C'est bizarre mais j'ai eu une sorte d'élan de pitié vis-à-vis Heather McGraham… Faut que je me fasse soigner! Enfin, vous verrez le résultat.
Amy Evans : Courts mais explosifs! J'ai adoré les écrire Le duel a été assez difficile… Il faut chercher des tas de synonymes pour ''éviter'' Lorsque la musique n'existera plus, mon inspiration sera sapée en même temps. J'écris toujours avec de la musique à fond, ça me rend de bonne humeur (ou de mauvaise, dépendant de la fic). M'admire?! OO Ah ben là, celle-là je m'y attendais pas du tout OO Auteur préférée… OO J'suis toute rouge! C'est trop, c'est trop!Cordialement,
BloodCountess
Chapitre XXIII
Présent Hors Du Commun
Je restai auprès d'Elisabeth jours et nuits. Les vacances de Noël commencées, les élèves avaient désertés l'école en un clin d'œil, me permettant de la veiller de la sorte. Les sucreries s'empilaient au pied de son lit car il n'y avait plus assez de place pour les mettre sur sa table de chevet. Tous les professeurs, y compris la controversée et soi-disante médium Sybille Trelawney, lui firent parvenir une gâterie. Mme Pomfresh m'avait dit de ne pas m'inquiéter pour son état et qu'elle avait seulement besoin de repos. J'arpentais pourtant nerveusement la pièce de long en large, attendant un signe de vie de sa part. L'infirmière lui avait donné une dose massive de calmants que j'avais préparé moi-même afin qu'elle récupère. Bien que les résultats soient très satisfaisants, les effets secondaires l'étaient moins : une période indéterminée de sommeil variant de 1 à 20 jours.
« Heather se débattait comme une teigne avec l'Auror que le Ministère avait mobilisé de mauvaise grâce pour qu'il vienne l'emmener à Azkaban.
- Severus! Ne les laissez pas faire! Severus…
Les bras croisés sur ma poitrine, je contemplais la scène qui se déroulais sous mes yeux, sourd aux supplications de la jeune femme. Elle qui avait fait une brève apparition dans ma vie mais qui aurait des répercussions sur cette dernière pour très longtemps. Alors que je m'apprêtais à tourner les talons et revenir au château, Heather réussit à se libérer du représentant de la justice en enchaînant trois mouvements : mordre la main du pauvre homme, lui piétiner le pied et lui donner un bon coup de genoux dans les parties sensibles. Il s'effondra contre le sol en gémissant d'une voix aiguë. Elle s'élança vers moi et se jeta dans mes bras. Nouant ses bras autour de mon coup avant que je ne sache comment réagir, elle m'embrassa avec la force que confère le désespoir, comme si sa vie entière en dépendait. J'éprouvai soudain de la pitié pour cette misérable créature dont la jalousie l'avait perdue et décidai de la laisser faire. Elle s'écarta de moi tandis que l'Auror se remettait tant bien que mal sur pieds. Une seule et unique larme coula le long de sa joue lorsqu'il l'emporta au loin. Je me rappellerai toujours ce qu'elle m'avait murmuré en m'adressant un sourire mélancolique et résigné avant qu'elle ne soit obligée de partir.
- Maintenant, tout peux m'arriver car mon rêve s'est réalisé. »
Je chassai ces funestes pensées bien que je ressentis toujours de la pitié à l'égard d'Heather McGraham.
Noël approchait à grands pas. C'était une fête que je détestais. Les gens en profitaient toujours pour faire passer des vœux de bonheur dégoulinant de sentimentalité mais cette fois-ci, c'était différent. J'avais Elisabeth, à présent. Il fallait que je lui fasse un cadeau. Quelque chose de spécial, de digne d'elle. Je m'enfonçais dans un terrain dangereux… Que pouvais-je lui offrir? Je n'avais jamais été un homme enclin à la générosité gratuite. On m'avait appris rapidement qu'un service ou une attention dissimulait toujours des desseins précis. C'est ce moment d'intense réflexion qu'Adèle Bibine choisit de perturber.
« Bonjour Severus! Quelle journée magnifique, n'est-ce pas? »
Je ne répondis pas, toujours occupé à penser à ce que je pourrais bien donner à Elisabeth. J'avais 5000 Gallions à ma disposition. C'était suffisant pour acheter ce dont j'aurais envie pour elle. Puis, une idée de génie illumina mon cerveau.
« Bibine. Venez, nous partons pour Pré-au-Lard.
- Quoi? »
Elle me regarda, interloquée. Je me levai d'un bond et lui saisis le poignet sans me soucier du couinement qu'elle émit. Je desserrai ma poigne et l'entraînai hors de l'Infirmerie.
« Severus! Vous n'y pensez pas! Elisabeth et vous… »
Ce fut à mon tour de lui lancer un coup d'œil déconcerté. Une nausée me prit à lorsque je m'imaginai marié à Adèle Bibine.
« Ne vous emballez pas, Professeur Bibine. J'ai besoin d'une femme pour ce que j'ai à faire. »
Le Professeur de Vol se rengorgea, peu habituée à tant d'attentions de ma part.
« Il est vrai que se tient devant vous l'une des plus éminentes représentantes de la gent féminine du tout Poudlard. Vous savez que ma mère m'a toujours dit…
- Ce que votre mère vous a dit m'importe peu, Professeur Bibine. Je vous ai choisi car vous êtes la femme la plus à portée de main, excluant Ms Pomfresh qui doit s'occuper d'Elisabeth, » la coupai-je d'un ton tranchant qui ne permettait aucune équivoque.
Je me mordis la lèvre pour ne pas éclater de rire devant sa déconfiture. La ramener sur Terre avait été une excellente idée, surtout qu'assister à sa déception était un spectacle phénoménal. Elle poussa un long soupir et s'enquit :
« Alors, qu'est-ce que vous voulez que je fasse? Une autre de vos basses besognes? Il y a des Elfes de Maison, si vous comptez me faire récurer vos fonds de chaudron!
- Non, rien de tel. »
Je me sentis absurde brusquement.
Sev. Tu es en face d'Adèle Bibine, une femme dont tu doutes sérieusement des capacités mentales, pourquoi t'en faire?
Je lui expliquai donc la situation.
« Vous avez sûrement remarqué que Noël approche à grands pas et j'aimerais offrir un cadeau à Elisabeth mais je ne sais vraiment pas quoi… J'ai besoin de l'aide d'une femme plus qualifiée que moi dans cette matière.
- Le Grand Severus Rogue, redouté Directeur de Serpentard et le très craint Maître des Potions, me demande de l'aide? À moi? Pour un cadeau à sa fiancée… Prff… »
Elle ne put se retenir plus longtemps et commença à pouffer de rire. Nous étions tous deux devenus aussi écarlates que le blason des Gryffondors, mais pas pour la même raison. Après un moment interminable, Adèle Bibine reprit un peu de contenance, remit de l'ordre dans sa coiffure, épousseta sa robe de sorcier et prit la parole :
« Alors, qu'est-ce que vous voulez lui donner?
- Je n'en ai aucune idée.
- Boîte de chocolats? C'est si mignon!
- Elle a déjà une quantité incroyable de bonbons qui lui permettrait de survivre pendant un an.
- Hummmm… »
Elle se tapota le menton de l'index tout en réfléchissant. Je regrettai aussitôt de lui avoir demandé son aide.
« Un ourson en peluche! C'est siiiii chou! Toutes les femmes adorent ce genre de choses!
- Un quoi?
- Ourson en peluche! Allons Severus, ne me dites pas que vous n'en avez jamais eu!
- Il semblerait que je sois l'exception qui confirme la règle. Je ne veux pas lui donner un de ces hideux animal empaillé.
- Parfois, je me demande si vous ne venez pas d'une autre planète, Severus. »
Je roulai des yeux. Et elle, elle s'imaginait être parfaitement normale?
« Bon, qu'est-ce qui serait susceptible d'intéresser Elisabeth, d'après vous?
- Vous dans un lit?
- Je vous préviens, Professeur Bibine. Une autre stupidité de ce genre et je pars en quête d'une personne plus compétente que vous.
- Bon, bon… Ce que vous pouvez être rabat-joie! Vous savez qu'à cause de vous, Elisabeth a des tics affreux. »
Je me massai les tempes. Décidément, la tâche serait très difficile.
« Comme celui-là!
- Écoutez-moi, Adèle. J'ai bien d'autres choses à faire que de parler de mes habitudes, soit vous m'aidez, soit vous partez.
- D'accord, d'accord! Croyez-le ou non, j'ai trouvé une idée du tonnerre. Vous allez aimer, j'en suis sûr. »
Elle s'approcha de mon oreille et me chuchota ce qu'elle avait en tête. Je la pris par les épaules et la regardai droit dans les yeux :
« Je ne croyais jamais vous dire ça un jour mais enfin, il faut une première fois à tout. Adèle, vous êtes un véritable génie! »
Cette pièce à la décoration somptueuse, ces tentures aux riches couleurs bourgogne et doré, ce parfum raffiné qui me rappelait étrangement Severus, ces grandes fenêtres qui donnait sur un paysage magnifique… Mais où étais-je donc? Je me redressai d'un bond et regardai plus attentivement autour de moi. Une immense penderie, des portes visiblement d'acajou de qualité, une salle de bain attenante à la chambre… Mais quel décor de rêve! Je secouai de la tête, pour être sûre que je n'étais pas plongée dans un songe mais la pièce était toujours là. Je me levai lentement, par peur que tout disparaisse et que je me retrouve dans un lieu beaucoup moins confortable. Une douleur fulgurante m'envahit lorsque je me mis sur pieds. Tout me revint en mémoire. Le faux Severus, le piège, Van Helsing, McGraham, l'arrivée miraculeuse de Severus et le combat qui s'était ensuivi. J'étais peut-être séquestrée ici par Van Helsing?
(Son but était de vous tuer, pas de vous retenir prisonnière, Miss Bathory. Utilisez votre logique.)
Mon Severus imaginaire ne m'avait pas rendu visite depuis bien longtemps. Je m'approchai de la fenêtre la plus proche. Ses carreaux étaient glacés et une fine couche de givre les recouvraient. Des flocons de neige portés par le vent virevoltaient pour terminer leur voyage sur le sol. M'arrachant à la vision féerique, je me retournai et aperçus une pile de cadeaux au pied de mon lit. J'eus sûrement l'air d'une véritable enfant lorsque je poussai un cri de joie et me précipitai sur la gigantesque montagne de présents. Je m'agenouillai sur le sol et en pris immédiatement un dans mes mains. J'entendis alors des pas se rapprocher de la chambre. Je n'avais toujours pas écarté l'idée que Van Helsing me gardait prisonnière. Je me postai donc derrière la porte, tenant serré entre mes doigts le manche d'un chandelier très lourd, et attendis patiemment que mon mystérieux hôte montre le bout de son nez.
La porte s'ouvrit avec un petit crissement. Je retins mon souffle et crispai mes mains encore plus sur l'objet contondant qui me servait d'arme. Lorsque je vis qui était mon visiteur, je laissai tomber le chandelier contre le parquet de bois avec fracas et me précipitai vers lui.
« Severus! »
Son visage s'éclaira lorsqu'il me vit. Je l'embrassai avidement tandis qu'il m'entourait de ses bras protecteurs. Ce ne pouvait être que lui. Cette manière de m'enlacer et de me faire sentir en sécurité. Il relâcha mon étreinte et me sourit, de ce sourire magnifique qui répandait une bienheureuse chaleur en moi, pas celui de Van Helsing.
« Depuis combien de temps es-tu réveillée?
- À peine quelques minutes. C'est merveilleux ici! Où sommes-nous?
- Bienvenue au Manoir Rogue, amour. »
