Joyeux Halloween!
Rah, je déteste ce chapitre. J'en avais écrit les ¾ mais les ai perdu à la suite de bug TT. J'ai tenté de le réécrire du mieux possible de mémoire…
Lome : Merci beaucoup pour ta review. Je suis contente que tu aimes « l'amitié » entre Sev et Van Helsing, parce que c'est l'élément que j'ai préféré écrire dans les derniers chapitres… Pour leur découverte, tu le verras dans le chapitre qui suit.
Kytice : Pendant un cours de maths ? Je me sentirais coupable de savoir que tu es inattentive en maths à cause de ma fic!
Chapitre XXXVIMauvais Pressentiments
« Elisabeth! » s'écria le Mangemort en se précipitant aux pieds de sa dulcinée.
Dulcinée en question qui semblait avoir connu des jours meilleurs. Le regard fixe, elle ne bougeait pas et semblait perdue dans un monde intérieur.
« C'est normal si elle a l'air un peu… troublée? » demandai-je, étonné.
Rogue me lança un regard paniqué.
« OK, ce n'est pas normal.
- Elisabeth. Elisabeth? C'est moi, Severus. Tout ira bien… »
Pas de réponse. La voix du Mangemort se fit plus inquiète lorsqu'il répéta :
« Elisabeth? Nous sommes venus…
- VA-T-EN! » s'écria-t-elle soudainement en gesticulant comme une déchaînée.
« OK, ce n'est vraiment pas normal, » m'écriai-je en reculant de quelques pas sous l'effet de la surprise.
« Je ne t'ai rien fait! Ce n'est pas de ma faute! Va-t-en! » hurla-t-elle à tue-tête.
« Elisabeth! C'est moi, Severus!
- VA-T-EN! »
La jeune femme se recroquevilla sur elle-même en position fœtale et commença à sangloter pathétiquement. Je poussai un grognement réprobateur :
« Si elle savait par quoi nous avons passé, elle ne dirait pas ça, l'ingrate. »
Ignorant mon commentaire, Rogue me demanda :
« Qu'est-ce qu'elle a à votre avis?
- C'est probablement le vampire qui l'a soumise à un envoûtement de son cru. »
Il jura entre ses dents avant de déclarer d'un ton sinistre :
« Je le ferai payer le salaud.
- Ce serait envisageable, si nous quittions cet endroit à l'instant, » dis-je, ayant perçu des bruits allant en croissant provenant du couloir.
Il hocha résolument la tête et s'approcha de la demi-vampire. Il tenta de la prendre dans ses bras, mais elle se débattit comme une véritable furie.
« Voulez-vous que je la stupéfixe? » proposai-je.
« Je m'en passerai, merci pour votre gracieuse offre, » me répondit-il en me fusillant du regard.
J'entrouvris la porte et lançai un regard au dehors. Tout semblait calme. Je fis signe au mage noir de me suivre et m'élançai dans les corridors de pierre, le Jackal au poing. À un tournant, j'aperçus une horde de morts-vivants se diriger dans la direction opposée à la nôtre. La situation se compliquait.
« Nous devons trouver une nouvelle issue de secours. Le chemin que nous avons emprunté pour nous rendre est devenu trop achalandé pour que nous l'utilisions, » chuchotai-je d'un ton pressant.
Je pris la première intersection à droite… et tombai nez-à-nez avec une vingtaine de zombies. Je tirai sans plus attendre et fis signe à Rogue de continuer dans la seule voie possible. Je ne pouvais risquer de l'impliquer dans la bataille avec sa fiancée pour le ralentir. Il me serait plus encombrant qu'utile.
Tentant de mettre le plus de distance entre les monstres et ma personne en marchant à reculons, je continuai à faire feu. Le hic avec les macchabées, c'est qu'ils ne se soucient pas du fait qu'on vienne de leur arracher un membre ni qu'un de leur petit camarade s'effondre à leurs côtés. Tout ce qui compte, c'est cette faim dévorante.
Croyez bien que contre ce genre d'adversaire, c'est la rapidité d'exécution qui prime. Pas le temps de jouer en finesse, d'établir une stratégie. Priorité numéro un : s'en tirer en une pièce. Mes mains tremblantes rechargèrent à toute vitesse mon arme. Je tirai à temps sur le zombie qui bondissait vers moi, recevant du coup un peu de sa masse sanguinolente.
Je rattrapai Rogue qui était lui aussi pris dans le feu de l'action. Malgré son handicap, il avait tout de même éliminé un nombre honorable de ses ennemis. J'achevai l'un de ses derniers opposants avant de bondir dans le premier couloir venu.
Nous nous enfoncions de plus en plus sous terre, comme en attestait les squelettes très anciens autour de nous. Cela ne présageait rien de bon. J'avais l'étrange impression que les morts-vivants s'étaient disposés d'une manière bien précise dans le but de nous barrer la route et de nous forcer à nous diriger vers un point bien précis. Bien que je ne puisse le déterminer avec précision considérant le nombre de détours que nous devions emprunter, j'avais la certitude que nous convergions vers un même point depuis le tout début. Nous poursuivîmes notre folle poursuite encore quelques minutes avant que je lève le bras en l'air.
« Quoi? » chuchota Rogue.
Je lui fis signe de se taire d'un air impatient. Alerte, j'épiai les alentours.
«Je n'entends rien. Nous les avons semé. Ça va vous, avec la fille? Elle a montré signe de vie?
- Elle est parfois agitée de soubresauts et ce n'est pas l'idéal pour courir, mais ça peut aller, » dit-il en grimaçant.
« Vous êtes certain que vous ne voulez pas que je la stupéfixe?
- Ça ira, » m'assura-t-il en me lançant un regard noir.
J'esquissai un petit sourire malicieux avant de reporter mon attention sur la situation.
« Bon, il ne nous reste plus qu'à nous retrouver, à présent, » fis-je remarquer.
« Ce sera une part de gâteau, bien évidemment, » siffla-t-il.
- Ne recommencez pas à être rabat-joie, » le réprimandai-je.
Il ne releva pas, ce qui me permit de réfléchir en paix. Nous n'avions que deux choix : le chemin de droite ou de gauche. La question fut vite tranchée lorsqu'un zombie surgit à notre droite. Nous précipitant dans la seule voie libre de tout danger, nous recommençâmes à courir. Je remarquai qu'il n'y avait plus aucun moyen pour nous de changer de direction : le passage se poursuivait en ligne droite, ce qui ne fit que renforcer ma présomption que nous nous dirigions tout droit dans la gueule du loup.
Au bout du long tunnel se trouvait une porte immense. Nous nous arrêtames haletants. Rogue déposa délicatement la fille contre le sol. Je m'adossai contre le mur, les paupières closes, et attendit que mon cœur cesse de cogner follement dans ma poitrine. Je me demandai vaguement pourquoi, de toutes les professions au monde, j'avais choisi celle de Chasseur de Vampires. Puis, j'allai examiner la porte. Promenant mes doigts contre la surface de pierre, je poussai un sifflement admiratif :
« Eh ben, il n'a pas regardé à la dépense quand il s'agissait de sa propre sépulture…
- Tout à fait charmant. Je cherchais d'ailleurs des motifs pour mon nouvel intérieur, » ironisa le Mangemort, derrière moi.
Je ne pus m'empêcher de sourire à cette remarque. On avait taillé dans le roc des scènes assez macabres probablement tirées de la vie de Vlad Tépès, à en juger par les nombreux personnages empalés qui décoraient l'encadrement. Nous passâmes un moment à observer les gravures avec une fascination morbide. Une question me brûlait les lèvres et j'avais bien l'impression qu'il en était de même pour mon partenaire. Finalement, ce fut moi qui l'exprimai en premier :
« Vous croyez qu'il est là, derrière, à nous attendre?
- Oui.
- Vous auriez au moins pu essayer de me rassurer ou au moins faire l'effort d'user d'un peu de tact…
- Vous ne l'aviez pas spécifié et de toute façon… »
La terre commença à gronder. Instinctivement, je portai ma main à mon Jackal et fit volte-face afin de tirer sur la première créature qui menaçait nos arrières… mais rien. Une petite idée sur l'origine du tremblement de terre me vint à l'esprit. Un frisson me parcourut l'échine. Je me retournai lentement pour voir les lourdes portes s'ouvrir devant nous, dévoilant un escalier qui s'enfonçait dans le sol.
« Il semblerait qu'il nous indique la route à suivre… » dit sombrement le Mangemort.
« Pourquoi ai-je un mauvais pressentiment?
- Nous n'avons pas d'autre choix. C'est ça, ou nous essayons de trouver une autre voie en nous frayant un chemin dans un mer de zombies.
- Bon, si c'est comme ça… »
Je pris une grande inspiration avant de lui tendre la main.
« Contre toute attente, vous avez été un partenaire moins détestable que je ne l'aurais cru, Rogue, » déclarai-je avec franchise.
Il releva un sourcil d'un air surpris.
« Allons, Van Helsing, ne sombrons pas dans la sentimentalité! D'ailleurs, qu'est-ce qui nous dit que nous allons y laisser notre peau? »
Lourd silence.
« Et c'est vous qui avez le culot de me traiter de pessimiste démoralisant? »
Sur ce, il alla reprendre la demi-vampire toujours étendue contre le sol pour la charger sur son dos. C'est avec résignation que je m'apprêtai à poser mon pied sur la première marche lorsqu'une voix m'en empêcha.
« Van Helsing. Attendez. »
Je tournai la tête pour voir Rogue en train de me sourire.
« Bonne chance, » me souhaita-t-il.
Je hochai la tête. Curieusement, c'est avec plus de légèreté que je débutai ma descente.
