Woah, j'ai été productive ces temps-ci : 6 chapitres et un prologue en 3 jours. Pensez que je fais ça pour vous, mes lecteurs favoris

Je continue mon message-board pour les reviews

Loumiolla : Encore merci d'avoir reviewé aussi promptement! Bien contente que tu aies aimé le Chapitre VI. Je n'aime pas trop mettre les nerfs des lecteurs à l'épreuve c'est pourquoi j'essaie de conserver un rythme régulier pour l'écriture. Mes parents aiment pas trop que je passe autant de temps à l'ordinateur mais bon… Les Serpentards aiment briser les règles, non?

Amy Evans : Si tu l'as trouvé, mes instructions étaient sûrement assez claires. Ça me rassure parce que parfois, je ne suis pas très précise . Je te remercie pour tes commentaires, j'ai eu beaucoup de plaisir à écrire le Chapitre VI… mais peut-être pas autant que le VII. Si tu souhaitais un approfondissement dans la relation S.S. x E.B., tu seras comblée dans ce chapitre Je ne t'en dis pas plus!

Bonne lecture,

BloodCountess

Moonlight Shadow

The trees that whisper in the evening
Carried away by a moonlight shadow
Sing a song of sorrow and grieving
Carried away by a moonlight shadow

Chapitre VII

Rêve Inaccessible

La soif me tenaillait. J'avais l'impression qu'elle me rongeait les entrailles, paralysant le moindre de mes membres. La douleur allait et venait par vagues. Les mains crispées sur les draps, la tête bien enfoncée dans mon oreiller, j'essayais de ne pas penser au goût voluptueux de ce liquide rouge coulant dans ma gorge. La dernière fois que je m'étais senti ainsi, Stan m'avait laissée…

Des loups, une meute de loups. Ils s'approchent de nous en grognant. Pourquoi n'ai-je pas apporté ma baguette?

(Parce que Stan, ton amour Moldu, ne sait pas que tu es sorcière, idiote.)

J'avais rencontré Stanislas lors de mon voyage dans les Pays de l'Europe de l'Est. Roumanie, Slovaquie, République Tchèque, Autriche, Allemagne, Pologne, Ukraine, Roumanie, Bulgarie, Yougoslavie, Albanie puis retour en Hongrie. Il avait voulu m'accompagner dans mon périple. Je lui avais raconté que j'étais une étudiante de Budapest qui faisait une thèse sur les sciences occultes. Il ne s'était douté de rien, ce bel ange blond aux yeux rieurs. Il attribuait les bizarreries qu'il voyait en ma présence aux esprits. Sa superstition me plaisait bien. Stanislas Powulski, le Polonais étudiant à Berlin.

Au départ, ce n'était qu'une promenade dans la Forêt Noire. Qu'une promenade dans la Forêt Noire. Comment avais-je pu penser pouvoir aimer Stan en lui cachant la vérité? Je n'étais pas seulement sorcière mais aussi à demi-vampire. Un Moldu croyant comme lui… Quelle bêtise, quelle illusion…

Les loups s'approchent dangereusement de nous. Ils ont sûrement senti ma présence. Ils ne nous aiment pas, nous, les demi-vampires, parce qu'ils savent d'instinct que du sang mortel coule dans nos veines. Tout comme les humains, ils nous méprisent. Les authentiques buveurs de sang peuvent facilement les contrôler mais pas nous, Dunpeals, les renégats, les rejetons, l'hybride de deux races différentes. Stan s'est placé devant moi, pour me faire un rempart de son corps. S'il avait su que c'était à moi qu'ils en voulaient. Avant que je puisse faire quoi que ce soit, ils se sont rués sur lui, le lacérant de leurs griffes.

« Va-t-en Elizabeth! Sauve-toi avant qu'ils ne te prennent toi aussi », m'avait-il hurlé en Polonais.

L'ignorant, je formai une petite flamme bleue à l'aide d'une incantation. Puis, je posai des pierres dans une forme bien précise autour d'elle.

« Partez! Obéissez à votre maître, » ordonnai-je aux animaux qui nous entouraient.

Stan me regardait avec des yeux ronds. Les loups ont lentement reculé, la tête basse. Je me retournai vers le jeune Moldu. Sa terreur lui conférait un air de fragilité, de vulnérabilité.

« Par les flammes de l'Enfer! Retourne d'où tu viens, démon!

- Stan… je… c'est moi… Elizabeth.

- Non, tu n'es pas celle que j'aime…Laumė[1]! Ordog[2]! Stregoica[3]! Vrolok! Vlkoslak[4] »

Des larmes me vinrent aux yeux. Comment avais-je pu croire un instant à cette idylle? Les blessures béantes de Stanislas lui seraient fatales si je n'agissais pas. Je m'avançai vers lui alors qu'il tentait tant bien que mal de reculer. Il s'évanouit. L'effort avait été trop grand. C'était une bénédiction, je n'aurais plus à supporter son regard accusateur et apeuré. Je versai un peu de mon sang sur son corps meurtri et le traînai dans la voiture. Je le déposai à l'auberge où nous logions et lui laissai tout l'argent liquide dont je disposais sur sa table de chevet. J'appelai un médecin pour le jeune Polonais et disparus de sa vie.

Jamais je ne revis Stanislas. Jamais je ne le reverrais.

Le même besoin de ce liquide vital s'était manifesté à la suite de cette aventure. Une pareille faiblesse s'était emparée de moi. De toute ma vie, je n'avais chassé qu'une seule fois. Lorsque je pris la vie de l'ivrogne qui traînait dans une ruelle sombre, un sentiment de dégoût m'envahit. Tuer pour se nourrir. Un véritable animal. J'avais terriblement honte de moi-même. Mais comment renier mes origines? Je savais que si je ne buvais pas bientôt, j'allais dépérir et souffrir d'une mort lente et douloureuse. Je me levai donc de peine et de misère et me dirigeai vers Pré-au-Lard.

Je sondai l'esprit des occupants du bar miteux. Encore un don vampirique. Je pouvais lire dans les pensées des autres. Je n'étais pourtant pas experte dans la matière. Mon côté mortel ne me permettait seulement de percer les défenses d'un sorcier ou d'un Moldu sensible ou en proie à des émotions fortes ou d'une personne aux facultés intellectuelles émoussées. Les êtres avinés qui peuplaient l'endroit était des victimes faciles.

L'homme dans le coin était un ancien Mangemort. Son visage était camouflé par une bure noire. Je m'approchai de lui avec un sourire charmeur. Il ne se méfia pas lorsque je l'emmenai à l'extérieur. Il ne se méfia pas lorsque je m'approchai de son cou, plus précisément de sa jugulaire, la veine de prédilection de tout vampire. Il n'eut pas le temps de se méfier lorsque je découvris mes crocs et commençai à boire.

De retour dans ma chambre après avoir enterré la dépouille de l'ex-Mangemort, je m'allongeai contre les draps de satin. Le sentiment d'extase fut vite remplacé par un profond désespoir. Mon corps était revigoré mais à quel prix? Je ne pouvais pas tenir en place. La puissance qui sommeillait en moi s'était éveillée au contact du sang. Poudlard m'apparaissait comme une prison, ma chambre une cellule. Cette résurrection dépendait cependant de la vie d'une tierce personne et cela, je ne pouvais le supporter.

Le vent mordant d'octobre me fouettait le visage mais je ne m'en souciais guère. Une chaleur surnaturelle irradiait de chacun des pores de ma peau. On aurait dit que l'air faisait chuchoter les arbres sur mon passage. Je retournai m'asseoir aux berges du Lac, là où tout semblait avoir commencé.

Mes pensées se dirigèrent aussitôt vers Severus Rogue. Un imbroglio de sentiments forts m'entraînaient dans leur chaos lorsque je me retrouvais à proximité de lui. Des émotions dont j'ignorais jusqu'alors l'existence se déchaînaient.

(Et pour votre Stanislas, Miss Bathory?)

Ce n'était pas la même chose. Je m'en rends compte, à présent. Je cherchais désespéramment à renier ma véritable nature. À camoufler cette partie de moi qui me fait honte. Ce ne fut qu'un rêve, le rêve de pouvoir être quelqu'un à part entière et non le résultat d'un croisement entre vampire et mortel.

(Et me concernant, Miss Bathory?)

Je ne sais pas… Je ne sais vraiment pas. C'est indescriptible. Je suis si confuse. Je perds mes points de repère en sa compagnie.

« Vous n'êtes qu'une inconsciente, Elizabeth Bathory. »

Je sursautai bien que le ton qu'il avait employé était étrangement doux. Ce n'était pas la première fois qu'il me surprenait ainsi, trop absorbée dans mes pensées pour être aux aguets. Je répliquai :

« Vous traitez Adèle de Mère Poule puis vous venez me sermonner de la sorte, Professeur Rogue? Je suis assez grande pour déterminer ce qui est bon de ce qui ne l'est pas pour moi. »

Le souffle pernicieux du vent me fit frissonner, me glaçant jusqu'à la moelle des os. Pourquoi les effets du sang devaient-ils se dissiper au moment même où je m'affirmais? Rogue haussa les sourcils d'un air moqueur et porta ses mains aux attaches d'argent de sa cape noire. C'était deux serpents entremêlés ensemble par des courbes gracieuses.

« Vous disiez? » fit-il, ironique.

Il passa d'un mouvement preste derrière moi. Mon cœur battait la chamade. Il retira sa cape et me la passa autour des épaules. Ses mains s'approchèrent de ma gorge. C'était la première fois que je les remarquais.

(Trop occupée par ma voix, Miss Bathory?)

De longs doigts blancs, délicats et fins. Des mains d'homme raffinées, pas du tout grossières. Je sentais son souffle contre ma nuque. Si on avait pris mon pouls, on aurait remarqué que mes battements cardiaques montaient en flèche. Je sentais son torse fort dans mon dos, me frôlant au moindre mouvement. Je fermai les yeux. J'aurais voulu que cet instant magique ne finisse jamais, que le temps s'arrête dans ce moment inoubliable. On eut dit que nous ne faisions qu'un, en parfaite harmonie. Je crois qu'il savoura autant qu'il le put ce contact puis il referma l'attache aux deux reptiles argentés ensemble.

Il se tenait debout devant moi mais dans ses yeux dansait une flamme. Une étincelle de lumière dans les ténèbres. Je me rapprochai d'un pas. Nos visages se touchaient presque. Mon rythme cardiaque était à son apogée. Lentement, il souleva sa main et la posa sur ma joue. Elle était si douce… Aussi douce que la soie la plus fine qu'on puisse trouver dans les pays d'Extrême-Orient. Les paupières closes, je me laissai emporter par son baiser. De réservé à passionné, de délicat à fougueux… Il resserra son étreinte en passant son bras autour de ma taille. Nos corps fusionnés, nos cœurs battant à l'unisson. Le sang n'était rien comparé à cette sensation…

Stanislas!

Je le repoussai. Il me regarda, désorienté. Je ne pouvais pas… Je ne pouvais pas m'y abandonner. L'amour blesse, l'amour fait mal au plus profond de soi-même. Je ne devais pas m'y abandonner. Une larme coula le long de ma joue, creusant un sillon salé dans sa trajectoire. Il l'essuya avec cette même main qui était restée sur mon visage.

« Qu'y a-t-il? T'ai-je fait mal? » murmura-t-il.

J'échappai un sanglot et enfonçai mon visage dans le creux chaud de son cou.

« Non, ce n'est pas ça… Je… je t'aime mais je ne peux pas… je ne dois pas. »

Il s'était raidi contre moi. Pourquoi devais-je toujours semer la souffrance sur mon passage? Il prit délicatement mon visage entre ses paumes et me fit face. Ses yeux sombres et pénétrants rencontrant les miens.

« Elisabeth, regarde-moi. Qu'y a-t-il? Pourquoi est-ce que tu ne peux pas?

- Je ne peux pas perdre la tête. Veux-tu perpétuer ma race, Severus? Voudrais-tu avoir un monstre pour enfant? »

Il me considéra longuement, comme si l'argument avait fait mouche. Je me couvris le visage de mes mains. Les écartant toujours avec douceur, il me dit :

« Pour être avec toi, ne serait-ce qu'un bref moment, je payerais n'importe quel prix. Même celui de ne pas avoir d'enfant. »

Je le regardai sans comprendre. Était-ce possible? M'acceptait-il réellement comme je suis? Un être démoniaque qui se nourrit du sang de ses congénères? Avant que je puisse me questionner davantage, il posa ses lèvres contre les miennes. Mes interrogations s'envolèrent sans laisser de trace. Lovée dans ses bras, j'oubliai tout… absolument tout.


[1] Sorcière en Polonais.

[2] Satan

[3] Sorcière

[4] Ces deux mots serbes et slovaques signifient loup-garou ou vampire.