OBJETS DU DESIR
Auteur : AZRAEL
DISCLAIMER : toujours pareil. Les personnages et le monde merveilleux de Harry Potter sont de J.K. Rowling, et l'auteur de cette fic est AZRAEL. Il n'y a que la traduction qui m'appartient.
Pairing : Harry/Draco, Hermione/Snape
Rating : R pour les dialogues pour l'instant mais dans la deuxième partie de ce chapitre ça sera à cause de la présence de scènes à caractère sexuel, entre couples hétéro mais aussi entre hommes.
A partir de maintenant, les chapitres sont plutôt longs et je mettrais trop de temps pour les traduire en entier (ben oui j'ai une vie aussi !). Aussi je vais faire comme Azrael et les découper en plusieurs parties (part 1, 2…) Et toutes mes excuses pour le retard.
Et avant de commencer, gros bisous à tout le monde et voici les réponses aux reviews (je vous adore tous, merci pour vos messages) :
Artemis : merci d'être toujours aussi fidèle, tes reviews me font toujours autant plaisir. Alors voilà la suite et j'espère que ça te plaira autant. Dis-moi ce que tu en penses. Gros poutous !
Galaria : salut ! comme tu vois je continue ! en fait j'aime pas quand quelqu'un arrête brusquement sa fic ou sa traduction. Même s'il a ses raisons, c'est très frustrant pour le lecteur de ne pas connaître la suite surtout s'il s'est passionné pour l'histoire. Alors même si plus personne ne me lit, je continuerais. Mais bon je serais très, très, très, très.. triste. Enfin bref, pour Harry et Draco faudra un petit peu de patience, ça va commencer…….. ta da….. dans la fin de ce chapitre que je posterai la semaine prochaine si tout va bien. Bye !
Drakynouchette : merci pour ton compliment, j'essaie de faire de mon mieux pour traduire et j'ai l'impression de m'améliorer au fil des chapitres mais bon c'est peut-être qu'une impression. Faut pas hésiter à me dire s'il y a un truc qui va pas. Alors pour la retenue, c'est tout de suite !! Bisous
Khalan : bref mais précis ! alors voilà la suite !! désolée pour l'attente mais j'ai été très occupée la semaine dernière et j'avais pas fini la correction de ma traduc'. A bientôt j'espère.
Cookie : moi aussi je trouve que le prologue est très émouvant, j'espère que t'as lu la suite et que tu as aimé. Dis moi vite ce qu'en t'en penses !
Lou4 : effectivement Draco a été assez pourri dans le genre mais c'est comme ça qu'on l'aime !
Pioupiou : merci et ne t'inquiètes pas, je continue à traduire même si ça me prend énormément de temps et de nuits blanches (la fille qui exagère presque pas… lol !) Bisous
Saael' : mais alors qu'est-ce qui t'es arrivé ? j'espère que ça va mieux et que ton plâtre ne te gêne pas trop pour laisser des petits messages ! lol ! Enfin bon courage parce que c'est vraiment gênant surtout quand c'est du bras qu'on se sert tout le temps, quoique pour ton cas je sais pas. Bon alors t'a pas compris quoi sur Lulu ? Quoique ça sera peut-être plus clair avec ce chapitre. En tous cas n'hésites- pas à poser toutes les questions que tu veux et j'essaierai de te répondre au mieux mais pas de spoilers ! Et merci encore pour tes encouragements, ça m'a fait hyper plaisir ce que tu m'as écrit. Allez bye et mille millions de mille millards de bisous (y'a en assez là ? ^_^)
Bonne lecture !
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CHAPITRE 4 : Quoi qu'il arrive durant la nuit (Part 1)
Draco, ayant sagement décidé de ne pas aller déjeuner le matin suivant, flottait langoureusement au centre de la baignoire de la taille d'une piscine de la tour Sud-Ouest, surveillé par la statue de Circé qui regardait la silhouette nue avec un sourire lubrique aux lèvres. De temps en temps elle jetait d'une grande coupe de cristal un mélange de sels minéraux et de parfums dans la baignoire et l'appelait pour qu'il vienne vers elle. Il savait qu'il valait mieux partir.
Il fixa les nymphes en pierre qui peuplaient le plafond, gambadant joliment, lui montrant leurs membres délicieusement androgynes et promettant toutes sortes de plaisirs avec leurs sourires aguichants. Il se demandait si elles présentaient ce spectacle à tous ceux qui entraient dans la salle de bain. Il avait aussi conscience d'un fantôme qui venait ici pour regarder. Elle restait dans la pénombre et il ne prêtait pas attention à sa présence. Il se disait que, s'il était un fantôme, il ferait probablement la même chose.
Au souvenir de l'expression sur le visage de Granger quand Snape l'avait empoigné il rit tout bas. Cela avait été un de ces moments sans prix qu'il savait qu'il conserverait très précieusement pendant très longtemps. Néanmoins, il avait été surpris quand Snape n'avait pas exigé son renvoi, Draco l'avait espéré. Rien ne lui aurait donné plus grand plaisir que de voir la Je-sais-tout Sang-de-Bourbe mise à la porte du seul endroit où elle semblait déterminée à rester pour toujours. Il n'avait aucun doute qu'elle finisse professeur ici. Il avait déjà décidé que ses propres enfants, s'il devait jamais en avoir, seraient envoyés à Durmstrang.
"Il est temps d'y aller, Mr. Malfoy."
Il regarda dans la direction de Circé qui s'était agenouillée à côté du bassin. Elle lui faisait toujours savoir quand il se faisait trop tard, les nymphes sur le plafond semblaient déçues. Il nagea vers le côté auprès d'elle et suivit avec un doigt le marbre froid de son visage. "Merci amour" lui dit-il et donna un coup de langue le long du contour de la mâchoire de pierre, "je te verrais demain" et avec ça il se souleva hors du bassin et s'enveloppa dans une épaisse serviette moelleuse.
"Tu es sûr que tu n'aimerais pas embrasser ma bouche ?" demanda-t-elle, "tu la trouveras plus chaude que ce que tu crois."
Il sourit et répondit doucement, "Maintenant, mon amour, pour quoi est-ce que tu me prends?" Il leva les yeux une fois encore sur les nymphes au plafond. Il n'avait aucun désir de finir comme une d'entre elles. Elle avait l'air aussi déçue qu'une statue de pierre pouvait l'être et retourna à sa position debout, devenant dure et inanimée. En faisant signe d'un rapide au revoir aux ornements de la salle de bains et à son fantôme dissimulé, il retourna à sa chambre pour se préparer pour les cours.
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"Je vais le tuer," était en train de grommeler Ron entre deux bouchées de pain grillé, "je vais fracasser ce sale visage de Malfoy, et ensuite je le tuerai."
Harry le laissa fulminer, plus soucieux de l'état d'esprit d'Hermione que par celui de Ron. Ron n'avait jamais apprécié Malfoy ; c'était juste une extension de ça. L'humiliation d'Hermione ajoutait simplement du combustible à ce feu particulier et cela n'ennuyait pas vraiment Harry. Malfoy était pourri jusqu'à la moelle, juste comme la lignée de toute sa famille l'avait été. Harry acceptait cela, et si Ron voulait tempêter pendant quelques autres heures, il pouvait. Hermione, d'un autre côté n'était pas en colère du tout, elle était simplement silencieuse et triste. Elle ne parlait pas du tout à Ron et parlait à Harry seulement quand elle avait besoin. Elle avait été humiliée et avilie pas seulement par Malfoy, mais par tout le monde dans le jeu la nuit dernière. Ce qui accablait Harry était que Ron et lui avaient été autant à blâmer que quiconque.
Ron lui avait raconté ses commentaires de "foutument laide". Hermione n'avait jamais frappé Harry comme étant quelqu'un qui se tracassait à propos de son apparence. Elle ne s'inquiétait jamais avec du maquillage, elle ne se donnait jamais la peine de faire quelque chose de spécial avec ses cheveux et elle ne s'était certainement jamais plaint au sujet de son apparence. Il avait toujours supposé qu'elle était bien dans sa peau. Cette indication, que peut-être elle ne l'était pas, le décontenançait. Si Hermione n'était pas solide, qui le serait ?
A la Table des Professeurs, Snape avait l'air d'humeur massacrante et décidément le pire à supporter après son bain improvisé à deux heures du matin. Harry se rappelait comment il avait l'habitude de passer ses nuits à rôder dans les couloirs, il semblait que dernièrement il dormait en fait, et Harry se demandait ce qu'il utilisait pour tenir les cauchemars en échec et il se demandait s'il dormirait profondément à nouveau après l'intrusion de la nuit dernière. Pour la seconde fois de sa vie Harry ressentit une pointe de pitié pour l'homme. Il ne pouvait pas vraiment lui reprocher d'avoir donné une retenue à Hermione ; personne ne le ferait à sa place. Il était seulement reconnaissant qu'il ne l'ait pas renvoyée.
"Nous devrions lui dire que c'était le défi de Malfoy," était en train de radoter Ron, "il devrait comprendre ça."
Harry doutait que le gamin le moins populaire de l'école ait jamais été invité à jouer Action ou Vérité, ou qu'il aurait été assez stupide pour le faire si on le lui avait demandé. Non, Snape ne comprendrait pas le concept de Malfoy contraignant Hermione à faire la blague sans l'utilisation du sort 'Imperio'. En outre, quand cela concernait Draco Malfoy, Snape avait un angle mort plus large qu'un terrain de Quidditch.
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Archibald Semeuse se recula pour admirer son œuvre. Ses mangemorts étaient retenus en arrière de lui dans leurs vitrines de verre. Seul son Ange de la Mort n'était pas encore scellé pour le premier des visiteurs. Il l'avait soutenu dans l'angle de la vitrine où il ressemblait à une poupée de porcelaine surdimensionnée.
"Maintenant Lucius," dit-il de manière presque paternelle, "je veux que tu gardes ta tête vers le haut, ainsi les gens peuvent te voir, ça ne le fera pas de l'avoir baissée sur ta poitrine maintenant n'est-ce pas ?"
La tête de Lucius tomba en avant dès qu'il le relâcha. Il fit impatiemment un bruit désapprobateur et releva sa tête, la reposant sur l'inclinaison contre le côté en verre de la vitrine. Il n'avait pas le cœur à attacher ses membres avec du fil de fer comme il avait fait aux autres. Le fil métallique exigeait de couper et forer dans la chair et les os et la première règle dans le fait de collectionner était celle-ci : si vous avez un spécimen parfait, ne rien faire pour l'endommager. Il n'aurait jamais gâter cette chair, au moins dans aucune façon où ça diminuerait sa valeur esthétique.
Sa première tâche avait été de le nettoyer. L'état dans lequel il était arrivé montrait réellement seulement un peu de son vrai potentiel. Il était encore revêtu par les loques immondes dans lesquelles il avait été embrassé et puis jeté dans une des plus profondes cellules d'Azkaban pour dépérir et attendre une sorte d'utilité. Les corps des Mangemorts embrassés vivaient dans un état brut de semi-hibernation. Ils respiraient à un taux plus lent et moins profond qu'un fonctionnement humain normal et ils pouvaient rester de longues périodes sans nourriture mais cela ne pouvait pas être illimité.
Ils avaient les fonctions de base fondamentales pour leur permettre de vivre. Ils mangeaient, buvaient, dormaient, déféquaient, urinaient et respiraient. Si leurs vies étaient en danger, leurs corps les forçaient instinctivement à marcher et à bouger leurs membres, mais de tels gestes étaient limités et exigeaient d'énormes quantités d'énergie. Dans les plus profondes cellules d'Azkaban pendant quatre mois, ils avaient en effet bougés, ils étaient obligés, ils avaient besoin de manger. Après avoir pompé son estomac, il trouva quelque chose qui ressemblait remarquablement à un rat à moitié digéré et une autre viande étrangère qui aurait pu être humaine. Ce n'est pas que Lucius avait su ce qu'il était en train de faire, ils n'avaient aucune pensée consciente, ils avaient seulement des réactions qui leur permettaient de survivre. C'était franchement un destin final pire que la mort.
Semeuse doutait fortement que son ange avait un quelconque concept de ce que son nom était encore, mais il le désignait toujours sous le nom de Lucius, le disant comme si cela aurait été en Latin ancien, comme Lu-shus. Aurait-il jamais rencontré Lucius Malfoy antérieurement au Baiser, l'homme lui aurait jeté un sort pour son oubli de s'adresser à lui d'une telle façon. Il avait toujours été très attentif de le présenter sans arrêt comme pour ne laisser aucun doute quant à la prononciation de son nom. "Luce-ee-us Malfoy."
Ainsi lorsqu'il travaillait Semeuse lui parlait, lui racontant en détail ce qu'il était en train de faire, ("je vais te déshabiller, je vais pomper ton estomac, je vais te laver, je vais te couper les ongles") et il prenait beaucoup de plaisir dans son travail. Au moment où les couches des immondices tombèrent, la beauté de ce qui s'étendait dessous fut dévoilée. Il était beaucoup trop maigre, le produit de mois de manque de soins. Toute la graisse qu'il avait autrefois était depuis longtemps partie et ce qui restait étaient de longs muscles nerveux, lentement en train de s'altérer faute d'usage dans une douce chair pâle. Semeuse avait enlevé ses gants pour finir le travail, autorisant ses mains à parcourir l'étendue de la peau chaude, pour le toucher intimement, testant ses réactions à la stimulation. (Le corps fonctionnait encore, mais le visage ne portait aucun enregistrement que quoi que ce soit ne se soit produit). Il avait lavé les long cheveux pâles et les avait démêlés. Ils étaient longs, jusqu'en haut des cuisses de son ange, de la couleur du clair de lune et aussi doux que du fil de la Vierge. Ce fut quand il rasa son visage que Semeuse avait pu vraiment savourer la beauté qu'il avait devant lui. Sa mâchoire était fine, se terminant en un menton pointu et la courbe de sa bouche était sensuelle.
Il était parfait, chaque aspect de lui. Semeuse sentait pour la première fois et non la dernière, qu'il ne voulait pas que le monde le voit, c'était son spécimen, son ange. Mais le Ministère poserait des questions s'il n'était pas exposé, ils étaient déterminés à l'avoir. Il était très important, il avait été un des pires apparemment. Semeuse avait entendu les rumeurs, mais en regardant son trophée, cela lui était égal si elles étaient vraies. Semeuse se souciait seulement de la beauté. Quand Lucius Malfoy se transforma d'un Mangemort marchant et parlant au spécimen posé devant lui, il cessa d'être un être qui voit et qui ressent. Il était une œuvre d'art maintenant, il était l'œuvre d'art de Semeuse.
"Peux-tu m'entendre Lucius ?" chuchota Semeuse et il sourit. "Eh bien, peut-être pas."
Il s'inclina en avant et embrassa le coin de l'œil de Lucius aussi légèrement qu'il aurait épousseté le plus ancien morceau de parchemin. Sa langue trembla à travers la texture soyeuse des cils de Lucius et ensuite glissa en bas vers sa joue, laissant une trace brillante de salive dans son sillage et finalement trouva passage entre les lèvres merveilleusement incurvées.
Lucius Malfoy cligna des yeux.
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Pour Hermione, toute la journée passa trop vite et sa crainte de la retenue du soir la provoquait à subsister tout simplement durant la journée plutôt que d'y prendre une quelconque part active. Elle s'était forcée elle-même à manger un gros déjeuner, étant donné que Snape la voulait en retenue à 5h30 et que le dîner était à la même heure. Elle doutait que le Maître des Potions aurait un bon plateau de sandwiches qui l'attendrait.
Elle était parvenue à ignorer Ron qui avait passé la journée à la suite à insulter et menacer Malfoy qui avait dit de sa voix traînante des réponses paresseuses avec l'art de quelqu'un qui est faiblement amusé mais finalement ennuyé par la provocation. Harry avait essayé d'entretenir son moral, en lui faisant observer que, quoi qu'il se soit passé, Snape ne pouvait guère lui faire du mal et qu'elle était au moins toujours à l'école, aussi il n'avait pas fait le pire. Bien sûr, aucun d'entre eux ne savait réellement ce que le pire de Snape pouvait sans doute être.
En classe, le Maître des Potions avait semblé seulement un peu plus désagréable que d'habitude et elle était sûre qu'il avait ajouté de l'Essence Matricaria supplémentaire à son chaudron ce qui amena sa Potion de l'œil Angélique à devenir rouge sang au lieu d'argent. Elle ne dit rien sur ça (bien que Harry s'était hérissé de fureur) et accepta de rater cette potion particulière. Elle n'avait aucun doute qu'elle pouvait la faire correctement, elle la ferait à nouveau dans son propre temps juste pour s'en assurer. Ce fut pendant le cours de Potions qu'il l'informa de l'heure où elle était requise pour sa retenue.
"Et pour le dîner ?" lui avait demandé Harry dans une voix qui résonnait remarquablement comme une provocation et Hermione avait tressailli et voulait lui dire qu'elle n'avait pas besoin qu'il la sauve du Méchant Maître des Potions. Mais c'était la manière d'Harry de négocier les choses et quand Snape avait simplement tourné son œil cynique vers lui et ricané avant de s'éloigner majestueusement à grands pas, Hermione avait compris qu'elle aurait à écouter une demi-heure de déclamation au sujet de cela aussi.
Une fois que les leçons furent finis elle retourna à la tour pour rapidement commencer à faire quelques devoirs, se changea dans un ensemble plus chaud de robes et se mit en route pour les cachots.
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Artemisia Absinthium
30 g de Feuilles d'Armoises
8,5 g de tiges, feuilles et fleurs d'Hysope
1,8 g de Racines de Calames
6,0 g de Mélisse
30 g de graines d'Anis
25 g de graines de Fenouil
10 g d'Anis étoilé
3,2 g de graines de Coriandre
4,2 g de Feuilles de Menthe
1 g de Zeste de Citron
4,2 g de Racine de Réglisse
Commencer à la pleine lune,
Macérer et distiller les ingrédients et laisser infuser pendant la moitié du cycle lunaire.
Filtrer le liquide et décanter un cycle lunaire.
Diluer avec 75% d'Alcool.
Décanter un cycle lunaire.
Verser une part de liqueur, brûler un cube de sucre dans la Liqueur. Verser six parts de glaçons à travers le sucre caramélisé. Le précipité devrait être évident.
Absorber immédiatement.
Le Professeur Severus Snape ajouta les fleurs d'Hysope à son pilon et mortier et décida qu'il enseignait vraiment depuis beaucoup trop longtemps. Il avait seulement l'intention de rester jusqu'à ce que le Seigneur Sombre soit bel et bien mort (ou avait triomphé, dans quel cas il aurait simplement ajusté ses loyautés et aurait survécu), de l'un ou l'autre côté, il n'était pas censé être encore ici, enseignant à des enfants imbéciles comment préparer des potions qu'ils n'utiliseraient jamais. Il fut une époque où ses classes avancées étaient sa seule consolation, maintenant ses classes avancées incluaient Harry Potter et cette fille Granger née Moldue qui avait décidé de prendre congé complètement de ses sens et qui avait lancé avec force de l'eau sur lui à deux heures du matin.
Si seulement il avait attrapé sa baguette avant qu'il se réveille vraiment. Il pouvait s'entendre dire alors ; "Réellement, Albus, c'était un accident. Elle a jeté de l'eau sur moi, j'ai réagi instinctivement," et la fille serait parti et non en train de revenir dans les cachots pour lui donner plus d'affliction.
Il avait voulu partir après que la guerre soit finie, mais Dumbledore possédait vraiment son âme. Il avait posé l'évidente question. Qui l'emploierait ? Que ferait-il s'il n'était pas ici ? Severus avait un assez joli domaine à lui dans le Wiltshire, laissé pour lui par un Père qui s'était accroché amèrement à la vie dans un vain espoir de trouver un autre héritier qu'il considérerait suffisamment digne d'hériter. Bien sûr le vieux salaud avait réussi à perdre au jeu tout ce qui ressemblait à de l'argent qui bénéficiait au domaine, avec tout le respect que le nom de famille de Snape avait toujours pu se permettre. En dépit des nombreuses offres de Lucius Malfoy pour acquérir l'endroit (il était voisin de sa propre propriété et les Malfoy détestaient juste l'idée de ne pas posséder tout ce qui était à l'horizon), Severus l'avait gardé, espérant pour qu'un jour en fait être capable d'y vivre.
Pour l'instant il devait payer pour son entretien. Pour faire ça, il avait besoin d'un travail et Dumbledore avait raison, qui l'emploierait ? Il avait un caractère odieux et mesquin, un homme avec un peu plus que son talent pour les Potions, un penchant pour la Magie Noire et une capacité à jouer des côtés à merveille, pour dire du bien de lui. Bien que ses qualifications étaient bonnes, il n'y avait pas beaucoup de gens qui avaient confiance en lui tant qu'ils pouvaient le repousser. Dumbledore semblait être la seule personne voulant ou pouvant volontiers regarder sous la façade, et si la confiance du vieil homme en lui était garantie, même Severus ne savait pas.
Il resterait selon toute probabilité ici jusqu'à ce qu'il meure. C'était un sort qu'il considérait secrètement assez juste étant donné ses péchés. Ce n'était pas tellement un destin terrible, il avait le luxe de se permettre de faire toutes les potions qu'il aimait, et bien que sa passion pour elles avait diminué au fil des ans, il y avait encore certaines choses qu'il aimait préparer en vitesse. L'Absinthe d'Artemisia étant justement une d'entre elles. Sa nature même assurait qu'il soit à peu près laissé tranquille par la plus grande partie de l'établissement, personnel inclus, sauf deux exceptions notables.
Il était connu pour sortir dîner en de régulières occasions avec Minerva McGonagall, provoquant toutes sortes de spéculations parmi le personnel général qui n'aurait jamais fait de commérages devant lui et qui également ne se rendrait jamais compte que la plupart de leurs conversations à lesdits dîners tournaient autour de deux sujets. La relation plutôt tempétueuse de Minerva avec le Directeur de l'école (il semblait que Dumbledore, en dépit d'être infiniment sage, n'avait absolument aucune idée de la psyché féminine. Minerva voulait le mariage, lui pensait que les choses étaient très bien comme elles étaient, ils étaient ensemble depuis 50 ans, et Severus n'avait aucun doute qu'elle s'était lamenté pour la même quantité de temps) et la vie amoureuse de Severus ou plutôt son absence (les conversations étaient habituellement à sens unique sur ce compte. Minerva commencerait à s'en prendre à lui au sujet de trouver une gentille fille pour s'installer avec et Severus mangerait et se renfrognerait).
Son autre régulier partenaire de conversation était Dumbledore lui-même qui viendrait se lamenter sur sa relation plutôt tempétueuse avec la Maîtresse des Métamorphoses (pourquoi diable, après tout ce temps ensemble Minerva voulait-elle encore le mariage ? Les choses sont justes, elles étaient très bien comme elles étaient, n'est-ce pas ?) et depuis que la Guerre était finie ils jouaient aux échecs tandis que Dumbledore le harcèlerait au sujet de trouver une jolie fille pour s'installer avec. Dans ces cas-là, Severus se renfrognait et positionnait soigneusement ses pièces d'échecs pour la mise à mort. Dumbledore pouvait faire des choses avec une baguette que personne n'avait jamais vu avant, mais il ne pouvait pas gagner aux échecs… jamais.
Ainsi, son destin n'était pas aussi mauvais et après que cette année sera finie il n'aura jamais plus à reposer les yeux sur Harry Potter et il pourra conjurer ce fantôme particulier à être enterré. Ce sera jusqu'à ce que la petite progéniture du héros débarquera. Severus frissonna et espéra contre toute espérance que ce sera une fille et qu'elle tiendrait de sa mère, qui que soit cette malheureuse fille serait.
Il retourna son attention vers le mélange devant lui et ajouta l'Anis Etoilé. C'était en train de commencer à sentir merveilleusement la réglisse, ce qui voulait dire que cela avançait gentiment. Il ajouta le contenu du pilon et du mortier pour la décantation sur le brûleur et observa comme cela virait au vert émeraude.
Quand il y eut un coup à la porte il savait exactement qui c'était, aussi il la laissa attendre et mijoter un peu avant de crier "Entrez."
Elle se glissa dans la salle de classe et avec hésitation elle alla vers le bureau, ses yeux effleurant la potion sur laquelle il était en train de travailler. "Je suis ici pour la retenue, Monsieur," dit-elle.
"Je sais cela Melle Granger," jeta-t-il d'un ton cassant et elle mâchonna sa lèvre et regarda vers ses chaussures. Il remua la potion et retourna son dur regard pénétrant sur elle, l'observant traîner les pieds embarrassée et mâchonner sa bouche. Il était étonné que cela ne saignait pas avec la quantité de fois qu'elle faisait ça. Il détestait ça comme habitude, mais l'effet secondaire était que cela faisait gonfler un peu sa lèvre inférieure et que cela rendait en fait sa bouche en quelque sorte attrayante. Il se demandait si elle savait ça quand elle le faisait. Elle le savait probablement, vaniteuse petite friponne.
Il était désagréablement conscient qu'il la trouvait attirante. Depuis un an maintenant. Il doutait fortement que quelqu'un d'autre aussi, elle n'était pas particulièrement grande et son visage était quelque peu ordinaire pour les modes actuelles. Elle avait des yeux bruns clairs, un visage en forme de cœur avec un nez couvert de tâches de rousseur et une petite bouche avec une lèvre inférieure souvent enflée sur laquelle il fantasmait parfois de mordre. Elle avait commencé à nouer ses cheveux indisciplinés en arrière ce qui était probablement une bonne chose vu que si elle allait faire une carrière avec des potions (comme elle était menaçante à faire d'après ses feuilles de carrière) elle aurait besoin de les garder en arrière et en dehors de son travail. Il avait perdu le compte des fois où il corrigeait son travail au fil des ans seulement pour y trouver un grand long cheveu. Autrement il les préférait détachés, il aimait la façon dont ils frisaient quand le temps était humide.
Il avait de la chance que son appréciation de son aspect physique était tempérée par son aversion absolue pour sa personnalité. Elle était exactement ce qu'il détestait chez une femme. Elle était une Je-sais-tout qui apprenait tout d'un livre mais qui n'avait aucune réelle compréhension de la vie. Elle pouvait accomplir n'importe quel sort ou charme à la perfection et elle s'attendait à des applaudissements quand elle le faisait. Elle était toujours en train d'ouvrir la bouche sur ce qu'elle savait, quand ce qu'elle ne savait pas pouvait remplir des volumes entiers. Elle laissait les garçons prendre toute la gloire et lui marcher sur les pieds. Néanmoins, elle était une élève et elle était suffisamment chanceuse pour avoir survécu à la guerre, aussi elle avait toute sa vie pour devenir meilleure à ça. Simplement à condition qu'elle le fasse aussi loin de lui.
"En bas de ces escaliers" dit-il en indiquant de sa baguette. Le mur opposé s'ouvrit et une cage d'escalier apparut. "Vous trouverez ma pièce de stocks personnels."
"Mais je croyais que vos réserves personnelles étaient…" Elle s'arrêta.
"Manifestement vous devriez installer un filtre entre votre cerveau et votre bouche la semaine prochaine Melle Granger ?"
"Oui Professeur"
"Et je présume que je peux ajouter le vol à la liste de vos méfaits ?"
"Non !" Elle mâchonnait avec acharnement. "Je…euh. Non, Monsieur."
Il sourit, prenant plaisir à sa gêne. Il n'était pas idiot. Les élèves volaient dans le bureau des Maîtres de Potions depuis des temps immémoriaux. Il avait certes fait quand il était étudiant. Sa première commande d'affaires avait été de trouver une cachette plus sûre.
"Vous constaterez, Melle Granger, que je ne garde pas tout à une telle facile portée de la populace étudiante. Ce que vous trouverez en bas des escaliers est parmi les plus… toxiques… des ingrédients, et vous, étant l'excellente élève que vous êtes, je suis certain que vous serez capable de les manipuler convenablement."
Il était bien conscient que sa référence à son excellence comme élève sonnait comme une insulte. Il faisait ça une pratique de ne jamais faire d'éloges à ses étudiants, surtout à ceux qu'il trouvait déplaisants. Il était aussi bien conscient qu'elle était son élève vedette et le fait qu'elle était une Je-sais-tout Gryffondor Née Moldue l'ennuyait outre mesure.
"Vous irez en bas," continua-t-il, "et vous trierez et cataloguerez tous les ingrédients et potions. Tout ce qui est en train de décanter doit être approché avec précaution étant donné que beaucoup sont volatiles et que je détesterai devoir aller chercher les elfes de maison pour qu'ils vous raclent du mur. Il ricana presque à sa réaction. "Si vous constatez que quelque chose est en train de s'épuiser, vous en prendrez note. Vous nettoierez à fond les bocaux de tout ce qui est vide ou presque vide et les mettrez à part. Je compte sur vous pour faire tous les efforts pour avoir fini cela avant de partir ce soir parce que je ne veux pas devoir vous faire revenir demain à cause de votre incompétence… Oh, et je m'attends à ce que vous faîtes tout cela sans l'aide de la Magie."
Sa bouche s'ouvrit en grand.
"Je vous remercierai d'arrêter de rester la bouche ouverte comme un poisson, Melle Granger, et je vous suggère de vous y mettre, j'espère en réalité avoir du sommeil cette nuit."
Elle avait l'air d'être sur le point de pleurer et il pria silencieusement pour qu'elle ne le fasse pas. Les femmes qui étaient en proie à d'accès de crises de nerfs le rendaient fou et considérant la quantité de filles (et de garçons) qu'il avait fait pleurer au fil des ans, il était étonnant qu'il soit encore sain d'esprit.
Mais elle ne pleura pas, elle dit misérablement, "Oui Monsieur" et descendit les escaliers.
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"Impedimenta !"
Harry avança sur Malfoy qui était étendu sur le dos en respirant lourdement, ses yeux brillant follement comme il réfléchissait à ce qu'il allait faire exactement maintenant. Cela avait été un coup bas et Harry le savait, jetant le sort de 'Reducto' et explosant une boîte de pacotille en porcelaine et tandis que l'attention de Malfoy était momentanément détournée, il l'avait frappé avec l'Impedimenta ce qui l'avait renversé dans sa position actuelle. Mais Malfoy était excellent dans la protection et semblait capable de tout esquiver. Harry était devenu désespéré de le frapper malgré tout ce qu'il connaissait et de n'importe quelle manière qu'il faisait.
Il avançait sur Malfoy, qui en dépit de sa position sur le sol était juste autant puissant et leva sa baguette.
"Expelliarmus"
"Protego." Le pouvoir du bouclier de Malfoy envoya le sortilège désarmant sur le côté de façon efficace et il disparut inoffensivement dans le mur.
Harry ouvrit la bouche pour projeter quelque chose d'autre au sorcier aux cheveux blonds en face de lui. Il allait gagner, il gagnait toujours ces choses-là. Malfoy pouvait esquiver et protéger tout ce qu'il voulait, mais quand cela revenait à ça, Harry était le vainqueur. "Primus Apnoea !" hurla Malfoy avant que Harry puisse sortir quelque chose et un jaillissement d'une lumière d'un jaune brillant se précipita hors de sa baguette et frappa Harry carrément dans la poitrine.
C'était comme si des mains parvenaient dans sa poitrine et pressaient chaque dernière once d'air de ses poumons. Il essayait désespérément de respirer de l'air seulement pour découvrir que sa gorge était obstruée. Il ne pouvait pas respirer, pas même la plus petite prise d'air était possible et il ouvrait follement de grands yeux vers Malfoy qui fit une pause pendant un instant et eut un rire bref et mordant au succès du sort.
Malfoy se souleva du sol et lentement, posément, commença à enlever la poussière de lui-même, cueillant même le plus minuscule morceau de peluche sur ses robes, et lissant ses cheveux.
"Tu aimes ça Potty ?" parla-t-il d'une voix traînante, "j'ai trouvé celui-là moi-même, mais je dois dire, cela a marché beaucoup mieux que j'aurais pu espérer."
Un mince filet de bave commençait à se répandre de la bouche de Harry, il amena convulsivement une main à sa gorge tandis qu'il gardait l'autre, qui tenait encore sa baguette, pointée sur Malfoy, pas qu'il puisse parler ou même se concentrer assez fort pour lancer un sort.
"Cette babiole appartenait à ma Mère," siffla-t-il, "tu ferais mieux d'espérer que je puisse la réparer."
Harry pouvait à peine se tenir debout maintenant. Quand est-ce que Malfoy allait contrer le sortilège ? Pas bientôt. Le blond était en train de sourire largement avec un plaisir malicieux comme il regardait Harry tomber à genoux, les yeux verts commençant à être exorbités et il faisait des gestes frénétiques à Malfoy pour qu'il le libère.
"Allons allons Potter, tu dois parler plus fort. Je ne comprends pas ce que tu es en train d'essayer de me dire."
Quel putain de mauvaise petite merde, il était plus semblable à son Père que Harry aurait pu jamais prévoir. Harry se traîna lui-même sur ses pieds et tituba hors de la pièce et dans le couloir, Malfoy le suivant à la piste le long derrière en riant gaiement et évitant la trace de salive que Harry était en train de laisser dans son sillage.
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Hermione siffla vivement à travers ses dents et laissa tomber la fiole qu'elle était en train de tenir. Elle aurait dû vraiment demandé pour des gants, pas que ce sale con en-haut lui en aurait donné. Elle inspecta sa main que le contenu de la fiole avait éclaboussé et fut effrayée de voir la chair bouillonner avec colère. Par les Dieux ça faisait mal, c'était la quatrième fois dans autant d'heures qu'elle avait fait ça et elle était en train de devenir de plus en plus frustrée par sa propre maladresse. Elle lança rapidement un sort de guérison sur la blessure et la brûlure s'apaisa, en laissant une marque d'un vilain rouge comme une cicatrice.
Elle s'accroupit et nettoya la fiole brisée et maudit l'heure qui avait donné naissance à Snape. Puis elle maudit la mère de Snape pour avoir mener à bien le travail avec ce con visqueux, puis elle maudit son Père pour avoir produit la semence qui l'avait engendré. D'ailleurs elle devait en réalité tenir compte du fait qu'il était en réalité l'enfant d'un pauvre couple. Comme ce devait être horrible pour eux. Il n'était pas si vieux, pas vraiment, à peu près du même âge que ses propres parents et elle avait encore ses Grands-Parents des deux côtés aussi il y avait des chances que les parents de Snape soient encore en vie… Que devaient-ils penser de ce dégoûtant produit qu'il était devenu ? Elle ressentit un moment de la pitié pour ce couple qu'elle n'avait jamais rencontré.
Il aurait su que cela prendrait des heures pour nettoyer à fond cette pièce, cela aurait pris des heures avec la magie, et cela prendrait plus que le double sans ça. Elle considéra l'idée qu'il pouvait l'avoir juste laissée là et être parti se coucher et elle devrait pouvoir juste utiliser sa baguette. Mais non, il n'aurait sûrement pas laissé une fille qu'il savait au fond qu'elle lui avait volé des ingrédients dans le passé, avec une réserve entière de produits que beaucoup tueraient pour mettre leurs mains dessus.
La pièce avait un stupéfiant étalage de potions, toutes étiquetées avec son écriture en pattes d'araignée, toutes datées avec l'heure et la date de leur décantation. S'il était une personne plus agréable elle aurait engagé la conversation avec lui au sujet des potions qu'il avait ici. Potions de forme changeante, antidotes pour tout et n'importe quoi y compris la morsure de vampire, et d'essences de choses qu'elle n'avait jamais considéré même qu'elles existaient seulement et qui avait une essence. Il y avait un rayon entier de ce qui pouvait seulement être appelé, Essence d'Ange. Elles étaient sombres et semblaient collantes, comme de l'ambre liquide, certaines avaient ce qui ressemblait à des caillots de sang en elles et la plume de circonstance. Chaque Essence avait un nom, 'Abdiel', 'Chamuel', 'Jophiel', 'Michael', 'Zachiel'. Elle avait entendu des rumeurs et des histoires d'essence d'ange, bien sûr, mais elle avait cru que c'était des mythes et des contes de fées. L'essence fut extraite des anges tués durant les guerres célestes à l'aube des temps. Cela semblait une impossibilité que de telles choses existaient dans la collection de Snape, mais elles étaient ici.
Dans une autre armoire elle avait trouvé le véritable butin. Eh bien, un trésor pour un Sorcier ou une Sorcière de 18 ans. De l'Absinthe. Pas juste de l'Absinthe, mais la véritable Absinthe des Sorciers. Chaque bouteille, et là il devait y en avoir vingt, était étiquetée et datée. Ron l'avait supplié d'en faire une fois, elle avait trouvé une recette dans un vieux livre de potions et elle l'avait lu entièrement et se décida contre ça. Cela semblait assez facile, mais une mauvaise quantité pouvait la rendre mortelle et elle ne voulait pas avoir la mort de ses deux meilleurs amis sur la conscience.
Cela avait été illégal dans le Monde Sorcier pendant plus longtemps que cela avait été illégal dans le Monde Moldu. Remontant au célèbre procès en 1863 quand Argion Mulchet avait été emprisonné pour s'être tenu debout au milieu du Square Leicester et avoir proclamé à tous les Moldus à portée d'oreille qu'il y avait un monde magique qui existait le long de leur propre monde et que s'ils restaient encore assez longtemps il le prouverait. Il se mit ensuite à voler sur son balai et faire plusieurs tours du square, et lâcha un jet de feux d'artifices multicolores de sa baguette. Dans les descriptions de ce moment, il pouvait clairement être vu en train de sourire gaiement et de tenir une bouteille d'Absinthe pratiquement vide. Il avait prétendu, pour sa propre défense que la Fée Verte lui faisait faire ça. La liqueur fut à la suite de ça interdite et Mulchet fut tué sur le chemin d'Azkaban par un Auror qui déplorait la perte de sa boisson alcoolisée préférée. Bizarrement, l'Auror fut tiré d'affaire.
Que Snape puisse faire de l'Absinthe n'était pas une réelle surprise. Il était un Maître des Potions brillant, elle avait toujours pensé qu'elle était chanceuse d'étudier dans sa classe, sans se soucier du fait qu'il était, eh bien, méchant. Que Snape en réalité fabriquait de l'Absinthe et très probablement en buvait aussi, maintenant cela la choquait outre mesure. Elle avait lu sur ça bien sûr. La boisson des artistes, la boisson des bohèmes, la boisson du Paris du 19ème siècle, de la musique et de la danse et de la lumière et de la couleur. C'était une boisson qui appartenait à un âge différent, qui influençait l'entier mouvement d'art Moldu. C'était une boisson de la décadence et de la beauté, de désir et du plaisir. Ce n'était pas une boisson de l'infect homme graisseux d'en haut. La simple idée de Snape buvant de l'Absinthe était un insulte à sa réputation. Elle se sentait offensée par tout l'Absinthe partout.
Elle ne l'avait jamais essayé. Elle n'était pas une grande buveuse et boire l'avait toujours menée dans les ennuis (le contrat étant un premier exemple). Indiscutablement elle buvait davantage depuis la guerre, mais aussi tout le monde le faisait. Malfoy, dans un but approfondi, semblait être en train de faire un valeureux effort pour se saouler à mort, quelque chose que plus que quelques uns accueilleraient avec plaisir. Elle ne voulait pas l'Absinthe pour s'enivrer, elle pouvait faire ça avec du vin d'ortie, c'était cette curiosité, son plus grand démon, qui lui dictait qu'elle devait essayer cette substance. Elle devait parce qu'elle avait lu à ce sujet, l'avait imaginé, avait fantasmé sur le monde qui y était construit autour. Elle devait l'essayer, elle était déterminée le faire.
Elle se demandait s'il remarquerait qu'elle vole une bouteille. Ron l'aimerait pour ça et ils pourraient l'utiliser comme un pot-de-vin pour Malfoy (qui sans aucun doute se mettrait en quatre pour mettre ses mains sur ça). A quoi est-ce qu'elle était en train de penser ? Etant Snape, et il était connu pour être méticuleux, il les comptait et comme il était la seule autre personne à jamais descendre ici cela serait plutôt sacrement évident qui l'avait prit.
Une gorgée ? Il ne remarquerait pas l'absence d'une gorgée, vrai ? Elle retira avec soin une des bouteilles et l'examina. C'était de la même couleur que les yeux de Harry et elle sourit à ça. L'ayant personnifié ainsi, cela ne pouvait pas être une mauvaise chose. Elle enleva le bouchon et renifla avec précaution. Cela sentait fortement l'Anis et les herbes et quelque chose d'inconnu.
Oh eh bien, ça ne coûte rien. Elle leva la bouteille à ses lèvres.
"Je ne boirais pas ça si j'étais vous."
Elle se figea, la bouteille aux lèvres, les yeux écarquillés d'horreur.
Il marcha vers elle et souleva la bouteille de sa main et remit le bouchon.
"Professeur Snape !" glapit-elle, "Monsieur, je…, je…, Pardon… je… curieuse… Absinthe… je… Monsieur…"
"Arrêtez de parler pour ne rien dire jeune fille" jeta-t-il d'un ton cassant, "à vrai dire, Melle Granger, là j'étais en train de me demander pourquoi vous prenez si longtemps et maintenant je vois que vous n'avez pas travaillé du tout, mais qu'à la place vous vous servez dans mes réserves."
"Je… je n'en ai pas pris, Monsieur."
"Je peux voir ça, petite idiote, vous êtes encore debout."
Elle s'empourpra d'un rouge vif, "Monsieur ?"
"Avez-vous une idée de ce que c'est ?" demanda-t-il.
"De l'Absinthe, Monsieur, j'avais lu sur ça, j'en voulais juste"
"Silence" il reposa la bouteille sur l'étagère, "un jour, Melle Granger, vous constaterez que ce que vous lisez dans les livres est souvent très différent de la réalité. Oui, la boisson est de l'Absinthe, mais ce n'est pas le mélange moldu dont vous avez tellement lu. Si vous aviez bu de cette bouteille, vous aurez absorbé plus de Calame que votre corps peut traiter, vous commencerez à halluciner et ensuite vous aurez été morte."
"Je… je n'avais pas réalisé, Professeur."
"Evidemment que non."
"Je suis désolée Professeur."
Elle était littéralement en train de dévorer sa lèvre à présent et il résistait à l'envie de la gifler. Il leva un sourcil moqueur et dit, " vous découvrirez aussi que dire pardon ne rend pas automatiquement les choses meilleures. Retenue, pour le restant de la semaine."
"Oui Professeur."
Il se détourna d'elle et regarda autour de la pièce.
"Je vois que vous avez pris votre temps," dit-il doucement de façon désapprobatrice, "oh là là, seulement la moitié est faite, il semble que vous serez de retour ici demain soir. A moins que bien sûr vous préférez continuer jusqu'à ce que vous ayez fini ?"
Elle était sur le point de dire, "Non Monsieur, je reviendrai demain," elle s'y apprêtait parce que tout ce qui pouvait la sortir de cette pièce juste là était la meilleure chose qui fut jamais. Elle s'y apprêtait, mais elle ne le fit pas. Elle ne le fit pas parce qu'elle fut interrompue. Elle fut interrompue par le très bruyant claquement de la très lourde porte de la réserve.
Ca va, il va simplement l'ouvrir et nous partirons sur nos chemins respectifs.
Son visage se vida de couleur.
Oh, cela ne semblait pas bon.
"Merde" dit-il.
Oh, cela ne sonnait pas bien.
Il alla à la porte et murmura, "Alohamora," rien ne se passa.
Pas Bon.
"Bordel !" s'écria-t-il.
Vraiment, Vraiment pas Bon.
Il lâcha un torrent de sortilèges et d'obscénités à la porte qui restait impassible et très résolument fermée.
"Professeur ?" demanda-t-elle.
"Enculé, putain de merde…"
"Professeur ?"
"Putain de merde…"
"PROFESSEUR !"
"QUOI ?!?" Il la contourna, les yeux flamboyants.
"Hum, nous avons un problème ?"
Il grogna d'un ton impatient, "Quoi, est-ce que votre merveilleux foutu cerveau a brusquement pris des vacances ?" répliqua-t-il d'un ton cinglant, "Oui, Melle Granger, nous avons un problème. Le Château a décidé de nous enfermer pour la nuit."
La Nuit ? Etait-il en train de plaisanter? " Le Château ?" gémit-elle, "il peut faire ça ?"
"Vraiment, vous n'avez jamais lu 'L'Histoire de Poudlard' ? Le Château peut faire tout ce que diable il veut."
"Oh." Elle se remit à ronger sa lèvre, "qu'est-ce que nous allons faire ?"
"La seule chose que nous pouvons faire. S'asseoir et attendre."
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La fin de ce chapitre la semaine prochaine, enfin j'espère !
Plus d'encouragements me motiverait encore plus (comment ça c'est des menaces ? ben oui… ^_^)
