Note : Bon je vais essayer de répondre un peu aux reviews. Merci déjà c'est chouette d'être lu dans le monde, au Québec par exemple. Cela me fait prendre conscience de tous les élements de vie quotidienne typiquement français que je glisse inconsciemment dans l'histoire : l'importance des repas en commun et de la cuisine en général par exemple.

-sur le tutoiement et le vouvoiement : j'ai toujours été gênée par le vouvoiement dans la traduction française, entre Rogue et ses éleves. Il me semble que si il veut leur signifier leur place « inférieure », il a plutôt intérêt à les tutoyer, quitte à toujours les appeler par leur nom. Dans l'histoire, ici, Rogue laisse aller son penchant pour le tutoiement, étant dans un cadre hors scolaire. Cela n'est pas anodin, mais en partageant une vie quotidienne , je pense que la vouvoiment est dur à tenir. Avec Harry, cela s'est fait après les moments intenses quand il était entre la vie et la mort. Apres, Rogue peut essayer de vouvoyer à nouveau mais il n'y arrive plus. Bon , voilà mon interprétation. La question ne se pose pas en anglais...

-sur Rogue : pour moi c'est un type qui, après ce qu'il a vécu, n'arrive pas à exprimer ses sentiments. Ce n'est pas qu'il est insensible, au contraire, mais il est bloqué affectivement. Du coup, il se retranche dans le sarcasme et l'ironie, et essaie de ne plus rien ressentir. Il peut toujours essayer...

-sur Hermione et Ron : Je me demande si leur amitié très forte ne serai pas remise en question si ils allaient plus loin. On verra.

Ici un chapitre plutôt court, je m'en excuse. Je suis absente une dizaine de jour, donc la suite dans deux semaines peut-être. Il y aura un peu d'action, et Voldemort va enfin se manifester !

Chapitre dix : Amitiés

Pendant quelques jours, ils crurent que Harry avait définitivement vaincu le poison de Voldemort. Ils abandonnèrent les gardes de nuit. Harry participa aux cours de Potions, mais Ron et Hermione avaient pris de l'avance, et ils réussirent bientôt à concocter la potion Jivaho entièrement. Rogue leur enseigna aussi les sortilèges anti-douleur et autres formules apaisantes. Harry, malgré son optimisme affiché, redoutait la nuit où les cauchemars l'assaillaient. Ils se réveillait alors avec la poitrine en feu et sa cicatrice qui le tiraillait. Mais il avait retrouvé l'usage de ses muscles, son appétit aussi. Rogue se méfiait pourtant d'une rechute et le gardait à l'œil, l'empêchant de sortir de la maison, ce qui occasionnait quelques prises de bec sans gravité. La blessure du professeur de potion avait guéri assez rapidement.

Au septième jour de leur arrivée dans la cabane, Harry s'aperçut que quelque chose n'allait pas entre Ron et Hermione. Ron ne souriait plus et il évitait de croiser le regard de son amie. Et cela depuis leur cueillette matinale en forêt. Hermione faisait comme si de rien n'était.

Ce matin du huitième jour, Harry profita de la concentration de Rogue sur sa partie d'échec pour se faufiler hors de la maison. Il s'assit sur les marches devant la porte. L'air était frais et ensoleillé, la brume se levait. Comme il s'y attendait, Hermione s'assit bientôt près de lui, et un silence un peu gêné s'installa.

–Tu ne joues pas, toi, constata Hermione en jetant un regard vers la cuisine où se disputait une partie acharnée.

– Non. Je crois que Ron préfère jouer contre Rogue.

– Mmmm...

- Hermione. Qu'est-ce qu'il y a ? Depuis hier Ron rougit tout le temps quand il te regarde et il essaie de t'éviter.

- Tu as remarqué ça ? Hermione prenait un air étonné, mais elle rougissait aussi.

- Harry... tu es sûr que tu veux rentrer dans ces histoires ?

- Ben, ça a l'air de te tourmenter, alors...

- Non. Enfin, pas vraiment. Bon.

Hermione prit une grande inspiration et se lança.

-Tu sais, on est souvent ensemble, avec Ron. Dans la forêt, dans la chambre. On discute beaucoup, on rigole. J'ai l'impression qu'en quelques jours j'ai plus appris sur lui qu'en toutes ces années à l'école.

- Ah.

- Oui. Et.. je ne sais pas s'il voudrait que tu le saches, mais...

Hermione fit une pause. Harry redoutait la suite, et commençait à regrettait d'être entrer dans « ces histoires ». Il ne savait pas comment il allait réagir.

- Ecoute, Hermione, dit-il, si tu ne veux rien dire...

- Non, c'est rien après tout. Elle souffla d'une traite : logiquement, on aurait dû sortir ensemble.

- Euh... logiquement ?

- Et finalement, j'ai dit non.

- Pourquoi... murmura Harry d'une voix qu'il aurait voulu neutre. Vous êtes bien, ensemble, non ?

- Et bien, je crois que ce n'est pas le moment de commencer une relation comme ça. Pas le lieu, pas le moment. On verra plus tard. C'est ce que je lui ai dit.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? C'est à cause de moi ?

- A cause de tout, Harry ! De Voldemort, de l'Ordre du Phénix, de la guerre ! De toi, oui ! de Rogue, du poison...

- T'énerve pas, j'essaie de comprendre. Qu'est-ce que tout ça a à voir avec Ron et toi ?

Hermione le regardait avec désespoir.

- Mais... Pour commencer une histoire d'amour, il faut être un minimum disponible dans sa tête. Pour moi c'est pas le cas aujourd'hui.

- Hermione, tu es compliquée. Tu l'aimes ou tu ne l'aimes pas ?

- ... Je... C'est pas la question, Harry, murmura Hermione en fixant ses pieds. Tu de souviens de tes sentiments envers Cho ? Ce n'était pas si simple.

- Bon, alors, tu ne sais pas, coupa Harry qui n'avait pas du tout envie de parler de ses sentiments envers Cho.

- C'est bien ce que je pense.

- Quoi ? J'ai rien dit .

- Je t'aime aussi, Harry, je veux dire, comme un frère, comme un ami à jamais. Avec Ron c'est pareil. Un frère. Je ne veux pas autre chose. J'ai trop peur de... vous perdre tous les deux.

Harry sourit. Hermione avait les larmes aux yeux. Elle passa un bras autour de l'épaule de son ami et l'embrassa sur la joue. Harry avait l'impression que son cœur allait exploser.

Ils entendirent un raclement de gorge derrière eux. Ron était debout près de la porte. Hermione retira son bras de l'épaule de Harry.

- J'ai... euh... j'ai entendu la fin, s'excusa-t-il , les joues plus rouges que ses cheveux.

- Alors viens avec nous, frérot, dit Harry.

Ron s'assit à côté de Hermione, et celle -ci lui prit la main, et celle de Harry.

- Ca me va, comme ça, murmura Ron. Mais c'est mieux en cercle. Il prit alors la main de Harry. Ils se regardèrent tous les trois, et éclatèrent de rire.

Rogue apparut :

–– Vous faites la ronde ?

- Vous venez avec nous, M'sieur ? dit Ron goguenard.

- Qui a gagné ? fit Harry.

- Match nul, dit Rogue. Harry aurait pu jurer qu'un sourire avait effleuré ses lèvres.