Chapitre 7
Non, c'est non, pardi !


Le vent soufflait fort, les feuilles des arbres s'envolaient, les branches se frottaient les unes aux autres, se cognaient. Un cri au loin fit se redresser la personne, elle avala sa salive difficilement et se remit à courir, des noeuds à l'estomac, son souffle rauque si fort à ses oreilles et le battement frénétique de son coeur l'assourdissant presque. L'homme continua à courir, ses jambes ne le supportaient presque plus, cela faisait longtemps qu'elles souffraient des efforts qu'il leurs demandait. La résonance des coups dans les os à chaque pas, les faisait trembler, il n'allait pas courir pour longtemps, mais il allait continuer, il le devait. Sinon, ils allaient le rattraper. L'homme fronça des sourcils et tourna la tête, regardant par-dessus son épaule. C'était étrange, ils auraient dû le rattraper, il ne voyait que les ténèbres. C'était une nuit sans lune... Ses pensées s'arrêtèrent nette lorsqu'il trébucha sur un tronc d'arbre renversé qu'il aurait vu s'il n'avait pas eu la tête tournée. Il mit ses mains sur le tronc et se redressa avec une difficulté tremblotante. Il s'assit un moment, le souffle plus court que jamais, il porta une main blanche tachée de sang à son pied gauche et avala sa salive. Ce sera difficile de courir à nouveau, il s'était fait mal.

Soudainement, il se raidit, il venait d'entendre un halètement. Il ferma les yeux, la sueur se mélangeant aux larmes qui commençaient à couler et au sang qui avait séché sur ses joues. Il redressa la tête et le vit, un énorme loup blond qui se situait à plus de quatre mètres de lui. L'animal ne le quittait pas des yeux, il le fixait durement et froidement. L'homme se redressa rigidement sur le tronc, les mains tremblantes sur les genoux, retenant son souffle. Il savait qu'il ne pourrait pas se débarrasser de la bête, il n'avait pas sa baguette et il n'avait pas d'arme sur lui. Son souffle se coinça dans sa gorge lorsque d'autres loups firent leur apparition. Une énorme bête au poil noir, les yeux bruns luisants s'installa aux côtés du blond. Les trois autres les entouraient et semblaient ricaner, se moquer de lui. Il se mit debout, les cinq têtes suivirent son geste. L'homme se mit à trembler, la peur grandissant, le faisant hoqueter, il mit la main à sa bouche, l'autre se posa sur sa poitrine, il avait mal et voyait trouble à cause de ses larmes et de sa sueur. Le loup blond se releva et s'approcha doucement, pour accélérer, l'homme recula enjambant le tronc et ne lâchant pas du regard le loup qui bondit vers lui. Avec un cri, le pauvre homme se tassa sur le côté, ses pieds non assurés se mêlèrent un peu, il trébucha et tomba durement au sol. Il se redressa rapidement, mais c'était pour le recevoir dans les bras et retomber. Des crocs emplis de salive et de rage s'accrochèrent à son épaule et l'homme poussa un hurlement montrant sa terreur face à sa douleur immédiate et à sa mort prochaine. Les autres loups attendirent un peu avant de sauter sur la proie au sol. Les hurlements redoublèrent de force. Ses faibles bras essayaient de les repousser désespérément, ses jambes, quoique fatiguées, lançaient des coups aveugles et sa tête aux boucles blondes bougeait de gauche à droite, des hurlements dans le fond de la gorge. Jusqu'à ce que l'énorme bête noire ne lui arrache la gorge, étouffant dans un gargouillis de sang, la voix de l'homme à jamais. La tête tomba sur le côté, les yeux dorés sans vie, regardant le seul témoin du carnage qui ne put s'empêcher de reprendre là où l'homme s'était tu...


"REMUS !!!"

Harry se redressa en hurlant. Des mains se saisirent de lui, le secouant pour le sortir du cauchemar qu'il était en train de vivre. Il ouvrit ses yeux rouges en tremblant et fixa Peter qui lui parlait rapidement, la peur dans les yeux. Harry pencha la tête sur le côté, il ne comprenait pas ce que lui disait l'autre homme. Il ne fit que le repousser et, en soupirant, sortit ses jambes de sous les draps, ses petits pieds touchant à peine le sol chaud tant le lit était haut. Le lit d'Hagrid. Il prit un respire, passa une main tremblante sur son visage en sueur, fit une grimace, il allait devoir prendre un bain, ses vêtements d'hier lui collaient à la peau. Il redressa finalement la tête, ses yeux étaient embrouillés par les quelques larmes que lui avait soutirées son cauchemar, mais il arrivait à distinguer les personnes se trouvant dans la chambre du demi-géant. Il sourit doucement à Nagini qui n'avait cessé de lui demander comment il allait, même si elle savait qui il était en réalité, ce qui l'étonnait, mais appréciait fort. "Vraiment très intelligente et pas rancunière pour un sou !" Il tourna son regard vers son parrain qui couinait son inquiétude, Harry se racla la gorge, sa vision s'éclaircissant et ses oreilles, qui entendait comme s'il avait été dans l'eau, se débouchèrent et acceptèrent les vibrations de l'air. Il leva la tête vers Peter et sursauta en voyant Dumbledore derrière ce dernier.

"Maître ! Est-ce que vous m'entendez ?
- Oui, Peter, je t'entends, soupira Harry. Je croyais qu'il avait compris, maintenant.
- Compris quoi maître ?
- Harry, fit Dumbledore, s'assoyant à ses côtés, que s'est-il passé ? De quoi as-tu rêvé ?
- De la mort de Remus, il se faisait dévorer par ces loups... des loups-garous, je crois, mais... Comme je le regardais, je sentais au fond de moi que c'était ma faute... J'ai vraiment peur maintenant...
- Harry, ce n'était qu'un rêve, dit Sirius, qui avait repris sa forme humaine, assis de l'autre côté du garçon.
- Oui, mais... tu sais, ils sont souvent prémonitoires... murmura-t-il, voyant que Pettigrew palissait. Peter...
- Harry... fit Peter secouant sa tête en avalant sa salive.
- Je ne m'excuserai pas de vous avoir induit en erreur et dans le mensonge, mais vous saurez bientôt tout ce qui se passe, je vous le dis. Vous ne resterez pas dans l'ombre, parce que je sais que Voldemort, celui qui est en possession de mon corps, va avoir besoin de votre aide.
- ...
- Hum ! toussota Harry Que faites-vous ici, directeur ?
- C'est l'heure de dîner, mon garçon. Je vous ai apporté quelque chose à tous... mais j'espère que Nagini pourra trouver sa subsistance toute seule.
- Oui, je ne sais pas pourquoi, elle adore les rats, fit Harry, faible sourire aux lèvres en voyant le regard du serpent se diriger vers Pettigrew.
- Bien... Donc, en ce moment les autres dînent, demanda Sirius, en préparant l'énorme table de Hagrid.
- Oui..."

Pansy Parkynson ne se disait pas brillante, elle n'était pas la première étoile de la voie lactée, mais elle n'était pas une idiote accomplie, un gouffre sans fond, non plus. Lorsque ses amis lui cachaient quelque chose, elle le voyait, le sentait. D'habitude, elle les laissait faire, parfois c'était des secrets de garçons, des choses dont elle ne voulait sûrement pas entendre parler. Le problème, cette fois, était qu'elle était persuadée que beaucoup plus de monde était au courant de ce secret. Elle tourna ses jolies yeux noirs en amandes vers Blaise qui était assis en face de Draco. Elle les surprit à réprimer un bâillement, elle cligna des yeux, c'était pas la première fois. D'ordinaire, Blaise était le seul à suivre, vraiment, ce que disait le professeur Binns, par intérêt personnel, mais ce matin, il s'était carrément assoupi durant son cours. Draco aussi d'ailleurs. Elle plissa son petit nez fin et reporta son attention sur la table des gryffondors. Elle avait remarqué cette épidémie de bâillement de l'autre côté aussi, en s'assoyant pour manger. Hermione essayait de le cacher vainement, Ron ne se goinfrait pas, ce qui était une première, il était horriblement au ralenti et Neville Longbottom somnolait la face dans sa soupe. Ce fut Dean, assis à ses côtés, qui le tira de sa futur noyade légumineuse. Elle grogna de dégoût et tourna son attention vers la table des professeurs et écarquilla des yeux. Durant le petit déjeuner, leur directeur leur avait dit que monsieur Malfoy se trouvait à l'infirmerie étant victime d'un accident dans la préparation d'une potion. Elle ne l'avait pas avalé et, à ce moment-là, toutes les têtes s'étaient tournées vers Draco, mais il était assoupi et se fichait complètement des questions que ses camarades lui posaient. Maintenant qu'elle regardait la table des enseignants, elle était suspecte et flouée. Premièrement, parce que le directeur n'était pas avec eux, que pouvait-il faire de si intéressant ? Et trois professeurs semblaient victimes de la même épidémie de bâillement que les élèves de gryffondors et de serpentards. Le professeur Weasley semblait avoir les mêmes symptômes que son jeune frère. Le professeur Remus semblait aussi malade qu'hier, à son retour de sa forme lupine, et il dodelinait de la tête. Le professeur Snape avait d'énorme poches sous les yeux. Rien d'extraordinaire, mais ses yeux étaient enflammés par le besoin de sommeil et il les écarquillait de temps à autres, comme pour se réveiller.

Pansy se mordit la lèvre perplexe et leva la tête lorsqu'un petit oisillon, qui se révéla être un pinson dorée, passa par les hautes fenêtres pour se diriger vers eux. Elle cligna des yeux en voyant l'enveloppe rouge vif. Des ricanements se firent entendre ici et là dans la Grande Salle et le silence se fit, tout le monde de conscient et qui avait vu l'oiseau attendait le feu d'artifice avec trépidation. Lorsque l'animal atterrit prestement devant Draco qui avait la tête sur ses bras repliés. Blaise ouvrit grand les yeux, en reconnaissant l'enveloppe, et tenta de réveiller son ami. L'oiseau semblait paniquer, il donnait des coups de bec au bras du jeune homme qui leva la tête rapidement, frappant ainsi la mâchoire de Blaise qui s'était redressé pour mieux le frapper.

"Oh ! Aïe ! Merde, ça fait mal ! grogna-t-il, en voyant d'un oeil son ami se tenir le menton les larmes aux yeux. Excuse-moi, vieux ! Qu'est-ce que tu voulais ?
- Tu viens de recevoir une lettre, dit Pansy, un rire dans la voix.
- Oh ! fit-il ensommeillé. Oh ! Tiens, petit cuicui."

Ceux qui l'entendirent à sa table éclatèrent de rire, Pansy et Blaise aussi. Draco leur sourit doucement et se tourna vers l'oiseau à qui il avait tendu un petit morceau de pain, mais l'oiseau ne fit que plusieurs bonds en arrière s'installant ainsi près de l'assiette vide de Blaise. Il savait parfaitement ce qu'il venait de livrer. Le mouvement peureux de l'oiseau reporta l'attention de Blaise sur l'enveloppe qui commençait à gonfler.

"Draco, cours ! C'est une beuglante !
- Pardon !
- T'es vraiment endormi, s'écria Pansy en s'écartant de lui rapidement, se collant ainsi sur Crabbe. C'est une beuglante !
- Oh ! Me...
- DRAKE ! LÂCHE-MOI, LES FESSES, VEUX-TU ! NON, C'EST NON, PARDI ! APPRENDS TES DÉFINITIONS ! DIS À DUMBIE QUE JE NE VEUX PLUS L'ENTENDRE ET QUE POTTER ET SON COPAIN PEUVENT ALLER SE TERRER DANS UN TROU, J'VAIS PAS LES AIDER POUR AUTANT ! S'ILS ONT BESOIN D'AIDE QU'ILS LE DEMANDENT AU SERPENT OU AU LOUP. QUANT À TES PETITS AMIS GRYFFONDORS, JE ME FOUS QU'ILS TE COLLENT AU CUL POUR QUE TU AIDES LEUR COMPAGNON... JE. M'EN. FOUS ! TU T'AVISES DE M'ÉCRIRE À LEUR PROPOS ENCORE UNE FOIS ET JE VAIS PERSONNELLEMENT VENIR TE VOIR POUR T'EN METTRE PLEIN LA VIE. TU POURRAS PLUS T'ASSEOIR PENDANT DES JOURS, MON VIEUX, C'EST UNE PROMESSE ! TU NE SAIS PAS LE NOMBRE DE SORTILÈGES QUE JE CONNAIS POUR TE POURRIR LA VIE, OKAY. ALORS LAISSE-MOI TRANQUILLE, EST-CE QUE JE ME SUIS FAITE BIEN COMPRENDRE ? OH ! PASSE UNE SORDIDE DE BELLE JOURNÉE !"

L'enveloppe tomba en cendres dans un pouf sonore sur la table. Un lourd silence plana dans la salle, tout le monde regardait la table des serpentards avec de gros yeux. Il y avait des révélations qui n'auraient pas dû tomber dans n'importe quelles oreilles. Pourtant, presque personne n'avait prêté attention à l'essence de la beuglante, seulement aux mots et phrases choquantes. Très peu feront un lien quelconque entre Harry et Draco. Ce dernier se redressait avec peine, il était tombé à terre lorsque l'enveloppe lui avait explosé dans sa face. De même que Neville qui s'était réveillé subrepticement et n'avait pu retenir sa chute, Ron s'était mis debout tellement rapidement, qu'il avait réussi à faire trembler le banc sur lequel ses amis et lui étaient assis. Il était debout en train de tourner des regards fou de gauche à droite, Hermione grognait et cachait son visage dans ses bras, Ginny allait la bombarder de questions, toutes les autres filles d'ailleurs. Charlie était lui aussi tombé en bas de sa chaise. Il se redressa avec un grognement de douleur, main à son postérieur et cligna des yeux dans la direction de Draco qui était devenu rouge comme une betterave. Snape et Remus se jetaient des regards ahuris.

Pansy haussa un sourcil inquisitoire, se leva et partit, en courant presque, de même que Blaise, Crabbe et Goyle, à la suite de Draco qui s'enfuit fâché et vraiment embarrassé. Un tonnerre de rire les accompagna et se fit entendre pendant longtemps de l'autre côté de la porte. Hermione, Ron et Neville riaient jaune, Lulou Rou venait, encore une fois, de leur faire comprendre qu'elle n'allait pas aider Harry et elle s'était bien fait comprendre, cette fois.

"On devrait peut-être les suivre ? demanda Neville, dans un murmure.
- Non, dit Hermione. Je ne crois pas qu'après ce qu'elle vient de dire, Draco puisse avoir envie de nous voir.
- Ouais ! Ça éveillerait de drôles de regards, en plus, marmonna Ron. Mais pourquoi est-ce qu'on n'a pas droit à du café, ici ? Nous aurions dû demander une potion à Snape, s'il avait été un être humain normal et..."

Ron gémissait face à cette injustice. Il aurait réellement voulu prendre du café, mais il s'avisait de toucher à tout ce que ses frères pouvaient lui offrir. Hermione tourna les yeux de dérision en l'écoutant geindre et les cligna, avant de froncer des sourcils en voyant le pinson se diriger vers Remus. S'il avait été plus éveillé et moins choqué, Draco aurait vu qu'une petite lettre était tombée des cendres. Le pinson l'avait pris dans son bec et s'était remis en vol pour atterrir devant Remus. Le professeur semblait surpris, il cligna des yeux avant de prendre la petite feuille repliée entre ses doigts, de la déplier et de la lire. Hermione, qui avait alerté ses compagnons, regarda la scène. Tout le monde autour d'eux jacassait sur ce qui était arrivé au snobinard de Malfoy et n'avait donc pas prêté attention à l'oiseau. Les serpentards étaient trop de mauvaise humeur, face aux railleries des autres, pour l'avoir aperçu. Les trois gryffondors observèrent Remus qui pâlit, rougit et pâlit encore plus en lisant la petite feuille. Hermione pencha la tête en le voyant, tout pâle, babiller quelque chose aux professeurs, s'excusant, se levant presque maladroitement et sortant de la Grande Salle, semblant contrôler à grand peine sa vitesse de sortie.

"Qu'est-ce qui s'est passé d'après toi ?
- Je n'en sais rien, Ron, je ne vois pas pourquoi madame Rou voudrait écrire à monsieur Lupin.
- Cela aurait-il pu avoir quelque chose avec le rêve de monsieur Malfoy ? demanda Neville.
- Peut-être..."

À la table des professeurs. Severus et Charlie se demandaient la même chose. Comme il y avait un siège les séparant, ils ne pouvaient pas vraiment discuter sans se faire entendre des autres professeurs. Ils décidèrent d'abréger leur dîner, ils n'avaient pas faim de toute façon. Ils se retrouvèrent dans la salle des professeurs, quelques minutes plus tard. Remus n'y était pas, comme ils l'avaient soupçonné. Severus s'approcha de la fenêtre et attendit que Charlie ne parle. Le jeune Weasley réfléchissait, il regarda du coin de l'oeil le dos de Severus.

"Je vous ai vu oeillé la lettre de Remus.
- Je ne suis pas arrivé à lire quoi que ce soit et, ensuite, je fus beaucoup trop étonné par ses réactions pour me préoccupé de ce qui était écrit. Ce qui n'est plus vraiment le cas, je dois l'avouer.
- Des hypothèses ?
- Aucune. Disons que la ligne droite est moins longue à parcourir qu'une courbe, je vais aller lui demander de ce pas."

Charlie cligna des yeux surpris, il perdit quelques instants à contempler le vide, classer ses pensées, avant de courir après Severus. Ils ne se parlèrent pas durant la trajectoire.

Voldemort était de mauvaise humeur, de très mauvaise humeur. Il griffonnait des dessins de Harry mourrant dans des conditions atroces, s'il n'avait pas eu l'esprit ailleurs, c'eût été du grand'art. Il gribouillait avec sa plume ses dessins, l'esprit assombri par ses sinistres pensées, il pensait à Lulou et ce qu'il allait lui faire subir pour l'attente de la solution à son dilemme. Il pensait aux informations qu'il avait eu hier et comment les utilisées à son avantage. Il pensait à Lucius Malfoy qui ne lui servait plus à rien dans l'état où il se trouvait. Il pensait à Harry Potter et à ce qu'il comptait user pour l'écarteler, le démembrer, le broyer, le défigurer... Il poussa un soupir de rage, ce qui attira l'attention du Baron Sanglant, ce fantôme pathétique ne lui faisait aucun effet. Les yeux globuleux du paquet d'os fantomatique le fixaient sans relâche depuis tout à l'heure, mais il n'en avait cure et l'ignorait complètement. "Je dois trouver un moyen de sortir d'ici, je ne pourrais plus supporter cela longtemps. Potter n'est qu'à deux pas de ce faire trucider et... je suis coincé ici par ces..."

La porte s'ouvrit interrompant les sombres pensées de Voldemort. L'homme dans le corps d'un adolescent leva la tête et vis Remus entrer en coup de vent. Signaler au fantôme que ses services n'étaient plus utiles, qu'il le remplaçait. Voldemort retira ses lunettes, il avait réussi le sort pour modifier sa vision avec grande difficulté, vu l'état de ses pouvoirs et c'était temporaire, par surcroît. De quoi tuer de colère ! Il pencha la tête sur le côté et regarda Remus faire les cent pas devant lui. Voldemort cligna des yeux et commença à ranger son bureau, sans quitter des yeux le loup-garou. Il plaça sa baguette bien en vue et lorsqu'il eut fini de ranger son bureau, il attendit que Remus ouvre la bouche ou ne s'assoie. Il l'observa, donc.

Remus était échevelé, de larges cernes sous ses yeux en ternissaient l'or. Il était pâle et de fines marques plus pâles encore se laissaient voir sur sa peau, son cou, ses mains, vestiges de sa nuit tumultueuse. Ses lèvres étaient d'un rose grisâtre, presque bleues et il ne cessait de se les mordre à sang. Il s'arrêta soudainement, corps raide, ses vêtements étriqués semblant trop large sur ses épaules, des mains nerveuses et dont on voyait les veines tordaient une feuille de papier moldu. Il baissa la tête et poussa un soupir.

"Huh-hum ! fit Voldemort, haussant un sourcil en voyant Remus sursauter.
- Oh... Je...
- Bien, le bonjour, loup-garou ! Que puis-je faire pour vous rendre service ? Autre le fait que je veux vous voir au bout d'une corde bien placé en hauteur !
- Ha... Vol... Je veux dire, Thomas...
- Ne m'appelez pas comme ça, Thomas Marvolo Riddle est mort ! Capitche ! finit-il glacialement.
- Vous semblez plutôt en forme pour un cadavre, rétorqua haineusement Remus, retrouvant sa répartie. Oh ! Excusez-moi, vous ressembliez à un zombie avant, paraît-il, alors votre Sainte Morte-Vivante, ce sera !
- Vous débutez bien, allez, continuez à faire sortir la vapeur !
- La... soupira, finalement, Remus. Tout ceci est de votre faute !
- Le fait que je me retrouve dans cette pièce, dans cette école, en Angleterre n'est la faute de nul autre que Harry James Potter, gronda Voldemort, en se redressant, les yeux lançant des éclairs.
- ...Je vous concède ce point, approuva Remus, secouant la tête. Vous avez parfaitement raison, dans son égoïsme, Harry a provoq..."

Remus s'arrêta, jeta un regard colérique dans la direction de Voldemort et se redressa. Il avait de la misère à rester en colère après l'homme s'il devait le regarder. Il grogna et se dirigea vers la sortie, il allait faire ses bagages. "Je n'en aurai pas de besoin, finalement, pensa maussadement Remus. Ils ne me seront d'aucune utilité, ce soir... C'est ce qu'elle m'a écrit. Je vais lui envoyer ma réponse de ce pas, j'espère que le pinson n'est pas déjà parti, je ne saurai comment... Severus ?!?" La porte s'était ouverte pour laisser passer les professeurs de potion et de soin aux créatures magiques. Charlie sourit en voyant Remus, il sépara la distance entre eux de ses longues enjambées et le prit par le bras. Il devait savoir ce qui se passait avec son ami. Severus ne fit que s'accoter à la porte, barrant la sortie de la salle. Voldemort ne dit rien, il ne faisait qu'observer et prendre le plus de note possible. Il regardait surtout le jeu des émotions sur le visage placide, fatigué, du maître de potion.

"Remus ! Qu'est-ce qui se passe ? C'était quoi cette lettre ?
- Charlie ! Ce n'est pas de tes affaires, n'aurai-je pas droit à ma vie privée ?
- Remus, pas avec tout ce qui se passe ici ! Si cette lettre provient de madame Rou, qu'elle t'ait fait passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, je crois que nous méritons de savoir...
- Une minute, une minute ! Lulou Rou a écrit à Remus ? interrompit Voldemort, comprenant enfin.
- Oui, elle a d'abord envoyé une beuglante au jeune Malfoy qui explosa dans la Grande Salle, il devait être trop fatigué pour aller ailleurs, en privée, raconta Charlie, sourire en coin, mais il s'assombrit vite. Elle refuse catégoriquement de vous aider Harry et vous. C'est désespérant ! Je n'arrive pas à croire qu'elle a nommé Albus, Dumbie !
- Cela lui convient bien, marmonna Voldemort, dans ses pensées de meurtre. Vous devez trouver un moyen de nous sortir de ce problème, vous m'entendez ! Sachez que je sais me servir d'une arme blanche et que je n'aurai aucune misère à éviscérer Potter pour retrouver mon corps ou pour lui faire payer son imbécillité !
- Sachez que vos menaces n'aident pas votre condition Voldemort.
- Weasley ! À moins que vous ne préfèreriez me voir signer mes crimes avec le nom de Potter, ne jouez pas les insolents avec moi, et sortez chercher Malfoy pour qu'il lui écrive une lettre de menace digne de ce nom à cette pétasse !
- Calmez-vous, Voldemort ! grogna Charlie, fatigué de l'entendre.
- Comment m'avez-vous trouvé ?
- C'est Severus qui a eu l'idée, c'était le seul endroit où aucun d'entre nous ne se trouvait. Les personnes que tu voulais éviter.
- Je ne vous dirai rien, dit Remus s'approchant de la porte. Severus...
- ...
- S'il te plaît, laisse-moi, sortir. Je... dois aller..."

Il leva la tête et regarda son béguin d'adolescence. Il lui fit un doux sourire fatigué. Severus ne fit que retourner son regard, pour se tasser après une minute de cette danse des yeux. Remus ouvrit la porte et sortit, il retourna dans sa chambre et s'étendit pour quelques heures. Il avait beaucoup de cours a donné, maintenant que Lucius n'était plus là...

Charlie poussa un soupir en s'installant derrière la table. Il savait pertinemment que Severus ne voudrait pas surveiller Voldemort. Il lui fit signe de la tête et grogna lorsque la porte se referma derrière le maître de potion. Il se tourna dans la direction de Voldemort, il avait tant de questions à lui poser, elles ne seront peut-être pas la bienvenue, mais ils n'avaient rien d'autre à faire qu'attendre l'arrivée de MacGonagall pour le cours de Transfiguration.

Au même moment, Ron, Hermione et Neville retournaient dans leur tour, avec sur leurs talons Dean, Seamus et Ginny qui ne voulaient pas les laisser tranquille comme ils l'avaient demandé. Ils avaient trop de questions et ils savaient que le nouveau trio avait les réponses. Hermione n'arrêtait pas de pensée à la petite lettre qu'avait reçu Remus et qui l'avait mis dans tous ses états. Si elle acceptait ce qu'avait déclaré Neville et si elle voulait donner crédit à ce qu'avait dit monsieur Malfoy, il fallait qu'elle sache ce que contenait la lettre. Que voulait la sombre sorcière au loup-garou ? Elle sortit de sa rêverie lorsque Seamus se racla la gorge fortement, en arrivant dans la salle des gryffondors. Elle leva la tête et regarda droit dans les yeux Ginny.

La benjamine des Weasley tournait son regard sur chacun de ses camarades. Pour tout dire, elle avait été surprise de voir que ces derniers jours Neville avait pu se faufiler dans les rangs de son grand frère. Elle avait entendu des railleries sur comment un tel miracle avait pu se produire. Elle ne savait pas si elle était contente pour lui, ils étaient amis, mais... Elle sonda son coeur plus profondément pour constater que la pitié y était pour beaucoup, déjà que l'année dernière, elle s'était servie de lui pour aller au bal, pour faire partie des plus grands. Elle ne s'en plaignait pas, du tout, oh ses pieds pensaient bien autrement, mais le jeune homme avait été amusant en son genre et tellement courtois. C'était en grande partie le restant de cette année et le début de celle-ci qu'on les avait vu ensemble discutant de choses et d'autres. Pourtant, maintenant, elle se sentait envieuse, combien de fois avait-elle souhaité pouvoir être aussi proche de l'intelligente Hermione, proche de Harry ? Elle fronça un peu des sourcils et débuta la série de questions.

"Alors, qui commence ?
- Commence quoi ?
- Ne joues pas ce jeu-là, frérot ! Qu'est-ce qui se passe ? C'était quoi tout à l'heure dans la Grande Salle avec Malfoy ?
- Qui peut savoir ? répondit Ron, têtu. C'est Malfoy...
- Il y a des noms qui ont été cités, Ron, lui rappela Dean. Ceux de Dumbledore, pensez pas que je n'ai pas compris le diminutif Dumbie, de Harry, et je crois pas que Malfoy connaisse tant de Potter, de Lupin, il n'y a pas d'autres "loups" que Harry ne connaisse. Par contre...
- ...Nous n'arrivons pas à savoir qui pourrait bien être le copain de Potter, finit Dean.
- De plus, je ne savais pas qu'il penchait de ce côté-là, reprit Seamus, fronçant des sourcils.
- Je suis sûre qu'il ne penche pas de ce côté-là, grogna Ginny, jetant un regard noir dans leur direction. Ça veut sûrement pas impliquer ceci ! Qu'est-ce qui se passe ?
- Et c'est qui le serpent qui pourra l'aider ? demanda Dean, un sourire moqueur en direction de la plus jeune d'entre eux.
- Pourquoi les aider, lui et ce soi-disant copain ? C'est quoi leur problème, à part l'évident ? ricana Seamus en donnant des coups de coude à Dean qui riait aussi.
- D'accord ! s'écria Hermione, les yeux écarquillés. Mais pas ici, les autres pourraient entendre...
- Venez dans notre dortoir...
- Il n'en ait pas question, j'ai déjà ma réputation de Miss-Je-Sais-Tout, je ne vais pas en ajouter d'autres à ma liste, okay. On va dehors avec nos affaires, nous avons moins de trente minutes avant le cours d'Histoire."

Les quatre garçons se regardèrent ne comprenant rien à rien, ils haussèrent les épaules et montèrent dans leur dortoir, ils prirent leurs affaires et se retrouvèrent en face des portes de l'école à attendre les filles. Neville passa une main dans ses cheveux blonds cendrés et poussa un soupir, levant les yeux vers le ciel. Il avait mal à la tête depuis hier soir et le manque de sommeil n'aidait pas. Et voilà que plus de personne allait être dans le secret. "Mais qui a dit que ça devait rester secret ? Je suppose que cela venait de soi. Faudrait être idiot pour ne pas remarquer que si la nouvelle aventure d'Harry tombait entre de mauvaises oreilles, tout tournerait mal," pensa le jeune garçon. Lorsque les filles les rejoignirent, c'était pour entendre Ginny hoquetée de surprise.

"Eh ! C'est pas Malfoy et Blaise qui entrent dans la cabane d'Hagrid ?
- ... Euh ! fit Ron qui s'était tourné rapidement pour les voir accompagnés de Pansy entrer définitivement dans la cabane de leur ami.
- Hum ! fit Hermione, échangeant un coup d'oeil avec Neville, sachant parfaitement qui s'y trouvait.
- Allons-y ! Ils organisent peut-être un mauvais coup pour le pauvre homme, grogna Dean, avec haine.
- Ouais ! persifla Seamus, rictus colérique sur les lèvres.
- Hum !
- Sn... sursauta Ron.
- Professeur Snape ! fit Hermione, un ton plus haut que son ami.
- Que faîtes-vous ici ?
- Nous allions faire un tour vers le lac, mentit Dean.
- Mais nous nous sommes retrouvés à nous disputer sur... renchérit Seamus.
- Qui... qui...
- Quel professeur était le plus ennuyant, dit un Neville tout rouge, sauvant Ginny.
- Comprenez, monsieur, fit Hermione, nous allons avoir Histoire de la magie à travers les âges.
- ...Ils me prennent pour qui ? Maudits gosses ! Continuez votre conversation si intéressante, dénigra-t-il, en s'éloignant.
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda Ron.
- Marchons, répondit Seamus. Vous pourrez commencer votre histoire depuis le début.
- Oui, maintenant, quelque chose me revient, il faut dire que cela a fait la une de l'école un certain moment, est-ce que le problème de Harry et de son soi-disant copain aurait quelque chose à voir avec Lulou Rou ?" demanda Dean.

Hermione, Ron et Neville se regardèrent quelques instants encore et décidèrent de leur raconter une version condensé, en omettant plusieurs noms, commençant par celui de Voldemort...

"Il est toujours fâché !" pensa Blaise, petit sourire en coin. Les trois serpentards étaient en direction de la hutte du demi-géant. Draco avait gardé le silence depuis la beuglante, ce fut Blaise qui mis à jour leur amie qui n'avait cessé de leur demander des explications à ce qu'avait dit Lulou. Tout ça, après avoir jeté les deux chiens de Malfoy. Blaise avait cru que Draco aurait piqué sa crise depuis, mais non, il gardait le silence, tout comme Pansy d'ailleurs. Il semblerait que depuis près d'une heure, il se faisait la conversation. Il haussa des épaules, sourire aux lèvres, la beuglante avait su le réveiller et il se sentait complètement au-dessus de cette histoire, maintenant, il ne savait pas pourquoi. En tout cas, il comprenait l'humeur meurtrière de son ami. Après avoir fumé pendant plus d'une demi-heure, tourné en rond, gribouillé, déchiré, gribouillé encore des parchemins, le jeune blond s'était décidé à aller voir Potter et lui donner la bonne nouvelle. En route, ils avaient entendu les rires, non cachés, des autres, même de leur camarades serpentards. Certains d'entre eux n'avaient pas entendu ou compris le nom de Potter, ils s'étaient pour la plupart arrêté à "lâche-moi les fesses" et ont sauté aux conclusions. Blaise, pour sa part, trouvait très drôle ce qui se disaient à voix basse. Il n'allait pas raconter ça à Draco... Peut-être lorsqu'il se serait calmé.

"... Ridiculisé !... Humilié !... Je vais le tuer et lui rire au nez... Plus question de continuer... ! Mon père, premièrement ! Mon amitié avec Lulou... ! Qu'ils aillent tous se faire foutre ! Voldemort avec !... Connards de la pire espèce ! Plus aucune aide de ma part... !" Les idées de Draco n'étaient pas très claires. Il savait ce qu'il allait leur hurler à la face, ce qu'il allait dire à Potter. Il était dans une telle colère que cela ne paraissait même pas sur son visage. Il était mort de honte, son coeur s'était atrocement contracté en entendant la colère dans la voix de son amie. Il avait peur, son père ne voulait pas se réveiller, dormant sur son lit d'infirmerie aussi pâle que les draps. Rien n'allait plus, il voulait en sortir. Il voulait éclater... Il allait éclater, s'il ne faisait rien. Il attendrait son moment, juste en face de Emmerdeur-Potter. Ce sera d'un soulagement certain. Il était au moins juste assez lucide pour savoir où aller, la cabane du monstre à moitié humain.

Pansy était en train de se repasser tout ce que lui avait dit Blaise. Elle pensait au moyen de sauver sa peau. Son père le lui avait dit, l'été prochain, elle rejoindrait les rangs des mangemorts espions de Voldemort. Le fait qu'il soit dans le corps de Potter la réjouissait, il -avec un peu de chance- avait peut-être pas tous ses pouvoirs d'adultes, seulement ceux de Potter. De plus, Lulou mettait k-o ses chances de retrouver son corps et même si elle avait voulu l'aider, son corps ressemblait à celui d'un gamin de 10 ans. Tout roulait sur des roulettes selon elle. "Un accident est si vite arrivé et tout le monde pourra confirmer que le gamin est Harry Potter de toute façon..." Elle ne sortit de ses sombres pensées que lorsque la lourde porte de la cabane alla se fracasser contre le mur intérieur.

Sirius, Peter et Harry sursautèrent tellement que le premier tomba en bas de sa chaise, le second s'ébouillanta avec son thé et que Harry avala de travers, s'étouffant. Le serpent qui les avait sentis de l'autre côté de la porte ne fit que se rapprocher de son "maître de l'instant". Blaise ne fit qu'hausser un sourcil devant la mauvaise humeur de son ami et entra à sa suite, refermant doucement la porte après Pansy. Sirius était tellement surpris qu'il ne quittait pas les enfants des yeux, l'horreur de s'être fait prendre dans sa forme humaine plein les yeux. Harry n'eut pas le temps de demander ce qui se passait que la tempête éclata.

"Maudit Potter ! C'est fini ! FI-NI ! À cause de tes conneries, imbécile, j'ai reçu une beuglante de Lulou qui m'explosa à la figure devant toute l'école et qui me renversa de ma chaise. À cause de ta si grande intelligence, mon père se retrouve dans un semblant de coma. À cause de ton stupide copain Voldemort, ma famille est déchirée ! À cause de ta empiternelle raverie gryffondor, ma vie est ruinée ! Je suis fatigué de toi, de tes tocards de copains, de tes lécheurs de cul ! C'est fini !
- ...
- Ah ! Oh ! Lulou m'a dit de te dire d'aller te faire mettre ailleurs connard ! Elle t'aidera pas, tu peux crever, elle en a rien à foutre, crétin."

Silence. Blaise était sidéré, d'habitude, Draco savait très bien maîtrisé son langage lorsqu'en colère. Il n'éclatait pas non plus, il essayait de rester d'un calme frôlant la froideur et la quasi indifférence moqueuse. Il cligna des yeux en le fixant du regard, il mit la main à sa bouche rapidement, ce ne serait pas bon pour lui s'il éclatait de rire, maintenant. Mais les visages des occupants temporaire de la cabane étaient trop hilarant. Sirius tombait des nues, son filleul ne pourrait être sauvé de ce corps enfantin. Peter était livide et pâlissait toujours, la colère de son maître allait frapper qui pensez ? Harry avait les yeux hors de ses cavités oculaires et avait une petite main tremblante sur sa poitrine, serrant le vêtement fortement. Tellement que ses jointures étaient devenues aussi blanches que le drap recouvrant le lit sur lequel il s'était réveillé. Blaise tourna le dos à la scène et constata la présence de leur professeur de potion qui venait à peine d'entrer. Il semblait sidérer, il clignait des yeux lentement en regardant Draco qui essayait de reprendre contenance. Le jeune homme passait ses mains dans ses cheveux, tentant de les arranger, il lissait sa robe et époussetait des grains de poussières invisibles. Blaise tourna son regard vers Pansy qui se tenait dans son coin et semblait tout simplement contente de n'avoir jamais mis en colère son meilleur ami.

Blaise leur tourna tous le dos et alla ouvrir la fenêtre, il la poussa avec force, elle était plus lourde qu'elle ne le semblait. Lorsqu'il réussit à l'ouvrir, c'était pour éclater de rire. La fatigue n'aidait pas son cas, il riait et riait. Ces derniers temps, il trouvait qu'il passait beaucoup trop de temps à s'esclaffer hystériquement. Il continua à rire, jusqu'à ce que, inquiète, Pansy ne le secoua. Il se retourna vers elle, s'arrêta pour lui offrir un magnifique sourire. Il passa la langue sur ses lèvres et alla prendre la place de Sirius qui s'était redressé du sol, prit une bouchée dans sa purée et grignota ses légumes. Le plat était un peu refroidi, ils avaient mis du temps avant de se mettre à table. Harry avait tout raconté à Pettigrew et Sirius avait continué sur ce qui s'était passé dans l'enceinte de l'école.

"Oh ! fit-il, sourcil à la ligne de ses cheveux, les regardant. Continuez, ne vous en faîtes pas pour moi.
- Je te hais, Blaise, dit Draco, toujours fâché.
- Je sais, mais ça te passera, comme d'habitude. Tout te passe. Tu veux continuer ta litanie, ton mélodrame ?
- Mélodrame ? Ce n'était pas des blagues, Blaise, répondit-il froidement.
- Je sais, mais continue, je t'en prie.
- Va te faire mettre !
- Quand tu veux beauté ! minauda-t-il, en battant des cils.
- Je ne t'écoute plus, connard, marmonna-t-il, boudant.
- Je... Malfoy !
- Quoi, Potter ?
- Tu dois faire quelque...
- Je savais que vous étiez tous bouchés, mais pas à ce point. Je quitte, c'est fini, va trouver ton coursier ailleurs. Demande à Voldemort de t'aider, il a tellement de pouvoir qu'il pourrait facilement la trouver. Allez lui demander son aide vous-même, je ne veux plus être dans cette histoire. C'est fini !
- Tu comprends pas !
- Je m'en fous ! hurla-t-il. Je m'en vais, bon !
- Non, Voldemort est impuissant.
- Euurrk ! J'avais pas besoin de savoir ses problèmes de... lévitation !
- Blaise ! Sors ta tête du trou, grogna Harry. Même si je suis arrivé à la même conclusion ! J'ai un corps de gamin, okay, mais lui possède les pouvoirs d'un enfant qui commence à peine à savoir quoi faire avec une baguette -et je parle de la vrai baguette magique.
- Tu plaisantes, j'espère ! s'étrangla légèrement Blaise, dans son pudding.
- Te gênes surtout pas, marmona Sirius, le foudroyant, sans effet, du regard.
- Non ! C'est pour ça que je suis dans la merde jusqu'au cou si nous ne retrouvons pas ton amie.
- Han ! soupira Draco, doigts sur les yeux. Je ne veux rien savoir. Je m'en vais, trouvez vous-même un moyen de communiquer avec elle. Je ne veux plus rien avoir avec tes histoires, Potter. C'est terminé.
- Monsieur Malfoy, vous ne pouvez pas faire cela, trembla Pettigrew.
- Hé ! Je n'ai pas demandé à être mêlé à tout ça, d'accord ! Pourquoi est-ce que je devrais payer pour les bêtises de Potter, hein ? Quelqu'un trouve ça juste, ici ? J'ai dit que c'était fini et ça l'est. À la revoyure ! J'ai des cours !
- Oh ! Merde ! s'écria Blaise, en finissant le jus de citrouille, avant de courir après son ami.
- Juste une chose avant de partir, dit Pansy calmement.
- Quoi ? grogna Draco, sur le seuil de la porte.
- Je croyais que vous étiez mort, vous ?
- ..."

Tout le monde se tourna vers Peter qui devenait de plus en plus livide. Il cligna des yeux et se tourna vers Harry Potter, pour savoir ce que le garçon allait dire. "Peut-être que je pourrais utiliser la formule pour lui effacer la mémoire. C'était quoi encore ?" pensa en paniquant intérieurement l'homme en suant à grosse goutte. Harry poussa un soupir contrit et se tourna vers les serpentards :

"Ce soir, revenez ce soir, ici, avec les autres, si vous le pouvez. Tout sera expliqué et une solution sera peut-être trouvée.
- Vraiment ?... C'est d'accord. Quant à vous deux, suivez-moi, grogna Pansy.
- Pardon ! fit Draco de mauvaise humeur, en la suivant, les sourcils levés.
- Elle est en colère, lui murmura Blaise, sourire en coin.
- Vous allez en entendre parler ! Pourquoi est-ce que vous avez laissé des parties importantes de votre histoire de côté, comme messieurs Peter Pettigrew et Black !" leur disait-elle en s'éloignant.

Severus qui s'était tenu très tranquille se fit voir. Il s'approcha et lorsque les voix des jeunes gens eurent disparus, il dit à Sirius :

"Black, quelque chose de grave se prépare pour Remus et...
- Vraiment ? Et pourquoi est-ce que tu t'en soucies ? nargua Sirius, se souvenant de la veille et de ses révélations.
- J'aimerais finir, Black ! cingla Severus en plissant des yeux. Il a reçu un mot de Lulou Rou après la beuglante et il nous cache quelque chose. Charlie a essayé de savoir, mais il reste muet comme une tombe, il fuit nos questions... Peut-être que toi, son meilleur ami, tu auras meilleur chance. Je prendrai assez au sérieux ce que nous aurait dit monsieur Malfoy hier.
- Je te prends au sérieux, Snape ! H... Harry a fait un rêve...
- Et cela faisait un bon bout de temps que je n'en avais pas fait. J'espérais que ce soit un cauchemar ordinaire, mais Sirius nous a raconté ce qui s'était passé cette nuit dans le bureau du professeur. Et... j'ai vraiment peur, fit le jeune garçon, mains dans les cheveux les coudes sur ses genoux rondelettes.
- Très bien, dit Severus en se dirigeant vers la porte. J'ai des cours à donner, je jetterai un coup d'oeil sur Remus avant la fin de la journée et je lui dirai que vous avez fait un... rêve, monsieur Potter."

Harry regarda le professeur de potion s'éloigner. Il se tourna vers Sirius et le supplia d'aller voir Remus. Il avait toujours un mauvais pressentiment. Sirius refusait, il n'allait pas le laisser seul avec le rat ! C'est à ce moment que Nagini se fit entendre et comprendre de Harry.

"Il fffaudrait que ssset imbésssil comprenne que le tah de viande ne peut vous faire de mal, issssi.
- Je ssssais, mais ssson insstinct protecteur esst sssi fort ! Quel borné !
- Je vais ressster avec vous et ils zy vont enssssemble.
- Bonne idée, Nagini ! Rien ne peuh m'arriver, puissssque persssonne ne ssait que je sssuis, là.
- Très peuh !
- Mersssi, Nag.
- Nagini. Pas de diminutifff, enffant !

- O... Okay ! Bon, Sirius, tu vas devoir y aller avec Pettigrew. Vous serez plus rapide, s'il y a quelque chose à trouver, j'ai confiance en Pettigrew pour ça.
- Harry ! C'est ce serpent qui t'a donné cette idée ! fit Sirius, en regardant Nagini en plissant des yeux. Et Snape va lui jeter un coup d'oeil.
- Après ses cours, et moi, je veux que tu sois au courant de son bien-être tout de suite. Je suis un grand garçon...
- ...
- ... en réalité ! grogna Harry, devant les regards moqueurs de son parrain et de Nagini. Et Nagini va me tenir compagnie.
- Le serpent... D'accord ! Juste pour que tu ne cours pas toi-même y aller, si je prends trop de temps. Allez, le rat. Transfigure-toi !
- Oh ! Sirius !
- Quoi !
- Pettigrew doit rester intact, s'il te plaît ! Pas de bataille, c'est Remus l'important, en ce moment.
- Pff !"

Pettigrew n'eut même pas le temps de se sentir offenser que personne ne lui demanda son avis. Il était trop ancré à l'idée d'être seul avec Sirius pour cette soi-disant mission, seul. Tout pouvait lui arriver, les gens trouveraient ça comique, un petit rat se faisant pourchasser par un gros chien noir :"Oh qu'ils sont mignons, ils sont en train de jouer !" Ce serait la fin pour lui...

"Pettigrew, tu te réveilles, merde ! cria Sirius.
- Ouais, ouais ! Je te suis, marmonna l'homme rondelet, en se transformant.
- Pff ! J'pourrais l'écrabouiller, maintenant !
- Sirius, s'il te plaît !
- Tu es trop charitable !
- ...Seulement, si cela peut me servir à l'avenir, ce que dit Balthazar," murmura le petit garçon, en leur ouvrant la porte.

Harry retourna s'asseoir à la table d'Hagrid. Il poussa un soupir en regardant Nagini qui s'était roulée en boule et ne lui prêtait pas attention. Il allait s'ennuyer à mourir, il prit le fourresansfond que lui avait trouvé Pettigrew et retira un grimoire. Il haussa un sourcil et se mit à lire. Il allait peut-être trouver un sort intéressant. On avait beau tenté le renier, mais bien utilisée, la magie noire devenait le meilleur ami du petit sorcier désespéré. "Et je le suis !"

Sous sa forme canine, Sirius essayait de voir s'il pouvait tuer le rat qui trottinait devant lui et le faire passer pour un accident à Harry. "Connaissant cette tête de cochon, il va vouloir user d'un veritaserum pour me démasquer, alors que le connard serait déjà depuis longtemps refroidi," soupira Sirius face à ce trait de caractère tout à fait Potter, l'intégrité. Il détestait Pettigrew, encore plus que Voldemort et le voir en vie le mettait hors de lui. C'était la trahison... Cela lui avait un grand mal, mais cela avait fait un plus grand mal à la famille Potter. Son meilleur ami, mort de façon atroce pour-on-ne-sait-quelle-raison et... "Arrête, Sirius ! Sinon, tu ne pourras plus répondre de tes actions ! Pense à comment tu vas aimer le tuer, lorsque ces imbéciles du ministère te demanderont ton souhait le plus cher pour se faire pardonner. La torture du rat, ce serait possible ?"

Pettigrew détestait sa situation, il aurait préféré se retrouver à l'arrière, mais Black avait violemment aboyé après lui lorsqu'il avait essayé de ralentir sa cadence. Il était terrifié, il était sûr que Sirius manigançait un "accident", même si son filleul lui avait demandé de ne pas lui faire du mal. Et le rat était toujours perplexe, il se demandait pourquoi Harry le voulait en un seul morceau. Pourquoi il objectait au fait de laisser Sirius le terrorise un peu ? "Il ne m'a sûrement pas pardonné ma traîtrise et ma lâcheté, alors pourquoi ? Est-ce parce que j'ai tenté de l'aider en pensant, par mégarde, qu'il était mon maître ? Drôle de mégarde, dire que je pensais que mon maître était tombé sur la tête... Il n'avait pas mentionné une seule fois la mort imminente de Potter..."

Peter calma ses pensées lorsqu'ils se retrouvèrent devant la porte de Remus. C'était celui qu'il préférait. Des trois de ses anciens amis, il était le plus mature. Il refusait de se moquer de lui lorsque les deux autres ne se trouvaient pas de serpentards ou Snape à se mettre sous la dent. C'était pour cela qu'il avait que peu hésité pour venir voir ce qui n'allait pas avec le loup-garou. Il regarda à gauche et à droite et se retransforma rapidement. Des deux, il était le seul que les enfants ne reconnaîtraient. Premièrement, il était mort depuis longtemps et deuxièmement, ils voyaient la face de Black dans tous les journaux depuis plus de deux ans. Il ouvrit la porte, laissa passer Black et entra rapidement à son tour. Sirius redevint humain et se dirigea directement vers le lit de Remus. Il était sous les draps, il dormait profondément. Il n'avait même pas remué lorsqu'ils étaient entrés. Ce que trouvait bizarre Sirius. D'habitude, même dans son sommeil, il était difficile, voir impossible, de surprendre Remus. Il devait vraiment être fatigué.

"Black ! appela Peter dans un murmure.
- Quoi ! répondit Sirius, tout bas, tout en montrant son agacement.
- Viens, voir. C'est le message de Lulou, rien de bon...
- Mmm ! On le garde... Non ! Retranscris-le sur un bout de parchemin et on s'en va. Il faut aller voir le directeur, le plus rapidement possible. Mais avant de partir, continua l'homme, en cherchant dans la garde-robe et la malle de Remus, nous allons devoir jeter un sort à sa porte pour l'empêcher de sortir.
- Il est tombé sur la tête ! C'est un piège, c'est certain !
- Tu crois vraiment qu'il a l'intention de partir la rencontrée ?
- Pourquoi veux-tu jeter un sort à sa port, alors ?
- ...Juste une précaution. Nous connaissons Remus, toujours près à se sacrifier si cela peut aider. Nous n'avons pas besoin de ce sacrifice. Cette femme est dangereuse quoique dise jeune Malfoy.
- Laissez-moi être le juge de cela et je suis toujours capable de me défendre, au dernière nouvelle."

Remus les fit sursauter, mais ils n'eurent pas le temps de réagir que Remus leur jetait le sort de pétrification. Il grimaça en entendant leur corps s'écraser au sol, il sortit du lit et leur jeta un regard désolé. Il poussa un soupir et s'étira. Il ne dormait pas lorsque les deux homme entrèrent dans sa chambre, il les avaient entendu venir, de toute façon, depuis un certain moment avant que Peter n'ouvre la porte. Sa relaxation étant dérangée et comme il voulait savoir ce qui se passait, il fit semblant de dormir. À un moment, il était certain que Sirius l'avait démasqué, mais Peter avait distrait l'homme à temps.

"Ne me regardez pas comme ça ! Je vais rencontrer cette femme seulement pour discuter. Mmm ! C'est encore loin de l'heure du rendez-vous, mais je ne veux pas que l'on me mette des bâtons dans les roues, alors vous...
- Remus ! la voix de Snape se fit entendre de l'autre côté de la porte.
- Et merde, vous vous êtes passez le mot ? N'ayez pas ces regards victorieux, je vais évincer ce mec le plus rapidement possible, leur dit-il tout bas avant de monter la voix. Euh ! Severus, attends une minute... Je... Je ne suis pas décent !"

Remus sourit en voyant Peter rougir et Sirius lui jeter un regard meurtrier. Il les souleva tranquillement et doucement avec sa baguette et les mit en position assise dans le fond de sa garde-robe. Remus pensa au message retranscrit et se pencha sur Peter, le lui prit dans la poche. "Je vais devoir les détruire... Non, il leur faut une piste sur l'endroit où je me retrouverais ! Juste au cas, il m'arriverait quelque chose. Je n'ai pas entièrement confiance en cette femme, mais je ne vais pas les laisser me dissuader de la rencontrer. Surtout si je vais pouvoir aider Harry !" pensa Remus en se redressant et refermant la porte. Il se déshabilla rapidement, déposa tous ses vêtements sur la grosse malle au pied de son lit et enfila une robe de chambre, en laine épaisse. Elle était assez chaude et assez lourde pour ne rien laisser paraître, mais il avait un plan derrière la tête si Severus lui causait quelques difficultés.

Il ouvrit la porte devant un Severus qui allait recogner. Il le laissa entrer en se tassant sur le côté et le regarda. Il sourit en voyant la perplexité et le doute dans les yeux du maître de potion. Il devait se demander pourquoi cela avait pris autant de temps à Remus pour enfiler seulement une robe de chambre. Remus se dirigea vers sa table de travail et prit le morceau de papier moldu que lui avait envoyé Lulou et le mit dans sa poche. Geste qui n'échappa pas à Severus et lui rappela pourquoi il était là. Pour mettre un peu de sens dans la tête du loup-garou et peut-être physiquement l'empêcher de faire une folie.

"Alors, que me vaut cette visite ?
- Vous le savez très bien, Lupin.
- Oh, c'est vrai ! Charlie et toi n'avez pas réussi à me faire dire ce qu'il y avait sur le papier, ce n'est pas maintenant que tu vas réussir, Severus. Hum ! Est-ce que Voldemort ce serait calmer ?
- N'essayez pas de changer le sujet, Lupin. Il est question de vous, ici, vous qui allez commettre une horrible bévue.
- Vraiment et qu'en sais-tu ?
- Je ne suis pas un imbécile, malgré ce que vous pouvez bien penser. J'ai abrégé ce cours avec mes étudiants de septième et, pour mon dernier cours de la journée, dans une trentaine de minutes, j'ai réussi à me faire remplacer par le directeur. Je voulais essayer de vous convaincre de nous révéler, de vous-même, le contenu de la lettre de madame Rou, avant d'en toucher mot au directeur. Sachez que je ne vous lâcherai pas d'une semelle tant que cette histoire ne sera pas régler.
- Sache que je te lécherai les bottes en cauchemar, Snape. Merci ! pensa avec trépidation Sirius.
- C'est pas vrai... Mais c'est ma vie privée et... Qu'est-ce que ça peut bien te faire, hein ?
- Pas grand chose, mais une mort inutile est tout cela, inutile !
- Je suis touché, Severus, mais je ne vois pas de quoi tu veux parler.
- Vous allez rencontrer cette femme.
- M... Qu'est-ce qui vous fait croire à une rencontre de toute manière ? grogna Remus, en lui tournant le dos, se massant le front d'une main et préparant sa baguette de l'autre.
- Je n'ai jamais pris au sérieux le bouffon de la famille Malfoy, mais j'ai toujours pris au sérieux son frère. Lorsqu'il me dit que son jumeau est médium, je le crois. Même si cela peut paraître tiré par les cheveux.
- La parole d'un serpentard à un autre, soupira Remus avec envie.
- Potter a... a fait un cauchemar...
- Harry ! s'écria Remus, en se raidissant, sans se tourner. Il va bien ?
- Il est inquiet, très inquiet, même. Il croit que son rêve soit prémonitoire et pour cette fois, j'aimerais pencher en sa faveur.
- Faut que je rapporte ça à Harry, il va se marrer ! ricana silencieusement le parrain de celui-ci.
- Il rêvé à quoi ?
- Je n'en sais rien. Avant qu'Albus ne m'ait tout raconté en détail, j'aurais cru à des fadaises, mais là...
- Severus...
- Je ne bougerai pas, Remus, et vous pouvez lâcher votre baguette, s'il vous plaît, et tournez-vous lentement. Je ne me laisserai pas abattre de la sorte et je vous connais, rappelez-vous en. Vous êtes têtu, je sais que vous allez tenter de m'arrêter.
- Et tu as tellement raison, Severus," fit Remus, en riant tout bas.

Il se tourna très doucement, baguette en main, le long de son corps, mais son autre main retenait le devant de sa robe de chambre. Il avait réussi à défaire le noeud qui le tenait et rapidement, il la laissa glisser de ses épaules se révélant ainsi entièrement nu. Severus resta bouche-bée, voyant son collègue de travail sous un nouveau jour. Il cligna des yeux, semblant ne pouvoir détacher son regard du corps de Remus. Ce dernier trouva cela plutôt très flatteur, mais il avait à faire, donc la paralysie momentanée de Severus dura juste assez longtemps pour que Remus l'ait sous... son autre sort. Avec un large sourire, le loup-garou bondit pour rattraper le corps rigide qui allait tomber au sol. Severus, les joues en feu, le mitraillait du regard. Remus lui offrit un large sourire et le déposa doucement au sol. Il s'habilla rapidement, sachant que le pauvre Severus faisait tout pour regarder ailleurs. "Je ne vois pas tellement pas ce qui le fascinait ! Ce corps couvert de cicatrices..." se dit Remus, avec amertume. Il haussa les épaules et se pencha sur Severus.

"Je suis désolé, Severus, mais je suis réellement décidé à la rencontrer. Et oui, tu avais deviné juste, offre-toi une médaille ! Regarde-moi pas comme ça. Sirius et Peter n'ont pas réussi à me faire changer d'idée avec leurs yeux en colère, ce sera pas toi. Hum ! Je sais qu'on va vous découvrir, mais je serai longtemps parti, continua-t-il. Alors, voudras-tu, s'il te plaît, exaucer le souhait de Luchaviel Malfoy et veiller sur son frère à ma place ? Merci, t'es un chou ! dit-il, faisant fi du regard non changer du maître de potion. Bon, je sais que tu ne vas pas aimer la compagnie et qu'eux autres non plus, mais je n'ai pas le choix."

Il ouvrit la porte de sa garde-robe et déposa Severus au milieu des deux autres. Les trois lui jetaient des regards meurtriers. "J'aimerais tellement voir l'expression faciale de la personne qui va les découvrir ici. Oh ! J'espère que ce sera quelqu'un qui connaisse le secret de Peter et Sirius... Vraiment désolé, les gars, mais je ne peux pas tout prévoir. Priez que ce soit Dumbledore qui vous découvre. Moi, je dois convaincre mademoiselle Rou d'aider Harry. Je pourrais peut-être faire une sorte d'échange... Avec quoi ?" pensa Remus en leur offrant un baiser envolé et fermant la porte derrière lui. Il prit les deux messages et les mit sous son oreiller, laissant dépasser un petit bout. Il ne voulait pas qu'on le découvre trop vite. Que d'émotion ! Il n'était même pas encore trois heures de l'après-midi et son rendez-vous était à neuf heures. Il allait donner son cours. Il sortit, il allait devoir barricader sa porte, juste au cas. "Tout ce que j'espère, c'est que Charlie ne vienne pas fourrer son nez dans mes affaires à son tour."

Severus avait envie de se fracasser la tête sur un mur, il s'était pourtant dit que rien ne le distrairait de sa "mission". Et le voilà prisonnier, avec trois autres malchanceux, ou imbéciles, il ne s'était pas encore décidé là-dessus, dans une garde-robe. Il avait regardé Charlie très mal, le jeune homme avait les yeux qui semblaient trouver leur situation drôle ! "Je ne la trouve pas amusante pour un sou ! Combien de temps a passé ? Pourquoi est-ce qu'Albus n'a pas encore fait d'apparition pour me sortir de là ? Oh ! Je ne lui avais pas dit que j'étais allé discuter avec Remus !! Mais quel con !"

Sirius était sidéré, il savait que son ami avait des couilles, mais pas à ce point-là. Remus était de l'autre côté, en train d'expliquer quelque chose à un de ses élèves du matin qui l'avait raté à son bureau et eux, ils se retrouvaient cacher là comme des : "Squelettes dans le placard de quelqu'un. Et je crois que depuis qu'il est ici, Charlie a envie de mourir de rire. En parlant d'envie ? Qu'est-ce qu'on fait si l'un de nous... ? Oh, j'ai tellement pas l'intention de penser à ça, REMUS !!"

Peter était pétrifié, il détestait le noir. Ce n'était pas la peur qui remontait de son enfance quand ses cousins... Non, c'était la peur qui provenait du temps qu'il avait passé avec Voldemort. Les tests nocturnes que ce dernier le forçait à passer pour "forger" son caractère. Les meurtres qu'il avait signés de son nom, sa trahison... "Peter, calme-toi ! Ça servira à quoi, hein ! Tu peux pas bouger, tu es coincé ici, tu ne peux pas crier... Tout ce que tu peux faire, c'est subir... Oh, maman !"

Charlie était de bonne humeur, cela ne faisait que dix minutes qu'il se trouvait là, ce devait être pour ça, car les trois autres hommes n'avaient pas l'air d'aller lorsque Remus avait ouvert la porte. Il avait fini ses cours, avait pris un souper tôt pour pouvoir se dorloter de bonne heure dans son lit, mais il avait décidé d'aller jeter un coup d'oeil sur Remus avant. Juste pour voir s'il ne pourrait lui parler de ce qu'avait bien pu lui écrire Lulou. Il avait cogné à la porte, Remus l'avait laissé entrer avec bonhomie. Il lui avait tourné le dos en disant une parole quelconque, quand tout d'un coup, paf ! Il entendait la formule et il s'écrasait au sol. Il n'avait rien compris, jusqu'à ce que Remus ne parle.

"Désolé, Charlie ! Mmm, je dis ça vraiment souvent aujourd'hui ! Euh ! Je n'allais pas te laisser tenter d'abattre mes oreilles avec le même discours que Severus. Ou te laisser le temps de réfléchir à un plan pour me coincer dans ma chambre comme Sirius et Peter. Bon, il n'y a plus de cours pour la journée et je suis sûr qu'Albus va vous trouver avant demain... Enfin ! Je vous le souhaite. Oui, je vois la question dans tes yeux, Charlie. J'ai rendez-vous avec la louve... Eh ! C'est comme qui dirait se jeter dans la gueule du loup, hein !"

Et voilà comment, il se retrouvait avec les trois hommes. Tout ce qu'espérait le jeune Weasley, c'était qu'on les retrouve avant le lendemain matin, sinon il y aurait panique. "Qui eût cru que Remus était de cette graine-là ? J'trouve ça amusant, en plus. Oh ! Les regards que m'ont jeté les trois autres avant que la porte ne se ferme étaient trop drôle !" pensa Charlie, ses yeux larmoyants lorsque la porte de la garde-robe s'ouvrit.

"Hum ! Il est près de six heures et on va bientôt souper, je vais aller dire à Albus que nous soupons ensemble. Trois tête valent mieux qu'une pour trouver la solution pour Harry, n'est-ce pas ? Je vais laisser la porte de la garde-robe ouverte, je ne voudrais pas que vous développiez une phobie à la noirceur ou au petit espace, je me sentirais vraiment trop coupable. Vous voulez quelque chose de spéciale pour souper ?
- ...(regards meurtriers, supplicatif et amusé)
- Je vois. Je ne serai pas long, donc. Je vais chercher quelque chose à la cuisine... soupira Remus. Peut-être du café ! On dirait que c'est la journée "Visiter Remus !" aujourd'hui... Oh ! Je vais peut-être faire un léger détour par l'infirmerie, je ferai vite...
- ...
- Remus ! J'aimerais discuter de quelque chose avec vous.
- Alléluia ! hurla silencieusement Sirius, les larmes aux yeux de soulagement.
- Enfin ! pensa Severus avec gratitude.
- Merci, Seigneur ! Je change de camp quand vous voulez ! s'écria Peter, pleurant presque de joie.
- Hé ! Je viens juste d'arriver, allez-vous en, Albus ! bouda déçu Charlie.
- Pff ! Devrais-je ou ne devrais-je pas ? N'ayez pas ces airs soulagés, vous ne sortirez pas d'affaire. Tu l'as dit, Severus, je suis têtu. J'arrive Albus, donnez-moi, un instant, cria-t-il, en refermant la porte.
- Le coup de la robe de chambre de chambre ? Ça ne marchera pas avec lui ! pensa avec horreur et honte Severus.
- ...
- Ah ! Remus ! Comment allez-vous ? Nous n'avons pas eu le temps de discuter depuis votre départ de mon bureau ce matin.
- Je sais. Assoyez-vous.
- Merci.
- De quoi voulez-vous parler, Albus ?
- Minerva m'a raconté ce qui s'est passé durant le dîner, aujourd'hui.
- Oh !
- Alors ? Que voulait mademoiselle Rou ?
- Juste me rencontrer au Pré-au-Lard, dans deux heures.
- Vraiment, elle est ici ? Mmm ! Vous n'avez pas l'intention d'y aller tout de même. Souvenez-vous de ce que nous a dit monsieur Luchaviel Malfoy. - Je sais, mais elle n'a pas spécifié si je devais venir seul ou non. J'ai convaincu Sirius d'y aller sous sa forme canine avec moi, et j'allais demander à Charlie de venir aussi.
- Bonne idée ! Demandez à Severus de vous accompagner aussi, plus vous serez, moindre sera le danger.
- Vous avez raison, j'aurais dû y penser moi-même.
- Bien, je vais de ce pas chercher notre maître de potion. Il faut que je lui fasse un rapport.
- Alors, avez-vous aimé cela remplacer, Severus ?
- Comment le savez-vous ?
- De quoi ? Oh merde !
- Que je l'ai remplacé ?
- Oh ! Il est passé une trentaine de minutes avant le cours, en question, il voulait me conv... de... il voulait discuter de ce qui avait été dit, hier, à propos de Lucius, lui et moi. Comment cela allait affecter notr...
- Votre "avenir" ? demanda Albus en essayant de ne pas rire, de peur de blesser Remus.
- Ce n'était pas ses termes, mais c'était très personnel. Alors, veuillez me pardonner, si je ne peux vous révéler davantage.
- Remus.
- Oui ?
- Je connais Severus et je ne crois pas qu'il m'aurait demander de le remplacer pour qu'il puisse venir discuter de ceci avec vous.
- Qui peut savoir ce qui se passe dans la tête de cet homme ?
- Remus.
- Oh ! D'accord, je vais vous dire..."

Mais avant de déclarer quoi que ce soit, Remus donna un coup de pied au siège du directeur l'envoyant par en arrière, il le frappa du même sort que ses quatre premières victimes et rattrapa le pauvre homme, juste avant qu'il ne s'écrase au sol. Tout cela prit moins de trois secondes. Il porta un Albus choqué dans ses bras et ouvrit la porte de la garde-robe et l'assis entre Charlie et Severus. Il se redressa, il se craqua les épaules, il était rouillé. Il devrait peut-être commencer à s'entraîner, il avait une plus grande force et rapidité que la moyenne des hommes, mais aujourd'hui... Il avait failli manquer son coup avec Albus. Le directeur avait déjà pointé sa baguette dans sa direction lorsqu'il lui avait jeté son sort. Il était épuisé physiquement et mentalement. Il reporta son attention sur ses victimes. Albus avait toujours son air choqué. Severus regardait le directeur avec exaspération du coin de l'oeil. Sirius regardait Remus comme s'il était tombé sur la tête. Peter semblait vouloir vomir d'un instant à l'autre, mais le sort n'allait pas le lui permettre. Charlie... était mort de rire. C'était étrange de le voir pleurer, mais sans aucune expression faciale. Remus pouvait seulement voir ses yeux qui larmoyaient, mais d'amusement.

"Directeur, pourquoi vous n'avez pas accepté mes dires et décampé. Vous étiez le seul à pouvoir les libérer sans que les autres ne le sachent. Maintenant, j'ai peur que ce soit Minerva qui vous sauve tous et qu'elle ait une attaque en vous voyant tous les cinq, ici. Que vont-ils penser de moi, là ?
- Un peu tard pour y penser, non ? hurla Severus dans sa tête.
- Je ne reviendrai pas, finalement. J'allais le faire, mais non. J'y vais à l'avance, avec un peu de chance, elle sera, là. Sinon, je l'attendrai, j'amène un hibou avec moi, juste pour envoyer un mot à... Hum !
- À aucun des autres professeurs, Remy ! S'il te plaît, pense à Peter et à moi, mais pense surtout à moi !
- Je l'enverrai à Hermione. Cette enfant est très intelligente, elle saura suivre les instructions.
- Hum ! Bravo ! pensa avec hargne Severus. C'est intelligent ! Si elle se fait prendre hors de sa maison après le couvre-feu, qu'est-ce qui se passe, hein ?
- T'inquiètes pas, Severus. Je lui suggérerai de prendre sa cape. Tu sais, celle que tu détestes tant, sourit Remus, avant de soupirer et de reprendre son sérieux. Ne vous inquiétez pas, je vais revenir, je dois bien finir cette année et... J'ai vraiment à vous parler, Lucius et toi.
- Oh, s'il te plaît ! C'est le moment ? grogna Sirius.
- Te moque pas, Sirius, c'est sérieux. Bon, je vous dis aurevoir !"

Remus referma la porte. Il se dirigea vers son bureau et rédigea le message pour Hermione. Il réfléchit un peu et haussa des épaules, il n'allait que barrer à clé sa chambre. Il se leva, souffla les bougies et sortit. Il était plus de six heures et demi. Il mit la clé à la porte et se dirigea vers l'infirmerie. Poppy le regarda entrer en souriant doucement, aucun changement depuis qu'on le lui avait amené très tôt ce matin. Elle trouvait cela charmant qu'un être tel Lucius puisse recevoir autant de visiteurs. Elle était seulement mécontente du fait qu'elle doive mentir sur la condition de l'homme à chaque visite. Elle ne pouvait pas dire aux jeunes qui semblaient vraiment inquiets que leur professeur était dans un coma, mais qu'il dormait et qu'il ne devait pas être déranger. Remus ne resta pas longtemps, il fit ses aurevoirs à l'homme comateux et alla chercher quelque chose dans la cuisine. Les elfes étaient toujours aussi heureux de voir quelqu'un dans leur antre et de pouvoir servir ce quelqu'un. Il eut une pensée pour le projet SALE de Hermione, mais il failli s'étouffer avec un morceau de pomme. "La pauvre, elle n'a plus vraiment le temps de penser à ça, avec tout ce qui arrive." Il les remercia de leur gentillesse et réussit à décrocher Dobby de ses souliers pour pouvoir monter à la volière. Il emprunta un tout petit hibou, l'oiseau hésita un peu avant de sauter sur sa main gantée. Il lui demanda, sans inflextion dans la voix, à l'oiseau de s'envoler aux abords de la forêt et de l'attendre, il allait l'y retrouver. Il redescendit tous les escaliers, sans rencontrer âmes qui vivent, se fiant à ses sens pour l'empêcher de faire des rencontre, justement. Les personnages des portraits ne lui prêtaient pas attention. Il réussit à sortir de l'enceinte de l'école sans problème.

"Quelle journée tumultueuses ! J'ai fait assez de bêtises en quelques heures pour tenir plusieurs années... Je me demande s'ils vont me pardonner ce coup-là. Charlie avait l'air de bien rigoler, je crois qu'il était plutôt content de voir que je n'avais plus l'air désespéré. Sirius me pardonnera ça, mais je sais qu'il va chercher un moyen pour me rendre la monnaie de ma pièce. Peter... Pff ! Si jamais il survit à cette épisode dans mon placard, il sera beaucoup trop content d'être dehors pour faire quoi que ce soit. Et de toute façon, que voudra-t-il faire ? Albus ? Oh ! Après un moment, je crois qu'il va trouver sa situation comique et il m'échauffera les oreilles pour m'être mis en danger de la sorte. Severus... Mmmm ! Un autre cas, je ne crois pas qu'il va oublier de sitôt," finit de penser Remus en se retenant de rire.

Il cessa de penser au kidnappés lorsqu'il arriva aux bords de la forêt. Il poussa un soupir de soulagement, Harry n'avait pas jeté un coup d'oeil dehors au moment de son passage. De toute façon, il marchait tellement silencieusement qu'il aurait fallu une superbe ouïe pour l'entendre ou être un animal. Il passa la langue sur ses lèvres de nervosité et s'enfonça dans la forêt, il n'avait pas envie qu'on l'aperçoive des fenêtres de l'école. Il chercha l'oiseau, mais ce fut lui qui le trouva. Il vola vers lui et s'installa sur son épaule. Remus sourit en s'assoyant à même le sol, s'accotant au tronc d'un arbre encore en santé. Il fouilla dans sa poche et sortit le morceau de pain qu'il avait apporté exprès, il le brisa et le donna par petit bout à l'oiseau, pour le remercier d'être venu.

Lorsqu'il entendit des pas sur le sol avec son tapis feuillus sec et craquant, il se raidit et se leva lentement. Il se tourna dans la direction d'où il croyait provenir les bruits de pas. Il n'appela pas. "Elle m'a donné rendez-vous à neuf heures. Elle serait plus d'une heure à l'avance, si c'est elle. Je me demande ai elle m'attendait depuis plus longtemps que ça ?"

"Hello, monsieur Lupin ! fit une voix masculine.
- Qu... C'est une blague ! Qui est-ce ?
- Oh ! Pardon, je me nomme, Arman delaMeurtrière, fit un jeune homme blond aux yeux sombres en lui apparaissant.
- Que me voulez-vous ?
- Rien du tout, fit un autre homme, très costaud, sortant de l'ombre. Je me nomme, Vulcan delaLucarne.
- Vraiment, rien, mimiqua le troisième homme aux yeux verts luisants de folie s'approchant de la lumière. Oh ! Je suis, Ronan delaLunette.
- Oh ! Arrêtez, vos idioties, les gars ! Salut, Remus Lupin.
- Euh ! Bien le bonsoir... Est-ce que vous serez une sorte d'escorte pour m'amener à Lulou ?
- C'est un peu ça, oui, fit Arman en éclatant de rire avec les deux autres hommes.
- Voldemort avait raison, on dirait le rire d'un groupe de hyènes ! Alors qui êtes-vous et où est-elle ? C'est bien elle qui m'a donné rendez-vous ?
- Oui, répondit calmement Vulcan.
- Cessez de vous moquer de moi, où est-elle ?
- Mais je suis là.
- Vous êtes Lulou Rou ?" s'écria Remus, les yeux grands ouverts.