Lome : Ah, quand on est Severus Rogue, tout est toujours pour le mieux . En espérant que je ne t'ai pas trop fait attendre pour ce chapitre… Luffynette : Contente que tu aimes MS. La suite est écrite, en espérant qu'elle te plaira.

Lorina Wormtongue : J'adore la relation PvH x SS et j'essaierai de la développer un peu. Ils ont des points communs, si on gratte un peu. J'espère que ta santé mentale ne s'est pas aggravée pendant la rédaction de ce chapitre…

Chapitre XXXIV

Fuite Sans Fin

Stan?

Stanislas…?

Je… je suis heureuse de voir que tu vas bien…

Que veux-tu dire?

Non… Arrête… C'est faux… Ce n'est pas vrai…

Je n'ai jamais… jamais voulu te faire de… de mal.

Va-t-en… Je ne t'ai rien fait!

Ce n'est pas de ma faute…

Va-t-en!

xxxxx

« Deviez-vous absolument le tuer au risque d'attirer l'attention de ses charmants comparses?

- Écoutez Mangemort, ce n'est pas vous qu'il regardait avec une gourmandise indécente. Si vous aviez été dans ma situation, vous auriez réagi tout comme moi.

- Je l'aurais occis d'une manière moins bruyante, en tout cas.

- Enfin, c'est un mort-vivant de moins à nos trousses, » fis-je observer, pratique.

Nous entrâmes dans l'église en ruines. Il ne restait plus grand chose de son architecture. La nef était défoncée, les transepts effondrés, l'autel érodé par le temps, les vitraux quasi-inexistants, les figures des saints effacés par les intempéries. Nous nous empêchâmes de fermer les résistantes portes de bois et leur barrâmes la route en y ajoutant le lourd madrier.

« Ça ne tiendra pas longtemps, » le Mangemort me fit-il part.

De fait, on entendait les vieux gonds grincer contre la pression qu'exerçait les zombies contre le portail. Il finirait bien par céder sous leurs coups enragés. Une partie de la porte droite, particulièrement moisie, vola en éclats, une main cadavérique prenant aussi sa place. Je tirai plusieurs fois par l'ouverture, faisant mouche à chaque coup étant donné la foule amassée dans le portique.

« Venez voir ça, » me cria Rogue.

Finissant de décharger mon Jackal sur les monstres avec un petit sourire de satisfaction, je m'exécutai. Le Mangemort se tenait à l'avant complètement de l'église, sous un énorme crucifix. La lumière de la Lune filtrée par le magnifique vitrail à moitié brisé illuminait l'endroit où il se trouvait. L'ensemble donnait un effet assez particulier, faisant paraître sa peau encore plus pâle et ses atours plus sombres. Je secouai la tête.

« Regardez ça. Le dessous de l'autel donne sur un passage qui mène sûrement à une crypte ou un lieu du même acabit, » m'expliqua-t-il.

« L'endroit parfait pour un vampire : loin de la lumière du Soleil. »

Il y eut un moment de silence durant lequel nous observâmes tous deux avec appréhension le trou noir.

« On saute? » finit par demander Rogue avec un air résigné.

C'est avec un grand fracas que la porte gauche tomba sur le sol de pierre. Je jetai un coup d'œil derrière moi. Un mort-vivant assez malin avait utilisé une hache et ses semblables faisaient déjà irruption dans la pièce. Je n'avais pas envie de voir contre qui il allait l'utiliser à présent que l'objet de sa fureur n'était plus.

« On saute. »

xxxxx

D'où provenait tout ce bruit? Le Comte Dracula s'avança vers le bord du clocher pour voir ses goules agglutinées sur le parvis. Ses loyaux servants n'avaient pas l'habitude de faire tant de chahut. Des intrus, dans son repaire. Il eut un sourire carnassier. Si ses laquais ne les dévoraient pas sur le champ, il pourrait peut-être donner l'un des impudents en offrande à Erszebet. Peu importe les préparatifs du voyage, un vampire avait toute l'éternité devant lui.

xxxxx

« Ouch, » laissai-je échapper, bien malgré moi, en atterrissant contre le sol dur.

Je lançai un regard noir à Rogue.

« Merci d'avoir fait disparaître votre coussin juste lorsque c'était à mon tour de sauter, Mangemort » ironisai-je en me relevant avec peine, mon dos me faisant souffrir.

« Mais tout le plaisir était pour moi, » répondit-il de son ton le plus doucereux.

En effet, le bâtard avait amorti sa chute en faisant apparaître un moelleux coussin. Bien entendu, il n'avait pas pensé une seconde que j'aurais moi aussi voulu en profiter… Non. Je le soupçonnais d'y avoir pensé et de l'avoir retiré par pure mesquinerie. Je serrai les dents.

« Lumos, » fit-il, nous permettant de voir autour de nous.

Comme Rogue l'avait deviné, c'était bel et bien des catacombes. Pas besoin de chercher loin pour savoir où avait le vampire avait trouvé ses serviteurs. Des ossements reposaient dans des cavités creusées dans les murs, plusieurs pièces avaient été aménagées, probablement des caveaux familiaux ou des tombeaux pour des individus plus riches.

« Absolument charmant, » laissa-t-il tomber avec un soupir. « Quoique je ne m'attendais à rien de moins. C'est le décor parfait pour un bon vieux film d'horreur Moldu.

- Vous regardez des films d'horreur Moldus? Ou devrais-je dire des films Moldus tout court? » demandai-je, incrédule.

Il haussa les épaules.

« Il y a une loi contre ça?

- Pas à ce que je sache. Mais selon les règles d'éthique des Serpentards, de surcroît des Mangemorts…

- Je peux vous assurer que jamais mes compatriotes n'ont su que j'entretenais un goût quelconque pour la culture Moldue, Chasseur de Vampires, » me coupa-t-il.

Je le dévisageai avec un regard neuf.

« Vous êtes quelqu'un de franchement étrange, Mangemort.

- Et vous pensez que vous êtes parfaitement normal, vous?

- Eh, non, je veux dire que… enfin… je n'aurais jamais imaginé ça de vous, vous voyez? »

Severus Rogue m'accorda un cadeau très rare : un sourire franc, amusé mais pas moqueur. Avant que je n'aie le temps de le lui faire remarquer, nous entendîmes un bruit mat derrière nous. Suivi d'un deuxième. Et d'un troisième. Puis de gémissements sourds.

« Courez! » m'exclamai-je.

Il s'élança aussitôt sans prendre la peine de se retourner. M'apprêtant à en faire de même, je sentis quelque chose m'agripper la cheville. Je tentai tant bien que mal de la dégager, mais ce foutu macchabée avait la poigne solide. Je réalisai avec un sentiment de panique croissant qu'il m'aurait été difficile de tirer le Jackal hors de son étui, le recharger et faire feu avant qu'on ne me croque un orteil.

« Avada Kedavra! »

Je me ruai dans le passage sombre sans perdre de temps.

« Vous exercez une attirance malsaine sur les morts, Chasseur de Vampires, » me dit le Mangemort alors que je le rejoignais. « Il m'aurait peut-être été plus utile de vous laisser là… »

Je tournai la tête pour déterminer s'il était sérieux ou non. Son sourire moqueur trancha la question.

- Merci de… hum… m'avoir sauvé la… hum… la vie… enfin, mon pied vous en est reconnaissant…

Je passais ma langue sur mes lèvres sèches, mal à l'aise. J'avais l'impression d'être un parfait imbécile. Ne sachant trop que dire, je finis par dire la première chose qui me passai par la tête :

« Je vous pardonne pour l'histoire du coussin.

- Soyez certain que j'ai agi ainsi que pour recevoir votre absolution, Chasseur de Vampires.

- Vous avez donc une conscience, Mangemort?

- Je ne sais pas si ce petit tortillement dans l'estomac à la vue de votre personne livrée à des morts-vivants affamés est ce que vous appelez conscience, eh bien, il semblerait que oui. »

J'acquiesçai d'un petite signe de tête. Si on m'avait dit, quelques jours plus tôt, que je discuterais avec un Mangemort – qui m'aurait au préalable sauvé des griffes de la Mort – tout en fuyant des zombies, j'aurais stupéfixé cette personne pour l'emmener à l'asile l'emmener à l'asile la plus proche. Je poussai un soupir inaudible. Les temps avaient changés, semblait-il… J'éprouvais presque de la… sympathie pour cet homme, songeais-je en grimaçant.

Je pris la tête (était-ce pour échapper à mes pensées?) et compris combien notre tâche allait être difficile. Nous retrouver dans ce dédales de couloirs tout aussi semblables les uns que les autres promettait d'être une véritable partie de plaisir. Il nous aurait été possible de revenir sur nos pas en laissant des indications du style Petit-Poucet, mais faire marche arrière signifiait de nous frotter aux créatures d'outre-tombe, perspective peu plaisante. Me fiant à ma bonne étoile, je m'engageai dans le premier corridor venu.

Droite. Gauche. Gauche. Droite. Gauche. Droite. Droite…

« Eh, merde. Un cul-de-sac, » constatai-je.

« Je les entends qui approchent, » fis remarquer Rogue.

« Vous n'êtes pas le seul.

- Vous savez au moins où vous nous emmenez, j'espère, » voulut-il s'assurer.

« Pas du tout.

- Étiez-vous sarcastique?

- Pas plus que vous ne l'êtes.

- Eh, merde, » constata-t-il à son tour.