Avant tout, je tiens à vous dire que je ne laisserai pas la fic à l'abandon pendant 10 mois, comme je l'ai fait l'année dernière. Je ne prévois toutefois pas poster à une fréquence très régulière, mais je ferai mon possible pour ne pas vous faire attendre trop longtemps. Sinon... voici un chapitre plutôt écrit pour creuser la relation Sev' x Van Helsing parce que je trouve que si on gratte un peu, ils ont assez de points communs et j'imagine qu'on finit par se connaître, bien malgré soi, après tant d'épreuves… Viendra ensuite l'action, pour ceux qui l'attendent avec impatience .

Luffynette : Encore merci pour tes reviews. En espérant que tu continues à autant aimer la fic.

Lorina Wormtongue : Je dois avouer que je te trouve parfois cinglée, mais pas parce que tu aimes Brad Dourif. Ne perds pas espoir, un jour il sera reconnu à sa juste valeur. Peut-être recevra-t-il même un Emmy ;)? Bonne lecture!

Severafan : Bien contente de constater que ton ordinateur va bien de nouveau! En espérant que tu aimes ce chapitre…

Sevina Roguette : Je viens de faire le lien entre toi et la Sevina du forum ! Merci beaucoup pour ta review et excuse ma lenteur, sinon, je t'aurais remercié bien avant via le forum…

Chapitre XXXV

Liens Tissés

« Eh, merde. »

Je me grattai le sommet du crâne et regardai les alentours.

« Se terrer dans l'une de ces pièces… » commençai-je.

« Serait complètement stupide. Nous ne pourrions jamais tenir si jamais une cohorte de morts-vivants débouchait dans la pièce et resserrait son étau sur nous.

- Il faut donc continuer à avancer. En cas d'extrême urgence, on entre dans un des caveaux. Vous survivrez?

- Je n'ai pas vraiment le choix. »

Nous reprîmes notre chemin, mais à un train moindre, comme il nous fallait constamment nous arrêter pour éviter de foncer tout droit dans un régiment de morts-vivants. Il nous apparut bientôt que la situation allait de mal en pis : il nous était rendu quasiment impossible d'avancer sans arriver face aux larbins du vampire.

« Je crois que c'est ce qu'on peut appeler « cas d'extrême urgence » à présent, » fis-je en me mordant la lèvre.

De fait, deux patrouilles s'approchaient de nous dans deux directions opposées, menaçant de se refermer sur nous si nous ne trouvions pas d'abri momentané avant que le pire ne se produise. Nous entrâmes donc dans le premier caveau venu.

« Beurk, » lâchai-je dès que nous nous fûmes installés dans un coin.

« J'en conviens. L'odeur est répugnante, » déclara-t-il à mi-voix.

« C'est bien la seule chose que je concède aux vampires : eux, au moins, ils ne se décomposent pas en répandant leur puanteur partout autour d'eux.

- Je soulignerais le fait que pour combler cette lacune, ils s'entourent de leur nauséabonds amis.

- C'est un bon point. J'ai un cousin tueur de morts-vivants. Je le plains. Sincèrement. On lui a toujours dit qu'il devrait se convertir à la chasse aux vampires, mais il n'a jamais rien voulu entendre.

- C'est donc une affaire de famille?

- En quelque sorte. Je dirais plutôt que c'est une vieille vendetta. Un vampire a eu le malheur de massacrer la maisonnée entière de mon aïeul alors qu'il était en guerre. Il jura de se venger, depuis ce jour, les Van Helsing pourchassent ceux qui sortent de leur tombe et qui devraient y retourner. Et vous, » m'enquis-je en m'éclaircissant la gorge, « C'est de famille, la Magie Noire?

- Comme toute famille de sang-pure, snob et aristocrate, j'ai été élevé dans la croyance que les Moldus ne valaient pas mieux que les elfes de maison que nous employions. J'ai été initié aux arcanes de la Magie Noire dès mon plus jeune âge. Des évènements dans ma vie m'ont détourné de la destinée qui m'était échue, des évènements qui m'ont fait réaliser à quel point les sangs-purs avaient tout faux. »

Sa voix n'était plus qu'un murmure. Bien que nous soyons dans le noir complet, je percevais l'expression sur son visage : une amère désillusion. C'est ce qu'on devait ressentir à coup sûr lorsqu'on réalisait que le fondement même de notre existence n'était qu'un mensonge.

- Vous vous doutez de la suite de l'histoire. J'ai rejoint les rangs du Dark Lord comme tout jeune homme de bonne famille…

- Malgré le fait que vous ne croyiez pas en cette cuase?

Il y eut un moment de silence. Avais-je touché un point faible? J'avais l'impression qu'il me cachait quelque chose, mais je n'aurais su dire ce que c'était.

- Je… enfin… en quelque sorte.

Il y avait anguille sous roche, j'en aurais mis ma main au feu. Je décidai pourtant de ne pas pousser le bouchon trop loin de peur que Rogue ne se referme comme une huître. Après un moment de silence où nous prîmes tous deux le temps de digérer les informations acquises, il se releva et entrouvrit la porte pour jeter un coup d'œil à l'extérieur.

- Ils sont passés. On peut y retourner.

J'hochai faiblement du chef et me remis sur pieds à mon tour. Il me laissa passer le premier avec un regard circonspect, puis nous poursuivîmes notre route.

xxxxx

« C'était de justesse, cette fois-ci… » m'exclamai-je, à bout de souffle.

Je me laissai glisser contre la paroi rocheuse et m'installai sur la pierre froide et nue. Le caveau dans lequel nous nous étions barricadés était des plus exiguës.

« Heureusement que je ne suis pas claustrophobe, » fit remarquer Rogue.

« Je l'avais remarqué. Vous semblez posséder un goût prononcé pour les lieux souterrains du genre cachots sombres et humides d'un vieux château.

- Là, au moins, personne ne vient vous déranger. »

J'haussai les épaules.

« J'imagine que c'est aussi ce qu'il ou elle pensait, pas vrai, Jo? » dis-je en m'emparant du crâne qui reposait contre ma jambe.

« Vous profanez le repos d'un mort, Chasseur de Vampires. C'est un véritable savrilège.

- Je rectifie, si vous me le permettez, Mangemort : NOUS profanons puisque vous êtes assis sur la dépouille de l'infortuné Jo et n'avez jamais élevé d'objection au fait que nous nous baladions dans des catacombes pleines de pensionnaires.

- Eh bien, nous brûlerons en Enfer ensemble, Van Helsing, » dit-il sur un ton amusé.

Tiens c'était la première fois qu'il prononçait mon nom.

« Ça, c'est pas pour sitôt. Je n'ai certainement pas l'intention de mourir ici, Rogue, » répondis-je.

« Et c'est réciproque. Enfin, si c'est possible. »

Nous nous plongêames tous deux dans le mutisme jusqu'au moment où Rogue lâcha à contrecœur, me sembla-t-il :

« Vous savez, pour tout à l'heure… Je ne sais pas trop pourquoi…

- Vous m'avez dit ça, mais vous avez fait bien. Même si vous ne me considérez pas comme ce qu'on peut appeler 'ami' – je doute sincèrement que vous en ayez, d'ailleurs – vous êtes heureux que ce soit moi qui sois là et êtes également désolé de ne pouvoir tout me dire comme vous ne faites pas entières confiance à une crapule telle que moi, mais vous êtes tout de même soulagé que je respecte ça. »

Lourd silence. Lourd de signification. Il y a de ces moments dans la vie où le silence est d'or parce qu'il est riche en émotion qui ne sont pas exprimées. Ce sont dans ces brefs instants qu'on peut pleinement appliquer le fameux « carpe diem ». Ils se comptent sur les doigts de la main, ils arrivent rarement, mais ils sont précieux et je crois que cette situation-là faisait partie de ces fameux moments.

« Merci, Van Helsing.

- Ça m'a fait plaisir, Rogue. Vous savez, les relations qui se créent en situations extrêmes ne tiennent jamais longtemps par la suite.

- Je n'envisageais pas de poursuivre notre relation plus loin après que cette affaire se soit terminée… si elle se termine jamais, par ailleurs.

- Ne soyez pas défaitiste. Il nous reste encore de l'espoir… »

Toussotement sceptique.

« Arrêtez, vous réussissez presque à me contaminer de votre pessimisme démoralisant.

- Pessimisme, non. Démoralisant, peut-être.

- Si c'est pas du pessimisme, c'est quoi alors?

- Du réalisme.

- Au moins, nous sommes d'accord sur le facteur démoralisant…

- Seulement qu'à moitié. Les faibles peuvent être démoralisés par de simples énumérations de faits.

- J'ajoute insultant à pessimiste et démoralisant.

- Si ça vous chante, Chasseur de Vampires.

- Je ne vous ai jamais rien demandé, Mangemort… Eh. C'est quoi ce truc?

- Quel truc?

- Ça! » m'écriai-je en soulevant un bras qui m'opposa une résistance. Il devait probablement être toujours rattaché au corps du défunt. Non. Attendez. Depuis quand un mort avait une peau aussi chaude?

Un gémissement sourd s'ensuivit. Rogue me poussa violemment sur le côté.

« Lumos! »

Clignant des yeux à plusieurs reprises, j'attendis d'être réhabitué à la lumière. Une fois ma vue regagnée, je baissai les yeux vers le « truc » en question. Rogue poussa une exclamation. Je me contentai de dire :

« Quel truc? Ce truc. »