Note de l'auteur: Lisez c'est un ordre LOL CSI n'est pas à moi mais un jour peut-être !
Le destin moqueur (suite...)
Les multiples raisons qui le pousseraient à retarder son éventuel départ se tenaient là devant lui. De longs cils courbés, de petites joues potelées, des yeux invitants, un regard de flamme; en sommes toute, une vision de perfection. Si seulement...
"Oui, si seulement tu avais raison Sara ! " souffla-t-il inconfortable.
Délogeant doucement les doigts de la jeune femme, Grissom s'écarta. Son menton lui brûlait comme s'il avait été marqué au fer rouge. Le bras de Sara retomba dans sa position initiale mais sa détermination s'accrue. La tête bien droite et les épaules relevées, elle lui promit qu'à la fin des prochaines semaines elle parviendrait à lui démontrer qu'il allait commettre une bévue.
"Les défis ne m'ont jamais fait peur Griss ! " affirma-t-elle bravement.
La pointant alors d'un doigt il lui dit : "Je te préviens Sidle pas de sales petites combines ! " puis toujours aussi peu convaincu par les desseins de la brunette, il soupira et rétorqua qu'elle ne devrait pas perdre son temps. Avant de sortir du laboratoire, elle lui fit un petit clin d'œil malicieux.
Il ne connaissait pas la vraie Sidle ...
Que préparait-elle encore ? À cette ultime pensée, il devint aussi fébrile qu'un jeune collégien. Retournant alors dans son sanctuaire pour méditer, il pria de toutes ses forces pour qu'aucunes autres tuiles ne lui tombent sur le crâne. "Allez Gil, il ne te reste que deux semaines!" s'admonesta-t-il.
Impuissance
Empoignant Greg par le bras, Catherine le poussa à l'intérieur de la salle d'autopsie.
"Tu es bien certain de ce que tu avances au moins ? " énonça-t-elle les yeux bien ronds. Piteusement, le jeune technicien hocha la tête et ajouta : "J'ai tout entendu en passant devant son bureau ce matin. Cavallo était même présent ! " débita-t-il d'un seul coup.
"C'est du sérieux Greggo ! " rétorqua-t-elle pensivement
"J'imagine ! "
"As-tu répandu la nouvelle ?" elle le regarda d'un œil sévère.
Levant la main en un signe solennel il lui certifia qu'il n'en n'avait touché mot à personne d'autre. "Bien, laisses-moi faire ma petite enquête et garde les lèvres bien scellées ". Offusqué, Greg lui déclara qu'elle pouvait lui faire confiance. Lui tapotant l'épaule gentiment, la rouquine le rassura. Elle savait que si Greg parvenait à garder le moindre secret alors-là on parlerait d'un vrai miracle. C'est ainsi que d'un pas militaire elle se dirigea tout droit vers le bureau.
"Eh Grissom " tenta-t-elle le plus sereinement possible.
D'un air distrait, il lui répondit un vague : "Hum ! "
"Ça va ? "
"Ne me dis pas que tu as fait tout ce chemin pour me demander comment je vais ! " s'exclama-t-il ennuyé. Pour toute réponse, elle laissa échapper un petit rire niais. "D'ailleurs, depuis quand t'intéresses-tu tant à ma santé ? " renchérit-il insolemment.
Traînant les doigts sur l'étagère la plus proche, elle fuyait son regard persistant. Cherchant également à ne pas répondre à sa question, elle lui dit la première chose qui lui vint en tête : "Penses-tu pouvoir un jour délaisser toutes ces satanés bestioles ? "
Plissant les yeux, il n'en revint tout simplement pas. "Comment savait-elle ? "
"Pourquoi Diable me poses-tu tant de questions Catherine ? " La mine renfrognée, elle aurait bien voulu se gifler mais elle décida d'aller droit au but : "Grissom, songes-tu sérieusement à quitter ton poste au département ? "
Sur le qui-vive, il grogna.
"Alors !?"
En signe de défaite, il se balança sur sa chaise et souffla bruyamment. "À quoi bon mentir, de toute façon elle l'aurait découvert tôt ou tard ! " en vint-il à se dire intérieurement. "Pour donner suite à ton questionnement ma chère, je comptes bien partir d'ici quelques jours"
Surprise par l'inédite déclaration, elle en resta quelques instant stupéfaite. Contournant par la suite le pupitre, elle s'arrêta net à la hauteur de Grissom les deux mains sur les hanches. Attentif, l'homme vit se peindre sur le visage de la professionnelle une multitude d'émotions. C'était bien la première fois que Catherine Willows ne trouvait rien à redire. Il ri malgré lui.
"Tu es sérieux ? " bredouilla-t-elle retrouvant soudainement la voix.
"Ouais " dit-il sans lui prêter plus d'attention.
"Dire qu'aujourd'hui tu trouves encore le moyen de me surprendre !"
"Cath, j'ai beaucoup de travail "
"Généralement tu ne me caches jamais rien " fit–elle incrédule. "Crois-tu sincèrement que je vais accepter cette idiotie sans broncher ?! "
Ne prisant plus l'attitude mesquine de sa collègue, il lui servit sa plus belle réplique : "Le monde ne tourne pas seulement autour de ta jolie personne ! "
Toujours sous le choc, Catherine ne démordit pas : "Bon sens ! quand vas-tu enfin te réveiller " cria-t-elle avec emportement. Voulant pousser plus à fond son impertinence, elle se mit à regarder derrière les étagères, à l'intérieur de certains bocaux et finalement de chaque côtés tout en lui demandant : "Où est passé l'authentique Grissom, le fonceur, le combatif. Tu n'es qu'une piètre réplique de cet illustre personnage que j'ai connu jadis ! "
Se relevant d'un seul bond, il manqua renverser le contenu de sa table tant il était en colère. Il clama qu'il avait pris cette décision afin d'éviter les critiques de son entourage. Impassible, Catherine s'était contentée de secouer la tête dédaigneusement avant de rétorquer à nouveau : "Je crois simplement que tu es inconscient des enjeux !"
"Catherine au nom de notre supposé amitié je vais prétendre que je n'ai rien entendu. Si tu as à présent terminé ta petite mise en scène je te prierais bien de vouloir sortir !"
"Quoi, tu me jettes dehors, moi ! " dit-elle vexée.
"Il n'y a que toi et moi dans mon bureau, non !" se permit-il d'ajouter froidement. Croyant leur tête-à-tête terminé, Gil remit en place ce qu'il avait déplacé dans son emportement. Catherine en profita pour s'éclipser en douce. Jamais au cours de sa carrière son plus cher ami ne lui avait fait un tel affront. De grosses larmes roulèrent sur ses cils mais elle les essuya aussitôt d'une main rageuse.
Tabula rasa, voilà ce qu'il voulait faire. En d'autres mots, repartir à zéro et prendre un nouvel envol. Ce processus s'avérait plutôt difficile puisqu'il ne cessait de froisser ses camarades. Tout au long de sa profession, il était toujours parvenu à mettre de côté ses émotions n'ayant pas ce besoin d'attachement ou d'appartenance. Il savait qui il était, où il allait et ce qu'il valait. Pouvait-il tenir ce même discours encore aujourd'hui ?
Déposant avec vivacité sa tasse de café, Catherine se mit en devoir de feuilleter les antécédents criminels d'un violeur reconnu. Non loin d'elle, Warrick cherchait en vain à lui adresser la parole.
"J'espère coincer ce salopard !" s'indigna-t-elle brutalement.
Délicatement, Warrick prit le dossier entre ses mains afin d'éviter un carnage.
"Ok Cath, parle moi " lui proposa-t-il avec prévenance.
"Ce misogyne attaque toute les femmes par dépit. Je lui couperais volontiers ses couilles moi !" répliqua-t-elle fougueusement.
"Ouille, je ne donne pas cher de sa peau !". Lancée avec un brin d'humour, cette réplique la fit éclater d'un rire sonore. En poursuivant leurs échanges, il la pria de s'allonger sur une banquette et de lui révéler les vrais motifs de sa furie. Elle rigola davantage.
"Cesse de jouer les psychologues Warrick. Ce rôle ne te sied pas trop bien". À son tour, il pouffa. Sérieusement néanmoins, il lui demanda si elle avait quelques problèmes.
Replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle lui annonça : "Tu ne me croirais jamais si je te disais ! ". Les yeux de ce dernier se mirent à luire étrangement en écoutant la confession.
Encouragements
"Un petit remontant ? " demanda Brass en agitant une bouteille.
Accueillant la proposition de l'homme avec plaisir, Gil sortit deux petits verres qu'il posa devant lui. Déversant enfin le liquide ambrée dans chaque contenant Brass contempla son camarade sans dire un mot. Grissom retrouva l'usage de la parole après avoir englouti sa ration.
"Ah les femmes, difficiles à supporter mais impossible de s'en débarrasser !"
Levant les mains Jim répliqua : "Accusons Dieu de sa bienveillance !" Le capitaine détailla l'homme près de lui et en conclu qu'il n'avait pas l'air bien. "Dure journée Grissom ? "
"De toute façon, plus que quelques jour à endurer "
Jim failli s'étouffer " Pardon !"
"Adios--le monde de la criminalistique ! "
"Woah ! durant plus de huit ans tu as été la seule chose constante ici "
"Nul n'est irremplaçable ! " souffla-t-il hébété.
Jim refusa de commenter davantage. À ses yeux la décision du scientifique reposait sur des motifs valables. Toutefois, son cœur se gonfla d'amertume songeant aux nombreuses personnes qui allaient souffrir de ce départ précipité. "Cette fois-ci mon vieux tu vas vraiment causer tout un choc ! "
"Voyons Jim !" s'exclama-t-il agacé "Les employés se foutent éperdument de ce que je fais "
"Moi je ne suis pas prêt à dire la même chose. Plusieurs sont sensibles à ta personne" dit-il hochant la tête pour valider ses paroles.
Roulant les yeux, Grissom se redressa sur sa chaise mais sur un ton circonspect il lui demanda : "Qui ?".
Le capitaine sourit. Avait-il finalement attiré l'attention de l'immuable Grissom. Finalement, peut-être avait-il simplement besoin qu'on lui rappelle combien il était chérit.
"Nick !"
"Nick ?" décontenancé Gil ne su qu'ajouter.
"Quoi tu t'attendais à un nom en particulier ? Brass se donna un malin plaisir à torturer son ami lorsqu'il vit un côté de sa mâchoire tiquer. Il était confus et il savait exactement pourquoi. "Je dis Nick car il m'a déjà affirmé que tu étais son idole."
"Moi son idole, je n'en crois rien !" il termina son discours d'une petite moue dubitative.
"Et Warrick alors ? "
"Warrick ?"
"Il donnerait sa vie pour la tienne. Souvent, il te regarde et on peut sentir qu'il est orgueilleux de travailler avec un superviseur de ta trempe ! " L'entomologiste en eut le souffle coupé un moment.
"Respire Gil !" ce qu'il fit lorsqu'il se souvint comment.
"Catherine--peut être difficile mais elle te suivrait au bout du monde si tu lui demandais. Quoi qu'il arrive elle sera toujours à tes côtés".
Le cerveau de Gil refusait d'analyser un mot de plus cependant, l'étau qu'il avait si souvent sentit autour de son cœur commençait à se desserrer. Quelqu'un se souciait vraiment de lui !
Le policier en profita pour terminer son exposé : "Que dire de Sara "
"Sara... " sa tête bourdonnait déjà. "Que dire de plus Jim ! "
"Oh bien des choses docteur !" Gil ne pu refréner un éclat de rire.
"Sara est carrément suspendue à tes lèvres lorsque tu lui parles. Considérant qu'elle a tout laissée tomber pour te porter secours à Las Vegas, je dirais que tu comptes énormément pour elle.
Comment avait-il été aussi aveugle tout ce temps. Grissom toussota voulant cacher son trouble. Il avait donc fait souffrir beaucoup de gens et continuait de le faire par pur égoïsme. "Jim...je..." Malgré son désir de clarifier la situation, la sonnerie de son téléavertisseur l'en empêcha. " Merde ce n'est pas le moment !"
"Sauver par le gong !"
Avant de sortir il se retourna en disant : "Très drôle Jim, très drôle !"
L'homme s'esclaffa. Il avait en définitive trouvé le point sensible de Grissom.
Abandon
"Que ce passe-t-il Sara ?"
"Je peux te parler en privé ? "
"Oui bien sur !"
La laissant entrer, il ferma les yeux un bref moment savourant l'exquise fragrance de son parfum. Une panoplie d'images défila dans sa tête aussi érotique les unes que les autres néanmoins, une quinte de toux le ramena rapidement sur terre.
"Hum, hum Griss ! "
"Je t'écoute"
Elle joua nerveusement avec ses mains ne sachant trop comment trop aborder la question. Lorsqu'elle était seule avec lui dans une pièce, elle se sentait toute petite et les mots lui manquaient.
"Allons Sara la journée à été longue et j'aimerais bien me reposer !"
"Je voudrais que...que " elle déglutit péniblement. Ce qu'elle s'apprêtait à demander nécessitait une bonne dose de courage.
Grissom se rapprocha d'elle instinctivement et la fixa. Elle baissa la tête incapable d'affronter son regard ardent. Lorsqu'il parla de nouveau, sa voix profonde la fit presque soupirer. "Demandez et vous recevrez !" annonça-t-il coquin.
Elle lui murmura alors au creux de l'oreille : "Viens dîner chez moi ce soir !" puis satisfaite elle se détacha de lui et se tourna vers la porte. Tout son corps tremblait et elle avait soudainement très chaud.
"Stop ! où vas-tu ? "
Elle s'arrêta la main sur le verrou. Grissom ne perdit rien de sa réaction. Le visage toujours crispé il lui demanda : "Et si je te disais non Sara que ferais-tu ?" Elle flancha, serra les poings et se mordit la lèvre inférieure pour ne pas crier. Il partit à sa rencontre. Désarçonnée, Sara baissa la tête comme défaite. Parvenant enfin à sa hauteur, il repoussa une mèche de cheveux indisciplinée qui masquait l'oreille de la brunette. Au contact de sa main, la respiration de Sara s'accéléra. Appuyant alors ses lèvres près de son l'oreille, Grissom répéta la question.
"Eh bien—Grissom--je passerai au chantage ! " affirma-t-elle d'une voix saccadée.
À suivre...
