Chapitre 1
Severus ? Mais n'était-il pas dans son bureau ?
"Cesse de hurler, sale bouquin ! Ils ne peuvent pas t'entendre... Enfin, j'espère pour moi !" marmonna la voix sombre en refermant sèchement le grimoire de magie noire.
Au fond de la bibliothèque, dans la section interdite, un adolescent au coeur emplie de haine, les yeux voilés par des larmes de frustration cherchait une solution à son dilemme. Il était fatigué des efforts constants qu'il faisait pour maîtriser ses expressions faciales et ses émotions. L'angoisse lui tordait les entrailles. Ce qu'il recherchait, une formule qui pourrait l'aider à sa cause. La fin de l'année dernière fut un fiasco et cet été, une horreur. Voldemort et ses mangemorts avaient frappé à plusieurs reprises et à cause de qui : Harry Potter, le fameux bon à rien qui attirait le malheur sur ceux qui l'approchaient et osaient l'aimer un tant soit peu. Il n'avait rien pu faire cet été, pour aider son entourage, il allait mettre un terme à ce sentiment d'impuissance, maintenant.
Flash-back
Après la mort de Cédric, Harry était sûr qu'il n'y aurait rien d'autre qui pourrait lui ronger le coeur et lui faire monter la bile à la gorge. C'était oublié Voldemort et ses capacités infinies de méchancetés. Au début des vacances, pendant qu'il endurait sa soi-disante famille, le maître des Ténèbres et sa troupe avaient tué des moldus qui se trouvaient à faire du camping dans une forêt. Ils les avaient éviscérés et avaient laissé leurs entrailles à l'air libre. Le fameux signe du crâne avec son serpent flottant dans les airs averti le Ministère de la magie de cette tragédie. Un message était laissé au Survivant sur les lieux du crime : "Surveille tes arrières, petit. Tu ne sais pas quand tu seras le prochain à te retrouver avec cette grimace hideuse à ton enterrement." Ce fut la grande panique et le quasi branle-bas de combat. À la grande horreur des Dursley, les sorciers du Ministère de la magie vinrent rendre visite à Harry, discrètement, pour lui expliquer en douceur ce qui se passait. Cornelius Fudge et ses comparses ne croyaient toujours pas à la réapparition de Voldemort, mais ils étaient sûrs que de mauvais plaisantins étaient dans le coup.
Alors, un jeune homme provenant du département des mystères, qui se disait appeler "Balthazar", fut envoyé pour s'occuper de la sécurité de l'enfant. Harry ne savait pas pourquoi, mais il savait que ce n'était pas le vrai nom du jeune homme, tout ce dont il était sûr, Dumbledore lui faisait confiance, d'après une lettre que ce dernier lui envoya, et il semblait avoir passé tous les tests du Ministère, du directeur et des professeurs de Hogwarts. "Balthazar" avait, selon ce qu'il dit à Harry, 24 ans, il avait une taille moyenne, des yeux bruns intelligents et malicieux, un nez mince et petit, un petit menton rond, un haut front caché par des cheveux blonds cendrés en broussailles. Il avait une pâle cicatrice qui lui barrait la joue et lui fendait légèrement la lèvre supérieure. Il était devenu le garde du corps de Harry qui trouvait toute cette attention vraiment exagérée. Sans que les Dursley ne s'en rendent compte, il s'installait, pour la nuit seulement, dans sa chambre et veillait au sommeil du garçon. Le reste de son temps, il retournait chez madame Figg et ses chats pour se reposer, mais cela Harry ne le savait pas. "Balthazar" avait créé un mince lien entre lui et le garçon juste au cas où il se passerait quelque chose pendant qu'il se reposait. Parfois, tard l'après-midi, lorsqu'il se sentait en parfaite forme, il visitait Harry, au grand malheur des Dursley qui essayèrent de lui mener la vie dure pour le faire fuir, mais il réussit à les convaincre de se tenir tranquille. Lorsque Harry était en sa présence, le garçon essayait en vain de faire la conversation, l'adulte ne voulait pas répondre, il était toujours silencieux. Mais un jour, c'était l'anniversaire d'un ami de Dudley, donc la famille était absente voulant se retrouver loin du petit sorcier, il décida de parler. Après que la nouvelle d'une attaque contre une famille sorcière qui appréciait les moldus lui fut parvenue -il n'en parla pas à Harry- "Balthazar" ouvrit la bouche pour lui demander quelque chose :
"Harry, je sais que tu penses que tout ceci, cette surveillance, ma présence, n'est pas nécessaire, mais elle l'est, crois-moi. Je ne sais pas ce qu'ils t'ont appris à Hogwarts, mais... Est-ce que tu serais intéressé à t'améliorer dans la magie, à obtenir un niveau supérieur à celui que tu détiens, en ce moment ? J'ai vu comment ces gens te traitent, je trouve cela indigne et scandaleux, tout sorcier doit pratiquer !
- Merci beaucoup ! J'aurais moins l'air idiot devant les nouveautés. Mais... et le Ministère de la magie ?
- Ne t'inquiètes pas pour eux, je leur ai écrit à propos de cette idée, hier. Ce matin, il m'ont envoyé leur accord. Ce n'est que de l'amélioration, n'est-ce pas, il n'y là aucun mal ?
- Super ! On commence quand ?
- Tu vas d'abord finir les devoirs d'été que tes professeurs t'ont donnés, avec mon aide bien sûr. Si tu en as de besoin.
- D'accord ! On commence avec mon cours de potion, okay. Il faut que, pour moi, ce soit parfait, j'ai un professeur très... comment dirais-je ?...
- Difficile, chiant et excentrique ? Je l'ai déjà eu, à mes trois premières années à Hogwarts."
Harry fut surpris par cela et lorsqu'il vit le rictus amusé de Balthazar, il éclata de rire et acquiesça. Il n'osa pas demander de clarifications sur les années qu'il passa à Hogwarts, une base de l'amitié venait de se construire, il ne voulait pas que cela redevienne comme avant ; quand Balthazar restait dans son coin, silencieusement, sombrement à veiller sur lui. Après cela, ses journées avec les Dursley et Balthazar ne furent plus aussi glauques. Au début, il était question de maîtrise de certains charmes et sorts qu'il connaissait déjà. Il concocta des potions avec les ingrédients que Balthazar réussit à lui apporter. Ensuite, il passa à un niveau supérieur, le niveau qu'il aurait dû avoir après six mois en cinquième. Les professeurs McGonagall, Flitwick et, même, s'il daignait le montrer, Snape seraient surpris à sa rentrée. Il voulait s'améliorer et surtout apprendre à se défendre, il était quand même l'Enfant De Lumière du monde sorcier. Et comme lui dit Balthazar un jour, le visage sombre, il allait devoir faire un face à face avec Celui-Qui-Ne-Possède-Pas-De-Nom-Et-Que-Cela-Prend-Une-Éternité-À-Nommer. Harry lui avait tout raconté et le jeune homme ne prit pas trop de temps pour être convaincu que l'adolescent lui disait la vérité, il n'eût même pas besoin de lui donner du veritaserum, mais qui était-il pour aller à la face de Fudge et lui dire ses quatre vérités ?
Ce que pouvait bien penser un petit agent faisant parti du ministère des mystères n'était pas vraiment pris en compte. Ils, ses collègues et lui, devaient jouer aux espions, aux gardes du corps et amener, ou envoyer selon la disponibilité, un rapport à toutes les semaines pour tenir au courant leurs supérieurs. Alors, il prit la décision de resserer son attention sur la sécurité d'Harry et le peu d'innocence qui pouvait bien lui rester, mais c'était dur, il devait avoir une carapace efficace autour de ses émotions. Pourtant, le mardi 18 juillet, il paniqua, mais Harry ne s'en rendit jamais compte. Les mangemorts avaient attaqué la maison de madame Figg, ils découvrirent par un moyen que tout le monde ignorait, qu'elle était la gardienne qui empêchait Voldemort de rejoindre Harry par ce petit lien de sang qui les unissait pour le pire. Balthazar était dans la chambre de Harry et ne vit rien arriver, mais il sentit que quelque chose n'allait pas chez sa bienfaitrice et parenté. Il abandonna le jeune garçon un instant pour aller voir ce qui se passait chez Arabella Figg. Lorsqu'il s'apprêta à sonner, il se rendit compte qu'il était arrivé trop tard, le signe de Voldemort apparut, soudainement devant son regard horrifié, au-dessus de la maison. Il se précipita à l'intérieur, mais il était arrivé trop tard, le cadavre grotesque de la vieille dame était au sol dans son salon entouré de ses nombreux chats avec lesquels les mangemorts avaient fait une partie de liquéfactio. Il ne perdit pas de temps, il ne pouvait rien faire pour les morts, mais il pouvait toujours tout pour les vivants. Il apparut dans la chambre de Harry pour s'assurer de son bien-être, il le réveilla et lui dit de s'habiller, ils allaient ailleurs. Il ne pouvait pas laisser la chance aux mangemorts d'avoir main sur le jeune homme. Il écrivit un mot à Dumbledore et envoya Hedwige qui s'inquiéta juste un peu de toute cette excitation avant de finalement s'envoler vers Hogwarts. Balthazar sous le regard ébahi d'Harry mit son index et son pouce dans sa bouche, le bout de sa baguette touchant son petit doigt, il siffla une note qui ne sortit pas de la pièce.
"Qu'est-ce que tu viens de faire ?
- J'appelle un ami.
- Qui... ?"
Harry n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un faucon entrait dans la pièce sans émettre le moindre bruit. L'oiseau avait été enchanté, par son maître, pour entendre son appel où qu'il puisse se trouver, mais, Harry l'apprendra plus tard, l'oiseau était toujours proche de Balthazar lors de ses missions. Balthazar écrivit un mot rapidement et le donna à BoltLightning qui se rendit au Ministère de la magie. Il se tourna vers Harry qui lui demanda ce qui se passait, mais il ne reçut pas de réponse. L'homme le poussa à faire ses bagages, ils s'en allaient, les moldus n'étaient pas non plus en sécurité, il devait les avertir doucement de ce qui se passait et à quel point c'était grave.
"Je ne bouge pas tant que l'on ne m'aura pas dit ce qui se passe, pourquoi quitter les Dursley, sont-ils en danger ? Si c'est cela, je...
- Madame Figg est morte, ta gardienne viens d'être assassinée par des mangemorts et nous devons te trouver un autre logis. Voilà ce qui se passe Harry. Tu vas venir vivre chez moi jusqu'à nouvel ordre, mais tout d'abord, je vais parler à ta famille et leur dire de ficher le camp immédiatement, Privet Drive n'est pas plus sûr pour eux que pour toi, en ce moment.
- Madame Figg...?
- Ce n'est pas le moment Harry, dépêche-toi, je t'en prie."
Harry se dépêcha de remplir sa malle de ses effets. Une chance que son oncle n'avait rien enfermé, la présence quasi constante de Balthazar avait aidé. Surtout que l'homme avait menacé le gros tas de le faire exploser devant sa femme et son enfant s'il continuait de les importuner, lui et Harry. Il n'arrivait toujours pas à comprendre ce que venait faire madame Figg dans le portrait. Elle était innocente, une moldue normale, peut-être un peu folle avec sa centaine de chats... alors comment et pourquoi, par Merlin, n'avait-il pu voir qu'elle faisait partie de son monde aussi ? Il allait poser des questions à Balthazar et il allait lui répondre quoi qu'il doive faire pour obtenir ces réponses. Tout fut fait rapidement, Balthazar avait amené avec lui un portoloin qui le reliait à une de ses maisons. C'était une vieille chaussure qu'il avait cachée dans l'ancienne chambre de Harry, sous les escaliers. La famille Dursley, sous les cris d'angoisse de Pétunia et les gémissements de pourceaux de Dudley, partit en trombe. Vernon, rouge de colère et de peur, n'oublia tout de même pas d'insulter Harry, sa famille et ses ancêtres pour ses malheurs avant de partir. Lorsqu'ils arrivèrent à destination, Harry regarda autour de lui, ce n'était pas une maison cossue, plutôt petite et elle était la seule dans les environs. Enfin de ce qu'il pouvait voir dans cette nuit sans lumière et lampadère. C'était sûr, ils n'étaient pas en ville. Il fronça des sourcils en entrant, l'intérieur était très différent de ce qu'il connaissait des maisons de sorciers.
"Ce n'est pas une maison de sorcier Harry. C'est ce qu'il y a de plus moldu, en ce monde. Tout d'abord, nous ne sommes même plus en Angleterre, nous avons traversé l'Atlantique.
- Whoa ! Les portoloins arrivent à nous transporter... aussi loin ?
- Oui, celui-ci a été fait par Dumbledore lui-même, alors tu comprends sa puissance. Je crois que tu veux des réponses à tes questions. Va plutôt t'installer dans la première chambre que tu verras en haut des escaliers et rejoins-moi dans la cuisine qui est là. Je te prépare quelque chose de chaud."
Harry apprendra, devant une tasse de chocolat chaud tout à fait délicieux, la vraie identité d'Arabella Figg, qu'il pleura amèrement, lui qui la connaissait si peu, mais à ses yeux, elle ne méritait pas un tel traitement. Il entendit pour la première fois quel serait le rôle de certaine personne qu'il connaissait et ce qu'était l'Ordre du Phénix. Il en apprit un peu plus sur l'endroit où ils se trouvaient et sur Balthazar qui ne voulut pas révéler trop de chose sur lui. Cette nuit, il ne dormit pas, il avait trop d'informations qui circulaient dans sa tête, trop d'émotions qui chamboulaient son coeur, trop d'idées qui assombrissaient son esprit. Après cette soirée mouvementée, après cette attaque qui s'était déroulée beaucoup plus près de lui qu'il n'aurait souhaité, une seule pensée lui traversa l'esprit : il n'allait pas avoir la paix, il allait donc se la créer. Il n'était pas un sorcier pour rien, n'est-ce pas ? Il était Harry Potter, fils de James Potter et de Lily Evans, cela était peut-être prétentieux, mais cela était vrai. Quel était ce proverbe moldu, combattre le feu, par le feu ! Si cela marchait pour les pompiers, cela marcherait encore mieux pour un "héros" sorcier. Magie noire contre magie noire ! Celui-Qu'il-Ne-Faut-Pas-Nommer saura de quel bois se consumait l'Adolescent-Qui-Survécut !
Fin
"Non, ce n'est pas dans ce livre. Si au moins je me rappelais le titre du livre, cela aid...
- Il y a quelqu'un ?"
Madame Pince venait d'entrer. Il fallait croire que les cris qui s'étaient répercutés dans la pièce se retrouvaient d'une manière ou d'une autre dans la chambre de la bibliothécaire. Malgré le charme de silence qu'avait lancé Harry à l'entrée de cette section, elle savait qu'une personne qui n'aurait pas dû être dans cet endroit y avait pénétré. Il n'était pas visible, aucune lumière ne pouvait trahir sa présence. Une chance pour lui, il n'avait pas besoin de lampe, ses lunettes avaient été enchantées pour lui permettre de lire et voir dans le noir, comme dans ces films d'espionnage qu'il avait vu cet été. Un truc que lui avait appris Balthazar, cela ressemblait aux infrarouges des 007, mais sans le rouge, une vision nocturne peut-être en gris, mais il voyait quand même. Harry referma le livre qu'il avait entre les mains rapidement et le redéposa à sa place sur son étagère. Il devait retourner dans son lit avant que les préfets ne viennent fouiller dans leurs salles respectives pour voir qui aurait pu être le trouble-fête. Il courut dans les corridors et les escaliers, ses pieds nus sur le sol glacé de Hogwarts ne faisant aucun bruit. Harry, sous sa chère et utile cape, réussit à se rendre dans la maison des Gryffondors et dans son lit sans anicroche et sans réveiller ses camarades de chambre qui dormaient profondément. Il n'avait jamais remarqué à quel point les ronflements de Longbottom était profond : "Il devrait aller voir un médisorcier," pensa notre jeune ami avant de se souvenir de ce qui s'était passé plus tôt. Échoué, il savait que cela n'allait pas être facile, depuis le début. Il soupira frustré, demain, le 14 septembre, sera le grand jour, finalement. Il faillit sursauter quand la porte de leur dortoir s'ouvrit pour laisser passer la tête du préfet de septième, Lee Jordan qui, malgré sa verbalité au Quidditch et ses coups avec les jumeaux, méritait son poste. Il fit semblant de dormir et faillit pousser un soupir de soulagement en entendant la porte se refermer. Demain, serait le jour J. Il avait bien pris ses leçons de Balthazar et était toujours aussi reconnaissant envers le jeune homme pour sa supervision et ses conseils, malgré le fait qu'il était redevenu silencieux et quasiment monotone après la mort d'Arabella Figg. Harry ne se posa pas la question plus à fond, ni n'essaya de revoir son plan pour demain. Le gryffondor qui était en lui ne voyait pas le danger, il ne voyait que le bien que cela allait faire. Il allait continuer son petit périple au sein de l'école, demain.
"Oui, durant le dîner, je serai à la bibliothèque sous la forme d'un adulte et je pourrai ouvrir les livres sans problème. Et quoi de mieux que l'adulte que j'ai choisi, personne ne se doutera de rien en voyant Snape entrer dans la section interdite. Ha !" murmura-t-il doucement, en souriant largement.
Il n'avait pas la brillance et le génie de son amie, Hermione, mais il arrivait à trouver de bonnes idées. Elle lui levait un peu le coeur cette idée, mais à la guerre, comme à la guerre. Il avait trouvé la solution à son problème, elle avait l'air un peu trop facile, mais le noiraud ne s'attarda pas à la non complexité de son plan, car il n'avait qu'un but, la chute de Voldemort, et pour de bon cette fois. La fin de Voldemort et des massacres méritaient tous les moyens selon le jeune homme de quinze ans, tous les moyens.
Donc, au lendemain, après son cours d'Herbologie avec madame Sprout où eville reçut de nombreuses félicitations de la femme replète pour son succès avec les plantes du jour, Harry Potter se retrouvait au deuxième étage dans les toilettes de Mimi Geignarde en train de boire le polynectar qu'il avait commencé à préparer vers la fin de son été lorsque l'idée lui vint. Balthazar comme toujours avait su lui procurer les ingrédients qu'il lui fallait pour sa potion, il ne lui avait pas posé de questions et Harry lui en était très reconnaissant. Il ne savait pas s'il aurait pu lui mentir s'il avait posé une question embarrassante. Il poussa un soupir en se souvenant des airs sombres et mélancoliques de son ami, il osait réellement s'aventurer vers cette direction de pensée. Il était sûr qu'ils avaient été de vrais amis, avant la mésaventure de madame Figg. "Je suis sûr qu'il pense qu'il aurait dû faire plus pour la pauvre femme, mais il ne pouvait pas être à deux endroits à la fois quand même," pensa le Futur-Sauveur-Du-Monde-Des-Sorciers en retirant ses lunettes en sortant de la stalle. Mimi poussa un petit cri, en le voyant sortir.
"J'aimais mieux Goyle. Pourquoi tu as repris le polynectar ? Tu veux te servir de ton apparence pour humilier Snape ?
- Non, jamais je n'oserais ! s'écria incrédule Harry devant une telle idée.
- Ah bon ! C'était une bonne idée pourtant.
- Toi, tu devais être de la maison des Serpentards.
- Nahn ! J'ai fait parti des Serdaigles, je suis intelligente, est-ce que tu penses que parce que l'on m'appelle Mimi Geignarde tout le temps que je serais une idiote ?
- Oh noonn !"
Harry n'était pas dubitatif ni sarcastique, c'était seulement qu'il venait de se remarquer dans le miroir, donc il ne prêtait plus beaucoup attention au fantôme. Il fronça des sourcils en se regardant, tourna la tête de gauche à droite pour voir ses profils. Le professeur ne serait pas si laid s'il laissait son visage se détendre un peu, comme en ce moment. Il pencha la tête sur le côté et fit un grimace en croisant les yeux, montrant des dents jaunes et en retroussant ses narines avec ses doigts. Mimi et lui éclatèrent de rire en voyant l'air ridicule qu'il avait réussit à avoir. Harry s'arrêta de peur que des élèves, ou pire, Peeves, entendent la voix d'un professeur Snape riant dans des toilettes de filles inutilisées, ne viennent. Il se redressa, lissa sa robe et essaya d'avoir un air austère, mais n'y arriva pas car il craquait un sourire devant le ridicule de la situation, et sortit sans se retourner. Il décida qu'il pouvait faire le parcours jusqu'à la bibliothèque sous sa cape d'invisibilité, cela aurait été sa chance s'il était tombé nez-à-nez avec le vrai Snape. Ni l'un ni l'autre ne s'en serait remis, il en était sûr. Cela avait quand même du mérite d'être dans la peau de Severus Snape, il pouvait entrer sans problème dans la section interdite de la bibliothèque. Il ne rencontra que Lupin durant sa route et vu qu'il était sous sa cape, le loup-garou ne le vit pas. Pourtant, l'adulte s'était arrêté un instant, troublé. Car, il n'y avait pas dix minutes qu'il sortait du bureau du professeur Snape, qu'il avait voulu voir à propos de Lucius Malfoy qui ne voulait pas lâcher Severus du regard.
Remus se demandait depuis quand Snape voulait passer inaperçu ? C'était bien son odeur qu'il venait de reconnaître flotter proche de lui. Son odorat affiné grâce au loup, lui avait permis de reconnaître cet odeur typique du professeur, un mélange assez forte de masculinité, un parfum plus insidieux des ingrédients des potions avec lesquels le professeur travaillait constamment et son eau de cologne haute gamme. Ce qui était étrange. Il avait réussi à trouver parmi toute cette odeur de grande personne, un air, une odeur de jeunesse qui s'imprégnait avec celle de l'adulte usé par les mauvais traitements et l'âge. Il casa cette rencontre bizarre avec l'odeur de Severus et se dirigea vers la Grande Salle. Il était en retard, mais on pouvait bien lui pardonner son inquiétude pour un collègue de travail, malgré ce que ce même professeur lui avait fait deux ans plutôt. Sirius n'en revenait pas qu'il ait pardonné à cet imbécile d'avoir accidentellement -"mon oeil"- révélé ce qu'il était en réalité à un de ses groupes d'élèves. Mais Remus n'était pas du genre à être rancunier, le monde était déjà assez laid et son côté loup le rendait déjà assez terrifiant aux yeux de certains élèves qu'il n'allait pas perdre son temps à réchauffer son coeur de haine. Il préférait mieux garder sa chaleur pour sa voix et ses yeux pour que les élèves n'aient pas trop peur de lui. Il était heureux que Dumbledore ait réussi à convaincre le Ministère de la magie de le réengager. Il n'appréciait tout de même pas la condition que Fudge avait exigée en contrepartie, ce boulet qu'il mettait au pied du directeur. Il poussa un soupir en ouvrant la porte de la Grande Salle. Il salua tous les membres du corps d'enseignement de Hogwarts avec un petit sourire et un signe de tête, pour aller prendre sa place aux côtés d'Isobella Clutch, la première assistante du professeur de soins aux créatures magiques, et Charlie Weasley qui était ce nouveau professeur et qui glissait de la nourriture en douce à Snuffles, sourire aux lèvres.
Un peu plus loin dans la salle, Ronald Weasley se renseignait sur la présence de Harry. Personne ne savait où pouvait bien se trouver leur camarade de classe. Il n'était pas si idiot que ça, il avait bien remarqué que son meilleur ami avait des agissements étranges et qu'il gardait quelque chose pour lui. Hermione et lui en avaient discuté avec Remus, Sirius et Charlie, cette fin de semaine, ils étaient tous tombés d'accord que l'année dernière avait été dure pour lui et que peut-être il voulait être seul et réservé pour un certain temps.
"Mais, il n'agissait pas comme ça l'été, chez nous.
- C'est vrai, à notre rencontre, il était de bonne humeur, ajouta Hermione.
- Il passe par un mauvais moment, dit Charlie d'un air sombre, laissons le venir à nous de son plein gré.
- Okay !" firent les deux adolescents hésitants.
Cela ne les empêchaient pas de s'inquiéter. Hermione se tourna vers Ron et doucement, pour ne pas attirer l'attention sur eux, lui dit qu'ils devraient confronter Harry dès qu'ils le pourraient. Ron tomba d'accord avec elle, toutes ces bizarreries débutèrent vers la dernière semaine de vacances. Ron poussa un soupir en regardant la table des professeurs. Il n'arrivait toujours pas à croire que son frère était venu prendre la place de Hagrid qui n'était plus là pour une raison qui lui était toujours inconnue. Mais les trois amis ne s'inquiétaient pas, ils avaient tous reçu une lettre de lui pour les rassurer de sa non-présence à l'école pour cette année. Hermione et lui trouvaient aussi étrange que Malfoy fils n'ait rien tenté contre eux depuis le début de l'année, il leur avait juste dit quelque chose sur Harry qui n'avait pas mérité une rétorque de leur part. Il n'avait plus son air supérieur en ce moment, depuis qu'ils l'avaient vu monter dans le Hogwarts Express, au fait. Ils se demandaient si cela n'était pas en rapport avec la présence de Malfoy senior au sein de l'école, ou du fait que Voldemort était de retour. Hermione se fichait éperdument des états d'âme du jeune homme, mais n'eût pas le coeur de voir Ron et ses frères essayer de le faire sortir de ses gonds avec des blagues idiotes. Elle essaya de les arrêter à plusieurs reprises, mais non, Fred et George ne voulaient pas écouter, au moins Ron avait cessé pour lui faire plaisir. Draco Malfoy ne voulait toujours pas réagir aux plaisanteries douteuses des jumeaux Weasley, ce qui était le plus étrange aux yeux de Hermione et Ron. De plus, ils n'étaient même pas sûrs qu'Harry se soit rendu compte de cette étrangeté. À la surprise de tous, et surtout de ses deux amis, il était avancé dans ses cours. Il arrivait à réussir du premier coup les activités des professeurs. Il n'expliqua rien et restait silencieux pendant que ses notes montaient. Il était devenu très concentré dans ses cours et très sérieux, comme s'il se préparait pour quelque chose.
"Pour dire vrai, je suis étonné, Potter s'est finalement rendu compte de ce qui l'attendait," leur avait dit une fois Malfoy en passant à leurs côtés maussadement et sombrement regardant droit devant lui.
Harry n'avait pas été présent á ce moment. Hermione et Ron comprirent ce qu'il voulait dire ; Harry se préparait pour Celui-Dont-On-Doit-Murmurer-Le-Nom. Leur décision était prise, ils allaient confronter Harry avec leurs inquiétudes dès ce soir, dans la salle des Gryffondors, comme ils le faisaient autrefois, avant que leur ami ne s'éloigne petit à petit d'eux.
Avant d'ouvrir la porte de la bibliothèque, il ôta la cape de ses épaules après un petit tour d'horizon, le mit dans le petit sac noir qu'il s'était acheté dans un magasin sur le Chemin de Traverse, cet été, et fit un pas vers son destin. "Est-ce que je peux être plus mélodramatique ? Je sonne comme Parvati et Lavender, pensa le jeune homme en fronçant des sourcils. Et je me demande bien ce que pouvait bien faire Remus dans les corridors de l'école. Il devrait être dans la Grande Salle."
Un problème à la fois, il devait régler le cas de Voldemort. Grâce à ce professeur détesté et une potion qui lui avait déjà été utile durant sa deuxième année, il allait sauver le monde et trouver une paix bien méritée. Il salua d'un petit sourire stressé et nerveux madame Pince qui le regarda grandement surprise de voir qu'elle était finalement un être vivant aux yeux de Severus Snape. Harry faillit se frapper la tête de la main, en se souvenant que Snape ne saluait pas, il faisait un signe de la tête et ignorait par la suite la plupart des personnes qui ne lui étaient pas d'une grande importance dans le moment, ce qui voulait dire, tous ses élèves et la plupart du personnel de l'école. Harry s'en fouta et retourna sur ses pas pour saluer proprement une dame, il lui prit la main, délicatement, la lui baisa galamment et lui fit un large sourire, malgré les dents jaunes. Madame Pince en devint rouge de confusion et de plaisir devant ce jeune homme qui, après toutes ces années, osait, enfin, lui faire ces gentillesses, elle une vieille dame, excentrique et, surtout, il n'était pas laid avec un sourire aux lèvres. Il lui tourna le dos et se dirigea vers la section interdite, il ne devait pas perdre de temps, la potion ne durait que deux heures et il n'avait qu'une seule autre fiole au cas où il n'aurait pas trouvé le livre assez rapidement, en moins de trois heures. Il avait essayé de prolonger les effets de la potion, mais Balthazar l'avait averti de ne pas trop forcer la dose, surtout s'il n'avait pas une connaissance profonde de cette potion. En d'autre mot, il devrait faire le plus rapidement possible pour retrouver cette formule à la langue bizarre qu'il avait trouvé par "hasard".
Flash
Il avait découvert ce grimoire tout à fait par "hasard", en ce perdant encore une fois avec la poudre de cheminette, durant ses derniers jours chez les Weasley. Il était apparu brusquement dans le fond d'un magasin sombre, il n'y avait aucune lumière. Durant son atterrissage, il avait fait une boulée et s'était cogné contre une boîte poussiéreuse. Un livre lui était tombé entre les mains, s'ouvrant par "hasard" sur le sort. Un sort qui pouvait lui permettre de chasser ses gros soucis et de changer le regard des autres face à lui, ce qu'il représentait et sa popularité, non mérité selon lui. C'était parfait, mais il n'eût pas le temps de lire la formule en profondeur, car il devait partir rapidement, le propriétaire avait entendu du bruit. Il éteignit sa baguette avec un Nox et s'en fut. Tout ce qu'il retint fut le prénom de l'auteur, Lulou. Dommage ! L'Allée des Embrumes était toujours aussi peu accueillante et dangereuse. La cicatrice sur son front n'était pas de bon augure -quand est-ce qu'elle le fut ?- pour lui, dans cet embranchement du Chemin de Traverse. Mais comme à sa deuxième année, il fut sauvé par une connaissance. Il se cogna contre un Remus Lupin éberlué de le voir dans les parages. Il avait Snuffles à ses côtés et le couinement qu'il poussa et le fait qu'Harry reçut l'énorme chien noir dans les bras prouvait à quel point Sirius était content de revoir son filleul. Remus ne lui expliqua pas tout de suite ce qu'ils faisaient ici et il ne leur révéla pas sa découverte, il voulait d'abord peser le pour et le contre de cette graine d'idée qui germait dans sa tête. Ils retournèrent sur le Chemin de Traverse pour retrouver Charlie, Ginny, Ronald et Hermione avec qui ils avaient décidé de sortir, prendre l'air, faire du lèche-vitrine, quoi ! Ils allèrent prendre une crème glacée chez madame Florean pour discuter un peu et ce fut à ce moment que Charlie et Remus annoncèrent leur grande nouvelle ensemble.
Pourtant, Harry les écoutait à moitié, son idée venait de germer en une grande fleur, un peu fripée par le manque de fond et sans couleur par le manque de profond jugement. Il savait où chercher pour retrouver la formule sur laquelle il était tombé par hasard, il n'allait pas mettre sa vie en danger dans l'Allée des Embrumes. Mais il ne savait pas quel moyen employé pour entrer dans la partie interdite de la bibliothèque sans se faire prendre. Il se rappela de sa deuxième année, comme tout de cette journée la lui rappelait. Le polynectar ! Il se souvenait au moins quoi faire pour le début et peut-être que Balthazar pourrait l'aidé, mais l'attente serait longue, 21 jours ! Il aurait peut-être le temps de trouver une autre solution d'ici là, en attendant, c'était sa meilleure option, prendre la forme d'un professeur pour pouvoir ouvrir un livre dans la section interdite, il allait réfléchir profondément à quel professeur il voulait ressembler. Il devait donc commencer dès maintenant. Il devait s'acheter les premiers ingrédients qu'il pourrait trouver pour débuter sa potion polynectar, à moins que Balthazar n'ait encore quelque chose pour l'aider, pour les poils, sa cape d'invisibilité et une paire de ciseaux allaient régler ce problème. Cela le gênait atrocement de ne rien dire à ses meilleurs amis, mais il voulait le moins de monde dans le coup juste pour ne pas attirer trop de problèmes sur eux. Il ne fallait pas oublier à quel point il pouvait attirer des ennuis aux autres... Non, ses amis ne seraient pas au courant, il était mauvais menteur, mais s'il le devait, il leur mentirait : lorsque l'on veut quelque chose, on le peut. Tout avait été tracé dans sa tête en moins de temps qu'il lui fallait pour dire La-Laideur-Que-Personne-Ne-Nomme-De-Peur-De-Faire-Dans-Ses-Pantalons-Allait-Crever-Et-Il-Allait-Retrouver-Enfin-La-Paix. Il vit du coin de l'oeil un Balthazar drôlement déguisé assit sur un banc, pas trop loin de là. Harry poussa un soupir en se rappelant qu'ils étaient légèrement à froid et retourna à la conversation pour féliciter à temps les deux hommes. Remus revenait en tant que DCFM et Charlie revenait aussi, mais cette fois en tant que professeur de soins aux créatures magiques. Et pour une raison bizarre, ils allaient tous les deux avoir des assistants, Remus ne voulut rien dire. Charlie dit à la blague que c'était une fille qu'il attendait de voir avec impatience.
C'était à leur retour que Ron remarqua que quelque chose n'allait pas. Au lieu d'aller dans leur chambre, Harry décida, après mille excuses, d'aller passer la nuit dans la tente de ce type qu'il trouvait louche. Il se disait appelé Balthazar et il était parfaitement certain que ce n'était pas son vrai nom. Il disait travaillé pour le Ministère de la magie, mais son père ne l'avait pas reconnu après que Fred lui eut demandé si c'était vrai. Ginny pour une certaine raison le trouvait de son goût, trop hilarant, le type pouvait avoir le même âge que Charlie.
"Tu n'y connais rien, Ron. C'est son air de mystère.
- Son air de mystère, pff ! Quoi, il est trop vieux... et de toute façon qu'est-ce que tu fais de Harry ?"
Elle ne lui répondit pas, elle ne fit que devenir rouge prouvant ainsi que son petit quelque chose pour son ami était toujours présent. Ron n'aimait pas ce Balthazar et n'aimait pas le temps que passa Harry, cette dernière semaine de vacances, avec lui.
Fin
La patience d'Harry fut grandement récompensée. Il trouva le livre, après avoir bu sa deuxième fiole, assez rapidement. Le livre avait été écrit par une certaine Lulou G. Rou et d'après l'image, elle était une jolie femme avec un drôle de regard vert, pas aussi drôle que madame Hooch, et un énorme tatouage d'un loup se battant avec un dragon qui lui couvrait la moitié du visage gauche. L'image de la couverture arrière le regarda en haussant un sourcil et, comme si c'était la plus naturelle des choses, lui fit un clin d'oeil et lui tira la langue. Harry eut un petit rire, il la trouvait drôle et elle était l'auteure de ce livre de magie noire, bizarre ! D'habitude, ils avaient l'air d'être tout droit sorti d'un film d'horreur. Il ouvrit le livre, le feuilleta et vit la formule, son sourire s'élargit encore plus en sortant de la section interdite. La formule était bien là, dans cette langue bizarre, ce soir il allait commencer à concocter la potion qui allait avec. En sortant, il sourit à madame Pince et madame Trelawney qui était justement descendu pour voir Snape à la bibliothèque. Elle se tourna vers lui les yeux vitreux et lui dit :
"C'est une grande chose que tu as, une grande idée que tu suis et une plus petite taille que tu possèdes. Une course folle sera nécessaire car le miroir peut être renversé par moment.
- Je vous demande pardon ?
- Mmmm ? Mais... mais... qu'est-ce que je peux bien faire ici ? Oh professeur Snape ! Mais n'étiez-vous pas dans votre bureau à l'instant ?
- Bien sûr...! Mais cet instant a passé depuis bien longtemps, Trelawney.
- Vous avez raison, comme toujours, et si on reparlait de ce dîner que vous m'avez refusé tout à l'heure, mmm ?
- Je n'ai pas vraiment le temps, madame, j'ai un cours a donné dans... Oh Merde !! Dans moins de cinq minutes... !?"
Harry était horrifié, il partit en courant dans les corridors et mit en vitesse la cape pour ne pas être vu et reconnu. Il entra dans la tour des Gryffondors, cacha son livre dans sa malle, prit son sac et repartit en course pour sortir du dortoir, pour se rendre compte d'une chose... Il était toujours Snape et il restait encore de nombreuses minutes à sa transformation. Pour son malheur, son cours était une double potion, avec les Serpentards, en plus. Il allait faire perdre une énorme quantité de point aux Gryffondors. Ah ! Mais que cela ne tienne. Il allait les reprendre après dans ses autres cours en se forçant comme jamais à répondre aux questions. Il devait exceller pour que personnes ne se rendent compte de ce qui pouvait bien se passer avec lui. Il s'assit sur son lit et attendit que la potion s'efface de son système. La fin de Voldemort justifiait tous les moyens, même la perte de quelques points pour sa maison. De toute façon, dans une semaine serait le match de Quidditch contre les Poufsouffles, encore des points en perspective pour sa maison. Tout le monde allait lui pardonner pour aujourd'hui, lorsqu'ils auront compris ce qu'il avait fait, ce qui veut dire dans une semaine, d'après le livre. Éliminer de la surface de la Terre et du monde des sorciers, le plus grand mage noir après Grindelwald. Ils allaient lui pardonner cette perte de point légère.
"200 points de retirer aux Gryffondors pour ce retard monstrueux Potter et une retenue avec moi, demain huit heures pour vous apprendre la ponctualité, cria Severus Snape à l'entrée d'Harry.
- Quoi !! s'écria horrifié Harry sous les rires des Serpentards. Personne ne me pardonnra ça !
- Vous m'avez bien compris, vous vous prenez pour qui ? Arrivé près d'une heure en retard à votre cours, c'est le plus grand manque de respect que vous pouviez faire en début d'année, Potter. Et dire que vous étiez bien parti, allez vous asseoir avec Malfoy qui s'est avancé dans sa potion."
Les joues en feu et sous les regards fâchés, désapprobateurs, inquiets et déçus de sa maison, il alla s'asseoir aux côtés de Malfoy qui ne lui dit rien, mais qui se tourna, après un moment de mortification pour le jeune noiraud, vers Blaise Zabini pour lui dire de se taire. La préparation de sa potion méritait calme et toute sa concentration.
"Alors je ne veux pas entendre ton ricanement de hyène."
Sous le regard surpris de ses camarades de classes, celui de son professeur et surtout d'Harry, il se tourna vers ce dernier pour lui expliquer où ils étaient rendus dans la concoction de la potion et ce qu'il restait à faire pour que cette mixture soit parfaite. Harry fronça des sourcils et se concentra sur ce que disait Draco. Il l'avait déjà fait avec Balthazar, c'était un antidote compliqué, mais rapidement préparé, pour un poison à effet lent, douloureux et mortel. Il ne laissa rien paraître de sa connaissance antérieure de la potion, il attendrait que le professeur tente de le coincer avec des questions, à la fin du cours. Leur potion reçut un signe de tête ravi de Snape qui fit la remarque que Potter n'y était pour rien, Malfoy de le soutenir dans cette idée. Le chaudron de Neville n'explosa pas, ni ne fondit, la potion avait pris la couleur verte recherchée, mais d'un ton trop pâle. Severus le félicita, si quelqu'un aurait été empoisonné, l'antidote de Neville l'aurait aidé, mais avec un plus grand dosage que les autres. Zabini et Parkynson avaient, tout comme Hermione et Ron, Parvati et Lavender, réussit leur potion. Il nota tout sur un parchemin et regarda Potter avec un peu d'intérêt, un méchant sourire apparut sur ses lèvres minces. Vers les dernières trente minutes du cours, Severus circula parmi ses élèves en posant des questions sur la potion qu'ils venaient de voir à des buts de récapitulation et pour tester leur mémoire. Il fut horriblement surpris de voir qu'Harry eut toutes les bonnes réponses sur les quatre questions qu'il lui avait posées. Le jeune homme récolta ainsi donc 20 points pour sa maison. Zabini en récolta 35 pour ses bonnes réponses, Hermione, seulement cinq puisqu'il ne voulait pas que la petite ait le bras qui parte dans les airs. L'heure de les laisser partir arriva, mais il les retint une minute, il avait quelque chose à leur dire :
"Mes chers élèves, ce début d'année m'a apporté de nombreuses surprises, des bonnes, dit-il en regardant Harry et Draco, mais surtout des mauvaises. Je faisais les comptes de mes armoires à ingrédients, hier soir, pour savoir ce qu'il pouvait bien manquer pour mes prochains achats, quand j'ai remarqué une baisse significative de certains ingrédients. Peut-être est-ce de la faute d'élèves qui dûrent recommencé leur potion à plusieurs reprise, marmonna-t-il clairement, en tournant un regard stupéfait vers un Neville Longbottom livide de gêne. Mais je ne crois pas, je ne veux pas aventurer mon esprit sur le fait qu'il y ait un voleur ou une voleuse dans cette école. N'ayez crainte vous n'êtes pas le seul groupe à qui je fais ces remarques, toutes mes classes y passeront. Albus ne croit pas que ce soit un mauvais calcul de ma part ou un vol qualifié, mais je vous avertis quand même : gare à celui ou celle qui "reviendra" dans mes armoires sans mon consentement. Après les événements de... l'année dernière, nous n'avons pas besoin de plaisantins semant le trouble à Hogwarts en tentant de jouer avec des ingrédients pouvant faire de dangereux "cocktails". Ceci dit, prenez note de votre lecture pour votre prochain cours. Ces demoiselles seront ravies de savoir que nous allons concocter une potion Charmis, beaucoup plus légère de sens que celle d'aujourd'hui."
"Il en aurait bien d'besoin de sa potion," marmonna doucement Ron à Harry en sortant de la salle de classe.
Une chance pour lui, Severus ne l'entendit pas ou fit semblant. Albus lui avait demandé d'y aller plus doucement avec les enfants, cette année. Après ce qui s'était passé l'année dernière, les élèves ne méritaient pas d'être trop bousculés. Il ne trouvait rien à redire des méthodes de travail de Severus, oh non ! Mais il connaissait le jeune homme, pour savoir qu'il pouvait être très dur avec ceux qu'il voulait protéger.
"Cela voudrait dire quoi, directeur, que je voudrais protéger ces mioches qui ne savent même pas apprécier les cours que nous leur donnons. Ces imbéci...
- Severus.
- Ces enfants qui sont si méchants entre eux et envers leurs aînés. Ces élèves si irrespectueux des règlements de l'école.
- Severus...
- Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler, directeur.
- Je veux juste que tu y vas moins fort sur ceux qui ont de la difficulté et sur les maisons autres que la tienne, Severus.
- Albus, après la nouvelle d'hier, comment voulez-vous que j'y aille plus doucement. Au contraire, je devrais être plus vindicatif que jamais avec Lucius dans les parages.
- Je sais...
- Si vous n'aviez pas engagé ce loup-garou aussi.
- Severus, je ne reviendrai pas sur ma décision. Je sais que les événements d'il y a deux ans prouvaient le danger de Remus, mais avec Snuffles...
- Pff ! Black ! siffla Severus dégoûté.
- Snuffles, toi, Severus, monsieur Weasley, madame Clutch et monsieur Malfoy, il n'y a aucune crainte à avoir sur lui ne prenant pas sa potion ou qu'il l'oublie dans un moment... de précipitation.
- Si vous le dîtes, directeur.
- Bien, un peu de thé, Severus ?"
Severus Snape se secoua légèrement, il avait encore deux autres classes d'une heure avec des sixièmes, cette fois. Il ne devait pas penser à la réaction assez violente qu'il eut à l'annonce du retour de Remus Lupin dans les abords de l'école. Il n'allait pas penser, une seconde, au fait que Lucius était soupçonneux de sa loyauté envers leur maître et que lui aussi était présent au sein d'Hogwarts. Et il n'allait surtout pas penser à Voldemort qui était revenu et vers qui il était retourné en tant qu'espion pour le bon côté.
Une heure plus tard, rendu en transfiguration, Dean posa la question qui brûlait les lèvres de leur groupe à Harry. Pourquoi était-il en retard ? Et pourquoi est-ce qu'il n'avait pas été présent durant le dîner ?
"J'étais allé à la bibliothèque pour réviser mes notes sur le cours de potion et je me suis senti si fatigué que je suis retourné dans notre dortoir pour somnoler un peu. Je me suis réveillé en retard, je vous prie de m'excuser pour les 180 points en moins.
- Tu oses penser que l'on va gober cela, s'écria Parvati, fâchée. Tu es en train de nous mentir, effrontément, Harry, mais je ne te demanderai pas pourquoi. Tu t'es excusé et tu as droit à ta vie privée.
- C'est vrai, tu n'avais qu'à nous dire que ce n'était pas de nos affaires," dit sombrement Seamus en retournant à sa place comme les autres gryffondors en voyant entrer McGonagall.
Harry se tourna vers ses amis qui le regardaient intensément, mais qui refusèrent de dire quoi que ce soit. Ils lui sourirent et ils purent débuter le cours de transfiguration avec les Serdaigles. McGonagall, comme tous les autres professeurs d'ailleurs, avait remarqué les changements de caractère de Harry. Il était devenu plus sombre et beaucoup trop à ses affaires, ses notes étaient un peu plus fortes et sa connaissance des matières mieux acquise. Ils savaient que pour les premières impressions, ce qui lui était arrivé au Tournoi des Trois Sorciers l'avait marqué et les expliquaient. Pourtant, cela n'expliquait pas en totalité ces différences d'ordre pédagogiques. Elle était sûre qu'Albus savait quelque chose, mais le leur cachait. "Il nous en dira peut-être plus lors de la sixième réunion de l'Ordre du Phénix, à la fin du mois," pensa le professeur avant de se racler la gorge.
Après ce cours, Harry et ses deux amis se retrouvèrent dans la salle des Gryffondors pour discuter. Il leur devait bien cela. Cela faisait une quasi éternité qu'il ne s'était pas installé à une table pour plaisanter avec ses amis. Pourtant, aujourd'hui, l'air était lourd, il savait qu'ils allaient lui poser des questions et qu'il mentait aussi bien qu'un enfant devant ses parents en colère. Il devrait suivre les conseils de Seamus et leur dire que ce n'était peut-être pas trop de leurs affaires, il allait les blesser, ça c'était sûr. Il repensa à ce qui s'était passé en cours de potion et se dit que cette réserve lui était à jamais interdite, il ne voulait pas savoir quel sort avait jeté Snape pour protéger ses ingrédients. Il allait devoir écrire à Balthazar, comme il le faisait presque à tous les deux jours pour lui dire comment tout allait, depuis son arrivé à Hogwarts. Il l'aiderait peut-être.
"Harry... je sais que tu vas peut-être nous dire que ce ne sont pas de nos affaires, mais sache que nous nous inquiétons énormément pour toi, commença Hermione en se tournant vers son premier ami.
- Oui, même Charlie, Remus et Snuffles ont remarqué que quelque chose n'allait pas.
- Hermione, Ron, posez-moi la question qui vous brûle directement, je n'ai jamais été fort sur les préliminaires.
- J'espère que tu sais dans quel contexte on utilise ce mot, marmonna Hermione en rosissant, devant les regards vide de ses copains. Huh-ummm ! fit-elle en se raclant la gorge. Assoyons-nous d'abord, je sais que tu vas te sentir sous interrogatoire, mais je t'en prie, réponds à nos questions avec sincérité.
- Je ne te promets rien, je...
- Est-ce que tu essaierais de nous protéger de quelque chose, Harry ? demanda Ron, en s'assoyant en califourchon sur sa chaise.
- De moi-même ?
- Quoi !!
- Écoutez, après ce qui est arrivé à Cédric, l'année dernière...
- Harry ! s'écria Hermione. Ce n'était pas de ta faute.
- Je sais, dit Harry sur le même ton qu'il avait commencé. Mais vous ne devez pas vous cacher le fait que Voldemort me veut, moi. Et qu'il fera tout en son pouvoir pour me tuer, me blesser, me détruire. S'il doit passer par ma famille, mes amis, les professeurs d'Hogwarts, il le fera. Je suis une source de danger et...
- Tais-toi ! s'écria fortement Ron, en colère. Je ne veux plus t'entendre. Tu as dit... tu disais que le fait de ne pas prononcer son nom, ne faisait que l'aider dans sa propagande de la peur. Alors ne tombe pas dans son jeu, ne t'éloignes pas de ceux qui tiennent à toi, de "peur" de les perdre. Je ne veux pas te perdre, Hermione, Si..., Snuffles, Remus, Dumbledore, ma famille, les professeurs, Hagrid, nos copains les gryffondors, nos copains de classes, ne veulent pas te perdre. Pas parce que tu es le Survivant, mais parce que tu nous es cher, parce que tu es un innocent, parce que tu es un étudiant, parce que tu es un camarade de classe, parce que... tu es notre ami, merde ! Tu n'as pas le droit de décider si oui ou non nous voulons mettre nos vies en danger pour toi. Tu le fais bien, et cela sans t'en rendre compte, tu mets ta vie en danger pour tout le monde des sorciers et celui des moldus. Personne ne te demande de le faire... c'est vrai qu'il y a plusieurs attentes sur tes épaules, mais, toi, tu le fais parce que tu as bon coeur, non pas pour des idéaux que tu n'as pas pu apprendre, dû au fait de ta vie moldue. Je risquerai ma vie un millier de fois pour toi parce que je t'aime, tu es mon ami. Cela va surprendre, dit Ron en riant un peu, il prit un respire et reprit... Je le dirai pour la première fois, mais, je le jure, ce ne sera pas la dernière que tu entendras ce mot, ce nom, cet horreur sortir de ma bouche : V... et merde ! Vol... VOLDEMORT !
- Ron..." murmura Hermione ébahie.
Le premier cri de Ron, qui voulait le silence de son ami, avait attiré une foule de gryffondor qui voulait savoir ce qui se passait entre les trois mousquetaires. Nombreuses parmi eux avaient les larmes aux yeux. Le silence qui suivit ses paroles disparut sous les acclamations des gryffondors, sous les cris, les applaudissements, les hourras et les bravos de leur camarade de classes et de maison. Lee et Sonya Muraska, leur préfète de sixième, laissèrent passer. De toute façon, ils étaient de ceux qui hurlaient le plus fort. Les jumeaux fiers des paroles de leur petit frère le prirent sur leurs épaules. Lee Jordan, Seamus Finnigan et Dean soulevèrent Harry sur les leurs. Ils ne cessèrent de scander les noms de leurs compagnons. Harry avait eu des larmes aux yeux à un moment durant les paroles flamboyantes de Ron, de même qu'Hermione. Il souriait de voir que, malgré cette fin de journée désastreuse, les gryffondors ne lui en voulaient pas trop et appuyaient les dires de son meilleur ami. Il allait, finalement, leur expliquer, du mieux qu'il pouvait, ce qui se passait dans sa vie.
Ces festivités se terminèrent de façon abruptes lorsqu'un raclement de gorge se fit entendre près du portrait de la Grosse Dame qui s'était ouvert, il y avait plusieurs minutes, pour laisser passer Albus Dumbledore, Minerva McGonagall, Severus Snape, Charlie Weasley, Remus Lupin, Lucius Malfoy et Isobella Clutch qui avaient tous l'air presque apeuré de voir tous ces gryffondors pousser des cris, fêter haut et fort et soulever deux des leurs. Severus qualifiera cette vision d'anarchie, Isobella de folie passagère, Lucius dira que ce n'était que le barbarisme des gryffondors qui se montrait à jour.
"Que se passe-t-il ici ? demanda gentiement, mais fermement le directeur Dumbledore.
- Nous fêtions notre solidarité, directeur, dit Lee qui tenait toujours Harry au-dessus de lui.
- Oui, nous montrions notre amitié à Harry, monsieur, dit Neville timidement, mais sans se cacher.
- Nous félicitions les sages paroles de Ronald Weasley, monsieur le directeur, dit Parvati, un large sourire sur le visage les yeux brillants de larmes.
- Je vois, murmura Dumbledore. Vous pouvez redéposer vos camarades au sol, messieurs.
- Oui, directeur.
- Ronald Weasley, Hermione Granger et Harry Potter veuillez nous suivre, s'il vous plaît.
- Directeur... ! s'écria Seamus en se mettant devant ses trois camarades.
- Ne vous inquiétez pas, messieurs, demoiselles, ils ne seront pas punis pour quoi que ce soit. Je trouve votre solidarité très émouvante, même, dit le professeur McGonagall qui ricana doucement des soupirs de soulagement de ses pupilles.
- Maintenant, grogna Severus, retournez dans vos dortoirs, vous couchez. À ce que je sache, il n'y a pas congé demain, même si c'est vendredi."
Personne ne retourna se coucher, ils attendirent le départ du super trio. Les trois amis sortirent après les professeurs sous des sifflements d'encouragements et des applaudissements. Harry rit de bon coeur en entendant Snape maugréer. Il se tourna vers ses amis et leur murmura :
"Demain, je vous dirai... presque tout. Où j'étais et ce que je faisais, et dans une semaine, je vous dévoilerai tout le plan, d'accord ?
- Mmm ! Je crois que l'on peut attendre une semaine avant de savoir quel est le grand plan.
- Plan pour quoi, jeunes gens, les surprit madame Clutch.
- Un cri de victoire pour les gryffondors en quidditch, dit Hermione d'un ton égal.
- Mmm ! fit la jeune femme en regardant Harry du coin de l'oeil.
- Merci, messieurs, dames, mais je vais pouvoir poursuivre avec eux.
- Albus... commença Remus soucieux.
- Ne vous en faîtes donc pas, je ne vais pas les manger, n'est-ce pas les enfants ?"
Le trio dynamique rirent de bonne humeur et de soulagement en voyant Severus Snape, Lucius Malfoy et Isobella Clutch s'éloigner. Ils n'aimaient pas vraiment Snape, n'avaient pas confiance en Malfoy senior et... Ils ne savaient pas quoi penser de madame Clutch, lors de son introduction en début d'année, elle avait été bizarre.
Flash
Ron fronçait des sourcils, son frère ne s'était pas assis avec eux dans le Hogwarts Express. Il n'avait pas voulu et là, il était en retard, il n'était pas le seul d'ailleurs. Il y avait quatre places de vide au lieu de deux, comme leur avait dit Remus Lupin et Charlie Weasley. Il tourna les yeux vers l'endroit où se trouvaient ses deux frères qui jasaient vivement plusieurs parchemins entre leurs mains. Leur affaires avaient débuté cet été, il n'avait jamais su comment ils avaient trouvé l'argent, mais il avait sa petite idée. Il poussa un soupir en entendant Dumbledore énumérer les restrictions pour les premières années. À la liste s'était ajouté un couvre-feu : tous les élèves devaient être à l'intérieur de l'école pour 19 heures et dans leur maison pour 20, une chance que les professeurs n'avaient pas interdit la sorti au Pré-au-Lard. Des infractions aux règlements, comme aller dans la forêt interdite, seraient punies sévèrement : la perte de 200 points par personnes et une exclusion de la communauté de Hogwarts durant un mois. Ces dernières instructions furent dites d'un ton sec et claquant comme un coup de fouet par le directeur. Après avoir dit tout cela, Albus Dumbledore ferma les yeux et poussa un soupir, tout le monde dans la salle pouvait voir à quel point il avait vieilli ces derniers mois. Il ouvrit les yeux et sourit son sourire de bon grand-père en regardant ses élèves. Il devait présenter les nouveaux arrivés dans le corps enseignant de Hogwarts.
"Avant que vous puissez finalement commencer à manger, mes chers élèves, il est temps pour moi de vous présenter vos nouveaux professeurs. Ils sont en retard, mais ne seront pas long, j'en suis sûr. Tout d'abord, je vous demande de ne pas paniquer et de vous rappeler si, à aucun moment, il y a deux ans...
- Quoi ! s'écria Robertha Meskal, une sixième de Poufsouffle. Vous l'avez réengagé.
- On doit leur donner cela, ils sont vite de la comprenure, marmonna Snape, un vilain sourire sur les lèvres.
- Mademoiselle Meskal, je vous prie. Le Ministère de la magie a approuvé mon choix, de plus, personne d'autre ne voulait du poste.
- Et Moody, demanda, avec curiosité, Sacha Daysun, un quatrième de Serdaigle. Ce n'était pas de sa faute si Crouch avait pris sa place. Il ne pouvait pas revenir ?
- Il a eu une traumatisante année et cela n'a pas aidé. Il ne veut pas, lui non plus, revenir à Hogwarts.
- Expliquez-moi donc pourquoi je suis revenu alors, hein ? grogna Joshua Seil, un septième de Serpentard. J'aurais dû écouté mes parents...
- Personne t'a demandé de revenir, aboya Fred Weasley, en se levant rapidement.
- Ouais !!"
Après cette réplique, la plupart des élèves se levèrent pour dire ce qu'ils pensaient de la situation. La plupart d'entre eux avaient apprécié les cours de Remus Lupin, mais ils n'allaient pas accepter que leurs vies soient mises en danger de cette façon, même s'ils semblaient oublier que rien ne leur était arrivé, il y a deux ans. Les tentatives des professeurs, qui s'étaient levé, au contraire d'Albus qui se rassit déçu de ses élèves, ne portèrent pas fruit. Les têtes de maison décidèrent eux-mêmes d'aller arrêter les cris de leur pupilles respectifs. Mais ils ne purent rien faire, le silence revint lorsque les portes s'ouvrirent avec fracas pour laisser passer Lucius Malfoy, Remus Lupin, Charlie Weasley, Isobella Clutch et... un chien noir. Harry se tourna tout de suite vers sa deuxième némésis, comme tout le monde, et le vit pâlir d'horreur. Comme si le fait de voir son père franchir la porte d'un pas décidé avait finalement réussit à prouver les dires de Lucius sur sa présence à l'école. Un lourd silence s'ensuivit et aucun élève n'osait bouger ; Lupin, le loup-garou, et Malfoy senior, un membre de la haute aristocratie, un membre du ministère étaient tous deux présents.
"Je vous l'avais dit, directeur, marmonna Snape très clairement, en retournant à sa place. L'un d'eux aime à faire une entrée remarquée.
- De qui veux-tu parler, Severus ? demanda hautainement Lucius en restant où il était, un peu en avant des autres adultes.
- Directeur, j'ai l'impression que d'après les cris de colère que j'ai entendu, commença Lupin doucement, que...
- Directeur, interrompit soudainement la femme qui était aux côtés du loup-garou. Nous sommes désolés de ce retard, nous nous sommes arrêtés pour pouvoir discuté d'un plan.
- Un plan ? demanda Albus en fronçant des sourcils.
- Quel... commença Charlie.
- Oui! dit-elle en tournant un regard vide vers Lucius qui avait un sourire complice sur les lèvres. Plan qui vise à nous assurer la protection des élèves du loup-garou.
- Mais... s'écria Remus.
- Nous étions en plein débat, lorsque je me suis rendu compte de l'heure, interrompit Lucius. Finalement, nous n'avons pas pu nous entendre à nous quatre sur ce qu'il fallait faire.
- Pourquoi seulement vous quatre ? demanda McGonagall. Nous aurions pu avoir un mot à dire là-dessus.
- Parce que, dit Charlie en comprenant, nous sommes les responsables des cours permettant la réussite de ce plan : le cours des soins aux créatures magiques et la défense contre les forces du mal.
"Merci, murmura, inaudible de leur auditeur, Remus.
"Ce n'est pas pour toi, loup, grogna Lucius, en se tournant vers le petit groupe qu'ils formaient un sourcil levé.
"Ce n'est rien, Remus, dit Charlie en souriant.
"Pff ! " fit seulement la nouvelle venue.
- Cela a l'air très intéressant, commença Dumbledore, les yeux pétillants de bonne humeur. Et je crois que Severus pourrait vous aider dans votre "plan". Élèves de Hogwarts, je vous présente vos nouveaux professeurs. Monsieur Charlie Weasley et, son assistante, madame Isobella Clutch s'occuperont de vos cours sur les soins faites aux créatures magiques. Et monsieur Remus Lupin et, son assistant, monsieur Lucius Malfoy s'occuperont de vos cours de défense contre la magie noire. Venez prendre vos places messieurs, dame, votre discussion a dû vous affamer.
- Il ne faut pas exagérer, Dumbledore," dit Lucius en avançant, sans jeter un coup d'oeil aux élèves.
À ce moment, Harry se demanda quelle était la vraie raison de leur retard. Madame Clutch ne lui inspirait pas vraiment confiance, elle avait un air d'affinité avec Malfoy senior qui le dérangeait. Elle était grande, plus grande que la plupart des femmes à la table des professeurs, elle n'était pas laide, mais elle n'avait rien d'extraordinaire, les cheveux noirs suie, les yeux gris aciers, une bouche trop grande, un teint brûlé par le soleil, un menton rond avec une petite fossette au milieu et un petit nez droit. La coiffure qu'elle avait ne l'aidait pas non plus, les cheveux longs, mal soignés, coupés en dégradé, cela se voyait malgré la multitude de tresses qu'elle avait. La tenue qu'elle portait était très garçonnière et n'avantageait, alors pas du tout, ses formes féminines si elle en avait. Ron se dit en la voyant que Charlie était mal parti, s'il voulait tant la rencontrer. Elle s'assit entre Charlie et madame Orna Sinistra et se tint droite et raide sur sa chaise.
Fin
Dumbledore regarda les trois adolescents assis devant son bureau. Il savait que les deux amis étaient inquiets pour Harry, mais Balthazar lui avait expliqué de laisser faire le "gamin". Il ne savait pas, lui non plus, ce que mijotait notre jeune héros, mais il était sûr que l'on pouvait lui faire confiance qu'il ne ferait rien de trop dangereux. Il se souvint de ce que lui avait dit madame Pince sur Severus Snape lorsqu'il était allé à la bibliothèque. C'était donc à cela qu'avait servi le polynectar de Harry. "À transgresser une règle, de façon brillante, mais une transgression tout de même. Et je ne peux même pas leur révéler comment je l'ai su sans détruire le statut de Balthazar. Je me demande vraiment quel livre Harry avait tellement besoin qu'il doive enfreindre une règle et de la pire des manières. Dommage pour Severus, il va avoir madame Pince accrocher à ses visites irrégulières à la bibliothèque, maintenant."
"Hum ! Je vais aller droit au but. Harry, Balthazar m'a envoyé une lettre, il y a deux semaines, pour me parler de tes comportements caractériels qui risquaient de changer.
- Balthazar ?
- Qui c'est, ce type au fait ? grogna Ron, fâché.
- C'est vrai, Ron et Ginny m'en ont parlé dans leur lettre, mais je n'ai aucune idée de qui il est.
- Hermione, Ron, si Harry ne vous a pas expliqué le lien qui les unissait, lui et Balthazar, ce n'est pas à moi de vous en parler.
- Alors dîtes-nous quels sont les liens qui vous unisses, vous ? rétorqua Hermione sourire en coin.
- Marqué ! dit Dumbledore en riant. Je l'ai proposé au ministères des mystères, pour qu'il puisse s'assurer de la protection de notre cher ami Potter.
- C'est ton garde-du-corps ?
- Oui, après la première attaque, cet été, le Ministère de la magie me l'a assigné comme protecteur.
- Oh ! murmura Ron.
- Mais, qu'est-ce qu'il vous a dit au juste ? demanda Harry soupçonneux.
- Il m'a clairement spécifié de ne pas te déranger dans quoi que tu sois en train de faire, mais de garder un oeil sur toi, sur ta protection. Donc, si tu ne veux pas parler du "projet" que tu es en train de faire, c'est ton choix.
- Mais directeur...
- Hermione, j'ai grande confiance dans le jugement de Balthazar et dans les capacités d'Harry. Tu sais ce que tu peux faire et ce que tu ne peux pas faire, Harry, tu choisiras sagement les avenues que tu utiliseras pour réussir tes plans.
- Oui, directeur, fit doucement Harry, mort de honte, mais cela personne ne le vit. C'est pour cela que vous vouliez nous parler ?
- Je n'avais pas prévu, cette petite discussion, c'est quand je vous ai entendu dans la chambre des Gryffondors que j'ai compris qu'il fallait que je vous parle.
- Pourquoi nous, Hermione et moi, directeur ?
- Parce que vous êtes ses meilleurs amis et que vous vous inquiétez pour lui. Je vous demande de ne pas trop le pousser à vous révéler tout de suite ses plans.
- Vous avez raison, de toute façon, Harry avait prévu de tout nous dire dans une semaine, dit Hermione.
- Bien, je crois que l'on peut se quitter sur ceci dit, n'est-ce pas ?
- Oui.
- Oh ! N'oubliez pas, si vous devez faire de telles ovations à l'amitié, attendez donc que le soleil soit levé. Vous avez fait peur à madame Clutch qui a entendu le nom de Voldemort crié.
- Oups !" fit Ron en rougissant.
Ils retournèrent dans leurs chambres en riant doucement. Les garçons laissèrent Hermione à la porte de sa chambre, lui souhaitant bonne nuit. Tout était redevenu plus sain entre eux. Ron et Harry furent reçus par des rires complices, dans leur chambre, Neville, Seamus et Dean les avaient attendus. Ils discutèrent des paroles de Ron et de l'importance que les gryffondors y avaient donné. Ils tombèrent, tous les trois, d'accord sur le fait qu'ils étaient tous un peu hypocrites vu la façon que tout le monde traitait Harry lorsque quelque chose de mal ou en relation avec Voldemort survenait dans les murs de l'école. Harry les assurèrent qu'il n'y avait pas de problème, le lien qui l'unissait avec Voldemort, lorsque celui-ci tenta de le tuer et lorsqu'il le kidnappa l'année dernière, n'avait rien de rassurant pour personne. Le fait qu'il ait été élevé par des moldus, qu'il ait des caractéristiques serpentard n'aidait pas non plus, dans ses relations avec le monde des sorciers. Le passé était le passé, ils n'avaient qu'à en retenir les leçons pour ne pas répéter les même erreurs. Ils allèrent tous se coucher pour être en forme demain, il y avait pratique de quidditch et une retenue avec le prof de potion pour Harry. Mais avant de fermer les yeux, notre magnifique et indestructible trio eurent presque en même temps cette pensée : mais pourquoi diable madame Clutch était si proche de la chambre des Gryffondors, cette nuit ?
Il se demanda ce qui l'avait réveillé et pourquoi il était couvert de sueur. Il prit un respire pour calmer ses nerfs, poussa ses draps et se leva. Il se dirigea vers la fenêtre et ouvrit les volets. Oh oui ! Les éclairs. Pourtant, les météosibyls n'avaient pas prévu d'orage pour aujourd'hui. L'homme passa sa main veineuse dans ses cheveux bruns dorés et alla se faire une tasse de thé pour se calmer les nerfs, il aurait cru qu'à son âge, il n'aurait plus peur des orages. Il se tourna vers son compagnon et soupira, il lui avait dit qu'il n'y avait aucun danger à partager son lit, que personne ne viendrait entrer sans frapper sur eux, mais non. Sirius était, sous sa forme animagi, couché sur la carpette proche de son lit. Remus grogna, la paranoïa de son ami l'attristait. Les annnées que son dernier meilleur ami passa à la prison d'Azkaban lui avait appris la méfiance et qu'il ne pouvait faire confiance à personne, personne. Il apporta un drap pour recouvrir la forme noire et se redirigea vers sa petite table pour prendre sa boisson. Il sirota son thé au gingembre, doucement pour ne pas se brûler. Le loup était excité en lui, il ne savait pas pourquoi. Le seul moment où il se souvint que son alter-ego ait réagi de la sorte remontait à cet été, le jour où il avait fait la rencontre d'un semblable. Pff ! Un loup-garou à Hogwarts... Remus ne finit pas cette ligne de pensée, il était bien ici, non. Il appréciait tellement qu'Albus l'ait repris et comment Charlie, Lucius et Isobella s'étaient mis de son côté, il en avait les larmes aux yeux, en y repensant même maintenant.
"Nous avons besoin de toute l'aide possible, le Ministère a enfin compris, après la mort de madame Figg et celle d'une famille entière de moldus...
- Albus, et les enfants, Severus...
- Les enfants doivent être prêts pour ce qui risque d'arriver. Leur nombre sera moindre et je leur dois protection.
- Pourquoi pensez-vous qu'ils seront moindre, leurs parents se disent qu'ils ne peuvent plus avoir confiance en celui qui engagea un loup-garou...
- Remus, il faut que vous revenez, vous êtes mon seul espoir, personne d'autre ne veut prendre la place.
- Ce n'est pas que je ne voulais pas, je voulais seulement m'assurer que vous compreniez bien, vous et le Ministère de la magie, dans quoi vous vous embarquiez avec des reporters comme Rita Skeeter, si cela se savait avant terme...
- Alors ?
- Bien sûr que oui, j'ai vraiment apprécié d'être dans les souliers du professeur.
- Merci. Passons à la mauvaise nouvelle, mon ami.
- Mmm ?
- On me tord le bras, Remus..."
Les réminiscences de Remus s'interrompirent brusquement, pour laisser place à l'hurlement de douleur quasi inhumain qui retentit dans toute l'école. Un hurlement emplit de désespoir, de total incompréhension et, aussi, d'une terreur sans nom. Snuffles se redressa rapidement et se tourna, paniqué, les pupilles dilatées, vers son ami. Remus dit d'une voix étranglé de peur et d'horreur :
"C... c'était Harry !?!"
Severus ? Mais n'était-il pas dans son bureau ?
"Cesse de hurler, sale bouquin ! Ils ne peuvent pas t'entendre... Enfin, j'espère pour moi !" marmonna la voix sombre en refermant sèchement le grimoire de magie noire.
Au fond de la bibliothèque, dans la section interdite, un adolescent au coeur emplie de haine, les yeux voilés par des larmes de frustration cherchait une solution à son dilemme. Il était fatigué des efforts constants qu'il faisait pour maîtriser ses expressions faciales et ses émotions. L'angoisse lui tordait les entrailles. Ce qu'il recherchait, une formule qui pourrait l'aider à sa cause. La fin de l'année dernière fut un fiasco et cet été, une horreur. Voldemort et ses mangemorts avaient frappé à plusieurs reprises et à cause de qui : Harry Potter, le fameux bon à rien qui attirait le malheur sur ceux qui l'approchaient et osaient l'aimer un tant soit peu. Il n'avait rien pu faire cet été, pour aider son entourage, il allait mettre un terme à ce sentiment d'impuissance, maintenant.
Après la mort de Cédric, Harry était sûr qu'il n'y aurait rien d'autre qui pourrait lui ronger le coeur et lui faire monter la bile à la gorge. C'était oublié Voldemort et ses capacités infinies de méchancetés. Au début des vacances, pendant qu'il endurait sa soi-disante famille, le maître des Ténèbres et sa troupe avaient tué des moldus qui se trouvaient à faire du camping dans une forêt. Ils les avaient éviscérés et avaient laissé leurs entrailles à l'air libre. Le fameux signe du crâne avec son serpent flottant dans les airs averti le Ministère de la magie de cette tragédie. Un message était laissé au Survivant sur les lieux du crime : "Surveille tes arrières, petit. Tu ne sais pas quand tu seras le prochain à te retrouver avec cette grimace hideuse à ton enterrement." Ce fut la grande panique et le quasi branle-bas de combat. À la grande horreur des Dursley, les sorciers du Ministère de la magie vinrent rendre visite à Harry, discrètement, pour lui expliquer en douceur ce qui se passait. Cornelius Fudge et ses comparses ne croyaient toujours pas à la réapparition de Voldemort, mais ils étaient sûrs que de mauvais plaisantins étaient dans le coup.
Alors, un jeune homme provenant du département des mystères, qui se disait appeler "Balthazar", fut envoyé pour s'occuper de la sécurité de l'enfant. Harry ne savait pas pourquoi, mais il savait que ce n'était pas le vrai nom du jeune homme, tout ce dont il était sûr, Dumbledore lui faisait confiance, d'après une lettre que ce dernier lui envoya, et il semblait avoir passé tous les tests du Ministère, du directeur et des professeurs de Hogwarts. "Balthazar" avait, selon ce qu'il dit à Harry, 24 ans, il avait une taille moyenne, des yeux bruns intelligents et malicieux, un nez mince et petit, un petit menton rond, un haut front caché par des cheveux blonds cendrés en broussailles. Il avait une pâle cicatrice qui lui barrait la joue et lui fendait légèrement la lèvre supérieure. Il était devenu le garde du corps de Harry qui trouvait toute cette attention vraiment exagérée. Sans que les Dursley ne s'en rendent compte, il s'installait, pour la nuit seulement, dans sa chambre et veillait au sommeil du garçon. Le reste de son temps, il retournait chez madame Figg et ses chats pour se reposer, mais cela Harry ne le savait pas. "Balthazar" avait créé un mince lien entre lui et le garçon juste au cas où il se passerait quelque chose pendant qu'il se reposait. Parfois, tard l'après-midi, lorsqu'il se sentait en parfaite forme, il visitait Harry, au grand malheur des Dursley qui essayèrent de lui mener la vie dure pour le faire fuir, mais il réussit à les convaincre de se tenir tranquille. Lorsque Harry était en sa présence, le garçon essayait en vain de faire la conversation, l'adulte ne voulait pas répondre, il était toujours silencieux. Mais un jour, c'était l'anniversaire d'un ami de Dudley, donc la famille était absente voulant se retrouver loin du petit sorcier, il décida de parler. Après que la nouvelle d'une attaque contre une famille sorcière qui appréciait les moldus lui fut parvenue -il n'en parla pas à Harry- "Balthazar" ouvrit la bouche pour lui demander quelque chose :
"Harry, je sais que tu penses que tout ceci, cette surveillance, ma présence, n'est pas nécessaire, mais elle l'est, crois-moi. Je ne sais pas ce qu'ils t'ont appris à Hogwarts, mais... Est-ce que tu serais intéressé à t'améliorer dans la magie, à obtenir un niveau supérieur à celui que tu détiens, en ce moment ? J'ai vu comment ces gens te traitent, je trouve cela indigne et scandaleux, tout sorcier doit pratiquer !
- Merci beaucoup ! J'aurais moins l'air idiot devant les nouveautés. Mais... et le Ministère de la magie ?
- Ne t'inquiètes pas pour eux, je leur ai écrit à propos de cette idée, hier. Ce matin, il m'ont envoyé leur accord. Ce n'est que de l'amélioration, n'est-ce pas, il n'y là aucun mal ?
- Super ! On commence quand ?
- Tu vas d'abord finir les devoirs d'été que tes professeurs t'ont donnés, avec mon aide bien sûr. Si tu en as de besoin.
- D'accord ! On commence avec mon cours de potion, okay. Il faut que, pour moi, ce soit parfait, j'ai un professeur très... comment dirais-je ?...
- Difficile, chiant et excentrique ? Je l'ai déjà eu, à mes trois premières années à Hogwarts."
Harry fut surpris par cela et lorsqu'il vit le rictus amusé de Balthazar, il éclata de rire et acquiesça. Il n'osa pas demander de clarifications sur les années qu'il passa à Hogwarts, une base de l'amitié venait de se construire, il ne voulait pas que cela redevienne comme avant ; quand Balthazar restait dans son coin, silencieusement, sombrement à veiller sur lui. Après cela, ses journées avec les Dursley et Balthazar ne furent plus aussi glauques. Au début, il était question de maîtrise de certains charmes et sorts qu'il connaissait déjà. Il concocta des potions avec les ingrédients que Balthazar réussit à lui apporter. Ensuite, il passa à un niveau supérieur, le niveau qu'il aurait dû avoir après six mois en cinquième. Les professeurs McGonagall, Flitwick et, même, s'il daignait le montrer, Snape seraient surpris à sa rentrée. Il voulait s'améliorer et surtout apprendre à se défendre, il était quand même l'Enfant De Lumière du monde sorcier. Et comme lui dit Balthazar un jour, le visage sombre, il allait devoir faire un face à face avec Celui-Qui-Ne-Possède-Pas-De-Nom-Et-Que-Cela-Prend-Une-Éternité-À-Nommer. Harry lui avait tout raconté et le jeune homme ne prit pas trop de temps pour être convaincu que l'adolescent lui disait la vérité, il n'eût même pas besoin de lui donner du veritaserum, mais qui était-il pour aller à la face de Fudge et lui dire ses quatre vérités ?
Ce que pouvait bien penser un petit agent faisant parti du ministère des mystères n'était pas vraiment pris en compte. Ils, ses collègues et lui, devaient jouer aux espions, aux gardes du corps et amener, ou envoyer selon la disponibilité, un rapport à toutes les semaines pour tenir au courant leurs supérieurs. Alors, il prit la décision de resserer son attention sur la sécurité d'Harry et le peu d'innocence qui pouvait bien lui rester, mais c'était dur, il devait avoir une carapace efficace autour de ses émotions. Pourtant, le mardi 18 juillet, il paniqua, mais Harry ne s'en rendit jamais compte. Les mangemorts avaient attaqué la maison de madame Figg, ils découvrirent par un moyen que tout le monde ignorait, qu'elle était la gardienne qui empêchait Voldemort de rejoindre Harry par ce petit lien de sang qui les unissait pour le pire. Balthazar était dans la chambre de Harry et ne vit rien arriver, mais il sentit que quelque chose n'allait pas chez sa bienfaitrice et parenté. Il abandonna le jeune garçon un instant pour aller voir ce qui se passait chez Arabella Figg. Lorsqu'il s'apprêta à sonner, il se rendit compte qu'il était arrivé trop tard, le signe de Voldemort apparut, soudainement devant son regard horrifié, au-dessus de la maison. Il se précipita à l'intérieur, mais il était arrivé trop tard, le cadavre grotesque de la vieille dame était au sol dans son salon entouré de ses nombreux chats avec lesquels les mangemorts avaient fait une partie de liquéfactio. Il ne perdit pas de temps, il ne pouvait rien faire pour les morts, mais il pouvait toujours tout pour les vivants. Il apparut dans la chambre de Harry pour s'assurer de son bien-être, il le réveilla et lui dit de s'habiller, ils allaient ailleurs. Il ne pouvait pas laisser la chance aux mangemorts d'avoir main sur le jeune homme. Il écrivit un mot à Dumbledore et envoya Hedwige qui s'inquiéta juste un peu de toute cette excitation avant de finalement s'envoler vers Hogwarts. Balthazar sous le regard ébahi d'Harry mit son index et son pouce dans sa bouche, le bout de sa baguette touchant son petit doigt, il siffla une note qui ne sortit pas de la pièce.
"Qu'est-ce que tu viens de faire ?
- J'appelle un ami.
- Qui... ?"
Harry n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un faucon entrait dans la pièce sans émettre le moindre bruit. L'oiseau avait été enchanté, par son maître, pour entendre son appel où qu'il puisse se trouver, mais, Harry l'apprendra plus tard, l'oiseau était toujours proche de Balthazar lors de ses missions. Balthazar écrivit un mot rapidement et le donna à BoltLightning qui se rendit au Ministère de la magie. Il se tourna vers Harry qui lui demanda ce qui se passait, mais il ne reçut pas de réponse. L'homme le poussa à faire ses bagages, ils s'en allaient, les moldus n'étaient pas non plus en sécurité, il devait les avertir doucement de ce qui se passait et à quel point c'était grave.
"Je ne bouge pas tant que l'on ne m'aura pas dit ce qui se passe, pourquoi quitter les Dursley, sont-ils en danger ? Si c'est cela, je...
- Madame Figg est morte, ta gardienne viens d'être assassinée par des mangemorts et nous devons te trouver un autre logis. Voilà ce qui se passe Harry. Tu vas venir vivre chez moi jusqu'à nouvel ordre, mais tout d'abord, je vais parler à ta famille et leur dire de ficher le camp immédiatement, Privet Drive n'est pas plus sûr pour eux que pour toi, en ce moment.
- Madame Figg...?
- Ce n'est pas le moment Harry, dépêche-toi, je t'en prie."
Harry se dépêcha de remplir sa malle de ses effets. Une chance que son oncle n'avait rien enfermé, la présence quasi constante de Balthazar avait aidé. Surtout que l'homme avait menacé le gros tas de le faire exploser devant sa femme et son enfant s'il continuait de les importuner, lui et Harry. Il n'arrivait toujours pas à comprendre ce que venait faire madame Figg dans le portrait. Elle était innocente, une moldue normale, peut-être un peu folle avec sa centaine de chats... alors comment et pourquoi, par Merlin, n'avait-il pu voir qu'elle faisait partie de son monde aussi ? Il allait poser des questions à Balthazar et il allait lui répondre quoi qu'il doive faire pour obtenir ces réponses. Tout fut fait rapidement, Balthazar avait amené avec lui un portoloin qui le reliait à une de ses maisons. C'était une vieille chaussure qu'il avait cachée dans l'ancienne chambre de Harry, sous les escaliers. La famille Dursley, sous les cris d'angoisse de Pétunia et les gémissements de pourceaux de Dudley, partit en trombe. Vernon, rouge de colère et de peur, n'oublia tout de même pas d'insulter Harry, sa famille et ses ancêtres pour ses malheurs avant de partir. Lorsqu'ils arrivèrent à destination, Harry regarda autour de lui, ce n'était pas une maison cossue, plutôt petite et elle était la seule dans les environs. Enfin de ce qu'il pouvait voir dans cette nuit sans lumière et lampadère. C'était sûr, ils n'étaient pas en ville. Il fronça des sourcils en entrant, l'intérieur était très différent de ce qu'il connaissait des maisons de sorciers.
"Ce n'est pas une maison de sorcier Harry. C'est ce qu'il y a de plus moldu, en ce monde. Tout d'abord, nous ne sommes même plus en Angleterre, nous avons traversé l'Atlantique.
- Whoa ! Les portoloins arrivent à nous transporter... aussi loin ?
- Oui, celui-ci a été fait par Dumbledore lui-même, alors tu comprends sa puissance. Je crois que tu veux des réponses à tes questions. Va plutôt t'installer dans la première chambre que tu verras en haut des escaliers et rejoins-moi dans la cuisine qui est là. Je te prépare quelque chose de chaud."
Harry apprendra, devant une tasse de chocolat chaud tout à fait délicieux, la vraie identité d'Arabella Figg, qu'il pleura amèrement, lui qui la connaissait si peu, mais à ses yeux, elle ne méritait pas un tel traitement. Il entendit pour la première fois quel serait le rôle de certaine personne qu'il connaissait et ce qu'était l'Ordre du Phénix. Il en apprit un peu plus sur l'endroit où ils se trouvaient et sur Balthazar qui ne voulut pas révéler trop de chose sur lui. Cette nuit, il ne dormit pas, il avait trop d'informations qui circulaient dans sa tête, trop d'émotions qui chamboulaient son coeur, trop d'idées qui assombrissaient son esprit. Après cette soirée mouvementée, après cette attaque qui s'était déroulée beaucoup plus près de lui qu'il n'aurait souhaité, une seule pensée lui traversa l'esprit : il n'allait pas avoir la paix, il allait donc se la créer. Il n'était pas un sorcier pour rien, n'est-ce pas ? Il était Harry Potter, fils de James Potter et de Lily Evans, cela était peut-être prétentieux, mais cela était vrai. Quel était ce proverbe moldu, combattre le feu, par le feu ! Si cela marchait pour les pompiers, cela marcherait encore mieux pour un "héros" sorcier. Magie noire contre magie noire ! Celui-Qu'il-Ne-Faut-Pas-Nommer saura de quel bois se consumait l'Adolescent-Qui-Survécut !
"Non, ce n'est pas dans ce livre. Si au moins je me rappelais le titre du livre, cela aid...
- Il y a quelqu'un ?"
Madame Pince venait d'entrer. Il fallait croire que les cris qui s'étaient répercutés dans la pièce se retrouvaient d'une manière ou d'une autre dans la chambre de la bibliothécaire. Malgré le charme de silence qu'avait lancé Harry à l'entrée de cette section, elle savait qu'une personne qui n'aurait pas dû être dans cet endroit y avait pénétré. Il n'était pas visible, aucune lumière ne pouvait trahir sa présence. Une chance pour lui, il n'avait pas besoin de lampe, ses lunettes avaient été enchantées pour lui permettre de lire et voir dans le noir, comme dans ces films d'espionnage qu'il avait vu cet été. Un truc que lui avait appris Balthazar, cela ressemblait aux infrarouges des 007, mais sans le rouge, une vision nocturne peut-être en gris, mais il voyait quand même. Harry referma le livre qu'il avait entre les mains rapidement et le redéposa à sa place sur son étagère. Il devait retourner dans son lit avant que les préfets ne viennent fouiller dans leurs salles respectives pour voir qui aurait pu être le trouble-fête. Il courut dans les corridors et les escaliers, ses pieds nus sur le sol glacé de Hogwarts ne faisant aucun bruit. Harry, sous sa chère et utile cape, réussit à se rendre dans la maison des Gryffondors et dans son lit sans anicroche et sans réveiller ses camarades de chambre qui dormaient profondément. Il n'avait jamais remarqué à quel point les ronflements de Longbottom était profond : "Il devrait aller voir un médisorcier," pensa notre jeune ami avant de se souvenir de ce qui s'était passé plus tôt. Échoué, il savait que cela n'allait pas être facile, depuis le début. Il soupira frustré, demain, le 14 septembre, sera le grand jour, finalement. Il faillit sursauter quand la porte de leur dortoir s'ouvrit pour laisser passer la tête du préfet de septième, Lee Jordan qui, malgré sa verbalité au Quidditch et ses coups avec les jumeaux, méritait son poste. Il fit semblant de dormir et faillit pousser un soupir de soulagement en entendant la porte se refermer. Demain, serait le jour J. Il avait bien pris ses leçons de Balthazar et était toujours aussi reconnaissant envers le jeune homme pour sa supervision et ses conseils, malgré le fait qu'il était redevenu silencieux et quasiment monotone après la mort d'Arabella Figg. Harry ne se posa pas la question plus à fond, ni n'essaya de revoir son plan pour demain. Le gryffondor qui était en lui ne voyait pas le danger, il ne voyait que le bien que cela allait faire. Il allait continuer son petit périple au sein de l'école, demain.
"Oui, durant le dîner, je serai à la bibliothèque sous la forme d'un adulte et je pourrai ouvrir les livres sans problème. Et quoi de mieux que l'adulte que j'ai choisi, personne ne se doutera de rien en voyant Snape entrer dans la section interdite. Ha !" murmura-t-il doucement, en souriant largement.
Il n'avait pas la brillance et le génie de son amie, Hermione, mais il arrivait à trouver de bonnes idées. Elle lui levait un peu le coeur cette idée, mais à la guerre, comme à la guerre. Il avait trouvé la solution à son problème, elle avait l'air un peu trop facile, mais le noiraud ne s'attarda pas à la non complexité de son plan, car il n'avait qu'un but, la chute de Voldemort, et pour de bon cette fois. La fin de Voldemort et des massacres méritaient tous les moyens selon le jeune homme de quinze ans, tous les moyens.
Donc, au lendemain, après son cours d'Herbologie avec madame Sprout où eville reçut de nombreuses félicitations de la femme replète pour son succès avec les plantes du jour, Harry Potter se retrouvait au deuxième étage dans les toilettes de Mimi Geignarde en train de boire le polynectar qu'il avait commencé à préparer vers la fin de son été lorsque l'idée lui vint. Balthazar comme toujours avait su lui procurer les ingrédients qu'il lui fallait pour sa potion, il ne lui avait pas posé de questions et Harry lui en était très reconnaissant. Il ne savait pas s'il aurait pu lui mentir s'il avait posé une question embarrassante. Il poussa un soupir en se souvenant des airs sombres et mélancoliques de son ami, il osait réellement s'aventurer vers cette direction de pensée. Il était sûr qu'ils avaient été de vrais amis, avant la mésaventure de madame Figg. "Je suis sûr qu'il pense qu'il aurait dû faire plus pour la pauvre femme, mais il ne pouvait pas être à deux endroits à la fois quand même," pensa le Futur-Sauveur-Du-Monde-Des-Sorciers en retirant ses lunettes en sortant de la stalle. Mimi poussa un petit cri, en le voyant sortir.
"J'aimais mieux Goyle. Pourquoi tu as repris le polynectar ? Tu veux te servir de ton apparence pour humilier Snape ?
- Non, jamais je n'oserais ! s'écria incrédule Harry devant une telle idée.
- Ah bon ! C'était une bonne idée pourtant.
- Toi, tu devais être de la maison des Serpentards.
- Nahn ! J'ai fait parti des Serdaigles, je suis intelligente, est-ce que tu penses que parce que l'on m'appelle Mimi Geignarde tout le temps que je serais une idiote ?
- Oh noonn !"
Harry n'était pas dubitatif ni sarcastique, c'était seulement qu'il venait de se remarquer dans le miroir, donc il ne prêtait plus beaucoup attention au fantôme. Il fronça des sourcils en se regardant, tourna la tête de gauche à droite pour voir ses profils. Le professeur ne serait pas si laid s'il laissait son visage se détendre un peu, comme en ce moment. Il pencha la tête sur le côté et fit un grimace en croisant les yeux, montrant des dents jaunes et en retroussant ses narines avec ses doigts. Mimi et lui éclatèrent de rire en voyant l'air ridicule qu'il avait réussit à avoir. Harry s'arrêta de peur que des élèves, ou pire, Peeves, entendent la voix d'un professeur Snape riant dans des toilettes de filles inutilisées, ne viennent. Il se redressa, lissa sa robe et essaya d'avoir un air austère, mais n'y arriva pas car il craquait un sourire devant le ridicule de la situation, et sortit sans se retourner. Il décida qu'il pouvait faire le parcours jusqu'à la bibliothèque sous sa cape d'invisibilité, cela aurait été sa chance s'il était tombé nez-à-nez avec le vrai Snape. Ni l'un ni l'autre ne s'en serait remis, il en était sûr. Cela avait quand même du mérite d'être dans la peau de Severus Snape, il pouvait entrer sans problème dans la section interdite de la bibliothèque. Il ne rencontra que Lupin durant sa route et vu qu'il était sous sa cape, le loup-garou ne le vit pas. Pourtant, l'adulte s'était arrêté un instant, troublé. Car, il n'y avait pas dix minutes qu'il sortait du bureau du professeur Snape, qu'il avait voulu voir à propos de Lucius Malfoy qui ne voulait pas lâcher Severus du regard.
Remus se demandait depuis quand Snape voulait passer inaperçu ? C'était bien son odeur qu'il venait de reconnaître flotter proche de lui. Son odorat affiné grâce au loup, lui avait permis de reconnaître cet odeur typique du professeur, un mélange assez forte de masculinité, un parfum plus insidieux des ingrédients des potions avec lesquels le professeur travaillait constamment et son eau de cologne haute gamme. Ce qui était étrange. Il avait réussi à trouver parmi toute cette odeur de grande personne, un air, une odeur de jeunesse qui s'imprégnait avec celle de l'adulte usé par les mauvais traitements et l'âge. Il casa cette rencontre bizarre avec l'odeur de Severus et se dirigea vers la Grande Salle. Il était en retard, mais on pouvait bien lui pardonner son inquiétude pour un collègue de travail, malgré ce que ce même professeur lui avait fait deux ans plutôt. Sirius n'en revenait pas qu'il ait pardonné à cet imbécile d'avoir accidentellement -"mon oeil"- révélé ce qu'il était en réalité à un de ses groupes d'élèves. Mais Remus n'était pas du genre à être rancunier, le monde était déjà assez laid et son côté loup le rendait déjà assez terrifiant aux yeux de certains élèves qu'il n'allait pas perdre son temps à réchauffer son coeur de haine. Il préférait mieux garder sa chaleur pour sa voix et ses yeux pour que les élèves n'aient pas trop peur de lui. Il était heureux que Dumbledore ait réussi à convaincre le Ministère de la magie de le réengager. Il n'appréciait tout de même pas la condition que Fudge avait exigée en contrepartie, ce boulet qu'il mettait au pied du directeur. Il poussa un soupir en ouvrant la porte de la Grande Salle. Il salua tous les membres du corps d'enseignement de Hogwarts avec un petit sourire et un signe de tête, pour aller prendre sa place aux côtés d'Isobella Clutch, la première assistante du professeur de soins aux créatures magiques, et Charlie Weasley qui était ce nouveau professeur et qui glissait de la nourriture en douce à Snuffles, sourire aux lèvres.
Un peu plus loin dans la salle, Ronald Weasley se renseignait sur la présence de Harry. Personne ne savait où pouvait bien se trouver leur camarade de classe. Il n'était pas si idiot que ça, il avait bien remarqué que son meilleur ami avait des agissements étranges et qu'il gardait quelque chose pour lui. Hermione et lui en avaient discuté avec Remus, Sirius et Charlie, cette fin de semaine, ils étaient tous tombés d'accord que l'année dernière avait été dure pour lui et que peut-être il voulait être seul et réservé pour un certain temps.
"Mais, il n'agissait pas comme ça l'été, chez nous.
- C'est vrai, à notre rencontre, il était de bonne humeur, ajouta Hermione.
- Il passe par un mauvais moment, dit Charlie d'un air sombre, laissons le venir à nous de son plein gré.
- Okay !" firent les deux adolescents hésitants.
Cela ne les empêchaient pas de s'inquiéter. Hermione se tourna vers Ron et doucement, pour ne pas attirer l'attention sur eux, lui dit qu'ils devraient confronter Harry dès qu'ils le pourraient. Ron tomba d'accord avec elle, toutes ces bizarreries débutèrent vers la dernière semaine de vacances. Ron poussa un soupir en regardant la table des professeurs. Il n'arrivait toujours pas à croire que son frère était venu prendre la place de Hagrid qui n'était plus là pour une raison qui lui était toujours inconnue. Mais les trois amis ne s'inquiétaient pas, ils avaient tous reçu une lettre de lui pour les rassurer de sa non-présence à l'école pour cette année. Hermione et lui trouvaient aussi étrange que Malfoy fils n'ait rien tenté contre eux depuis le début de l'année, il leur avait juste dit quelque chose sur Harry qui n'avait pas mérité une rétorque de leur part. Il n'avait plus son air supérieur en ce moment, depuis qu'ils l'avaient vu monter dans le Hogwarts Express, au fait. Ils se demandaient si cela n'était pas en rapport avec la présence de Malfoy senior au sein de l'école, ou du fait que Voldemort était de retour. Hermione se fichait éperdument des états d'âme du jeune homme, mais n'eût pas le coeur de voir Ron et ses frères essayer de le faire sortir de ses gonds avec des blagues idiotes. Elle essaya de les arrêter à plusieurs reprises, mais non, Fred et George ne voulaient pas écouter, au moins Ron avait cessé pour lui faire plaisir. Draco Malfoy ne voulait toujours pas réagir aux plaisanteries douteuses des jumeaux Weasley, ce qui était le plus étrange aux yeux de Hermione et Ron. De plus, ils n'étaient même pas sûrs qu'Harry se soit rendu compte de cette étrangeté. À la surprise de tous, et surtout de ses deux amis, il était avancé dans ses cours. Il arrivait à réussir du premier coup les activités des professeurs. Il n'expliqua rien et restait silencieux pendant que ses notes montaient. Il était devenu très concentré dans ses cours et très sérieux, comme s'il se préparait pour quelque chose.
"Pour dire vrai, je suis étonné, Potter s'est finalement rendu compte de ce qui l'attendait," leur avait dit une fois Malfoy en passant à leurs côtés maussadement et sombrement regardant droit devant lui.
Harry n'avait pas été présent á ce moment. Hermione et Ron comprirent ce qu'il voulait dire ; Harry se préparait pour Celui-Dont-On-Doit-Murmurer-Le-Nom. Leur décision était prise, ils allaient confronter Harry avec leurs inquiétudes dès ce soir, dans la salle des Gryffondors, comme ils le faisaient autrefois, avant que leur ami ne s'éloigne petit à petit d'eux.
Avant d'ouvrir la porte de la bibliothèque, il ôta la cape de ses épaules après un petit tour d'horizon, le mit dans le petit sac noir qu'il s'était acheté dans un magasin sur le Chemin de Traverse, cet été, et fit un pas vers son destin. "Est-ce que je peux être plus mélodramatique ? Je sonne comme Parvati et Lavender, pensa le jeune homme en fronçant des sourcils. Et je me demande bien ce que pouvait bien faire Remus dans les corridors de l'école. Il devrait être dans la Grande Salle."
Un problème à la fois, il devait régler le cas de Voldemort. Grâce à ce professeur détesté et une potion qui lui avait déjà été utile durant sa deuxième année, il allait sauver le monde et trouver une paix bien méritée. Il salua d'un petit sourire stressé et nerveux madame Pince qui le regarda grandement surprise de voir qu'elle était finalement un être vivant aux yeux de Severus Snape. Harry faillit se frapper la tête de la main, en se souvenant que Snape ne saluait pas, il faisait un signe de la tête et ignorait par la suite la plupart des personnes qui ne lui étaient pas d'une grande importance dans le moment, ce qui voulait dire, tous ses élèves et la plupart du personnel de l'école. Harry s'en fouta et retourna sur ses pas pour saluer proprement une dame, il lui prit la main, délicatement, la lui baisa galamment et lui fit un large sourire, malgré les dents jaunes. Madame Pince en devint rouge de confusion et de plaisir devant ce jeune homme qui, après toutes ces années, osait, enfin, lui faire ces gentillesses, elle une vieille dame, excentrique et, surtout, il n'était pas laid avec un sourire aux lèvres. Il lui tourna le dos et se dirigea vers la section interdite, il ne devait pas perdre de temps, la potion ne durait que deux heures et il n'avait qu'une seule autre fiole au cas où il n'aurait pas trouvé le livre assez rapidement, en moins de trois heures. Il avait essayé de prolonger les effets de la potion, mais Balthazar l'avait averti de ne pas trop forcer la dose, surtout s'il n'avait pas une connaissance profonde de cette potion. En d'autre mot, il devrait faire le plus rapidement possible pour retrouver cette formule à la langue bizarre qu'il avait trouvé par "hasard".
Il avait découvert ce grimoire tout à fait par "hasard", en ce perdant encore une fois avec la poudre de cheminette, durant ses derniers jours chez les Weasley. Il était apparu brusquement dans le fond d'un magasin sombre, il n'y avait aucune lumière. Durant son atterrissage, il avait fait une boulée et s'était cogné contre une boîte poussiéreuse. Un livre lui était tombé entre les mains, s'ouvrant par "hasard" sur le sort. Un sort qui pouvait lui permettre de chasser ses gros soucis et de changer le regard des autres face à lui, ce qu'il représentait et sa popularité, non mérité selon lui. C'était parfait, mais il n'eût pas le temps de lire la formule en profondeur, car il devait partir rapidement, le propriétaire avait entendu du bruit. Il éteignit sa baguette avec un Nox et s'en fut. Tout ce qu'il retint fut le prénom de l'auteur, Lulou. Dommage ! L'Allée des Embrumes était toujours aussi peu accueillante et dangereuse. La cicatrice sur son front n'était pas de bon augure -quand est-ce qu'elle le fut ?- pour lui, dans cet embranchement du Chemin de Traverse. Mais comme à sa deuxième année, il fut sauvé par une connaissance. Il se cogna contre un Remus Lupin éberlué de le voir dans les parages. Il avait Snuffles à ses côtés et le couinement qu'il poussa et le fait qu'Harry reçut l'énorme chien noir dans les bras prouvait à quel point Sirius était content de revoir son filleul. Remus ne lui expliqua pas tout de suite ce qu'ils faisaient ici et il ne leur révéla pas sa découverte, il voulait d'abord peser le pour et le contre de cette graine d'idée qui germait dans sa tête. Ils retournèrent sur le Chemin de Traverse pour retrouver Charlie, Ginny, Ronald et Hermione avec qui ils avaient décidé de sortir, prendre l'air, faire du lèche-vitrine, quoi ! Ils allèrent prendre une crème glacée chez madame Florean pour discuter un peu et ce fut à ce moment que Charlie et Remus annoncèrent leur grande nouvelle ensemble.
Pourtant, Harry les écoutait à moitié, son idée venait de germer en une grande fleur, un peu fripée par le manque de fond et sans couleur par le manque de profond jugement. Il savait où chercher pour retrouver la formule sur laquelle il était tombé par hasard, il n'allait pas mettre sa vie en danger dans l'Allée des Embrumes. Mais il ne savait pas quel moyen employé pour entrer dans la partie interdite de la bibliothèque sans se faire prendre. Il se rappela de sa deuxième année, comme tout de cette journée la lui rappelait. Le polynectar ! Il se souvenait au moins quoi faire pour le début et peut-être que Balthazar pourrait l'aidé, mais l'attente serait longue, 21 jours ! Il aurait peut-être le temps de trouver une autre solution d'ici là, en attendant, c'était sa meilleure option, prendre la forme d'un professeur pour pouvoir ouvrir un livre dans la section interdite, il allait réfléchir profondément à quel professeur il voulait ressembler. Il devait donc commencer dès maintenant. Il devait s'acheter les premiers ingrédients qu'il pourrait trouver pour débuter sa potion polynectar, à moins que Balthazar n'ait encore quelque chose pour l'aider, pour les poils, sa cape d'invisibilité et une paire de ciseaux allaient régler ce problème. Cela le gênait atrocement de ne rien dire à ses meilleurs amis, mais il voulait le moins de monde dans le coup juste pour ne pas attirer trop de problèmes sur eux. Il ne fallait pas oublier à quel point il pouvait attirer des ennuis aux autres... Non, ses amis ne seraient pas au courant, il était mauvais menteur, mais s'il le devait, il leur mentirait : lorsque l'on veut quelque chose, on le peut. Tout avait été tracé dans sa tête en moins de temps qu'il lui fallait pour dire La-Laideur-Que-Personne-Ne-Nomme-De-Peur-De-Faire-Dans-Ses-Pantalons-Allait-Crever-Et-Il-Allait-Retrouver-Enfin-La-Paix. Il vit du coin de l'oeil un Balthazar drôlement déguisé assit sur un banc, pas trop loin de là. Harry poussa un soupir en se rappelant qu'ils étaient légèrement à froid et retourna à la conversation pour féliciter à temps les deux hommes. Remus revenait en tant que DCFM et Charlie revenait aussi, mais cette fois en tant que professeur de soins aux créatures magiques. Et pour une raison bizarre, ils allaient tous les deux avoir des assistants, Remus ne voulut rien dire. Charlie dit à la blague que c'était une fille qu'il attendait de voir avec impatience.
C'était à leur retour que Ron remarqua que quelque chose n'allait pas. Au lieu d'aller dans leur chambre, Harry décida, après mille excuses, d'aller passer la nuit dans la tente de ce type qu'il trouvait louche. Il se disait appelé Balthazar et il était parfaitement certain que ce n'était pas son vrai nom. Il disait travaillé pour le Ministère de la magie, mais son père ne l'avait pas reconnu après que Fred lui eut demandé si c'était vrai. Ginny pour une certaine raison le trouvait de son goût, trop hilarant, le type pouvait avoir le même âge que Charlie.
"Tu n'y connais rien, Ron. C'est son air de mystère.
- Son air de mystère, pff ! Quoi, il est trop vieux... et de toute façon qu'est-ce que tu fais de Harry ?"
Elle ne lui répondit pas, elle ne fit que devenir rouge prouvant ainsi que son petit quelque chose pour son ami était toujours présent. Ron n'aimait pas ce Balthazar et n'aimait pas le temps que passa Harry, cette dernière semaine de vacances, avec lui.
Fin
La patience d'Harry fut grandement récompensée. Il trouva le livre, après avoir bu sa deuxième fiole, assez rapidement. Le livre avait été écrit par une certaine Lulou G. Rou et d'après l'image, elle était une jolie femme avec un drôle de regard vert, pas aussi drôle que madame Hooch, et un énorme tatouage d'un loup se battant avec un dragon qui lui couvrait la moitié du visage gauche. L'image de la couverture arrière le regarda en haussant un sourcil et, comme si c'était la plus naturelle des choses, lui fit un clin d'oeil et lui tira la langue. Harry eut un petit rire, il la trouvait drôle et elle était l'auteure de ce livre de magie noire, bizarre ! D'habitude, ils avaient l'air d'être tout droit sorti d'un film d'horreur. Il ouvrit le livre, le feuilleta et vit la formule, son sourire s'élargit encore plus en sortant de la section interdite. La formule était bien là, dans cette langue bizarre, ce soir il allait commencer à concocter la potion qui allait avec. En sortant, il sourit à madame Pince et madame Trelawney qui était justement descendu pour voir Snape à la bibliothèque. Elle se tourna vers lui les yeux vitreux et lui dit :
"C'est une grande chose que tu as, une grande idée que tu suis et une plus petite taille que tu possèdes. Une course folle sera nécessaire car le miroir peut être renversé par moment.
- Je vous demande pardon ?
- Mmmm ? Mais... mais... qu'est-ce que je peux bien faire ici ? Oh professeur Snape ! Mais n'étiez-vous pas dans votre bureau à l'instant ?
- Bien sûr...! Mais cet instant a passé depuis bien longtemps, Trelawney.
- Vous avez raison, comme toujours, et si on reparlait de ce dîner que vous m'avez refusé tout à l'heure, mmm ?
- Je n'ai pas vraiment le temps, madame, j'ai un cours a donné dans... Oh Merde !! Dans moins de cinq minutes... !?"
Harry était horrifié, il partit en courant dans les corridors et mit en vitesse la cape pour ne pas être vu et reconnu. Il entra dans la tour des Gryffondors, cacha son livre dans sa malle, prit son sac et repartit en course pour sortir du dortoir, pour se rendre compte d'une chose... Il était toujours Snape et il restait encore de nombreuses minutes à sa transformation. Pour son malheur, son cours était une double potion, avec les Serpentards, en plus. Il allait faire perdre une énorme quantité de point aux Gryffondors. Ah ! Mais que cela ne tienne. Il allait les reprendre après dans ses autres cours en se forçant comme jamais à répondre aux questions. Il devait exceller pour que personnes ne se rendent compte de ce qui pouvait bien se passer avec lui. Il s'assit sur son lit et attendit que la potion s'efface de son système. La fin de Voldemort justifiait tous les moyens, même la perte de quelques points pour sa maison. De toute façon, dans une semaine serait le match de Quidditch contre les Poufsouffles, encore des points en perspective pour sa maison. Tout le monde allait lui pardonner pour aujourd'hui, lorsqu'ils auront compris ce qu'il avait fait, ce qui veut dire dans une semaine, d'après le livre. Éliminer de la surface de la Terre et du monde des sorciers, le plus grand mage noir après Grindelwald. Ils allaient lui pardonner cette perte de point légère.
"200 points de retirer aux Gryffondors pour ce retard monstrueux Potter et une retenue avec moi, demain huit heures pour vous apprendre la ponctualité, cria Severus Snape à l'entrée d'Harry.
- Quoi !! s'écria horrifié Harry sous les rires des Serpentards. Personne ne me pardonnra ça !
- Vous m'avez bien compris, vous vous prenez pour qui ? Arrivé près d'une heure en retard à votre cours, c'est le plus grand manque de respect que vous pouviez faire en début d'année, Potter. Et dire que vous étiez bien parti, allez vous asseoir avec Malfoy qui s'est avancé dans sa potion."
Les joues en feu et sous les regards fâchés, désapprobateurs, inquiets et déçus de sa maison, il alla s'asseoir aux côtés de Malfoy qui ne lui dit rien, mais qui se tourna, après un moment de mortification pour le jeune noiraud, vers Blaise Zabini pour lui dire de se taire. La préparation de sa potion méritait calme et toute sa concentration.
"Alors je ne veux pas entendre ton ricanement de hyène."
Sous le regard surpris de ses camarades de classes, celui de son professeur et surtout d'Harry, il se tourna vers ce dernier pour lui expliquer où ils étaient rendus dans la concoction de la potion et ce qu'il restait à faire pour que cette mixture soit parfaite. Harry fronça des sourcils et se concentra sur ce que disait Draco. Il l'avait déjà fait avec Balthazar, c'était un antidote compliqué, mais rapidement préparé, pour un poison à effet lent, douloureux et mortel. Il ne laissa rien paraître de sa connaissance antérieure de la potion, il attendrait que le professeur tente de le coincer avec des questions, à la fin du cours. Leur potion reçut un signe de tête ravi de Snape qui fit la remarque que Potter n'y était pour rien, Malfoy de le soutenir dans cette idée. Le chaudron de Neville n'explosa pas, ni ne fondit, la potion avait pris la couleur verte recherchée, mais d'un ton trop pâle. Severus le félicita, si quelqu'un aurait été empoisonné, l'antidote de Neville l'aurait aidé, mais avec un plus grand dosage que les autres. Zabini et Parkynson avaient, tout comme Hermione et Ron, Parvati et Lavender, réussit leur potion. Il nota tout sur un parchemin et regarda Potter avec un peu d'intérêt, un méchant sourire apparut sur ses lèvres minces. Vers les dernières trente minutes du cours, Severus circula parmi ses élèves en posant des questions sur la potion qu'ils venaient de voir à des buts de récapitulation et pour tester leur mémoire. Il fut horriblement surpris de voir qu'Harry eut toutes les bonnes réponses sur les quatre questions qu'il lui avait posées. Le jeune homme récolta ainsi donc 20 points pour sa maison. Zabini en récolta 35 pour ses bonnes réponses, Hermione, seulement cinq puisqu'il ne voulait pas que la petite ait le bras qui parte dans les airs. L'heure de les laisser partir arriva, mais il les retint une minute, il avait quelque chose à leur dire :
"Mes chers élèves, ce début d'année m'a apporté de nombreuses surprises, des bonnes, dit-il en regardant Harry et Draco, mais surtout des mauvaises. Je faisais les comptes de mes armoires à ingrédients, hier soir, pour savoir ce qu'il pouvait bien manquer pour mes prochains achats, quand j'ai remarqué une baisse significative de certains ingrédients. Peut-être est-ce de la faute d'élèves qui dûrent recommencé leur potion à plusieurs reprise, marmonna-t-il clairement, en tournant un regard stupéfait vers un Neville Longbottom livide de gêne. Mais je ne crois pas, je ne veux pas aventurer mon esprit sur le fait qu'il y ait un voleur ou une voleuse dans cette école. N'ayez crainte vous n'êtes pas le seul groupe à qui je fais ces remarques, toutes mes classes y passeront. Albus ne croit pas que ce soit un mauvais calcul de ma part ou un vol qualifié, mais je vous avertis quand même : gare à celui ou celle qui "reviendra" dans mes armoires sans mon consentement. Après les événements de... l'année dernière, nous n'avons pas besoin de plaisantins semant le trouble à Hogwarts en tentant de jouer avec des ingrédients pouvant faire de dangereux "cocktails". Ceci dit, prenez note de votre lecture pour votre prochain cours. Ces demoiselles seront ravies de savoir que nous allons concocter une potion Charmis, beaucoup plus légère de sens que celle d'aujourd'hui."
"Il en aurait bien d'besoin de sa potion," marmonna doucement Ron à Harry en sortant de la salle de classe.
Une chance pour lui, Severus ne l'entendit pas ou fit semblant. Albus lui avait demandé d'y aller plus doucement avec les enfants, cette année. Après ce qui s'était passé l'année dernière, les élèves ne méritaient pas d'être trop bousculés. Il ne trouvait rien à redire des méthodes de travail de Severus, oh non ! Mais il connaissait le jeune homme, pour savoir qu'il pouvait être très dur avec ceux qu'il voulait protéger.
"Cela voudrait dire quoi, directeur, que je voudrais protéger ces mioches qui ne savent même pas apprécier les cours que nous leur donnons. Ces imbéci...
- Severus.
- Ces enfants qui sont si méchants entre eux et envers leurs aînés. Ces élèves si irrespectueux des règlements de l'école.
- Severus...
- Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler, directeur.
- Je veux juste que tu y vas moins fort sur ceux qui ont de la difficulté et sur les maisons autres que la tienne, Severus.
- Albus, après la nouvelle d'hier, comment voulez-vous que j'y aille plus doucement. Au contraire, je devrais être plus vindicatif que jamais avec Lucius dans les parages.
- Je sais...
- Si vous n'aviez pas engagé ce loup-garou aussi.
- Severus, je ne reviendrai pas sur ma décision. Je sais que les événements d'il y a deux ans prouvaient le danger de Remus, mais avec Snuffles...
- Pff ! Black ! siffla Severus dégoûté.
- Snuffles, toi, Severus, monsieur Weasley, madame Clutch et monsieur Malfoy, il n'y a aucune crainte à avoir sur lui ne prenant pas sa potion ou qu'il l'oublie dans un moment... de précipitation.
- Si vous le dîtes, directeur.
- Bien, un peu de thé, Severus ?"
Severus Snape se secoua légèrement, il avait encore deux autres classes d'une heure avec des sixièmes, cette fois. Il ne devait pas penser à la réaction assez violente qu'il eut à l'annonce du retour de Remus Lupin dans les abords de l'école. Il n'allait pas penser, une seconde, au fait que Lucius était soupçonneux de sa loyauté envers leur maître et que lui aussi était présent au sein d'Hogwarts. Et il n'allait surtout pas penser à Voldemort qui était revenu et vers qui il était retourné en tant qu'espion pour le bon côté.
Une heure plus tard, rendu en transfiguration, Dean posa la question qui brûlait les lèvres de leur groupe à Harry. Pourquoi était-il en retard ? Et pourquoi est-ce qu'il n'avait pas été présent durant le dîner ?
"J'étais allé à la bibliothèque pour réviser mes notes sur le cours de potion et je me suis senti si fatigué que je suis retourné dans notre dortoir pour somnoler un peu. Je me suis réveillé en retard, je vous prie de m'excuser pour les 180 points en moins.
- Tu oses penser que l'on va gober cela, s'écria Parvati, fâchée. Tu es en train de nous mentir, effrontément, Harry, mais je ne te demanderai pas pourquoi. Tu t'es excusé et tu as droit à ta vie privée.
- C'est vrai, tu n'avais qu'à nous dire que ce n'était pas de nos affaires," dit sombrement Seamus en retournant à sa place comme les autres gryffondors en voyant entrer McGonagall.
Harry se tourna vers ses amis qui le regardaient intensément, mais qui refusèrent de dire quoi que ce soit. Ils lui sourirent et ils purent débuter le cours de transfiguration avec les Serdaigles. McGonagall, comme tous les autres professeurs d'ailleurs, avait remarqué les changements de caractère de Harry. Il était devenu plus sombre et beaucoup trop à ses affaires, ses notes étaient un peu plus fortes et sa connaissance des matières mieux acquise. Ils savaient que pour les premières impressions, ce qui lui était arrivé au Tournoi des Trois Sorciers l'avait marqué et les expliquaient. Pourtant, cela n'expliquait pas en totalité ces différences d'ordre pédagogiques. Elle était sûre qu'Albus savait quelque chose, mais le leur cachait. "Il nous en dira peut-être plus lors de la sixième réunion de l'Ordre du Phénix, à la fin du mois," pensa le professeur avant de se racler la gorge.
Après ce cours, Harry et ses deux amis se retrouvèrent dans la salle des Gryffondors pour discuter. Il leur devait bien cela. Cela faisait une quasi éternité qu'il ne s'était pas installé à une table pour plaisanter avec ses amis. Pourtant, aujourd'hui, l'air était lourd, il savait qu'ils allaient lui poser des questions et qu'il mentait aussi bien qu'un enfant devant ses parents en colère. Il devrait suivre les conseils de Seamus et leur dire que ce n'était peut-être pas trop de leurs affaires, il allait les blesser, ça c'était sûr. Il repensa à ce qui s'était passé en cours de potion et se dit que cette réserve lui était à jamais interdite, il ne voulait pas savoir quel sort avait jeté Snape pour protéger ses ingrédients. Il allait devoir écrire à Balthazar, comme il le faisait presque à tous les deux jours pour lui dire comment tout allait, depuis son arrivé à Hogwarts. Il l'aiderait peut-être.
"Harry... je sais que tu vas peut-être nous dire que ce ne sont pas de nos affaires, mais sache que nous nous inquiétons énormément pour toi, commença Hermione en se tournant vers son premier ami.
- Oui, même Charlie, Remus et Snuffles ont remarqué que quelque chose n'allait pas.
- Hermione, Ron, posez-moi la question qui vous brûle directement, je n'ai jamais été fort sur les préliminaires.
- J'espère que tu sais dans quel contexte on utilise ce mot, marmonna Hermione en rosissant, devant les regards vide de ses copains. Huh-ummm ! fit-elle en se raclant la gorge. Assoyons-nous d'abord, je sais que tu vas te sentir sous interrogatoire, mais je t'en prie, réponds à nos questions avec sincérité.
- Je ne te promets rien, je...
- Est-ce que tu essaierais de nous protéger de quelque chose, Harry ? demanda Ron, en s'assoyant en califourchon sur sa chaise.
- De moi-même ?
- Quoi !!
- Écoutez, après ce qui est arrivé à Cédric, l'année dernière...
- Harry ! s'écria Hermione. Ce n'était pas de ta faute.
- Je sais, dit Harry sur le même ton qu'il avait commencé. Mais vous ne devez pas vous cacher le fait que Voldemort me veut, moi. Et qu'il fera tout en son pouvoir pour me tuer, me blesser, me détruire. S'il doit passer par ma famille, mes amis, les professeurs d'Hogwarts, il le fera. Je suis une source de danger et...
- Tais-toi ! s'écria fortement Ron, en colère. Je ne veux plus t'entendre. Tu as dit... tu disais que le fait de ne pas prononcer son nom, ne faisait que l'aider dans sa propagande de la peur. Alors ne tombe pas dans son jeu, ne t'éloignes pas de ceux qui tiennent à toi, de "peur" de les perdre. Je ne veux pas te perdre, Hermione, Si..., Snuffles, Remus, Dumbledore, ma famille, les professeurs, Hagrid, nos copains les gryffondors, nos copains de classes, ne veulent pas te perdre. Pas parce que tu es le Survivant, mais parce que tu nous es cher, parce que tu es un innocent, parce que tu es un étudiant, parce que tu es un camarade de classe, parce que... tu es notre ami, merde ! Tu n'as pas le droit de décider si oui ou non nous voulons mettre nos vies en danger pour toi. Tu le fais bien, et cela sans t'en rendre compte, tu mets ta vie en danger pour tout le monde des sorciers et celui des moldus. Personne ne te demande de le faire... c'est vrai qu'il y a plusieurs attentes sur tes épaules, mais, toi, tu le fais parce que tu as bon coeur, non pas pour des idéaux que tu n'as pas pu apprendre, dû au fait de ta vie moldue. Je risquerai ma vie un millier de fois pour toi parce que je t'aime, tu es mon ami. Cela va surprendre, dit Ron en riant un peu, il prit un respire et reprit... Je le dirai pour la première fois, mais, je le jure, ce ne sera pas la dernière que tu entendras ce mot, ce nom, cet horreur sortir de ma bouche : V... et merde ! Vol... VOLDEMORT !
- Ron..." murmura Hermione ébahie.
Le premier cri de Ron, qui voulait le silence de son ami, avait attiré une foule de gryffondor qui voulait savoir ce qui se passait entre les trois mousquetaires. Nombreuses parmi eux avaient les larmes aux yeux. Le silence qui suivit ses paroles disparut sous les acclamations des gryffondors, sous les cris, les applaudissements, les hourras et les bravos de leur camarade de classes et de maison. Lee et Sonya Muraska, leur préfète de sixième, laissèrent passer. De toute façon, ils étaient de ceux qui hurlaient le plus fort. Les jumeaux fiers des paroles de leur petit frère le prirent sur leurs épaules. Lee Jordan, Seamus Finnigan et Dean soulevèrent Harry sur les leurs. Ils ne cessèrent de scander les noms de leurs compagnons. Harry avait eu des larmes aux yeux à un moment durant les paroles flamboyantes de Ron, de même qu'Hermione. Il souriait de voir que, malgré cette fin de journée désastreuse, les gryffondors ne lui en voulaient pas trop et appuyaient les dires de son meilleur ami. Il allait, finalement, leur expliquer, du mieux qu'il pouvait, ce qui se passait dans sa vie.
Ces festivités se terminèrent de façon abruptes lorsqu'un raclement de gorge se fit entendre près du portrait de la Grosse Dame qui s'était ouvert, il y avait plusieurs minutes, pour laisser passer Albus Dumbledore, Minerva McGonagall, Severus Snape, Charlie Weasley, Remus Lupin, Lucius Malfoy et Isobella Clutch qui avaient tous l'air presque apeuré de voir tous ces gryffondors pousser des cris, fêter haut et fort et soulever deux des leurs. Severus qualifiera cette vision d'anarchie, Isobella de folie passagère, Lucius dira que ce n'était que le barbarisme des gryffondors qui se montrait à jour.
"Que se passe-t-il ici ? demanda gentiement, mais fermement le directeur Dumbledore.
- Nous fêtions notre solidarité, directeur, dit Lee qui tenait toujours Harry au-dessus de lui.
- Oui, nous montrions notre amitié à Harry, monsieur, dit Neville timidement, mais sans se cacher.
- Nous félicitions les sages paroles de Ronald Weasley, monsieur le directeur, dit Parvati, un large sourire sur le visage les yeux brillants de larmes.
- Je vois, murmura Dumbledore. Vous pouvez redéposer vos camarades au sol, messieurs.
- Oui, directeur.
- Ronald Weasley, Hermione Granger et Harry Potter veuillez nous suivre, s'il vous plaît.
- Directeur... ! s'écria Seamus en se mettant devant ses trois camarades.
- Ne vous inquiétez pas, messieurs, demoiselles, ils ne seront pas punis pour quoi que ce soit. Je trouve votre solidarité très émouvante, même, dit le professeur McGonagall qui ricana doucement des soupirs de soulagement de ses pupilles.
- Maintenant, grogna Severus, retournez dans vos dortoirs, vous couchez. À ce que je sache, il n'y a pas congé demain, même si c'est vendredi."
Personne ne retourna se coucher, ils attendirent le départ du super trio. Les trois amis sortirent après les professeurs sous des sifflements d'encouragements et des applaudissements. Harry rit de bon coeur en entendant Snape maugréer. Il se tourna vers ses amis et leur murmura :
"Demain, je vous dirai... presque tout. Où j'étais et ce que je faisais, et dans une semaine, je vous dévoilerai tout le plan, d'accord ?
- Mmm ! Je crois que l'on peut attendre une semaine avant de savoir quel est le grand plan.
- Plan pour quoi, jeunes gens, les surprit madame Clutch.
- Un cri de victoire pour les gryffondors en quidditch, dit Hermione d'un ton égal.
- Mmm ! fit la jeune femme en regardant Harry du coin de l'oeil.
- Merci, messieurs, dames, mais je vais pouvoir poursuivre avec eux.
- Albus... commença Remus soucieux.
- Ne vous en faîtes donc pas, je ne vais pas les manger, n'est-ce pas les enfants ?"
Le trio dynamique rirent de bonne humeur et de soulagement en voyant Severus Snape, Lucius Malfoy et Isobella Clutch s'éloigner. Ils n'aimaient pas vraiment Snape, n'avaient pas confiance en Malfoy senior et... Ils ne savaient pas quoi penser de madame Clutch, lors de son introduction en début d'année, elle avait été bizarre.
Ron fronçait des sourcils, son frère ne s'était pas assis avec eux dans le Hogwarts Express. Il n'avait pas voulu et là, il était en retard, il n'était pas le seul d'ailleurs. Il y avait quatre places de vide au lieu de deux, comme leur avait dit Remus Lupin et Charlie Weasley. Il tourna les yeux vers l'endroit où se trouvaient ses deux frères qui jasaient vivement plusieurs parchemins entre leurs mains. Leur affaires avaient débuté cet été, il n'avait jamais su comment ils avaient trouvé l'argent, mais il avait sa petite idée. Il poussa un soupir en entendant Dumbledore énumérer les restrictions pour les premières années. À la liste s'était ajouté un couvre-feu : tous les élèves devaient être à l'intérieur de l'école pour 19 heures et dans leur maison pour 20, une chance que les professeurs n'avaient pas interdit la sorti au Pré-au-Lard. Des infractions aux règlements, comme aller dans la forêt interdite, seraient punies sévèrement : la perte de 200 points par personnes et une exclusion de la communauté de Hogwarts durant un mois. Ces dernières instructions furent dites d'un ton sec et claquant comme un coup de fouet par le directeur. Après avoir dit tout cela, Albus Dumbledore ferma les yeux et poussa un soupir, tout le monde dans la salle pouvait voir à quel point il avait vieilli ces derniers mois. Il ouvrit les yeux et sourit son sourire de bon grand-père en regardant ses élèves. Il devait présenter les nouveaux arrivés dans le corps enseignant de Hogwarts.
"Avant que vous puissez finalement commencer à manger, mes chers élèves, il est temps pour moi de vous présenter vos nouveaux professeurs. Ils sont en retard, mais ne seront pas long, j'en suis sûr. Tout d'abord, je vous demande de ne pas paniquer et de vous rappeler si, à aucun moment, il y a deux ans...
- Quoi ! s'écria Robertha Meskal, une sixième de Poufsouffle. Vous l'avez réengagé.
- On doit leur donner cela, ils sont vite de la comprenure, marmonna Snape, un vilain sourire sur les lèvres.
- Mademoiselle Meskal, je vous prie. Le Ministère de la magie a approuvé mon choix, de plus, personne d'autre ne voulait du poste.
- Et Moody, demanda, avec curiosité, Sacha Daysun, un quatrième de Serdaigle. Ce n'était pas de sa faute si Crouch avait pris sa place. Il ne pouvait pas revenir ?
- Il a eu une traumatisante année et cela n'a pas aidé. Il ne veut pas, lui non plus, revenir à Hogwarts.
- Expliquez-moi donc pourquoi je suis revenu alors, hein ? grogna Joshua Seil, un septième de Serpentard. J'aurais dû écouté mes parents...
- Personne t'a demandé de revenir, aboya Fred Weasley, en se levant rapidement.
- Ouais !!"
Après cette réplique, la plupart des élèves se levèrent pour dire ce qu'ils pensaient de la situation. La plupart d'entre eux avaient apprécié les cours de Remus Lupin, mais ils n'allaient pas accepter que leurs vies soient mises en danger de cette façon, même s'ils semblaient oublier que rien ne leur était arrivé, il y a deux ans. Les tentatives des professeurs, qui s'étaient levé, au contraire d'Albus qui se rassit déçu de ses élèves, ne portèrent pas fruit. Les têtes de maison décidèrent eux-mêmes d'aller arrêter les cris de leur pupilles respectifs. Mais ils ne purent rien faire, le silence revint lorsque les portes s'ouvrirent avec fracas pour laisser passer Lucius Malfoy, Remus Lupin, Charlie Weasley, Isobella Clutch et... un chien noir. Harry se tourna tout de suite vers sa deuxième némésis, comme tout le monde, et le vit pâlir d'horreur. Comme si le fait de voir son père franchir la porte d'un pas décidé avait finalement réussit à prouver les dires de Lucius sur sa présence à l'école. Un lourd silence s'ensuivit et aucun élève n'osait bouger ; Lupin, le loup-garou, et Malfoy senior, un membre de la haute aristocratie, un membre du ministère étaient tous deux présents.
"Je vous l'avais dit, directeur, marmonna Snape très clairement, en retournant à sa place. L'un d'eux aime à faire une entrée remarquée.
- De qui veux-tu parler, Severus ? demanda hautainement Lucius en restant où il était, un peu en avant des autres adultes.
- Directeur, j'ai l'impression que d'après les cris de colère que j'ai entendu, commença Lupin doucement, que...
- Directeur, interrompit soudainement la femme qui était aux côtés du loup-garou. Nous sommes désolés de ce retard, nous nous sommes arrêtés pour pouvoir discuté d'un plan.
- Un plan ? demanda Albus en fronçant des sourcils.
- Quel... commença Charlie.
- Oui! dit-elle en tournant un regard vide vers Lucius qui avait un sourire complice sur les lèvres. Plan qui vise à nous assurer la protection des élèves du loup-garou.
- Mais... s'écria Remus.
- Nous étions en plein débat, lorsque je me suis rendu compte de l'heure, interrompit Lucius. Finalement, nous n'avons pas pu nous entendre à nous quatre sur ce qu'il fallait faire.
- Pourquoi seulement vous quatre ? demanda McGonagall. Nous aurions pu avoir un mot à dire là-dessus.
- Parce que, dit Charlie en comprenant, nous sommes les responsables des cours permettant la réussite de ce plan : le cours des soins aux créatures magiques et la défense contre les forces du mal.
"Merci, murmura, inaudible de leur auditeur, Remus.
"Ce n'est pas pour toi, loup, grogna Lucius, en se tournant vers le petit groupe qu'ils formaient un sourcil levé.
"Ce n'est rien, Remus, dit Charlie en souriant.
"Pff ! " fit seulement la nouvelle venue.
- Cela a l'air très intéressant, commença Dumbledore, les yeux pétillants de bonne humeur. Et je crois que Severus pourrait vous aider dans votre "plan". Élèves de Hogwarts, je vous présente vos nouveaux professeurs. Monsieur Charlie Weasley et, son assistante, madame Isobella Clutch s'occuperont de vos cours sur les soins faites aux créatures magiques. Et monsieur Remus Lupin et, son assistant, monsieur Lucius Malfoy s'occuperont de vos cours de défense contre la magie noire. Venez prendre vos places messieurs, dame, votre discussion a dû vous affamer.
- Il ne faut pas exagérer, Dumbledore," dit Lucius en avançant, sans jeter un coup d'oeil aux élèves.
À ce moment, Harry se demanda quelle était la vraie raison de leur retard. Madame Clutch ne lui inspirait pas vraiment confiance, elle avait un air d'affinité avec Malfoy senior qui le dérangeait. Elle était grande, plus grande que la plupart des femmes à la table des professeurs, elle n'était pas laide, mais elle n'avait rien d'extraordinaire, les cheveux noirs suie, les yeux gris aciers, une bouche trop grande, un teint brûlé par le soleil, un menton rond avec une petite fossette au milieu et un petit nez droit. La coiffure qu'elle avait ne l'aidait pas non plus, les cheveux longs, mal soignés, coupés en dégradé, cela se voyait malgré la multitude de tresses qu'elle avait. La tenue qu'elle portait était très garçonnière et n'avantageait, alors pas du tout, ses formes féminines si elle en avait. Ron se dit en la voyant que Charlie était mal parti, s'il voulait tant la rencontrer. Elle s'assit entre Charlie et madame Orna Sinistra et se tint droite et raide sur sa chaise.
"Hum ! Je vais aller droit au but. Harry, Balthazar m'a envoyé une lettre, il y a deux semaines, pour me parler de tes comportements caractériels qui risquaient de changer.
- Balthazar ?
- Qui c'est, ce type au fait ? grogna Ron, fâché.
- C'est vrai, Ron et Ginny m'en ont parlé dans leur lettre, mais je n'ai aucune idée de qui il est.
- Hermione, Ron, si Harry ne vous a pas expliqué le lien qui les unissait, lui et Balthazar, ce n'est pas à moi de vous en parler.
- Alors dîtes-nous quels sont les liens qui vous unisses, vous ? rétorqua Hermione sourire en coin.
- Marqué ! dit Dumbledore en riant. Je l'ai proposé au ministères des mystères, pour qu'il puisse s'assurer de la protection de notre cher ami Potter.
- C'est ton garde-du-corps ?
- Oui, après la première attaque, cet été, le Ministère de la magie me l'a assigné comme protecteur.
- Oh ! murmura Ron.
- Mais, qu'est-ce qu'il vous a dit au juste ? demanda Harry soupçonneux.
- Il m'a clairement spécifié de ne pas te déranger dans quoi que tu sois en train de faire, mais de garder un oeil sur toi, sur ta protection. Donc, si tu ne veux pas parler du "projet" que tu es en train de faire, c'est ton choix.
- Mais directeur...
- Hermione, j'ai grande confiance dans le jugement de Balthazar et dans les capacités d'Harry. Tu sais ce que tu peux faire et ce que tu ne peux pas faire, Harry, tu choisiras sagement les avenues que tu utiliseras pour réussir tes plans.
- Oui, directeur, fit doucement Harry, mort de honte, mais cela personne ne le vit. C'est pour cela que vous vouliez nous parler ?
- Je n'avais pas prévu, cette petite discussion, c'est quand je vous ai entendu dans la chambre des Gryffondors que j'ai compris qu'il fallait que je vous parle.
- Pourquoi nous, Hermione et moi, directeur ?
- Parce que vous êtes ses meilleurs amis et que vous vous inquiétez pour lui. Je vous demande de ne pas trop le pousser à vous révéler tout de suite ses plans.
- Vous avez raison, de toute façon, Harry avait prévu de tout nous dire dans une semaine, dit Hermione.
- Bien, je crois que l'on peut se quitter sur ceci dit, n'est-ce pas ?
- Oui.
- Oh ! N'oubliez pas, si vous devez faire de telles ovations à l'amitié, attendez donc que le soleil soit levé. Vous avez fait peur à madame Clutch qui a entendu le nom de Voldemort crié.
- Oups !" fit Ron en rougissant.
Ils retournèrent dans leurs chambres en riant doucement. Les garçons laissèrent Hermione à la porte de sa chambre, lui souhaitant bonne nuit. Tout était redevenu plus sain entre eux. Ron et Harry furent reçus par des rires complices, dans leur chambre, Neville, Seamus et Dean les avaient attendus. Ils discutèrent des paroles de Ron et de l'importance que les gryffondors y avaient donné. Ils tombèrent, tous les trois, d'accord sur le fait qu'ils étaient tous un peu hypocrites vu la façon que tout le monde traitait Harry lorsque quelque chose de mal ou en relation avec Voldemort survenait dans les murs de l'école. Harry les assurèrent qu'il n'y avait pas de problème, le lien qui l'unissait avec Voldemort, lorsque celui-ci tenta de le tuer et lorsqu'il le kidnappa l'année dernière, n'avait rien de rassurant pour personne. Le fait qu'il ait été élevé par des moldus, qu'il ait des caractéristiques serpentard n'aidait pas non plus, dans ses relations avec le monde des sorciers. Le passé était le passé, ils n'avaient qu'à en retenir les leçons pour ne pas répéter les même erreurs. Ils allèrent tous se coucher pour être en forme demain, il y avait pratique de quidditch et une retenue avec le prof de potion pour Harry. Mais avant de fermer les yeux, notre magnifique et indestructible trio eurent presque en même temps cette pensée : mais pourquoi diable madame Clutch était si proche de la chambre des Gryffondors, cette nuit ?
Il se demanda ce qui l'avait réveillé et pourquoi il était couvert de sueur. Il prit un respire pour calmer ses nerfs, poussa ses draps et se leva. Il se dirigea vers la fenêtre et ouvrit les volets. Oh oui ! Les éclairs. Pourtant, les météosibyls n'avaient pas prévu d'orage pour aujourd'hui. L'homme passa sa main veineuse dans ses cheveux bruns dorés et alla se faire une tasse de thé pour se calmer les nerfs, il aurait cru qu'à son âge, il n'aurait plus peur des orages. Il se tourna vers son compagnon et soupira, il lui avait dit qu'il n'y avait aucun danger à partager son lit, que personne ne viendrait entrer sans frapper sur eux, mais non. Sirius était, sous sa forme animagi, couché sur la carpette proche de son lit. Remus grogna, la paranoïa de son ami l'attristait. Les annnées que son dernier meilleur ami passa à la prison d'Azkaban lui avait appris la méfiance et qu'il ne pouvait faire confiance à personne, personne. Il apporta un drap pour recouvrir la forme noire et se redirigea vers sa petite table pour prendre sa boisson. Il sirota son thé au gingembre, doucement pour ne pas se brûler. Le loup était excité en lui, il ne savait pas pourquoi. Le seul moment où il se souvint que son alter-ego ait réagi de la sorte remontait à cet été, le jour où il avait fait la rencontre d'un semblable. Pff ! Un loup-garou à Hogwarts... Remus ne finit pas cette ligne de pensée, il était bien ici, non. Il appréciait tellement qu'Albus l'ait repris et comment Charlie, Lucius et Isobella s'étaient mis de son côté, il en avait les larmes aux yeux, en y repensant même maintenant.
"Nous avons besoin de toute l'aide possible, le Ministère a enfin compris, après la mort de madame Figg et celle d'une famille entière de moldus...
- Albus, et les enfants, Severus...
- Les enfants doivent être prêts pour ce qui risque d'arriver. Leur nombre sera moindre et je leur dois protection.
- Pourquoi pensez-vous qu'ils seront moindre, leurs parents se disent qu'ils ne peuvent plus avoir confiance en celui qui engagea un loup-garou...
- Remus, il faut que vous revenez, vous êtes mon seul espoir, personne d'autre ne veut prendre la place.
- Ce n'est pas que je ne voulais pas, je voulais seulement m'assurer que vous compreniez bien, vous et le Ministère de la magie, dans quoi vous vous embarquiez avec des reporters comme Rita Skeeter, si cela se savait avant terme...
- Alors ?
- Bien sûr que oui, j'ai vraiment apprécié d'être dans les souliers du professeur.
- Merci. Passons à la mauvaise nouvelle, mon ami.
- Mmm ?
- On me tord le bras, Remus..."
Les réminiscences de Remus s'interrompirent brusquement, pour laisser place à l'hurlement de douleur quasi inhumain qui retentit dans toute l'école. Un hurlement emplit de désespoir, de total incompréhension et, aussi, d'une terreur sans nom. Snuffles se redressa rapidement et se tourna, paniqué, les pupilles dilatées, vers son ami. Remus dit d'une voix étranglé de peur et d'horreur :
"C... c'était Harry !?!"
