Corbeau et beau corps
Auteur : AnteDaemonia
Disclaiming : Tout appartient à J.K.Rowling, et c'est bien dommage pour mon compte en banque... Mais l'intrigue sort de mon imagination quand même.
Genre : Slash / Yaoi
Couple : HP/DM et aussi PP/MB (Ha ! Là vous devez trouver ça horrible normalement)
Rating : R / NC 17
Résumé : Un matin dans la grande salle, Harry a la surprise d'entendre le nom que Malfoy vient de donner à son nouvel animal de compagnie.
Message : Et voilà, c'est la fin... Pour une histoire qui aurait du être un One shot, j'ai quand même brodé beaucoup !! C'est toujours comme ça avec moi. Mais voilà, une autre fic est prévue pour très bientôt : rating R toujours, couple HP/DM encore, mais ce sera plus long, cette fois. Alors à bientôt !!
Réponses aux reviews :
Onarluca : mais, euh ! Je suis pas un elfe de maison !! Je dois me reposer un peu aussi... Bon, enfin, voilà le dernier chapitre... Et tu avais bien raison, Millicent est allée voir Harry, mais vous n'en saurez pas plus puisque ce chapitre commence 2 mois et demi plus tard, par un mariage... Gloups ! Désolée... bye Artémis !
Ophelie : annuler le mariage ?!! Tu sais ce que ça coûte un mariage Malfoy ? Non ? Euh, moi non plus, mais ça doit être cher, à mon avis... Bref, merci quand même et j'espère que tu aimeras la fin...
celine.s : bien joué ! Tu as deviné une bonne partie de la réaction de Harry, le pauvre Gryffondor bafoué... Ceci étant dit, si tu remarques bien, il n'a pas souvent son mot à dire, Harry, dans ma fic... Va-t-il se reprendre et se bouger un peu pour empêcher ce mariage ? Réponse dans ce chapitre !
momo13 : moi, sadique ? Même pas vrai. J'ai été gentille comme tout : la preuve, c'est que même si je ne m'étends pas beaucoup là dessus, il se passe quand même 4 mois entre leur première nuit de folie et la dispute de la fin de chapitre : tu vois, ils ont eu 4 mois pour apprendre à se connaître. Avec un peu de chance, ça les aidera à traverser cette épreuve... (je deviens gnan gnan, non ?)
mifibou : auteur maltraitée !! Auteur maltraitée !! A l'aiiide !! Mais t'inquiète donc pas, va ! J'adore les fics qui finissent bien, alors je ne vais pas vous faire un mauvais plan... Par contre tu n'as pas tout à fait tort quand tu prévois la réaction de Harry. Mais je te laisse découvrir à la lecture... Bisous !
Saael' : tu as ri à la fin de ce chapitre ? Ouah, j'ai vraiment plus d'humour que je ne le croyais... Pour te répondre, oui, Harry ne se débat pas beaucoup, mais bon, j'ai pris comme présupposé qu'il était totalement fou de Draco et qu'il rêvait de finir dans son lit : alors une fois qu'il en a l'occasion, il s'est laissé faire facilement. Bon, en plus, ça m'arrangeait, parce que pour une fic qui devait être un One Shot, je me suis encore laissée aller à écrire des pages, et des pages... Incapable de faire court, moi... Sinon, pour Draco et Pansy, moi je te le dis, quand on est sous le coup de la colère, parfois on dit des trucs blessants juste pour faire mal à l'autre : c'est un peu ce qu'ont fait ces deux là. A part ça, s'il y a des tournures de phrase qui te gênent, n'hésite pas à me le dire, je verrai comment remédier à cela. Ciao !
Galouz : moi, je te fais rire avec ma fic, et toi tu me fais rire avec ta review... Au moins comme ça, les dimanches ne sont pas moroses... En tout cas merci et à très bientôt pour la suite !!
Crazysnape : merci beaucoup !! La réaction de Harry ? Eh bien pour une fois, avec l'aide de Milly (ça, tu avais trouvé...), il va... non pas créer un club anti-Lulu-et-Narcissa, (c'est de la perte de temps), mais plutôt... Ha ha !! Il faut aller lire le chapitre ci-dessous pour le savoir !!!
Zick : eh quoi ?Fais attention, tu me fais peur : quand tu as sorti ta batte de baseball, j'ai cru que c'était contre moi ! Mais comprends moi, il fallait bien que je coupe ce chapitre quelque part...
Orphée Potter : gloups... on va retrouver mon cadavre découpé en morceaux sur le net ? Tu ne veux pas du mariage ? Je suppose que tu n'es pas la seule, mais... tu sais... parfois... dans la vie... on n'a pas ce qu'on veut... Nan !! je déconne, ça me ferait trop mal à moi aussi de séparer mon petit couple... Alors pour savoir comment les choses vont se résoudre, voici le dernier chapitre !! Ciao !
Ivrian : bien sûr qu'on ose dire que tu es sadique... maintenant, je n'ai pas prétendu que je ne l'étais pas... Parfois même, dans mes grands moments de lucidité, je me dis que je suis une grande malade, mais heureusement, ces moments de lucidité ne durent pas ! Et puis sinon, que veux tu, il fallait bien le couper quelque part, ce chapitre, alors je me suis dit, pourquoi ne pas les faire enrager un peu... A bientôt, j'attends moi aussi tes prochaines updates ! Ciao miss !
Lulu-Cyfair : bien jouée !! Pour l'instant, tu es la seule à avoir découvert un morceau non négligeable de mon dernier chapitre : eh oui, mon couple terrible, c'est Harry et Milly ! Horrible non ? Et pour en savoir plus, va vite lire la fin : tu sauras avec qui Harry va se marier : Draco ou Millicent ?
gaelle griffondor : merci, et ravie de voir que tu me suis toujours. J'espère que la fin te plaira aussi. Ciao et bonne lecture !
Oxaline : cette fois j'ai évité de ronronner, mais je me suis bien marrée en te lisant ! Wahou, on peut dire que tu as aimé un certain nombre de mes dialogues !! Je suis super contente !! J'adore quand tu me cites des morceaux de ma fic, ça me donne l'impression d'être un auteur génial !! Bon, maintenant, j'ai plus le droit de décevoir... Alors attention, dernier chapitre ci-dessous, j'espère te faire rire autant ! Bisous !
Nardy : Ehhh : pour le fouet et tes instruments de torture, passe encore, mais alors le virus !!! ça c'est vraiment méchant !! Mon pauv' tit' ordi, l'a rien fait... Et comment je pourrai updater si on m'envoie un vilain virus ? Hein ? Alors ? 'Spèce de folle furieuse... Enfin merci quand même Sandy, et j'espère que tu vas aimer la fin de ma fic... parce que je te jure que je suis pas cruelle. J'aime les histoires qui finissent bien... Si, si !! A propos, maintenant que la couleur du néant est finie, tu as prévu une autre fic ?
Chapitre cinq : Premier jour d'automne
(Deux mois plus tard...)
« Ils sont là ? »
« Oui. Ensemble. »
« Alors les rumeurs étaient vraies... Je te jure, Pansy, je vais tuer Harry. »
Draco et Pansy, la future madame Malfoy, s'étaient réfugiés dans l'un des petits salons du Manoir. Les pièces attenantes et le parc étaient remplis d'invités prestigieux. Près de 1800 personnes s'étaient déplacés pour le mariage de l'héritier Malfoy, en ce samedi après midi du mois de septembre. Tous des sorciers, et pas des moindres : des huiles du Ministère aux anciens amis de son père (enfin, ceux qui avaient été assez malins pour prendre leurs distances avec le Seigneur des Ténèbres, et échapper ainsi à Azkaban).
Lucius Malfoy, qui avait été un peu trop impliqué pour passer au travers d'un procès, se cachait quant à lui dans les caves du Manoir, attendant la cérémonie avec impatience. Même en fuite, il avait réussi à imposer ses projets à sa femme et son fils, et n'en était pas peu fier.
Draco quitta la fenêtre où il avait observé un instant les couples prenant le frais sous les grands chênes de la propriété. Il revint s'asseoir auprès de Pansy, qui avait sorti sa baguette des replis de sa robe, et la faisait tourner nerveusement entre ses doigts couverts de bagues.
« Si tu savais comme elle me manque ».
« Oh, je sais. Mon lit n'a jamais été aussi vide et froid que ces deux mois d'été sans Harry. »
« Et ce n'est pas moi qui vais le réchauffer, Draco chéri. »
A son tour, Draco sortit sa baguette, et invoqua un plateau avec une théière et deux tasses de fine porcelaine.
« C'est la grande réconciliation inter-Maison dont Dumbledore avait toujours rêvé ! » déclama Draco avec emphase. Mais il y avait de l'amertume dans sa voix. « Rogue est venu à notre mariage avec sa chérie Ginny Weasley... Quant à Harry, il est fiancé à Millicent et ils viennent ensemble à notre union ! »
Il soupira de dépit. A ses côtés, Pansy se taisait. Pour la millième fois depuis la fin de l'année scolaire, elle devait retourner dans sa tête tous les événements qui les avaient amenés à cette situation ubuesque. Et Draco faisait de même.
Depuis le dernier jour d'école, et la dispute mémorable avec Milly, il avait cherché par tous les moyens à revoir Harry, à s'expliquer avec lui. Mais Millicent avait bien fait son travail : aussitôt sorti de la chambre de Pansy, elle s'était précipitée auprès de Harry, et lui avait raconté Merlin seul sait quoi ! Le Gryffondor, blessé, avait refusé de voir Draco, ou de l'entendre. Il avait changé le mot de passe de sa chambre, et Millicent et lui avaient passé leur dernière nuit à Poudlard loin des deux fiancés de Serpentard.
Au matin, ils étaient parti par Portoloin : encore une délicate attention de Dumbledore ! Et la dernière chance de se réconcilier avec son amant, que Draco avait attendu patiemment toute la nuit, s'était évanouie quand il avait compris que Harry n'était pas dans le train.
C'est à cause de Millicent tout ça. Si elle n'avait pas envenimé les choses, je suis sûr que j'aurais pu parler à Harry de ce mariage et... et quoi d'ailleurs ?
Durant l'été, ses lettres, tout comme celles de Pansy, lui avaient été retournées sans avoir été décachetées. Leur histoire avait donc pris fin sur une note amère, sans espoir de réconciliation. Pourtant, Draco avait surmonté sa fierté légendaire : presque chaque jour, il était venu à Square Grimault, ou il savait que se trouvait la maison de Sirius Black, mais sans trouver l'adresse indiquée. Comme de nombreuses maisons sorcières dans le Londres moldu, la demeure était incartable, et protégée par un Gardien du Secret. Draco n'avait donc aucun moyen de la localiser ou d'y accéder.
Et puis, à la fin du mois de juillet, il avait entendu les premiers ragots. Celui-Qui-A-Vaincu-Le-Lord-Noir avait une petite amie, avec laquelle il s'était affiché à son anniversaire. Une Serpentard... une Sang Pur... Millicent Bullstrode.
Son cœur avait chancelé, hésitant entre la rage et le soulagement : rage d'être séparé de Harry, et soulagement de le savoir blessé au point de vouloir se venger. Au moins, cela signifiait que Harry ne l'avait pas oublié.
« Je pourrais presque trouver ça drôle, si ce n'était pas si cruel », marmonna le jeune homme.
« Mais ils ne sont pas vraiment ensemble, n'est ce pas ? Ils font semblant, comme nous ? » demanda Pansy, inquiète. Elle avait des cernes profonds sous les yeux, et paraissait épuisée. Pourtant les elfes de maison, sous la conduite autoritaire de Narcissa Malfoy, venaient de passer trois heures à l'habiller, la coiffer et la maquiller.
Draco secoua la tête. Il semblait plus en forme, mais ses yeux étaient mornes et froids.
« Pansy chérie, je ne sais plus quoi penser. Je crois que j'ai tout perdu. Mais au moins tu es là, ton soutien et ton amitié me font beaucoup de bien. »
« Tu veux me faire chialer ou quoi ? Arrête de te lamenter, ça ne te va pas !! »
« Putain, foutue vie ! Foutu mariage ! Foutu Gryffondor !! »
« Je me sens maaaaal ! »
« Ron, arrête de te donner en spectacle, tu me fais honte ! »
« Mais 'Mione, je vais être malaaaade !! »
Hermione Granger soupira bruyamment, puis se tourna vers son ami Ron, qui était aussi pour l'occasion son cavalier pour le mariage Malfoy-Parkinson, et le fusilla du regard.
« Que les choses soient claires, Ronald Weasley : nous nous sommes mis d'accord pendant l'été pour ne pas fâcher Harry. S'il veut être avec cette... serpentarde... alors c'est un choix que nous respecterons. »
« C'est même pas une fille, c'est un démon ! Comment Harry peut-il sortir avec la version féminine de King Kong ? » grogna le rouquin en piquant des petits fours dans un plateau qui passait. « Tu as vu comment elle nous parle ? Elle me regarde comme si j'étais une bouse de dragon, et toi elle fait comme si tu n'existais pas ! »
« Peut être que son agressivité est une manière maladroite de cacher sa timid... »
« Et puis en quoi ça nous obligeait à venir à ce mariage ci ?? » l'interrompit Ron.
« Tu sais très bien pourquoi nous sommes là, Ron. Harry nous l'a demandé... Il a besoin de notre présence pour son m... »
« Mais je veux pas !!! Mon pauv' Harry ! On a dû l'ensorceler... »
« Rooooon ! »
« Grmml... »
Ron boudait encore quand Harry parvint à se libérer de tous les officiels du Ministère, et chercha du regard ses amis. A son bras, Millicent le dominait (elle faisait tout de même une bonne tête de plus que lui), mais pour une fois, elle ressemblait d'avantage à une fille qu'à un batteur de Quidditch sous stéroïdes.
« Tu comptes quand même pas m'emmener voir des Gryffondor, Harry ? » grogna t-elle.
« Hum. En fait, j'ai l'impression qu'ils me font tous la gueule à cause de toi... sans vouloir te vexer, bien sûr. »
« Pour me vexer, il faudrait que tu me dises un truc que je ne sache pas déjà... »
Harry lui retourna un petit sourire timide, devant lequel n'importe quelle fille hétérosexuelle se serait pâmée. Milly se contenta de hausser les épaules.
Comment aurait-il passé ces deux mois s'il n'avait eu la présence de Milly à Square Grimault ? Sa rupture avec Draco... Bon, ils n'avaient jamais vraiment rompu, puisqu'ils n'avaient jamais eu l'occasion de parler... Sa séparation d'avec Draco l'avait laissé abasourdi et hébété. Sans force... Sans âme.
Quand Millicent, les larmes au bord des yeux et les poings serrés de rage, avait fait irruption dans sa chambre, où il faisait ses valises, Harry s'était senti trahi. Ses quatre mois de vie commune, de proximité avec Draco, lui avaient paru comme un envol de colombes. Et l'annonce de son mariage avec Pansy sonnait comme une pluie de flèches décochée en plein vol. Son rêve s'était brusquement écrasé à terre, rappelé à l'ordre par la triste réalité : Draco s'était joué de lui. Il l'avait utilisé, il s'était amusé, et maintenant, il allait faire sa vie avec une personne plus... appropriée à sa condition....
Il se serait facilement laissé aller à l'auto apitoiement, s'il n'avait eu la présence à ses côtés de la Serpentarde, furieuse et revancharde : Millicent. La jeune femme et lui avaient finalement décidé d'unir leurs efforts dans l'adversité. Deux cœurs dédaignés pouvaient bien trouver du repos dans un plan commun.
Si tu crois que je suis venu à ton putain de mariage pour balancer des pétales de rose sous les grands pieds de Parkinson, alors tu ne me connais pas, Draco. Cette journée sera ton enfer... Je te le garantie !
« On pourrait aller voir Ginny et Rogue. Eux aussi, on ne peut pas dire qu'ils soient bien accueillis. » Millicent hocha la tête en guise de réponse, et le couple improbable rejoignit l'autre couple, tout aussi mal à l'aise.
Severus Rogue, tout de noir vêtu, et un sourire pincé sur les lèvres, accueillit ses deux anciens étudiants d'un signe de tête.
« Vivement que cette journée se termine, monsieur Potter, n'est ce pas ? »
« Est-ce que... tout est prêt, professeur ? » demanda Harry à voix basse, tandis que Ginny lui adressait un petit sourire complice.
« Oh oui. Albus s'occupe des derniers détails, mais le reste a été réglé cette semaine. Très jolie robe de cérémonie, monsieur Potter, je vois que vous avez tout prévu. »
Il détailla Harry, et celui-ci rougit sous le regard inquisiteur. Il portait une robe de bal d'un blanc cassé, avec des broderies florales le long des manches et de l'ouverture du col. Des broderies vertes comme ses yeux étincelants de fureur contenue.
« Ils ne sont pas encore apparus, n'est ce pas ? » demanda Millicent, qui jetait des regards désapprobateurs sur l'Assemblée.
« Non, répondit Ginny. Mais je voudrais bien que ça ne traîne pas. Les trois quarts des anciens élèves de l'école me regardent comme une pestiférée depuis que je suis apparue au bras de Severus. »
« Et Ron ? »
« Oh. J'avais prévenu ma famille la semaine dernière. Je voulais qu'ils aient le temps de se remettre du choc. Depuis c'est... euh... Tu connais l'expression un silence assourdissant ? »
« Je vois, oui. »
Harry soupira, bientôt suivi par Milly, puis par Ginny. Rogue, lui, adressa à la rouquine un sourire léger et tendre, qui ne dura que quelques secondes, avant de retrouver son air impassible. Harry songea qu'au train où allaient les choses, il finirait par appeler son Maître des Potions Severus. Après tout, aussi incroyable que cela paraisse, il commençait à apprécier le directeur de maison des Serpentard.
Bon, en même temps, j'ai commencé en appréciant un Serpentard au point de coucher avec. Ca ne peut donc pas être pire...
« Professeur, il serait temps que Milly et moi partions à leur recherche, je crois. »
« Vous n'aurez pas à aller bien loin, Potter. Les voilà enfin. »
Un murmure indistinct montait du salon adjacent. Au milieu de la foule, Harry aperçut la blondeur immaculée de Draco. Se cheveux fins et lumineux encadraient son visage, et ses yeux gris pâle étaient mis en valeur par une robe d'un bleu soutenu, parsemée de fil d'argent. A son bras, Pansy avait revêtu une robe d'un rouge vif, ce qui pour une mariée était un peu plus osé que l'ordinaire, tandis que ses longs cheveux noirs plaqués en arrière étaient piquetés d'œillets rouges.
« Et le pire, soupira Harry en serrant les dents de dépit, c'est qu'ils forment un couple charmant. »
« Tu dis n'importe quoi, Potter », lui murmura Millicent en réponse.
« Est-ce que tu les vois, Pansy ? » chuchota Draco à sa fiancée, tandis que Narcissa Malfoy leur présentait un énième couple de bureaucrates du Ministère.
« Si un regard de ton cher et tendre Harry pouvait tuer, ce serait le jour de nos funérailles, aujourd'hui. Jette un coup d'œil du côté des colonnes de la bibliothèque », répondit la jeune femme.
« Ok, je l'ai vu. Et Millicent ? »
« Du côté de Rogue et Weasley, à ta gauche. »
« Je suis parano, ou ils nous haïssent ? »
« Les imbéciles... Ils ne comprennent vraiment rien. » La voix de Pansy était triste mais résignée. Elle étouffa un petit cri de douleur quand Draco écrasa sa main dans la sienne.
« Je ne peux pas... Il faut que je le vois. Après tout, s'il est venu, c'est peut être pour me parler, non ? »
Avant que Pansy n'ait pu répondre, Draco s'excusa rapidement et s'éloigna à pas vif.
Tu es beau. Tu es magnifique dans cette robe blanche. Sang Pur, Harry ! C'est toi que je devrais épouser. Tu m'enflammes complètement. Il n'y a que toi pour me faire ça...
Quand il ne fut plus qu'à quelques mètres du jeune homme brun, Draco intercepta un regard familier, celui de l'époque de leurs rendez vous secrets à Poudlard. Harry s'éloigna sans se retourner, mais Draco avait bien saisi le sens du message, et après quelques détours, il rejoignit le couloir où avait disparu son ancien amant.
Non. Mon amant tout court. Il y avait encore du désir dans ses yeux, j'en suis persuadé. Nous allons être seuls dans une pièce de mon Manoir. Je n'ai qu'à me plaquer contre lui, et nos étreintes recommenceront. Il ne se dérobera pas longtemps.
Une porte entrouverte au bout du couloir grinça légèrement. C'était un ancien bureau, qui n'était guère utilisé. Trop petit. Et puis la cheminée avait été bouchée lors d'aménagements à l'étage supérieur, un ou deux siècles plus tôt. La pièce était plongée dans une discrète pénombre, avec juste quelques raies de lumière qui perçaient les volets de bois ouvragé.
Harry attendait, debout au milieu de la pièce, le dos tourné à la porte... tâche blanche dans l'obscurité.
« Harry » murmura Draco en refermant la porte, et en jetant dessus un sort discret de blocage.
« Dois-je te féliciter, Draco ? » questionna Harry quand le jeune homme s'arrêta derrière lui.
« Harry, je t'en prie. Tu sais que je n'ai pas le choix. »
« Oh, vraiment ? Je croyais que tu étais adulte, libre et indépendant financièrement. J'ai du mal comprendre quelque chose. » répliqua le garçon avec morgue.
« Mon père ne tolèrerait pas la moindre rébellion, Harry. Je suis coincé, et Pansy aussi. Tu le savais depuis le premier jour. Je ne te l'ai jamais caché. »
« Je ne croyais pas que ton père, un fugitif recherché par tous les Aurors du Ministère, avait tant de pouvoir sur toi. Comment fait il pour te terroriser à distance ? Il existe un sort que je ne connais pas ? »
« Il existe des pièces dans le Manoir que tu ne connais pas... Et que personne ne connaît au Ministère. » maugréa le jeune homme blond. Cette discussion partait dans un sens qui ne lui plaisait guère. Il était temps d'y remédier.
« Ce qui veux dire, Draco ? »
L'héritier Malfoy soupira.
« Ce qui veut dire que mon père n'est pas aussi loin que je le souhaiterais. Et qu'il a fait en sorte que j'épouse Pansy aujourd'hui... même si ce n'est pas elle qui hante mes nuits... » termina t-il d'une voix rauque.
Harry lui tournait toujours le dos, et il serrait les poings. Draco franchit le dernier pas qui les séparait encore. Il se colla à lui, son torse contre le dos contacté du Gryffondor, qui se tendit encore plus. Le Serpentard posa ses mains sagement sur les épaules, et approcha ses lèvres de l'oreille qu'il avait envie de dévorer.
Ton parfum est si enivrant. Te rends tu compte que tu es une torture pour moi ?
« Est-ce que ça t'a manqué autant qu'à moi, Harry, toutes ces nuits sans la présence d'un corps chaud collé au tien ? »
Harry se raidit. Comment une phrase pouvait-elle venir à bout de toute sa colère accumulée si facilement ? Draco avait à sa disposition des armes qu'il n'imaginait même pas. Sa voix, infiniment sensuelle, sa respiration qui se perdait dans la nuque de Harry, ses doigts longs et fins qui ne demandaient qu'à partir en exploration, étaient des arguments imparables. Et Harry sentait sa détermination fléchir à chaque instant.
« Je ne sais pas de quoi tu parles, je n'ai passé aucune nuit seul dans mon lit », répondit-il en espérant que le Serpentard, blessé, s'éloignerait de lui
« Oh. Je vois. »
Non, tu ne vois rien. Crétin ! Je parle de Malfoy la fouine ! Ma bestiole a dormi chaque nuit lovée contre mon flanc. Et j'essayais d'oublier que ce n'était pas le vrai Malfoy que j'avais contre moi ! Celui dont les mains, la langue, et le corps tout entier, étaient capable de me faire hurler...
« Tu croyais quoi ? Que j'allais me lamenter, ou me masturber chaque nuit en pensant à toi ? » continua le jeune homme brun.
« C'est ce que j'ai fait pourtant, Harry. Chaque soir, et chaque matin aussi. Et à chaque moment de la journée où je repensais à toi, en dessous de moi, dans notre lit. Je me suis branlé en pensant à toi, à ton corps... »
« Arrête Draco. »
« Je bande, Harry, » murmura Draco en laissant ses mains descendre le long des épaules en une douce caresse. « Je ne peux pas rester sage quand tu es là. » Il le retourna brusquement et ses lèvres vinrent se plaquer contre celles de Harry, pour l'empêcher de répliquer.
Harry abandonna toute idée d'indifférence. Draco était le seul à pouvoir réveiller si complètement sa libido.
« Il n'y avait personne dans ton lit, n'est ce pas ? » grogna le blond, jaloux.
« Crétin ! Y'avait Malfoy la fouine. Je suis tellement idiot que je ne peux pas me passer de toi... »
Draco hocha la tête, satisfait, et s'apprêta à repartir à la conquête de son amant. Mais celui-ci parvint à se dégager juste assez pour fixer son regard dans celui de l'autre garçon.
« Mais si tu épouses Pansy ce soir, Draco, ce sera fini entre nous. Définitivement. »
« Ne fais pas ça, Harry. Tu sais bien que ça ne sera qu'une façade entre elle et moi. Nous avons déjà pris nos arrangements. Nous allons vivre à Londres, dans une maison que je viens d'acquérir. Et nous aurons des chambres séparées... »
« Tu es pathétique ! » ragea Harry, dont la colère revenait. « Tu crois que tu vas m'entretenir comme une maîtresse ? J'ai ma fierté, Draco ! Je ne serai jamais en seconde position ! »
Il amena sa main gauche devant le visage de Draco, dont les yeux s'écarquillèrent.
« Tu vois cette bague à mon doigt ? Je vais me marier, moi aussi, aujourd'hui. Je vais profiter de cette cérémonie pour m'engager avec quelqu'un. A toi de décider qui j'épouse : toi... ou Millicent... »
« Tu ne peux pas faire ça, Harry ! »
« Je ne parierais pas, si j'étais toi », suggéra le jeune homme d'une voix sombre. Il joua un instant avec l'anneau qui enserrait son annulaire, le faisant tourner avec nervosité. Il était en train de jouer un jeu qui pouvait se retourner contre lui. « Je... tout est prévu, Draco. Ron et Hermione seront mes témoins, je les ai convaincu la semaine dernière en les menaçant de ne plus jamais leur adresser la parole s'ils refusaient. Severus et Ginny seront les témoins de Millicent, puisque ce sont les seuls que nous ayons trouvés en qui nous puissions avoir confiance. Et Dumbledore a accepté de diriger la cérémonie. Nous avons fait établir tous les papiers au Ministère la semaine passée. »
Draco écoutait Harry avec horreur, mais aussi avec un soupçon d'émerveillement. Jamais il n'aurait cru son petit Gryffondor capable de mettre un plan aussi vicieux au point.
« Je ne peux pas croire ça de toi... » dit-il simplement.
« Oh, je te rassure, c'est Millicent qui a eu l'idée. Elle a pleuré bien moins que moi, lorsque... » Il baissa la tête avec tristesse, le souvenir était encore cuisant et douloureux. « ... lorsque vous avez reçu cette lettre, et que vous avez fait votre choix. Elle pensait déjà à sa vengeance. Elle m'a convaincu sans problème. »
« Mais Harry, ce qui s'est passé entre Milly et Pansy n'a pas à se produire entre nous ! » argumenta le jeune blond. « Nous deux, nous pouvons passer à travers de cela. Tu t'installeras avec moi, tu vivras avec moi ! »
Harry lui lança un regard meurtrier.
« Tu plaisantes, j'espère ? Tu crois que je vais me contenter d'une relation sordide, un vaudeville à trois où je jouerai le rôle de l'amant caché dans le placard ?... Désolé Draco, mais j'ai déjà passé trop de temps dans un placard quand j'étais jeune... » Il soupira, les mains de Draco étaient encore autour de sa taille. « Et avant que tu ne me poses la question, je te préviens : une fois marié, je ne tromperai jamais mon conjoint, jamais tu entends ? Si j'épouse Millicent aujourd'hui, à cause de ta lâcheté, alors tu m'auras perdu définitivement. »
« Harry, je... ne veux pas te perdre... » Draco secoua la tête de dépit. « Tous les papiers ont été fait au Ministère par Mère... sous le contrôle de Père. Ce sont les contrats de mariage entre Pansy et moi qui seront signé magiquement tout à l'heure. Et il est trop tard pour en faire établir d'autres... Même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu en faire établir à nos noms sans que Père ne l'apprenne. Et il m'aurait... Je préfère ne pas penser à ce qu'il aurait pu me faire pour me punir. »
Il s'interrompit en sentant la paume de Harry contre sa joue. S'il avait été joueur, Draco aurait été prêt à parier que son ex-compagnon allait être furieux de ses explications. Et il aurait apparemment perdu. Car le jeune garçon le regardait avec des yeux brillants.
« Si c'est tout ce qui t'inquiète, alors... Sache que le plan de Millicent prévoyait cela. Avec la complicité d'Albus, nous avons fait rédiger deux autres contrats : l'un au nom de Millicent et Pansy. Et l'autre en ton nom et au mien. Si... si tu veux mettre ton père devant le fait accompli, eh bien il te suffit de marcher jusqu'à l'autel en ma compagnie. Dumbledore a les contrats roulés dans son chapeau... »
Draco essaya de se convaincre mentalement qu'il devait recommencer à respirer. Sinon, il allait être à cours d'oxygène dans les secondes à venir. Mais la surprise lui avait -littéralement- coupé le souffle. Est-ce qu'il avait bien entendu ? Bien compris ?
« Draco ? »
« ... »
« Draco ! »
« ... Besoin de m'asseoir... » articula le Serpentard avec difficulté. Puis il se laissa tomber au sol, assis en tailleur, les jambes croisées.
Harry s'agenouilla devant lui, ses yeux reflétant son inquiétude.
« Je... Désolé. Je sais que c'est brutal. Heu... » Il s'interrompit, gêné. Sa voix était hésitante. Maintenant qu'il avait mis Draco devant un choix, il n'avait plus aucun pouvoir d'influer sur sa décision. Tout était hors de son contrôle. « Je suis désolé de te forcer la main. Peut être... que tu ne veux pas être marié avec moi », souffla t-il.
Après tout, s'il devait essuyer une rebuffade, autant qu'il lui fasse croire que ça n'avait pas tant d'importance que cela...
Bordel, Harry, ne te ment pas à toi-même ! C'est navrant ! Personne, et surtout pas Draco, ne pourra jamais croire que ça n'a pas d'importance. Si ça n'en avait pas, tu ne t'abaisserais pas à le faire chanter pour le garder...
Draco avait réussi tant bien que mal à recouvrer son sang froid... et son souffle. Il regardait maintenant le visage de Harry, qui semblait perdu dans ses pensées. Et pas des pensées joyeuses apparemment. La main qui tout à l'heure caressait sa joue était maintenant posée sur sa cuisse, inerte. Et Draco eut soudain une envie folle que cette main se mette en mouvement, et remonte le long de sa jambe...
« J'ai à peu près autant envie d'épouser Pansy que j'ai envie de recevoir un Doloris, Harry », dit-il en brisant le silence inconfortable. « Je n'ai jamais songé à être avec quelqu'un d'autre que toi... Et t'épouser, eh bien il me semble que j'en ai rêvé tout l'été. Enfin, ça, et te prendre brutalement sur un tapis pour te faire hurler de plaisir. »
Joignant le geste à la parole, Draco se jeta sur Harry, et s'employa à lui prouver qu'il savait encore le faire gémir. Il le renversa sans mal sur le tapis poussiéreux et s'allongea sur lui en dévorant ses lèvres et son cou de baisers passionnés.
« Draco, non... »
« Tu n'es pas encore marié, Harry, ni moi. On ne trompe personne en baisant ensemble. » Il glissa sa main entre les pans de la robe blanche, et s'insinua brutalement dans le pantalon pour trouver l'érection du brun. Il était raide, et brûlant, et Draco referma ses doigts autour du membre érigé pour l'honorer de ses caresses.
« Tu me fais bander, Harry. Tu es si foutrement sexy... »
« Tu... m'as tellement manqué. » Harry s'interrompit pour gémir bruyamment.
Son plan était en train de tomber à l'eau, il le savait. Millicent avait pourtant été claire. Et Severus aussi l'avait bien prévenu. Il ne fallait pas donner à Draco ce qu'il désirait... sauf s'il consentait à s'engager avec lui. Le sexe comme moyen de lui forcer la main...
Oui mais je ne peux pas résister, là. C'est...trop...bon...
Lorsqu'il sentit son amant lui ôter son pantalon, puis lui écarter les cuisses avec lenteur et tendresse, il enroula ses bras autour du cou de Draco, et renversa la tête en arrière, yeux fermés, bouche entrouverte.
Je vais sans doute le regretter... Oui sans doute... Mais comment puis-je résister à... ça ?
Lorsqu'il sentit enfin Draco en lui, toutes ses pensées s'envolèrent.
« Depuis combien de temps l'avez-vous perdu de vue ? » questionna Severus Rogue en parcourant le vaste salon des yeux.
Millicent haussa les épaules.
« Il m'a dit qu'il revenait bientôt, et est parti vers ces colonnes, là bas. »
« Hum. Et Draco a disparu aussi », nota Ginny en rougissant légèrement.
« Peste des Sangs Mêlés ! grogna Milly. J'espère que Harry ne fait rien d'idiot. »
« Voilà qui est sans doute trop demandé, miss Bullstrode. Je crains pour ma part qu'il ne lui soit impossible de résister au jeune Malfoy », remarqua Severus.
« Mais... Et le plan ? » Ginny semblait confuse.
« Oh, Amour. Je ne crois pas Potter capable de suivre le moindre plan. Je ne vous avais pas prévenu ? »
« Ca veut dire quoi ? » Millicent s'énerva brutalement. « Qu'il est en train de se faire enfiler dans un coin, alors qu'on lui a bien spécifié que c'était ce qu'il fallait éviter à tout prix pour que le plan marche ? »
« Et de quel plan parles-tu, Milly ? »
La voix de Pansy Parkinson était froide, et les trois conspirateurs se retournèrent d'un seul bloc, pris au dépourvu.
« Je cherchais Draco », continua la jeune femme, en relevant le menton avec fierté. « Nous devons nous présenter devant l'autel dans peu de temps. Mais à ce que j'ai entendu, je suppose qu'il faut que je m'attende à le trouver avec Harry... dans un coin isolé. »
« Jalouse, Pansy ? »
« Ne sois pas ridicule, Milly. Draco peut se taper qui il veut. Après tout, je l'épouse uniquement pour que ma famille ne me trouve pas un autre prétendant. »
« Le romantisme de cette union m'échappe un peu. Ca doit être une particularité des Serpentard. » La voix d'Hermione était plus que surprise. Ron, qui l'accompagnait, paraissait hébété... Mais c'était peut être parce que le bras de Severus Rogue était enroulé autour de la taille de sa petite sœur Ginny. Celle-ci aperçut son frère, et roula des yeux en signe d'agacement.
« Granger, Weasley, qu'est ce que vous foutez là ? » demanda Millicent abruptement.
« C'est ce que je me demande depuis tout à l'heure... » La remarque de Ron n'avait pas été faite à voix basse, et elle fut très bien entendue.
« Hum. On cherchait Harry » répondit Hermione sous le regard de Rogue. Celui-ci avait un sourire au coin des lèvres, comme s'il s'attendait à quelque chose de... drôle... Hermione renonça à comprendre et continua. « Albus vient de me dire que si lui et Millicent sont prêts, il peut les marier maintenant. Alors notre présence en tant que témoin est requise » termina t-elle.
« Q...Quoi ? » Pansy avait presque hurlé. Elle jeta sur Millicent un regard furieux, qui lui fut rendu au centuple. « Qu'est ce que c'est que cette histoire de mariage ? »
« Oh. Je suppose que tu n'as pas reçu le faire part », siffla doucement Milly, un sourire cruel au coin des lèvres. « En y réfléchissant bien, ça doit être parce que Harry et moi n'en avons pas envoyé... »
« Harry et toi... ? »
« Eh bien oui. Je comprends que ça te choque, ma chère. Mais que veux tu, Pansy, quand on trouve l'amour, le vrai... On est prêt à surmonter tous les obstacles pour être ensemble. Harry et moi, nous savons très bien que ça va être difficile. Après tout, je suis Serpentarde, il est Gryffondor, on peut difficilement imaginer ce que vont penser les gens... » dit-elle en jetant un coup d'œil à Ron et Hermione, qui rougirent.
Pansy, elle, était hors d'elle.
« Sale petite... Tu fais ça pour te venger de moi, n'est ce pas ? »
« Je ne vois pas de quoi tu parles, Pansy... »
« Tu es furieuse que j'épouse Draco. Tu fais ça pour me faire souffrir !! »
Ron et Hermione étaient perdus. Ils regardaient les deux Serpentardes se crier dessus sans comprendre où elles voulaient en venir. Ron supposait bizarrement que peut-être Millicent avait voulu se marier avec l'autre blondinet, mais qu'il lui avait préféré sa camarade de chambre. Personnellement, il aurait préféré épouser un hyppogriffe plutôt que de choisir entre la peste et le choléra... L'esprit d'Hermione travaillait également à résoudre cette énigme, et elle se consumait de curiosité inassouvie.
« Je t'avais prévenue, Pansy ! Je t'avais dit que si tu épousais Draco... »
« Je-N'ai-Pas-Le-Choix !! Tu comprends ces mots là, espèce de peste, ou il te faut un traducteur ?! »
L'arrivée brutale de Harry mit un terme à cette dispute qui menaçait de dégénérer en combat sanglant. Il était essoufflé, ses joues étaient roses, et ses cheveux juste un peu plus décoiffés que d'habitude. Mais surtout, ses yeux brillaient de mille feux.
Même Ron remarqua la différence, et songea que cela faisait au moins deux mois,, depuis la fin de l'année à Poudlard, qu'il n'avait pas vu son meilleur ami aussi... resplendissant.
« Hello tout le monde ! Content de vous trouver tous réunis, ça m'évitera de faire le même discours plusieurs fois. »
« Oh. Super. Et en plus Harry s'est envoyé en l'air », ragea Millicent avec une colère contenue. « Cette fois, notre plan est officiellement tombé à l'eau. Merci Potter. »
« De quel plan parles tu, à la fin, Milly ? » La voix de Pansy était limite hystérique.
« Envoyé en l'air ? Harry s'est envoyé en l'air ? » questionna Ron, l'air surpris.
« Harry, tu n'as pas fait ça ? » gémit Ginny en lui prenant le bras.
Le garçon rougit et jeta un coup d'œil désolé à Ginny, Severus, et Millicent.
« Je suis désolé... Je ne peux pas lui résister. Il... Il me rend totalement fou » avoua t-il avec un sourire un peu tendu.
« Il... ? » Cette fois, c'est Hermione qui paraissait perdue. Ron, lui, avait l'air d'avoir avalé un hyppogriffe de travers.
« Mais ce n'est pas si mauvais que cela pour le Plan, je t'assure Milly ! » argumenta t-il. « Tiens, à propos, tant que j'y pense... »
Il se tourna vers Pansy, qui le regardait avec ...surprise.
« Autant que ce soit moi qui te prévienne : tu ne te maries plus... En tout cas, pas avec Draco. Donc j'espère que tu as prévu un plan de rechange pour ce soir... Tiens, tu n'as qu'à aller au cinéma. Millicent pourrait t'accompagner. »
« Oh Merlin ! jubila Ginny. Est-ce que ça veut dire que toi et Draco... ? »
Harry lui retourna un sourire triomphant. Et même Severus ne put empêcher un petit rictus de fleurir sur ses lèvres.
« Draco m'a officiellement demandé de l'épouser tout à l'heure. A ce propos Severus, vous pourriez passer le message à Albus ? Je ne voudrais pas qu'il se trompe de contrat de mariage, et me sorte celui que nous avons établi avec Milly. »
« Eh bien Harry, je suppose que je vais aller lui dire cela sur le champ », répondit Rogue, qui avait un peu sursauté quand le Gryffondor avait utilisé son prénom. Mais après tout, il fallait bien que ça arrive un jour ou l'autre, non ? « D'ailleurs, pour que vous ne tombiez pas évanouis... Il est peut-être temps de vous dire que Ginny et moi avons prévu... »
« Nous allons nous marier nous aussi aujourd'hui ! » s'écria la jeune fille rousse, soudainement rayonnante.
Un grand bruit les interrompit, Ron venait de tomber à la renverse, évanoui.
« Eeeh, n'abîmez pas mon témoin... J'en ai besoin pour me marier », plaida Harry.
Dumbledore avait pris place sur une petite estrade, au milieu de la salle de réception la plus somptueuse que comptait le Manoir. Les invités étaient pressés les uns contre les autres, dans une proximité étrange, anciens Mangemorts et Aurors confirmés se tenant au coude à coude.
Les rumeurs les plus folles courraient depuis près d'une demi-heure. Les plus informés murmuraient qu'il allait y avoir trois unions aujourd'hui, dont deux Serpentard/Gryffondor. Les paris étaient donc ouverts pour découvrir si les mariages mixtes entre maisons rivales concernaient bien Severus Rogue et Ginny Weasley d'une part, et Harry Potter et Millicent Bullstrode d'autre part.
Depuis la cave sordide où sa femme Narcissa lui apportait - au compte goutte -, des informations et des petits fours, Lucius Malfoy enrageait de ne pouvoir glaner plus de détails. Mais il était définitivement certain que se montrer devant une bonne centaine d'Aurors dont le rêve secret était de mettre la main sur lui ne serait pas une bonne idée. Il dû donc renoncer à son idée d'aller faire un tour là haut.
Albus s'éclaircit la gorge, puis amplifia sa voix magiquement. De son chapeau, il avait sorti plusieurs contrats, et il les consultait avec amusement.
« Sorcières, sorciers, membres du Ministère, amis des familles Malfoy, Parkinson, Bullstrode, Rogue, Potter et Weasley, soyez les bienvenus, et que Merlin vous accorde paix et réconfort. Nous sommes ici ce soir pour unir trois couples selon les termes de l'union magique. »
Une vague de murmures indistincts passa dans l'assemblée.
« Que les futurs mariés s'approchent ! » déclara Albus avec enthousiasme.
Draco, en bon maître de maison, fut le premier à s'avancer. Harry suivit de près, et s'arrêta à ses côtés. Severus et Ginny, qui se tenaient amoureusement par la main - même si rogue faisait la grimace - furent les suivants à s'approcher.
« Hum... Il manque... un couple, non ? » fit le directeur de Poudlard d'un air absent en consultant ses papiers, comme s'il ne savait pas compter jusqu'à six.
« Oh. » Draco sourit au vieil homme, et haussa les épaules avec fatalisme. « Elles se sont isolées un instant. Elles avaient des, euh... des choses à se dire. »
« Oui, il semblerait que deux mois sans se voir ni se toucher, pour des adolescents pleins d'hormones en ébullition, c'est plus qu'ils ne peuvent supporter », susurra Rogue.
« Oh ça va Severus. Nous au moins, on tape pas dans la génération en dessous » siffla Harry.
Devant l'air choqué d'une partie de l'assemblée, Draco éclata de rire.
« Oh, toi ! Harry, je crois que c'est pour ça aussi que je t'aime ! » Il enlaça le garçon et déposa un baiser léger sur les lèvres rouges. Puis il se retourna vers Dumbledore, qui était à peu près le seul à ne pas être sous le choc.
Narcissa Malfoy était décomposée, ainsi que les parents de Pansy. La plupart des Weasley, une marée de cheveux roux, les regardait avec des yeux aussi grands que des soucoupes, et un air de total incompréhension sur le visage. Ron était définitivement en état de choc, même le nom de son futur beau frère était devenu secondaire. Quant à Hermione, elle ne cessait de se frapper le front en grommelant des choses comme j'aurais dû m'en douter... indices... passer à côté... mais bien sûr.
Lorsque Dumbledore en eut terminé avec la cérémonie liant Draco à Harry, il continua avec Severus et Ginny, qui prononcèrent leurs vœux en se regardant dans les yeux avec passion.
En y réfléchissant bien, Harry n'arrivait pas à déterminer laquelle des deux informations était la pire pour Ron aujourd'hui : son mariage avec Draco, ou celui de Ginny avec le Maître des Potions ?
« En tous cas », chuchota t-il à l'oreille de son tout nouvel époux, qui le tenait par la taille et refusait de le lâcher, « Ginny est maligne. Elle a trouvé le moyen d'avoir des bonnes notes pour ses Aspics de Potions l'an prochain... »
Pansy et Millicent arrivèrent à la fin de cette deuxième cérémonie. Elles se tenaient par la main, et semblaient rayonner de bonheur, toute trace du conflit antérieur envolé. Les invités du mariage étaient tellement traumatisés que plus personne ne réagit. Même les familles des deux jeunes filles ne pouvaient rien dire. Il était bien connu chez les Mangemorts qu'on ne faisait pas d'esclandre à une réception des Malfoy, quelle qu'en soit la raison... à moins de vouloir gagner un ennemi mortel, et particulièrement rancunier...
Les deux jeunes filles furent donc mariées.
Le soir même, délaissant la soirée qui s'éternisait, Draco et Harry transplanèrent à Londres, dans la demeure de style Tudor que le jeune Serpentard s'était offert.
A l'arrière de la maison, une véranda s'avançait dans un petit jardin tout en longueur. C'est là, sur un perchoir, qu'attendait Potter le corbeau. Quand il entendit son maître rentrer, l'animal s'envola et vint se percher sur son épaule. Mais celui-ci était visiblement trop occupé avec son mari pour prendre soin de la bestiole affamée.
« Je t'ai souvent dit que j'adorais cet animal, Draco » soupira Harry entre deux baisers. « Mais là, honnêtement, si tu pouvais t'occuper d'un seul Potter à la fois... »
« Il va bientôt avoir un Malfoy à lui tout seul pour s'amuser. Quant est ce que tu emménages avec ta fouine ? »
« Oh. Je croyais que c'était déjà fait. Tu n'es pas ma fouine ? »
« Va te faire foutre, Harry. »
« C'est marrant. Je sens que ça va m'arriver souvent... »
C'était le 21 septembre, premier jour de l'automne. Harry décida que c'était - définitivement – sa saison préférée.
FIN (15/10/2004)
Et voilà, ma première fic est terminée. Merci à toutes celles (et tous ceux ?) qui m'ont envoyé leurs reviews. Et à tous ceux qui m'ont lu, même s'ils ne m'ont pas écrit. Si ça vous a bien fait marrer, c'est l'essentiel. Et puis, n'oubliez pas, vous avez le droit de me donner votre avis sur ce dernier chapitre...
A très bientôt. Je vous embrasse tous !
Antedaemonia
