Disclaimer : Tous les éléments tirés de « Harry Potter » ont été créés et appartiennent à J.K.Rowling.
Rating : G
Chapitre 6 : Entre guérisseur et terroriste...
Les bras croisés, un sachet remplis de plantes magiques suspendu à une de ses mains, Charlie était en pleine contemplation d'un bocal de Suçacides.
-Si tu en veux, il suffit d'ouvrir la boîte et de te servir... Expliqua très lentement Anna, qui venait de s'approcher tant bien que mal à travers la foule des élèves venus se rationner dans la confiserie Honeydukes, pour être sûre qu'il comprenne bien.
Charlie eut un sourire.
-Mais non, je repensais juste à quelque chose...
Son sourire communicatif s'accentua.
-Cet été, mon frère Fred a donné un Suçacide à mon autre frère Ron, le dernier garçon Weasley, expliqua-t-il. Résultat : Ron a eu la langue trouée et on a dû l'emmener à St Mangouste... Après ça ma mère a couru après Fred à travers la maison en frappant dans le vide avec un balai.
Anna se joignit à Charlie et ils rirent de bon cœur, même si Anna se sentait un peu honteuse de rire de Mme Weasley... Elle était l'une des personnes les plus généreuses qu'elle ait jamais rencontrée. Quelques minutes plus tard, ils s'arrêtèrent devant l'étalages de gâteaux, près de la caisse.
-Un lepprechaune au chocolat... Ca devrait suffire... Murmura Anna en regardant autour d'elle pour s'assurer que personne ne les regardait.
Elle le prit le plus discrètement possible et alla à la caisse payer ses achats, suivie de près par Charlie.
En ce dimanche, la veille du départ de Poudlard, tous les examens étaient finis, et la plupart des élèves se reposaient dans le parc sous un beau soleil de juin. Anna regarda sa montre. Il était précisément quinze heures onze. Elle s'arrêta devant la porte d'un bureau et frappa.
-Entrez, dit la voix sèche du professeur Rogue.
Elle s'introduisit à l'intérieur et s'excusa du dérangement auprès de son professeur.
-Cela va faire une semaine que je fais le tour des professeurs pour leur demander leur avis, commença Anna. Leur avis sur l'orientation que je devrais prendre... Je suis déjà passée par les professeurs McGonagall, Chourave et Flitwick. Ce sont leurs cours qui me plaisent le plus. Et les vôtres avec, c'est pour ça que je suis là.
Tout en parlant, Anna s'était approchée du bureau de Rogue. Celui-ci lui fit signe de s'asseoir sur une chaise. Anna semblait à la fois intimidée et anxieuse.
-Je sais que c'est le dernier jour, reprit-elle aussitôt, et c'est justement pour ça que je m'inquiète. Il faut que je trouve ma vocation pour l'année prochaine, sinon après ce sera trop tard...
Elle marqua une pause, et Rogue sembla la mesurer du regard. Mais Anna n'avait encore rien à se reprocher... Elle avait effectivement interrogé ses trois autres professeurs les jours précédents à propos de son avenir.
-Que voulez-vous vraiment de moi ? Demanda-t-il au bout d'un moment.
-Que vous me conseilliez sur le métier que je pourrais faire plus tard... Je me suis documenté et le peu que j'ai lu, rien ne m'a attiré.
Rogue sembla légèrement surpris. Anna devait certainement être la première élève de Gryffondor à lui demander conseil sur son avenir...
-Vous connaissez sûrement le raisonnement à prendre ? Demanda-t-il enfin.
-Bien sûr, répondit aussitôt Anna. Il faut faire le lien entre ce qu'on aime et ce qu'on sait faire... A votre avis, quel débouché peut avoir le cours de Potion ?
Rogue se redressa sur sa chaise et croisa les bras.
-Il y en a de toute sorte... Répondit-il. Cela va de la préparation de potions destinées au grand commerce, à l'écriture de livres spécialisés dans ce sujet, en passant par la préparation à domicile pour les personnes incompétentes... Mais tout ça ne convient pas du tout à votre niveau... Vous êtes beaucoup trop compétente. Pour vous, il y a par exemple le poste de professeur que j'occupe, mais si vous attendez que je parte, vous allez devoir être terriblement patiente... Sauf bien sûr si le professeur Dumbledore accepte enfin de me confier le poste de Défense contre les forces du mal...
Anna eut un petit sourire amusé.
-Mais ce qui me vient dans l'immédiat à l'esprit, reprit Rogue, ce qui vous conviendrait particulièrement et qui regroupe les autres matières dans lesquelles vous êtes excellentes, c'est le métier de Guérisseur.
Elle en fut soulagée. Elle attendait depuis le début qu'il parle de ce sujet.
Gustin Aderlan arriva dans le Grand Hall en se précipitant. Il venait de croiser dans les cachots le Baron Sanglant, fantôme ténébreux des Serpentard, qui lui avait dit d'une voix d'outre tombe qu'un cadeau à son nom l'attendait au bas des marches de l'escalier de marbres. Le capitaine de Serpentard trouva très vite ce qu'il cherchait : à terre, on avait soigneusement posé une grosse boîte à chaussure sur laquelle était écrit en lettres en mouvement : JOYEUX ANNIVERSAIRE !
-Mais... Ce n'est pas ton anniversaire ! Remarqua un élève de Serpentard qui l'avait suivi de près, au corps noueux et au visage hagard.
-Quelle importance ? S'exclama Aderlan en s'approchant d'un pas rapide vers le paquet.
La première chose qui lui avait sauté aux yeux était un énorme lepprechaune au chocolat à l'aspect savoureux, posé simplement sur le paquet. Il attrapa sans hésiter la boîte et avala la gourmandise en faisant honneur à son aspect glouton.
-C'est vrai qu'être Guérisseur me plairait beaucoup ! Avoua Anna. J'ai discuté il y a peu de temps avec Mme Pomfresh et c'est elle qui m'a mise sur la voix... Mais il paraît qu'il faut avoir un E dans toutes les matières aux ASPIC, est-ce que c'est vrai ?
-Pas dans toutes les matières, corrigea Rogue. Seulement en Potions, en Botanique, en Métamorphose, en Sortilèges et en Défenses contre les forces du mal...
-Seulement... Répéta Anna en se forçant à sourire.
-Il est vrai que ce sont des études très complexes, mais ce métier demande une énorme responsabilité.
-Je comprend bien... Mais ce qui me gène le plus c'est la Défense contre les forces du mal. Je ne peux pas m'en empêcher, c'est un peu comme avec l'Histoire de la Magie, à chaque cours je décroche...
-Et bien, forcez-vous à accrocher, répliqua Rogue d'un ton dur. Il vous faut obligatoirement passer par là si vous souhaitez faire un métier que vous aimez, Miss Prewett. Mais il est vrai que le professeur de Défense contre les forces du mal, cette année, n'a pas été très encourageant. Il reste à espérer que celui de l'année prochaine sera beaucoup plus... capable.
En disant ces derniers mots, il ne faisait aucun doute que Rogue songeait à lui-même.
-Gustin, interrompit alors son camarade, tu... tu entends ?
Aderlan s'arrêta de mâcher, et tendit une oreille. Un étrange sifflement lui parvint, provenant du paquet cadeau toujours emballé. On aurait dit qu'une théière bouillait sur le feu en laissant s'échapper de l'air. Intrigué, il colla son oreille contre le paquet. L'autre fit de même.
-On dirait... Que le bruit s'intensifie ! S'exclama le camarade. Comme...
Aderlan avala ce qu'il avait dans la bouche avec difficulté.
-Comme une bombe ! S'exclama-t-il.
A présent ils n'eurent plus besoin de se coller contre la boîte pour entendre. Le sifflement devenait même de plus en plus assourdissant. C'était comme un compte à rebours. Puis soudain, en l'espace d'une seconde, le bruit fut tellement fort qu'il se faisait entendre dans tout le hall désert. Dans un réflexe, le capitaine de Serpentard lâcha le paquet qui retomba lourdement à terre.
-On dirait que ça va exploser ! Cria-t-il pour se faire entendre. Cours !
Ils se précipitèrent vers les cachots. Puis soudain, comme si on avait éteint la lumière, le bruit s'arrêta net. S'attendant au pire, ils se couvrirent avec leur main comme si le ciel allait leur tomber sur la tête. Quelques secondes plus tard, il ne se passa toujours rien. Gustin Aderlan retrouva alors ses esprits.
-C'était simplement une STUPIDE FARCE ! Hurla-t-il, en rage contre lui-même pour s'être laissé si facilement effrayer.
-Tu... tu en es sûr ? Demanda l'autre élève qui tremblait comme une feuille.
Malgré tout, il s'était réfugié derrière la porte qui menait aux cachots, qu'il gardait entrouverte pour pouvoir parler.
-Bien sûr ! Répondit Aderlan avec exaspération.
Il traversa le hall à grandes enjambée et attrapa vivement le paquet en le secouant.
-Que je sois viré du Quidditch si ce paquet explose !
Quinze heures quinze. Une énorme explosion jaillit du hall d'entrée de l'école Poudlard et gronda depuis les cachots jusqu'aux couloir rose-bonbon du deuxième étage, en passant par les oreilles de Hagrid le garde-chasse, qui prenait le thé avec un élève passionné par les dragons. La « stupide farce » venait de sauter à la figure de sa victime...
