Chapitre 76 (124) : Gabrielle

Harry était directement monté dans la chambre de la pièce secrète, sans passer par l'infirmerie et encore moins par l'appartement. Il ferma magiquement toutes les entrées, il voulait être seul pour laisser exploser sa rage.

-" Elle m'a trompé…. " dit Harry en empoignant une chaise et en l'envoyant se briser contre le mur à l'opposé " Elle m'a menti…. Sur toute la ligne…. A moi, son Lion…. La garce, je la hais, je la hais, je la hais "

Il passa sa rage sur tout le mobilier avant de s'asseoir sur le canapé et de prendre sa tête entre ses mains.

-" Pourquoi ? Pourquoi tu m'as fait ça ?…. Pourquoi tu nous as fait ça ? " dit-il, les larmes roulant sur ses joues " Pourquoi avoir tout détruit…. On était si bien ensemble avant ça…. Pourquoi ? "

La journée avait été trop forte en émotions, et les Détraqueurs avaient fragilisé le mental d'Harry, au point que les souvenirs de l'été lui faisaient horriblement mal. C'est donc mentalement et émotionnellement lessivé qu'il s'endormit sur le canapé. Mais le sommeil n'allait pas être de tout repos.

Début du flash-back :

Maïa laissa le Trio se dire bonne nuit, et alla s'asseoir sur la plage, écoutant le ressac de la mer.

-" Beaucoup de monde veut me parler en particulier, aujourd'hui…. Qu'avez-vous à me dire ? " dit Harry en s'asseyant à ses côtés.

-" Je crois que Gabrielle va ressortir " lâcha Maïa " Et je crois que tu ne l'apprécieras pas "

-" Pourquoi ? C'est la protectrice d'Ann…. "

-" Non, c'est la face sombre d'Ann…. Celle qui ressort quand elle ne peut plus rien faire pour se protéger…. Et pour protéger les autres…. "

-" Qu'essayez-vous de me dire ? "

-" Ne juge pas Ann sur ce qu'elle a été…. Ou sur ce qu'elle est par nature "

-" Je ne comptais pas le faire " répliqua Harry.

-" Je sais…. Mais c'est ce que tu risques de faire malgré toi…. Si cela t'arrive, réfléchit bien à ce que tu m'as toi-même dit : mieux vaut que Gabrielle sorte, si cela peut sauver Ann…. " dit Maïa en se levant " Bonne nuit Harry, fait attention à toi "

Harry ne répondit rien, et resta là, à écouter la musique de la mer. Il rentra tard dans la chambre d'Ann, et s'allongea tout habillé sur leur lit. Il respira profondément l'odeur de sa moitié, de nouveau enivré par elle. Elle n'était pas si loi que ça, et pas de puis si longtemps non plus, mais son cœur se serrait à chaque pensée. Elle faisait partie de lui, elle était lui, il était elle, ils étaient un. La savoir loin, la sentir loin, c'était insoutenable. Mais c'était aussi nécessaire : il saurait enfin si ce qu'il ressentait pour elle n'était que physique.

Il passa donc 4 jours maussades avant de sentir une douleur intense et des picotements dans les mains. Hermione et Ron le rejoignirent rapidement, avant de filer voir Dumbledore. Ils le trouvèrent sur le pont, en train de regarder intensément l'île.

-" Ann est en danger " dit précipitamment Harry " On doit la rejoindre "

-" Non "

-" Mais pourquoi ? "

-" Quelque chose d'horrible se passe sur l'île…. Toutes les Amazones sont en danger "

C'est à ce moment-là qu'ils virent les oiseaux fuirent la forêt, alors qu'un son de corne se faisait entendre.

-" Les Amazones doivent quitter l'île…. Nous aussi " dit Dumbledore.

-" Il en est hors de question " répondit Harry.

Harry débarqua en courant, suivi par Ron et Hermione. Dumbledore retint de justesse Sirius et Remus, leur indiquant qu'ils devaient rester à bord.

Sur le chemin du village principal, ils croisèrent des tas d'Amazone, femmes, enfants, des familles complètes, et même les Aspirantes. Harry en retint une qui lui lança un regard apeuré.

-" Que se passe-t-il ? "

-" La Prêtresse…. La Prêtresse s'en prend à votre amie…. Elle est devenue folle, elle a attaqué la Caserne…. Et interrompu l'Emancipation…. "

-" Et Ann ? "

-" Je ne sais pas…. Elles en étaient aux mains quand Maïa a lancé le signe d'évacuation…. Votre bateau est le plus près, on doit rejoindre la crique…. "

-" Maria ? "

-" Ma mère m'appelle…. Désolée " dit l'Amazone en partant rejoindre les siens.

-" Elle est en danger " dit Harry en courant vers le village " Je dois la sauver "

Ron et Hermione se regardèrent et le suivirent sur le sentier menant au Village. Lorsqu'ils débarquèrent sur la place Centrale, Maïa se précipita vers eux.

-" Partez, c'est un ordre "

-" Pas question " dit Harry " Je veux la voir "

-" Si Graciella te voit, elle te tuera…. Toi et tes amis…. Partez, c'est un ordre "

Il allait capituler quand il vit un corps passer d'un côté à l'autre de la place, pour traverser la Caserne et la réduire en morceau, avant de s'écraser contre la roche.

-" Ann ! " cria Harry en se précipitant vers elle.

-" Non " dit Maïa en le retenant in extremis " Aidez-moi…. Elle ne doit pas le voir "

-" Harry ! "

-" Lâchez-moi…. Elle souffre, je le sens…. Elle a besoin de moi "

Une ombre traversa la place et tous purent voir le monstre qu'était devenu Graciella. Sa peau avait pris une couleur vert pâle, sa chevelure était devenue un casque d'écailles noires, ses mains avaient des doigts longs, son ventre et sa poitrine étaient recouverts d'écailles verts pomme, et ses membres inférieurs étaient devenus une queue de serpent. Elle avait senti Harry, et se dirigeait vers le groupe.

-" C'est quoi ça ? " demanda Ron.

-" Ça…. " dit Maïa " Le pire cauchemar des Amazones…. C'est Médusa…. La réincarnation de la femme de Salazar Serpentard "

-" Vous plaisantez l ? " demanda Hermione.

-" Oh non…. Et c'est Graciella qui est cette réincarnation…. Avec Ann qui est son ennemie jurée…. "

Médusa serpentait lentement jusqu'à eux, qui ne pouvaient se détacher du regard envoûtant de la femme-serpent. Elle était à moins de 10m du groupe lorsqu'un éclair blanc la percuta. Ann se tourna vers eux, ses traits colériques s'adoucissant dès qu'elle vit Harry. Elle regarda Médusa, sonnée momentanément, avant de se précipiter vers Harry.

-" Allez-vous en, je vous en pris…. Vous n'êtes pas en sécurité ici…. Maïa, ramène-les auprès d'Albus…. "

-" Ann ? " dit Harry en la regardant.

Ann embrassa passionnément Harry, les larmes roulant sur ses joues.

-" Pardonne-moi " murmura Ann.

-" Quoi ? "

Ann se recula et donna un coup sec, du tranchant de la main, au niveau du cou. Harry s'effondra dans ses bras.

-" Ramène-le sur le bateau, Maïa…. Lorsqu'il sera en sécurité, réveille-le "

-" Il va t'en vouloir "

-" Je préfère qu'il me haïsse, plutôt qu'il meurt idiotement " dit Ann en caressant la tête d'Harry " Je ramène les miens…. Regroupe les bateaux, et les familles, dans la crique…. Sliver vous protégera…. Elle revient à elle, fuyez "

-" On y va ! " dit Maïa en soulevant Harry " Fait attention "

-" Oui "

Ann se détourna d'eux, et se dirigea vers Médusa, pendant que Maïa ramenait les enfants sur le bateau. Elle pressait Ron et Hermione de la suivre, alors que des bruits horribles provenaient du village. Lorsqu'ils débouchèrent sur la plage, ils virent que le Lady était bondé d'Amazone, et que des navires de pêche arrivaient dans la crique. Maïa monta à bord, déposa Harry sur une chaise et appela Lucinda et Ambre.

-" On largue les amarres, maintenant ! " ordonna-t-elle.

Sitôt dit, sitôt fait, le Lady quitta son quai et prit le large, pour se retrouver près de la barrière de corail. Les bateau de pêche rejoignirent le Lady, et de nombreuses Amazones montèrent à bord, pour mettre les plus jeunes en sécurité dans les nombreuses salles du Lady.

-" Que se passe-t-il ? " demanda Dumbledore.

-" Médusa, la femme de Salazar, est entrée dans le corps de Graciella…. " expliqua Maïa " Maintenant, le Serpent et le Phœnix doivent combattre…. "

Gryffin accourut sur le pont, dans sa forme de lion, causant une frayeur à toutes les Amazones. Il fonça sur l'avant du navire et libéra un bruit qui fit frémir toutes les personnes présentes. Harry, revenant à lui et réalisant tout ce qu'il s'était passé, le rejoignit et mis une main dans sa crinière.

-¤ Moi aussi je suis inquiet ¤ lui dit Harry ¤ Elle m'a sonné, pour que je parte…. Je ne peux pas lui en vouloir, je l'aurais gêné, je le sais…. Même si c'était un coup bas ¤

-¤ Ils arrivent ¤ répondit Gryffin.

-¤ Qui ? ¤

Mais Gryffin n'eut pas besoin d'expliquer qui venait, puisque 2 OVNIs (N/A : le mot n'est certainement pas approprié, mais la définition l'est.... Objet Volant Non Identifié....) se rapprochaient du bateau. Le premier était Fumerolle qui portait Onyx. Elle le déposa dans un espace que Dumbledore avait libéré, et Harry pu enfin voir l'unique licorne noire au monde. Onyx était un mâle, il était aussi haut que Dumbledore, enfin la hauteur d'une hypothétique selle. Son pelage était aussi noir que les cheveux d'Harry, brillant et soyeux. Ses yeux étaient 2 amandes d'onyx. Sa corne semblait capable de transperçait facilement un corps humain, et ses sabots devaient être mortels.

Un ange se posa à côté de lui, libérant les 3 Fondateurs. Helga se précipita sur Onyx, et le calma dès qu'elle le toucha. Gryffin rejoignit Godric et Fumerolle se posa sur l'épaule de Rowena. C'est à ce moment là qu'Harry comprit que l'être ailé, pas un ange, c'était Ann. Il se rapprocha d'elle et lui posa une main sur l'épaule. Elle se retourna et Harry vit que son regard commençait à être vide. Elle ne lui sourit pas, ne répondit pas à sa caresse et s'éleva dans les airs.

Une bourrasque de vents l'entoura, formant une sphère blanche autour d'elle. La sphère s'ouvrir pour laisser voir un ange. Harry lui attrapa le bas de sa robe, et il comprit instamment son erreur. L'ange tourna son doux visage vers lui, alors que 2 pierres de glace le scrutaient de bas en haut. Gabrielle avait le même physionomie qu'Ann, mais sa peau était blanche comme la mort, ses cheveux et ses cils étaient blancs avec des fils d'argent. Elle portait la tenue des Amazones, mais les couleurs étaient le blanc et l'argent.

-" Que me veux-tu, enfant ? " dit l'Ange d'une voix froide.

-" Rien, Gabrielle…. Il ne veut rien " dit Louisa en faisant reculer Harry.

-" Bien…. Rester loin du rivage…. Je m'occupe de la Méduse "

Elle se tourna vers l'île, tourna sa main droite vers le haut et une épée en sortit. La lame de l'épée était faite de cristal, et la poignée était en or avec des incrustations de rubis. La poignée représentait une femme les bras croisés au-dessus de la tête, et des ailes longeant la lame, la maintenant. Gabrielle resserra sa poigne sur le manche et s'envola vers l'île.

Godric se dirigea vers Harry, et lui mit une main sur l'épaule. Le jeune homme se tourna vers lui, le questionnant d'un regard.

-" Gabrielle est la protectrice d'Ann…. Ne juges pas ma fille pour ça…. "

-" Ses yeux sont si froids, elle semble inhumaine "

-" Pour tuer, mieux vaut ne pas avoir d'âme…. Ni de cœur…. Sinon on les perd, et on en souffre "

-" Mais…. "

-" Si tu peux accepter ce que va faire Gabrielle, tu seras digne de ma fille…. "

-" Elle va tuer la Méduse ? "

-" Oui…. "

-" Pourquoi ? "

-" Médusa voudra te tuer…. Et tuer les Amazones "

-" Mais si Ann meurt, elle reviendra…. Comme le phœnix ? "

-" Que si le descendant de Salazar tente de te tuer…. C'est pour ça que Gabrielle est sortie, Ann ne servira à rien contre elle…. Je sens un grand trouble en toi, que décides-tu ? "

-" J'en sais absolument rien…. Mon cœur me dit de lui pardonner ses gestes à venir, mais ma logique et ma raison, non…. "

-" Tu choisiras en ton âme et conscience…. De toute façon, Ann est dorénavant émancipée…. Si elle ne meurt pas aujourd'hui, l'Epreuve de l'Oubli s'en suivra "

-" Hein ? Encore ? "

-" Oui…. Obligatoire, j'ai beau avoir fait la loi, je ne penserais pas que je le regretterais…. Enfin, enfreindre les règles, c'est dans ma nature…. "

-" C'est de famille, en effet "

Godric et Harry furent rejoint par Dumbledore, Helga et Rowena. Tous regardaient l'île avec appréhension : si Ann ou plutôt Gabrielle échouait, le clan des Amazones serait anéanti à jamais, ainsi que la Triade, et Voldemort aurait le champ libre.

Le temps sembla passer encore plus lentement que d'habitude. Les bruits de l'île étaient encore plus angoissant, car ils ne savaient pas ce qu'il se passait, et ils imaginaient le pire. Ils virent alors Médusa en train de foncer hors de la forêt, et avant qu'elle n'arrive sur le ponton, Gabrielle lui bloqua le passage, l'épée en main.

Médusa avait, elle aussi, une épée, avec une lame argentée. Le serpent et le phœnix croisèrent le fer. Et Gabrielle repoussait Médusa loin du ponton, et l'en éloigna le plus possible, restant sur la table, cependant. Mais Gabrielle du se reculer lorsque Médusa tenta de la touchait avec sa queue. Cette queue était une arme redoutable puisqu'elle rendait la zone touchée dure comme de la pierre, d'où le nom similaire à la Méduse. Mais il n'y avait pas que la queue, qui était mortel, et tous purent voir Médusa cracher un jet de substance verte. Gabrielle fit une pirouette aérienne pour éviter le jet, et à raison puisque lorsqu'il toucha le sol, il détruisit même le sable, en libérant de la fumée. Ce jet était constitué d'un acide très corrosif. S'en suivit alors un échange de sortilèges divers, contrer ou dévier.

Harry regardait Gabrielle en train de se battre, et reconnut certains sortilèges, surtout celui de l'Avada Kedavra. Il était jeté de temps en temps par Gabrielle, mais une fois sur 2 par Médusa. Mais aucune des 2 sorcières n'atteignaient son but, grâce ou à cause de bouclier ou d'esquives. Lorsque Médusa tentait de tuer Gabrielle, Harry retenait son souffle. Mais il en faisait de même lorsque Gabrielle voulait tuer Médusa. Mais plus ça allait, plus il désespérait de retrouver Ann comme avant : tuer ou vouloir tuer ça la changerait, automatiquement.

Au bout d'un moment, les 2 combattantes cessèrent les sorts et en revinrent au fer. C'est là que les épées montrèrent leurs vraies puissances, chacune des épées s'enflamma. Les flammes de celles de Médusa étaient vertes, celles de Gabrielle rouges. Elles croisèrent le fer à plusieurs reprises, mais Gabrielle avait le dessus. Elle avait combattu de manière tactique, elle aurait pu détruire son ennemie rapidement, mais ce n'était pas sûr, elle l'avait donc fatiguée et maintenant elle prenait indéniablement le dessus.

Godric mit la main sur l'épaule d'Harry et la serra légèrement, lui indiquant ainsi que les dés en étaient jetés, et que la fin de Médusa était proche. C'est à ce moment là que Gabrielle prit un peu de recul avant de fonçait sur Médusa. Elle prit de nouveau du recul, pour observer Médusa. Celle-ci avait compris que c'était la fin, et attendait son sort. Harry sentit plus qu'il ne vit le sourire carnassier de Gabrielle avant de la trancher en morceau.

Les 5 morceaux tombèrent sur le sols en se transformant en corps. C'était 4 prêtresses et Graciella, qui avaient fusionné pour gagner en puissance. Les 4 prêtresses étaient mortes, elles n'avaient plus d'essence de vie en elles, pour avoir tout donné à Médusa. Mais Graciella était toujours en vie, enfin, elle gémissait. Gabrielle s'approcha d'elle, lentement.

Graciella regarda Gabrielle. Mais Gabrielle n'avait ni cœur, ni âme, et donc elle n'éprouvait pas de pitié. Elle resserra sa prise sur la poignée, leva son bras, et trancha le corps de Graciella en 2. Puis les flammes sur l'épée revinrent et elle fit brûler les cadavres des 5 traîtres.

Une épaisse fumée noire s'éleva du funeste bûcher, et l'odeur parvint rapidement aux navires qui revenaient vers l'île. L'odeur était écœurante, et Harry en eut un haut le cœur. Une silhouette se forma dans la fumée, avant de s'élever en hurlant. C'est à ce moment là que Gabrielle redevint Ann, celle-ci s'évanouie alors que l'épée réintégrait son corps.

Rowena et Godric furent les premiers à descendre, et coururent vers leur fille. Godric la prit dans ses bras et ils remontèrent sur le bateau. Ann avait l'air si fragile et si petite dans les bras de son père, si innocente, qu'Harry se demanda s'il n'avait pas fait un mauvais rêve à l'instant. Mais l'odeur de la mort était encore trop présente pour que se soit un rêve….

Godric regarda Harry, qui ne put supporter se regard et détourna les yeux. Il ne vit pas la déception de son ancêtre, ni la colère de Rowena ou l'indignation d'Helga. Harry sentait qu'il avait merdouillé en beauté sur ce coup là, mais il ne pourrait plus regarder Ann de la même manière maintenant.

Il n'était pas le seul à être perturbé, Hermione semblait révulsé à la vue d'Ann, et il ne parlait pas des parents de son amie. Mais les Weasley semblaient en avoir déjà vu, des scènes dans ce genre, et ils n'étaient pas plus choqués que ça. Ginny était juste un peu plus blanche que d'habitude mais sans plus. Lorsqu'il fut sûr de ne croiser aucun des fondateurs, il alla s'enfermer dans sa chambre. Il devait réfléchir à tout ça, mettre ses idées au clairs, ainsi que ses sentiments…. Il devait faire le point, en son âme et conscience.

Fin du flash-back.

Le lendemain matin, Harry se réveilla avec ce qui aurait pu être une gueule de bois s'il avait bu. Il avait en tout cas une migraine incroyable, et n'arrivait pas à mettre 2 idées à la suite l'une de l'autre. Il se souvenait juste de cette impression de trahison, mais aussi que ça lui faisait mal au cœur.

Il avait beau ne pas aimé Gabrielle, il savait qu'Ann serait morte sans elle puisqu'elle ne l'aurait pas tué volontairement. Et elle lui manquait tant, il avait besoin de la voir, de la toucher et de la sentir. Il était retombé amoureux d'elle, quelle preuve supplémentaire voulait-il pour se convaincre qu'il ne pouvait plus vivre sans elle. Il fallait qu'il se fasse pardonner ses paroles de la veille, mais d'abord, il devait se débarrasser de sa migraine, sinon il ne pourrait pas penser rationnellement et s'expliquer avec Ann.

Il se leva du canapé, oscillant sous un vertige dû à la fatigue et aux repas sautés. Puis il vit les grabuges de sa colère de la veille. Il sortit sa baguette et lança un Reparo. Tout reprit sa place, comme avant son entrée.

Il sortit donc, et se dirigea vers l'infirmerie. Autant faire d'une pierre de coups, il verrait Hermione en même temps. Les couloirs étaient sombres et silencieux. Il arriva à l'infirmerie sans rencontrer personne. Il entra et trouva Hermione dans un lit, ses parents endormis sur des sièges. Ron n'était pas loin, il dormait dans un autre lit. Mme Pomfresh sortit de son bureau, et lui demanda de la rejoindre dans son office.

-" Comment allez-vous Mr Potter ? "

-" J'ai faim, j'ai mal au crâne…. Et je me souviens, au cas où vous ne l'auriez pas compris "

-" Ronchon en plus…. Tenez, buvez ceci et descendait prendre un petit déjeuner dans la grande salle "

-" Merci…. Comment va Hermione ? "

-" Elle va bien…. Elle a subi quelques Doloris, mais rien de plus…. Vous avez bien été entraînés… "

-" Quand se réveillera-t-elle ? "

-" Dès que Mr Weasley se sera décidé à l'embrasser…. Ce qui n'est pas gagné, il est buté, autant que vous "

-" Pourquoi ? "

-" Il n'est pas sûr d'être l'âme sœur de Melle Granger…. Il est pourtant le seul à pouvoir la toucher, même ses parents déclenchent la protection…. "

-" Il faudrait juste faire en sorte que Krum essaie de la toucher, avec Ron dans la pièce à côté…. Si la protection se lève, il sera bien obligé de voir qu'Hermione ne le veut pas près d'elle…. Et lui aussi d'ailleurs "

-" J'y avais pas pensé…. Mais je ne suis pas au fait des relations amoureuses dans cette école…. Bien, allez déjeuner, à moins que vous ne vouliez passer vos vacances ici ? "

-" Je file, merci de la proposition, mais c'est non "

-" Je m'en doutais "

Harry sortit de l'infirmerie, sans demander son reste. Il regrettais de laisser ses 2 amis comme ça, mais bon, il devait penser à lui un peu. Régler d'abord ses soucis personnels, avant de s'occuper de leur mettre du plomb dans la tête, surtout dans celle de Ron. Il se retrouva donc seul, dans la grande salle, en train de déjeuner. Il fut bientôt rejoint par Marco qui se plaça devant lui et le regarda méchamment.

-" Tu as merdé en beaut " lui cracha-t-il au visage.

-" Je sais…. Tu te… "

-" Souviens…. Oui…. Depuis longtemps…. Comme Ginny, c'est pour ça qu'on a retrouvé notre amitié de l'été…. Qu'est-ce qu'elle a Ann ?…. Elle ne te plait plus, maintenant qu'elle n'est plus parfaite "

-" Non…. "

-" Alors quoi ? "

-" Mets-toi à ma place, Marco "

-" Mais j'y ais déjà été, à ta place… Je te signale que la première fois que Gabrielle est sortie, c'est moi qui était là pour réparer les dégâts…. Tu crois qu'elle s'en sort indemne à chaque fois ? Tu rêves là…. Elle ne dort plus parce que dès qu'elle ferme les yeux elle revoit cette boucherie et la revit, elle ne peut plus passer devant un miroir sans voir le regard vide de Gabrielle, elle ne peut plus entendre le moindre son sans croire que Gabrielle vient pour la tuer…. C'est Gabrielle qu'elle verrait face à un Epouvantard…. Alors je te le demande, maintenant, que fais-tu ? "

-" Mes excuses "

-" Hein ? "

-" J'allais lui faire mes excuses…. Après avoir fait en sorte d'être au meilleure de ma forme, pour la confrontation, qui ne sera pas facile "

-" Ça c'est sûr…. Elle a pleuré toute la nuit, à cause de toi…. Franchement, je ferais attention à ce que je mange, parce que les Jumelles vont t'en faire baver…. "

-" Je crois pas "

-" Moi, je crois bien…. Elles sont coriaces, et Ann est leur petite sœur…. J'irais me faire pardonner rapidement, si j'étais toi…. Et si tu veux le savoir, Ann est dans sa chambre "

-" Ouais…. J'espère ne pas empirer les choses "

-" Dépêche-toi alors, parce que j'ai peur qu'elle ne fasse des bêtises…. Comme se perdre dans la forêt interdite "

-" Elle ne ferait pas ça ? " s'inquiéta Harry.

-" Elle ne peut pas se tuer, mais elle peut se faire souffrir…. Si jamais elle perd la tête, tu auras affaire à moi "

-" J'ai peur "

-" Tu devrais…. " dit Marco en buvant son café " Que tu sois son lion, j'en ai rien à faire…. Et je connais des sorts et incantations qui pourraient te faire bien mal…. Les coups bas, tu connais ? "

-" Oui "

-" Alors tu comprends ce que je peux faire, sans te tuer "

-" C'est une menace envers ton capitaine ? "

-" Renvoie-moi, mais tu ne trouveras personnes d'aussi bon pour remplacer Ron, dans 2 ans…. "

La conversation s'en arrêta là, car Harry était déjà parti pour trouver Ann. Il en avait assez qu'on lui fasse la morale, et il en avait assez que sa conscience le titille. Et surtout, il était en manque de contact avec son Amazone, c'était pire que du désir, c'était un besoin vital, encore plus que son que l'oxygène.