Disclaimer : Harry Potter et son monde n'a pas été inventé par moi et croyez-moi, je le regrette. C'est pour ça que je me venge en dénaturant son œuvre.

Rating : R. Alors roulez jeunesse, au dessous de 18 ans fermez cette fenêtre et allez faire du roller ou toute autre occupation adaptée à votre âge(compris Nico ?!). Homophobes passez également votre chemin puisqu'il s'agit d'un slash et apprenez la tolérance, vous verrez ça fait pas de mal.

Résumé : Réponse à un défi d'Ivrian. Intitulé du défi en guise de résumé : Drago Malefoy, 25 ans, peintre célèbre ayant perdu sa muse, sauve du suicide un SDF, en qui il reconnaît avec stupeur le sauveur du monde magique, son ex-ennemi Harry Potter. Intrigué par l'épave qu'est devenu ce dernier, il le ramène chez lui...

Remerciements : à Ivrian bien sûr pour avoir trouvé un scénario aussi original grâce auquel l'inspiration a été facile

Réponse aux reviews :

Ivrian : Moi aussi je t'adore et j'adore ce que tu écris, n'arrête jamais non plus parce que je serais trop triiiiiiiste !!!;-)

Zoomalfoy : Merci pour ton compliment, je ne savais pas que le défi était en cours chez quelqu'un d'autre et j'ai été surprise de constater qu'on a « suicidé » Harry de la même manière !

BlackNemesis : T'as relu mon chapitre, moi je relis régulièrement ta review... « très bien amené...j'aime beaucoup...superbe... »à chaque fois j'en saute idiotement sur ma chaise mais c'est pas grave, j'assume !!!

Melantha Mond : Moi aussi je me suis arrêté à la reine des damnés, j'aime beaucoup cette série, en particulier Louis et Armand...Si t'aime les Drago mordants tu risques d'être servi, il n'est pas toujours très sympathique le bougre...merci !

Grafield : Concernant ta crainte de voir Harry et Drago tomber trop tôt dans les bras l'un de l'autre... ben en fait dans ce chapitre ils s'avouent leur amour secret, dans le 3ème ils s'embrassent goulûment, dans le 4ème ils se caressent savamment, dans le 5ème ils baisent sauvagement et dans le 6ème Severus arrive pour le threesome. Sans rire si je voulais juste faire une histoire de cul, ça s'appellerait pas une fic, j'aurais noté PWP comme dans l'autre et n'aurais pas dérangé les idées de génie d'Ivrian pour si peu, donc rassure toi c'est pas pour demain !!!:-)

Chapitre 2 Explications

Peu après, les yeux cernés de celui qu'on appelait « Le Survivant » roulèrent dans leurs orbites et il s'évanouit. Il avait belle allure le vieil ennemi des Malefoy ! Il était dans une telle déchéance que Drago ne se sentait pas capable de reprendre ses habitudes en le gratifiant d'un de ses sarcasmes. On ne tire pas sur une ambulance comme disait les moldus.

Sa première idée fut de le laisser là et de transplaner comme il l'avait prévu auparavant mais ce corps inerte....

Il gelait, il était trempé, c'était la mort assurée s'il ne faisait rien. Il ne voulait pas être responsable de la mort de quiconque, même de « lui ». Et puis il était curieux d'apprendre comment celui qui lui avait évité de devenir Mangemort avait fini si bas.

Il ouvrit l'écrin dans lequel se trouvait le portoloin qu'il réservait aux cas d'urgences (un cadeau de son vieil ami Blaise Zabini qui travaillait au département des transports magiques), saisi la main de Potter avec une moue dégoûtée et en un instant ils se retrouva dans ses appartements.

Il s'affala dans son sofa et ses elfes de maison accoururent sur-le-champ. Il leur ordonna de s'occuper de ce qui s'étalait sur la moquette moelleuse de son salon et de nettoyer celle ci.

Ceci fait, enfin seul, il sortit de sa poche un paquet de cigarettes, un des rares produits moldus qu'il utilisait et l'alluma en enflammant une allumette d'un geste aussi élégant que contrarié.

Les premières volutes de fumées bleues s'échappèrent des lèvres de Drago dans un soupir las. Il était fatigué. Physiquement, à force de sorties mondaines, moralement aussi : son manque d'inspiration l'angoissait, l'empêchant de dormir. Deux heures plus tard, il était cependant entrain de somnoler quand un de ses elfes vint lui signaler que « son invité » était enfin lavé, soigné, habillé et se reposait dans la chambre bleue. Il décida de jeter un coup d'œil à l'homme après avoir passablement invectivé l'elfe qui avait eu l'outrecuidance de le réveiller.

Il le trouva dormant paisiblement, si profondément qu'il semblait rattraper des années de sommeil. On l'avait soigneusement lavé, ses cheveux mi-longs avaient été égalisés, sa barbe rasée, laissant voir de nombreuses cicatrices sur son visage dont la plus marquée barrait sa joue droite du haut de son nez à celui de son cou. Souvenirs du combat contre Voldemort ou batailles avinées avec ses semblables ? Il n'en savait rien. Il avait appris sa victoire trois ans après la fin de leurs études à Poudlard dans La Gazette du Sorcier qui avait fait son éloge pendant de longs mois puis après, plus rien. Harry Potter ne faisait plus vendre, le monde sorcier, sauvé, s'habituait déjà à ne plus vivre dans l'inquiétude, par conséquent le « héros » était oublié. Drago ne l'avait pas revu depuis la fin de leurs études à Poudlard. Il se souvenait que Harry s'était approché de lui à la sortie du train, à King's Cross, et avait tenté de lui parler seul à seul mais il le lui avait refusé, trop heureux d'être enfin débarrassé de l'horripilant Potter.

Ce satané « petit pote Potter » qui se retrouvait à présent dans sa chambre d'ami ! Un comble pour son premier ennemi ! Et puis que faisait il là à le regarder au lieu d'aller se coucher ? Il l'enviait de si bien dormir, regardait ses mains calleuses, ses bras aux muscles saillants posés sagement sur les draps blancs, zébrés de fines cicatrices eux aussi. Il distingua, caché à demi par le col du pyjama, un tatouage. Qu'avait bien pu se tatouer l'ancien Gryffondor ? Comment avait il pu ne serait-ce qu'en ressentir le besoin quand son corps était déjà si marqué ? Il approcha une main hésitante du col de Harry Potter pour en dégager le dessin.

Cinq secondes après, Drago couché à terre de tout son long regardait devant lui un de ses elfes se tordant de douleur en se tenant le bras : Harry avait frappé avant même d'avoir ouvert les yeux et quand il vit l'elfe au bras cassé ce dernier se confondit en excuses. Un vieux réflexe bredouillait-il.

Que s'était il passé ? Drago s'était approché du Survivant de manière inattendue et celui-ci, les sens aiguisés par les nombreuses épreuves et entraînements qu'on lui avait fait subir pour mener à bien la Prophétie, avait de façon instinctive tenté une prise qui, si l'elfe n'était pas miraculeusement intervenu au bon moment, serait allé frapper la trachée de Drago et l'aurait tué sur le coup.

De mieux en mieux se disait le peintre ! Non seulement le cauchemar vivant de son enfance était réapparu dans sa vie mais il avait essayé de le tuer ! Et il se permettait de l'ignorer superbement pour se confondre en excuses auprès d'un simple serviteur !

Furieux, il se leva, attrapa de son bras valide son elfe de maison et claqua la porte avant d'avoir traité son hôte de fou enragé. Il était trop choqué pour trouver mieux, avançant d'un pas précipité dans les couloirs de ses appartements. Il se demandait ce qui lui avait pris de laisser ce personnage revenir dans sa vie. Certes, il était curieux d'apprendre comment le Sauveur de son monde était tombé si bas mais pas au point de risquer sa vie ! Il marmonnait, ne portant pas attention aux intonations mielleuses et paniquées de Nebor, son elfe, choqué de voir son maître soigner lui-même son bras tout en grommelant des propos incompréhensibles, ce qu'il n'avait jamais fait jusque là mais il était dans un tel état de nerfs qui était inconscient de ses actes.

L'ex Serpentard se rendit ensuite dans son salon, se jetant littéralement sur sa bouteille de porto et son paquet de cigarettes. Il lui fallait bien ça pour se remettre de ses émotions. Il devait réfléchir. Ce monstre ne pouvait pas rester là. Il était à deux doigts de retourner dans la chambre, le saisir par la peau du cou et le jeter à la rue d'où il venait.

Cependant, l'alcool aidant et la décharge d'adrénaline passée, il s'endormit profondément dans son fauteuil sans s'en rendre compte, épuisé.

Ce fut un rai de soleil traversant les rideaux sombres de la pièce et venant frapper son visage au matin qui le réveilla. Il rouvrit lentement les yeux, faisant le point.... Et sursauta quand il aperçu son agresseur, assis sagement dans le fauteuil d'en face, qui se mit inexplicablement à rougir avant de balbutier un début d'excuses.

Je ne voulais pas t'effrayer, juste être là quand tu te réveillerais...je...je suis vraiment désolé pour hier, j'espère que ton elfe va bien, je n'ai pas voulu...un réflexe de survie dont je n'arrive pas à me débarrasser.

En d'autres circonstances, Drago aurait sans doute été ravi de voir son ancien adversaire de Quidditch, dans ces habits râpés encore plus pathétiques que ceux qu'il portait à Poudlard, lui demander pardon. Il transpirait le remord. Une fois de plus, trop facile... L'homme qu'il avait en face de lui n'avait plus rien à voir avec son ancien ennemi. Et puis, ayant vu de nombreux blessés durant ses études, il savait qu'une telle guerre laisse des traces indélébiles. Il fit un geste agacé de la main pour stopper ses jérémiades, lui signifiant qu'il n'était pas nécessaire d'en parler davantage et le silence s'installa entre les deux hommes, se fixant l'un l'autre. Puis Harry reprit la parole :

Pourquoi m'as-tu sauvé ?

Tu aurais voulu que je te laisse à l'eau ?

Tu n'aurais pas eu tant de scrupules il y a quelques années...

Potter, tu m'as toujours particulièrement tapé sur les nerfs, mais entre vouloir mettre des kilomètres entre nous deux ou te gâcher la vie et assister sans broncher à ta mort, il y a une marge, de plus la situation n'est plus la même, nous n'avons plus 15 ans. Je sais bien que dans ton esprit tous les anciens élèves de Serpentard ne peuvent être que des mages noirs pressés d'apprendre ta mort mais j'aurais cru qu'avec un peu de recul tu te serais rendu compte que notre attitude agressive n'était due qu'à la discrimination dont nous étions victimes du seul fait qu'un certain Voldemort avait fait partie de la même maison. D'autant plus que beaucoup ont combattu à tes côtés par la suite.

Pourquoi m'avoir ramené chez toi ?

Je n'allais pas te sortir de l'eau pour te laisser mourir de froid ! C'est vrai que j'aurais pu penser à Sainte Mangouste mais je voulais rentrer chez moi.

Malefoy... merci

Oublie ça. Je ne l'aurais pas fait, j'aurais pu aller en prison pour non-assistance à personne en danger.

Alors c'est pour ça...

Le silence retomba de nouveau entre eux et Drago se sentit cette fois obligé de reprendre, surpris lui-même par ses propos

Tu peux rester, le temps de te remettre... du moment que tu me promets de ne tuer personne rajouta t il d'un ton ironique. Je vais bientôt partir en vacances mais tu pourras rester, le temps de te retourner. Et pas de reconnaissance mal placée s'il te plait, je te laisse une chance parce ce que je le veux bien, point.

La question brûlait ses lèvres mais ne parvint pas à franchir leur barrage. Harry y répondit cependant : peut être un reste de cours de legilimentie, ou du simple bon sens.

« Après la « victoire », j'ai passé 8 mois à Sainte Mangouste. Quand j'en suis sorti, il était trop tard pour reprendre mes études d'Auror, on était en plein milieu de l'année. Mes amis avaient repris leur cours, leurs vies propres, j'étais désœuvré dans la maison de Sirius... enfin, ma maison. Le combat avait été une guerre des nerfs, je l'avais eu à l'usure mais il m'en reste des traces, comme tu l'as vu... je ne suis pas vraiment fréquentable, il est dangereux de me surprendre, alors j'ai perdu quelques amis et ai passé un temps fou dans des soirées branchées, je me disais que j'étais enfin libre, on n'attendait plus rien de moi... En fait je n'étais plus utile à personne. Puis j'ai rencontré Vince, il était vraiment sympathique, il m'écoutait, prenait soin de ne pas me provoquer de réactions incontrôlables... Enfin bref, on est sorti ensemble, il s'est installé chez moi, et puis au bout d'un an, un matin, il n'était plus là, mon compte chez Gringott's était vide. J'ai du vendre la maison pour payer mes dettes, je n'ai pas osé aller voir mes amis que j'avais chassé de chez moi quand ils m'avaient dit de me méfier de ce type, j'étais trop accro à lui pour supporter ça... Voilà, ça fait trois mois que je dors sous les ponts... J'en ai peut être trop dit, ça doit bien t'amuser tout ça, hein? » dit il avec un faible sourire.

Il avait été particulièrement surpris de ne pas voir de réactions quand il avait parlé de Vince, qu'il ne saute pas sur l'occasion pour faire une réflexion bien sentie, mais apparemment son discours ne semblait pas vraiment intéresser l'ex Serpentard.

« Ca ne me regarde pas vraiment. Et puis j'ai passé l'âge de casser du Potter. Restes ici quelques temps jusqu'à ce que tu refasses surface. Je te dois bien ça, après tout c'est toi qui as empêché qu'on me grave ce tatouage affreux sur l'avant bras » rajouta t il d'un sourire sardonique en voyant l'étonnement de son interlocuteur. Au moins sur ce point il n'avait pas changé, toujours aussi prompt à montrer ses sentiments.

Tu ne voulais pas être Mangemort ?

Je n'ai jamais voulu être au service de qui que ce soit, j'ai reculé l'intronisation autant que j'ai pu pour ne pas m'attirer d'ennuis. Tout ce que je veux c'est ma liberté, et peut être un peu de pouvoir...

J'ai lu ton succès dans les journaux. Je ne t'imaginais pas vraiment dans cette carrière.

Je ne et voyais pas non plus là où je t'ai trouvé hier soir....

Un ange passa de nouveau

Je te fais faire le tour du propriétaire ?

Drago présenta à Harry sa nouvelle demeure. Harry était surpris de le voir toujours aussi franc, toujours aussi élégant dans sa démarche mais sans plus ce côté horripilant de suffisance qu'il lui avait connu. Son langage aussi avait changé, plus familier, moins corrosif, mais il gardait toujours ce masque d'indifférence qui le faisait paraître si froid. Il lui présenta presque toutes les pièces à l'exception de son atelier. Harry y aurait bien jeté un oeil mais Drago s'y opposa et il n'insista pas.

En début d'après midi, Drago le laissa seul pour se rendre à un rendez-vous. Harry regagna sa chambre et y trouva, étalé sur le lit, des habits bien plus présentables que ces loques. Simples mais élégants et neufs. Cette attention discrète le toucha mais il comprit que des remerciements supplémentaires seraient mal perçus.

Ils passèrent ainsi plusieurs jours, partageant le même espace plus qu'étant ensemble, parlant peu. Harry souffrait de cette situation. Il s'était pris à espérer un temps que l'occasion lui avait été donnée de faire réellement connaissance avec son ancien ennemi mais celui-ci gardait ses distances.

Depuis sa sixième année à Poudlard, les sentiments de Harry envers Drago étaient passé de la haine à l'amour en une nuit sans qu'il le comprenne vraiment. Il l'avait vu sans masque lors d'une de ses ballades nocturnes sous sa cape d'invisibilité, en haut de la tour d'astronomie. Il avait surpris Drago entrain de regarder les étoiles, tout en dessinant distraitement le portrait d'un des élèves de Serdaigle avec une justesse étonnante. Ce soir là, le visage détendu, il lui avait apparu... humain. Cette vison lui avait suffit pour comprendre que Drago n'était pas que cet être superficiel et malfaisant qu'il imaginait, qu'une représentation miniature de son père et de son milieu. Ce soir là, il avait dû se retenir de se dévoiler, de s'approcher de lui et de faire table rase de leur passé. Parfois il n'était pas nécessaire de tout comprendre pour tomber amoureux et c'est ce qui était arrivé à Harry ce soir là. Et il avait vécu avec ça, en plus du reste, avec cette envie, ce besoin de se rapprocher de celui qui ne savait que lui renvoyer un regard chargé de haine ou d'indifférence, d'espérer arriver à changer ce regard posé sur lui, il en était comme rongé de l'intérieur en permanence, même après toutes ces années sans le voir, même après ses aventures, même du temps où il croyait filer le parfait amour avec Vince, il lui restait, toujours plus ou moins présent, ce pinçon au cœur, ce goût d'inachevé.