Nouveau changement de mains dans la narration. On revient à notre bien-aimé Severrrus Snape!

Chapitre XV

Dans La Gueule Du Serpent – Part II

Il fallait garder mon sang-froid. Je ne devais pas réagir ouvertement où nous étions tous perdus. J'enfonçai mes ongles dans ma paume et me mordis la lèvre inférieure. Elisabeth était torturée sous mes yeux et je ne pouvais rien faire. Seulement attendre que la sadique soif de Lucius soit satisfaite.

« Elisabeth, tu n'aurais pas dû. »

Oui, c'était bien elle de se sacrifier pour une idiote même pas fichue de tenir sa langue.

« as le temps de m'apitoyer sur mon sort, Adèle. »

Ça aussi, c'était typique de sa part. Se blâmer, s'attribuer les torts alors que les fautes allaient aux autres. Je fus étouffé par une bouffée de tendresse à son égard. Je secouai la tête. Ce n'était ni le lieu, ni le moment. Lucius se tourna vers moi, visiblement désireux d'engager la conversation.

« Quelle inconsciente. Par deux fois, elle m'a défié et maintenant, elle prend les Doloris destinés aux autres. Dans quel monde vivons-nous si les vampires deviennent bons? » plaisanta Lucius.

Bien que je n'aie pas le cœur à le faire, je ris. Lucius ne remarqua pas que je m'y forçai, trop occupé à contempler Elisabeth.

« Dommage qu'elle soit du côté du vieux fou. C'est un véritable gâchis. Elle était plutôt jolie, tu ne trouves pas? »

J'acquiesçai d'un grognement. Lucius, tu es en train de parler de la femme que j'aime alors retiens ta langue avant que je l'enroule autour de ta gorge pour t'étrangler avec. Bien que cette perspective me plut au plus haut point, je pris une profonde inspiration. Il fallait que je me calme avant de voir rouge et de véritablement mettre mes menaces silencieuses à exécution. Quelle pitié. Jamais mon masque d'impassibilité ne m'avait fait défaut et à présent, j'étais à deux doigts de la crise de nerfs.

« Comment peux-tu être aussi insensible aux charmes de cette fille? Quel bloc de glace, non mais vraiment. De beaux cheveux noirs, des yeux sombres et je ne te parle pas de ses courbes.. »

J'allais craquer, je le sentais.. Je n'arrivais pas à supporter son regard appréciateur…Il fallait que je fasse quelque chose avant qu'il ne commence à disserter plus en profondeur sur Elisabeth.

« Je te rappelle que nous ne sommes pas ici pour avoir des conversations futiles sur nos goûts respectifs pour les femmes, Lucius. »

Il détacha enfin les yeux d'Elisabeth puis dit, comme à regrets :

« De toute façon, il y a Narcissa... Bon, il vaut mieux en finir le plus vite possible. N'empêche que c'est un gaspillage éhonté. »

Soulagé qu'il délaisse ce sujet délicat, je lui fis part de mon accord d'un nouveau grognement. Il soupira et me fit signe d'approcher des deux prisonnières.

« Donne une bonne rasade de Veritaserum à notre charmante captive. »

J'avançai vers Elisabeth précautionneusement. Tirant hors de la poche de ma robe de sorcier le flacon de Veritaserum, je m'agenouillai devant elle.

« Faux, » dis-je dans un souffle presque inaudible.

Elle hocha du chef. J'approchai la bouteille de sa bouche et versai. Elle prit instantanément l'attitude hébétée d'un sorcier soumis à la potion. J'avais tort de m'inquiéter. Elisabeth avait, comme toujours, plus d'une corde à son arc. Il ne me restait à m'en remettre à son ingéniosité pour inventer une fable et à espérer que Lucius n'y verrait que du feu et mordrait à l'hameçon.