Attention! Changement de mains dans la narration. On reviendra à Elisabeth après un moment mais maintenant, c'est au tour de Severus Snape de parler.

Amy Evans : Désolée, je n'ai pas répondu à ta review du Chapitre IX, je le ferai donc en même temps. Pour mon inspiration… Je crois que ma principale source est la musique. Je ne pourrais PAS vivre sans musique. Que ce soit du metal, de l'industrial ou du punk, à condition qu'une chanson vienne me trotter dans la tête. J'admire les écrivains et ils me donnent le courage de continuer… même si parfois, j'ai envie de supprimer toutes mes fics tellement je les trouve pourries! Le Chapitre VII sera sans nul doute celui le plus romantique. Il y aura sûrement d'autres moments d'amour mais peut-être pas aussi touchant que Rêve Inaccessible. Encore merci de me reviewer chaque jour! Ça me fait tellement plaisir de recevoir tes commentaires à chacun des chapitres, ô fidèle Amy Evans :D

Shenna : En passant, je ne t'ai jamais remerciée pour avoir posté la première review pour Moonlight Shadow! Je le fais maintenant Donc, gros merci, vos reviews sont ce qui m'encouragent à continuer. Je ne veux surtout pas la mort d'une de mes lectrices!! Il faut vous faire attendre un peu, non? Et surtout, vous laisser dans le suspense…

Cordialement,

BloodCountess

Moonlight Shadow

Four AM in the morning
Carried away by a moonlight shadow
I watched your vision forming
Carried away by a moonlight shadow

Chapitre XII

Résurrection

J'émergeai hors de l'état comateux dans lequel j'étais plongé. Mon sommeil m'avait paru si long loin d'elle. Une mer immaculée dans laquelle je dérivais depuis… depuis combien de temps, au fait? Des sons m'étaient parvenus au loin mais je n'avais pas compris leur sens.

Je portai ma main à ma tête et émis un grognement sourd. J'avais l'impression qu'elle était faite de plomb, très lourde à soulever. J'ouvris précautionneusement les yeux et relevai la tête. Une mélodie mélancolique et douce fredonnée par une voix enchanteresse et si familière… Mes pupilles se dilatèrent lorsqu'elles affrontèrent le contact de la lumière. Pas la lumière artificielle et agaçante des néons de l'Infirmerie. Une lumière délicate et pure. Tout comme ce chant.

Elle était à la fenêtre, assise contre le mur. Sa silhouette fine était découpée par la lueur de la Lune. Je remarquai qu'elle avait énormément maigri. Ses longs cheveux noirs lui tombaient au creux des reins. Ses yeux sombres reflétaient la tristesse et l'amertume. Était-ce sa blessure qui la faisait souffrir? Je me promis mentalement de punir Van Helsing du mieux que je le pourrais pour les torts qu'il lui avait causé. Ses jambes étaient repliées sous elle. Elle avait l'air si désemparée, si solitaire. Elle ressemblait à un enfant privé de ses parents. Un faux mouvement et elle tombait dans le vide, réalisai-je avec effroi. Sa bouche incarnat jurait avec la blancheur de sa peau et laissait découvrir deux crocs acérés alors qu'elle chantait. Soudainement, sa voix se brisa, étouffée par un sanglot. Une larme coula le long de sa joue creuse.

« Severus, mon amour… Reviens-moi, je t'en prie. Mes prières seront-elles exaucées ou bien resteras-tu prostré ainsi pour le restant de tes jours? Je te rejoindrai, amour, si c'est ce qu'il faut. Je n'ai besoin que d'une bonne dose de courage et je me fracasse au bas de ce château bien lugubre sans ta présence pour l'illuminer. »

Elle exécuta un demi-tour sur elle-même. Elle faisait à présent face au clair de Lune. Elle délia ses jambes qui pendaient à présent dans le vide, sans se soucier le moins du monde du danger que cela représentait.

« Tu vois la Lune, Severus? Sans elle, jamais je n'aurais été attirée dehors. Jamais je ne t'aurais adressé la parole aussi impertinemment. Rien ne ce serait passé de la même manière. »

Elle eut un petit rire qui se mua bientôt en sanglots. Je ne supportai pas de la voir ainsi mais elle poursuivit son monologue sans que je puisse l'interrompre.

« Sans toi la vie n'est rien, amour. J'apporte le malheur partout où j'ose mettre les pieds. Je ne mérite pas de vivre, tu vois? Parce que je cause la douleur et la mort. La tienne, entre autres. Tu ne te réveilleras pas et moi encore moins, si je tombe en bas de ce château mais au moins, ces massacres, ces tueries, ces hécatombes cesseront. Si je ne vis plus, tu n'auras plus besoin d'expier mes fautes à ma place. Je les affronterai seules. Tous tes soucis seront réglés, tu comprends, amour? »

Une larme alla s'écraser contre ses mains crispées aux encadrements de la lucarne. Ça ne me plaisait pas du tout.

« Je t'aime plus que tout, Severus. Adieu.»

Elle s'approcha dangereusement du rebord de la fenêtre.

« Elizabeth! »

Elle sursauta et se retourna brusquement. Elle écarquilla ses yeux magnifiques, comme si elle n'arrivait pas à y croire. Elle quitta la délicate position dans laquelle elle s'était mise et courut vers mon lit. Elle s'effondra contre moi. Sa vision embuée par les larmes qui perlaient tant sur moi que sur elle, elle chercha désespérément ma bouche. Je la lui offris avec plaisir. Nous nous embrassâmes longuement et sans réserve. Comme si tout ce temps passé l'un loin de l'autre s'effaçait, tout l'amour contenu se déversait dans ce simple geste. Je brisai notre baiser pour lui chuchoter :

« Plus jamais. Plus jamais je ne me séparerai de toi.

- Non, jamais, » répéta-t-elle.

« Et si je te prends de nouveau avec ces histoires de suicide… Tu auras affaire à moi », la grondai-je en souriant.

« Oh, Severus! Tu m'as tellement manqué! »

Mme Pomfresh, alertée par le vacarme, nous trouva endormis et si étroitement enlacés que personne n'aurait pu nous désunir sans nous réveiller. Elisabeth s'était blottie dans mes bras et je l'entourais, essayant de lui insuffler le plus de tendresse qu'il m'était possible.