J'ai séparé le Chapitre XII en deux parties pour faciliter la lecture. Donc, retour à notre charmante Elisabeth qui redevient notre narratrice.

Chapitre XII

Résurrection – Part II

Le réveil de Severus me ramena à la vie, comme l'avait prévu Adèle. Après une journée de plus passée à son chevet, je repris mes anciennes habitudes ainsi que mes cours.

Une fois à la Grande Salle, pour le dîner du soir, je lus du soulagement sur le visage d'Adèle. Je fus plus d'une fois touchée par sa fidélité et l'amitié qu'elle me portait. Alors que je tentai une entrée discrète, Albus m'accueillit chaleureusement et enjoignit les élèves d'en faire autant. Adèle, me serra dans ses bras, bientôt suivie de tous mes confrères. Son geste était si empreint de bonnes intentions que je ne lui fis pas remarquer qu'une mort par strangulation m'avait frôlée à plusieurs reprises, surtout concernant Hagrid qui ne connaissait pas la force de sa poigne. Adèle me fit le récit des évènements que ma convalescence m'avait fait manquer.

« Sibylle a condescendu à mettre le bout de son nez hors de sa sacro-sainte tour pour venir nous prédire que ta mort n'allait pas tarder. Elle a suggéré que nous fassions brûler de l'encens autour de toi mais Minerva lui a répliqué, avec son ton sec merveilleux dans ces cas-là, que ces fumées nocives ne feraient que t'indisposer. Je crois que notre médium ne descendra plus nous rendre visite avant un moment.

- Je prends ceci pour un compliment, Adèle, » dit le Minerva McGonagall. « Contente de vous voir sur pieds, Elisabeth. Je crois que vous êtes consciente…

- Que j'ai pris un retard considérable dans mes cours? Oui, et j'espère bien le rattraper avant Noël, Minerva. »

Elle m'adressa un signe de tête.

« Elle est toujours à l'écoute, cette harpie décrépite?

- Surveille tes arrières, Adèle, » lui murmurai-je tandis que McGonagall lui lançait un regard foudroyant.

« Pff.. je n'ai pas peur d'elle.

- Tu as tort, Adèle car ses yeux vous lance des éclairs. Si j'étais toi, j'arrêterais mes provocations à l'instant même.

- Moi, provoquer? Loin de là mon idée! Enfin… environ une semaine après votre éveil, Minerva a été convoquée dans le bureau du Directeur pour discuter d'affaires… Top Secrètes!

- Et comment as-tu été au courant pour ces affaires Top Secrètes?

- Hum… Je enfin… moi… euh… J'étais… comme par hasard, bien sûr, j'étais là à attendre pour une entrevue avec Albus concernant l'achat de nouveaux balais. Les nôtres sont dans un état lamentable, tu sais? Donc, disons que j'ai… en quelque sorte, surpris leur conversation, tu vois? »

Ce qui se traduisait par : J'ai suivi Minerva, j'ai collé mon oreille contre la porte et j'ai écouté tout ce qui a été dit, mais ceci, elle était bien trop orgueilleuse pour l'avouer. Je passai outre ses excuses douteuses bien que son ''comme par hasard'' sonnait si faux que je me retenais d'éclater de rire. Adèle et ses airs conspirateurs arrivaient toujours à me faire sourire.

« Comme je ne voulais pas les déranger pendant leur conversation, j'ai décidé de rester bien sagement devant la porte jusqu'à ce qu'ils aient terminé. Disons que j'ai… hum… capté? Des bribes de leur entretien. »

Je lui lançai un regard amusé.

« Je ne pouvais tout de même pas me boucher les oreilles! » se défendit-elle.

« Je n'ai jamais mis en doute la véracité de ton récit, » plaidais-je, faussement offusquée.

« Pfff… Ton Severus a une influence néfaste sur toi! Bon, je continue oui ou non? »

J'hochai la tête en signe d'assentiment.

« Donc, ils ont parlé de quelque chose de bizarre… Tu connais quelqu'un qui a un don particulier, toi? À part Minerva et son ton sec, ton Severus et son sarcasme, moi et mon intelligence, Albus et sa clairvoyance… Je ne vois vraiment pas. En tout cas, ils ont parlé d'un certain Celui-qui-a-le-don. Horriblement mystérieux, non? »

Je sursautai et la regardai avec des yeux ronds. Elle afficha un air satisfait.

« Ahah! Je savais que mon histoire est passionnante. J'ai déjà songé à écrire mes mémoires, vous savez? Ma mère m'a toujours dit que j'avais des talents de conteuse exceptionnels. »

Je la coupai avec une pointe d'agacement, espérant qu'elle ne le remarque pas. Celui-qui-a-le-Don… L'épisode de la Forêt Interdite resurgit dans ma mémoire à la vitesse d'un Cognard. J'avais négligé tout ce côté de l'aventure au profit de Severus. Je ne le regrettais pas le moins du monde mais ma curiosité fut piquée de nouveau.

« Nous continuerons mais dans un coin plus tranquille. »

Elle me regarda, intriguée. J'avais vaguement l'impression d'être observée et cette sensation ne me plaisait pas du tout.

« Les murs ont des oreilles… et pas seulement eux, Adèle, chuchotai-je. « Que diriez-vous d'une soirée aux Trois Balais pour fêter mon retour?

- Entendu. 9 :00 pm, ça te va?

- Bien sûr. »

Elle me relata d'autres anecdotes plus amusantes les unes que les autres, comment on nous avait trouvé, Severus et moi, le soir d'Halloween, entre autres :

« C'est Faucett et Stebbins qui nous ont prévenus. Ils ont entendu plusieurs détonations de suite provenant de votre coin. Quand ils vous ont vus, Faucett a immédiatement pris la situation bien en main. Il a envoyé Stebbins nous chercher et il vous a prodigués quelques sorts de soin élémentaires.

- Vous les avez récompensé, j'espère?

- Bien évidemment. Nous leur avons décerné des points. Ils avaient l'air très heureux… surtout que votre Severus leur en avait retiré dix chacun. »

Je roulai les yeux. Severus pouvait être si injuste envers les élèves, parfois.

« Ma parole! Ton Severus a vraiment déteint sur toi! Si tu avais vu les yeux que tu as fait! Une réplique identique, le parfait petit clone de notre adoré Maître des Potions, Directeur de Serpentard et fiancé de Miss Elisabeth Bathory ici présente, Severrrrrus Rrrrogue! »

Elle pouffa tandis que je finissais mon repas un peu trop précipitamment pour paraître naturel. J'avalai le restant de mon assiette, arrosai le tout généreusement de jus de citrouille et m'enfuis, prétextant avoir une baguette sur le feu.