Chapitre Trois : veillée square Grimmault
Molly Weasley rejoignit Ron et Hermione. Elle passa les bras autour des épaules de son fils.
-ça ira, m'man.
-Il ne faudra pas vous disputiez, hein, Ron. Harry a besoin de vous deux; mais ce ne sera pas une partie de plaisir, vous devrez être responsable. J'ai confiance en toi, mon fils ! Hermione, tu l'aideras ?
-C'est bon, m'man... dit Ron en essayant de se dégager
-Bon, bon. Vous devriez aller au lit maintenant. Vous partez tôt demain.
-Attends, pas tout de suite !
Mme Weasley soupira et se tourna vers Rogue qui s'était remis à préparer l'antidote, le visage sombre.
-Monsieur Rogue ? vous aurez fini vers quelle heure ?
-D'ici deux heures, je pense.
-Ensuite il faudra lui donner des doses régulières ?
-Un verre toutes les heures jusqu'au matin.
-Bon. Je vais rester éveillée et je m'occuperais de ça. Avec Sirius, s'il daigne cesser de bouder.
A ce moment Sirius entra dans la pièce, suivi par Remus Lupin partit à sa recherche. Sirius avait gardé un masque de contrariété et il était presqu'aussi pâle que quand il s'était échappé d'Azkaban. Les deux amis s'assirent dans les fauteuils près du feu, à côté du canapé où gisait Harry toujours inconscient. Ron et Hermione vinrent près d'eux, déterminés à attendre là la suite des événements.
Pendant une dizaine de minutes, personne ne dit rien. L'atmosphère était pesante. Rogue et Sirius évitaient de se regarder. Tonks vint proposer des boissons chaudes et Lupin se leva pour l'aider à porter les tasses, heureux d'échapper à la tension sourde qui s'installait dans la pièce principale.
Mme Weasley se demanda si Dumbledore avait prévu le transfert des bagages des deux enfants, ainsi que suffisamment de nourriture pour tenir un mois isolé. Hermione lui répondit que le directeur de Poudlard pensait à tout, et qu'il lui avait même assuré qu'il préviendrait ses parents : il leur dira que certains élèves sont partis en voyage d'étude dans un endroit reculé du Nord.
Il était aux environs de minuit quand Sirius se leva d'un bond : Harry gémissait, une main plaquée sur sa cicatrice. Au même moment, la fenêtre de la cuisine éclata en morceaux et un vent glacé envahit la maison tout entière.
-Una attaque, nous sommes repérés !, s'écria Molly Weasley, sortant sa baguette magique.
Sirius avait couru au chevet de son filleul. Harry balbutiait « Voldemort... il arrive pour me tuer.... »
-Tout le monde prêt au combat !, cria alors Sirius.
- Les enfants, venez près de Harry !
Remus Lupin poussa Ron et Hermione près du canapé.
-Ils ont été prévenus... grommela Rogue. Le professeur de Potion se précipitait pour mettre en lieu sûr l'antidote enfin terminée. Il dissimula le chaudron rempli dans un tableau de famille représentant un intérieur de château avec une immense cheminée.
Les Mangemorts encerclaient la maison. Ils commencèrent à pénétrer par la fenêtre cassée de la cuisine: les sortilèges protecteurs posés par Dumbledore les empêchaient de transplaner directement dans le salon.
Ron et Hermione brandissaient leurs baguettes, déterminés. Tonks, Lupin, et Arthur et Molly Weasley se battaient déjà dans la cuisine. On entendait des bruits de tables et de chaises renversées. Sirius hésitait . Il voulait se jeter dans le combat, mais ne pouvait pas quitter Harry. Il devait le protéger jusqu'au bout.
-Vas y Sirius, dit Hermione. Ils ont besoin de toi !
Sirius jeta un regard méprisant à Rogue et se précipita vers la cuisine. Mais il n'eut pas le temps d'aller jusque-là. Un Mangemort s'approchait, deux yeux brillants de haine dans un visage dissimulé par le tissu noir. Ron et Hermione s'avancèrent aux côtés de Sirius.
-Restez là, vous deux ! ordonna une voix familière derrière l'épaule de Ron. Dumbledore était de retour. Il sortait de la cheminée ;
-Allez-y vite, souffla-t-il, c'est le moment de partir ! Ils sont tous occupés....
Sirius avait réussi à stupéfixer son adversaire et s'apprêtait à courir vers le champ de bataille; Il se retourna pour jeter un œil à Harry, et aperçut Dumbledore, et massés près de lui les deux enfants, Rogue...
-Dumbledore, qu'est-ce-qui se passe?, rugit-il.
-Ils partent maintenant, Sirius, inutile d'attirer l'attention...
-Vous partez sans dire au revoir !
-Refrène ton sentimentalisme exacerbé, Black, coupa Rogue, une moue méprisante aux lèvres. C'est pas le moment, tu vois...
Sirius fit alors deux grands pas vers Rogue. Il l'attrapa par le col. Dumbledore les regardait, fataliste. Heureusement, Rogue réussi à garder son calme. Il se contenta de fusiller du regard le parrain de Harry.
-Ecoute moi bien, Snivellus... si jamais... tu entends, si jamais... Harry ne guérissait pas, si il se plaignait de mauvais traitements, d'humiliation ou autre.... Alors, je te le promets, je te tuerais, je te tuerais, Severus Rogue.
Hermione et Ron regardaient Sirius avec un mélange de jubilation et d'effroi. Ils ne l'avaient jamais vu avec cette tête là, une tête d'assassin ; le teint plus pâle que jamais, le regard trop brillant, les lèvres tremblantes de rage. Ils n'avaient aucun mal à le croire. Sirius était capable de tuer Rogue. Il ne plaisantait pas.
-Du calme, Sirius, dit Dumbledore, posant une main apaisante sur l'épaule de son ancien élève.
Sirius lâcha Rogue et se tourna vers Harry. Il lui parla sur un ton affectueux qui tranchait étonnamment avec ses propos précédents.
-Courage mon garçon. Je serais toujours avec toi...
Harry, l'air hagard, tenta de sourire.
-Au revoir, Sirius... merci, bredouilla-t-il.
-Hermione, Ron....
-Vous direz au revoir à mes parents, coupa Ron dans un souffle, j'espère que..
A ce moment là, trois Mangemorts pénétrèrent dans la pièce.
-Attention ! cria Rogue.
-J'y vais, dit Sirius
-Partez, maintenant, ordonna Dumbledore.
Rogue prit la poudre de cheminette.
-Vous criez « Forêt des feuillefous »
Ron et Hermione disparurent. Dumbledore aida Harry et Rogue à partir, et envoya aussi le chaudron de potion.
Puis il se prépara à combattre.
