Chapitre 11
Harry Potter ! ...Ou serait-ce Thomas Marvolo Riddle jr. ?
Albus était assis à son bureau, ressentant toutes les années qu'il avait passées en ce monde dans ses os. Dire qu'il croyait que les choses allaient s'arranger, rien n'allait plus. Harry et Tom lui avaient fait le coup. Il leur avait porté leur dîner, hier, vers midi et demi, pour constater qu'il n'y avait personne dans sa tour, que son oiseau avait disparu, que la poignée de porte de sa "remise" était détruite et que la cape invisible de James Potter n'était plus à sa place. Il n'avait pas tardé à comprendre ce qui s'était déroulé dans son bureau et sa chambre. Ce qui lui restait à comprendre, c'était la raison derrière l'aide de Fumseck. Son oiseau de feu était très intelligent, il ne faisait jamais rien sans raison, il attendrait son retour pour tout éclaircir. Maintenant, c'était le matin du samedi 30 septembre et il avait reçu, au déjeuner, le résultat des recherches de Castilla Berthiaume et son équipe sur la famille Rou. Il avait quitté la table en dernier pour ne pas alerter les élèves et les professeurs. Il ne crut pas avoir réussi. Minerva McGonagall et Dante Dunham Vicomte lui avaient jeté un bref coup d'oeil avant de retourner à leurs conversations respectives.
Depuis sa disparition, Minerva semblait soupçonneuse à son égard. Il essayait de ne pas trop s'en préoccuper, mais ses nombreuses visites le mettaient sur le qui-vive. Que dire du dhampire qui semblait savoir beaucoup mieux que les autres professeurs ce qui se déroulait dans l'enceinte de l'école. Hier soir, l'homme était venu donner son rapport et ses impressions sur sa première journée, comme Rolande et Sylphide avant lui. Tout semblait bien se passer pour les suppléants et les élèves ne s'étaient pas trop plaints du cours sur la discrimination de leur professeur de Défense contre les forces du mal. Dante était aussi venu lui faire part de son inquiétude pour Blaise Zabini et des travaux qu'il avait donnés à ses élèves. Malgré qu'il croulait sous le travail, Albus lui promit de voir le garçon, cette journée. Il lui avait dit qu'il ne s'objectait pas de l'exemption du serpentard. Il approuvait la méthode qu'employait monsieur Vicomte avec ses élèves. Dumbledore avait souri lorsque madame Pince était arrivée dans son bureau, il y a une heure, maintenant. Elle aimait son rôle, elle n'avait que de bons mots pour le nouveau professeur, c'était une bonne année pour la vieille dame. Elle avait jubilé hier matin en s'entendant avec Vicomte sur les points à retirer aux élèves qui transgresseraient les règles du dhampire.
Donc, le personnel de l'école semblait s'entendre mieux qu'il l'eut cru. Les yeux clairs du vieil homme se posèrent sur le trépied de son phénix. Cela lui ramena à l'esprit la réaction de McGonagall qui était contente du report de la réunion de l'Ordre. Ce ne serait pas long avant qu'elle ne comprenne qu'il y avait un grand mystère et qu'elle n'était pas inclue. Elle allait se ramener à son bureau exigent réponse à ses questions sur pourquoi il avait reporté la réunion, avant-hier. Tout de suite après avoir averti ses instituteurs de son retour, il s'était mis derrière son bureau et avait écrit aux membres les plus proches. Il avait discuté, pendant que Tom et Harry se disputaient dans la chambre au-dessus de son bureau, par son misionet avec les membres de l'Ordre qui étaient les plus éloignés de l'Angleterre. Ils ne l'avaient pas pris trop mal, ils allaient juste demander de plus amples informations à la fin du mois d'octobre.
Avec le problème de Harry dans la tête, Albus ouvrit l'énorme enveloppe moldue. C'était un grand balbuzard blanc aux ailes noires qui avait passé par les hautes fenêtres de la Grande Salle. Beaucoup de monde avait semblé surpris et l'avait regardé se poser majestueusement devant leur directeur. L'oiseau lui fit un salut de la tête, déposa l'enveloppe brune et reprit son envol sans rien demander de plus. C'était un rapace qui avait bien été dressé. Le sorcier prit la lettre pliée. Castilla, chef du groupe de recherche de l'entreprise sorcière Seek-n-Find de Paris, lui écrivait un résumé de ce que contenait l'enveloppe et le déroulement des recherches de ses hommes.
"Cher monsieur Dumbledore,
avec cette lettre, vous trouverez dans l'enveloppe les résultats de nos recherches. Je suis aux regrets de vous annoncer que la famille que vous recherchez n'est plus. Premièrement, le nom de famille de mademoiselle Lulou n'est point Rou, mais Groulx. Ce fut pour cette raison que cela nous prit plus d'une semaine, à mes vingt détectives et chercheurs, pour les retracer. Dans nos recherches, nous avons trouvé les raisons de leur disparition de ce monde. Je crois que le Ministère du Royaume-Uni de la magie devrait revoir les formations qu'ils donnent à leurs sorciers et sorcières. L'incapacité des fonctionnaires du Ministère de la magie d'Angleterre est en cause, hélas ! Vous retrouverez le dernier envoi de monsieur Groulx au ministère des régulations des créatures magiques du monde sorcier. Des coroners-mages, en toute fin, ont trouvé quatre cadavres dans la maison Groulx, au lieu de trois. Nous avons fait une demande d'exhumation des corps pour des tests moldus de lien sanguin et d'ADN. Nous en entendrons parler dans le courant de la semaine prochaine. Si cela devait fonctionner, nous continuerons nos recherches sur cette incongruité. Sinon, nous vous laisserons au bon soin de savoir si vous voulez que nous poursuivons ou arrêtons l'enquête. Vous trouverez les honoraires de nos recherches jointes à ce message.
Avec tous mes respects, monsieur,
Castilla Berthiaume
directrice de Retrouvailles
Seek-n-Find"
Albus fronça des sourcils, il vida le contenu de l'enveloppe sur son bureau et se mit à tout examiner. Il se demandait pourquoi le changement de nom. Il y a près de deux semaines, lorsqu'ils avaient réussi à avoir ce nom : Lulou G. Rou, il avait vu la seule image de la petite fille dans l'annale d'Hogwarts 1980. Il ne se rappelait pas de cette gryffondor. Le fait qu'elle fut restée seulement un mois devait y être pour quelque chose. Le Ministère de la magie avait fait des recherches, mais les parents avaient tout fait arrêté après seulement trois semaines. Il se souvenait de cette période, il était venu à la conclusion que la jeune fille s'était retrouvée sur le chemin de Voldemort et ses mangemorts. Il le lui aurait demandé si l'homme était encore dans sa chambre, mais il était parti avec Harry. Il passa sa main sur sa barbe en lisant la dernière missive de détresse de Raymond Groulx :
"S'il vous plaît ! Elle a réellement changé. Elle ne cesse de poser d'étranges questions sur notre amour pour elle, sur ce qu'on pense des loups-garous et des vampires. Ma femme craint que nous ayons mal répondu à sa question sur ces créatures magiques et elle reçoit de bien mauvaises ondes provenant de notre aînée. Elle craint qu'elle ne soit en affaire avec une meute de loup-garou ou vampire ou qu'elle soit une lycanthrope. Nous avons vérifié l'hypothèse du vampirisme. Envoyez-nous un Régulateur avant la prochaine pleine lune. C'est pressant !
Raymond Groulx"
"C'était la dernière lettre avant que l'entière famille ne passe au feu. Gauvain dit qu'elle s'était caché au Japon un certain moment avant de se retrouver en Amérique du Nord. Tout ça selon les dires de la femme. Où se trouve la vérité ?" dit Albus à voix haute, intrigué.
L'homme passa en revue les photos, les lettres, les actes de décès et de naissance devant ses yeux analytiques. D'après tous ces indices, la jeune femme devrait être enterrée. Pourtant, elle était là, en train de faire chanter Harry et Voldemort et elle avait kidnappé Remus Lupin. Elle avait survécu à la mort de sa famille qui était morte sans conscience dans leur lit. Raymond Groulx était un ingénieur électrique moldu qui avait marié Melena Bessett. C'était peut-être pour ça que les fonctionnaires ne l'avaient pas pris au sérieux, qu'est-ce qu'un moldu pouvait connaître de leur monde ? Melena provenait d'une longue lignée de chaman ivoirien. Ils auraient dû prendre ses impressions au sérieux, si elle venait de cette famille. Ils avaient deux enfants, l'aînée, Lulou, qui avait onze à sa "mort", et la benjamine, Loïs, qui en avait cinq. On avait retrouvé dans leur demeure de Londres quatre cadavres. Personne n'avait entendu les membres de la famille de la sorcière Melena, ils étaient tous silencieux et semblaient l'avoir reniée. Il allait écrire à Castilla de poursuivre ses recherches quoi qu'il arrive avec sa demande, elle devrait pousser plus profondément ses fouilles du côté de la famille de la sorcière. Ils mit les résultats en sûreté et retourna à son bureau. Il était en train d'écrire à Ingrid Toothlock, sur le travail de son jeune cousin. Il voulait être rassuré et voulait savoir sur quoi travaillait réellement Gauvain. Était-ce vraiment pour poursuivre Cornélius ? Il en doutait. Pourquoi est-ce qu'elle aurait permis à un de ses agents d'en parler aussi librement ? Il sursauta lorsque Fumseck atterrit subrepticement devant lui. Il haussa un sourcil en tassant les objets inflammables de son bureau. L'oiseau laissa tomber un bout de papier de son bec. Avant de le prendre, Albus le gronda :
"Te voila, enfin ! Je suis très mécontent de ton action. Je sais parfaitement que c'est toi qui les a aidés à fuir de ma tour, Fumseck.
- Mrk !
- Un message ? Ça vient de qui... Albus, nous avons réussi à trouver un portoloin dans la chambre qu'avait loué un des loups qui enlevèrent Remus. Black et Pettigrew n'ont pas reconnu d'odeur femelle dans leur recherche. Lulou ne fut pas de la partie, nous croyons. La propriétaire du Cinq Pieds nous a dit que c'étaient quatre hommes qui prirent des chambres. Si Balthazar a dit vrai, nous devrions être aux États-Unis, nous vous enverrons un mot dès que nous serons certains de l'endroit. Sinon, nous improviserons. Souhaitez-nous bonne chance, Albus, je crois que nous en aurons grand besoin. - Severus Snape.
- ...
- Donc, les deux garnements ont lu ce message et ce sont mis dans la tête d'y aller, grâce á ton aide.
- Mrk !
- Tu as attendu une journée entière pour me l'apporter ? Je me faisais un sang d'encre, moi, et je crois être le seul. Nagini avait l'air d'être au courant, elle.
- Brrr ! Mrk ! Airk !
- Je ne peux rien faire pour eux, à présent. Tout ce que j'espère, c'est que les deux têtes de mule retrouvent les adultes. Et pourquoi diable les as-tu aidés ?"
L'oiseau s'éleva et s'arrêta devant la porte menant à sa chambre. Albus se leva, lui ouvrit et monta les escaliers après lui. Fumseck s'était arrêté devant le miroir recouvert d'un drap à côté de son lit. Le directeur tira le drap, pressa un bouton en forme d'étoile de David sur le bois nacré du grand miroir et regarda. Il fronça des sourcils en reconnaissant les lieux et les personnes. Il éclata de rire en recouvrant son miroir, finalement. Il secoua la tête et redescendit les escaliers. Il allait se questionner plus tard sur ce qu'il avait vu, mais, pour l'instant, il trouvait amusant qu'il se soit fait tromper comme un débutant. Nagini avait regardé aussi et ne semblait pas trouver cela amusant. Ce type se jouait de son maître et avait réussi à échapper facilement à l'attention de Dumbledore. Fumseck chantonna le succès de ce mystérieux homme et s'envola de bonne humeur par la fenêtre de la chambre.
Blaise n'aimait pas les regards qu'on lui jetait depuis hier. Sa connaissance des méfaits sorciers envers les créatures magiques avait fait une traînée de poudre. Les serpentards le regardaient comme de la vermine et on l'appelait l'époux de Miss-Je-Sais-Tout, Blaise Granger. Il ne répondait pas. L'année risquait d'être longue pour lui et il ne faisait que souhaiter que les gryffondors fassent quelque chose pour attirer l'attention à nouveau sur eux. Il était midi et il se retrouvait à la bibliothèque avec ses équipiers pour le travail de Vicomte. Dumbledore était définitivement remplacé dans son coeur, il détestait ce vampire, pas parce qu'il favorisait une Maison, mais pour l'humiliation d'hier après-midi. Le type s'était rattrapé, mais il ne lui faisait toujours pas confiance. Durant son cours d'arithmancie, après celui de Défense, Hermione lui avait demandé ce qui lui était arrivé. Il n'avait fait qu'insulter les origines de l'intelligente fille et retourné à ses affaires. Draco et Pansy, dans les donjons, l'avaient assommé de questions aussi, il les avait traité de fouine et de furet. Après cette remarque sur ce qui lui était arrivé l'année dernière, Draco s'était tu dans un silence amère.
Isis, qui s'était vue mise en équipe avec ces trois-là par le professeur, commençait à être ennuyé. Elle ne les aimait pas, elle ne faisait que les supporter dans ses cours et sa maison. Tant qu'ils restaient loin d'elle, elle était contente. Elle était aujourd'hui obligée de travailler avec eux. Ils étaient tous les quatre assis sur une des tables de la bibliothèque avec chacun un livre sur les andragons : leur sujet de travail, mais personne n'avançait, rien ne se faisait. Ils travaillaient tous dans leur coin et ne se disaient rien. Elle regardait toutes les autres équipes de serpentards qui discutaient vivement et, certains, avec intérêt de leur sujet de travail. L'Histoire n'était pas son fort, elle préférait, et de loin, le cours de soin et de défense. Elle connaissait telle et telle créature magique. Aujourd'hui, pour deux semaines, elle allait découvrir plus en profondeur les andragons et les dragons, ce qui lui plaisait, mais l'air était tendu. Elle tapota ses maigres doigts manucurés or et verts émeraudes sur la table et se racla la gorge :
"Okay ! On n'est pas copain, j'vous aime pas du tout, les gars, mais on a un travail à faire ! Pourriez-vous mettre vos brouilles à dans un mois et commencez un vrai travail d'équipe ?
- ...
- C'pas vrai ! Parfait ! Blaise, je suis désolée d'avoir été sèche avec toi, hier en classe. J'avais vraiment peur que tu mettes notre Maison dans le trouble. Pourtant, je l'avoue tu sais tes affaires et je respecte ta connaissance du sujet.
- Oh ! Ça... ne fait rien et merci ! fit-il décontenancé.
- Bien à vous, maintenant. Je sais que lorsque vient les problèmes, on ne se tient pas les coudes, mais va falloir faire exception, là. Ce professeur n'est pas de la tarte, on fait juste éternuer de travers et il nous attaque ! Les points que vous nous avez gagnés sont en danger de diminution, ou en voie d'extinction, si vous voulez, depuis hier.
- Tu as un drôle de sens de l'humour, toi, fit Draco avec une grimace. Mais tu as raison. Blaise, je te demande pardon d'avoir tant insisté, hier. Tu as droit à tes secrets, même si nous sommes amis depuis longtemps et que tu ne veuilles pas m'intégrer, je comprends... Même si cela me fait mal que tu me laisses dans le noir de cette façon...
- Ouais, ouais ! Mélodrame ! ...Je m'excuse aussi, c'était déplacé ce que je vous ai dit hier.
- Moi aussi, je voudrais te demander pardon, Blaise. J'ai une vraie tête de mule et je hais rester dans le noir, désolée.
- Tête de mule ? Comme lorsque je te dis d'aller lui parler et que tu m'envoies paître ?
- Blaise, je te tuerai pour que ce secret ne se sache pas.
- Parfait ! On s'est excusé, on s'est fait la bise... On commence ?
- Merci, Isis. Je ne comprenais rien et je n'allais rien dire.
- Tu serais allée voir le prof.
- T'es folle !
- Ouais ! Ce type aime trop humilier ses élèves et il fait peur.
- Draco Malfoy avoue avoir peur d'un professeur que l'argent et le pouvoir de sa famille ne sauraient influencés. C'est une première, où est Skeeter lorsqu'il y a un scoop ?
- Ha ! Ha ! J'plaisante pas, Blaise. Depuis qu'il a nommé Granger sans lui avoir demandé son nom, il me fout les jetons. De plus, Longbottom ne cesse de trembler quand il l'approche et Vicomte s'en ait rendu compte. Il ne fait que marcher à ses côtés et lui vrille l'arrière de la tête.
- Draco, ce con a peur de son ombre.
- Pas ces derniers temps, Pansy. Il a l'air plus assuré de lui, depuis qu'il a été inclu dans le trio extraordinaire gryffondor.
- Tu crois qu'il le connaît ? demanda Pansy, ses fins sourcils froncés.
- Je n'pense pas. Longbottom semble avoir un sixième sens pour le danger, voyez comment il réagi à Snape et c'est un type dangereux.
- C'est ridicule, Malfoy, c'est un dhampire, dit Isis, pas besoin d'un sixième sens pour savoir que Vicomte est dangereux.
- De plus, Longbottom a seulement peur de Snape parce qu'il est incompétent en potion, continua Pansy en ouvrant son livre.
- J'en tiens à mon impression. Il ne me dit rien qu'y vaille.
- C'est Lupin qui l'a suggéré à Dumbledore.
- Ce qui n'es pas plus rassurant, Blaise, marmonna Isis, trempant sa plume dans l'encrier.
- Mouais ! Quel âge vous lui donnez ? demanda Pansy.
- Il doit être plus vieux que Dumbledore, dit Blaise en haussant des épaules.
- La vraie question, c'est jusqu'à quel âge les dhampires du 4e degré vivent ? demanda Draco en se tournant vers son ami.
- C'est comme les vampires, immortels jusqu'à suicide, meurtre ou accident. Les seules différences résident dans leur manière de manger, la force des dhampires à survivre à un accident et aux maladies. Et aussi la résistance des dhampires au soleil et au manque de sang.
- Vraiment ? fit Draco en prenant note. Quel est le plus haut... degré ?... Elle n'est pas bien formulée, cette question...
- Il y a seulement six degrés -générations, si vous voulez- de dhampires. Les dhampires au sixième degré sont stériles. C'est rare pour ceux du cinquième degré, mais il y en a aussi qui ne peuvent avoir d'enfant.
- Pas mal ! fit Pansy.
- C'est bien beau, mais ce n'est pas notre sujet de travail. Il nous a donné les andragons, descendant direct des dragons, leur rappela avec ennui Isis.
- Pas d'problème, je vais essayer de répondre aux grandes questions et on cherchera pour les autres.
- Parfait ! s'écrièrent-ils.
- Chuuu !
- Oui, madame," murmura Pansy avec une grimace.
Irma Pince circulait entre les rangées, elle avait fermé la bibliothèque. Comme s'ils s'étaient passés le mot, presque tous les serpentards se retrouvaient dans la grande salle pour faire leurs recherches. Elle n'avait surpris personne à enfreindre les règles du professeur Vicomte, à son grand chagrin. Que cela ne tienne, il y avait beaucoup d'autres élèves à venir.
Les quatre coéquipiers se jetèrent sur leur travail avec plus de coeur. Blaise avait décidé d'impressionner le professeur. Il savait que Dante Vicomte ne s'attendrait pas à moins. Le garçon avait été surpris par ce que l'adulte avait à lui dire hier à cinq heures de l'après-midi. Surpris et beaucoup plus soupçonneux, il n'allait pas briser sa dernière règle, mais il se tenait en garde.
Flash
"Assied-toi, Zabini, fit sombrement Vicomte.
- ...Vous aviez dit que vous ne me puniriez pas.
- Je n'ai jamais dit ça, mais je ne le ferai pas. Tu as fait un très bon résumé, cet après-midi. Je t'ai dit de passer après ton cours d'arithmancie parce que je voulais savoir si tu étais descendant d'une quelconque créature magique opprimée ou mal connue.
- Non, pourquoi ?
- Je me questionnais sur ton intérêt pour cette partie de l'Histoire des sorciers, la discriminations d'espèces.
- Je ne m'intéresse qu'à l'histoire en générale.
- Mmhmm ! Comme il n'avait plus cours, j'ai pu discuter avec votre professeur d'histoire, monsieur Binns... C'était... très étrange... Il m'a confirmé que tu étais le plus attentif dans sa classe, entre autre de mademoiselle Granger... Ce qui doit être un exploit en soit, marmonna-t-il, attirant un faible sourire de l'élève.
- ...
- Jeune homme, vous êtes en cinquième année, la fin approche, avez-vous déjà pensé à ce que vous vouliez faire plus tard de votre vie ? Après Hogwarts ?
- Je n'y ai pas pensé en profondeur. Je n'ai pas beaucoup de perspective d'avenir selon mon père et avec Voldemort dans les parages, monsieur. Cet été, je vais être obligé de lui prêter allégeance. Pourtant, je ne... Oh ! Merde ! Mon père va me tuer ! pensa le jeune homme avec horreur.
- N'aies pas cet air effrayé. Tout ce que tu me diras restera entre toi et moi, c'est ton choix. Je l'ai dit plutôt, si vous marchez droit je serai votre meilleur ami -bon, je n'irai pas jusque là- mais c'est vrai. J'ai une bonne écoute. C'est ta décision.
- Oui, fit-il sans rien ajouter de plus.
- ...Bien, pourquoi est-ce que j'aborde le sujet de ton futur, c'est que je connais des historiens, aussi grandiose que Marius Jay Malfoy, des archéologues renommés, moldus et sorciers, auxquels je pourrais te présenter pour ton apprentissage post-Hogwarts. Peut-être pourrais-tu avoir un métier autre que d'être l'héritier d'un riche mangemort...
- Il va loin, là, s'il pense que je vais le prendre au mot, je me suis fait trop d'fois baiser...
- ...Je sais que ce métier, être héritier, est très dur, mais il te faudra plus pour t'accomplir et pour devenir homme.
- Je peux y penser ?
- Bien sûr ! Tout dépendant du moment du retour de Remus. J'attendrai ta réponse, si bon vieux Remus revient, il te mettra en contact avec moi si nécessaire, monsieur.
- D'accord.
- Bon, ceci mis de côté, parlons de ce travail. Je te l'ai dit, tu es exempt de mon cours, mais tu n'échappes pas au travail, désolé. Je t'ai placé en équipe avec Draco Malfoy, Isis McQueen et Pansy Parkynson. Votre sujet de travail : l'évolution du comportement social des andragons à travers les âges ; du moment où le monde sorciers les a découverts à aujourd'hui.
- Whoa ! C'est lourd, monsieur !
- Je sais, mais à quatre vous y arriverez. Suivez les consignes et tout ira pour le mieux. Je suis très pointilleux et j'ai la main lourde lorsque je corrige alors faîtes attention. Divisez les tâches si vous voulez et tout ira très bien. Autre chose, je veux que cette exemption serve à quelque chose. Tu me feras une recherche personnel qui comptera pour 20 de ta note finale. Ce sera sur l'arbre généalogique de ton choix. La seule contrainte, elle doit provenir d'une famille de loup-garou.
- Mais...! Il est complètement malade !
- Calme-toi, cette bibliothèque contient de tout et tu as jusqu'à la fin de cette année 1995. Le 31 décembre, donc. Si Remus Lupin devait revenir en fonction, le travail ne sera pas annulé, ni celui en équipe, d'ailleurs. J'en discuterai avec lui.
- Wow !
- C'est un travail que je dirais secret, tu n'en parles à personne. C'est ton projet personnel. Les autres élèves ont aussi le leur, le pourcentage est moindre que le tien. Sache que je le saurai si tu en discutes avec un autre élève.
- Comme vous avez su nos noms sans le demander ?
- Qu'est-ce qui te fais croire ça ? dit-il d'un ton énigmatique. Tu peux retourner à ta maison. Tiens, voici les consignes pour tes travaux et leurs pondérations. Bonne chance, jeune homme."
Dante Vicomte le regarda s'en aller. Il sortit de son cartable un cahier moldu à couverture solide noire. Il barra le nom de Blaise. Il y avait sur l'autre ligne le nom de Harry Potter, c'était le seul qui lui manquait sur la liste de noms qu'il avait : Dudley Dursley, Juan Malfoy, Isis McQueen, Blaise Zabini, Virginia(Ginny) Molly Weasley, Harry James Potter, Nodia Snape, Neville Longbottom et LiNeervyll Aseëshara Waeglossz Auvryndar. Il eut une moue, il n'aimait pas jouer dans le dos de Remus, mais il ne pourrait compter sur lui pour remplir cette mission. Si le loup-garou apprenait ce qu'il mijotait, il le dénoncerait tout de suite aux autorités sorcières concernées, après l'avoir neutralisé. Son ami était comme ça, mais ses consignes à lui étaient très claires et il devait les suivre à la lettre. Voldemort n'allait pas être content non plus et Lulou ne trouverait pas d'objection à ce mécontentement. "Ah ! Le chantage, il faut le faire bien sinon cela risque de vous retomber dessus. Je ne l'ai pas bien fait et, maintenant, j'en paie le prix. Ces enfants le paieront plus que moi, je m'en fous, tant que Breanna et Brian vont bien." Il eu un large sourire, prit ses affaires et sortit de la classe pour se rendre à sa chambre.
fin
Blaise regarda Draco et se demandait quel était son projet de travail personnel. Il soupira silencieusement, le premier janvier 1996, il le lui demanderait, même s'il ne le disait pas, il avait peur de ce vampire. Il devrait peut-être parler de son projet pour les vacances avec Dante ? Non, seul Draco devait le savoir. Après ces semaines, il était plus convaincu que jamais : il ne ferait pas parti des esclaves de Voldemort et il ne se ferait pas tuer par son père pour cette décision, non plus.
Il ne sut pas exactement ce qui le réveilla si soudainement. Il y avait plusieurs cause, en fait, et ce n'était pas un cauchemar. Un, son bras gauche était devenu un poids mort, surtout parce qu'un poids lourd était posé dessus. Deux, il avait extrêmement chaud, malgré la ventilation de la chambre de Dominic. Trois, son nez le démangeait, des cheveux le lui chatouillaient. Dernièrement, des cheveux lui chatouillaient le nez ! Il ouvrit grands les yeux dans un sursaut pour voir une tête blonde posée sur sa poitrine, son bras gauche était en dessous du corps à qui appartenait cette tête. La première chose que vérifia l'homme fut son état vestimentaire. "Grâce aux dieux ! Je suis habillé ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Qui est-ce ?" Remus bougea doucement la tête et, avec un autre sursaut, tomba yeux pour yeux avec le visage d'Arman. Les sursauts du professeurs avaient réveillés le jeune loup-garou, il se redressa légèrement et sourit en voyant le visage rouge d'embarras et de questionnement de l'autre homme. Il s'assit sur le lit et s'étira. Il allait le laisser mijoter dans son jus, un moment. Il était triste et de mauvaise humeur.
Cette journée commençait mal pour lui. Un, il avait loupé l'aube parce qu'il s'était trop bien senti dans les bras de Remus. Deux, Remus ne le voulait pas. Dominic l'avait averti avant qu'ils ne partent avec les adolescents, mais il ne l'avait pas écouté, il avait voulu lui prouver faux. "Pourquoi remettre à demain, ce que l'on peut faire dans deux minutes !" avait-il lancé à Amielle et Serena hier soir. Il était directement venu dans la salle d'entraînement après avoir vu les amis du loup-garou entrés dans le club. Lulou avait dit aucun contact, elle savait que les hommes allaient se mettre sur les traces de Remus, elle ne s'était jamais douté qu'ils seraient si proche. Et la lettre du loup-garou était parti en express seulement hier après-midi.
Flash
Arman avait mené Remus pour un dernier entraînement avant de monter se coucher. Il voulait voir comment Remus réagissait à la transformation à plusieurs heures d'intervalles. Le professeur de Défense les trouvait de moins en moins douloureuses, mais n'arrivait toujours pas à accepter entièrement l'entité qui vivait en lui, qui était lui. Il le combattait toujours avant de réussir la transformation. Le loup lui voulait du mal et Remus le voulait hors de sa vie. Arman décida qu'il devrait voir un psychologue en fin de journée, Samantha Psukhê se ferait un plaisir de le mettre à son agenda. C'était une louve qui ne pouvait pas se transformer à son bon vouloir, mais qui avait vu passer nombre d'entre eux qui avaient besoin de parler ou de se comprendre mieux. Ceux qui voulait faciliter leur transformation, aussi. Tout était relié à un blocage physique, psychologique ou comportemental, elle allait y voir.
Lorsqu'ils étaient revenus à l'étage de la chambre de Remus, ils étaient épuisés et en sueurs, ils tenaient à peine sur leurs pieds. Dominic n'était pas présent dans la chambre, ce qui donna à Arman une chance de faire un pas en avant. Il aurait dû se dire que c'était trop tôt, mais il n'avait pas réfléchi. Il avait embrassé Remus, goûtant sur ses lèvres douces le martini qui avait été lavé par la potion aigre-douce du barman et de la sueur de leurs exercices. Remus avait été sonné à nouveau.
Le temps qu'il passait avec ces loups-garous ne ressemblaient qu'à ça, des coups à la tête. Arman deLaMeurtrière l'embrassait. Le jeune était attirant, il lui rappelait Arth Darvell, ce brésilien d'origine française qui était de passage en Angleterre dont il s'était entiché. Dante était "coupable" pour leur rencontre. Pourtant, maintenant, l'heure n'était pas aux amours, surtout avec son coeur qui était tout bouleversé depuis plus d'une semaine. Il le repoussa doucement sans avoir jamais répondu au baiser. Arman ne le regardait pas dans les yeux et l'interrompit lorsqu'il voulut prendre la parole :
"Ça ne fait rien, Remus. On m'avait averti que ça ne marcherait pas, mais je ne voulais pas le croire. C'est moi qui suis désolé de vous avoir forcé la main.
- Arman...
- Vous n'êtes pas le premier, je ne sais pas ce que j'ai, mais mes choix ne semblent jamais être les bons. Vulcan m'a rejeté aussi, il y a cinq ans. Il disait que j'étais trop jeune pour savoir ce que je désirais réellement. Aujourd'hui non plus, il n'a pas changé d'avis. Ensuite, vous arrivez dans ma vie...
- Arman... soupira Remus, fatigué, s'assoyant à ses côtés sur son lit. J'ai déjà... un homme en vue.
- Oh ! fit-il d'une petite voix, avant de se redresser et sourire largement, mais faussement. Vous voulez que je vous aide ? Il paraît que je suis bon entremetteur, malgré mes propres échecs.
- C'est mon histoire, Arman. Pas des plus jolies, mais la mienne, fit en souriant tristement Remus.
- Okay !
- ...
- Hum ! toussota Arman, il se sentait mal à l'aise.
- J'aimerais savoir quelque chose.
- Oui ?
- DeLaMeurtrière, deLaLucarne et deLaLunette. Est-ce réellement vos noms ?
- Non. Je me nommais, d'après mon acte de naissance, Amadeus Vince. Mes parents avaient une passion commune pour Mozart, d'après les disques que je retrouvai chez nous. Nous ne sommes pas français, mais américains, je sais que nos noms disent autrement. J'ai rencontré Vulcan et Ronan quand j'avais cinq ans. C'était le jour même où je tuai l'homme qui avait changé ma vie à jamais. Ils se promenaient dans les parages avec leurs parents -ils les avaient forcé plus qu'autrement... Leurs parents sont les exceptions que n'apprécient pas Lulou, ni Vulcan ni Ronan d'ailleurs. Ils jouaient aux autruches, ils cachaient leurs enfants des yeux de tous même de leurs autres enfants, mais Vulcan te l'as dit avant-hier. Une chance que les Robertson connurent les Stevens sinon Vulcan et Ronan auraient été voués à une grande solitude. Ils ont tous les deux le même âge et avaient quinze ans lorsqu'ils me rencontrèrent. Ils ont menacé leurs parents de les manger, Vulcan l'a fait, s'ils ne me prenaient pas avec eux. Ils l'ont fait, mais pas de bonne grâce, cela dura moins d'un an, de toute façon. J'étais imprévisible, chaque fois que je ressentais une vive émotion, au lieu de magie, je me transformais. Les visites m'étaient donc interdites, mais ça ne faisait rien, j'avais deux amis que je considérais comme des frères, même si l'un d'eux jouait à être fou pour culpabiliser ses parents... Euh ! Ne lui dîtes pas que je vous l'ai dit, okay !
- Mais, pourquoi fait-il ça ?
- Pour les mêmes raisons que Dominic joue à l'aveugle, qu'Érick joue au travesti et que Lulou ment aussi souvent et "paranoïe".
- Dominic...!
- Il me l'a dit, c'est seulement sa volonté qui l'empêche de voir, un traumatisme durant sa Morsure. Il m'a jeté un sort pour m'empêcher de le dire aux autres... J'savais même pas qu'il pouvait viser aussi bien avec sa baguette sans rien voir... En tout cas, ça ne fait rien, si je vous l'ai dit. Il dit que vous allez le "voir" de vous-même. Je sais que tu te crois à l'asile... Je pense que c'est un peu vrai... Mais qui peut se dire vraiment sain d'esprit dans ce monde ? Nous faisons cela pour que les étrangers ne se sentent pas en confiance avec nous, comme vous en ce moment. C'est aussi pour ça que je vous ai déballé toutes ces conneries sur les femelles en chaleur à votre arrivée. Vous étiez si embarrassé et gêné de me regarder en face. J'avais donc tout le loisir d'observer vos réactions à notre Refuge et aux personnes qui l'occupent. Et vous étiez prompt aussi à commettre une bévue. Pourquoi les vampires qui étaient présents dans la salle ? Lulou pouvait leur envoyer un mot sur ton refus et de l'état du Royaume-Uni... Toujours pour rendre instable le sol à tes pieds...
- Alors, là !
- Nous avons eu des vies difficiles, des Morsures traumatisantes, ça donne ce que ça donne. Nous faisons confiance difficilement. Nous nous soutenons mieux, bâilla le jeune homme. Et... Pourtant... Dominic, Serena, Amielle et moi vous avons adopté si facilement...
- Allez-vous coucher, Arman.
- Je n'ai pas fini mon histoire..."
Et il la continua. Il lui raconta toutes ses amours malheureuses dans l'espoir d'avoir au moins la sympathie de Remus. Le pauvre ne voulut pas se montrer rude auprès du garçon qui venait de se faire rejeté. Il l'écouta donc, sans rechigner, jusqu'à ce que ses paupières deviennent trop lourdes. Il n'entendit jamais le nom de son ami vampire, Dante Vicomte, prononcé par Arman. Le jeune homme le voyant endormi, laissa enfin les larmes coulés. Ce fut à ce moment que la porte s'ouvrit pour laisser passer Dominic qui, main tendue devant lui, alla consoler son "petit frère". Il lui caressa le dos, l'embrassa sur le front et l'envoya se coucher. Arman refusa. Il arrangea sur le lit Remus qui se réveilla à demi, mais ne sentit aucune mauvaise intention dans l'air. Dominic alla s'étendre dans son lit et tendit l'oreille. La porte de la chambre ne s'ouvrit jamais, ce fut comme ça qu'il sut que l'homme qui voulait tant d'affections avait décidé de la prendre en se glissant sous les draps avec Remus. Ce dernier, inconsciemment, ne l'avait pas jeté en bas du lit car Arman faisait parti de sa meute. Il appartenait à Remus-loup qui comptait le faire savoir à Remus-homme à la prochaine pleine lune.
Fin
"Je me souviens, maintenant.
- Nous n'avons rien fait, Remus. Han ! soupira le jeune homme en se dirigeant vers la sortie. Dans trois heures nous allons à la piscine municipale, Dominic vous aidera à vous préparer. Après les brassées, nous allons courir, nous l'avons manqué, ce matin. Et avant d'aller au lit, nous allons jouer aux cartes après souper dans la grande salle du sous-sol. Cela vous va comme plan ?
- Ai-je réellement le choix ?
- ...Pas vraiment, non. À tout à l'heure, Remus. Bonjour, Dominic.
- Salut, Arman !"
La porte se referma derrière le jeune homme. Remus trouvait cela très ennuyant comment il évitait toujours les discussions, les vraies, les sérieuses. Il se tourna vers Dominic qui se tourna sur son lit.
"C'est une habitude chez lui, tant qu'on n'en parle pas, tout va bien. L'équivalent du "si je ferme les yeux, on ne me voit pas".
- Mmmhmmm ! Comment sait-il lorsque vous êtes réveillé ? Vous êtes si proche que ça ?
- Il ne le sait pas, il le devine. Il sait que je ne dors pas très longtemps, ni très souvent.
- Hum ! Dominic...
- Plus tard, Remus. Ce sera au moment de votre choix. Je vais aller vous chercher quelque chose à manger. Allez vous laver, ce sera mon tour après.
- Vous le faîtes aussi.
- Quoi, donc ?
- Fuir les discussions.
- Je sais, mais moi, je compte en parler plus tard. Je ne veux pas les enfouir au fond de moi, dit-il sèchement. Essayez de faire la connaissance de plus de personne possible, aujourd'hui. Arman a oublié de vous dire que vos neveux et nièce seront dans la salle.
- Merci... je crois...
- Parlez-leur, ils auront gros à dire. Mais ils veulent surtout vous entendre parler. Vous êtes le portrait fatigué de leur père, d'après eux... Remus ?
- Oui ?
- Hum ! Connaissez-vous, The Refugees ?
- Euh ! Les Réfugiés ? Ceux de ce Refuge ? fit-il sans rien comprendre.
- Aucun lien, mais tant à la fois, dit-il tristement, avant de se secouer. N'oubliez pas de battre votre paquet de cartes. Vous tirerez l'as de coeur, le huit de carreau et le deux de trèfle. Pensez à votre meute surtout, car ma dragonne ne l'oubliera pas, compris ?
- Non.
- Ça ne fait rien."
Remus regarda Dominic sortir sans grande difficulté de la chambre. "Ai-je déjà vécu situation plus étrange ? Un gamin tombe amoureux de moi, une folle me veut à ses côtés pour conquérir le monde et un aveugle semble m'aider contre sa meilleure amie... Je ne dois pas oublier pourquoi je suis ici. La cause de Lulou est bonne, mais elle n'agit pas de la bonne manière. User de la violence n'est jamais la meilleure solution, même si elle fit avancée le monde de par notre passé... et continuera à le faire dans notre futur..." pensa maussadement Remus. Il se dit qu'il allait devoir demandé à Arman qui étaient The Refugees. Cela sonnait américain, selon lui. Penser à Arman le mit mal à l'aise. Il trouvait cela flatteur, mais triste, aussi... Très triste. Il se demandait comment leur complicité d'hier matin allait survivre à la tentative d'Arman. Il se demandait aussi s'il n'aurait pas dû prendre l'offre du jeune homme. De la chaleur humaine, cela faisait si longtemps... C'était devenu rare pour lui. En fait, cela faisait sept ans. Lorsque Arth mourut d'une maladie moldue à l'hôpital. Remus avait cru mourir une seconde fois, la douleur avait été lacinante. Il avait passé de nombreuses semaines à fuir le sommeil, à fuir tous objets qui lui rappelaient le jeune homme. Même Dante, c'était lui qui avait mit le brillant moldu sur sa route. Il n'était jamais arrivé à l'oublier complètement.
Remus soupira. Un nuage noir venait de se former au-dessus de sa tête. Il se leva pour aller prendre sa douche. Se rappeler de cette époque venait de l'énerver. Il n'allait pas se dire martyr, mais il avait eu sa part de malheur. Son frère, ses parents, ses amis, son amoureux... Parfois, il se demandait s'il n'était pas un mauvais présage pour ceux qui tentaient un tant soit peu de l'aimer ou de le protéger. Il devait subir un mauvais karma. Il se demandait bien ce qu'il avait pu faire aux dieux pour mériter cela. Ses débuts dans le monde adulte s'étaient avérés très difficiles et semés d'embûches. Ses parents ne lui avaient presque rien légué à part une maison dont il avait vendu presque tous les meubles pour pouvoir s'acheter à manger. Il avait fini par la vendre car il s'était retrouvé avec rien, très rapidement. À cette époque, il avait été heureux d'avoir Sirius, James, Peter et Lily pour l'aider. Il avait trouvé cela humiliant de devoir leur demander asile lorsqu'il n'arrivait pas à joindre les deux bouts. À chaque fois, ses amis le rassuraient. Ils feraient tout en leur pouvoir pour l'aider, comme lui l'aurait fait en retour. Remus cligna des yeux sous le jet d'eau bouillante. À ses dix-neuf ans, il avait décidé de faire partir des Aurors. Il savait très bien se défendre, se battre et son côté animal pourrait l'aider. Sa grande force, sa rapidité auraient dû être des atouts. Faux. Ils ne voulaient pas de loups-garous dans leurs rangs. Seul les humains étaient admissibles. Même maintenant, il n'avait pas su montrer sa rage à une telle réponse. Il était docile, trop docile lui avait dit Vulcan moqueusement lorsqu'il l'avait croisé, hier, avant de partir avec les gamins. L'énorme homme avait raison. Seul au moment où Lulou avait insulté la mémoire de ses parents avait-il montré du caractère. Aujourd'hui, il voulait hurler, mais n'en trouvait pas la force. Il sourit en sortant de la douche. Il essuya le miroir embué et se regarda. Il n'avait pas changé. Oh ! Depuis le retour de Patmol et Queudever, il avait l'air plus en santé, mais c'était tout. Ses lèvres s'étirèrent sur un sourire moqueur et dérisoire. Il pensait à Severus et Lucius. Le premier le détestait et le second l'avait déjà trouvé de son goût. Maintenant, il ne pourrait rivaliser contre son aîné si Severus décidait de voir de plus près le potentiel d'une relation amoureuse avec l'un d'entre eux. Remus éclata de rire et sortit de la toilette. Dominic était de retour.
"Remus ? Comment vous sentez-vous ?
- Je crois que vous vous prenez réellement au sérieux, hein ?
- Pardon ?
- "Vous aurez quatre décisions à prendre... Soyez vrai à vous-même..." Vous me prenez pour qui ? Qu'est-ce qui va se passer quand ces cinq jours seront écoulés, hein ? "J'ai connu votre frère... Voici vos neveux et nièce, Remus..." Vous jouez avec mes nerfs et mon esprit.
- ...
- Pourquoi me voulez-vous ? Pas une fois, vous avez répondu à cette question.
- Si, Lulou l'a fait. Arman l'a fait...
- Oh ! "Je vous veux à mes côtés" ? Oh ! "C'est rare les loups-garous capable de se transformer à volont" ? De ! La ! Merde ! Vous avez l'air nombreux dans cette organisation, un de plus, un de moins ne fera pas de différence. Déjà que vous saviez que ce genre d'idéologie guerrière me répugnait, mais vous me faîtes chanter quand même. Et vous jouez avec la vie des enfants de mon défunt frère et celle de Harry. Pourquoi, moi ? Vous faîtes parti de cette organisation, non ? Vous êtes le bras droit de Lulou, non ? Alors, dîtes-le moi. Pourquoi, moi ?" hurla finalement Remus.
Dominic était debout sidéré devant un Remus, serviette autour de la taille, dégoulinant sur le plancher. L'homme tremblait de fureur et ses yeux pétillaient presque avec une lueur de folie. Dominic ne put voir qu'une aura rouge tournant vers le mauve sombre entourant et irradiant des formes de Remus. L'air était électrisé et lourd. Le silence s'étirait douloureusement. Remus attendait la réponse de Dominic. Ce dernier ne savait pas quoi lui répondre, il avait su Remus stressé et tendu, mais pas à ce point. Qu'est-ce qui avait pu se passer dans sa tête pendant qu'il était parti ? Quel cheminement ses souvenirs et sa conscience avaient-ils pu prendre pour mettre Remus dans cet état ? Il ne le saurait jamais, il n'était pas omnipotent.
Remus poussa un soupir et se calma tout d'un coup. Il passa la main sur ses yeux. Il n'aimait pas en quoi ce Refuge et cette aventure était en train de le transformer. Il retira la serviette, la jeta dans la soute à linges sales et s'habilla se foutant de la présence de Dominic qui l'entendait se déplacer. Remus retourna sur son lit et se mit à manger, il était midi passé selon le cadran moldu sur le mur. Il n'avait pas envie de sortir, il voulait être seul, peut-être avec un bon livre sorcier. Il plissa le nez, il se demandait s'il se souviendrait de la direction de la bibliothèque. Lorsqu'il eut fini, il remercia évasivement Dominic qui n'avait pas bougé d'un pouce, prit le cabaret et sortit de la chambre.
En entendant la porte se fermer, Dominic se laissa choir sur son lit. Il avait un sourire sur les lèvres. Deux rangées de larmes sanglantes roulaient sur ses joues. "Lulou, si je continues à avoir des surprises pareilles, mes yeux ne guériront jamais et j'aurais besoin d'un médisorcier. Deux sur quatre, Remus. Remus, Remus, Remus...! Repose en paix, nous n'aurons plus besoin de toi, prochainement," pensa le malade avec une profonde tristesse.
Remus souffrait le martyr. Hier, il avait fait faux-bond à Arman qui avait semblé le prendre gracieusement. Mensonge. Le jeune homme se vengeait, aujourd'hui.
Arman l'avait réveillé à quatre heures du matin avec un seau d'eau glaciale et lui avait hurlé de s'habiller, dans quinze minutes, ils allaient courir. Il était sorti en saluant Dominic qui se tordait de rire dans son lit. Ce qui faisait différent de l'être maussade de toute la journée, d'hier. Pendant cinq heures, les deux hommes avaient couru avec seulement deux pauses. Ensuite, Remus s'était vu laissé à lui-même. Il avait retrouvé ses neveux et nièce assis en train de jouer aux échecs moldus. Ils avaient continué leur conversation de la veille. Ces enfants étaient intelligents et tellement innocents, malgré la laideur de leur monde. Joann ne parlait toujours pas, il ne faisait que lui sourire et ses yeux pétillaient de milles feux.
Les enfants trouvaient le monde sorcier fascinant comme dans leurs livres de contes de fées quand ils étaient enfants. Et ils trouvaient leur histoire triste avec toutes ces discriminations.
"Finalement, oncle Remmie, votre monde n'est pas si différent du nôtre," lui avait dit, hier, Engel d'un ton sérieux et triste.
Il leur avait demandé ce qu'ils pensaient de l'idée de Lulou. Engel et Joann étaient d'accord, il fallait de nouveaux dirigeants pour que le monde change pour le mieux. Joaquin avait semblé mal à l'aise. Il allait lui dire pourquoi lorsque Arman l'arracha aux enfants avec milles excuses pour poursuivre son entraînement.
C'était comme ça qu'il se retrouvait en sang sur le sol en train de reprendre son souffle sous le regard froid d'Arman qui l'avait tutoyé toute la journée. Remus avala difficilement sa salive et se redressa péniblement. Il se tourna vers le jeune homme qui n'avait pas repris forme humaine. Ses yeux brunâtres le regardaient avec agressivité. Remus fronça des sourcils, tout le long de leurs combats, il s'était laissé marcher sur les pieds par le jeunot. Pourtant, il était l'alpha :
"Arman ! C'est quoi ton problème ?
- ...
- Ne me grogne pas après, jeune homme. Je veux une réponse et PRESTO !"
Arman surprit par son ton se transforma. Il gonfla les joues et croisa les bras sur sa poitrine en sueurs. Il secoua ses cheveux blonds qui collaient à son front. Il regardait le plancher.
"Je sais que tu me détestes...
- Faux. Recommence.
- Hé ! Depuis hier, que tu n'arrives plus à me sentir. Je le sais. Je me suis posé la question toute la nuit. Tu ne peux pas me haïr parce que je suis un homme, tu as dit que tu en avais un autre en tête. Ce ne pouvait pas être mon âge, car ça n'a pas semblé te déranger avant, pour tes entraînements. Ça ne peux qu'être moi.
- J'étais de très mauvaise humeur, hier, et n'avais aucune envie de courir. Je me suis rendu à la bibliothèque pour découvrir des auteurs moldus, assez intéressants. Je suis redescendu dans la salle étudiante rencontrer les jeunes et discuter avec mes neveux et ma nièce. Je suis descendu boire un verre, placoter avec Amielle, Serena, Lauryn, Billie et... Euh, hum ! C'est quoi son nom, encore ?
- Description ?
- Grand, tâche de rousseur, cheveu noir, traits asiatiques, peut-être métisse. Très joli garçon qui semble amoureux de Serena.
- Luis Rodriguez. Tu as raison pour le métissage, c'est son vrai nom, par contre. Non, il n'est pas amoureux de Serena. Ils s'entendent très bien, c'est tout. Il sort avec Ketya Tseng, une moldue à qui il a l'intention de révéler sa nature... Tout le monde le lui déconseille, mais il ne veut rien entendre. Lulou s'occupera de son cas à son retour, expliqua-t-il... Vous ne m'haïssez pas ?
- Non, je ne voulais pas passer ma mauvaise humeur sur toi. Quand je me suis calmé, je n'avais plus du tout le goût de suer.
- Oh ! Désolé, pour mon comportement, alors.
- Ça ne fait rien. Alors qu'est-ce qu'on fait les dimanches après-midi, ici ?
- Il y a des combats légers dans les arènes.
- Vraiment ?
- Oui. Ça vous dit d'essayer ?
- Contre Amelia ?" demanda Remus en haussant un sourcil.
Arman éclata de rire en se rappelant ce qu'il avait dit à Remus à son arrivée. Il lui sourit et les deux hommes sortirent de la salle. Lorsqu'ils arrivèrent au pied des escaliers, Remus hésita. Arman se tourna vers lui et fronça des sourcils. L'ancien maraudeur secoua la tête et commença son ascension. Quelque chose avait titillé son esprit. Lorsqu'il fut sous la douche, il se souvint. Tout le second étage sentait les fleurs sauvages en surdosage. Comme si l'on avait voulu masquer une autre odeur, comme les vampires devaient le faire. "Est-ce que Lulou est arrivée plutôt que prévu et ne voudrait pas que je la sente ? Que peuvent-il cacher sur cet étage ?"
Harry James Potter ressentait, pour la seconde fois dans sa vie, l'envie de commettre un meurtre. Il avait une migraine qui ne lâchait pas prise, depuis ce matin. Depuis que Balthazar/Philipe/Clutch/Malfoy s'était réveillé des effets médicinales de l'onguent sur sa blessure et de la potion qu'on lui avait donné hier matin. L'homme s'était levé et avait dit sa façon de penser à Severus, Charlie, Peter et Sirius pour avoir amené le garçon. Ils venaient de souper et ils recommençaient. Sirius mettait toutes les fautes sur Peter et Severus qui critiquaient Charlie pour avoir mené les enfants. Ce dernier se plaignait de Balthazar qui fut celui qui remplit la tête de Harry de sornettes.
"Sornettes ?
- Oui. Sans votre soi-disant aide, nous ne serions pas là, aujourd'hui, s'écria Severus.
- Comment ? Avec des professeurs tels que vous, il fallait bien que j'aide le gamin à avoir plus confiance en lui et son nouveau monde.
- Vous avez quelque chose à dire sur ma façon d'enseigner ?
- Tout le monde a quelque chose à redire sur ta façon discriminatoire d'enseigner, Snape !
- Comment le saurais-tu, Black ? Tu n'étais pas vraiment l'étoile la plus brillante dans votre groupe d'emmerdeurs.
- D'emmerdeurs ! Elle est bien bonne, celle-là. Qui est-ce qui venait nous renifler le derrière à chaque pas que l'on faisait, hein, Snape ? Tu étais tellement collant, tu essayais de nous pogner, mais c'est toi qui a failli y passer. Au moins, 'a réussi à te tenir à distance.
- Black. J'ai failli mourir, cette nuit-là. Et je suis devenu mangemort dans ma hâte de me venger de toi.
- Ne me passe pas ça sur le dos, salaud. J'me demande bien pourquoi t'a quitté, sale vermine ? C'était l'emploi idéal pour toi, traître.
- Black...
- À cause de sa petite fille.
- ...
- Voldemort ? fit Charlie, dans le silence qui s'était installé.
- J'ai fait des recherches à mon retour, fit l'homme qui était couché sur son lit, les bras croisé sous sa tête. Je ne chômais pas, je savais que tu étais un traître et j'ai voulu savoir à quel moment tu avais décidé d'abandonner ma noble cause. J'ai remonté à la nuit quand tu avais hésité à détruire cette bâtisse moldue. Mulciber avait dû faire ton travail. Il y a seulement deux mois que j'apprenais que madame Hlynn Fontaine Snape et son bébé d'un an, Destiny Snape, se trouvait dans cette garderie moldue. Tu n'étais pas certain si elles étaient toujours là-bas, cela expliquait ton hésitation. - Vous le saviez et...
- Garde tes amis proche de toi et tes ennemis encore plus proche.
- Voldemort... commença Harry.
- Snape...
- La ferme, Black, jura Severus en allant se coucher sur son lit.
- ..."
Harry mit ses petites mains sur sa tête qu'il avait placé sur ses genoux relevés. Sa vie était un enfer, Voldemort, un monstre, et l'image qu'il avait de son professeur ne cessait de changer. Tout le monde connaissant Severus Snape savait que s'ils tentaient d'offrir leur sympathie, l'homme leur arracherait la tête. Alors, tout le monde se tut et n'essaya pas de lui parler.
Voldemort se foutait des états d'âmes de Snape aux souvenirs qui refaisaient surface. Le mage noir paniquait intérieurement. Ils étaient ici depuis deux jours et personne n'était venu leur dire ce qu'il adviendrait d'eux. Le garde se faisait remplacer à chaque trois heures, d'après ce qu'on leur avait dit, et une femme potelée avec deux mastodontes leur apportaient à manger, repartaient pour revenir une heure après ramasser les assiettes vides. Son nom avait été cité trop de fois durant les disputes des cinq hommes, il était certain que les gardiens savaient qu'il était là et qu'ils l'avaient répété à leur supérieur. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi Lulou le faisait attendre. Il aurait cru que cette femme aurait été heureuse de venir le tuer. Elle était petite, mais elle semblait pouvoir tenir à distance ses rivaux. Déjà qu'ils pouvaient se transformer à volonté, ces monstres ! Cela aurait été d'un bel atout dans son armée, mais d'après la réponse d'Arman, rien n'était en sa faveur. "Pourquoi est-ce qu'elle nous fait mijoter ? Je croyais qu'elle voulait ma mort... À moins qu'elle ne soit pas le chef dont parlait Vulcan." Il était tellement agité que l'homme sursauta quand Harry prit la parole. Le gamin s'était levé et frappait la porte du poing.
"Hé ! Héééé ! J'voudrais parler à madame Rou !
- T'égosilles pas, corniaud. Elle veut nous faire attendre, alors on attendra, même si je ne vois pas la raison derrière ce geste ?
- Héééé !"
Le bruit sourd d'une barre de fer glissant et celui d'une clé bougeant dans la serrure fit taire Harry rapidement qui recula de plusieurs pas. Un homme, Voldemort le reconnut rapidement, entra en retirant ses écouteurs :
"Silence ! fit Arman. J'écoutais un bon cd. Qu'est-ce que tu veux ?
- Vous m'entendiez pas ?
- Non, pas vraiment. C'est blindé, ce machin, et j'avais mes écouteurs sur les oreilles. J'ai juste entendu la porte vibrer et les coups sourds... T'as soif, faim ?
- Euh ! Non, je veux juste voir madame Rou.
- Elle n'est pas, là. Tu la verras dans deux jours. Elle est en voyage d'affaires. Autre chose ?
- Pourquoi est-on enfermé ? demanda Balthazar.
- J'peux pas vous le dire, vous le saurez dans deux jours. Euh ! Avez-vous besoin de vêtements de rechange, Philipe, je sais que les autres sont magiques. Vulcan me l'a dit...
- Oui...
- Nous, aussi, s'écria éberlué Harry.
- Bien, j'en ferai la demande. J'espère que la toilette et les lits sont à vos goûts ?
- C'est quoi cette blague ? s'écria Voldemort, en descendant de son lit. Nous sommes des prisonniers et vous êtes le premier qui se soucie de notre bien-être. Est-ce un piège ?
- Est-ce que tous les sorciers sont soupçonneux dès qu'il y a gentillesse ? Ou vous avez cela en commun avec Remus ?
- Remus ? fit Severus en s'approchant.
- Où est-il ? s'écria Sirius, frénétiquement.
- Whoa ! Reculez, fit-il.
- Pouvons-nous le voir ? demanda Charlie.
- Est-ce qu'il est en un seul morceau ? posa inquiet Harry.
- Il ferait mieux, grinça Severus.
- Est-ce qu'il sait que nous sommes ici ? demanda Peter.
- Pourquoi l'avez-vous enlevé ? demanda Balthazar.
- Est-ce qu'il a réussi à convaincre Rou de nous donner l'antidote ? siffla Voldemort.
- Wow ! Tant de gens l'apprécie et je peux comprendre pourquoi...
- Je m'en fous, s'écria Voldemort. Je veux juste mon corps, cette sous-espèce peut crever, je n'en ai rien à foutre.
- ...Oh ! fit glacialement Arman. Retournez à vos lits, messieurs. Vous verrez Rem dans deux jours. Il se porte bien et il ne sait pas que vous êtes ici. Reculez, je ne me répèterai plus.
- Tu peux tous nous prendre ? défia Balthazar.
- Seul, difficilement, fit-il.
- Mais à quatre, très facilement, dit Érick. Reculez, messieurs.
- Sale menteur ! cria Harry en reculant avec les autres. Tu nous avais dit qu'elle était en voyage d'affaires.
- Elle l'est, elle l'est, fit Ronan les regardant tour à tour.
- Referme la porte, Vulcan. Quant à toi, si sur l'unité, tu ne les vois pas crever, tu ne leur ouv..."
La porte se referma bruyamment derrière les loups-garous. Harry fulminait, il n'était pas le seul, Severus se demandait si on essayait de les rendre fous. Balthazar était perplexe, il s'inquiétait, aussi.
"Les gars, je ne sais pas pour vous, mais je commence à avoir peur.
- Comment ça ? demanda Harry qui était retourné s'asseoir sur son lit.
- Ils ont Remus avec eux, ils peuvent devenir loups-garous à volonté et Voldemort dit que les trois hommes qu'il avait rencontré semblaient avoir un chef. Nous croyons tous que c'est Lulou, mais elle serait à la tête de quoi ?
- Bonne question ! Voldemort, que vous ont-ils dit exactement ? demanda Severus.
- Que ma troupe et moi n'aurions aucune chance face à leur chef. Aurait-elle montée une armée ?
- Si oui, fit Charlie, horrifié, avec ces créatures, nous sommes en danger.
- Ne sautons pas trop vite aux conclusions, s'écria Balthazar. J'aime à penser que je connais Lulou, je ne crois pas qu'elle ferait une chose pareille. Elle n'est pas méchante, mais juste... folle, pleine de vie, quoi ! C'est ce que j'adorais chez elle.
- Tu ne nous aides pas, tu sais.
- Harry ?
- Tu l'as laissée parce qu'elle est loup-garou ! Ne te demande pas pourquoi elle fait semblant de ne pas te connaître. Elle ne nous aidera jamais, soupira le noiraud les yeux fermés. Au fait, le point de beauté à côté de ton oeil est ridicule.
- Hé !
- Non, c'est vrai. J'trouve que tu vas un peu loin, là. L'agent 007 n'avait pas besoin d'un masque, même ceux de Mission Impossible n'utilisaient pas leur maître en déguisement très souvent. J'me demande si tu sais toujours à quoi tu ressembles.
- Harry ! fit sèchement Balthazar en grattant son bras. C'est ma vie, tu restes en dehors. C'est hors contexte de toute façon à ce qui se passe maintenant.
- Hum ! Tout le monde !
- Quoi ? grogna Balthazar sur les nerfs.
- Qu'est-ce que c'est ? continua Peter.
- ...Des caméras de surveillance, fit l'espion en se frappant le front de sa main valide. J'étais tellement axé sur les enfants que je n'ai pas pensé à fouiller la chambre. Je perd ma formation, continua-t-il dégoûté de lui-même. Ils sont accompagnés de micro, donc ils nous voient et nous entendent.
- Quoi ? fit Voldemort en sautant en bas du lit. Merde ! Je croyais que ce salaud avait dit qu'il ne nous entendait pas !
- Cela peut être vrai, ces machines moldues peuvent se mettre en sourdine. Il a dû baisser le volume pour écouter sa musique lorsqu'on s'est mis à se hurler après.
- Parfait ! Ils ne savent pas qui je suis.
- Trois jours sans nouvelle, soupira Charlie, en cognant sa tête doucement sur le mur. Albus doit mourir d'inquiétude à notre sujet.
- Je l'avais totalement oublié celui-là, grogna Sirius.
- Nous sommes réellement à leur merci. Nous ne pouvons rien faire et même si on arrivait à sortir d'ici, imaginez le nombre de ces monstres nous courrant après. Harry et Voldemort ne peuvent pas transplaner... Nous ne pouvons rien faire d'autre qu'attendre que Lulou en est assez de son jeu, soupira avec hargne Severus.
- ...
- Hum ! Celui qui écoutait sa musique, comment il s'appelait ? demanda Harry.
- Le plus jeune, Arman, pourquoi ? répondit Voldemort sans bouger de son lit.
- Il avait l'air de bien connaître Remus.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? lui demanda Sirius en se redressant.
- Il y avait... J'sais pas, j'peux me tromper... Une sorte de lueur dans ses yeux... Comme s'il appréciait réellement Remus, beaucoup plus qu'un geôlier ne devrait, j'crois !
- De quoi tu veux parler ? s'écria Charlie en souriant des implications.
- Oh, s'il vous plaît ! C'est quoi ce mois-ci : "Romance avec Remus" ? "Sortez du placard en vrac" ? "Qui se cache sous le masque" ? "Maman, j'ai rajeuni le mort-vivant" ? S'il vous plaît ! pouffa Sirius.
- Sirius ! hurla Harry qui était tombé en bas de son lit de rire.
- Oh mon dieu ! Aïe... mon bras ! pleura Balthazar, sans se soucier de la référence à son changement de visage.
- Pas... pas mal comme résumé ! fit Peter, hilare.
- T... bégaya Charlie, rouge vif et essayant de reprendre son souffle.
- J'la trouve pas drôle, du tout, grogna Voldemort en tournant des yeux.
- Je suis du même avis que Voldemort, c'est pathétique."
Severus se recoucha pour penser et réfléchir. Quand Voldemort avait mis Hlynn et Destiny sur le tapis, il avait été si furieux qu'il avait dû leur tourner le dos pour ne pas exploser. Il avait passé ces quinze dernières années à tenter d'oublier sa femme et sa fille, surtout sa fille. Son mariage avait été arrangé entre la famille Snape et Fontaine. Hlynn était française et sorcière de sang-pure, ce qui avait beaucoup plu à ses parents. Le couple ne s'était jamais aimé, mais ils étaient tous deux devenus très rapidement amis. Surtout, parce que la jolie jeune femme semblait aimer la potomancie, l'art de concocter des potions en tout genre. Lorsqu'elle accoucha de Destiny, l'enfant les avait approchés, ils étaient devenus beaucoup plus complices dans ce qu'ils entreprenaient. Elle l'avait averti à maintes reprises que son travail était dangereux, qu'elle n'aimait pas Voldemort. C'était pour ça qu'il avait exigé le silence de leur famille sur leur mariage. Il ne voulait pas que des êtres mal intentionnés, ou les aurorrs, ne prennent sa femme et sa fille pour cible en tentant de l'atteindre lui. Résultat : ce fut lui, le monstre qui procura leur perte. La destruction de l'édifice moldue leur avait coûté la vie. Les années à suivre devaient le voir ronger par la culpabilité et la jalousie. C'était pour cette raison qu'il détestait aussi vivement Harry Potter. Le fils de James, celui qui, avec ses amis, avait rendu son adolescence un parfait enfer, avait survécu à Voldemort. Tandis que sa perle avait été fauché par un simple d'esprit. Il n'avait pas pardonné les Dieux de ce sort, il aurait préféré que ce fusse lui au lieu de son innocent bébé. Il aurait cette rancoeur à l'encontre d'Harry James Potter, le Survivant, pour le restant de ses jours.
"Voldemort ! Mmm ! Les gars, nous avons gagné le gros lot, s'esclaffa Érick.
- J'arrive pas à le croire, fit Vulcan. Il était sous notre nez, tout ce temps."
Les loups-garous repassaient la bande de la nuit dernière. Ils espéraient savoir comment les hommes étaient arrivés sur leur trace. Ils avaient à la place clairement entendu Severus vilipender Voldemort et Harry pour avoir fait chanter Charlie pour pouvoir les suivre au club. Amielle, Serena, Lauryn, Vulcan, Arman, Ronan, Dominic et Érick étaient assis en train d'écouter allègrement. Lauryn, une jolie amérindienne aux cheveux de soie, prit la parole :
"Les gars, comment diable Potter a fait ? On n'obtient pas le sang de ce mec facilement, là. De plus, c'était impossible qu'ils aient été dans la même pièce tous les deux pour faire l'échange.
- Bonne question ! s'écria Érick.
- Yô ! 'Faut se rappeler que le gamin a survécu au sort de la mort du plus vieux, ya know ! dit Serena.
- Vrai, Dominic dit aussi qu'ils ont tous les deux formés un lien, cette nuit-là, expliqua Arman.
- Une chose aussi extraordinaire ne pouvait qu'en créer une, continua l'aveugle. Ce lien n'est pas sanguin, mais magique. C'est pour ça que j'attendais avec impatience leur affrontement, mais là...
- J'vois ce que tu veux dire, dit Amielle. On devrait les forcer à se battre dans l'arène, ce serait spectaculaire !
- J'crois pas que cela fonctionnerait, bouda Dominic. Est-ce que vous ne remarquez rien de bizarre en provenance du corps de Harry Potter ?
- Non.
- Réécoutez la bande et regardez bien, je ne peux pas voir, mais j'entends parfaitement la voix de Voldemort et ses inflexions.
- ...
- Toujours rien, fit Serena.
- Je vois, dit Arman, en souriant.
- Moi, aussi, s'écria Amielle.
- Bien sûr, vous êtes tous les deux habitués à ce genre de personne.
- Coupe le suspense, Dom, fit agacé Érick.
- L'assurance. Voldemort n'a pas -plus- l'assurance qu'il dégageait lorsque je l'ai rencontré, expliqua Arman. Il s'est passé quelque chose.
- C'est ce que j'ai vu, dit Dominic. L'échange a mal -et bien- tourné, à la fois. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé, mais nous allons bien le découvrir.
- D'abord, le gamin a fait plusieurs erreurs. Il a omis le sang de la victime de son sort, dit Serena.
- Il a omis de diminuer drastiquement la distance entre les deux corps, renchérit Lauryn.
- J'espère qu'il a bien compté ses jours, ajouta Érick.
- Et qu'il a bien prononcé ses paroles, marmonna Vulcan.
- La potion n'est pas compliquée, sourit Arman, mais elle est une salope si on la rate. Enfin, c'est ce qu'elle dit. C'est la première fois que quelqu'un la manque, non ?
- Hum ! Est-ce qu'il l'a manquée ? dit Ronan.
- ...
- Euh ! Bonne question, on devrait le lui demander, fit Lauryn en se levant.
- Demander quoi à qui ? tonna une voix.
- Lulou ! Qu'est-ce que tu fous, ici ? s'écria Érick.
- Un... un rêve... cauchemar, plutôt. J'avais besoin de te parler.
- Calme-toi, chérie, fit Dominic.
- Qu'est-ce que vous faîtes tous ici ?
- Regarde, chou ! dit Amielle, en lui prenant le bras.
- ...
- Oh ! Ooooohhh !"
Lulou était revenue sans ses bagages, toujours en habits de soirées, ses courts cheveux dépeignés et l'air hagard. Lorsqu'on lui avait dit où se trouvait Dominic, elle avait couru vers la salle de sécurité. Son corps entier tremblait, tellement qu'elle se demandait comment elle avait pu faire pour apparaître en un seul morceau lors de la transplanation. Durant sa course, elle s'était empêchée de sangloter, surtout par pur stéréotype : les hommes ne versent pas de larmes. Quand elle avait vu tout ce monde dans la petite pièce, elle s'était calmée, un peu. Sa famille était presque entièrement réunie. Elle considérait plusieurs d'entre eux comme ses enfants, ses frères et soeurs. Elle se calma légèrement et leur demanda qui ils avaient l'intention d'interroger et sur quoi. Lorsque Amielle l'amena devant les écrans de surveillance, elle écarquilla des yeux et se remit à trembler. Plus vigoureusement. Tant, que Vulcan la poussa sur une chaise, qu'Érick lui prit le visage entre ses mains pour lui hurler au visage. Elle n'entendait rien, elle ne faisait que revoir son cauchemar, elle n'avait que le visage de l'amour de son adolescence présumée. Le dernier visage qu'elle avait vu durant son cauchemar.
Dominic qui était assis, tendu, essayait de comprendre ce qui se passait autour de lui. Érick et Arman paniquaient parce que Lulou semblait très instable émotivement. Dominic se leva, enfin, et sortit. À l'aide de ses mains, il retourna très lentement dans sa chambre. Il tremblait lui aussi et s'était éloigné pour ne pas inquiéter les autres davantage. Il ne voulait rien révéler de ce qu'il avait dit à Lulou, il y a près de trois semaines.
Remus sursauta en voyant entrer Dominic qui n'arrivait plus à se tenir debout. Il sauta prestement le rattraper avant qu'il ne s'écrase au sol. L'homme s'accrocha à sa chemise en tremblant. Ébahi par les larmes de sang qu'il voyait sur les joues blêmes de l'autre homme, Remus demanda :
"Dominic, que vous arrive-t-il ?
- Remus ? Oh ! Je vous dérange dans la lecture du calepin de votre frère ?
- Non, je n'ai pas encore trouvé le courage... Que se passe-t-il ?
- Remus, je vous en supplie. Rappelez-vous, restez vous-même. Coûte que coûte. Vous ne pouvez pas vous tromper, ni vous tricher... Vous n'en avez pas le droit...
- Ces larmes... Seigneur, Dominic ! Dîtes-moi, ce qui se passe ?
- La fin de mon rêve et le début du vôtre..."
Remus ne comprit rien, mais resserra ses bras autour des frêles épaules tremblantes du jeune homme. Il lui chantonna cette même berceuse. Il avait peur, maintenant. Il ferma les yeux et déposa sa joue sur le dessus de la tête noire de l'aveugle. Il se demandait ce qui se tramait au Refuge. Il ne voulait pas bouger et laisser seul Dominic. "Seigneur ! Tout ce que je souhaite, c'est que tout le monde s'en sorte et qu'il n'y ait pas de blessé, quelque soit mon choix... Serait-ce cela, ma prochaine décision ? Dominic, vous jouez aux devinettes... J'ai toujours été nul à ces jeux..."
Érick, accompagné d'Arman, Vulcan et Ronan, descendit le couloir étage. Ils étaient retournés par la réaction de Lulou et ils ne savaient pas ce qui s'était déroulé, mais ils allaient le découvrir, très bientôt. Elle leur avait demandé d'aller chercher les prisonniers et de les mettre dans une salle de classe. Ils l'avaient laissée avec Amielle et Serena. Lauryn était partie vérifier que Remus était toujours dans sa chambre.
Vulcan ouvrit la porte et grogna profondément dans le fond de sa gorge. Peter tomba en bas de son lit, il dormait d'un sommeil léger et troubler. Les autres occupants de la pièce sursautèrent et se tournèrent vers les nouveaux venus. Balthazar qui détestait se faire surprendre de la sorte décida de parler :
"Lulou, qu'est-ce qui se passe, hein ? Je te croyais en voyage.
- La ferme, le traître. On vous change de salle. Faîtes un faux pas et Ronan vous mange. Il est devenu expert en la matière, compris ?
- Écoutez ! Je ne fais pas un pas, okay ! Tant que...
- C'est lui ? interrompit Érick.
- Ouais, dit Vulcan, en souriant.
- Parfaitement ! fit Arman, en prenant le visage d'Harry dans sa main et regardant ses yeux rouges.
- Ditto, ditto ! ricana Ronan.
- Vous ferez un pas, Harry Potter... Ou serait-ce Thomas Marvolo Riddle junior ? dit Érick en se tournant vers le mage dans le corps de Harry.
- Oh, merde !
- C'est long, très long, fit Ronan, en secouant la tête rapidement.
- Suivez-nous, gentillement. Nous allons vous poser des questions."
Voldemort avait légèrement pâli lorsque la petite femme avait prononcé son nom. Rien ne tournait en sa faveur. Ce corps n'était pas sien. Il l'opérait mal. Il n'avait pas de pouvoir. La réunion de ses mangemorts est demain. Et il se trouvait dans l'antre de ses ennemis qui n'aurait pas de scrupules à le dévorer. Non, rien n'allait plus pour lui.
Harry Potter ! ...Ou serait-ce Thomas Marvolo Riddle jr. ?
Albus était assis à son bureau, ressentant toutes les années qu'il avait passées en ce monde dans ses os. Dire qu'il croyait que les choses allaient s'arranger, rien n'allait plus. Harry et Tom lui avaient fait le coup. Il leur avait porté leur dîner, hier, vers midi et demi, pour constater qu'il n'y avait personne dans sa tour, que son oiseau avait disparu, que la poignée de porte de sa "remise" était détruite et que la cape invisible de James Potter n'était plus à sa place. Il n'avait pas tardé à comprendre ce qui s'était déroulé dans son bureau et sa chambre. Ce qui lui restait à comprendre, c'était la raison derrière l'aide de Fumseck. Son oiseau de feu était très intelligent, il ne faisait jamais rien sans raison, il attendrait son retour pour tout éclaircir. Maintenant, c'était le matin du samedi 30 septembre et il avait reçu, au déjeuner, le résultat des recherches de Castilla Berthiaume et son équipe sur la famille Rou. Il avait quitté la table en dernier pour ne pas alerter les élèves et les professeurs. Il ne crut pas avoir réussi. Minerva McGonagall et Dante Dunham Vicomte lui avaient jeté un bref coup d'oeil avant de retourner à leurs conversations respectives.
Depuis sa disparition, Minerva semblait soupçonneuse à son égard. Il essayait de ne pas trop s'en préoccuper, mais ses nombreuses visites le mettaient sur le qui-vive. Que dire du dhampire qui semblait savoir beaucoup mieux que les autres professeurs ce qui se déroulait dans l'enceinte de l'école. Hier soir, l'homme était venu donner son rapport et ses impressions sur sa première journée, comme Rolande et Sylphide avant lui. Tout semblait bien se passer pour les suppléants et les élèves ne s'étaient pas trop plaints du cours sur la discrimination de leur professeur de Défense contre les forces du mal. Dante était aussi venu lui faire part de son inquiétude pour Blaise Zabini et des travaux qu'il avait donnés à ses élèves. Malgré qu'il croulait sous le travail, Albus lui promit de voir le garçon, cette journée. Il lui avait dit qu'il ne s'objectait pas de l'exemption du serpentard. Il approuvait la méthode qu'employait monsieur Vicomte avec ses élèves. Dumbledore avait souri lorsque madame Pince était arrivée dans son bureau, il y a une heure, maintenant. Elle aimait son rôle, elle n'avait que de bons mots pour le nouveau professeur, c'était une bonne année pour la vieille dame. Elle avait jubilé hier matin en s'entendant avec Vicomte sur les points à retirer aux élèves qui transgresseraient les règles du dhampire.
Donc, le personnel de l'école semblait s'entendre mieux qu'il l'eut cru. Les yeux clairs du vieil homme se posèrent sur le trépied de son phénix. Cela lui ramena à l'esprit la réaction de McGonagall qui était contente du report de la réunion de l'Ordre. Ce ne serait pas long avant qu'elle ne comprenne qu'il y avait un grand mystère et qu'elle n'était pas inclue. Elle allait se ramener à son bureau exigent réponse à ses questions sur pourquoi il avait reporté la réunion, avant-hier. Tout de suite après avoir averti ses instituteurs de son retour, il s'était mis derrière son bureau et avait écrit aux membres les plus proches. Il avait discuté, pendant que Tom et Harry se disputaient dans la chambre au-dessus de son bureau, par son misionet avec les membres de l'Ordre qui étaient les plus éloignés de l'Angleterre. Ils ne l'avaient pas pris trop mal, ils allaient juste demander de plus amples informations à la fin du mois d'octobre.
Avec le problème de Harry dans la tête, Albus ouvrit l'énorme enveloppe moldue. C'était un grand balbuzard blanc aux ailes noires qui avait passé par les hautes fenêtres de la Grande Salle. Beaucoup de monde avait semblé surpris et l'avait regardé se poser majestueusement devant leur directeur. L'oiseau lui fit un salut de la tête, déposa l'enveloppe brune et reprit son envol sans rien demander de plus. C'était un rapace qui avait bien été dressé. Le sorcier prit la lettre pliée. Castilla, chef du groupe de recherche de l'entreprise sorcière Seek-n-Find de Paris, lui écrivait un résumé de ce que contenait l'enveloppe et le déroulement des recherches de ses hommes.
"Cher monsieur Dumbledore,
avec cette lettre, vous trouverez dans l'enveloppe les résultats de nos recherches. Je suis aux regrets de vous annoncer que la famille que vous recherchez n'est plus. Premièrement, le nom de famille de mademoiselle Lulou n'est point Rou, mais Groulx. Ce fut pour cette raison que cela nous prit plus d'une semaine, à mes vingt détectives et chercheurs, pour les retracer. Dans nos recherches, nous avons trouvé les raisons de leur disparition de ce monde. Je crois que le Ministère du Royaume-Uni de la magie devrait revoir les formations qu'ils donnent à leurs sorciers et sorcières. L'incapacité des fonctionnaires du Ministère de la magie d'Angleterre est en cause, hélas ! Vous retrouverez le dernier envoi de monsieur Groulx au ministère des régulations des créatures magiques du monde sorcier. Des coroners-mages, en toute fin, ont trouvé quatre cadavres dans la maison Groulx, au lieu de trois. Nous avons fait une demande d'exhumation des corps pour des tests moldus de lien sanguin et d'ADN. Nous en entendrons parler dans le courant de la semaine prochaine. Si cela devait fonctionner, nous continuerons nos recherches sur cette incongruité. Sinon, nous vous laisserons au bon soin de savoir si vous voulez que nous poursuivons ou arrêtons l'enquête. Vous trouverez les honoraires de nos recherches jointes à ce message.
Avec tous mes respects, monsieur,
Castilla Berthiaume
directrice de Retrouvailles
Seek-n-Find"
Albus fronça des sourcils, il vida le contenu de l'enveloppe sur son bureau et se mit à tout examiner. Il se demandait pourquoi le changement de nom. Il y a près de deux semaines, lorsqu'ils avaient réussi à avoir ce nom : Lulou G. Rou, il avait vu la seule image de la petite fille dans l'annale d'Hogwarts 1980. Il ne se rappelait pas de cette gryffondor. Le fait qu'elle fut restée seulement un mois devait y être pour quelque chose. Le Ministère de la magie avait fait des recherches, mais les parents avaient tout fait arrêté après seulement trois semaines. Il se souvenait de cette période, il était venu à la conclusion que la jeune fille s'était retrouvée sur le chemin de Voldemort et ses mangemorts. Il le lui aurait demandé si l'homme était encore dans sa chambre, mais il était parti avec Harry. Il passa sa main sur sa barbe en lisant la dernière missive de détresse de Raymond Groulx :
"S'il vous plaît ! Elle a réellement changé. Elle ne cesse de poser d'étranges questions sur notre amour pour elle, sur ce qu'on pense des loups-garous et des vampires. Ma femme craint que nous ayons mal répondu à sa question sur ces créatures magiques et elle reçoit de bien mauvaises ondes provenant de notre aînée. Elle craint qu'elle ne soit en affaire avec une meute de loup-garou ou vampire ou qu'elle soit une lycanthrope. Nous avons vérifié l'hypothèse du vampirisme. Envoyez-nous un Régulateur avant la prochaine pleine lune. C'est pressant !
Raymond Groulx"
"C'était la dernière lettre avant que l'entière famille ne passe au feu. Gauvain dit qu'elle s'était caché au Japon un certain moment avant de se retrouver en Amérique du Nord. Tout ça selon les dires de la femme. Où se trouve la vérité ?" dit Albus à voix haute, intrigué.
L'homme passa en revue les photos, les lettres, les actes de décès et de naissance devant ses yeux analytiques. D'après tous ces indices, la jeune femme devrait être enterrée. Pourtant, elle était là, en train de faire chanter Harry et Voldemort et elle avait kidnappé Remus Lupin. Elle avait survécu à la mort de sa famille qui était morte sans conscience dans leur lit. Raymond Groulx était un ingénieur électrique moldu qui avait marié Melena Bessett. C'était peut-être pour ça que les fonctionnaires ne l'avaient pas pris au sérieux, qu'est-ce qu'un moldu pouvait connaître de leur monde ? Melena provenait d'une longue lignée de chaman ivoirien. Ils auraient dû prendre ses impressions au sérieux, si elle venait de cette famille. Ils avaient deux enfants, l'aînée, Lulou, qui avait onze à sa "mort", et la benjamine, Loïs, qui en avait cinq. On avait retrouvé dans leur demeure de Londres quatre cadavres. Personne n'avait entendu les membres de la famille de la sorcière Melena, ils étaient tous silencieux et semblaient l'avoir reniée. Il allait écrire à Castilla de poursuivre ses recherches quoi qu'il arrive avec sa demande, elle devrait pousser plus profondément ses fouilles du côté de la famille de la sorcière. Ils mit les résultats en sûreté et retourna à son bureau. Il était en train d'écrire à Ingrid Toothlock, sur le travail de son jeune cousin. Il voulait être rassuré et voulait savoir sur quoi travaillait réellement Gauvain. Était-ce vraiment pour poursuivre Cornélius ? Il en doutait. Pourquoi est-ce qu'elle aurait permis à un de ses agents d'en parler aussi librement ? Il sursauta lorsque Fumseck atterrit subrepticement devant lui. Il haussa un sourcil en tassant les objets inflammables de son bureau. L'oiseau laissa tomber un bout de papier de son bec. Avant de le prendre, Albus le gronda :
"Te voila, enfin ! Je suis très mécontent de ton action. Je sais parfaitement que c'est toi qui les a aidés à fuir de ma tour, Fumseck.
- Mrk !
- Un message ? Ça vient de qui... Albus, nous avons réussi à trouver un portoloin dans la chambre qu'avait loué un des loups qui enlevèrent Remus. Black et Pettigrew n'ont pas reconnu d'odeur femelle dans leur recherche. Lulou ne fut pas de la partie, nous croyons. La propriétaire du Cinq Pieds nous a dit que c'étaient quatre hommes qui prirent des chambres. Si Balthazar a dit vrai, nous devrions être aux États-Unis, nous vous enverrons un mot dès que nous serons certains de l'endroit. Sinon, nous improviserons. Souhaitez-nous bonne chance, Albus, je crois que nous en aurons grand besoin. - Severus Snape.
- ...
- Donc, les deux garnements ont lu ce message et ce sont mis dans la tête d'y aller, grâce á ton aide.
- Mrk !
- Tu as attendu une journée entière pour me l'apporter ? Je me faisais un sang d'encre, moi, et je crois être le seul. Nagini avait l'air d'être au courant, elle.
- Brrr ! Mrk ! Airk !
- Je ne peux rien faire pour eux, à présent. Tout ce que j'espère, c'est que les deux têtes de mule retrouvent les adultes. Et pourquoi diable les as-tu aidés ?"
L'oiseau s'éleva et s'arrêta devant la porte menant à sa chambre. Albus se leva, lui ouvrit et monta les escaliers après lui. Fumseck s'était arrêté devant le miroir recouvert d'un drap à côté de son lit. Le directeur tira le drap, pressa un bouton en forme d'étoile de David sur le bois nacré du grand miroir et regarda. Il fronça des sourcils en reconnaissant les lieux et les personnes. Il éclata de rire en recouvrant son miroir, finalement. Il secoua la tête et redescendit les escaliers. Il allait se questionner plus tard sur ce qu'il avait vu, mais, pour l'instant, il trouvait amusant qu'il se soit fait tromper comme un débutant. Nagini avait regardé aussi et ne semblait pas trouver cela amusant. Ce type se jouait de son maître et avait réussi à échapper facilement à l'attention de Dumbledore. Fumseck chantonna le succès de ce mystérieux homme et s'envola de bonne humeur par la fenêtre de la chambre.
Blaise n'aimait pas les regards qu'on lui jetait depuis hier. Sa connaissance des méfaits sorciers envers les créatures magiques avait fait une traînée de poudre. Les serpentards le regardaient comme de la vermine et on l'appelait l'époux de Miss-Je-Sais-Tout, Blaise Granger. Il ne répondait pas. L'année risquait d'être longue pour lui et il ne faisait que souhaiter que les gryffondors fassent quelque chose pour attirer l'attention à nouveau sur eux. Il était midi et il se retrouvait à la bibliothèque avec ses équipiers pour le travail de Vicomte. Dumbledore était définitivement remplacé dans son coeur, il détestait ce vampire, pas parce qu'il favorisait une Maison, mais pour l'humiliation d'hier après-midi. Le type s'était rattrapé, mais il ne lui faisait toujours pas confiance. Durant son cours d'arithmancie, après celui de Défense, Hermione lui avait demandé ce qui lui était arrivé. Il n'avait fait qu'insulter les origines de l'intelligente fille et retourné à ses affaires. Draco et Pansy, dans les donjons, l'avaient assommé de questions aussi, il les avait traité de fouine et de furet. Après cette remarque sur ce qui lui était arrivé l'année dernière, Draco s'était tu dans un silence amère.
Isis, qui s'était vue mise en équipe avec ces trois-là par le professeur, commençait à être ennuyé. Elle ne les aimait pas, elle ne faisait que les supporter dans ses cours et sa maison. Tant qu'ils restaient loin d'elle, elle était contente. Elle était aujourd'hui obligée de travailler avec eux. Ils étaient tous les quatre assis sur une des tables de la bibliothèque avec chacun un livre sur les andragons : leur sujet de travail, mais personne n'avançait, rien ne se faisait. Ils travaillaient tous dans leur coin et ne se disaient rien. Elle regardait toutes les autres équipes de serpentards qui discutaient vivement et, certains, avec intérêt de leur sujet de travail. L'Histoire n'était pas son fort, elle préférait, et de loin, le cours de soin et de défense. Elle connaissait telle et telle créature magique. Aujourd'hui, pour deux semaines, elle allait découvrir plus en profondeur les andragons et les dragons, ce qui lui plaisait, mais l'air était tendu. Elle tapota ses maigres doigts manucurés or et verts émeraudes sur la table et se racla la gorge :
"Okay ! On n'est pas copain, j'vous aime pas du tout, les gars, mais on a un travail à faire ! Pourriez-vous mettre vos brouilles à dans un mois et commencez un vrai travail d'équipe ?
- ...
- C'pas vrai ! Parfait ! Blaise, je suis désolée d'avoir été sèche avec toi, hier en classe. J'avais vraiment peur que tu mettes notre Maison dans le trouble. Pourtant, je l'avoue tu sais tes affaires et je respecte ta connaissance du sujet.
- Oh ! Ça... ne fait rien et merci ! fit-il décontenancé.
- Bien à vous, maintenant. Je sais que lorsque vient les problèmes, on ne se tient pas les coudes, mais va falloir faire exception, là. Ce professeur n'est pas de la tarte, on fait juste éternuer de travers et il nous attaque ! Les points que vous nous avez gagnés sont en danger de diminution, ou en voie d'extinction, si vous voulez, depuis hier.
- Tu as un drôle de sens de l'humour, toi, fit Draco avec une grimace. Mais tu as raison. Blaise, je te demande pardon d'avoir tant insisté, hier. Tu as droit à tes secrets, même si nous sommes amis depuis longtemps et que tu ne veuilles pas m'intégrer, je comprends... Même si cela me fait mal que tu me laisses dans le noir de cette façon...
- Ouais, ouais ! Mélodrame ! ...Je m'excuse aussi, c'était déplacé ce que je vous ai dit hier.
- Moi aussi, je voudrais te demander pardon, Blaise. J'ai une vraie tête de mule et je hais rester dans le noir, désolée.
- Tête de mule ? Comme lorsque je te dis d'aller lui parler et que tu m'envoies paître ?
- Blaise, je te tuerai pour que ce secret ne se sache pas.
- Parfait ! On s'est excusé, on s'est fait la bise... On commence ?
- Merci, Isis. Je ne comprenais rien et je n'allais rien dire.
- Tu serais allée voir le prof.
- T'es folle !
- Ouais ! Ce type aime trop humilier ses élèves et il fait peur.
- Draco Malfoy avoue avoir peur d'un professeur que l'argent et le pouvoir de sa famille ne sauraient influencés. C'est une première, où est Skeeter lorsqu'il y a un scoop ?
- Ha ! Ha ! J'plaisante pas, Blaise. Depuis qu'il a nommé Granger sans lui avoir demandé son nom, il me fout les jetons. De plus, Longbottom ne cesse de trembler quand il l'approche et Vicomte s'en ait rendu compte. Il ne fait que marcher à ses côtés et lui vrille l'arrière de la tête.
- Draco, ce con a peur de son ombre.
- Pas ces derniers temps, Pansy. Il a l'air plus assuré de lui, depuis qu'il a été inclu dans le trio extraordinaire gryffondor.
- Tu crois qu'il le connaît ? demanda Pansy, ses fins sourcils froncés.
- Je n'pense pas. Longbottom semble avoir un sixième sens pour le danger, voyez comment il réagi à Snape et c'est un type dangereux.
- C'est ridicule, Malfoy, c'est un dhampire, dit Isis, pas besoin d'un sixième sens pour savoir que Vicomte est dangereux.
- De plus, Longbottom a seulement peur de Snape parce qu'il est incompétent en potion, continua Pansy en ouvrant son livre.
- J'en tiens à mon impression. Il ne me dit rien qu'y vaille.
- C'est Lupin qui l'a suggéré à Dumbledore.
- Ce qui n'es pas plus rassurant, Blaise, marmonna Isis, trempant sa plume dans l'encrier.
- Mouais ! Quel âge vous lui donnez ? demanda Pansy.
- Il doit être plus vieux que Dumbledore, dit Blaise en haussant des épaules.
- La vraie question, c'est jusqu'à quel âge les dhampires du 4e degré vivent ? demanda Draco en se tournant vers son ami.
- C'est comme les vampires, immortels jusqu'à suicide, meurtre ou accident. Les seules différences résident dans leur manière de manger, la force des dhampires à survivre à un accident et aux maladies. Et aussi la résistance des dhampires au soleil et au manque de sang.
- Vraiment ? fit Draco en prenant note. Quel est le plus haut... degré ?... Elle n'est pas bien formulée, cette question...
- Il y a seulement six degrés -générations, si vous voulez- de dhampires. Les dhampires au sixième degré sont stériles. C'est rare pour ceux du cinquième degré, mais il y en a aussi qui ne peuvent avoir d'enfant.
- Pas mal ! fit Pansy.
- C'est bien beau, mais ce n'est pas notre sujet de travail. Il nous a donné les andragons, descendant direct des dragons, leur rappela avec ennui Isis.
- Pas d'problème, je vais essayer de répondre aux grandes questions et on cherchera pour les autres.
- Parfait ! s'écrièrent-ils.
- Chuuu !
- Oui, madame," murmura Pansy avec une grimace.
Irma Pince circulait entre les rangées, elle avait fermé la bibliothèque. Comme s'ils s'étaient passés le mot, presque tous les serpentards se retrouvaient dans la grande salle pour faire leurs recherches. Elle n'avait surpris personne à enfreindre les règles du professeur Vicomte, à son grand chagrin. Que cela ne tienne, il y avait beaucoup d'autres élèves à venir.
Les quatre coéquipiers se jetèrent sur leur travail avec plus de coeur. Blaise avait décidé d'impressionner le professeur. Il savait que Dante Vicomte ne s'attendrait pas à moins. Le garçon avait été surpris par ce que l'adulte avait à lui dire hier à cinq heures de l'après-midi. Surpris et beaucoup plus soupçonneux, il n'allait pas briser sa dernière règle, mais il se tenait en garde.
- ...Vous aviez dit que vous ne me puniriez pas.
- Je n'ai jamais dit ça, mais je ne le ferai pas. Tu as fait un très bon résumé, cet après-midi. Je t'ai dit de passer après ton cours d'arithmancie parce que je voulais savoir si tu étais descendant d'une quelconque créature magique opprimée ou mal connue.
- Non, pourquoi ?
- Je me questionnais sur ton intérêt pour cette partie de l'Histoire des sorciers, la discriminations d'espèces.
- Je ne m'intéresse qu'à l'histoire en générale.
- Mmhmm ! Comme il n'avait plus cours, j'ai pu discuter avec votre professeur d'histoire, monsieur Binns... C'était... très étrange... Il m'a confirmé que tu étais le plus attentif dans sa classe, entre autre de mademoiselle Granger... Ce qui doit être un exploit en soit, marmonna-t-il, attirant un faible sourire de l'élève.
- ...
- Jeune homme, vous êtes en cinquième année, la fin approche, avez-vous déjà pensé à ce que vous vouliez faire plus tard de votre vie ? Après Hogwarts ?
- Je n'y ai pas pensé en profondeur. Je n'ai pas beaucoup de perspective d'avenir selon mon père et avec Voldemort dans les parages, monsieur. Cet été, je vais être obligé de lui prêter allégeance. Pourtant, je ne... Oh ! Merde ! Mon père va me tuer ! pensa le jeune homme avec horreur.
- N'aies pas cet air effrayé. Tout ce que tu me diras restera entre toi et moi, c'est ton choix. Je l'ai dit plutôt, si vous marchez droit je serai votre meilleur ami -bon, je n'irai pas jusque là- mais c'est vrai. J'ai une bonne écoute. C'est ta décision.
- Oui, fit-il sans rien ajouter de plus.
- ...Bien, pourquoi est-ce que j'aborde le sujet de ton futur, c'est que je connais des historiens, aussi grandiose que Marius Jay Malfoy, des archéologues renommés, moldus et sorciers, auxquels je pourrais te présenter pour ton apprentissage post-Hogwarts. Peut-être pourrais-tu avoir un métier autre que d'être l'héritier d'un riche mangemort...
- Il va loin, là, s'il pense que je vais le prendre au mot, je me suis fait trop d'fois baiser...
- ...Je sais que ce métier, être héritier, est très dur, mais il te faudra plus pour t'accomplir et pour devenir homme.
- Je peux y penser ?
- Bien sûr ! Tout dépendant du moment du retour de Remus. J'attendrai ta réponse, si bon vieux Remus revient, il te mettra en contact avec moi si nécessaire, monsieur.
- D'accord.
- Bon, ceci mis de côté, parlons de ce travail. Je te l'ai dit, tu es exempt de mon cours, mais tu n'échappes pas au travail, désolé. Je t'ai placé en équipe avec Draco Malfoy, Isis McQueen et Pansy Parkynson. Votre sujet de travail : l'évolution du comportement social des andragons à travers les âges ; du moment où le monde sorciers les a découverts à aujourd'hui.
- Whoa ! C'est lourd, monsieur !
- Je sais, mais à quatre vous y arriverez. Suivez les consignes et tout ira pour le mieux. Je suis très pointilleux et j'ai la main lourde lorsque je corrige alors faîtes attention. Divisez les tâches si vous voulez et tout ira très bien. Autre chose, je veux que cette exemption serve à quelque chose. Tu me feras une recherche personnel qui comptera pour 20 de ta note finale. Ce sera sur l'arbre généalogique de ton choix. La seule contrainte, elle doit provenir d'une famille de loup-garou.
- Mais...! Il est complètement malade !
- Calme-toi, cette bibliothèque contient de tout et tu as jusqu'à la fin de cette année 1995. Le 31 décembre, donc. Si Remus Lupin devait revenir en fonction, le travail ne sera pas annulé, ni celui en équipe, d'ailleurs. J'en discuterai avec lui.
- Wow !
- C'est un travail que je dirais secret, tu n'en parles à personne. C'est ton projet personnel. Les autres élèves ont aussi le leur, le pourcentage est moindre que le tien. Sache que je le saurai si tu en discutes avec un autre élève.
- Comme vous avez su nos noms sans le demander ?
- Qu'est-ce qui te fais croire ça ? dit-il d'un ton énigmatique. Tu peux retourner à ta maison. Tiens, voici les consignes pour tes travaux et leurs pondérations. Bonne chance, jeune homme."
Dante Vicomte le regarda s'en aller. Il sortit de son cartable un cahier moldu à couverture solide noire. Il barra le nom de Blaise. Il y avait sur l'autre ligne le nom de Harry Potter, c'était le seul qui lui manquait sur la liste de noms qu'il avait : Dudley Dursley, Juan Malfoy, Isis McQueen, Blaise Zabini, Virginia(Ginny) Molly Weasley, Harry James Potter, Nodia Snape, Neville Longbottom et LiNeervyll Aseëshara Waeglossz Auvryndar. Il eut une moue, il n'aimait pas jouer dans le dos de Remus, mais il ne pourrait compter sur lui pour remplir cette mission. Si le loup-garou apprenait ce qu'il mijotait, il le dénoncerait tout de suite aux autorités sorcières concernées, après l'avoir neutralisé. Son ami était comme ça, mais ses consignes à lui étaient très claires et il devait les suivre à la lettre. Voldemort n'allait pas être content non plus et Lulou ne trouverait pas d'objection à ce mécontentement. "Ah ! Le chantage, il faut le faire bien sinon cela risque de vous retomber dessus. Je ne l'ai pas bien fait et, maintenant, j'en paie le prix. Ces enfants le paieront plus que moi, je m'en fous, tant que Breanna et Brian vont bien." Il eu un large sourire, prit ses affaires et sortit de la classe pour se rendre à sa chambre.
Il ne sut pas exactement ce qui le réveilla si soudainement. Il y avait plusieurs cause, en fait, et ce n'était pas un cauchemar. Un, son bras gauche était devenu un poids mort, surtout parce qu'un poids lourd était posé dessus. Deux, il avait extrêmement chaud, malgré la ventilation de la chambre de Dominic. Trois, son nez le démangeait, des cheveux le lui chatouillaient. Dernièrement, des cheveux lui chatouillaient le nez ! Il ouvrit grands les yeux dans un sursaut pour voir une tête blonde posée sur sa poitrine, son bras gauche était en dessous du corps à qui appartenait cette tête. La première chose que vérifia l'homme fut son état vestimentaire. "Grâce aux dieux ! Je suis habillé ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Qui est-ce ?" Remus bougea doucement la tête et, avec un autre sursaut, tomba yeux pour yeux avec le visage d'Arman. Les sursauts du professeurs avaient réveillés le jeune loup-garou, il se redressa légèrement et sourit en voyant le visage rouge d'embarras et de questionnement de l'autre homme. Il s'assit sur le lit et s'étira. Il allait le laisser mijoter dans son jus, un moment. Il était triste et de mauvaise humeur.
Cette journée commençait mal pour lui. Un, il avait loupé l'aube parce qu'il s'était trop bien senti dans les bras de Remus. Deux, Remus ne le voulait pas. Dominic l'avait averti avant qu'ils ne partent avec les adolescents, mais il ne l'avait pas écouté, il avait voulu lui prouver faux. "Pourquoi remettre à demain, ce que l'on peut faire dans deux minutes !" avait-il lancé à Amielle et Serena hier soir. Il était directement venu dans la salle d'entraînement après avoir vu les amis du loup-garou entrés dans le club. Lulou avait dit aucun contact, elle savait que les hommes allaient se mettre sur les traces de Remus, elle ne s'était jamais douté qu'ils seraient si proche. Et la lettre du loup-garou était parti en express seulement hier après-midi.
Lorsqu'ils étaient revenus à l'étage de la chambre de Remus, ils étaient épuisés et en sueurs, ils tenaient à peine sur leurs pieds. Dominic n'était pas présent dans la chambre, ce qui donna à Arman une chance de faire un pas en avant. Il aurait dû se dire que c'était trop tôt, mais il n'avait pas réfléchi. Il avait embrassé Remus, goûtant sur ses lèvres douces le martini qui avait été lavé par la potion aigre-douce du barman et de la sueur de leurs exercices. Remus avait été sonné à nouveau.
Le temps qu'il passait avec ces loups-garous ne ressemblaient qu'à ça, des coups à la tête. Arman deLaMeurtrière l'embrassait. Le jeune était attirant, il lui rappelait Arth Darvell, ce brésilien d'origine française qui était de passage en Angleterre dont il s'était entiché. Dante était "coupable" pour leur rencontre. Pourtant, maintenant, l'heure n'était pas aux amours, surtout avec son coeur qui était tout bouleversé depuis plus d'une semaine. Il le repoussa doucement sans avoir jamais répondu au baiser. Arman ne le regardait pas dans les yeux et l'interrompit lorsqu'il voulut prendre la parole :
"Ça ne fait rien, Remus. On m'avait averti que ça ne marcherait pas, mais je ne voulais pas le croire. C'est moi qui suis désolé de vous avoir forcé la main.
- Arman...
- Vous n'êtes pas le premier, je ne sais pas ce que j'ai, mais mes choix ne semblent jamais être les bons. Vulcan m'a rejeté aussi, il y a cinq ans. Il disait que j'étais trop jeune pour savoir ce que je désirais réellement. Aujourd'hui non plus, il n'a pas changé d'avis. Ensuite, vous arrivez dans ma vie...
- Arman... soupira Remus, fatigué, s'assoyant à ses côtés sur son lit. J'ai déjà... un homme en vue.
- Oh ! fit-il d'une petite voix, avant de se redresser et sourire largement, mais faussement. Vous voulez que je vous aide ? Il paraît que je suis bon entremetteur, malgré mes propres échecs.
- C'est mon histoire, Arman. Pas des plus jolies, mais la mienne, fit en souriant tristement Remus.
- Okay !
- ...
- Hum ! toussota Arman, il se sentait mal à l'aise.
- J'aimerais savoir quelque chose.
- Oui ?
- DeLaMeurtrière, deLaLucarne et deLaLunette. Est-ce réellement vos noms ?
- Non. Je me nommais, d'après mon acte de naissance, Amadeus Vince. Mes parents avaient une passion commune pour Mozart, d'après les disques que je retrouvai chez nous. Nous ne sommes pas français, mais américains, je sais que nos noms disent autrement. J'ai rencontré Vulcan et Ronan quand j'avais cinq ans. C'était le jour même où je tuai l'homme qui avait changé ma vie à jamais. Ils se promenaient dans les parages avec leurs parents -ils les avaient forcé plus qu'autrement... Leurs parents sont les exceptions que n'apprécient pas Lulou, ni Vulcan ni Ronan d'ailleurs. Ils jouaient aux autruches, ils cachaient leurs enfants des yeux de tous même de leurs autres enfants, mais Vulcan te l'as dit avant-hier. Une chance que les Robertson connurent les Stevens sinon Vulcan et Ronan auraient été voués à une grande solitude. Ils ont tous les deux le même âge et avaient quinze ans lorsqu'ils me rencontrèrent. Ils ont menacé leurs parents de les manger, Vulcan l'a fait, s'ils ne me prenaient pas avec eux. Ils l'ont fait, mais pas de bonne grâce, cela dura moins d'un an, de toute façon. J'étais imprévisible, chaque fois que je ressentais une vive émotion, au lieu de magie, je me transformais. Les visites m'étaient donc interdites, mais ça ne faisait rien, j'avais deux amis que je considérais comme des frères, même si l'un d'eux jouait à être fou pour culpabiliser ses parents... Euh ! Ne lui dîtes pas que je vous l'ai dit, okay !
- Mais, pourquoi fait-il ça ?
- Pour les mêmes raisons que Dominic joue à l'aveugle, qu'Érick joue au travesti et que Lulou ment aussi souvent et "paranoïe".
- Dominic...!
- Il me l'a dit, c'est seulement sa volonté qui l'empêche de voir, un traumatisme durant sa Morsure. Il m'a jeté un sort pour m'empêcher de le dire aux autres... J'savais même pas qu'il pouvait viser aussi bien avec sa baguette sans rien voir... En tout cas, ça ne fait rien, si je vous l'ai dit. Il dit que vous allez le "voir" de vous-même. Je sais que tu te crois à l'asile... Je pense que c'est un peu vrai... Mais qui peut se dire vraiment sain d'esprit dans ce monde ? Nous faisons cela pour que les étrangers ne se sentent pas en confiance avec nous, comme vous en ce moment. C'est aussi pour ça que je vous ai déballé toutes ces conneries sur les femelles en chaleur à votre arrivée. Vous étiez si embarrassé et gêné de me regarder en face. J'avais donc tout le loisir d'observer vos réactions à notre Refuge et aux personnes qui l'occupent. Et vous étiez prompt aussi à commettre une bévue. Pourquoi les vampires qui étaient présents dans la salle ? Lulou pouvait leur envoyer un mot sur ton refus et de l'état du Royaume-Uni... Toujours pour rendre instable le sol à tes pieds...
- Alors, là !
- Nous avons eu des vies difficiles, des Morsures traumatisantes, ça donne ce que ça donne. Nous faisons confiance difficilement. Nous nous soutenons mieux, bâilla le jeune homme. Et... Pourtant... Dominic, Serena, Amielle et moi vous avons adopté si facilement...
- Allez-vous coucher, Arman.
- Je n'ai pas fini mon histoire..."
Et il la continua. Il lui raconta toutes ses amours malheureuses dans l'espoir d'avoir au moins la sympathie de Remus. Le pauvre ne voulut pas se montrer rude auprès du garçon qui venait de se faire rejeté. Il l'écouta donc, sans rechigner, jusqu'à ce que ses paupières deviennent trop lourdes. Il n'entendit jamais le nom de son ami vampire, Dante Vicomte, prononcé par Arman. Le jeune homme le voyant endormi, laissa enfin les larmes coulés. Ce fut à ce moment que la porte s'ouvrit pour laisser passer Dominic qui, main tendue devant lui, alla consoler son "petit frère". Il lui caressa le dos, l'embrassa sur le front et l'envoya se coucher. Arman refusa. Il arrangea sur le lit Remus qui se réveilla à demi, mais ne sentit aucune mauvaise intention dans l'air. Dominic alla s'étendre dans son lit et tendit l'oreille. La porte de la chambre ne s'ouvrit jamais, ce fut comme ça qu'il sut que l'homme qui voulait tant d'affections avait décidé de la prendre en se glissant sous les draps avec Remus. Ce dernier, inconsciemment, ne l'avait pas jeté en bas du lit car Arman faisait parti de sa meute. Il appartenait à Remus-loup qui comptait le faire savoir à Remus-homme à la prochaine pleine lune.
- Nous n'avons rien fait, Remus. Han ! soupira le jeune homme en se dirigeant vers la sortie. Dans trois heures nous allons à la piscine municipale, Dominic vous aidera à vous préparer. Après les brassées, nous allons courir, nous l'avons manqué, ce matin. Et avant d'aller au lit, nous allons jouer aux cartes après souper dans la grande salle du sous-sol. Cela vous va comme plan ?
- Ai-je réellement le choix ?
- ...Pas vraiment, non. À tout à l'heure, Remus. Bonjour, Dominic.
- Salut, Arman !"
La porte se referma derrière le jeune homme. Remus trouvait cela très ennuyant comment il évitait toujours les discussions, les vraies, les sérieuses. Il se tourna vers Dominic qui se tourna sur son lit.
"C'est une habitude chez lui, tant qu'on n'en parle pas, tout va bien. L'équivalent du "si je ferme les yeux, on ne me voit pas".
- Mmmhmmm ! Comment sait-il lorsque vous êtes réveillé ? Vous êtes si proche que ça ?
- Il ne le sait pas, il le devine. Il sait que je ne dors pas très longtemps, ni très souvent.
- Hum ! Dominic...
- Plus tard, Remus. Ce sera au moment de votre choix. Je vais aller vous chercher quelque chose à manger. Allez vous laver, ce sera mon tour après.
- Vous le faîtes aussi.
- Quoi, donc ?
- Fuir les discussions.
- Je sais, mais moi, je compte en parler plus tard. Je ne veux pas les enfouir au fond de moi, dit-il sèchement. Essayez de faire la connaissance de plus de personne possible, aujourd'hui. Arman a oublié de vous dire que vos neveux et nièce seront dans la salle.
- Merci... je crois...
- Parlez-leur, ils auront gros à dire. Mais ils veulent surtout vous entendre parler. Vous êtes le portrait fatigué de leur père, d'après eux... Remus ?
- Oui ?
- Hum ! Connaissez-vous, The Refugees ?
- Euh ! Les Réfugiés ? Ceux de ce Refuge ? fit-il sans rien comprendre.
- Aucun lien, mais tant à la fois, dit-il tristement, avant de se secouer. N'oubliez pas de battre votre paquet de cartes. Vous tirerez l'as de coeur, le huit de carreau et le deux de trèfle. Pensez à votre meute surtout, car ma dragonne ne l'oubliera pas, compris ?
- Non.
- Ça ne fait rien."
Remus regarda Dominic sortir sans grande difficulté de la chambre. "Ai-je déjà vécu situation plus étrange ? Un gamin tombe amoureux de moi, une folle me veut à ses côtés pour conquérir le monde et un aveugle semble m'aider contre sa meilleure amie... Je ne dois pas oublier pourquoi je suis ici. La cause de Lulou est bonne, mais elle n'agit pas de la bonne manière. User de la violence n'est jamais la meilleure solution, même si elle fit avancée le monde de par notre passé... et continuera à le faire dans notre futur..." pensa maussadement Remus. Il se dit qu'il allait devoir demandé à Arman qui étaient The Refugees. Cela sonnait américain, selon lui. Penser à Arman le mit mal à l'aise. Il trouvait cela flatteur, mais triste, aussi... Très triste. Il se demandait comment leur complicité d'hier matin allait survivre à la tentative d'Arman. Il se demandait aussi s'il n'aurait pas dû prendre l'offre du jeune homme. De la chaleur humaine, cela faisait si longtemps... C'était devenu rare pour lui. En fait, cela faisait sept ans. Lorsque Arth mourut d'une maladie moldue à l'hôpital. Remus avait cru mourir une seconde fois, la douleur avait été lacinante. Il avait passé de nombreuses semaines à fuir le sommeil, à fuir tous objets qui lui rappelaient le jeune homme. Même Dante, c'était lui qui avait mit le brillant moldu sur sa route. Il n'était jamais arrivé à l'oublier complètement.
Remus soupira. Un nuage noir venait de se former au-dessus de sa tête. Il se leva pour aller prendre sa douche. Se rappeler de cette époque venait de l'énerver. Il n'allait pas se dire martyr, mais il avait eu sa part de malheur. Son frère, ses parents, ses amis, son amoureux... Parfois, il se demandait s'il n'était pas un mauvais présage pour ceux qui tentaient un tant soit peu de l'aimer ou de le protéger. Il devait subir un mauvais karma. Il se demandait bien ce qu'il avait pu faire aux dieux pour mériter cela. Ses débuts dans le monde adulte s'étaient avérés très difficiles et semés d'embûches. Ses parents ne lui avaient presque rien légué à part une maison dont il avait vendu presque tous les meubles pour pouvoir s'acheter à manger. Il avait fini par la vendre car il s'était retrouvé avec rien, très rapidement. À cette époque, il avait été heureux d'avoir Sirius, James, Peter et Lily pour l'aider. Il avait trouvé cela humiliant de devoir leur demander asile lorsqu'il n'arrivait pas à joindre les deux bouts. À chaque fois, ses amis le rassuraient. Ils feraient tout en leur pouvoir pour l'aider, comme lui l'aurait fait en retour. Remus cligna des yeux sous le jet d'eau bouillante. À ses dix-neuf ans, il avait décidé de faire partir des Aurors. Il savait très bien se défendre, se battre et son côté animal pourrait l'aider. Sa grande force, sa rapidité auraient dû être des atouts. Faux. Ils ne voulaient pas de loups-garous dans leurs rangs. Seul les humains étaient admissibles. Même maintenant, il n'avait pas su montrer sa rage à une telle réponse. Il était docile, trop docile lui avait dit Vulcan moqueusement lorsqu'il l'avait croisé, hier, avant de partir avec les gamins. L'énorme homme avait raison. Seul au moment où Lulou avait insulté la mémoire de ses parents avait-il montré du caractère. Aujourd'hui, il voulait hurler, mais n'en trouvait pas la force. Il sourit en sortant de la douche. Il essuya le miroir embué et se regarda. Il n'avait pas changé. Oh ! Depuis le retour de Patmol et Queudever, il avait l'air plus en santé, mais c'était tout. Ses lèvres s'étirèrent sur un sourire moqueur et dérisoire. Il pensait à Severus et Lucius. Le premier le détestait et le second l'avait déjà trouvé de son goût. Maintenant, il ne pourrait rivaliser contre son aîné si Severus décidait de voir de plus près le potentiel d'une relation amoureuse avec l'un d'entre eux. Remus éclata de rire et sortit de la toilette. Dominic était de retour.
"Remus ? Comment vous sentez-vous ?
- Je crois que vous vous prenez réellement au sérieux, hein ?
- Pardon ?
- "Vous aurez quatre décisions à prendre... Soyez vrai à vous-même..." Vous me prenez pour qui ? Qu'est-ce qui va se passer quand ces cinq jours seront écoulés, hein ? "J'ai connu votre frère... Voici vos neveux et nièce, Remus..." Vous jouez avec mes nerfs et mon esprit.
- ...
- Pourquoi me voulez-vous ? Pas une fois, vous avez répondu à cette question.
- Si, Lulou l'a fait. Arman l'a fait...
- Oh ! "Je vous veux à mes côtés" ? Oh ! "C'est rare les loups-garous capable de se transformer à volont" ? De ! La ! Merde ! Vous avez l'air nombreux dans cette organisation, un de plus, un de moins ne fera pas de différence. Déjà que vous saviez que ce genre d'idéologie guerrière me répugnait, mais vous me faîtes chanter quand même. Et vous jouez avec la vie des enfants de mon défunt frère et celle de Harry. Pourquoi, moi ? Vous faîtes parti de cette organisation, non ? Vous êtes le bras droit de Lulou, non ? Alors, dîtes-le moi. Pourquoi, moi ?" hurla finalement Remus.
Dominic était debout sidéré devant un Remus, serviette autour de la taille, dégoulinant sur le plancher. L'homme tremblait de fureur et ses yeux pétillaient presque avec une lueur de folie. Dominic ne put voir qu'une aura rouge tournant vers le mauve sombre entourant et irradiant des formes de Remus. L'air était électrisé et lourd. Le silence s'étirait douloureusement. Remus attendait la réponse de Dominic. Ce dernier ne savait pas quoi lui répondre, il avait su Remus stressé et tendu, mais pas à ce point. Qu'est-ce qui avait pu se passer dans sa tête pendant qu'il était parti ? Quel cheminement ses souvenirs et sa conscience avaient-ils pu prendre pour mettre Remus dans cet état ? Il ne le saurait jamais, il n'était pas omnipotent.
Remus poussa un soupir et se calma tout d'un coup. Il passa la main sur ses yeux. Il n'aimait pas en quoi ce Refuge et cette aventure était en train de le transformer. Il retira la serviette, la jeta dans la soute à linges sales et s'habilla se foutant de la présence de Dominic qui l'entendait se déplacer. Remus retourna sur son lit et se mit à manger, il était midi passé selon le cadran moldu sur le mur. Il n'avait pas envie de sortir, il voulait être seul, peut-être avec un bon livre sorcier. Il plissa le nez, il se demandait s'il se souviendrait de la direction de la bibliothèque. Lorsqu'il eut fini, il remercia évasivement Dominic qui n'avait pas bougé d'un pouce, prit le cabaret et sortit de la chambre.
En entendant la porte se fermer, Dominic se laissa choir sur son lit. Il avait un sourire sur les lèvres. Deux rangées de larmes sanglantes roulaient sur ses joues. "Lulou, si je continues à avoir des surprises pareilles, mes yeux ne guériront jamais et j'aurais besoin d'un médisorcier. Deux sur quatre, Remus. Remus, Remus, Remus...! Repose en paix, nous n'aurons plus besoin de toi, prochainement," pensa le malade avec une profonde tristesse.
Remus souffrait le martyr. Hier, il avait fait faux-bond à Arman qui avait semblé le prendre gracieusement. Mensonge. Le jeune homme se vengeait, aujourd'hui.
Arman l'avait réveillé à quatre heures du matin avec un seau d'eau glaciale et lui avait hurlé de s'habiller, dans quinze minutes, ils allaient courir. Il était sorti en saluant Dominic qui se tordait de rire dans son lit. Ce qui faisait différent de l'être maussade de toute la journée, d'hier. Pendant cinq heures, les deux hommes avaient couru avec seulement deux pauses. Ensuite, Remus s'était vu laissé à lui-même. Il avait retrouvé ses neveux et nièce assis en train de jouer aux échecs moldus. Ils avaient continué leur conversation de la veille. Ces enfants étaient intelligents et tellement innocents, malgré la laideur de leur monde. Joann ne parlait toujours pas, il ne faisait que lui sourire et ses yeux pétillaient de milles feux.
Les enfants trouvaient le monde sorcier fascinant comme dans leurs livres de contes de fées quand ils étaient enfants. Et ils trouvaient leur histoire triste avec toutes ces discriminations.
"Finalement, oncle Remmie, votre monde n'est pas si différent du nôtre," lui avait dit, hier, Engel d'un ton sérieux et triste.
Il leur avait demandé ce qu'ils pensaient de l'idée de Lulou. Engel et Joann étaient d'accord, il fallait de nouveaux dirigeants pour que le monde change pour le mieux. Joaquin avait semblé mal à l'aise. Il allait lui dire pourquoi lorsque Arman l'arracha aux enfants avec milles excuses pour poursuivre son entraînement.
C'était comme ça qu'il se retrouvait en sang sur le sol en train de reprendre son souffle sous le regard froid d'Arman qui l'avait tutoyé toute la journée. Remus avala difficilement sa salive et se redressa péniblement. Il se tourna vers le jeune homme qui n'avait pas repris forme humaine. Ses yeux brunâtres le regardaient avec agressivité. Remus fronça des sourcils, tout le long de leurs combats, il s'était laissé marcher sur les pieds par le jeunot. Pourtant, il était l'alpha :
"Arman ! C'est quoi ton problème ?
- ...
- Ne me grogne pas après, jeune homme. Je veux une réponse et PRESTO !"
Arman surprit par son ton se transforma. Il gonfla les joues et croisa les bras sur sa poitrine en sueurs. Il secoua ses cheveux blonds qui collaient à son front. Il regardait le plancher.
"Je sais que tu me détestes...
- Faux. Recommence.
- Hé ! Depuis hier, que tu n'arrives plus à me sentir. Je le sais. Je me suis posé la question toute la nuit. Tu ne peux pas me haïr parce que je suis un homme, tu as dit que tu en avais un autre en tête. Ce ne pouvait pas être mon âge, car ça n'a pas semblé te déranger avant, pour tes entraînements. Ça ne peux qu'être moi.
- J'étais de très mauvaise humeur, hier, et n'avais aucune envie de courir. Je me suis rendu à la bibliothèque pour découvrir des auteurs moldus, assez intéressants. Je suis redescendu dans la salle étudiante rencontrer les jeunes et discuter avec mes neveux et ma nièce. Je suis descendu boire un verre, placoter avec Amielle, Serena, Lauryn, Billie et... Euh, hum ! C'est quoi son nom, encore ?
- Description ?
- Grand, tâche de rousseur, cheveu noir, traits asiatiques, peut-être métisse. Très joli garçon qui semble amoureux de Serena.
- Luis Rodriguez. Tu as raison pour le métissage, c'est son vrai nom, par contre. Non, il n'est pas amoureux de Serena. Ils s'entendent très bien, c'est tout. Il sort avec Ketya Tseng, une moldue à qui il a l'intention de révéler sa nature... Tout le monde le lui déconseille, mais il ne veut rien entendre. Lulou s'occupera de son cas à son retour, expliqua-t-il... Vous ne m'haïssez pas ?
- Non, je ne voulais pas passer ma mauvaise humeur sur toi. Quand je me suis calmé, je n'avais plus du tout le goût de suer.
- Oh ! Désolé, pour mon comportement, alors.
- Ça ne fait rien. Alors qu'est-ce qu'on fait les dimanches après-midi, ici ?
- Il y a des combats légers dans les arènes.
- Vraiment ?
- Oui. Ça vous dit d'essayer ?
- Contre Amelia ?" demanda Remus en haussant un sourcil.
Arman éclata de rire en se rappelant ce qu'il avait dit à Remus à son arrivée. Il lui sourit et les deux hommes sortirent de la salle. Lorsqu'ils arrivèrent au pied des escaliers, Remus hésita. Arman se tourna vers lui et fronça des sourcils. L'ancien maraudeur secoua la tête et commença son ascension. Quelque chose avait titillé son esprit. Lorsqu'il fut sous la douche, il se souvint. Tout le second étage sentait les fleurs sauvages en surdosage. Comme si l'on avait voulu masquer une autre odeur, comme les vampires devaient le faire. "Est-ce que Lulou est arrivée plutôt que prévu et ne voudrait pas que je la sente ? Que peuvent-il cacher sur cet étage ?"
Harry James Potter ressentait, pour la seconde fois dans sa vie, l'envie de commettre un meurtre. Il avait une migraine qui ne lâchait pas prise, depuis ce matin. Depuis que Balthazar/Philipe/Clutch/Malfoy s'était réveillé des effets médicinales de l'onguent sur sa blessure et de la potion qu'on lui avait donné hier matin. L'homme s'était levé et avait dit sa façon de penser à Severus, Charlie, Peter et Sirius pour avoir amené le garçon. Ils venaient de souper et ils recommençaient. Sirius mettait toutes les fautes sur Peter et Severus qui critiquaient Charlie pour avoir mené les enfants. Ce dernier se plaignait de Balthazar qui fut celui qui remplit la tête de Harry de sornettes.
"Sornettes ?
- Oui. Sans votre soi-disant aide, nous ne serions pas là, aujourd'hui, s'écria Severus.
- Comment ? Avec des professeurs tels que vous, il fallait bien que j'aide le gamin à avoir plus confiance en lui et son nouveau monde.
- Vous avez quelque chose à dire sur ma façon d'enseigner ?
- Tout le monde a quelque chose à redire sur ta façon discriminatoire d'enseigner, Snape !
- Comment le saurais-tu, Black ? Tu n'étais pas vraiment l'étoile la plus brillante dans votre groupe d'emmerdeurs.
- D'emmerdeurs ! Elle est bien bonne, celle-là. Qui est-ce qui venait nous renifler le derrière à chaque pas que l'on faisait, hein, Snape ? Tu étais tellement collant, tu essayais de nous pogner, mais c'est toi qui a failli y passer. Au moins, 'a réussi à te tenir à distance.
- Black. J'ai failli mourir, cette nuit-là. Et je suis devenu mangemort dans ma hâte de me venger de toi.
- Ne me passe pas ça sur le dos, salaud. J'me demande bien pourquoi t'a quitté, sale vermine ? C'était l'emploi idéal pour toi, traître.
- Black...
- À cause de sa petite fille.
- ...
- Voldemort ? fit Charlie, dans le silence qui s'était installé.
- J'ai fait des recherches à mon retour, fit l'homme qui était couché sur son lit, les bras croisé sous sa tête. Je ne chômais pas, je savais que tu étais un traître et j'ai voulu savoir à quel moment tu avais décidé d'abandonner ma noble cause. J'ai remonté à la nuit quand tu avais hésité à détruire cette bâtisse moldue. Mulciber avait dû faire ton travail. Il y a seulement deux mois que j'apprenais que madame Hlynn Fontaine Snape et son bébé d'un an, Destiny Snape, se trouvait dans cette garderie moldue. Tu n'étais pas certain si elles étaient toujours là-bas, cela expliquait ton hésitation. - Vous le saviez et...
- Garde tes amis proche de toi et tes ennemis encore plus proche.
- Voldemort... commença Harry.
- Snape...
- La ferme, Black, jura Severus en allant se coucher sur son lit.
- ..."
Harry mit ses petites mains sur sa tête qu'il avait placé sur ses genoux relevés. Sa vie était un enfer, Voldemort, un monstre, et l'image qu'il avait de son professeur ne cessait de changer. Tout le monde connaissant Severus Snape savait que s'ils tentaient d'offrir leur sympathie, l'homme leur arracherait la tête. Alors, tout le monde se tut et n'essaya pas de lui parler.
Voldemort se foutait des états d'âmes de Snape aux souvenirs qui refaisaient surface. Le mage noir paniquait intérieurement. Ils étaient ici depuis deux jours et personne n'était venu leur dire ce qu'il adviendrait d'eux. Le garde se faisait remplacer à chaque trois heures, d'après ce qu'on leur avait dit, et une femme potelée avec deux mastodontes leur apportaient à manger, repartaient pour revenir une heure après ramasser les assiettes vides. Son nom avait été cité trop de fois durant les disputes des cinq hommes, il était certain que les gardiens savaient qu'il était là et qu'ils l'avaient répété à leur supérieur. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi Lulou le faisait attendre. Il aurait cru que cette femme aurait été heureuse de venir le tuer. Elle était petite, mais elle semblait pouvoir tenir à distance ses rivaux. Déjà qu'ils pouvaient se transformer à volonté, ces monstres ! Cela aurait été d'un bel atout dans son armée, mais d'après la réponse d'Arman, rien n'était en sa faveur. "Pourquoi est-ce qu'elle nous fait mijoter ? Je croyais qu'elle voulait ma mort... À moins qu'elle ne soit pas le chef dont parlait Vulcan." Il était tellement agité que l'homme sursauta quand Harry prit la parole. Le gamin s'était levé et frappait la porte du poing.
"Hé ! Héééé ! J'voudrais parler à madame Rou !
- T'égosilles pas, corniaud. Elle veut nous faire attendre, alors on attendra, même si je ne vois pas la raison derrière ce geste ?
- Héééé !"
Le bruit sourd d'une barre de fer glissant et celui d'une clé bougeant dans la serrure fit taire Harry rapidement qui recula de plusieurs pas. Un homme, Voldemort le reconnut rapidement, entra en retirant ses écouteurs :
"Silence ! fit Arman. J'écoutais un bon cd. Qu'est-ce que tu veux ?
- Vous m'entendiez pas ?
- Non, pas vraiment. C'est blindé, ce machin, et j'avais mes écouteurs sur les oreilles. J'ai juste entendu la porte vibrer et les coups sourds... T'as soif, faim ?
- Euh ! Non, je veux juste voir madame Rou.
- Elle n'est pas, là. Tu la verras dans deux jours. Elle est en voyage d'affaires. Autre chose ?
- Pourquoi est-on enfermé ? demanda Balthazar.
- J'peux pas vous le dire, vous le saurez dans deux jours. Euh ! Avez-vous besoin de vêtements de rechange, Philipe, je sais que les autres sont magiques. Vulcan me l'a dit...
- Oui...
- Nous, aussi, s'écria éberlué Harry.
- Bien, j'en ferai la demande. J'espère que la toilette et les lits sont à vos goûts ?
- C'est quoi cette blague ? s'écria Voldemort, en descendant de son lit. Nous sommes des prisonniers et vous êtes le premier qui se soucie de notre bien-être. Est-ce un piège ?
- Est-ce que tous les sorciers sont soupçonneux dès qu'il y a gentillesse ? Ou vous avez cela en commun avec Remus ?
- Remus ? fit Severus en s'approchant.
- Où est-il ? s'écria Sirius, frénétiquement.
- Whoa ! Reculez, fit-il.
- Pouvons-nous le voir ? demanda Charlie.
- Est-ce qu'il est en un seul morceau ? posa inquiet Harry.
- Il ferait mieux, grinça Severus.
- Est-ce qu'il sait que nous sommes ici ? demanda Peter.
- Pourquoi l'avez-vous enlevé ? demanda Balthazar.
- Est-ce qu'il a réussi à convaincre Rou de nous donner l'antidote ? siffla Voldemort.
- Wow ! Tant de gens l'apprécie et je peux comprendre pourquoi...
- Je m'en fous, s'écria Voldemort. Je veux juste mon corps, cette sous-espèce peut crever, je n'en ai rien à foutre.
- ...Oh ! fit glacialement Arman. Retournez à vos lits, messieurs. Vous verrez Rem dans deux jours. Il se porte bien et il ne sait pas que vous êtes ici. Reculez, je ne me répèterai plus.
- Tu peux tous nous prendre ? défia Balthazar.
- Seul, difficilement, fit-il.
- Mais à quatre, très facilement, dit Érick. Reculez, messieurs.
- Sale menteur ! cria Harry en reculant avec les autres. Tu nous avais dit qu'elle était en voyage d'affaires.
- Elle l'est, elle l'est, fit Ronan les regardant tour à tour.
- Referme la porte, Vulcan. Quant à toi, si sur l'unité, tu ne les vois pas crever, tu ne leur ouv..."
La porte se referma bruyamment derrière les loups-garous. Harry fulminait, il n'était pas le seul, Severus se demandait si on essayait de les rendre fous. Balthazar était perplexe, il s'inquiétait, aussi.
"Les gars, je ne sais pas pour vous, mais je commence à avoir peur.
- Comment ça ? demanda Harry qui était retourné s'asseoir sur son lit.
- Ils ont Remus avec eux, ils peuvent devenir loups-garous à volonté et Voldemort dit que les trois hommes qu'il avait rencontré semblaient avoir un chef. Nous croyons tous que c'est Lulou, mais elle serait à la tête de quoi ?
- Bonne question ! Voldemort, que vous ont-ils dit exactement ? demanda Severus.
- Que ma troupe et moi n'aurions aucune chance face à leur chef. Aurait-elle montée une armée ?
- Si oui, fit Charlie, horrifié, avec ces créatures, nous sommes en danger.
- Ne sautons pas trop vite aux conclusions, s'écria Balthazar. J'aime à penser que je connais Lulou, je ne crois pas qu'elle ferait une chose pareille. Elle n'est pas méchante, mais juste... folle, pleine de vie, quoi ! C'est ce que j'adorais chez elle.
- Tu ne nous aides pas, tu sais.
- Harry ?
- Tu l'as laissée parce qu'elle est loup-garou ! Ne te demande pas pourquoi elle fait semblant de ne pas te connaître. Elle ne nous aidera jamais, soupira le noiraud les yeux fermés. Au fait, le point de beauté à côté de ton oeil est ridicule.
- Hé !
- Non, c'est vrai. J'trouve que tu vas un peu loin, là. L'agent 007 n'avait pas besoin d'un masque, même ceux de Mission Impossible n'utilisaient pas leur maître en déguisement très souvent. J'me demande si tu sais toujours à quoi tu ressembles.
- Harry ! fit sèchement Balthazar en grattant son bras. C'est ma vie, tu restes en dehors. C'est hors contexte de toute façon à ce qui se passe maintenant.
- Hum ! Tout le monde !
- Quoi ? grogna Balthazar sur les nerfs.
- Qu'est-ce que c'est ? continua Peter.
- ...Des caméras de surveillance, fit l'espion en se frappant le front de sa main valide. J'étais tellement axé sur les enfants que je n'ai pas pensé à fouiller la chambre. Je perd ma formation, continua-t-il dégoûté de lui-même. Ils sont accompagnés de micro, donc ils nous voient et nous entendent.
- Quoi ? fit Voldemort en sautant en bas du lit. Merde ! Je croyais que ce salaud avait dit qu'il ne nous entendait pas !
- Cela peut être vrai, ces machines moldues peuvent se mettre en sourdine. Il a dû baisser le volume pour écouter sa musique lorsqu'on s'est mis à se hurler après.
- Parfait ! Ils ne savent pas qui je suis.
- Trois jours sans nouvelle, soupira Charlie, en cognant sa tête doucement sur le mur. Albus doit mourir d'inquiétude à notre sujet.
- Je l'avais totalement oublié celui-là, grogna Sirius.
- Nous sommes réellement à leur merci. Nous ne pouvons rien faire et même si on arrivait à sortir d'ici, imaginez le nombre de ces monstres nous courrant après. Harry et Voldemort ne peuvent pas transplaner... Nous ne pouvons rien faire d'autre qu'attendre que Lulou en est assez de son jeu, soupira avec hargne Severus.
- ...
- Hum ! Celui qui écoutait sa musique, comment il s'appelait ? demanda Harry.
- Le plus jeune, Arman, pourquoi ? répondit Voldemort sans bouger de son lit.
- Il avait l'air de bien connaître Remus.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? lui demanda Sirius en se redressant.
- Il y avait... J'sais pas, j'peux me tromper... Une sorte de lueur dans ses yeux... Comme s'il appréciait réellement Remus, beaucoup plus qu'un geôlier ne devrait, j'crois !
- De quoi tu veux parler ? s'écria Charlie en souriant des implications.
- Oh, s'il vous plaît ! C'est quoi ce mois-ci : "Romance avec Remus" ? "Sortez du placard en vrac" ? "Qui se cache sous le masque" ? "Maman, j'ai rajeuni le mort-vivant" ? S'il vous plaît ! pouffa Sirius.
- Sirius ! hurla Harry qui était tombé en bas de son lit de rire.
- Oh mon dieu ! Aïe... mon bras ! pleura Balthazar, sans se soucier de la référence à son changement de visage.
- Pas... pas mal comme résumé ! fit Peter, hilare.
- T... bégaya Charlie, rouge vif et essayant de reprendre son souffle.
- J'la trouve pas drôle, du tout, grogna Voldemort en tournant des yeux.
- Je suis du même avis que Voldemort, c'est pathétique."
Severus se recoucha pour penser et réfléchir. Quand Voldemort avait mis Hlynn et Destiny sur le tapis, il avait été si furieux qu'il avait dû leur tourner le dos pour ne pas exploser. Il avait passé ces quinze dernières années à tenter d'oublier sa femme et sa fille, surtout sa fille. Son mariage avait été arrangé entre la famille Snape et Fontaine. Hlynn était française et sorcière de sang-pure, ce qui avait beaucoup plu à ses parents. Le couple ne s'était jamais aimé, mais ils étaient tous deux devenus très rapidement amis. Surtout, parce que la jolie jeune femme semblait aimer la potomancie, l'art de concocter des potions en tout genre. Lorsqu'elle accoucha de Destiny, l'enfant les avait approchés, ils étaient devenus beaucoup plus complices dans ce qu'ils entreprenaient. Elle l'avait averti à maintes reprises que son travail était dangereux, qu'elle n'aimait pas Voldemort. C'était pour ça qu'il avait exigé le silence de leur famille sur leur mariage. Il ne voulait pas que des êtres mal intentionnés, ou les aurorrs, ne prennent sa femme et sa fille pour cible en tentant de l'atteindre lui. Résultat : ce fut lui, le monstre qui procura leur perte. La destruction de l'édifice moldue leur avait coûté la vie. Les années à suivre devaient le voir ronger par la culpabilité et la jalousie. C'était pour cette raison qu'il détestait aussi vivement Harry Potter. Le fils de James, celui qui, avec ses amis, avait rendu son adolescence un parfait enfer, avait survécu à Voldemort. Tandis que sa perle avait été fauché par un simple d'esprit. Il n'avait pas pardonné les Dieux de ce sort, il aurait préféré que ce fusse lui au lieu de son innocent bébé. Il aurait cette rancoeur à l'encontre d'Harry James Potter, le Survivant, pour le restant de ses jours.
"Voldemort ! Mmm ! Les gars, nous avons gagné le gros lot, s'esclaffa Érick.
- J'arrive pas à le croire, fit Vulcan. Il était sous notre nez, tout ce temps."
Les loups-garous repassaient la bande de la nuit dernière. Ils espéraient savoir comment les hommes étaient arrivés sur leur trace. Ils avaient à la place clairement entendu Severus vilipender Voldemort et Harry pour avoir fait chanter Charlie pour pouvoir les suivre au club. Amielle, Serena, Lauryn, Vulcan, Arman, Ronan, Dominic et Érick étaient assis en train d'écouter allègrement. Lauryn, une jolie amérindienne aux cheveux de soie, prit la parole :
"Les gars, comment diable Potter a fait ? On n'obtient pas le sang de ce mec facilement, là. De plus, c'était impossible qu'ils aient été dans la même pièce tous les deux pour faire l'échange.
- Bonne question ! s'écria Érick.
- Yô ! 'Faut se rappeler que le gamin a survécu au sort de la mort du plus vieux, ya know ! dit Serena.
- Vrai, Dominic dit aussi qu'ils ont tous les deux formés un lien, cette nuit-là, expliqua Arman.
- Une chose aussi extraordinaire ne pouvait qu'en créer une, continua l'aveugle. Ce lien n'est pas sanguin, mais magique. C'est pour ça que j'attendais avec impatience leur affrontement, mais là...
- J'vois ce que tu veux dire, dit Amielle. On devrait les forcer à se battre dans l'arène, ce serait spectaculaire !
- J'crois pas que cela fonctionnerait, bouda Dominic. Est-ce que vous ne remarquez rien de bizarre en provenance du corps de Harry Potter ?
- Non.
- Réécoutez la bande et regardez bien, je ne peux pas voir, mais j'entends parfaitement la voix de Voldemort et ses inflexions.
- ...
- Toujours rien, fit Serena.
- Je vois, dit Arman, en souriant.
- Moi, aussi, s'écria Amielle.
- Bien sûr, vous êtes tous les deux habitués à ce genre de personne.
- Coupe le suspense, Dom, fit agacé Érick.
- L'assurance. Voldemort n'a pas -plus- l'assurance qu'il dégageait lorsque je l'ai rencontré, expliqua Arman. Il s'est passé quelque chose.
- C'est ce que j'ai vu, dit Dominic. L'échange a mal -et bien- tourné, à la fois. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé, mais nous allons bien le découvrir.
- D'abord, le gamin a fait plusieurs erreurs. Il a omis le sang de la victime de son sort, dit Serena.
- Il a omis de diminuer drastiquement la distance entre les deux corps, renchérit Lauryn.
- J'espère qu'il a bien compté ses jours, ajouta Érick.
- Et qu'il a bien prononcé ses paroles, marmonna Vulcan.
- La potion n'est pas compliquée, sourit Arman, mais elle est une salope si on la rate. Enfin, c'est ce qu'elle dit. C'est la première fois que quelqu'un la manque, non ?
- Hum ! Est-ce qu'il l'a manquée ? dit Ronan.
- ...
- Euh ! Bonne question, on devrait le lui demander, fit Lauryn en se levant.
- Demander quoi à qui ? tonna une voix.
- Lulou ! Qu'est-ce que tu fous, ici ? s'écria Érick.
- Un... un rêve... cauchemar, plutôt. J'avais besoin de te parler.
- Calme-toi, chérie, fit Dominic.
- Qu'est-ce que vous faîtes tous ici ?
- Regarde, chou ! dit Amielle, en lui prenant le bras.
- ...
- Oh ! Ooooohhh !"
Lulou était revenue sans ses bagages, toujours en habits de soirées, ses courts cheveux dépeignés et l'air hagard. Lorsqu'on lui avait dit où se trouvait Dominic, elle avait couru vers la salle de sécurité. Son corps entier tremblait, tellement qu'elle se demandait comment elle avait pu faire pour apparaître en un seul morceau lors de la transplanation. Durant sa course, elle s'était empêchée de sangloter, surtout par pur stéréotype : les hommes ne versent pas de larmes. Quand elle avait vu tout ce monde dans la petite pièce, elle s'était calmée, un peu. Sa famille était presque entièrement réunie. Elle considérait plusieurs d'entre eux comme ses enfants, ses frères et soeurs. Elle se calma légèrement et leur demanda qui ils avaient l'intention d'interroger et sur quoi. Lorsque Amielle l'amena devant les écrans de surveillance, elle écarquilla des yeux et se remit à trembler. Plus vigoureusement. Tant, que Vulcan la poussa sur une chaise, qu'Érick lui prit le visage entre ses mains pour lui hurler au visage. Elle n'entendait rien, elle ne faisait que revoir son cauchemar, elle n'avait que le visage de l'amour de son adolescence présumée. Le dernier visage qu'elle avait vu durant son cauchemar.
Dominic qui était assis, tendu, essayait de comprendre ce qui se passait autour de lui. Érick et Arman paniquaient parce que Lulou semblait très instable émotivement. Dominic se leva, enfin, et sortit. À l'aide de ses mains, il retourna très lentement dans sa chambre. Il tremblait lui aussi et s'était éloigné pour ne pas inquiéter les autres davantage. Il ne voulait rien révéler de ce qu'il avait dit à Lulou, il y a près de trois semaines.
Remus sursauta en voyant entrer Dominic qui n'arrivait plus à se tenir debout. Il sauta prestement le rattraper avant qu'il ne s'écrase au sol. L'homme s'accrocha à sa chemise en tremblant. Ébahi par les larmes de sang qu'il voyait sur les joues blêmes de l'autre homme, Remus demanda :
"Dominic, que vous arrive-t-il ?
- Remus ? Oh ! Je vous dérange dans la lecture du calepin de votre frère ?
- Non, je n'ai pas encore trouvé le courage... Que se passe-t-il ?
- Remus, je vous en supplie. Rappelez-vous, restez vous-même. Coûte que coûte. Vous ne pouvez pas vous tromper, ni vous tricher... Vous n'en avez pas le droit...
- Ces larmes... Seigneur, Dominic ! Dîtes-moi, ce qui se passe ?
- La fin de mon rêve et le début du vôtre..."
Remus ne comprit rien, mais resserra ses bras autour des frêles épaules tremblantes du jeune homme. Il lui chantonna cette même berceuse. Il avait peur, maintenant. Il ferma les yeux et déposa sa joue sur le dessus de la tête noire de l'aveugle. Il se demandait ce qui se tramait au Refuge. Il ne voulait pas bouger et laisser seul Dominic. "Seigneur ! Tout ce que je souhaite, c'est que tout le monde s'en sorte et qu'il n'y ait pas de blessé, quelque soit mon choix... Serait-ce cela, ma prochaine décision ? Dominic, vous jouez aux devinettes... J'ai toujours été nul à ces jeux..."
Érick, accompagné d'Arman, Vulcan et Ronan, descendit le couloir étage. Ils étaient retournés par la réaction de Lulou et ils ne savaient pas ce qui s'était déroulé, mais ils allaient le découvrir, très bientôt. Elle leur avait demandé d'aller chercher les prisonniers et de les mettre dans une salle de classe. Ils l'avaient laissée avec Amielle et Serena. Lauryn était partie vérifier que Remus était toujours dans sa chambre.
Vulcan ouvrit la porte et grogna profondément dans le fond de sa gorge. Peter tomba en bas de son lit, il dormait d'un sommeil léger et troubler. Les autres occupants de la pièce sursautèrent et se tournèrent vers les nouveaux venus. Balthazar qui détestait se faire surprendre de la sorte décida de parler :
"Lulou, qu'est-ce qui se passe, hein ? Je te croyais en voyage.
- La ferme, le traître. On vous change de salle. Faîtes un faux pas et Ronan vous mange. Il est devenu expert en la matière, compris ?
- Écoutez ! Je ne fais pas un pas, okay ! Tant que...
- C'est lui ? interrompit Érick.
- Ouais, dit Vulcan, en souriant.
- Parfaitement ! fit Arman, en prenant le visage d'Harry dans sa main et regardant ses yeux rouges.
- Ditto, ditto ! ricana Ronan.
- Vous ferez un pas, Harry Potter... Ou serait-ce Thomas Marvolo Riddle junior ? dit Érick en se tournant vers le mage dans le corps de Harry.
- Oh, merde !
- C'est long, très long, fit Ronan, en secouant la tête rapidement.
- Suivez-nous, gentillement. Nous allons vous poser des questions."
Voldemort avait légèrement pâli lorsque la petite femme avait prononcé son nom. Rien ne tournait en sa faveur. Ce corps n'était pas sien. Il l'opérait mal. Il n'avait pas de pouvoir. La réunion de ses mangemorts est demain. Et il se trouvait dans l'antre de ses ennemis qui n'aurait pas de scrupules à le dévorer. Non, rien n'allait plus pour lui.
