trop choqué et déstabilisé par l'attitude de ses amis pour le faire, les trois autres commencèrent à reprendre leur chemin.

Mais le loup-garou ne voulait pas les laisser partir comme cela, pas avant d'avoir éclaircit ce qu'il se passait il attrapa le bras de Sirius , ce qui fit se retourner l'animagus vivement.

Sirius se dégagea brusquement de la prise de Remus et le frappa brutalement au visage, sous le regard dégoûter des deux autres le choc avait fait tomber Remus à terre et un mince filet de sang coulait de son nez sur son visage.

Mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'il me frappe ? Je ne comprends vraiment pas… Sirius ne m'a jamais fait de mal, jamais… Mais là, il a frappé tellement fort, ça fait tellement mal…

- Ne me touche plus jamais… dit Sirius en prenant bien soin de détacher toutes les syllabes de sa phrase. Tu as compris, sale loup-garou ?

Sale loup-garou ? Attendez, ils m'ont toujours dis tout les trois que le fait que je sois un loup-garou ne changeait rien à notre amitié alors pourquoi est-ce qu'il me dit cela ?

Sans qu'il ne s'en rende compte, des larmes avaient commencer à couler lentement le long de ses joues alors qu'il gardait encore son regard fixé sur le visage de son ami, enfin s'il pouvait encore l'appeler comme cela.

- Tu vas quand même pas te mettre à chialer ! Non mais je rêve… Allez venez les gars ! lança Sirius en direction de ses deux amis. On s'en va !

Il jeta un dernier regard remplis de haine à l'homme qui était toujours assis à terre et les trois autres repartirent sans un mot de plus, laissant le pauvre Remus, au sol, le visage couvert de sang et de larmes.

Mais qu'est-ce qu'il se passe ? ça n'a jamais été comme cela ? Ils m'ont toujours accepter pour ce que j'étais ou bien alors c'est moi qui me suis tellement complut dans mes rêves que j'ai imaginé toutes ces années d'amitié, toutes ces années pendant lesquels je me suis sentis aimé pour ce que j'étais. Oui, ça doit être cela, mais cela paraissait tellement réel que j'y croyais vraiment…

Il leva les yeux vers le ciel, faisait ainsi briller les larmes qui courraient sur ses joues, puis essuya d'une main incertaine le filet de sang qui coulait de son nez.