Chapitre 8
Les professeurs et le directeur ont disparus !
"Bien ! Ne panique pas, Minerva, ce n'est pas le moment. C'est une perte de temps par ailleurs. Albus qui disparaît comme ça, sans rien dire... Tirer par les cheveux, mais c'est encore plausible. Que Remus, Severus et Charlie disparaissent en même temps... Tous les quatre hommes, presque en même temps... C'est louche ! Calme-toi, ma vieille, ce n'est pas le moment..."
C'était l'après-midi du mercredi 27 septembre et personne ne savait où pouvait se trouver leur directeur, leurs professeurs de potion, de défense contre la magie noire et de soin aux créatures magiques. Un vent de panique soufflait très doucement à Hogwarts. Fred, George, Ron et Ginny paniquaient déjà eux. Des deux de leurs aînés, c'était Charlie le plus responsable, il ne pouvait pas disparaître de la sorte. Les professeurs et les autres personnels de l'école avaient vérifiés les chambres des disparus, seule la chambre de Remus était barrée. Flitwick en vint à bout, mais comme pour toutes les autres, il n'y trouva rien de suspect. Finalement, tout le corps enseignant se retrouvait devant des élèves quelque peu hystériques. Minerva comprenait tout à fait ses étudiants. L'année 95-96 de Hogwarts commençait horriblement. D'abord, Harry Potter tombait victime d'une potion qu'il avait faite lui-même et maintenant le directeur et des professeurs disparaissaient ! Il ne fallait pas oublier Lucius Malfoy qui reposait à l'infirmerie victime d'un accident de potion. Si ce que leur avait dit le directeur était vrai, mais tout le monde commençait à douter. De tout.
Minerva prit un respire pour se calmer les nerfs, rien n'y fit. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son ne voulut sortir, pour un moment. Elle se ressaisit, finalement, et demanda le silence dans la Grande Salle où tous étaient réunis, attendant les nouveaux ordres.
"Mes chers étudiants, je ne sais pas ce qui se passe, ici. Je sais que c'est un aveu grave venant de ma part, mais c'est vrai. En ce moment, nous n'avons plus aucune idée de ce qu'il faut faire. Nous allons dès ce soir tout remettre entre les mains du Ministère de la magie. Nous allons leur envoyer une lettre, ce soir, et attendrons leurs ordres. Pendant ce temps-là, je vous prierai de vous confiner dans vos maisons avec vos préfets. Restez-y, je ne veux pas que l'on surprenne quelqu'un hors de sa maison. Avec le retour de Voldemort, je le dis franchement, je ne sais plus... Ce sera tout, allez-y !"
Tous les élèves se levèrent. Ils étaient tous, pour la plupart, sous le choc. Les serpentards se demandaient si vraiment Voldemort était derrière tout ça. Les gryffondors et les poufsouffles essayaient de faire bonne figure malgré la panique qui gagnait les leurs. Les serdaigles avaient observé le professeur McGonagall et ils étaient certains que la pauvre femme semblait ne plus savoir où donner de la tête. Comme une mauvaise odeur, seul un nom planait au-dessus de leurs têtes : Voldemort. Pourtant, six gryffondors et trois serpentards se posaient d'autres questions et dirigeaient leurs esprits ailleurs.
Hermione leva la tête et croisa le regard de Draco. Sans cligner des yeux, ils semblèrent tomber d'accord sur quelque chose. Elle se leva, sourit à ses amis, en faisant un signe discret de la tête et sortit de la Grande Salle, comme tous les autres élèves. Tout le monde autour d'eux parlait du dernier malheur qui s'abattait sur l'école depuis le retour de Voldemort au pouvoir. Personne ne prêtait donc attention aux six gryffondors qui se détachaient du troupeau. Ils purent bifurquer au deuxième étage facilement et entrèrent dans la toilette des filles désaffectée. Peu longtemps après leur entrée, ils purent entendre des voix murmurées de deux serpentards, mais les pas de trois, s'ils savaient faire la différence. Pansy était avec ses amis, Draco avait réussi à semer et duper ses deux gorilles d'amis.
"...Tu vois ce que tu me fais faire ? La toilette des filles ! Oh ce dîner vaut mieux d'être très intéressant pour moi, vieux !
- Silence, Blaise ! Granger semble avoir une idée.
- Je croyais que tu ne voulais plus te préoccuper du cas de Potter et de V... Thomas ! continua Blaise, même une fois devant les gryffondors.
- Je ne le fais pas pour Potter, mais pour Snape et... Lupin... tu te souviens de ce qu'a dit mon oncle ?
- Pff ! Ouais, ouais ! Alors ma vieille, tu as une idée sur l'endroit où se trouveraient les adultes ?
- Non. Je voulais vous informer de quelque chose pour commencer, dit Hermione, elle les invita tous à s'asseoir sur leur cape. Malfoy, je ne sais pas si on te l'a dit, mais le professeur Lupin a reçu un message de Lulou, hier.
- Vraiment ! Mais...
- Tu es parti trop vite, expliqua Ron. L'oiseau a repris un bout de papier dans les restes de la beuglante et il l'a porté au professeur Lupin.
- Je ne vois pas...
- Hermione croit que c'était peut-être un rendez-vous, continua Ginny.
- Et avec ce qui s'est passé la veille, ce qu'aurait dit ton oncle, je crois que le professeur s'est mis dans la tête de la rencontrer.
- Personne ne m'a rien dit, remarque aucun serpentard ne veut me parler sans railleries, depuis hier, marmonna Draco, en plissant des yeux de colère. Je suppose que la disparition du professeur est résolue.
- Pas celles des autres, lui rappela Pansy.
- Elle a raison, pourquoi est-ce qu'ils ont disparu aussi ? demanda Blaise.
- Ce sont les seuls adultes au courant de ce qui se passe réellement ici, peut-être que le professeur leur a demandé de l'accompagner au rendez-vous pour plus de prudence, murmura Hermione, réfléchissant tout haut.
- Ils se seraient faits piéger, c'est terrible ! s'écria Ginny, en se redressant. Il faut dire à McGonagall ce que l'on sait.
- T'es malade ! gronda Blaise.
- Hé ! intervint Dean qui attendait juste ce moment.
- Non, il a raison, grogna Ron, devant les regards abasourdis des autres. Ça me peine de dire ça, vraiment, mais il a raison. Il faudrait presque tout raconter au professeur : Voldemort, Harry, Lulou, l'échange, ce qui est arrivé au professeur Malfoy... Tout, quoi ! Je ne crois pas que l'on peut se permettre que le reste du monde le sache avant l'heure, déjà qu'il y a quatre personnes en trop de mêler à cette histoire.
- Tu veux parler de nous, je suppose, dit Seamus en se désignant, Dean, Ginny et Pansy.
- Désolé, mais oui !
- Ça ne règle pas le gros du problème, dit Draco, en se levant. Je vais voir si je peux contacter, Lulou.
- Ça servira à quoi, pouffa Ron, c'est elle qui les a piégés.
- Weasley !
- Ron, Malfoy... on se calme, s'écria Hermione, en pensant à toute vitesse. Il... nous faut plus d'aide... Il y a une autre personne au courant...
- Qui ? fit Blaise.
- Mimi ? demanda Hermione en l'air, tout le monde se leva. Est-ce que tu pourrais nous aider ? Ce serait pour Harry et les professeurs disparus.
- Qu'est-ce que tu veux miss Je-Sais-Tout ! geignit Mimi, en sortant d'une des salles de toilette.
- Tu pourrais nous retrouver Harry ? Il est caché quelque part dans l'école, mais personne ne sait où... À part les professeurs et les fantômes... Il faudrait emmener Ron là-bas.
- Je sais où il est, j'ai suivi le Baron, une fois, parce que je m'ennuyais. Personne ne vient visiter Mimi, les gens qui viennent, c'est seulement pour comploter quelque chose et m'ignorer complètem...
- Oui, oui, interrompit Draco. 'Y a urgence, Transparence.
- Malfoy ! Écoute le pas, il est fâché après Ron. Je sais que c'est dur pour toi, mais si tu sortais des toilettes peut-être que tu rencontrerais plus de gens et que tu pourrais te faire plus d'amis.
- Je sais, mais... Je devrais essayer...
- Comme maintenant, en montrant la route à Ron ?
- ...D'accord ! Suis-moi, rouquin.
- Juste une seconde, demanda Hermione. Ron...
- Je sais, j'y vais, mais je passe chercher la cape, avant. Je reviens tout de suite avec l'aide de V... Harry."
Ron sortit en courant, laissant à sa traîne le fantôme de la jeune étudiante. Il monta les escaliers en courant. Les tableaux et les fantômes qu'il rencontrait ne cessaient de lui dire qu'il n'était qu'un retardataire. Il ne s'en soucia pas et continua à courir comme s'il avait la mort à ses fesses. Il arriva à la tour et se calma, reprit son souffle et entra dans la salle des gryffondors. Personne ne lui prêta attention, Lee et Sonya étaient en train de discuter de se qui se passaient comme tout le monde d'ailleurs. Ils ne pensèrent pas à faire le décompte des élèves, c'était une chance pour les renégats. Ron passa tranquillement sans attiré l'attention prit la cape de son ami et le vêtit. Il ressortit, la Grosse Dame était parti commérer dans un autre tableau.
Mimi l'attendait devant le portrait vide, elle ne le vit pas et attendit encore jusqu'à ce que le garçon soulève son capuchon et lui sourit. Elle le lui rendit et lui montra le chemin. Il la suivit en courant jusqu'au donjon. Il frissonna et fronça des sourcils en se demandant pourquoi le directeur avait caché son meilleur ami dans cet endroit lugubre. Il vint à la conclusion que personne n'aurait eût l'idée de chercher Harry dans cet endroit. Que Snape était dans les parages, cela aurait été difficile de passer pour les amis du noiraud. Sauf pour les serpentards, mais ils se contrefichaient d'Harry. Il arriva devant la porte noire et hésita. Il haussa des épaules et cogna à la porte. La Dame Grise traversa la porte et vit Mimi qui lui souriait. Le fantôme pencha la tête sur le côté et monta traversant le plafond. Elle ne savait pas comment la jeune spectre avait fait et ce qu'elle venait faire dans la chambre du gosse, mais elle n'allait pas demander d'explications. Elle était plutôt contente de ficher le camp de cette chambre, le gamin devenait une nuisance plus le temps passait.
Ron ouvrit la porte et se faufila à l'intérieur. Voldemort était assis sur sa chaise, ses pieds nus sur le bureau. Il récitait des vers. Ron ne comprenait pas un traître mot, mais reconnut la langue et le ton pour savoir que c'était français. Il haussa des épaules et retira sa cape. "C'est pratique pour une personne, mais pas vraiment pour plusieurs... Je suppose qu'il n'avait pensé qu'au fait qu'il pouvait se libérer les mains."
"N'ont qu'un espoir, étrange et sombre Capitole!
C'est que la Mort, planant comme un soleil nouveau,
Fera s'épanouir les fleurs de leur cerveau !
- ...
- Qu'est-ce que tu m'veux ? Je ne sais pas où se trouvent ses tocards.
- Ce n'est pas pour cela que je suis là.
- Tu ne devrais pas être dans ta maison ?
- Et toi ?
- McGonagall m'a dit que je pouvais rester ici ou monter, je leur ai dit que je préférais rester dans cette salle. À moins, bien sûr, que tu ne penses différemment et que tes copains et toi vouliez de ma charmante compagnie. Sache que je ne serai pas responsable de mes actions violentes sur le premier qui me cherchera un peu trop... pour quoi que ce soit.
- vous flattez pas trop, ce n'est pas pour ça que je suis là. Nous aurons peut-être besoin de votre aide pour retrouver les professeurs. Nous allons chercher H... Tom.
- Mmm ? fit Voldemort tournant les yeux vers le fantôme qui le regardait fixement. D'accord, tout pour sortir d'ici. Je mets mes souliers.
- Phew ! Ça c'est bien passé," marmonna Ron, en voyant Voldemort, dans le corps de son meilleur ami, entrer dans sa chambre.
Lorsque Voldemort sortit de sa chambre, Ron remercia Mimi. Il souleva une partie de sa cape, mais Voldemort ne fit que plisser des yeux et le regarder. Le rouquin cligna des yeux devant le refus et réfléchit. Il secoua la tête et lui demanda d'attendre. Il remit la cape sur sa tête et sortit. Il jeta un coup d'oeil dans le corridor et frappa à la porte. Voldemort l'ouvrit et sortit. Ron courut vers les escaliers, personne. Il sortit la main de sous la cape et fit signe à l'autre garçon qui courut dans sa direction et attendit. Ce ne fut pas long qu'une petite main tâchée de rousseur apparut en haut des escaliers pour lui faire signe.
Il continuèrent leur voyage jusqu'au deuxième étage ainsi. Ron courant en éclaireur et Voldemort le suivant lorsque la voie était libre. Ils ne rencontrèrent personne de toute façon. Les portraits ne semblaient pas prêter attention à Harry et ceux qui le faisaient pensaient qu'il avait changé d'avis et voulait monter dans la tour des Gryffondor. Les deux garçons arrivèrent rapidement dans les toilettes où toute la bande lançaient des idées de gauche à droite. Ils ne s'étaient pas entretués d'ennui, c'était déjà ça.
"Bravo, Ron ! fit Hermione, en souriant. Vol...
- Oh mon Dieu ! fit Ginny, en tremblant.
- C'est bien lui, hein ? demanda Seamus.
- Pourquoi est-ce qu'on n'a pas remarqué la différence dans le regard ? posa Dean, secouant doucement la tête.
- Bon, Contemplation 101, c'est fini. Qu'est-ce que vous me voulez ?
- Euh ! Nous aurions aimer ton aide pour retrouver les professeurs, expliqua Hermione.
- Qu'est-ce qui te fait croire que je sais où ils se trouvent ? Ils ne me disent rien, ces tocards. Et toi, tu as écrit à cette salope ?
- Je ne vois pas de qui vous voulez parler.
- Commence pas à jouer avec moi, ta famille pourrait tomber dans ma liste rouge, elle n'est déjà pas très bien placé dans ma liste noire...
- Vous ne me faîtes pas peur ! Grr ! Elle a un nom, d'abord, Lulou G. Rou. Et non, je ne lui ai pas réécris... Finalement, pas après ce qu'elle m'a dit. Elle ne veut plus entendre parler de votre histoire, pas de moi en tout cas. Vous allez vous débrouiller tout seul et autrement. Je ne veux pas perdre son amitié, dit Draco, se fichant complètement que sa voix n'était pas stable. Elle semblait si indifférente lorsqu'elle me hurla après.
- Bou-putain-hou ! Te laisse pas aller, corniaud ! Je vais trouver un moyen de la contacter, de toute façon... Le loup l'a peut-être déjà fait.
- Tu crois ? demanda Blaise.
- Hier, il avait l'air décidé, mais Weasley et Snape, ces cons, ont tenté de l'en empêcher. Je ne sais pas s'ils se sont dits autre chose après.
- Tu veux dire que... Snape et Charlie ne voulaient pas qu'il aille rencontrer Lulou ? s'écria Hermione.
- Hé ! Personne ne sait si c'est vraiment ce que disait le message, interrompit Blaise.
- Prenons cette route, veux-tu ? C'est la seule que nous ayons et la plus plausible, continua Hermione.
- Compris. S'ils n'étaient pas d'accord que Remus risque -entre guillemets- sa vie en la rencontrant, en auraient-ils touché mot au directeur ?
- Ce serait traître de leur part, mais très plausible, fit Hermione à la question de Blaise.
- Ce serait pour le protéger, il faut comprendre que l'oncle de Drake ne laissait rien au hasard. Lupin mourrait...
- Ou se faisait enlevé. Donc peut-être vit-il ?
- Et les trois autres, ils sont où ? Avec lui ?
- Il faut d'abord savoir ce qu'elle veut à monsieur Lupin !
- C'est une affaire de loup-garou, ils le sont tous les deux...
- Regardez-les aller, fit Draco, en souriant.
- De vrais Sherlock, grogna Voldemort.
- Au moins, ils s'entendent, bouda Ginny, haussant un sourcil.
- Et on vous entend, dit Blaise.
- Oui, on fait trêve. Il le faut jusqu'à ce que cette histoire soit finie, qu'Harry retrouve son corps et vous le vôtre. Qu'en dîtes-vous Vol... Tom ?
- Continuez à m'appeler comme ça et elle sera de courte durée cette trêve.
- On ne peut pas vous appeler par votre surnom dans l'école ! s'écria Hermione face au ton meurtrier du premier.
- Harry !
- Quoi, Potter ? demanda Blaise en se tournant vers la plus jeune d'entre eux.
- Si Remus devait partir quelque part, il en aurait touché mot à Sirius, vous m'avez dit que c'était son meilleur ami.
- Il fallait le voir de toute façon, dit Ron.
- Et on fait comment ? On ne peut pas disparaître trop longtemps, peut-être que Jordan et Sonya vont faire un petit décompte. Ils sont obligés de nous rapporter.
- Elle a raison, dit Pansy. On ne peut pas rester trop longtemps hors de notre maison non plus.
- Il va falloir retrouver le directeur, alors, pour qu'il ait le dernier mot sur notre punition, dit Dean.
- Vous... vous venez ?
- Vous... vous posez la question ? Dean nargua la question d'Hermione.
- Il faut toucher à son côté gryffondor de temps en temps, dit évasivement Pansy. Et si en plus cela peut nous donner des points facilement," continua-t-elle avec un large sourire.
Cela les fit sourire, mais ils revinrent tous au sérieux. Ron leur raconta comment Voldemort et lui étaient arrivés jusque dans les toilettes. Ils allaient faire de même. Il serait difficile de les attraper, les professeurs et le personnel de l'école semblaient avoir disparus aussi, ils devaient être en réunion. Rusard n'allait pas les choper à courir dans les corridors de l'école. Parce qu'ils allaient courir, ils devaient juste faire attention aux fantômes, aux portraits, aux armures et à miss Teigne. Beaucoup d'exercice en l'occurence.
Ron avait raison pour ce point. Ils se mirent tous à courir, le plus silencieusement qu'ils pouvaient, dans les couloirs et les escaliers vides d'Hogwarts. Ils marchaient à quatre pattes, en dessous des tableaux. Ce qui n'était pas trop souvent une chance. Draco fut surpris d'entendre Pansy pouffer de rire et non se plaindre de manger de la poussière. Blaise était calme aussi et prenait leur situation avec grand coeur. Les gryffondors essayaient de ne pas pouffer de rire, lorsqu'ils trébuchaient ou s'emmêlaient aux autres. Voldemort avait l'imagination qui se développait de plus en plus, ses façons de tuer et torturer allaient changer lorsqu'il retrouverait son corps. Ils continuèrent ainsi et personne ne pensa à exiger la place de Ron qui ne s'en formalisait pas du tout, il n'allait pas leur rappeler ce fait. Lorsqu'ils arrivèrent aux portes, elles se laissèrent ouvrir facilement et les armures de chaque côté ne bougèrent pas. Les enfants ne se posèrent pas de question. Ils maugréèrent un peu en voyant la hutte de Hagrid si loin. Comme ils n'avaient pas envie de se faire surprendre par quelqu'un regardant par l'une des fenêtres, ils décidèrent de prendre leur temps, cette fois-ci. Trois par trois, ils se faufilèrent sous la cape, Ron faisant la navette. Voldemort et lui étaient seuls pour le dernier aller. Le rouquin priait les dieux pour que l'homme ne dise rien. Il fut exaucé. Voldemort réfléchissait à toute allure. Il se demandait, entre autre, comme il allait remercier Remus si le loup-garou réussissait son entreprise. "Une mort rapide, ce sera !"
Harry était dans la hutte de Hagrid en train de tourner en rond. Il était mort d'inquiétude. Sirius et Peter n'étaient pas revenu de leur aventure. Ils s'étaient peut-être fait chopé ? Mais le gamin était certain que quelqu'un serait venu lui en parler. De plus, il mourrait de faim. Le directeur avait oublié son souper, son déjeuner et son dîner. Peut-être qu'il devrait aller à l'école au moins pour se mettre quelque chose sous la dent ! Il n'y avait rien de mangeable ici, il ne voulait pas cuir la viande pour ne pas alerter le monde de sa présence. Son inquiétude était devenu plus grande que jamais, il en oubliait sa faim, bon, des grognements et des gargouillis la lui rappelaient...
Il était maintenant presque l'heure du souper et aucune nouvelle ni du directeur, ni de son parrain, ni du sale traître. Il se tourna vers Nagini, elle avait essayé de le nourrir tout à l'heure, c'était gentil, mais ils n'étaient pas sur la même partie de la chaîne alimentaire. Il allait devoir l'envoyer en reconnaissance, elle était assez intelligente, mais elle était trop grosse pour ne pas éveiller des soupçons ou la peur. Avant qu'il ne puisse fourchelanguer, la porte s'ouvrit laissant passer...
"Hermione, Neville ? Qu'est-ce que vous faîtes là ? Où est Ron ? C'est à propos de Sirius, hein ?
- Harry, calme-toi, fit Hermione, en le prenant dans ses bras.
- Comment vas-tu ?
- Comment je vais ? Je meurs de faims, je suis mort d'inquiétude et... Malfoy, Blaise ? Encore venu m'insulter ?
- Non, nous sommes venus chercher un chien, dit Draco.
- Eurk ! C'est encore là, ça ? fit Blaise, en pointant les restes du dîner d'hier. Ça commence à changer de couleur, il fait trop chaud ici.
- Harry, tu vas bien ?
- Ginny ? Parkynson ?
- On leur a jamais appris à desservir, grogna la jeune serpentarde regardant la table.
- Vous êtes combien ?
- Encore quatre autres, Harry, et on va pouvoir discuter, répondit Hermione. Hum ! Où est Sirius ?
- Hé, Harry ! Ça boum ? dit Seamus lui tapant l'épaule.
- Mec, t'as l'air ridicule.
- N'écoute pas Dean, il dit n'importe quoi, tu as l'air...
- Très jeune, Ginny, je le sais.
- Les yeux rouges... Ce sont ceux de Tom, fit-elle.
- Je sais, je lui ressemble beaucoup trop, mais t'aurais dû voir à quoi je ressemblais avant, en me réveillant. L'horreur !
- Par tous les démons de l'enfer ! Potter, mon corps !" aboya Voldemort, en lui sautant dessus.
Harry poussa un cri en tombant par terre. Il essayait d'esquiver les coups de poings de l'autre homme, mais son corps était trop jeune et trop petit, il n'arrivait pas à retenir les bras de son adversaire. Une chance pour lui, Ron, Dean et Seamus réussirent à soulever Voldemort et à l'éloigner.
"Mon salaud ! Je ne l'avais pas bien vu, mais là...! J'ai dix ans à nouveau !
- Ah ! Ouch ! Au moins, on est fixé sur l'âge, siffla Harry, en colère.
- Tu vas me le payer. Regarde ton visage pour la dernière fois, de la chirurmagie approche, hurla-t-il, enragé.
- Voldemort ! Calmez-vous, je vous prie. Je suis sûre qu'il y a une solution magique au changement qu'Harry a pu faire, s'écria Hermione, mal à l'aise.
- Aucune, dit Harry, tout bas. J'ai fait un mauvais mélange.
- Potter, après ta mésaventure avec la potion de Lulou, tu continuais à t'essayer à la magie noire ?
- C'était de la magie blanche, Malfoy, d'abord.
- Allez, ce n'est pas si grave que ça. Voldemort retrouvera un corps jeune et neuf, dit Ron, tournant la main dans les airs évasivement.
- J'en voulais pas d'un neuf ! Où est Pettigrew que je le lui fasse payer ?
- Oh ! Je ne sais pas. Sirius et lui sont allés voir Remus pour lui demander ce qu'il y avait sur la lettre que Lulou lui a envoyée... et pour l'empêcher de faire quelque bêtise, expliqua Harry en se massant les côtes.
- Et voilà, deux autres, dit Pansy en levant les bras dans les airs.
- Quoi ? demanda Harry devant les visages bas de ses amis. Qu'est-ce qui se passe ?
- S'ils étaient avec Remus, ils ont disparu aussi, dit Ron.
- Aussi ?
- Les professeurs et le directeur ont disparus, Harry !
- Quoi ! fit Harry dévisageant Ginny. Comment ?
- Personne ne sait. Depuis hier, personne ne les a vus. Même la classe des septième poufsouffle et serpentard qui avaient leur cours de potion a vu le professeur Snape se faire remplacer par Dumbledore, lui expliqua Blaise.
- Donc, Snape, Dumbledore, Sirius, Remus, Pettigrew et Charlie ont disparu, lui dit Ron son front plissé d'inquiétude.
- Madame McGonagall dit que leur disparition remonte á entre trois heures et cinq heures de l'après-midi, hier, continua Dean.
- Et nous croyons qu'ils seraient tous -peut-être pas le directeur- allés avec Remus à son rendez-vous avec Lulou, finit Blaise.
- Mais c'est impossible ! J'ai demandé à Sirius d'aller voir Remus pour retrouver le message, c'est pour ça que j'ai envoyé Peter, il sait fouiner. Ils ne peuvent pas l'avoir accompagné où que ce soit. D'abord, Remus n'aurait jamais voulu que Peter le suive, il ne l'apprécie plus autant. Second, on m'aurait dit quelque chose ! Depuis hier, après-midi que je n'ai rien mangé... C'est quoi ces irresponsables ! On me fait mourir d'inquiétude pour aller à un rendez-vous ?
- C... Calme-toi, Harry ! fit Neville, surpris. Tu as raison, Sirius ne t'aurait sûrement pas laissé sans nouvelle. Je ne crois pas que le directeur aurait voulu que monsieur Lupin aille à ce rendez-vous. Quand à Snape, Charlie et Pettigrew ? Qui sait ?
- Vous savez quoi ? Tout a commencé avec cette lettre envoyée à Lupin. Nous devons donc fouiller la chambre du professeur, il doit y avoir un indice sur où il est allé. Il a entendu, tout comme la plupart d'entre nous, ce qu'a dit mon oncle. Même s'il ne le croyait pas, il aurait quand même laissé quelque chose pour qu'on puisse le retrouver s'il lui arrivait quelque chose. Ce monsieur me semble aimer la logique, la prudence et il a l'air de savoir user de sa cervelle !
- Wow, Malfoy ! Un compliment, il faut le dire à Lupin, dès qu'on le trouve, dit Ron.
- D'accord, on y va ! dit Harry.
- Oh, non ! On va pas recommencer le manège, regardez-moi, dit Ginny montrant sa robe sale de poussière.
- C'est vrai que vous est-il arrivé, tous ?
- Je t'expliquerai en chemin, souria Hermione.
- Bon, on recommence le manège pour se rendre à la porte et... Qu'est-ce que tu dis Harry ?
- Fourchelang, déconcentre-le pas. C'est quoi ça ? demanda Blaise.
- Mon serpent, Nagini. De quel drrroit, Potter ?
- Maiitre ?
- De quel drroit peuh til te parler, ainsssi ? L'aurais-tuh donc aaapprivoizer ?
- Houi, maiitre ! Il est aussssi dément que vous !
- T'inquiète, corniaud, ssssest un compliment venant de sssa part.
- Jjjeh croyait qu'elle ne m'aimaiih pas.
- Pff ! Tu veux un parttage des drroits de garde, tant qu'à y êêtre. Dégage, elle est à moi.
- Hé ! On sse calme, okay ! Elle m'a asssepté aussi, tu sssauras.
- Ssss'est bon d'être aimée, mais ssse n'est pas le moment.
- Ils se disputent pour un serpent ? s'écria Hermione comprenant le langage corporel de possession des deux gamins.
- J'espère vraiment qu'il n'y aura pas d'effets secondaires à ce changement de corps..." grogna Ron.
Après quelques minutes de dispute serpentine, ils se retrouvèrent à refaire le voyage à l'envers. Nagini roula par terre ne se laissant pas porter par son maître. Il était trop petit pour qu'elle puisse s'enrouler autour de lui sans dégâts. Lorsqu'ils se retrouvèrent dans l'enceinte de l'école, Ron refit le même cirque et les autres suivirent. Ils devaient toujours faire attention, l'office de Rusard était sur ce plancher. En moins de temps que cela ne leur prit pour sortir de l'école, ils se retrouvèrent devant la porte de la chambre de Remus, au deuxième étage.
Sirius pleurait. Cela ne faisait rien, personne ne pouvait le voir. Peut-être que les quatre autres pouvaient sentir le sel de ses larmes, mais il s'en contre-fichait. Il était mort d'inquiétude pour son ami car quelque chose n'avait pas bien tourné pour qu'Hermione ne soit pas venu les délivrer de leur supplice morbide. Parce que Sirius se sentait vraiment comme un cadavre. Il ne pouvait pas bouger, tout était noir. Il avait hurlé de joie dans sa tête lorsqu'il avait entendu le professeur Flitwick entrer dans la chambre. Mais on dirait que l'homme n'avait fait que jeter un coup d'oeil pour constater que Remus n'était pas là. Sirius avait envie de mourir et de dormir. Il ne voulait pas dormir car il savait qu'il se retrouverait à Azkaban. Il savait que c'était ridicule qu'il était seulement dans la chambre, dans la garde-robe de Remus, mais il ne pouvait s'empêcher de penser à Azkaban. Ce lieu horrible qu'il ne souhaiterait pas à son pire ennemi. "Remus, je sais que c'était pour le bien... mais tu vas me payer ça, mon salaud !"
Peter lui était complètement parti, il avait les yeux ouverts, mais ils ne voyaient rien. Aucun effort là-dedans, tout était sombre. Il n'y avait aucun bruit. Oh ! Il y avait eu ce bruit lorsque Flitwick était entré, mais cela n'avait pas duré. Il se retrouvait dans un silence total, dans un tombeau. Ses cousins lui avaient déjà joué ce tour... Il détestait être dans un endroit fermé, il avait toujours haï les donjons et c'était pour une bonne raison. En vieillissant, il avait cru perdu, cette peur, mais maintenant... "Je me rends Remus...!!" Ce fut ses dernières pensées avant que l'homme ne s'effondre en lui-même.
Severus bouillonnait. Il était écoeuré de se retrouver dans cet endroit. Il en avait marre et dès qu'il allait sortir... D'abord, il allait régler le cas de ce professeur imbécile qui ne savait pas faire des fouilles comme du monde ! Ensuite, cette petite élève idiote allait y passer. Peut-être qu'elle n'avait pas reçu le mot de Remus, mais le loup-garou l'avait nommée, elle allait donc y passer. Dernièrement,Remus. Lui ne perdrait rien pour attendre. Il allait rendre sa vie la plus misérable qu'il le pourrait. Il ne se trouvera plus aucun emploi. Et... et... Il voulait sortir ! Ça commençait à empester la sueur de leur corps qui se trouvaient beaucoup trop coller à son goût. Et il mourrait de faim, de fatigue car il n'avait pas encore appris à dormir les yeux ouverts, même s'il était certain d'avoir somnoler un moment ou deux. Mais en tout dernier, il se mourrait d'inquiétude pour Remus.
Charlie ne trouvait plus sa situation très drôle, il était fatigué et il avait très faim. Et les odeurs qui commençaient à flotter dans l'air n'aidaient pas son humeur. "Je peux comprendre le geste de Remus, mais là... J'espère qu'au moins rien ne lui soit arrivé que le hibou se soit juste perdu..." S'il le pouvait, il aurait grogné, il commençait à avoir un torticolis au cou et des raideurs ailleurs. Il se demandait bien comment Albus allait faire pour se redresser. Il n'était plus tout jeune-jeune.
Le directeur était en parfaite harmonie avec lui-même... D'accord, il se leurrait. Ce qui le préoccupait le plus était le fait que Remus n'avait pas donné signe de vie depuis qu'il les avait laissés. Il ne lui en voulait pas, ils avaient discuté de la prémonition de Luchaviel Malfoy. Il s'inquiétait pour les jeunes l'entourant. Comment l'âme brisée de Black supporterait telle noirceur et silence ? Comment sensible Pettigrew supporterait l'ignorance du monde extérieur ? Comment le fragile Snape allait supporter... tout ceci ? Comment Charlie... "Finalement, Charlie me semble un garçon très fort d'esprit et rempli d'humour comme tous les Weasley, d'ailleurs..." Albus s'inquiétait d'une autre personne, aussi, comment diable allait-il se mettre debout après avoir passé plus de vingt-quatre heures dans cette position assise, sans bouger ?
Les cinq hommes avaient chacun leurs sombres pensées, mais étaient tous désespérés d'une chose... Et cette chose leur fut accordée car la lumière fut...
Harry ouvrit la porte et entra, tous les autres le suivirent. Ils clignèrent des yeux, il n'y avait aucune lumière. Les gryffondors allumèrent le bout de leur baguette et Pansy put se diriger vers une chandelle et y mettre une petite flamme. Elle sourit devant les remerciements. Blaise s'assit sur le lit de Remus.
"Bon, qu'est-ce qu'on fait ? demanda-t-il.
- On cherche le message et si c'est grave, il va falloir l'apporter à McGonagall. Surtout, si on ne retrouve pas les professeurs, dit Hermione.
- Qu'est-ce que t'as encore, Pansy ? demanda Draco fouillant le bureau du professeur.
- Le professeur a laissé quelque chose crever ici. C'est horrible, fit-elle en ouvrant les fenêtres.
- Elle a raison, fit Ginny, en s'accotant au bureau qui était au pied de la fenêtre.
- Pff ! Il doit avoir un cadavre dans sa garde-robe, marmonna lugubrement Voldemort, sans sourire.
- D'accord. Laissons aérer, mais cherchons ! fit Draco.
- ...
- Hé ! J'ai trouvé, j'étais assis dessus, en plus.
- C'est l'original et ça c'est une retranscription sur parchemin, dit Draco déposant les deux feuillets sur la table. Pourtant... L'écriture...
- Ça c'est l'écriture de Pettigrew, fit Voldemort, bras croisé sur la poitrine se penchant sur le bureau.
- Il était donc bien ici, avec Sirius, s'écria Harry. Mais où sont...
- AAAAHHHHH !!!
- Nev ! Qu... Oh, merde !" fit Ron.
Nev avait suivi Nagini qui ne cessait d'aller et venir devant la garde-robe. Il se demandait ce qui pouvait bien se cacher derrière la porte., il l'ouvrit pour voir cinq cadavres les yeux ouverts. Le pire était qu'ils le fixaient, il n'avait pas pu empêcher un hurlement. Il n'entendit pas les autres s'amasser autour de lui. Il ne put voir que les yeux du cadavre de Snape bouger, ceux de monsieur Black pleurer et les yeux de Pettigrew revenir à la vie. Hermione porta la main à sa bouche en comprenant, finalement. Elle tendit sa baguette, mais Blaise fut plus rapide. Lui, aussi, avait fait 21115 disparus, finalement retrouvés.
"Finite Incantatum !"
Snape bougea la mâchoire de gauche à droite, il essaya de parler, mais seul un son rauque sortit de sa gorge ultra sèche. Les élèves se regardèrent, que devaient-ils faire ?
"Nous devons les amener à l'infirmerie, dit tout simplement Dean.
- Non, Sirius et Peter sont là aussi.
- Qu'est-ce qu'on fait alors ? demanda Pansy, plissant son petit nez. Parce que l'odeur devient atroce, désolée messieurs.
- Commençons par les sortir de là, dit Blaise tendant sa baguette.
- Wingardium Leviosa !
- ...
- ...
- Et maintenant ? demanda Blaise, après qu'ils eurent installés les adultes sur le lit de Remus et le plancher.
- D'abord, il faudrait que le sang puisse circuler dans leurs jambes et bras, le plus rapidement possible sans leur faire mal. Ils sont là depuis des heures, dit Hermione.
- Ensuite, il faut absolument aller chercher à manger. Ils doivent avoir le même problème que moi, gémit Harry.
- On fait des équipes ? demanda Ron qui commençait à aimer son rôle.
- D'accord, dit d'une voix autoritaire Draco. Blaise, Pansy et Hermione, vous allez dans la chambre du professeur Snape pour retrouver une potion revigorante, je crois qu'il le garde quelque part dans son laboratoire personnel. Cherchez dans un cabinet privé et bien caché.
- Le laboratoire est adjacent à sa chambre et le cabinet est celui placé en haut de son bureau ?
- Oui, Blaise. Weasley, avec ta cape, va falloir aller chercher des victuailles au sous-sol dans la cuisine. Ils meurent de faim comme l'a précisé Potter. Beaucoup, hein, j'ai déjà vu ton frère manger.
- Je ne prend pas ça comme une insulte, fit Ron en riant.
- Ginny, Neville, Finnigan, Thomas et moi, nous allons rendre visite à mon père... Je détournerai l'attention de Pomfrey avec mes talents d'acteur et vous chaparderez ce qu'il faudra pour soigner les professeurs si jamais Blaise ne retrouve pas la potion.
- On fait quoi, nous ?
- Potter, Voldemort, vous ne pouvez pas circuler dans l'école, sans vous faire prendre et nous non plus d'ailleurs... On va s'arranger... Vous restez, ici. S'ils disent quelque chose prenez-le en note... Et si vous n'êtes pas dégoûtés, fit Draco, sourire en coin. Massez-les un peu, surtout les jambes. Hermione le dit si bien, le sang à besoin de bien circuler, souvenez-vous-en. Allez, on s'en va, on refait le même trajet. On monte au troisième pour l'infirmerie, ensuite, vous redescendrez pour les donjons.
- Parfait ! Pas d'problème."
Harry et Voldemort se regardèrent avant de tourner les yeux vers les formes prostrés des adultes. Ils firent une grimace, ils allaient sauter la partie des massages. Ils soufflèrent quelques bougies. La lumière du soleil diminuait plus le temps passait, mais il ne fallait pas qu'on les surprenne dans la chambre de Remus Lupin, avant que le directeur ne puisse avoir son mot à dire.
Les autres enfants purent à l'aide de Ron et sans encombres monter à l'infirmerie et descendre dans les donjons. Ce dernier put aller voir les elfes de maison pour prendre deux gros paniers de mangers frais et appétissants. Contrairement à l'habitude, les elfes n'étaient pas excités. Dobby lui expliqua qu'ils étaient tous très inquiets pour le directeur disparu. Ron essaya de leur remonter le moral en leur disant que Dumbledore était un peu bizarre, mais qu'il ne disparaissait jamais sans raison. Il allait revenir. Il repartit avec les sourires tristes des elfes. Il remonta les escaliers et les étages prudemment pour ne rien renverser. Son coeur faillit s'arrête lorsqu'il rencontra la peste de Rusard dans un coin. Le premier trio ne savait jamais si miss Teigne pouvait voir au travers de la cape. Ron bifurqua et décida de prendre une autre route plus longue. Lorsqu'il entra dans la chambre de Remus, il se fit attaquer par Harry qui lui prit les paniers qui semblaient plus lourds que lui. Ron l'aida en riant à les déposer sur la table et plaça une assiette pour le garçon qui mourrait de faim. Harry se prit un morceau de pain, du fromage, du jus et quelques petits fruits, et mangea de bon coeur se contrefichant des regards des autres. Il mourrait de faim. Nagini avait essayé de l'aider, tout à l'heure, en lui ramenant un petit rongeur qu'elle avait tué par suffocation et non par son poison. Il l'avait remercié, mais le lui avait laissé. Il n'avait pas voulu la déplaire. Elle s'était dite qu'il ne faisait que des manières...
Ron se tourna vers les professeurs, Charlie était le seul qui arrivait à bouger avec de la misère et des élancements horribles le long de son corps. Ron l'aida à se redresser, mais le grand rouquin lui pointa qu'une seule chose. La porte des toilettes.
"Oups ! Je vais t'y amener, mais je ne pourrais pas t'aider plus loin, grand frère, fit-il en riant et le supportant.
- P... pas... pei...
- J'ai compris. Après tous nos efforts, on mérite l'histoire complète. J'ai tellement envie de savoir comment Remus a pu vous enfermer tous là-dedans, comme ça. Vous ne pouvez pas vous défendre d'un seul loup-garou ? 'a dû être drôle !
- N...non !"
Ron éclata de rire et le laissa seul dans la toilette. Il fronça des sourcils et se tourna vers Harry qui continuait à s'empiffrer et Voldemort qui regardait Severus et Peter avec un intérêt malsain. Il leur dit de s'occuper de son frère à sa sortie, il devait aller jeter un coup d'oeil à l'infirmerie.
Dean essayait vraiment de ne pas éclater de rire. Ils avaient fini de prendre ce qu'ils étaient venus chercher. Ginny s'était occupé du chocolat, Neville de quelques vêtements d'infirmerie, Dean avait trouvé une potion revitalisante et Seamus s'occupait de soutenir Draco qui avait fait une crise pour détourner l'attention de Poppy Pomfrey. Dès leur arrivée, la dame leur avait souri avec sympathie et les avait dirigés au chevet du malade. Ce n'était pourtant pas la première fois que Draco était venu voir son père, mais on dirait que quelque chose de nouveau s'était passé dans sa tête entre-temps. Il s'était littéralement écroulé sur le corps de son père et s'était mis à hurler qu'il ne le reverrait jamais plus. Il avait déblatéré toutes les catastrophes qui étaient arrivés à sa famille. Sa mère qui reniait presque son nom depuis son aveu noël dernier.
"Oh, père ! Comment pourrais-je vivre sans vous ? Vous fûtes le seul à m'accepter tel que je suis, à m'encourager...
- Malfoy, dis pas des choses pareilles ! fit Seamus qui le tenait par un bras, Poppy tenait l'autre.
- Pourquoi ? Oh, pourquoi ? Mère me hait, elle ne me parle plus depuis mon aveu et cet été n'a rien changé, l'attaque... Pourquoi ? Où sont mes oncles qui auraient dû venir me voir... Le noir... Si vous ne vous réveillez plus jamais, le noir sera mon nouveau costume... Je vais devenir comme Snape ! Oh ! Je ne le supporterai pas, pèèèrrre...
- Malfoy, s'étouffa Seamus cachant son visage de Poppy. Reprends-toi ! Commente veux-tu éviter les autres serpentards et les gryffondors si tu t'écroules comme ça ?
- Je m'en fous. Rien ne va plus, tu comprends pas... Ma vie est... Je veux renter chez moi, s'écria-t-il, la voix plus haute perchée. Faire des préparatifs... Peut-être que mon oncle n'a pas eu le temps d'avertir les autres membres de ma famille. C'est pour ça qu'ils ne sont pas venus... Blaise ! Où est Blaise, mon meilleur ami... mon seul ami...
- Malfoy, c'est pas vrai, tes autres comparses serpentards... Et il n'est pas là, il est dans sa maison.
- Oh ! Père !
- Ne recommence pas, murmura Seamus à son oreille. Les autres sont partis avec Ron, il reviendra bientôt.
- Vraiment ? chuchota-t-il.
- Commence à clore ton show. Reprends-toi, Malfoy, dit-il à voix haute. Rien n'est perdu, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Ton père est en vie !
- Tu as raison, Finnigan ! Je... je dois être fort ! Pour... pour lui... son retour...
- Exactement ! Monsieur Malfoy, fit Poppy qui avait les larmes aux yeux. Je ferais tout pour qu'il se remette !
- Merci, madame Pomfrey. Je sais... que vous veillerez sur mon père avec attention et... Merci !" fit Draco avec ferveur en la serrant dans ses bras.
Il se redressa, essuya les larmes sur ses joues et s'en alla avec Seamus. Ron était de retour pour les mener dans la chambre de Remus. Ils descendirent les escaliers et dès que les trois garçons furent certains de ne pas être entendu, ils pouffèrent de rire.
"Malfoy, c'était ta performance de l'année !
- Je... sais... Mais, ça m'a aidé. Un grand poids... commença-t-il avant de s'interrompre. C'est pas vrai ! Je commence à me sentir beaucoup trop à l'aise avec eux. Il faut que cette histoire finisse pour que tout redevienne à la normale !
- Allez, 'faut faire vite. Miss Teigne est quelque part," fit Ron effaçant son sourire.
Ce fut en mâchonnant des morceaux de chocolat que les adultes virent la porte s'ouvrir une dernière fois laissant passer Blaise, Hermione, Pansy et Ron. Le serpentard avait le bocal qui contenait la potion. Il s'approcha de Draco qui s'était levé et lui tendit la potion. Draco fronça des sourcils, il était dans de beaux draps, il s'assit sur le lit à côté du professeur de potion qui souffrait le martyr.
"Neville, tu es à côté, peux-tu me tendre un verre ?
- Voilà, pourquoi faire ?
- Je ne sais pas quelle quantité donnée. La potion à ses bons côtés et ses méfaits. Elle va faire circuler le sang à la normale, sans douleur, mais trop en donner exciterait trop le coeur et un arrêt cardiaque pourrait survenir. C'est pour cela que je commence par le professeur, il saura quand arrêter de boire, n'est-ce pas ?"
Severus ne put qu'acquiescer doucement de la tête, il souffrait d'un vilain torticolis. Draco versa un peu de la mixture verte claire dans le verre, tendit le bocal à Neville. Il aida le professer à se redresser et approcha le rebord du verre aux lèvres parcheminées de Snape. Tout le monde était tendu et personne ne savait pourquoi. Hermione se disait que si jamais quelque chose tournait mal, ils allaient devoir appeler un professeur. Elle ne savait pas encore comment réanimer une personne qui venait de subir une attaque par magie. Et Charlie qui avait une crampe aux jambes depuis que Harry l'avait aidé à sortir de la toilette se demandait s'il pourrait être utile dans son état si une catastrophe se produisait.
"D'accord ! Arrêtez, hurla Voldemort, faisant arrêter des coeurs et sursauter Draco qui manqua tout renverser sur Snape et lui.
- Faîtes attention ! s'écria Blaise.
- Je vais le faire, je sais exactement la dose qu'il faut...
- Pourquoi vous ne l'avez pas dit plutôt ? demanda Draco en revidant le contenu du verre dans le bocal et les tendant au mage noir.
- Pff ! Je m'amusais à vous voir tous suer.
- Qu'est-ce qui vous a fait changer d'idée ? s'enquérra Ginny.
- Potter ne voulait pas cesser de hurler dans mes oreilles.
- Il fallait bien, marmonna le jeune sorcier. Qu'est-ce qu'on aurait fait si Draco s'était trompé et avait tué le professeur ?
- Moi, j'aurais ri."
En moins d'un quart d'heure, tous les professeurs purent bouger sans picotements dans les muscles. Ils firent tous un tour à la toilette l'un après l'autre et se changèrent dans des vêtements qui ne leur colleraient pas au corps par la sueur. Ils revenaient s'asseoir silencieusement pour manger à leur faim. Albus fut le dernier à revenir, il s'écroula sur la chaise que tous lui avaient réservée. Tout le monde le regardait avec expectation, mais il ne s'en soucia pas pour le moment, il se posait des questions et se servait dans le panier. Charlie était assis sur le sol avec les enfants et éclata de rire. Ce ne fut pas long avant que les élèves ne fassent pareil. Ils riaient tous de soulagement. Près d'une heure avait passé depuis que McGonagall avait envoyé les élèves dans leurs maisons respectives, mais ce fut une heure très éprouvante pour les enfants qui ne demandaient pas mieux de se changer les idées. Ils se turent l'un après l'autre et laissèrent les professeurs manger avant de savoir ce qui se passait et ce qui allait arriver à partir de maintenant.
Albus pensait rapidement, il avait la solution entre ses mains dans la chambre de Remus. Il prit le bout de papier moldu sur lequel avait écrit Lulou. Il fronça des sourcils, c'était vrai qu'il avait conseillé son ancien élève à utiliser toutes ses cartes pour aider Harry, mais prudemment ! "Qu'est-ce que les jeunes ont à ne pas comprendre ce terme ? Maintenant, il lui est arrivé quelque chose et nous devons le retrouver. Je ne peux rien faire vu ma position, mais la tactique draconienne à laquelle je pensais semble arriver," pensa le directeur en regardant les quatre hommes qui avaient partagé le petit placard de Remus avec lui. Ils semblaient s'en remettre peu à peu. Severus ne mangeait plus, il calculait. Il devait retrouver Remus pour se venger convenablement du tour de la robe de chambre. Sirius aussi, mais il savait parfaitement comment il allait se venger de cette mini-trahison. Peter, lui, essayait de ne pas trop rester dans le champ de vision de son maître, mais Voldemort ne s'occupait pas de lui. Il était lui aussi en train de penser à quelque chose. Harry et lui étaient dans la même pièce, mais il ne pouvait rien lui faire, ce qui était d'une telle frustration. Charlie rigolait avec ses élèves qui lui racontaient la performance de Draco dans l'infirmerie. Les autres adultes écoutaient d'une oreille distraite quand Albus interrompit tout.
"Nous devons retrouver Remus. Nous pouvons supposer que quelque chose ait mal tourné si nous avons été retrouvés par chance par nos élèves. En passant, je vous remercie amplement pour tous vos efforts, mes enfants. Même si je crois que tout aurait été plus simple si vous aviez appelé madame McGonagall. Je comprends pourquoi vous ne l'avez pas fait, par contre, fit-il regardant Sirius, Peter, Harry et Voldemort.
- Bien, maintenant que nous sommes libres, allons chercher cet imbécile, grogna Sirius. Je sais exactement où commencer.
- Vraiment ? fit Snape dubitatif.
- Par la forêt, c'était leur lieu de rendez-vous. Un début comme un autre.
- Excusez-moi. J'aimerais savoir ce que vous avez l'intention de faire de...
- Malfoy, ne commence pas, tonna Voldemort, en se levant. Nous savons que ta pétasse est en Angleterre, à moins qu'elle ne soit déjà repartie avec son trophée. Il faut chercher dans les environs de Hogwarts. Nous devons poser des questions aux habitants du Pré.
- Il n'y aura pas de nous, Tom. Vous les enfants, vous retournerez dans vos maisons et nous allons faire quelque chose.
- Nous ? fit Severus, en fronçant des sourcils.
- Oui, le geste témérairement imprudent de Remus vient de me donner la solution pour commencer nos recherches.
- Directeur... commença Charlie, inquiet.
- Je sais, tout sera chamboulé, mais je ferai appel à des professionnels pour vous remplacer. Déjà que Remus m'avait trouvé un remplacement pour Lucius... Severus, Charlie, Sirius et Peter, vous allez commencer dès maintenant. Utilisez la salle d'eau de Remus, je vais vous faire envoyé vos effets personnels. Vous partirez après le couvre-feu.
- Mais Albus...!.
- Nous en discuterons plus tard, Severus. Je dois faire mon apparition, sinon McGonagall sera vraiment inquiète.
- Monsieur, j'aimerais les aider à chercher !
- Il n'en est pas question, Harry.
- Je suis sûr que Nagini et moi pourrons les aider. De plus, si nous retrouvons madame Rou, j'ai plus de chance de la convaincre et l'apitoyer sur mon sort que des adultes énervés.
- C'est une bonne idée, Harry, mais non. C'est trop dangereux.
- Mais...
- Harry ! Est-ce que tu t'es vu dans un miroir dernièrement ? demanda Ginny.
- Tu es plus petit que Ginny à son arrivée à l'école, expliqua Charlie. Tu as l'air d'un gamin... tu en es un, mais... Tu comprends !
- Mais, j'ai les pouvoirs de Voldie !
- ...
- Oups ! Voldemort ! Je crois avoir les pouvoirs qu'il avait avant l'échange.
- Voldie ?!?
- Ta gueule, Zabini. Le corniaud a raison. Il a assez de pouvoir pour faire chanter cette salope, mais tu ne sais pas les utiliser, alors je vais avec lui !
- Tous les deux, c'est non. Si je dois vous enfermer avec Nagini, je le ferai ! Monsieur Ron, donnez-moi cette cape !
- Oh ! fit le garçon en tendant le morceau de vêtement au directeur.
- Bien. Vous, retournez dans vos maisons et je le saurai si vous disparaissez bizarrement pour plus de deux heures. Tom et Harry, vous allez me suivre. Vous serez surveiller dans ma tour par Fumseck. Retournez dans vos dortoirs, messieurs et mesdemoiselles.
- Oui, directeur, soupirèrent-ils tous en sortant.
- C'était peut-être un peu dur, Albus, mais...
- Nécessaire, continua Severus pour Sirius, en se levant.
- Où comptez-vous aller, Severus ?
- Pff ! Je croyais que vous auriez oublié ces sottises. Vous devriez demander l'aide de professionnels pour retrouver Remus.
- Assoyez, Severus, et attendez vos effets !
- Compris ! Pas la peine de prendre ce ton avec moi, grogna rageusement Severus en rougissant sous les rires de Charlie et Sirius.
- Bien, je reviendrai pour plus d'instructions. Sirius, Peter, peut-être que vous devriez prendre une tête d'avance dans vos recherches.
- Oui," firent les deux hommes en se transformant.
Les préparations débutaient donc. Albus, pourtant, n'avait pas compté sur l'entêtement du destin, de Draco Malfoy qui ne voulait pas qu'un malheur survienne à son amie, de Voldemort et Harry qui se sentaient trop concernés pour rester les bras croisés.
Remus Lupin était étendu sur un lit étroit, complètement sonné, dans les vapes. Vulcan, le plus costaud des quatre loups-garous, l'avait assommé très durement avant de se transformer comme les autres et le prendre sur son dos. Le pauvre professeur avait été sonné par plus que cela encore. Lulou était plus étrange qu'il ne l'aurait cru. Et le fait que les hommes se soient transformés sans pleine lune l'avait littéralement jeté par terre. Il cligna des yeux et grogna en se redressant. La première chose qu'il remarqua fut la pénombre de la pièce. Aucune chandelle, aucune ampoule. La seconde, c'était qu'il n'avait plus ses vêtements sur lui ni sa baguette. Il regarda autour de lui, ses yeux lupins réussirent à apercevoir un autre lit. Il se leva avec le drap, s'entourant le corps et s'approcha du lit. L'air était lourd, il n'y avait aucune fenêtre, mais il savait qu'il faisait chaud où qu'il soit. À moins qu'il ne fut dans cette pièce trop longtemps. Sur le lit était étendu entre les draps un homme avec un bandeau entourant sa tête et barrant ses yeux. Il ne savait pas s'il dormait. Il essaya de l'observer un peu mieux. Avec un seul reniflement, il savait que c'était un loup-garou, aussi. Il sentait la maladie, il ne prenait pas trop de place dans le lit, il devait être très maigre. Il était jeune aussi, plus jeune que l'odeur de mort qui avait émanée de Lulou.
"Ne me regardez pas comme ça. Elle dit que c'est temporaire... Je la crois. C'est seulement que je n'ai pas un grand appétit ces derniers temps, il faut qu'elle me force la main, me donner à manger parfois, dit l'homme d'une voix rauque.
- Vous devriez manger, prendre des forces. Je me nomme...
- Remus Joann Lupin, je sais.
- Comm... Comment savez-vous pour mon autre nom ? Même mes amis ne le savent pas.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas, je n'ai jamais vraiment pensé à le leur dire. Ils ne m'ont pas posé de question, non plus. Mais vous comment savez-vous ?
- C'est quelqu'un qui me l'a dit... il y a longtemps.
- Vous avez bonne mémoire...?
- Dominic Maelechlainn.
- Irlandais. Bonjour ou... peu importe le moment de la journée. Il n'y a pas de fenêtre, ici...
- Non, je n'en ai pas vraiment besoin, mais les bouches d'aération, je les ai exigées. 'Fait trop chaud ici, sinon.
- Vous êtes aveugle.
- Wow ! Bravo, Sherlock qui t'a mis au parfum ? nargua sèchement le jeune homme.
- Désolé, je croyais que aviez eu une opération aux yeux. L'odeur du sang...
- Oh ! C'est vrai, je reviens d'une opération infructueuse. Lulou a beaucoup trop déversé la pauvre... Je ne comprend pas pourquoi elle se donne ce mal, je lui ai dit ce qui arriverait si je retrouvais la vue.
- Je peux m'asseoir ?
- Bien sûr, dit-il en souriant et se tassant sur le côté.
- Merci. Je... Donc, vous avez perdu la vue dans un accident ?
- Oui, je me suis frappé la tête en... C'était le jour de ma Morsure. Tant de dévastation, je ne voulais pl...
- Oh !
- Ça remonte à dix ans, je n'avais même pas treize années...
- Je vois.
- Moi, pas !
- Mon Dieu !...
- J'adore faire cette blague, ne soyez pas embarrassé. Vous allez... voir, je ferai référence à ma... non-voyance, c'est de bon coeur et pour tomber sur les nerfs de Vulcan, Érick et Lulou.
- Han-han !
- Je sais aussi que votre Morsure vous l'avez eu à huit ans.
- Comm...
- La même personne me l'a dit, aussi. Mais... Lulou s'en vient.
- Je sais, je l'ai sentie et je l'entends, fit Remus se raidissant.
- Oh ! Calmez-vous, elle n'est pas méchante du tout... Enfin, juste hystérique, paranoïaque et, peut-être, schizophrène.
- Et vous voulez que je me calme ?!?
- Hé ! Hé ! Hé ! ria, à coeur joie, l'homme.
- Est-ce que vous êtes un prisonnier aussi ?
- Par les Jumeaux de Rome, pourquoi est-ce que vous pensez ça ?
- Je... Mais elle m'a enlevé avec ses trois... amis ?
- Elle est comme cela lorsqu'elle veut éviter de longue discussion inutile, elle brusque...
- Pourquoi est-ce qu'on dit elle ?
- Je ne sais pas. Pourquoi pas, c'est une femme !
- Euh ! Plus maintenant ! marmonna Remus fronçant des sourcils lorsqu'il entra.
- Salut, Dodo !" dit Lulou tenant une sphère lumineuse dans sa main et la déposant sur la table de chevet de son ami.
Remus put voir que Dominic était encore plus maigre qu'il ne le pensait. Le bandeau était tâché de rouge, il fallait le changer. Sa pâleur était maladive, presque cireuse. Ses lèvres étaient bleutés, minces et parcheminées par la déshydratation. Remus se tourna vers Lulou qui s'était penché au-dessus de son ami avec un large sourire sur son... nouveau visage.
"Bien dormi ou notre invité t'aurait dérangé ?
- Non, j'étais déjà réveillé lorsqu'il s'est levé. Comment tu vas ma belle ?
- Je me porte comme un charme, je ne m'habituerai pas au réveil, par contre. Est-ce qu'il faut absolument que ce corps agisse de la sorte ?
- Tu as choisi un mâle, c'est ton problème, fit Dominic en riant.
- Pff ! J'suis sûre que c'est le sien qui réagit de la sorte. Tu te réveilles pas avec une érection chaque matin quand même, vous, non plus, Remus ?
- Hum !... Laissons tomber cette discussion, s'il vous plaît. Vous aurez le temps de vous habituer au corps que vous avez...pris. J'aimerais savoir ce que vous me voulez.
- Pas ici, ailleurs, monsieur.
- Où sont mes vêtements, de toute façon ? Je ne pourrais pas sortir où que votre ailleurs soit, vêtu seulement d'un drap.
- C'est pour ça que vous n'avez plus vos vêtements, sourit Dominic. J'vous ai dit qu'elle était paranoïaque. Elle ne voulait pas vous voir sortir de la chambre.
- Oh ! Je vais retrouver mes habits, donc.
- Nous les avons brûlés, ces choses que vous considérez comme des vêtements, dit-il, en se dirigeant vers la porte et hurlant après son autre compagnon. Arman, amène-toi, voyons.
- J'arrive ! Voici, ta-daa ! Oh ! Vulcan et Érick sont en train de se battre, encore. Tu veux commencer les paris ?
- Pas aujourd'hui. Je vais aller leur dire d'arrêter et de reporter leur combat à ce soir. Nous avons des invités, des questions à répondre et il faut présenter Remus à notre petit cercle.
- Tenez, Remus-cher, fit Arman en lui tendant ses nouveaux vêtements moldus dernier cri.
- Bien, Arman va vous attendre dehors, fit Lulou se penchant sur Dominic et le prenant dans ses bras avec les draps.
- Lulou, je suis capable de marcher, même aveugle !
- Tu es un paquet d'os. J'aurai trop peur que tu ne t'exploses quelque chose si tu advenais de tomber."
Remus les regarda sortir et poussa un soupir. Il ne savait plus dans quoi il s'était embarqué. Il croyait que ce serait simple, mais tout s'était compliqué. Il n'était pas encore en morceau, donc il pouvait supposer que tout commençait bien. Lulou semblait vouloir quelque chose de lui peut-être pourrait-il échanger ce quelque chose contre l'antidote de Harry et Voldemort. Il sourit pour se donner du courage. Il était entouré de loups-garous, il en était certain maintenant... Il ne savait pas pour ce Érick, mais il n'allait pas parier contre. En s'habillant, il revint à la situation la plus bizarre de sa vie. Lulou n'était plus la femme qu'il avait vue à l'endos de son livre unique de magie noire à l'école. C'était un homme très grand, dans les cinq pieds onze pouces et elle -il- était d'origine asiatique. Il se demandait ce qui était arrivé au pauvre homme qui se retrouvait dans le corps de la jeune femme. Tout pour mélanger son esprit. Elle avait utiliser son propre sort sur lui... elle. "Mais pourquoi ? Oh ! Elle est peut-être schizophrène et paranoïaque... Je suppose que tout ne doit pas rouler rond dans sa tête. Dire qu'elle est l'amie du jeune Malfoy et qu'il serait prêt à la défendre contre tout. Oh, putain !!"
Il venait de se rappeler d'Hogwarts et ce qu'il avait fait à ses collègues et amis. Ronan, le... plus fous des trois loups-garous, avait mangé le hibou après s'être transformé. Remus leur avait expliqué qu'il devait laisser un message pour une de ses élèves. Lulou n'avait fait que pencher la tête sur le côté et son homme de main avait sauté dans les airs, ses vêtements explosant en petits morceaux en se transformant en l'énorme monstre qu'était le loup-garou, sans grognement de douleur et avec grande facilité. L'oiseau n'avait pas eu de chance, les crocs du monstre avaient passé à côté de la gorge de Remus qui tombait de tout son long et ne firent qu'une bouchée de l'oiseau. Remus était resté sur son derrière, le coeur battant la chamaille dans ses oreilles pendant que les autres se transformaient et que Vulcan l'assommait.
Le loup-garou sortit de ses pensées et releva la tête lorsque Arman cogna à la porte :
"Hé ! Si vous avez besoin d'aide, je serai ravi de vous'habiller. Je sais que les sorciers ont l'air d'avoir de la misère avec le style moldu...
- Non ! Je vais bien, j'ai fini... Pas besoin de votre aide, voyez, dit Remus, en ouvrant la porte.
- Oh ! bouda Arman avant de sourire à nouveau. Suivez-moi et ne vous perdez pas, hein. Lorsque Vulcan vous a amené, hier, j'ai vu les regards des quelques femelles qu'il y avait. Elles sont extrêmement curieuses, même les plus jeunes, et elles vous veulent, mon vieux. Il faut dire que la pleine lune vient de passer, hein. Ça ne fait que quelques jours, mais... Wow ! Elles vous veulent, cela se voit dans leurs yeux et la bave qui leur coule aux commissures des lèvres...
- Euh !...
- Je plaisante... Pour la bave. Elles ont plus de décorum que ça, hé ! hé ! Mais je les comprend, vous êtes un joli spécimen de notre race.
- Euh !...
- Quand je parlais des femmes et des quelques mecs qui vous checkaient, c'étaient bien entendu les célibataires. Les couples sont plus fidèles que ça, c'est juste un problème pour les lits que nous avons. Maintenant, Lulou pense à interdire les boutes sexuels au lit peu de temps avant et après une pleine lune. Je veux dire, nous sommes diaboliques lorsqu'on est en manque. Il faut un grand contrôle ou un partenaire qui fait dans le BDSM et qui soit prêt à vous attacher solidement.
- Euh !... Oh ! Mon dieu !
- Donc vous restez à mes côtés, fit-il en passant son bras autour de celui de Remus. Ils vont penser que nous sommes ensemble. Même si je ne crois duper personne..."
Remus ne répondit pas, son cerveau s'était arrêté à des "euh" devant l'attaque du jeune homme et son bla-bla. Il cligna ses yeux et décida d'observer l'endroit où il se trouvait. La maison était gigantesque ! Elle était modifiée par magie, évidemment. Comme ils descendaient les étages. Il remarqua qu'ils s'étaient retrouvés au dernier étage et que la bâtisse en comptait cinq. Sur les étages, des rangées de porte s'étendaient sur des kilomètres. Lorsqu'ils arrivèrent au plancher principal, il remarqua les larges portes qui donnaient sur l'extérieur et d'autres qui semblaient mener vers une immense salle. Malgré ce que le gamin lui avait dit, il ne semblait pas y avoir âme qui vive dans cette baraque. Le jeune loup l'amena vers une porte dessous les escaliers, il y avait un gardien. Il était plus petit que Remus, c'était un loup-garou. Il leur ouvrit la porte d'un coup de baguette et la referma derrière eux, les suivant. Le couloir était chaud, étouffant et large et il descendait presque à pique dans le sol. Bizarrement, le gamin devint silencieux. Ils descendirent un long moment, Remus commença à se demander s'ils allaient arriver quelque part, ou si les deux loups l'amenaient quelque part pour le buter. "Non, Remus. Lulou veut quelque chose de toi, donc il va y avoir une longue discussion... Et je sais tellement que je ne vais pas apprécier..." Ils marchaient encore, cela devait faire plus de cinq minutes, maintenant. Remus avait compris que la maison abritait seulement des loups-garous lorsque le gardien leur était apparu. Avec appréhension, il se demandait comment il allait pouvoir fuir cet endroit s'il advenait quelque chose de terrible. Il se souvenait de son dernier été, le goût du sang dans la bouche et le reste sur son corps nu... Comment il avait fait pour se libérer des chaînes et semer Sirius, il ne s'en rappelait pas. Mais une odeur restait dans sa mémoire, celle d'une autre créature. Tout comme lui. Toute cette nuit de pleine lune, elle avait été avec lui. C'était embrouillé dans sa tête, ses transformations douloureuses le rendaient fragile à ce genre d'amnésie. Finalement, une autre porte gardée par une femme costaude à la chevelure miel luxuriante leur apparut.
Lorsqu'elle fut ouverte, Remus retint un hoquet de surprise en voyant le nombre de loups-garous qui peuplaient l'énorme salle. Il se frotta les yeux et se mit à regarder la salle en tournant lentement sur lui-même. Elle était en forme de carré parfait et son plafond avait la forme d'un dôme. Il y avait plusieurs portes le long des murs et un long balconnet encadrait les murs, des escaliers y menant et vers d'autres portes. Il regarda les hommes et les femmes tous habillés de vêtements moldus. Il y en avait de toutes les races, de tous les genres et ils respiraient tous la santé et la joie de vivre. Toujours surpris, Remus se laissa entraîner par Arman vers un énorme bar et se laissa asseoir. Plusieurs loups et louves s'étaient tournés vers lui comme lui avait dit Arman, mais il ne les remarqua pas. Il ne se sentait pas très bien. Arman le laissa et il se tourna vers les barmans et barmaids qui allaient et venaient. À côté de lui, une jeune louve qui ne devait pas avoir quatorze ans essayait de se faire servir une boisson alcoolisée. Mais elle ne reçut qu'un lait fouetté au chocolat. Elle partit en boudant, mais sans oublier de prendre son breuvage. Remus clignait doucement des yeux en la regardant courir vers ses copains avant qu'ils ne s'engouffrent tous dans une salle. En moins de deux jours, il était sonné une quatrième fois. Un verre apparut à côté de son bras, il était rempli d'un liquide mât. Remus leva la tête :
"Yah, mon vieux ! T'as l'air d'en avoir d'besoin, fit l'homme musclé avec des tatous dansant sur ses bras, hypnotisant presque le pauvre homme. Besoin d'parler, vieux ?
- Euh !...
- J'vois, c'est ta première fois, ici ? Au R'fuge ?
- Le Refuge ?
- Bof, c'est comme ça qu'on l'appelle, par ici. Celui-là n'accepte que les loups, tu comprends. Les chambres du d'sus, c'est pour ceux qui cherchent asile et aide. 'Y a des travailleurs sociaux dans l'coin. Tu sais, la persécution et toute cette merde !
- Mais... ?
- T'en as jamais entendu parler ?
- Non et je suis ici depuis longtemps.
- Vraiment ? T'es sûr ? Ton accent dit aut' chose, vieux. J'espère que tu réalises que tu es au pays des Yankees, mon vieux.
- En Amérique ?
- Ouaip ! Les États-Unis. Les englishs, c'est dans l'vieux continent... Ouais, t'es vraiment perdu, mon homme.
- Pas vraiment, Willy, il est juste légèrement dépaysé. Ça se replacera.
- Si tu l'dis, Érick."
Remus tourna la tête vers Lulou qui lui fit signe de la suivre. Il laissa son verre intouché et suivit l'homme qui marchait sans difficulté parmi la pile de monde qui se retrouvait dans la grande pièce. Les gens lui cédaient le passage, même si plusieurs le dévisageaient avec haine et dégoût. Remus était certain qu'il voudrait pas être entre le premier qui essaierait de l'attaquer et elle. Il n'arrivait pas à comprendre certain langage corporel qu'il voyait. Ils la détestaient, mais ressentaient un besoin d'être dans son entourage, dans les parages. Remus avala sa salive difficilement en remarquant une chose qui ne lui avait pas sauté aux yeux à son entrée. En plus d'être en santé, la plupart, une grande partie, des loups étaient dans une forme athlétique. Presque guerrière. Plusieurs mâles, même des femelles, le jaugeaient, le mesuraient de la tête au pied. Il y en avait qui était soit trop gros ou trop maigre, mais la raclée que Remus mangerait s'il devait en mettre juste un petit en colère ! Même les femmes semblaient prêtes à tenir tête à n'importe lequel des mâles de la salle.
En regardant autour de lui, une odeur toucha ses narines. Il la suivit sans s'en rendre compte. Son subconscient -ou était-ce son alter-ego- l'avait reconnu. Il marcha un bon moment avant d'arriver à une table. Il sentait des drôles de regards dans son dos, il savait qu'il avait attiré l'attention de plusieurs, bonne ou mauvaise. Il ne savait guère, mais il ne se soucia pas du fait qu'il s'éloignait seul dans ce marasme et se retrouvait en face de Lulou Rou... Son corps, pour ainsi dire, et l'homme qui devait se retrouver dedans. Il était en vie. Il ressemblait à l'image sur la couverture arrière du livre de Changement. Remus cligna des yeux lorsque les yeux verts lumineux de la femme se posèrent sur lui. Elle était de très petite taille, à peine cinq pieds cinq pouces, ses cheveux étaient très courts, coupés à la garçonne ; la seule différence de l'image. Le tatou sur la moitié de son visage était toujours là. Un loup combattant un dragon. Il cligna des yeux et renifla l'air. C'était elle, celle qui était dans sa mémoire floue, celle qui l'avait accompagné lors d'une des pleines lunes de cet été. Il n'en croyait pas ses yeux, pourtant la lettre qu'elle lui avait envoyée n'avait rien de son odeur... Mais celle d'Érick !
" Salut ! On dirait que vous allez être malade, ça va ?
- Bo... Bonjour ! No, non... Je vais bien.
- On dirait que vous me reconnaissez de quelque part. Ce qui est très probable la connaissant, hein Lulou ?
- Très, fit l'homme qui apparut derrière Remus.
- J'aimerais tellement des explications, là. À quoi vous jouez ?
- Suivez-nous, donc, fit Lulou... ou Érick.
- Une chose avant tout. J'aimerais savoir vos noms, cela semble idiot, mais je me perds, là.
- C'est pas idiot, du tout, s'écria Arman passant ses bras autour de la taille de Remus par derrière le faisant sursauter. Au début, je me perdais aussi. Lulou restera toujours Lulou entre nous. Les autres l'appellent Érick Wa Ming.
- Et moi, je suis maintenant appelé, Lulou G. Rou. Mais c'est Érick dans mon cercle d'amis et de certains collègues.
- Oh !... D'accord. Hum ! fit Remus en s'extirpant des bras du jeune loup. C'était donc vous qui vous battiez avec Vulcan ?
- Oui, mais 'faut remettre ça. Vous voulez essayer un de ces quat' ?
- Érick ! Regarde-le, fit Arman avec une moue. Il ne pourrait même pas tenir tête à Amélia.
- Qui est-ce ?
- Euh ! fit Érick en grattant son coude gauche.
- Désolé, Remus, mais c'est vrai...
- Qui est-ce ?
- ...
- Va-t-on, en finir ? grogna Lulou en s'éloignant. C'est un de nos chiens de garde."
"Oh ! Même leurs chiens sont plus costauds que moi... Ils n'ont pas pensé à Dominic..." pensa Remus insulté, en les suivant dans une des petites salles de conférences en étage. Arman lui tint la porte avec un sourire désolé et un clin d'oeil. Remus se demandait toujours comment il avait pu taper dans l'oeil du garçon, il ne devait même pas avoir vingt ans. Il chassa ces pensées de sa tête et entra dans la pièce sombre, illuminée que par plusieurs bougies qui flottaient dans les airs le long des murs. La pièce était rectangulaire et les fenêtres étaient placardées. Il y avait une grande table rectangulaire où plusieurs personnes étaient installées. Il reconnut le reste du trio de "hyènes" de Voldemort. Il vit Dominic qui était assis à la tête de la table à côté de Lulou. Il semblait un peu mieux, il avait un air frais et dispo et ses joues étaient rouges pommes. Remus sourit face au changement. Il s'avança un peu plus dans la sombre salle. Il sursauta en voyant trois gosses qu'il ne connaissait pas, mais qui avait une odeur familière. Finalement, un grognement qu'il ne put retenir sortit de sa gorge en voyant trois êtres d'une pâleur extrême. Leur odeur de cadavre ne l'avait pas échappé, malgré le fait qu'ils étaient tous grandement parfumé. Des vampires purs sang.
"Oh ! fit Ronan, en bougeant sur son siège. Il a toujours l'instinct, toujours...
- Silence, Ro, gronda Arman. Assoyez-vous, Rem.
- Déjà les petits noms, marmonna Vulcan les lèvres serrés et fusillant du regard Remus qui se sentait vraiment mal, quelque chose de monstrueux allait se dire.
- Petits noms, hi ! hi !
- Bien, soupira Lulou avec une moue dans la direction de Ronan. Remus, vous vouliez plus d'explications sur votre présence ici. J'aimerais d'abord vous introduire brièvement ces lieux.
- C'est d'une importance capitale ? Je croyais que c'était un refuge pour les loups-garous en détresse.
- Oh ! Les chambres et la bâtisse du dessus le sont. Mais ici et les endroits où mènent ces portes ne font pas partis du Refuge, dit Lulou.
- Qu'est-ce que c'est alors ?
- La base-mère de mon armée.
- Pardon ?
- Je me permet de vous le dire car je suis sorcière, je peux vous retirez tout ceci de la tête. Tout cela dépendant de votre réponse. Les gens au-dehors font, ou feront, partis de mon armée. Le nôtre, vraiment...
- Pourquoi ?
- Comment ça pourquoi ? demanda-t-elle, surprise. Après tout ce que ces soi-disant humains nous ont fait subir au fil des siècles, vous me demandez pourquoi ?... New World Order.
- Un nouvel ordre mondial ? Vous voulez régner sur le monde... dit Remus avec dérision. Vous êtes tous malades... Non, vraiment... Vous n'êtes pas mieux que Voldemort."
Un sombre silence alourdit l'atmosphère de la salle. Remus les observa tous avec froideur, il était en alerte. Il vit avec étonnement Dominic lui sourire comme s'il était d'accord avec lui. Arman lui fit un clin d'oeil et secoua la tête affirmativement. Ronan le fixait calmement des yeux, il devait se demander comment il allait le manger... Vulcan ne le regardait pas, il analysait les réactions de son compagnon Arman. Lulou avait un visage fermé, elle avait l'air de savoir comment faire avec son nouveau corps masculin. Érick ne fit que bâiller et le regardait avec moins d'intérêt. Les trois vampires étaient dans un coin plus sombre de la pièce, seuls leurs yeux miroitaient dans la noirceur. Remus avait déjà assez de misère avec le regard d'un dhmapire... Il ne savait pas comment lire un vampire. Les trois enfants, un couple de jumeau et une petite fille, lui souriaient largement. Remus ne comprenait rien. Il se demandait pourquoi il n'avait pas pu se taire. Il était entouré de féroces créatures qui semblaient entraîner à tuer tous ce qui pouvaient respirer. Il aurait dû purger de l'information et, ensuite, peut-être, leur mentir. Il était trop tard, maintenant. Il n'avait pas sa baguette avec lui. De toute façon, avec leur capacité, il n'était pas sûr de pouvoir sortir indemne de cette aventure. Mais avant, s'il pouvait juste retirer l'information sur l'antidote pour Harry, il ne crèverait pas pour rien. Il prit un respire :
"Pourquoi m'avez-vous dit tout cela ?
- Pour voir ta réaction, dit Dominic. Enfin, tu comprends ce que je veux dire...
- Un test ? Mais, au risque de me répéter, pourquoi ?
- Parce que je le voulais ? Je savais pertinemment que tu allais refusé. Une de mes sources... Je voulais voir si tu resterais intègre à toi-même ou si tu aurais tenter de me mentir.
- Et maintenant ?
- Rien du tout, juste une petite histoire et une partie de cartes. Attends, un instant. Messieurs, c'est comme je vous l'avais dit. L'Angleterre et ses environs ont trop vécu sous la peur de Grindelwald et de Voldemort pour nous être d'une quelconque utilité, du côté des loups-garous en tout cas. Si vous avez plus de chance avec les groupes de vampires et de dhampires, tentez le coup. Pendant ce temps, nous continuons comme avant. Nous nous reverrons la semaine prochaine comme prévu."
Les trois vampires se levèrent et saluèrent de la tête la salle. Ils sortirent. Remus fronça des sourcils. C'était le jour, pas vrai ?
"Non, dit Dominic. Nous sommes en plein milieu de la nuit. Je te l'avais dit, elle est paranoïaque, elle aime à mélanger les gens et nous jouons le jeu.
- La elle en question est juste ici et elle voudrait commencer ses histoires et sa prochaine partie de cartes.
- Vas-y, beauté. N'oublies pas ce que je t'ai dit. Il ne voudra pas de toute façon, malgré tes arguments et le jeu de cartes.
- Tu pourrais essayer d'être encourageant non ! cracha Lulou, fâchée et troublée.
- Pourquoi faire, tout est dans la pierre !"
Remus suivit l'échange entre les deux amis. Il ne comprenait pas le ton las et triste de Dominic et celui vindicatif, rebelle et fâché de Lulou. Ils étaient assis côte-à-côte. Les trois enfants étaient assis en face de lui et du trio des ouvertures. Les vampires avaient été assis trois bancs plus loin que les enfants. Remus les regarda de plus près et fronça des sourcils, il n'étaient pas loups-garous. Il avait été trop déconcentré pour s'en rendre compte. C'était étrange, il se demandait pourquoi ils se retrouvaient ici s'ils n'étaient pas vampires ou loups-garous.
"Ce n'est qu'un refuge pour loups, Remus. Les vampires, les andragons et les autres ont les leurs.
- Dominic, tu lis les pensées, fit mal à l'aise Remus.
- Non, mais je vois le questionnement coloré ton aura et tu regardes les trois survivants du massacre.
- Aura... Survivants... de quel massacre ?
- Remus, nous allons commencer nos petites histoires. Je vais répondre à une question que tu te poses depuis ton réveil. Oui, je vais me servir de cet Harry et son copain, dont j'ignore encore le nom, pour te rallier à ma cause. Je vais me servir de ces enfants, aussi. Ils le savent.
- C'est monstrueux, s'écria l'homme outré. De quelle manière, je vous prie ? Je n'imaginais pas que vous étiez un tel monstre ! Merde ! Comment pouvez-vous vous dire l'amie du jeune Malfoy ? Vous vous servez de lui aussi pour vos fins ?
- Silence, aboya-t-elle, en se levant. Je ne me sers pas de lui, je suis réellement son amie.
- En plus de la paranoïa, vous souffrez du dédoublement de la personnalité. Sinon comment pouvez être la personne que ce jeune esprit défend et être ce monstre prêt à user de menace et de chantage pour me rallier à une cause en laquelle je ne crois pas !
- Comment ? Vous ne voulez pas de la libération des espèces opprimées et soumises au pouvoir et au bon vouloir des sorciers, de leurs mensonges ? De leurs contraintes, de leurs mépris. Mes parents m'ont honnis lorsqu'ils ont appris ce que j'étais devenue et par leur faute par dessus le marché !
- Oh ! J'imagine leur sort, ils doivent être morts, dit méchamment Remus.
- Oui, hurla-t-elle, hystérique. Ils sont en train de pourrir six pieds sous terre ! Je n'appelle pas ces horreurs des parents ! Je sais que les vôtres n'ont pas été mieux !
- C'est faux ! hurla à son tour Remus, en se levant. Mes parents m'ont soutenu et consolé autant qu'ils ont pu, ils m'ont accepté et aidé...
- FADAISES !
- Retirez ce que vous venez de dire ! ragea Remus, tremblant de fureur.
- S'il vous plaît, murmura calmement Dominic.
- Oui, fit Arman qui était debout, les mains sur les épaules de Remus. Pensez aux enfants, ils vous regardent. Lulou, calme-toi.
- Tu risques de te changer dans une mauvaise forme, marmonna Érick la regardant avec inquiétude.
- D'accord, dit-elle avec peine en se rasseyant.
- Remus, comprenez que Lulou aime vraiment Draco Malfoy, qu'elle ne se sert pas de lui et qu'elle ne lui veut aucun mal. Ne remettez plus en cause son amitié avec lui ou avec qui que ce soit dans cette salle d'ailleurs, fit doucement Dominic, grimaçant. Depuis qu'elle a ce nouveau corps, elle fait des crises si facilement.
- D'où l'engeulante, si vous vous posiez la question, dit Érick.
- La beuglante, vous voulez dire, dit Remus qui se calmait lentement.
- Oh ! C'est comme ça que vous l'appelez ? dit Arman avec un sourire stressé.
- Finissons-en, je vais user de toutes mes cartes pour vous avoir dans mes rangs, Remus. Je sais que cela a très mal commencé, mais je ne retire rien de ce que je vous ai dit. Non... Écoutez, jusqu'au bout. Je stress Dominic déjà beaucoup trop.
- Ne t'en fais pas pour moi.
- Ouais, ouais ! fit-elle évasivement. Donc, comment savons-nous pour votre deuxième nom, pour votre histoire, pour votre Morsure ? C'est Dominic qui nous a dit votre deuxième nom et votre Morsure, mais pour le reste... Ce sont ces enfants.
- Vraiment ? dit-il, tendu. Comment peuvent-ils savoir ?
- Présentez-vous les enfants.
- Oui, madame. Bonsoir, monsieur Remus... Je... Je nous présente, fit celui qui semblait être l'aîné. Je suis Joaquin, voici mon jumeau, Joann et ma petite soeur, Engel Lucé.
- Jo... Joaquin et Joann ?
- Oui, mon oncle."
Les professeurs et le directeur ont disparus !
"Bien ! Ne panique pas, Minerva, ce n'est pas le moment. C'est une perte de temps par ailleurs. Albus qui disparaît comme ça, sans rien dire... Tirer par les cheveux, mais c'est encore plausible. Que Remus, Severus et Charlie disparaissent en même temps... Tous les quatre hommes, presque en même temps... C'est louche ! Calme-toi, ma vieille, ce n'est pas le moment..."
C'était l'après-midi du mercredi 27 septembre et personne ne savait où pouvait se trouver leur directeur, leurs professeurs de potion, de défense contre la magie noire et de soin aux créatures magiques. Un vent de panique soufflait très doucement à Hogwarts. Fred, George, Ron et Ginny paniquaient déjà eux. Des deux de leurs aînés, c'était Charlie le plus responsable, il ne pouvait pas disparaître de la sorte. Les professeurs et les autres personnels de l'école avaient vérifiés les chambres des disparus, seule la chambre de Remus était barrée. Flitwick en vint à bout, mais comme pour toutes les autres, il n'y trouva rien de suspect. Finalement, tout le corps enseignant se retrouvait devant des élèves quelque peu hystériques. Minerva comprenait tout à fait ses étudiants. L'année 95-96 de Hogwarts commençait horriblement. D'abord, Harry Potter tombait victime d'une potion qu'il avait faite lui-même et maintenant le directeur et des professeurs disparaissaient ! Il ne fallait pas oublier Lucius Malfoy qui reposait à l'infirmerie victime d'un accident de potion. Si ce que leur avait dit le directeur était vrai, mais tout le monde commençait à douter. De tout.
Minerva prit un respire pour se calmer les nerfs, rien n'y fit. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son ne voulut sortir, pour un moment. Elle se ressaisit, finalement, et demanda le silence dans la Grande Salle où tous étaient réunis, attendant les nouveaux ordres.
"Mes chers étudiants, je ne sais pas ce qui se passe, ici. Je sais que c'est un aveu grave venant de ma part, mais c'est vrai. En ce moment, nous n'avons plus aucune idée de ce qu'il faut faire. Nous allons dès ce soir tout remettre entre les mains du Ministère de la magie. Nous allons leur envoyer une lettre, ce soir, et attendrons leurs ordres. Pendant ce temps-là, je vous prierai de vous confiner dans vos maisons avec vos préfets. Restez-y, je ne veux pas que l'on surprenne quelqu'un hors de sa maison. Avec le retour de Voldemort, je le dis franchement, je ne sais plus... Ce sera tout, allez-y !"
Tous les élèves se levèrent. Ils étaient tous, pour la plupart, sous le choc. Les serpentards se demandaient si vraiment Voldemort était derrière tout ça. Les gryffondors et les poufsouffles essayaient de faire bonne figure malgré la panique qui gagnait les leurs. Les serdaigles avaient observé le professeur McGonagall et ils étaient certains que la pauvre femme semblait ne plus savoir où donner de la tête. Comme une mauvaise odeur, seul un nom planait au-dessus de leurs têtes : Voldemort. Pourtant, six gryffondors et trois serpentards se posaient d'autres questions et dirigeaient leurs esprits ailleurs.
Hermione leva la tête et croisa le regard de Draco. Sans cligner des yeux, ils semblèrent tomber d'accord sur quelque chose. Elle se leva, sourit à ses amis, en faisant un signe discret de la tête et sortit de la Grande Salle, comme tous les autres élèves. Tout le monde autour d'eux parlait du dernier malheur qui s'abattait sur l'école depuis le retour de Voldemort au pouvoir. Personne ne prêtait donc attention aux six gryffondors qui se détachaient du troupeau. Ils purent bifurquer au deuxième étage facilement et entrèrent dans la toilette des filles désaffectée. Peu longtemps après leur entrée, ils purent entendre des voix murmurées de deux serpentards, mais les pas de trois, s'ils savaient faire la différence. Pansy était avec ses amis, Draco avait réussi à semer et duper ses deux gorilles d'amis.
"...Tu vois ce que tu me fais faire ? La toilette des filles ! Oh ce dîner vaut mieux d'être très intéressant pour moi, vieux !
- Silence, Blaise ! Granger semble avoir une idée.
- Je croyais que tu ne voulais plus te préoccuper du cas de Potter et de V... Thomas ! continua Blaise, même une fois devant les gryffondors.
- Je ne le fais pas pour Potter, mais pour Snape et... Lupin... tu te souviens de ce qu'a dit mon oncle ?
- Pff ! Ouais, ouais ! Alors ma vieille, tu as une idée sur l'endroit où se trouveraient les adultes ?
- Non. Je voulais vous informer de quelque chose pour commencer, dit Hermione, elle les invita tous à s'asseoir sur leur cape. Malfoy, je ne sais pas si on te l'a dit, mais le professeur Lupin a reçu un message de Lulou, hier.
- Vraiment ! Mais...
- Tu es parti trop vite, expliqua Ron. L'oiseau a repris un bout de papier dans les restes de la beuglante et il l'a porté au professeur Lupin.
- Je ne vois pas...
- Hermione croit que c'était peut-être un rendez-vous, continua Ginny.
- Et avec ce qui s'est passé la veille, ce qu'aurait dit ton oncle, je crois que le professeur s'est mis dans la tête de la rencontrer.
- Personne ne m'a rien dit, remarque aucun serpentard ne veut me parler sans railleries, depuis hier, marmonna Draco, en plissant des yeux de colère. Je suppose que la disparition du professeur est résolue.
- Pas celles des autres, lui rappela Pansy.
- Elle a raison, pourquoi est-ce qu'ils ont disparu aussi ? demanda Blaise.
- Ce sont les seuls adultes au courant de ce qui se passe réellement ici, peut-être que le professeur leur a demandé de l'accompagner au rendez-vous pour plus de prudence, murmura Hermione, réfléchissant tout haut.
- Ils se seraient faits piéger, c'est terrible ! s'écria Ginny, en se redressant. Il faut dire à McGonagall ce que l'on sait.
- T'es malade ! gronda Blaise.
- Hé ! intervint Dean qui attendait juste ce moment.
- Non, il a raison, grogna Ron, devant les regards abasourdis des autres. Ça me peine de dire ça, vraiment, mais il a raison. Il faudrait presque tout raconter au professeur : Voldemort, Harry, Lulou, l'échange, ce qui est arrivé au professeur Malfoy... Tout, quoi ! Je ne crois pas que l'on peut se permettre que le reste du monde le sache avant l'heure, déjà qu'il y a quatre personnes en trop de mêler à cette histoire.
- Tu veux parler de nous, je suppose, dit Seamus en se désignant, Dean, Ginny et Pansy.
- Désolé, mais oui !
- Ça ne règle pas le gros du problème, dit Draco, en se levant. Je vais voir si je peux contacter, Lulou.
- Ça servira à quoi, pouffa Ron, c'est elle qui les a piégés.
- Weasley !
- Ron, Malfoy... on se calme, s'écria Hermione, en pensant à toute vitesse. Il... nous faut plus d'aide... Il y a une autre personne au courant...
- Qui ? fit Blaise.
- Mimi ? demanda Hermione en l'air, tout le monde se leva. Est-ce que tu pourrais nous aider ? Ce serait pour Harry et les professeurs disparus.
- Qu'est-ce que tu veux miss Je-Sais-Tout ! geignit Mimi, en sortant d'une des salles de toilette.
- Tu pourrais nous retrouver Harry ? Il est caché quelque part dans l'école, mais personne ne sait où... À part les professeurs et les fantômes... Il faudrait emmener Ron là-bas.
- Je sais où il est, j'ai suivi le Baron, une fois, parce que je m'ennuyais. Personne ne vient visiter Mimi, les gens qui viennent, c'est seulement pour comploter quelque chose et m'ignorer complètem...
- Oui, oui, interrompit Draco. 'Y a urgence, Transparence.
- Malfoy ! Écoute le pas, il est fâché après Ron. Je sais que c'est dur pour toi, mais si tu sortais des toilettes peut-être que tu rencontrerais plus de gens et que tu pourrais te faire plus d'amis.
- Je sais, mais... Je devrais essayer...
- Comme maintenant, en montrant la route à Ron ?
- ...D'accord ! Suis-moi, rouquin.
- Juste une seconde, demanda Hermione. Ron...
- Je sais, j'y vais, mais je passe chercher la cape, avant. Je reviens tout de suite avec l'aide de V... Harry."
Ron sortit en courant, laissant à sa traîne le fantôme de la jeune étudiante. Il monta les escaliers en courant. Les tableaux et les fantômes qu'il rencontrait ne cessaient de lui dire qu'il n'était qu'un retardataire. Il ne s'en soucia pas et continua à courir comme s'il avait la mort à ses fesses. Il arriva à la tour et se calma, reprit son souffle et entra dans la salle des gryffondors. Personne ne lui prêta attention, Lee et Sonya étaient en train de discuter de se qui se passaient comme tout le monde d'ailleurs. Ils ne pensèrent pas à faire le décompte des élèves, c'était une chance pour les renégats. Ron passa tranquillement sans attiré l'attention prit la cape de son ami et le vêtit. Il ressortit, la Grosse Dame était parti commérer dans un autre tableau.
Mimi l'attendait devant le portrait vide, elle ne le vit pas et attendit encore jusqu'à ce que le garçon soulève son capuchon et lui sourit. Elle le lui rendit et lui montra le chemin. Il la suivit en courant jusqu'au donjon. Il frissonna et fronça des sourcils en se demandant pourquoi le directeur avait caché son meilleur ami dans cet endroit lugubre. Il vint à la conclusion que personne n'aurait eût l'idée de chercher Harry dans cet endroit. Que Snape était dans les parages, cela aurait été difficile de passer pour les amis du noiraud. Sauf pour les serpentards, mais ils se contrefichaient d'Harry. Il arriva devant la porte noire et hésita. Il haussa des épaules et cogna à la porte. La Dame Grise traversa la porte et vit Mimi qui lui souriait. Le fantôme pencha la tête sur le côté et monta traversant le plafond. Elle ne savait pas comment la jeune spectre avait fait et ce qu'elle venait faire dans la chambre du gosse, mais elle n'allait pas demander d'explications. Elle était plutôt contente de ficher le camp de cette chambre, le gamin devenait une nuisance plus le temps passait.
Ron ouvrit la porte et se faufila à l'intérieur. Voldemort était assis sur sa chaise, ses pieds nus sur le bureau. Il récitait des vers. Ron ne comprenait pas un traître mot, mais reconnut la langue et le ton pour savoir que c'était français. Il haussa des épaules et retira sa cape. "C'est pratique pour une personne, mais pas vraiment pour plusieurs... Je suppose qu'il n'avait pensé qu'au fait qu'il pouvait se libérer les mains."
"N'ont qu'un espoir, étrange et sombre Capitole!
C'est que la Mort, planant comme un soleil nouveau,
Fera s'épanouir les fleurs de leur cerveau !
- ...
- Qu'est-ce que tu m'veux ? Je ne sais pas où se trouvent ses tocards.
- Ce n'est pas pour cela que je suis là.
- Tu ne devrais pas être dans ta maison ?
- Et toi ?
- McGonagall m'a dit que je pouvais rester ici ou monter, je leur ai dit que je préférais rester dans cette salle. À moins, bien sûr, que tu ne penses différemment et que tes copains et toi vouliez de ma charmante compagnie. Sache que je ne serai pas responsable de mes actions violentes sur le premier qui me cherchera un peu trop... pour quoi que ce soit.
- vous flattez pas trop, ce n'est pas pour ça que je suis là. Nous aurons peut-être besoin de votre aide pour retrouver les professeurs. Nous allons chercher H... Tom.
- Mmm ? fit Voldemort tournant les yeux vers le fantôme qui le regardait fixement. D'accord, tout pour sortir d'ici. Je mets mes souliers.
- Phew ! Ça c'est bien passé," marmonna Ron, en voyant Voldemort, dans le corps de son meilleur ami, entrer dans sa chambre.
Lorsque Voldemort sortit de sa chambre, Ron remercia Mimi. Il souleva une partie de sa cape, mais Voldemort ne fit que plisser des yeux et le regarder. Le rouquin cligna des yeux devant le refus et réfléchit. Il secoua la tête et lui demanda d'attendre. Il remit la cape sur sa tête et sortit. Il jeta un coup d'oeil dans le corridor et frappa à la porte. Voldemort l'ouvrit et sortit. Ron courut vers les escaliers, personne. Il sortit la main de sous la cape et fit signe à l'autre garçon qui courut dans sa direction et attendit. Ce ne fut pas long qu'une petite main tâchée de rousseur apparut en haut des escaliers pour lui faire signe.
Il continuèrent leur voyage jusqu'au deuxième étage ainsi. Ron courant en éclaireur et Voldemort le suivant lorsque la voie était libre. Ils ne rencontrèrent personne de toute façon. Les portraits ne semblaient pas prêter attention à Harry et ceux qui le faisaient pensaient qu'il avait changé d'avis et voulait monter dans la tour des Gryffondor. Les deux garçons arrivèrent rapidement dans les toilettes où toute la bande lançaient des idées de gauche à droite. Ils ne s'étaient pas entretués d'ennui, c'était déjà ça.
"Bravo, Ron ! fit Hermione, en souriant. Vol...
- Oh mon Dieu ! fit Ginny, en tremblant.
- C'est bien lui, hein ? demanda Seamus.
- Pourquoi est-ce qu'on n'a pas remarqué la différence dans le regard ? posa Dean, secouant doucement la tête.
- Bon, Contemplation 101, c'est fini. Qu'est-ce que vous me voulez ?
- Euh ! Nous aurions aimer ton aide pour retrouver les professeurs, expliqua Hermione.
- Qu'est-ce qui te fait croire que je sais où ils se trouvent ? Ils ne me disent rien, ces tocards. Et toi, tu as écrit à cette salope ?
- Je ne vois pas de qui vous voulez parler.
- Commence pas à jouer avec moi, ta famille pourrait tomber dans ma liste rouge, elle n'est déjà pas très bien placé dans ma liste noire...
- Vous ne me faîtes pas peur ! Grr ! Elle a un nom, d'abord, Lulou G. Rou. Et non, je ne lui ai pas réécris... Finalement, pas après ce qu'elle m'a dit. Elle ne veut plus entendre parler de votre histoire, pas de moi en tout cas. Vous allez vous débrouiller tout seul et autrement. Je ne veux pas perdre son amitié, dit Draco, se fichant complètement que sa voix n'était pas stable. Elle semblait si indifférente lorsqu'elle me hurla après.
- Bou-putain-hou ! Te laisse pas aller, corniaud ! Je vais trouver un moyen de la contacter, de toute façon... Le loup l'a peut-être déjà fait.
- Tu crois ? demanda Blaise.
- Hier, il avait l'air décidé, mais Weasley et Snape, ces cons, ont tenté de l'en empêcher. Je ne sais pas s'ils se sont dits autre chose après.
- Tu veux dire que... Snape et Charlie ne voulaient pas qu'il aille rencontrer Lulou ? s'écria Hermione.
- Hé ! Personne ne sait si c'est vraiment ce que disait le message, interrompit Blaise.
- Prenons cette route, veux-tu ? C'est la seule que nous ayons et la plus plausible, continua Hermione.
- Compris. S'ils n'étaient pas d'accord que Remus risque -entre guillemets- sa vie en la rencontrant, en auraient-ils touché mot au directeur ?
- Ce serait traître de leur part, mais très plausible, fit Hermione à la question de Blaise.
- Ce serait pour le protéger, il faut comprendre que l'oncle de Drake ne laissait rien au hasard. Lupin mourrait...
- Ou se faisait enlevé. Donc peut-être vit-il ?
- Et les trois autres, ils sont où ? Avec lui ?
- Il faut d'abord savoir ce qu'elle veut à monsieur Lupin !
- C'est une affaire de loup-garou, ils le sont tous les deux...
- Regardez-les aller, fit Draco, en souriant.
- De vrais Sherlock, grogna Voldemort.
- Au moins, ils s'entendent, bouda Ginny, haussant un sourcil.
- Et on vous entend, dit Blaise.
- Oui, on fait trêve. Il le faut jusqu'à ce que cette histoire soit finie, qu'Harry retrouve son corps et vous le vôtre. Qu'en dîtes-vous Vol... Tom ?
- Continuez à m'appeler comme ça et elle sera de courte durée cette trêve.
- On ne peut pas vous appeler par votre surnom dans l'école ! s'écria Hermione face au ton meurtrier du premier.
- Harry !
- Quoi, Potter ? demanda Blaise en se tournant vers la plus jeune d'entre eux.
- Si Remus devait partir quelque part, il en aurait touché mot à Sirius, vous m'avez dit que c'était son meilleur ami.
- Il fallait le voir de toute façon, dit Ron.
- Et on fait comment ? On ne peut pas disparaître trop longtemps, peut-être que Jordan et Sonya vont faire un petit décompte. Ils sont obligés de nous rapporter.
- Elle a raison, dit Pansy. On ne peut pas rester trop longtemps hors de notre maison non plus.
- Il va falloir retrouver le directeur, alors, pour qu'il ait le dernier mot sur notre punition, dit Dean.
- Vous... vous venez ?
- Vous... vous posez la question ? Dean nargua la question d'Hermione.
- Il faut toucher à son côté gryffondor de temps en temps, dit évasivement Pansy. Et si en plus cela peut nous donner des points facilement," continua-t-elle avec un large sourire.
Cela les fit sourire, mais ils revinrent tous au sérieux. Ron leur raconta comment Voldemort et lui étaient arrivés jusque dans les toilettes. Ils allaient faire de même. Il serait difficile de les attraper, les professeurs et le personnel de l'école semblaient avoir disparus aussi, ils devaient être en réunion. Rusard n'allait pas les choper à courir dans les corridors de l'école. Parce qu'ils allaient courir, ils devaient juste faire attention aux fantômes, aux portraits, aux armures et à miss Teigne. Beaucoup d'exercice en l'occurence.
Ron avait raison pour ce point. Ils se mirent tous à courir, le plus silencieusement qu'ils pouvaient, dans les couloirs et les escaliers vides d'Hogwarts. Ils marchaient à quatre pattes, en dessous des tableaux. Ce qui n'était pas trop souvent une chance. Draco fut surpris d'entendre Pansy pouffer de rire et non se plaindre de manger de la poussière. Blaise était calme aussi et prenait leur situation avec grand coeur. Les gryffondors essayaient de ne pas pouffer de rire, lorsqu'ils trébuchaient ou s'emmêlaient aux autres. Voldemort avait l'imagination qui se développait de plus en plus, ses façons de tuer et torturer allaient changer lorsqu'il retrouverait son corps. Ils continuèrent ainsi et personne ne pensa à exiger la place de Ron qui ne s'en formalisait pas du tout, il n'allait pas leur rappeler ce fait. Lorsqu'ils arrivèrent aux portes, elles se laissèrent ouvrir facilement et les armures de chaque côté ne bougèrent pas. Les enfants ne se posèrent pas de question. Ils maugréèrent un peu en voyant la hutte de Hagrid si loin. Comme ils n'avaient pas envie de se faire surprendre par quelqu'un regardant par l'une des fenêtres, ils décidèrent de prendre leur temps, cette fois-ci. Trois par trois, ils se faufilèrent sous la cape, Ron faisant la navette. Voldemort et lui étaient seuls pour le dernier aller. Le rouquin priait les dieux pour que l'homme ne dise rien. Il fut exaucé. Voldemort réfléchissait à toute allure. Il se demandait, entre autre, comme il allait remercier Remus si le loup-garou réussissait son entreprise. "Une mort rapide, ce sera !"
Harry était dans la hutte de Hagrid en train de tourner en rond. Il était mort d'inquiétude. Sirius et Peter n'étaient pas revenu de leur aventure. Ils s'étaient peut-être fait chopé ? Mais le gamin était certain que quelqu'un serait venu lui en parler. De plus, il mourrait de faim. Le directeur avait oublié son souper, son déjeuner et son dîner. Peut-être qu'il devrait aller à l'école au moins pour se mettre quelque chose sous la dent ! Il n'y avait rien de mangeable ici, il ne voulait pas cuir la viande pour ne pas alerter le monde de sa présence. Son inquiétude était devenu plus grande que jamais, il en oubliait sa faim, bon, des grognements et des gargouillis la lui rappelaient...
Il était maintenant presque l'heure du souper et aucune nouvelle ni du directeur, ni de son parrain, ni du sale traître. Il se tourna vers Nagini, elle avait essayé de le nourrir tout à l'heure, c'était gentil, mais ils n'étaient pas sur la même partie de la chaîne alimentaire. Il allait devoir l'envoyer en reconnaissance, elle était assez intelligente, mais elle était trop grosse pour ne pas éveiller des soupçons ou la peur. Avant qu'il ne puisse fourchelanguer, la porte s'ouvrit laissant passer...
"Hermione, Neville ? Qu'est-ce que vous faîtes là ? Où est Ron ? C'est à propos de Sirius, hein ?
- Harry, calme-toi, fit Hermione, en le prenant dans ses bras.
- Comment vas-tu ?
- Comment je vais ? Je meurs de faims, je suis mort d'inquiétude et... Malfoy, Blaise ? Encore venu m'insulter ?
- Non, nous sommes venus chercher un chien, dit Draco.
- Eurk ! C'est encore là, ça ? fit Blaise, en pointant les restes du dîner d'hier. Ça commence à changer de couleur, il fait trop chaud ici.
- Harry, tu vas bien ?
- Ginny ? Parkynson ?
- On leur a jamais appris à desservir, grogna la jeune serpentarde regardant la table.
- Vous êtes combien ?
- Encore quatre autres, Harry, et on va pouvoir discuter, répondit Hermione. Hum ! Où est Sirius ?
- Hé, Harry ! Ça boum ? dit Seamus lui tapant l'épaule.
- Mec, t'as l'air ridicule.
- N'écoute pas Dean, il dit n'importe quoi, tu as l'air...
- Très jeune, Ginny, je le sais.
- Les yeux rouges... Ce sont ceux de Tom, fit-elle.
- Je sais, je lui ressemble beaucoup trop, mais t'aurais dû voir à quoi je ressemblais avant, en me réveillant. L'horreur !
- Par tous les démons de l'enfer ! Potter, mon corps !" aboya Voldemort, en lui sautant dessus.
Harry poussa un cri en tombant par terre. Il essayait d'esquiver les coups de poings de l'autre homme, mais son corps était trop jeune et trop petit, il n'arrivait pas à retenir les bras de son adversaire. Une chance pour lui, Ron, Dean et Seamus réussirent à soulever Voldemort et à l'éloigner.
"Mon salaud ! Je ne l'avais pas bien vu, mais là...! J'ai dix ans à nouveau !
- Ah ! Ouch ! Au moins, on est fixé sur l'âge, siffla Harry, en colère.
- Tu vas me le payer. Regarde ton visage pour la dernière fois, de la chirurmagie approche, hurla-t-il, enragé.
- Voldemort ! Calmez-vous, je vous prie. Je suis sûre qu'il y a une solution magique au changement qu'Harry a pu faire, s'écria Hermione, mal à l'aise.
- Aucune, dit Harry, tout bas. J'ai fait un mauvais mélange.
- Potter, après ta mésaventure avec la potion de Lulou, tu continuais à t'essayer à la magie noire ?
- C'était de la magie blanche, Malfoy, d'abord.
- Allez, ce n'est pas si grave que ça. Voldemort retrouvera un corps jeune et neuf, dit Ron, tournant la main dans les airs évasivement.
- J'en voulais pas d'un neuf ! Où est Pettigrew que je le lui fasse payer ?
- Oh ! Je ne sais pas. Sirius et lui sont allés voir Remus pour lui demander ce qu'il y avait sur la lettre que Lulou lui a envoyée... et pour l'empêcher de faire quelque bêtise, expliqua Harry en se massant les côtes.
- Et voilà, deux autres, dit Pansy en levant les bras dans les airs.
- Quoi ? demanda Harry devant les visages bas de ses amis. Qu'est-ce qui se passe ?
- S'ils étaient avec Remus, ils ont disparu aussi, dit Ron.
- Aussi ?
- Les professeurs et le directeur ont disparus, Harry !
- Quoi ! fit Harry dévisageant Ginny. Comment ?
- Personne ne sait. Depuis hier, personne ne les a vus. Même la classe des septième poufsouffle et serpentard qui avaient leur cours de potion a vu le professeur Snape se faire remplacer par Dumbledore, lui expliqua Blaise.
- Donc, Snape, Dumbledore, Sirius, Remus, Pettigrew et Charlie ont disparu, lui dit Ron son front plissé d'inquiétude.
- Madame McGonagall dit que leur disparition remonte á entre trois heures et cinq heures de l'après-midi, hier, continua Dean.
- Et nous croyons qu'ils seraient tous -peut-être pas le directeur- allés avec Remus à son rendez-vous avec Lulou, finit Blaise.
- Mais c'est impossible ! J'ai demandé à Sirius d'aller voir Remus pour retrouver le message, c'est pour ça que j'ai envoyé Peter, il sait fouiner. Ils ne peuvent pas l'avoir accompagné où que ce soit. D'abord, Remus n'aurait jamais voulu que Peter le suive, il ne l'apprécie plus autant. Second, on m'aurait dit quelque chose ! Depuis hier, après-midi que je n'ai rien mangé... C'est quoi ces irresponsables ! On me fait mourir d'inquiétude pour aller à un rendez-vous ?
- C... Calme-toi, Harry ! fit Neville, surpris. Tu as raison, Sirius ne t'aurait sûrement pas laissé sans nouvelle. Je ne crois pas que le directeur aurait voulu que monsieur Lupin aille à ce rendez-vous. Quand à Snape, Charlie et Pettigrew ? Qui sait ?
- Vous savez quoi ? Tout a commencé avec cette lettre envoyée à Lupin. Nous devons donc fouiller la chambre du professeur, il doit y avoir un indice sur où il est allé. Il a entendu, tout comme la plupart d'entre nous, ce qu'a dit mon oncle. Même s'il ne le croyait pas, il aurait quand même laissé quelque chose pour qu'on puisse le retrouver s'il lui arrivait quelque chose. Ce monsieur me semble aimer la logique, la prudence et il a l'air de savoir user de sa cervelle !
- Wow, Malfoy ! Un compliment, il faut le dire à Lupin, dès qu'on le trouve, dit Ron.
- D'accord, on y va ! dit Harry.
- Oh, non ! On va pas recommencer le manège, regardez-moi, dit Ginny montrant sa robe sale de poussière.
- C'est vrai que vous est-il arrivé, tous ?
- Je t'expliquerai en chemin, souria Hermione.
- Bon, on recommence le manège pour se rendre à la porte et... Qu'est-ce que tu dis Harry ?
- Fourchelang, déconcentre-le pas. C'est quoi ça ? demanda Blaise.
- Mon serpent, Nagini. De quel drrroit, Potter ?
- Maiitre ?
- De quel drroit peuh til te parler, ainsssi ? L'aurais-tuh donc aaapprivoizer ?
- Houi, maiitre ! Il est aussssi dément que vous !
- T'inquiète, corniaud, ssssest un compliment venant de sssa part.
- Jjjeh croyait qu'elle ne m'aimaiih pas.
- Pff ! Tu veux un parttage des drroits de garde, tant qu'à y êêtre. Dégage, elle est à moi.
- Hé ! On sse calme, okay ! Elle m'a asssepté aussi, tu sssauras.
- Ssss'est bon d'être aimée, mais ssse n'est pas le moment.
- Ils se disputent pour un serpent ? s'écria Hermione comprenant le langage corporel de possession des deux gamins.
- J'espère vraiment qu'il n'y aura pas d'effets secondaires à ce changement de corps..." grogna Ron.
Après quelques minutes de dispute serpentine, ils se retrouvèrent à refaire le voyage à l'envers. Nagini roula par terre ne se laissant pas porter par son maître. Il était trop petit pour qu'elle puisse s'enrouler autour de lui sans dégâts. Lorsqu'ils se retrouvèrent dans l'enceinte de l'école, Ron refit le même cirque et les autres suivirent. Ils devaient toujours faire attention, l'office de Rusard était sur ce plancher. En moins de temps que cela ne leur prit pour sortir de l'école, ils se retrouvèrent devant la porte de la chambre de Remus, au deuxième étage.
Sirius pleurait. Cela ne faisait rien, personne ne pouvait le voir. Peut-être que les quatre autres pouvaient sentir le sel de ses larmes, mais il s'en contre-fichait. Il était mort d'inquiétude pour son ami car quelque chose n'avait pas bien tourné pour qu'Hermione ne soit pas venu les délivrer de leur supplice morbide. Parce que Sirius se sentait vraiment comme un cadavre. Il ne pouvait pas bouger, tout était noir. Il avait hurlé de joie dans sa tête lorsqu'il avait entendu le professeur Flitwick entrer dans la chambre. Mais on dirait que l'homme n'avait fait que jeter un coup d'oeil pour constater que Remus n'était pas là. Sirius avait envie de mourir et de dormir. Il ne voulait pas dormir car il savait qu'il se retrouverait à Azkaban. Il savait que c'était ridicule qu'il était seulement dans la chambre, dans la garde-robe de Remus, mais il ne pouvait s'empêcher de penser à Azkaban. Ce lieu horrible qu'il ne souhaiterait pas à son pire ennemi. "Remus, je sais que c'était pour le bien... mais tu vas me payer ça, mon salaud !"
Peter lui était complètement parti, il avait les yeux ouverts, mais ils ne voyaient rien. Aucun effort là-dedans, tout était sombre. Il n'y avait aucun bruit. Oh ! Il y avait eu ce bruit lorsque Flitwick était entré, mais cela n'avait pas duré. Il se retrouvait dans un silence total, dans un tombeau. Ses cousins lui avaient déjà joué ce tour... Il détestait être dans un endroit fermé, il avait toujours haï les donjons et c'était pour une bonne raison. En vieillissant, il avait cru perdu, cette peur, mais maintenant... "Je me rends Remus...!!" Ce fut ses dernières pensées avant que l'homme ne s'effondre en lui-même.
Severus bouillonnait. Il était écoeuré de se retrouver dans cet endroit. Il en avait marre et dès qu'il allait sortir... D'abord, il allait régler le cas de ce professeur imbécile qui ne savait pas faire des fouilles comme du monde ! Ensuite, cette petite élève idiote allait y passer. Peut-être qu'elle n'avait pas reçu le mot de Remus, mais le loup-garou l'avait nommée, elle allait donc y passer. Dernièrement,Remus. Lui ne perdrait rien pour attendre. Il allait rendre sa vie la plus misérable qu'il le pourrait. Il ne se trouvera plus aucun emploi. Et... et... Il voulait sortir ! Ça commençait à empester la sueur de leur corps qui se trouvaient beaucoup trop coller à son goût. Et il mourrait de faim, de fatigue car il n'avait pas encore appris à dormir les yeux ouverts, même s'il était certain d'avoir somnoler un moment ou deux. Mais en tout dernier, il se mourrait d'inquiétude pour Remus.
Charlie ne trouvait plus sa situation très drôle, il était fatigué et il avait très faim. Et les odeurs qui commençaient à flotter dans l'air n'aidaient pas son humeur. "Je peux comprendre le geste de Remus, mais là... J'espère qu'au moins rien ne lui soit arrivé que le hibou se soit juste perdu..." S'il le pouvait, il aurait grogné, il commençait à avoir un torticolis au cou et des raideurs ailleurs. Il se demandait bien comment Albus allait faire pour se redresser. Il n'était plus tout jeune-jeune.
Le directeur était en parfaite harmonie avec lui-même... D'accord, il se leurrait. Ce qui le préoccupait le plus était le fait que Remus n'avait pas donné signe de vie depuis qu'il les avait laissés. Il ne lui en voulait pas, ils avaient discuté de la prémonition de Luchaviel Malfoy. Il s'inquiétait pour les jeunes l'entourant. Comment l'âme brisée de Black supporterait telle noirceur et silence ? Comment sensible Pettigrew supporterait l'ignorance du monde extérieur ? Comment le fragile Snape allait supporter... tout ceci ? Comment Charlie... "Finalement, Charlie me semble un garçon très fort d'esprit et rempli d'humour comme tous les Weasley, d'ailleurs..." Albus s'inquiétait d'une autre personne, aussi, comment diable allait-il se mettre debout après avoir passé plus de vingt-quatre heures dans cette position assise, sans bouger ?
Les cinq hommes avaient chacun leurs sombres pensées, mais étaient tous désespérés d'une chose... Et cette chose leur fut accordée car la lumière fut...
Harry ouvrit la porte et entra, tous les autres le suivirent. Ils clignèrent des yeux, il n'y avait aucune lumière. Les gryffondors allumèrent le bout de leur baguette et Pansy put se diriger vers une chandelle et y mettre une petite flamme. Elle sourit devant les remerciements. Blaise s'assit sur le lit de Remus.
"Bon, qu'est-ce qu'on fait ? demanda-t-il.
- On cherche le message et si c'est grave, il va falloir l'apporter à McGonagall. Surtout, si on ne retrouve pas les professeurs, dit Hermione.
- Qu'est-ce que t'as encore, Pansy ? demanda Draco fouillant le bureau du professeur.
- Le professeur a laissé quelque chose crever ici. C'est horrible, fit-elle en ouvrant les fenêtres.
- Elle a raison, fit Ginny, en s'accotant au bureau qui était au pied de la fenêtre.
- Pff ! Il doit avoir un cadavre dans sa garde-robe, marmonna lugubrement Voldemort, sans sourire.
- D'accord. Laissons aérer, mais cherchons ! fit Draco.
- ...
- Hé ! J'ai trouvé, j'étais assis dessus, en plus.
- C'est l'original et ça c'est une retranscription sur parchemin, dit Draco déposant les deux feuillets sur la table. Pourtant... L'écriture...
- Ça c'est l'écriture de Pettigrew, fit Voldemort, bras croisé sur la poitrine se penchant sur le bureau.
- Il était donc bien ici, avec Sirius, s'écria Harry. Mais où sont...
- AAAAHHHHH !!!
- Nev ! Qu... Oh, merde !" fit Ron.
Nev avait suivi Nagini qui ne cessait d'aller et venir devant la garde-robe. Il se demandait ce qui pouvait bien se cacher derrière la porte., il l'ouvrit pour voir cinq cadavres les yeux ouverts. Le pire était qu'ils le fixaient, il n'avait pas pu empêcher un hurlement. Il n'entendit pas les autres s'amasser autour de lui. Il ne put voir que les yeux du cadavre de Snape bouger, ceux de monsieur Black pleurer et les yeux de Pettigrew revenir à la vie. Hermione porta la main à sa bouche en comprenant, finalement. Elle tendit sa baguette, mais Blaise fut plus rapide. Lui, aussi, avait fait 21115 disparus, finalement retrouvés.
"Finite Incantatum !"
Snape bougea la mâchoire de gauche à droite, il essaya de parler, mais seul un son rauque sortit de sa gorge ultra sèche. Les élèves se regardèrent, que devaient-ils faire ?
"Nous devons les amener à l'infirmerie, dit tout simplement Dean.
- Non, Sirius et Peter sont là aussi.
- Qu'est-ce qu'on fait alors ? demanda Pansy, plissant son petit nez. Parce que l'odeur devient atroce, désolée messieurs.
- Commençons par les sortir de là, dit Blaise tendant sa baguette.
- Wingardium Leviosa !
- ...
- ...
- Et maintenant ? demanda Blaise, après qu'ils eurent installés les adultes sur le lit de Remus et le plancher.
- D'abord, il faudrait que le sang puisse circuler dans leurs jambes et bras, le plus rapidement possible sans leur faire mal. Ils sont là depuis des heures, dit Hermione.
- Ensuite, il faut absolument aller chercher à manger. Ils doivent avoir le même problème que moi, gémit Harry.
- On fait des équipes ? demanda Ron qui commençait à aimer son rôle.
- D'accord, dit d'une voix autoritaire Draco. Blaise, Pansy et Hermione, vous allez dans la chambre du professeur Snape pour retrouver une potion revigorante, je crois qu'il le garde quelque part dans son laboratoire personnel. Cherchez dans un cabinet privé et bien caché.
- Le laboratoire est adjacent à sa chambre et le cabinet est celui placé en haut de son bureau ?
- Oui, Blaise. Weasley, avec ta cape, va falloir aller chercher des victuailles au sous-sol dans la cuisine. Ils meurent de faim comme l'a précisé Potter. Beaucoup, hein, j'ai déjà vu ton frère manger.
- Je ne prend pas ça comme une insulte, fit Ron en riant.
- Ginny, Neville, Finnigan, Thomas et moi, nous allons rendre visite à mon père... Je détournerai l'attention de Pomfrey avec mes talents d'acteur et vous chaparderez ce qu'il faudra pour soigner les professeurs si jamais Blaise ne retrouve pas la potion.
- On fait quoi, nous ?
- Potter, Voldemort, vous ne pouvez pas circuler dans l'école, sans vous faire prendre et nous non plus d'ailleurs... On va s'arranger... Vous restez, ici. S'ils disent quelque chose prenez-le en note... Et si vous n'êtes pas dégoûtés, fit Draco, sourire en coin. Massez-les un peu, surtout les jambes. Hermione le dit si bien, le sang à besoin de bien circuler, souvenez-vous-en. Allez, on s'en va, on refait le même trajet. On monte au troisième pour l'infirmerie, ensuite, vous redescendrez pour les donjons.
- Parfait ! Pas d'problème."
Harry et Voldemort se regardèrent avant de tourner les yeux vers les formes prostrés des adultes. Ils firent une grimace, ils allaient sauter la partie des massages. Ils soufflèrent quelques bougies. La lumière du soleil diminuait plus le temps passait, mais il ne fallait pas qu'on les surprenne dans la chambre de Remus Lupin, avant que le directeur ne puisse avoir son mot à dire.
Les autres enfants purent à l'aide de Ron et sans encombres monter à l'infirmerie et descendre dans les donjons. Ce dernier put aller voir les elfes de maison pour prendre deux gros paniers de mangers frais et appétissants. Contrairement à l'habitude, les elfes n'étaient pas excités. Dobby lui expliqua qu'ils étaient tous très inquiets pour le directeur disparu. Ron essaya de leur remonter le moral en leur disant que Dumbledore était un peu bizarre, mais qu'il ne disparaissait jamais sans raison. Il allait revenir. Il repartit avec les sourires tristes des elfes. Il remonta les escaliers et les étages prudemment pour ne rien renverser. Son coeur faillit s'arrête lorsqu'il rencontra la peste de Rusard dans un coin. Le premier trio ne savait jamais si miss Teigne pouvait voir au travers de la cape. Ron bifurqua et décida de prendre une autre route plus longue. Lorsqu'il entra dans la chambre de Remus, il se fit attaquer par Harry qui lui prit les paniers qui semblaient plus lourds que lui. Ron l'aida en riant à les déposer sur la table et plaça une assiette pour le garçon qui mourrait de faim. Harry se prit un morceau de pain, du fromage, du jus et quelques petits fruits, et mangea de bon coeur se contrefichant des regards des autres. Il mourrait de faim. Nagini avait essayé de l'aider, tout à l'heure, en lui ramenant un petit rongeur qu'elle avait tué par suffocation et non par son poison. Il l'avait remercié, mais le lui avait laissé. Il n'avait pas voulu la déplaire. Elle s'était dite qu'il ne faisait que des manières...
Ron se tourna vers les professeurs, Charlie était le seul qui arrivait à bouger avec de la misère et des élancements horribles le long de son corps. Ron l'aida à se redresser, mais le grand rouquin lui pointa qu'une seule chose. La porte des toilettes.
"Oups ! Je vais t'y amener, mais je ne pourrais pas t'aider plus loin, grand frère, fit-il en riant et le supportant.
- P... pas... pei...
- J'ai compris. Après tous nos efforts, on mérite l'histoire complète. J'ai tellement envie de savoir comment Remus a pu vous enfermer tous là-dedans, comme ça. Vous ne pouvez pas vous défendre d'un seul loup-garou ? 'a dû être drôle !
- N...non !"
Ron éclata de rire et le laissa seul dans la toilette. Il fronça des sourcils et se tourna vers Harry qui continuait à s'empiffrer et Voldemort qui regardait Severus et Peter avec un intérêt malsain. Il leur dit de s'occuper de son frère à sa sortie, il devait aller jeter un coup d'oeil à l'infirmerie.
Dean essayait vraiment de ne pas éclater de rire. Ils avaient fini de prendre ce qu'ils étaient venus chercher. Ginny s'était occupé du chocolat, Neville de quelques vêtements d'infirmerie, Dean avait trouvé une potion revitalisante et Seamus s'occupait de soutenir Draco qui avait fait une crise pour détourner l'attention de Poppy Pomfrey. Dès leur arrivée, la dame leur avait souri avec sympathie et les avait dirigés au chevet du malade. Ce n'était pourtant pas la première fois que Draco était venu voir son père, mais on dirait que quelque chose de nouveau s'était passé dans sa tête entre-temps. Il s'était littéralement écroulé sur le corps de son père et s'était mis à hurler qu'il ne le reverrait jamais plus. Il avait déblatéré toutes les catastrophes qui étaient arrivés à sa famille. Sa mère qui reniait presque son nom depuis son aveu noël dernier.
"Oh, père ! Comment pourrais-je vivre sans vous ? Vous fûtes le seul à m'accepter tel que je suis, à m'encourager...
- Malfoy, dis pas des choses pareilles ! fit Seamus qui le tenait par un bras, Poppy tenait l'autre.
- Pourquoi ? Oh, pourquoi ? Mère me hait, elle ne me parle plus depuis mon aveu et cet été n'a rien changé, l'attaque... Pourquoi ? Où sont mes oncles qui auraient dû venir me voir... Le noir... Si vous ne vous réveillez plus jamais, le noir sera mon nouveau costume... Je vais devenir comme Snape ! Oh ! Je ne le supporterai pas, pèèèrrre...
- Malfoy, s'étouffa Seamus cachant son visage de Poppy. Reprends-toi ! Commente veux-tu éviter les autres serpentards et les gryffondors si tu t'écroules comme ça ?
- Je m'en fous. Rien ne va plus, tu comprends pas... Ma vie est... Je veux renter chez moi, s'écria-t-il, la voix plus haute perchée. Faire des préparatifs... Peut-être que mon oncle n'a pas eu le temps d'avertir les autres membres de ma famille. C'est pour ça qu'ils ne sont pas venus... Blaise ! Où est Blaise, mon meilleur ami... mon seul ami...
- Malfoy, c'est pas vrai, tes autres comparses serpentards... Et il n'est pas là, il est dans sa maison.
- Oh ! Père !
- Ne recommence pas, murmura Seamus à son oreille. Les autres sont partis avec Ron, il reviendra bientôt.
- Vraiment ? chuchota-t-il.
- Commence à clore ton show. Reprends-toi, Malfoy, dit-il à voix haute. Rien n'est perdu, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Ton père est en vie !
- Tu as raison, Finnigan ! Je... je dois être fort ! Pour... pour lui... son retour...
- Exactement ! Monsieur Malfoy, fit Poppy qui avait les larmes aux yeux. Je ferais tout pour qu'il se remette !
- Merci, madame Pomfrey. Je sais... que vous veillerez sur mon père avec attention et... Merci !" fit Draco avec ferveur en la serrant dans ses bras.
Il se redressa, essuya les larmes sur ses joues et s'en alla avec Seamus. Ron était de retour pour les mener dans la chambre de Remus. Ils descendirent les escaliers et dès que les trois garçons furent certains de ne pas être entendu, ils pouffèrent de rire.
"Malfoy, c'était ta performance de l'année !
- Je... sais... Mais, ça m'a aidé. Un grand poids... commença-t-il avant de s'interrompre. C'est pas vrai ! Je commence à me sentir beaucoup trop à l'aise avec eux. Il faut que cette histoire finisse pour que tout redevienne à la normale !
- Allez, 'faut faire vite. Miss Teigne est quelque part," fit Ron effaçant son sourire.
Ce fut en mâchonnant des morceaux de chocolat que les adultes virent la porte s'ouvrir une dernière fois laissant passer Blaise, Hermione, Pansy et Ron. Le serpentard avait le bocal qui contenait la potion. Il s'approcha de Draco qui s'était levé et lui tendit la potion. Draco fronça des sourcils, il était dans de beaux draps, il s'assit sur le lit à côté du professeur de potion qui souffrait le martyr.
"Neville, tu es à côté, peux-tu me tendre un verre ?
- Voilà, pourquoi faire ?
- Je ne sais pas quelle quantité donnée. La potion à ses bons côtés et ses méfaits. Elle va faire circuler le sang à la normale, sans douleur, mais trop en donner exciterait trop le coeur et un arrêt cardiaque pourrait survenir. C'est pour cela que je commence par le professeur, il saura quand arrêter de boire, n'est-ce pas ?"
Severus ne put qu'acquiescer doucement de la tête, il souffrait d'un vilain torticolis. Draco versa un peu de la mixture verte claire dans le verre, tendit le bocal à Neville. Il aida le professer à se redresser et approcha le rebord du verre aux lèvres parcheminées de Snape. Tout le monde était tendu et personne ne savait pourquoi. Hermione se disait que si jamais quelque chose tournait mal, ils allaient devoir appeler un professeur. Elle ne savait pas encore comment réanimer une personne qui venait de subir une attaque par magie. Et Charlie qui avait une crampe aux jambes depuis que Harry l'avait aidé à sortir de la toilette se demandait s'il pourrait être utile dans son état si une catastrophe se produisait.
"D'accord ! Arrêtez, hurla Voldemort, faisant arrêter des coeurs et sursauter Draco qui manqua tout renverser sur Snape et lui.
- Faîtes attention ! s'écria Blaise.
- Je vais le faire, je sais exactement la dose qu'il faut...
- Pourquoi vous ne l'avez pas dit plutôt ? demanda Draco en revidant le contenu du verre dans le bocal et les tendant au mage noir.
- Pff ! Je m'amusais à vous voir tous suer.
- Qu'est-ce qui vous a fait changer d'idée ? s'enquérra Ginny.
- Potter ne voulait pas cesser de hurler dans mes oreilles.
- Il fallait bien, marmonna le jeune sorcier. Qu'est-ce qu'on aurait fait si Draco s'était trompé et avait tué le professeur ?
- Moi, j'aurais ri."
En moins d'un quart d'heure, tous les professeurs purent bouger sans picotements dans les muscles. Ils firent tous un tour à la toilette l'un après l'autre et se changèrent dans des vêtements qui ne leur colleraient pas au corps par la sueur. Ils revenaient s'asseoir silencieusement pour manger à leur faim. Albus fut le dernier à revenir, il s'écroula sur la chaise que tous lui avaient réservée. Tout le monde le regardait avec expectation, mais il ne s'en soucia pas pour le moment, il se posait des questions et se servait dans le panier. Charlie était assis sur le sol avec les enfants et éclata de rire. Ce ne fut pas long avant que les élèves ne fassent pareil. Ils riaient tous de soulagement. Près d'une heure avait passé depuis que McGonagall avait envoyé les élèves dans leurs maisons respectives, mais ce fut une heure très éprouvante pour les enfants qui ne demandaient pas mieux de se changer les idées. Ils se turent l'un après l'autre et laissèrent les professeurs manger avant de savoir ce qui se passait et ce qui allait arriver à partir de maintenant.
Albus pensait rapidement, il avait la solution entre ses mains dans la chambre de Remus. Il prit le bout de papier moldu sur lequel avait écrit Lulou. Il fronça des sourcils, c'était vrai qu'il avait conseillé son ancien élève à utiliser toutes ses cartes pour aider Harry, mais prudemment ! "Qu'est-ce que les jeunes ont à ne pas comprendre ce terme ? Maintenant, il lui est arrivé quelque chose et nous devons le retrouver. Je ne peux rien faire vu ma position, mais la tactique draconienne à laquelle je pensais semble arriver," pensa le directeur en regardant les quatre hommes qui avaient partagé le petit placard de Remus avec lui. Ils semblaient s'en remettre peu à peu. Severus ne mangeait plus, il calculait. Il devait retrouver Remus pour se venger convenablement du tour de la robe de chambre. Sirius aussi, mais il savait parfaitement comment il allait se venger de cette mini-trahison. Peter, lui, essayait de ne pas trop rester dans le champ de vision de son maître, mais Voldemort ne s'occupait pas de lui. Il était lui aussi en train de penser à quelque chose. Harry et lui étaient dans la même pièce, mais il ne pouvait rien lui faire, ce qui était d'une telle frustration. Charlie rigolait avec ses élèves qui lui racontaient la performance de Draco dans l'infirmerie. Les autres adultes écoutaient d'une oreille distraite quand Albus interrompit tout.
"Nous devons retrouver Remus. Nous pouvons supposer que quelque chose ait mal tourné si nous avons été retrouvés par chance par nos élèves. En passant, je vous remercie amplement pour tous vos efforts, mes enfants. Même si je crois que tout aurait été plus simple si vous aviez appelé madame McGonagall. Je comprends pourquoi vous ne l'avez pas fait, par contre, fit-il regardant Sirius, Peter, Harry et Voldemort.
- Bien, maintenant que nous sommes libres, allons chercher cet imbécile, grogna Sirius. Je sais exactement où commencer.
- Vraiment ? fit Snape dubitatif.
- Par la forêt, c'était leur lieu de rendez-vous. Un début comme un autre.
- Excusez-moi. J'aimerais savoir ce que vous avez l'intention de faire de...
- Malfoy, ne commence pas, tonna Voldemort, en se levant. Nous savons que ta pétasse est en Angleterre, à moins qu'elle ne soit déjà repartie avec son trophée. Il faut chercher dans les environs de Hogwarts. Nous devons poser des questions aux habitants du Pré.
- Il n'y aura pas de nous, Tom. Vous les enfants, vous retournerez dans vos maisons et nous allons faire quelque chose.
- Nous ? fit Severus, en fronçant des sourcils.
- Oui, le geste témérairement imprudent de Remus vient de me donner la solution pour commencer nos recherches.
- Directeur... commença Charlie, inquiet.
- Je sais, tout sera chamboulé, mais je ferai appel à des professionnels pour vous remplacer. Déjà que Remus m'avait trouvé un remplacement pour Lucius... Severus, Charlie, Sirius et Peter, vous allez commencer dès maintenant. Utilisez la salle d'eau de Remus, je vais vous faire envoyé vos effets personnels. Vous partirez après le couvre-feu.
- Mais Albus...!.
- Nous en discuterons plus tard, Severus. Je dois faire mon apparition, sinon McGonagall sera vraiment inquiète.
- Monsieur, j'aimerais les aider à chercher !
- Il n'en est pas question, Harry.
- Je suis sûr que Nagini et moi pourrons les aider. De plus, si nous retrouvons madame Rou, j'ai plus de chance de la convaincre et l'apitoyer sur mon sort que des adultes énervés.
- C'est une bonne idée, Harry, mais non. C'est trop dangereux.
- Mais...
- Harry ! Est-ce que tu t'es vu dans un miroir dernièrement ? demanda Ginny.
- Tu es plus petit que Ginny à son arrivée à l'école, expliqua Charlie. Tu as l'air d'un gamin... tu en es un, mais... Tu comprends !
- Mais, j'ai les pouvoirs de Voldie !
- ...
- Oups ! Voldemort ! Je crois avoir les pouvoirs qu'il avait avant l'échange.
- Voldie ?!?
- Ta gueule, Zabini. Le corniaud a raison. Il a assez de pouvoir pour faire chanter cette salope, mais tu ne sais pas les utiliser, alors je vais avec lui !
- Tous les deux, c'est non. Si je dois vous enfermer avec Nagini, je le ferai ! Monsieur Ron, donnez-moi cette cape !
- Oh ! fit le garçon en tendant le morceau de vêtement au directeur.
- Bien. Vous, retournez dans vos maisons et je le saurai si vous disparaissez bizarrement pour plus de deux heures. Tom et Harry, vous allez me suivre. Vous serez surveiller dans ma tour par Fumseck. Retournez dans vos dortoirs, messieurs et mesdemoiselles.
- Oui, directeur, soupirèrent-ils tous en sortant.
- C'était peut-être un peu dur, Albus, mais...
- Nécessaire, continua Severus pour Sirius, en se levant.
- Où comptez-vous aller, Severus ?
- Pff ! Je croyais que vous auriez oublié ces sottises. Vous devriez demander l'aide de professionnels pour retrouver Remus.
- Assoyez, Severus, et attendez vos effets !
- Compris ! Pas la peine de prendre ce ton avec moi, grogna rageusement Severus en rougissant sous les rires de Charlie et Sirius.
- Bien, je reviendrai pour plus d'instructions. Sirius, Peter, peut-être que vous devriez prendre une tête d'avance dans vos recherches.
- Oui," firent les deux hommes en se transformant.
Les préparations débutaient donc. Albus, pourtant, n'avait pas compté sur l'entêtement du destin, de Draco Malfoy qui ne voulait pas qu'un malheur survienne à son amie, de Voldemort et Harry qui se sentaient trop concernés pour rester les bras croisés.
Remus Lupin était étendu sur un lit étroit, complètement sonné, dans les vapes. Vulcan, le plus costaud des quatre loups-garous, l'avait assommé très durement avant de se transformer comme les autres et le prendre sur son dos. Le pauvre professeur avait été sonné par plus que cela encore. Lulou était plus étrange qu'il ne l'aurait cru. Et le fait que les hommes se soient transformés sans pleine lune l'avait littéralement jeté par terre. Il cligna des yeux et grogna en se redressant. La première chose qu'il remarqua fut la pénombre de la pièce. Aucune chandelle, aucune ampoule. La seconde, c'était qu'il n'avait plus ses vêtements sur lui ni sa baguette. Il regarda autour de lui, ses yeux lupins réussirent à apercevoir un autre lit. Il se leva avec le drap, s'entourant le corps et s'approcha du lit. L'air était lourd, il n'y avait aucune fenêtre, mais il savait qu'il faisait chaud où qu'il soit. À moins qu'il ne fut dans cette pièce trop longtemps. Sur le lit était étendu entre les draps un homme avec un bandeau entourant sa tête et barrant ses yeux. Il ne savait pas s'il dormait. Il essaya de l'observer un peu mieux. Avec un seul reniflement, il savait que c'était un loup-garou, aussi. Il sentait la maladie, il ne prenait pas trop de place dans le lit, il devait être très maigre. Il était jeune aussi, plus jeune que l'odeur de mort qui avait émanée de Lulou.
"Ne me regardez pas comme ça. Elle dit que c'est temporaire... Je la crois. C'est seulement que je n'ai pas un grand appétit ces derniers temps, il faut qu'elle me force la main, me donner à manger parfois, dit l'homme d'une voix rauque.
- Vous devriez manger, prendre des forces. Je me nomme...
- Remus Joann Lupin, je sais.
- Comm... Comment savez-vous pour mon autre nom ? Même mes amis ne le savent pas.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas, je n'ai jamais vraiment pensé à le leur dire. Ils ne m'ont pas posé de question, non plus. Mais vous comment savez-vous ?
- C'est quelqu'un qui me l'a dit... il y a longtemps.
- Vous avez bonne mémoire...?
- Dominic Maelechlainn.
- Irlandais. Bonjour ou... peu importe le moment de la journée. Il n'y a pas de fenêtre, ici...
- Non, je n'en ai pas vraiment besoin, mais les bouches d'aération, je les ai exigées. 'Fait trop chaud ici, sinon.
- Vous êtes aveugle.
- Wow ! Bravo, Sherlock qui t'a mis au parfum ? nargua sèchement le jeune homme.
- Désolé, je croyais que aviez eu une opération aux yeux. L'odeur du sang...
- Oh ! C'est vrai, je reviens d'une opération infructueuse. Lulou a beaucoup trop déversé la pauvre... Je ne comprend pas pourquoi elle se donne ce mal, je lui ai dit ce qui arriverait si je retrouvais la vue.
- Je peux m'asseoir ?
- Bien sûr, dit-il en souriant et se tassant sur le côté.
- Merci. Je... Donc, vous avez perdu la vue dans un accident ?
- Oui, je me suis frappé la tête en... C'était le jour de ma Morsure. Tant de dévastation, je ne voulais pl...
- Oh !
- Ça remonte à dix ans, je n'avais même pas treize années...
- Je vois.
- Moi, pas !
- Mon Dieu !...
- J'adore faire cette blague, ne soyez pas embarrassé. Vous allez... voir, je ferai référence à ma... non-voyance, c'est de bon coeur et pour tomber sur les nerfs de Vulcan, Érick et Lulou.
- Han-han !
- Je sais aussi que votre Morsure vous l'avez eu à huit ans.
- Comm...
- La même personne me l'a dit, aussi. Mais... Lulou s'en vient.
- Je sais, je l'ai sentie et je l'entends, fit Remus se raidissant.
- Oh ! Calmez-vous, elle n'est pas méchante du tout... Enfin, juste hystérique, paranoïaque et, peut-être, schizophrène.
- Et vous voulez que je me calme ?!?
- Hé ! Hé ! Hé ! ria, à coeur joie, l'homme.
- Est-ce que vous êtes un prisonnier aussi ?
- Par les Jumeaux de Rome, pourquoi est-ce que vous pensez ça ?
- Je... Mais elle m'a enlevé avec ses trois... amis ?
- Elle est comme cela lorsqu'elle veut éviter de longue discussion inutile, elle brusque...
- Pourquoi est-ce qu'on dit elle ?
- Je ne sais pas. Pourquoi pas, c'est une femme !
- Euh ! Plus maintenant ! marmonna Remus fronçant des sourcils lorsqu'il entra.
- Salut, Dodo !" dit Lulou tenant une sphère lumineuse dans sa main et la déposant sur la table de chevet de son ami.
Remus put voir que Dominic était encore plus maigre qu'il ne le pensait. Le bandeau était tâché de rouge, il fallait le changer. Sa pâleur était maladive, presque cireuse. Ses lèvres étaient bleutés, minces et parcheminées par la déshydratation. Remus se tourna vers Lulou qui s'était penché au-dessus de son ami avec un large sourire sur son... nouveau visage.
"Bien dormi ou notre invité t'aurait dérangé ?
- Non, j'étais déjà réveillé lorsqu'il s'est levé. Comment tu vas ma belle ?
- Je me porte comme un charme, je ne m'habituerai pas au réveil, par contre. Est-ce qu'il faut absolument que ce corps agisse de la sorte ?
- Tu as choisi un mâle, c'est ton problème, fit Dominic en riant.
- Pff ! J'suis sûre que c'est le sien qui réagit de la sorte. Tu te réveilles pas avec une érection chaque matin quand même, vous, non plus, Remus ?
- Hum !... Laissons tomber cette discussion, s'il vous plaît. Vous aurez le temps de vous habituer au corps que vous avez...pris. J'aimerais savoir ce que vous me voulez.
- Pas ici, ailleurs, monsieur.
- Où sont mes vêtements, de toute façon ? Je ne pourrais pas sortir où que votre ailleurs soit, vêtu seulement d'un drap.
- C'est pour ça que vous n'avez plus vos vêtements, sourit Dominic. J'vous ai dit qu'elle était paranoïaque. Elle ne voulait pas vous voir sortir de la chambre.
- Oh ! Je vais retrouver mes habits, donc.
- Nous les avons brûlés, ces choses que vous considérez comme des vêtements, dit-il, en se dirigeant vers la porte et hurlant après son autre compagnon. Arman, amène-toi, voyons.
- J'arrive ! Voici, ta-daa ! Oh ! Vulcan et Érick sont en train de se battre, encore. Tu veux commencer les paris ?
- Pas aujourd'hui. Je vais aller leur dire d'arrêter et de reporter leur combat à ce soir. Nous avons des invités, des questions à répondre et il faut présenter Remus à notre petit cercle.
- Tenez, Remus-cher, fit Arman en lui tendant ses nouveaux vêtements moldus dernier cri.
- Bien, Arman va vous attendre dehors, fit Lulou se penchant sur Dominic et le prenant dans ses bras avec les draps.
- Lulou, je suis capable de marcher, même aveugle !
- Tu es un paquet d'os. J'aurai trop peur que tu ne t'exploses quelque chose si tu advenais de tomber."
Remus les regarda sortir et poussa un soupir. Il ne savait plus dans quoi il s'était embarqué. Il croyait que ce serait simple, mais tout s'était compliqué. Il n'était pas encore en morceau, donc il pouvait supposer que tout commençait bien. Lulou semblait vouloir quelque chose de lui peut-être pourrait-il échanger ce quelque chose contre l'antidote de Harry et Voldemort. Il sourit pour se donner du courage. Il était entouré de loups-garous, il en était certain maintenant... Il ne savait pas pour ce Érick, mais il n'allait pas parier contre. En s'habillant, il revint à la situation la plus bizarre de sa vie. Lulou n'était plus la femme qu'il avait vue à l'endos de son livre unique de magie noire à l'école. C'était un homme très grand, dans les cinq pieds onze pouces et elle -il- était d'origine asiatique. Il se demandait ce qui était arrivé au pauvre homme qui se retrouvait dans le corps de la jeune femme. Tout pour mélanger son esprit. Elle avait utiliser son propre sort sur lui... elle. "Mais pourquoi ? Oh ! Elle est peut-être schizophrène et paranoïaque... Je suppose que tout ne doit pas rouler rond dans sa tête. Dire qu'elle est l'amie du jeune Malfoy et qu'il serait prêt à la défendre contre tout. Oh, putain !!"
Il venait de se rappeler d'Hogwarts et ce qu'il avait fait à ses collègues et amis. Ronan, le... plus fous des trois loups-garous, avait mangé le hibou après s'être transformé. Remus leur avait expliqué qu'il devait laisser un message pour une de ses élèves. Lulou n'avait fait que pencher la tête sur le côté et son homme de main avait sauté dans les airs, ses vêtements explosant en petits morceaux en se transformant en l'énorme monstre qu'était le loup-garou, sans grognement de douleur et avec grande facilité. L'oiseau n'avait pas eu de chance, les crocs du monstre avaient passé à côté de la gorge de Remus qui tombait de tout son long et ne firent qu'une bouchée de l'oiseau. Remus était resté sur son derrière, le coeur battant la chamaille dans ses oreilles pendant que les autres se transformaient et que Vulcan l'assommait.
Le loup-garou sortit de ses pensées et releva la tête lorsque Arman cogna à la porte :
"Hé ! Si vous avez besoin d'aide, je serai ravi de vous'habiller. Je sais que les sorciers ont l'air d'avoir de la misère avec le style moldu...
- Non ! Je vais bien, j'ai fini... Pas besoin de votre aide, voyez, dit Remus, en ouvrant la porte.
- Oh ! bouda Arman avant de sourire à nouveau. Suivez-moi et ne vous perdez pas, hein. Lorsque Vulcan vous a amené, hier, j'ai vu les regards des quelques femelles qu'il y avait. Elles sont extrêmement curieuses, même les plus jeunes, et elles vous veulent, mon vieux. Il faut dire que la pleine lune vient de passer, hein. Ça ne fait que quelques jours, mais... Wow ! Elles vous veulent, cela se voit dans leurs yeux et la bave qui leur coule aux commissures des lèvres...
- Euh !...
- Je plaisante... Pour la bave. Elles ont plus de décorum que ça, hé ! hé ! Mais je les comprend, vous êtes un joli spécimen de notre race.
- Euh !...
- Quand je parlais des femmes et des quelques mecs qui vous checkaient, c'étaient bien entendu les célibataires. Les couples sont plus fidèles que ça, c'est juste un problème pour les lits que nous avons. Maintenant, Lulou pense à interdire les boutes sexuels au lit peu de temps avant et après une pleine lune. Je veux dire, nous sommes diaboliques lorsqu'on est en manque. Il faut un grand contrôle ou un partenaire qui fait dans le BDSM et qui soit prêt à vous attacher solidement.
- Euh !... Oh ! Mon dieu !
- Donc vous restez à mes côtés, fit-il en passant son bras autour de celui de Remus. Ils vont penser que nous sommes ensemble. Même si je ne crois duper personne..."
Remus ne répondit pas, son cerveau s'était arrêté à des "euh" devant l'attaque du jeune homme et son bla-bla. Il cligna ses yeux et décida d'observer l'endroit où il se trouvait. La maison était gigantesque ! Elle était modifiée par magie, évidemment. Comme ils descendaient les étages. Il remarqua qu'ils s'étaient retrouvés au dernier étage et que la bâtisse en comptait cinq. Sur les étages, des rangées de porte s'étendaient sur des kilomètres. Lorsqu'ils arrivèrent au plancher principal, il remarqua les larges portes qui donnaient sur l'extérieur et d'autres qui semblaient mener vers une immense salle. Malgré ce que le gamin lui avait dit, il ne semblait pas y avoir âme qui vive dans cette baraque. Le jeune loup l'amena vers une porte dessous les escaliers, il y avait un gardien. Il était plus petit que Remus, c'était un loup-garou. Il leur ouvrit la porte d'un coup de baguette et la referma derrière eux, les suivant. Le couloir était chaud, étouffant et large et il descendait presque à pique dans le sol. Bizarrement, le gamin devint silencieux. Ils descendirent un long moment, Remus commença à se demander s'ils allaient arriver quelque part, ou si les deux loups l'amenaient quelque part pour le buter. "Non, Remus. Lulou veut quelque chose de toi, donc il va y avoir une longue discussion... Et je sais tellement que je ne vais pas apprécier..." Ils marchaient encore, cela devait faire plus de cinq minutes, maintenant. Remus avait compris que la maison abritait seulement des loups-garous lorsque le gardien leur était apparu. Avec appréhension, il se demandait comment il allait pouvoir fuir cet endroit s'il advenait quelque chose de terrible. Il se souvenait de son dernier été, le goût du sang dans la bouche et le reste sur son corps nu... Comment il avait fait pour se libérer des chaînes et semer Sirius, il ne s'en rappelait pas. Mais une odeur restait dans sa mémoire, celle d'une autre créature. Tout comme lui. Toute cette nuit de pleine lune, elle avait été avec lui. C'était embrouillé dans sa tête, ses transformations douloureuses le rendaient fragile à ce genre d'amnésie. Finalement, une autre porte gardée par une femme costaude à la chevelure miel luxuriante leur apparut.
Lorsqu'elle fut ouverte, Remus retint un hoquet de surprise en voyant le nombre de loups-garous qui peuplaient l'énorme salle. Il se frotta les yeux et se mit à regarder la salle en tournant lentement sur lui-même. Elle était en forme de carré parfait et son plafond avait la forme d'un dôme. Il y avait plusieurs portes le long des murs et un long balconnet encadrait les murs, des escaliers y menant et vers d'autres portes. Il regarda les hommes et les femmes tous habillés de vêtements moldus. Il y en avait de toutes les races, de tous les genres et ils respiraient tous la santé et la joie de vivre. Toujours surpris, Remus se laissa entraîner par Arman vers un énorme bar et se laissa asseoir. Plusieurs loups et louves s'étaient tournés vers lui comme lui avait dit Arman, mais il ne les remarqua pas. Il ne se sentait pas très bien. Arman le laissa et il se tourna vers les barmans et barmaids qui allaient et venaient. À côté de lui, une jeune louve qui ne devait pas avoir quatorze ans essayait de se faire servir une boisson alcoolisée. Mais elle ne reçut qu'un lait fouetté au chocolat. Elle partit en boudant, mais sans oublier de prendre son breuvage. Remus clignait doucement des yeux en la regardant courir vers ses copains avant qu'ils ne s'engouffrent tous dans une salle. En moins de deux jours, il était sonné une quatrième fois. Un verre apparut à côté de son bras, il était rempli d'un liquide mât. Remus leva la tête :
"Yah, mon vieux ! T'as l'air d'en avoir d'besoin, fit l'homme musclé avec des tatous dansant sur ses bras, hypnotisant presque le pauvre homme. Besoin d'parler, vieux ?
- Euh !...
- J'vois, c'est ta première fois, ici ? Au R'fuge ?
- Le Refuge ?
- Bof, c'est comme ça qu'on l'appelle, par ici. Celui-là n'accepte que les loups, tu comprends. Les chambres du d'sus, c'est pour ceux qui cherchent asile et aide. 'Y a des travailleurs sociaux dans l'coin. Tu sais, la persécution et toute cette merde !
- Mais... ?
- T'en as jamais entendu parler ?
- Non et je suis ici depuis longtemps.
- Vraiment ? T'es sûr ? Ton accent dit aut' chose, vieux. J'espère que tu réalises que tu es au pays des Yankees, mon vieux.
- En Amérique ?
- Ouaip ! Les États-Unis. Les englishs, c'est dans l'vieux continent... Ouais, t'es vraiment perdu, mon homme.
- Pas vraiment, Willy, il est juste légèrement dépaysé. Ça se replacera.
- Si tu l'dis, Érick."
Remus tourna la tête vers Lulou qui lui fit signe de la suivre. Il laissa son verre intouché et suivit l'homme qui marchait sans difficulté parmi la pile de monde qui se retrouvait dans la grande pièce. Les gens lui cédaient le passage, même si plusieurs le dévisageaient avec haine et dégoût. Remus était certain qu'il voudrait pas être entre le premier qui essaierait de l'attaquer et elle. Il n'arrivait pas à comprendre certain langage corporel qu'il voyait. Ils la détestaient, mais ressentaient un besoin d'être dans son entourage, dans les parages. Remus avala sa salive difficilement en remarquant une chose qui ne lui avait pas sauté aux yeux à son entrée. En plus d'être en santé, la plupart, une grande partie, des loups étaient dans une forme athlétique. Presque guerrière. Plusieurs mâles, même des femelles, le jaugeaient, le mesuraient de la tête au pied. Il y en avait qui était soit trop gros ou trop maigre, mais la raclée que Remus mangerait s'il devait en mettre juste un petit en colère ! Même les femmes semblaient prêtes à tenir tête à n'importe lequel des mâles de la salle.
En regardant autour de lui, une odeur toucha ses narines. Il la suivit sans s'en rendre compte. Son subconscient -ou était-ce son alter-ego- l'avait reconnu. Il marcha un bon moment avant d'arriver à une table. Il sentait des drôles de regards dans son dos, il savait qu'il avait attiré l'attention de plusieurs, bonne ou mauvaise. Il ne savait guère, mais il ne se soucia pas du fait qu'il s'éloignait seul dans ce marasme et se retrouvait en face de Lulou Rou... Son corps, pour ainsi dire, et l'homme qui devait se retrouver dedans. Il était en vie. Il ressemblait à l'image sur la couverture arrière du livre de Changement. Remus cligna des yeux lorsque les yeux verts lumineux de la femme se posèrent sur lui. Elle était de très petite taille, à peine cinq pieds cinq pouces, ses cheveux étaient très courts, coupés à la garçonne ; la seule différence de l'image. Le tatou sur la moitié de son visage était toujours là. Un loup combattant un dragon. Il cligna des yeux et renifla l'air. C'était elle, celle qui était dans sa mémoire floue, celle qui l'avait accompagné lors d'une des pleines lunes de cet été. Il n'en croyait pas ses yeux, pourtant la lettre qu'elle lui avait envoyée n'avait rien de son odeur... Mais celle d'Érick !
" Salut ! On dirait que vous allez être malade, ça va ?
- Bo... Bonjour ! No, non... Je vais bien.
- On dirait que vous me reconnaissez de quelque part. Ce qui est très probable la connaissant, hein Lulou ?
- Très, fit l'homme qui apparut derrière Remus.
- J'aimerais tellement des explications, là. À quoi vous jouez ?
- Suivez-nous, donc, fit Lulou... ou Érick.
- Une chose avant tout. J'aimerais savoir vos noms, cela semble idiot, mais je me perds, là.
- C'est pas idiot, du tout, s'écria Arman passant ses bras autour de la taille de Remus par derrière le faisant sursauter. Au début, je me perdais aussi. Lulou restera toujours Lulou entre nous. Les autres l'appellent Érick Wa Ming.
- Et moi, je suis maintenant appelé, Lulou G. Rou. Mais c'est Érick dans mon cercle d'amis et de certains collègues.
- Oh !... D'accord. Hum ! fit Remus en s'extirpant des bras du jeune loup. C'était donc vous qui vous battiez avec Vulcan ?
- Oui, mais 'faut remettre ça. Vous voulez essayer un de ces quat' ?
- Érick ! Regarde-le, fit Arman avec une moue. Il ne pourrait même pas tenir tête à Amélia.
- Qui est-ce ?
- Euh ! fit Érick en grattant son coude gauche.
- Désolé, Remus, mais c'est vrai...
- Qui est-ce ?
- ...
- Va-t-on, en finir ? grogna Lulou en s'éloignant. C'est un de nos chiens de garde."
"Oh ! Même leurs chiens sont plus costauds que moi... Ils n'ont pas pensé à Dominic..." pensa Remus insulté, en les suivant dans une des petites salles de conférences en étage. Arman lui tint la porte avec un sourire désolé et un clin d'oeil. Remus se demandait toujours comment il avait pu taper dans l'oeil du garçon, il ne devait même pas avoir vingt ans. Il chassa ces pensées de sa tête et entra dans la pièce sombre, illuminée que par plusieurs bougies qui flottaient dans les airs le long des murs. La pièce était rectangulaire et les fenêtres étaient placardées. Il y avait une grande table rectangulaire où plusieurs personnes étaient installées. Il reconnut le reste du trio de "hyènes" de Voldemort. Il vit Dominic qui était assis à la tête de la table à côté de Lulou. Il semblait un peu mieux, il avait un air frais et dispo et ses joues étaient rouges pommes. Remus sourit face au changement. Il s'avança un peu plus dans la sombre salle. Il sursauta en voyant trois gosses qu'il ne connaissait pas, mais qui avait une odeur familière. Finalement, un grognement qu'il ne put retenir sortit de sa gorge en voyant trois êtres d'une pâleur extrême. Leur odeur de cadavre ne l'avait pas échappé, malgré le fait qu'ils étaient tous grandement parfumé. Des vampires purs sang.
"Oh ! fit Ronan, en bougeant sur son siège. Il a toujours l'instinct, toujours...
- Silence, Ro, gronda Arman. Assoyez-vous, Rem.
- Déjà les petits noms, marmonna Vulcan les lèvres serrés et fusillant du regard Remus qui se sentait vraiment mal, quelque chose de monstrueux allait se dire.
- Petits noms, hi ! hi !
- Bien, soupira Lulou avec une moue dans la direction de Ronan. Remus, vous vouliez plus d'explications sur votre présence ici. J'aimerais d'abord vous introduire brièvement ces lieux.
- C'est d'une importance capitale ? Je croyais que c'était un refuge pour les loups-garous en détresse.
- Oh ! Les chambres et la bâtisse du dessus le sont. Mais ici et les endroits où mènent ces portes ne font pas partis du Refuge, dit Lulou.
- Qu'est-ce que c'est alors ?
- La base-mère de mon armée.
- Pardon ?
- Je me permet de vous le dire car je suis sorcière, je peux vous retirez tout ceci de la tête. Tout cela dépendant de votre réponse. Les gens au-dehors font, ou feront, partis de mon armée. Le nôtre, vraiment...
- Pourquoi ?
- Comment ça pourquoi ? demanda-t-elle, surprise. Après tout ce que ces soi-disant humains nous ont fait subir au fil des siècles, vous me demandez pourquoi ?... New World Order.
- Un nouvel ordre mondial ? Vous voulez régner sur le monde... dit Remus avec dérision. Vous êtes tous malades... Non, vraiment... Vous n'êtes pas mieux que Voldemort."
Un sombre silence alourdit l'atmosphère de la salle. Remus les observa tous avec froideur, il était en alerte. Il vit avec étonnement Dominic lui sourire comme s'il était d'accord avec lui. Arman lui fit un clin d'oeil et secoua la tête affirmativement. Ronan le fixait calmement des yeux, il devait se demander comment il allait le manger... Vulcan ne le regardait pas, il analysait les réactions de son compagnon Arman. Lulou avait un visage fermé, elle avait l'air de savoir comment faire avec son nouveau corps masculin. Érick ne fit que bâiller et le regardait avec moins d'intérêt. Les trois vampires étaient dans un coin plus sombre de la pièce, seuls leurs yeux miroitaient dans la noirceur. Remus avait déjà assez de misère avec le regard d'un dhmapire... Il ne savait pas comment lire un vampire. Les trois enfants, un couple de jumeau et une petite fille, lui souriaient largement. Remus ne comprenait rien. Il se demandait pourquoi il n'avait pas pu se taire. Il était entouré de féroces créatures qui semblaient entraîner à tuer tous ce qui pouvaient respirer. Il aurait dû purger de l'information et, ensuite, peut-être, leur mentir. Il était trop tard, maintenant. Il n'avait pas sa baguette avec lui. De toute façon, avec leur capacité, il n'était pas sûr de pouvoir sortir indemne de cette aventure. Mais avant, s'il pouvait juste retirer l'information sur l'antidote pour Harry, il ne crèverait pas pour rien. Il prit un respire :
"Pourquoi m'avez-vous dit tout cela ?
- Pour voir ta réaction, dit Dominic. Enfin, tu comprends ce que je veux dire...
- Un test ? Mais, au risque de me répéter, pourquoi ?
- Parce que je le voulais ? Je savais pertinemment que tu allais refusé. Une de mes sources... Je voulais voir si tu resterais intègre à toi-même ou si tu aurais tenter de me mentir.
- Et maintenant ?
- Rien du tout, juste une petite histoire et une partie de cartes. Attends, un instant. Messieurs, c'est comme je vous l'avais dit. L'Angleterre et ses environs ont trop vécu sous la peur de Grindelwald et de Voldemort pour nous être d'une quelconque utilité, du côté des loups-garous en tout cas. Si vous avez plus de chance avec les groupes de vampires et de dhampires, tentez le coup. Pendant ce temps, nous continuons comme avant. Nous nous reverrons la semaine prochaine comme prévu."
Les trois vampires se levèrent et saluèrent de la tête la salle. Ils sortirent. Remus fronça des sourcils. C'était le jour, pas vrai ?
"Non, dit Dominic. Nous sommes en plein milieu de la nuit. Je te l'avais dit, elle est paranoïaque, elle aime à mélanger les gens et nous jouons le jeu.
- La elle en question est juste ici et elle voudrait commencer ses histoires et sa prochaine partie de cartes.
- Vas-y, beauté. N'oublies pas ce que je t'ai dit. Il ne voudra pas de toute façon, malgré tes arguments et le jeu de cartes.
- Tu pourrais essayer d'être encourageant non ! cracha Lulou, fâchée et troublée.
- Pourquoi faire, tout est dans la pierre !"
Remus suivit l'échange entre les deux amis. Il ne comprenait pas le ton las et triste de Dominic et celui vindicatif, rebelle et fâché de Lulou. Ils étaient assis côte-à-côte. Les trois enfants étaient assis en face de lui et du trio des ouvertures. Les vampires avaient été assis trois bancs plus loin que les enfants. Remus les regarda de plus près et fronça des sourcils, il n'étaient pas loups-garous. Il avait été trop déconcentré pour s'en rendre compte. C'était étrange, il se demandait pourquoi ils se retrouvaient ici s'ils n'étaient pas vampires ou loups-garous.
"Ce n'est qu'un refuge pour loups, Remus. Les vampires, les andragons et les autres ont les leurs.
- Dominic, tu lis les pensées, fit mal à l'aise Remus.
- Non, mais je vois le questionnement coloré ton aura et tu regardes les trois survivants du massacre.
- Aura... Survivants... de quel massacre ?
- Remus, nous allons commencer nos petites histoires. Je vais répondre à une question que tu te poses depuis ton réveil. Oui, je vais me servir de cet Harry et son copain, dont j'ignore encore le nom, pour te rallier à ma cause. Je vais me servir de ces enfants, aussi. Ils le savent.
- C'est monstrueux, s'écria l'homme outré. De quelle manière, je vous prie ? Je n'imaginais pas que vous étiez un tel monstre ! Merde ! Comment pouvez-vous vous dire l'amie du jeune Malfoy ? Vous vous servez de lui aussi pour vos fins ?
- Silence, aboya-t-elle, en se levant. Je ne me sers pas de lui, je suis réellement son amie.
- En plus de la paranoïa, vous souffrez du dédoublement de la personnalité. Sinon comment pouvez être la personne que ce jeune esprit défend et être ce monstre prêt à user de menace et de chantage pour me rallier à une cause en laquelle je ne crois pas !
- Comment ? Vous ne voulez pas de la libération des espèces opprimées et soumises au pouvoir et au bon vouloir des sorciers, de leurs mensonges ? De leurs contraintes, de leurs mépris. Mes parents m'ont honnis lorsqu'ils ont appris ce que j'étais devenue et par leur faute par dessus le marché !
- Oh ! J'imagine leur sort, ils doivent être morts, dit méchamment Remus.
- Oui, hurla-t-elle, hystérique. Ils sont en train de pourrir six pieds sous terre ! Je n'appelle pas ces horreurs des parents ! Je sais que les vôtres n'ont pas été mieux !
- C'est faux ! hurla à son tour Remus, en se levant. Mes parents m'ont soutenu et consolé autant qu'ils ont pu, ils m'ont accepté et aidé...
- FADAISES !
- Retirez ce que vous venez de dire ! ragea Remus, tremblant de fureur.
- S'il vous plaît, murmura calmement Dominic.
- Oui, fit Arman qui était debout, les mains sur les épaules de Remus. Pensez aux enfants, ils vous regardent. Lulou, calme-toi.
- Tu risques de te changer dans une mauvaise forme, marmonna Érick la regardant avec inquiétude.
- D'accord, dit-elle avec peine en se rasseyant.
- Remus, comprenez que Lulou aime vraiment Draco Malfoy, qu'elle ne se sert pas de lui et qu'elle ne lui veut aucun mal. Ne remettez plus en cause son amitié avec lui ou avec qui que ce soit dans cette salle d'ailleurs, fit doucement Dominic, grimaçant. Depuis qu'elle a ce nouveau corps, elle fait des crises si facilement.
- D'où l'engeulante, si vous vous posiez la question, dit Érick.
- La beuglante, vous voulez dire, dit Remus qui se calmait lentement.
- Oh ! C'est comme ça que vous l'appelez ? dit Arman avec un sourire stressé.
- Finissons-en, je vais user de toutes mes cartes pour vous avoir dans mes rangs, Remus. Je sais que cela a très mal commencé, mais je ne retire rien de ce que je vous ai dit. Non... Écoutez, jusqu'au bout. Je stress Dominic déjà beaucoup trop.
- Ne t'en fais pas pour moi.
- Ouais, ouais ! fit-elle évasivement. Donc, comment savons-nous pour votre deuxième nom, pour votre histoire, pour votre Morsure ? C'est Dominic qui nous a dit votre deuxième nom et votre Morsure, mais pour le reste... Ce sont ces enfants.
- Vraiment ? dit-il, tendu. Comment peuvent-ils savoir ?
- Présentez-vous les enfants.
- Oui, madame. Bonsoir, monsieur Remus... Je... Je nous présente, fit celui qui semblait être l'aîné. Je suis Joaquin, voici mon jumeau, Joann et ma petite soeur, Engel Lucé.
- Jo... Joaquin et Joann ?
- Oui, mon oncle."
