Wallen : Je t'avouerai que tu n'es pas la seule à avoir eu peine à le croire. « New chapter added », une expression que je n'avais pas vue depuis tellement longtemps. C'est tout de suite après avoir lu ta review que je me suis mise à ce prochain chapitre en essayant de préserver les bons points que tu avais relevés. J'étais vraiment touchée de voir que ma première review était de toi O-O!

La lecture de ta bio m'a ouvert les yeux. Je me souviendrai toujours de la première fic que j'ai lue, celle qui m'a poussée à vouloir écrire à mon tour, à la petite nostalgie que je conserve lorsque je la relis et qu'elle arrive à me faire ressentir les mêmes émotions lecture après lecture (un peu comme Mi-ange, mi-démon, quoi!). C'était le plus beau cadeau – et la plus belle claque – que tu pouvais me faire -. Bon, avant que je tombe dans le sentimentalisme… ''

Luffynette : Merci pour tes commentaires enthousiastes. Grâce à toi, j'ai passé de 85 à 120 reviews. Si ça ce n'est pas une lectrice assidue…

Chapitre XXXIII

Infiltration Discrète

Mère? Est-ce bien vous?

Je… croyais que…

Non… je ne suis pas un monstre…

Arrêtez. Ces horreurs ne me touchent plus depuis longtemps.

Arrêtez, vous dis-je!

Au nom de l'amour d'une mère pour sa fille…

Il n'y a… jamais eu aucun… amour entre nous?

Je.. je ne suis pas un monstre!

xxxxx

« Bon, maintenant, qu'est-ce qu'on fait? » s'enquit le Mangemort.

Je poussai un soupir de découragement.

« À en voir par l'activité qui se déroule ici… » commençai-je, prudemment.

« Il prépare à s'enfuir avec Elisabeth…

- Probablement à un endroit encore mieux fortifi

- Du genre château aux murailles infranchissables perché sur une colline escarpée d'où on peut facilement balancer les gêneurs, » compléta-t-il.

« Dans un coin reculé du globe…, » poursuivis-je.

« Du genre la Transylvanie, lieu de prédilection de tout vampire digne de ce nom. »

Nous poussâmes un soupir de découragement. Nous nous trouvions devant le repaire du ravisseur : une église en ruines de style gothique entourée de murs. Ajoutez à cela le cimetière qui l'entourait et vous obtenez une atmosphère glauque à souhait. Le Mangemort m'avait expliqué plus en détails l'enlèvement de sa fiancée pendant notre trajet. Il était parfaitement clair que l'auteur du kidnapping était un vampire. Des hommes, qui semblaient ivres par leur démarche chaloupée, chargeaient différents bagages dans un grand camion. Le buveur de sang s'apprêtait visiblement à retourner dans son pays natal, Bathory à ses côtés.

« En d'autres circonstances, j'aurais probablement attendu le lever du Soleil pour aller le trucider…

- Mais nous ne sommes pas dans ces « autres circonstances ». Il est inutile d'élaborer des plans fondés sur un monde imaginaire. La réalité est encore plus difficile à accepter lorsqu'on la compare à des illusions plus optimistes, » me coupa-t-il sans vergogne.

- D'accord, d'accord, Môssieu le philosophe. Je ne faisais qu'écarter une possibilité de…

- Je répète. Qu'allons-nous faire, dans le présent immédiat? » m'interrompit-il à nouveau.

Et c'est lui qui venait me sermonner sur ma prétendue impolitesse? Néanmoins, miséricorde, je lui exposai nos choix :

« Nous avons deux options. Soit nous attendons qu'il finisse par se montrer le bout du nez, sautons sur cette occasion en or pour se débarrasser de lui et reprendre la fille.

- Elisabeth, » corrigea-t-il.

« Oui, voilà. Mais, il faut vraiment être sûrs de notre coup. S'il réussit à nous repousser assez longtemps pour partir…

- Tout est fichu et nous sommes obligés de nous rendre en Transylvanie pour aller la chercher.

- Hého! Vous allez en Transylvanie. Certainement pas moi. Il n'a jamais été question dans mon contrat que ma mission se poursuivrait jusque là-bas. »

Rogue décrivit un mouvement négligent de la main. Oui, bien sûr, je suis une quantité négligeable. Continuez comme ça, Mangemort, et vous allez finir en pâté pour chats.

« Alors, quelle est l'autre option? » s'enquit-il.

J'esquissai un sourire incertain.

« Elle est disons… un peu plus… casse-cou? »

Il hocha la tête, me faisant signe de continuer. Je pris une grande inspiration.

« Pour être bref, on défonce la baraque, on récupère la fille et on tue le méchant du même coup.

- Un peu simpliste comme plan, non?

- Bah, c'était un résumé assez cru, vous voyez?

- Il n'y aura pas moyen de remplacer « on défonce la baraque » par « on s'infiltre discrètement » ? »

Je me grattai le sommet du crâne d'un air pensif.

« C'est toujours possible, mais c'est s'exposer aux risques qu'il nous découvre.

- Alors, vous insinuez qu'en « défonçant la baraque » il ne nous découvrira pas?

- Moui, bon, j'admettrai que c'est peut-être un petit peu simpliste. Si on s'infiltre en douceur et que le vampire nous y prend, il nous élimine en un clin d'œil. On ne bénéficie pas de l'effet de surprise du « défonce la baraque ».

- Je continue à penser que c'est une meilleure solution. On peut parfaitement le prendre par surprise en lui lançant un sort dans le dos avant qu'il n'ait le temps de réagir.

- Hé, si vous êtes si malin, pourquoi m'avoir engagé? Qui est le Chasseur de Vampires ici, vous ou moi?

- Tout doux, tout doux. Nous sommes associés, ne l'oubliez pas, j'ai aussi mon mot à dire dans tout ça, Chasseur de Vampires, » susurra-t-il de son ton le plus mielleux, en appuyant sur mon titre.

J'avais l'impression qu'il me parlait comme à un enfant colérique. Je n'aimais pas ça du tout. Il allait finir par le regretter. Ravalant ma fierté, je déclarai :

« Allons-y pour le plan B. Si par malheur quelque chose ne tourne pas comme nous l'avions prévu, nous nous rabattons sur le plan A.. »

Il acquiesça gravement. Nous déglutîmes difficilement en jetant un regard en contrebas.

xxxxx

« Tu ne les vois nulle part? Petit imbécile! Va-t-en et ne reviens que lorsque tu les auras trouvés! »

Le Comte Dracula serra et desserra lentement les poings. Tout ne se déroulait pas comme prévu. Le processus pour briser sa fille était déjà en branle… Mais il voulait lui assener le coup de grâce en lui donnant son amant mortel en pâture. Ainsi, rien ne la retiendrait plus et la douleur la rendrait facilement malléable. Il eut un sourire. Ce n'était qu'une question de temps. Ses chauve-souris le lui ramènerait et Erszebet serait sienne.

xxxxx

Je lançai mon grappin de l'autre côté du mur. Tirant un peu sur la corde afin de vérifier qu'il était bien accroché, je donnai mes dernières directives :

« On fait le moins de bruit possible et on ne communique que par gestes. Ces consignes sont valables jusqu'à ce que nous soyons à couvert. C'est d'accord? »

Il leva les yeux vers le ciel.

« Vous me prenez pour un bleu qui en est à sa première mission d'infiltration?

- Un bleu en matière de vampires, » rectifiai-je.

Ne relevant pas, il agrippa la corde et entreprit l'escalade de la paroi verticale. Une fois dans l'enceinte, j'allai le rejoindre derrière un monticule de terre assez grand pour nous dissimuler tous les deux où il s'était arrêté.

« La prochaine fois, c'est moi qui passe en premier, » marmonnais-je.

Il m'accorda un petit sourire narquois tout en me faisant signe de me taire. Je lui adressai un regard noir qui ne fit qu'agrandir son sourire. Son rictus se transforma bientôt en expression horrifiée. Je me tournai pour voir ce qu'il regardait avec tant d'insistance…

« Eh, merde. »

Ce n'était pas des hommes qui chargeaient les valises du vampire. Enfin, il serait plus exact de dire que ce n'était plus des hommes. Des morts-vivants. J'aurais dû me douter que le vampire s'entourerait de ses petits congénères.

« L'affaire se complique, » laissai-je tomber.

- Non? Réellement? Je croyais que ce serait encore plus facile avec ces macchabées ambulants à la solde d'un vampire qui veut ma tête sur un piquet. Après tout, nous n'avons qu'à aller leur demander gentiment où est Elisabeth. Nous n'aurons alors qu'à espérer qu'ils ont déjà leur plein de chair humaine pour qu'ils nous répondent sans essayer de nous dévorer, » ironisa Rogue d'une voix sifflante.

- Eh, la situation est déjà assez horrible, pas besoin d'en ajouter. »

Il hocha sombrement la tête.

« En général, les zombies ne sont pas très intelligents et vous remarquerez que la moitié d'entre eux n'ont qu'un, voire aucun, globe oculaire. Nous n'avons qu'à suivre le plan, mais avec encore plus de précaution qu'avant, » assurai-je.

Avant qu'il n'ait le temps d'opposer une objection, j'étais déjà en train de me diriger vers la bâtisse décrépite. En enjambant avec précaution les malles éparpillées sur le sol et en contournant zombies et amoncellement de terre, nous réussîmes tant bien que mal à atteindre le portique de l'église. Posant mon bras contre une colonne, j'épongeai le front et pris de grandes inspirations.

« Beuh. Ça shlingue la chair putréfiée, » m'exclamai-je en me pinçant le nez.

- Chasseur de Vampires…

- Quoi?

- Derrière vous. »

Je me retournai lentement. Un des ouvriers mort-vivant se dressait devant moi. À en juger par sa carrure, il avait dû poursuivre une carrière de boxer professionnel dans sa vie antérieure. Hum. Rassurant. Je souris bêtement et fis deux pas en arrière.

- Hum. Bonjour? Nous nous sommes égarés en cherchant les toilettes. Vous pourriez nous indiquer la sortie… si'ou'plaît?

Il me regardait d'une manière que je ne jugeais pas de bon augure, comme un chien qui saliverait devant un os. Je tirai subrepticement mon Jackal de son étui, reculai encore et pointai l'arme vers le front du monstre.

- Vous êtes par trop aimable. Merci et à la prochaine!

J'appuyai sur la gâchette et la tête du cadavre explosa. Je vous épargnerai les détails absolument dégoûtant, mais je peux affirmer que ma chemise conserve la mémoire de cet événement pour toujours et que jamais je ne la portai une autre fois.

« C'est fichu pour l'infiltration en douce. Il faudra donc passer au plan A, » constata Rogue, mi-figue, mi-raisin.

« Ouais, défonçons la baraque, partner! » m'écriai-je en m'élançant vers l'édifice religieux.

Le Mangemort en fit de même, une légion de morts-vivants déjà à nos trousses.